Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 1, A.djvu/238

Cette page n’a pas encore été corrigée

AMOR

forme huit spires mises en contact avec un flocon de fulmicoton, que l’on entoure d’un tube en papier. Le tout est inséré dans une amorce ou détonateur à fulminate, semblable à cette qui est décrite ci-dessus. A défaut de ce petit nppareil, on peut fabriquer des amorces à incandescence de la manière suivante : on plie en deux un bout de fil de cuivre recouvert de gutta-percha, on tord les deux brins rapprochés et on les fixe par une ligature. On coupe ensuite le fil au coude, et, après avoir enlevé l’isolant sur une certaine longueur, on soude aux deux extrémités du fil coupé une petite hélice de platine ; on entoure les bouts du conducteur et l’hélice d’un peu de fulmicoton et l’ensemble est introduit dans un détonateur à fulminate. I.e joint du détonateur avec l’amorce est recouvert d’un enduit hydrofuge. Le génie français emploie habituellement la pile dite des parcs. Cette pile se compose de 4 éléments zinc et charbon, montés en tension. Le tout, entouré d’un bloc de gutta-percha, plonge dans un vase renfermant le liquide excitateur, composé de 3 parties de chlorochromate de potasse et 10 de bisulfate de potasse en d.ssolution dans ISO d’eau. On peut aussi se servir d’une dissolution de bichromate de

potasse aiguisée de — d’acide sulfurique. Les

conducteurs sont des fils de cuivre de omm,6 de diamètre.

Pour les amorces à fil on à courant interrompu, le noyau qui sépare les deux fils est en soufre, en bois ou en caoutchouc, comme dans l’amorce Abel, par exemple. Cette dernière se compose de deux fils de cuivre de oa^s de diamètre, isolés k o™, OOl l’un

AMOR

de l’autre par une enveloppe en guttapercha. Les extrémités des deux fils sont dénudées sur 0"ln’,5 de hauteur, et on les enfonce dans une capsule de cuivre renfermant une composition inflammable ; les autres extrémités des fils, également dégarnies, sont mises en communication avec un appareil électro - magnétique, le plus souvent le coup de poing Bréguet. La faible quantité de composition inflammable renfermée dans la capsule ne suffirait pas pour faire détoner la mine ; aussi place-t-on t’amorce dans une sorte de douille contenant de la pondre, ou du fulminate de mercure quand il s’agit de dynamite. La composition généralement employée pour cette amorce comprend : chlorate de potasse, 21 pour 100 ; protosulfure de cuivre, 65 pour 100 ; protophosphure de cuivre, 14 pour 100. La composition suivante peut également servir : fulminate de mercure, 87 pour 100 ; charbon de cornue, 13 pour 100. Ou encore : chlorate de potasse, 44 pour 100 ; sulfure d’antimoine, 44 pour 100 ; plombagine ou charbon de cornue, 18 pour 100.

MM. Scola et Ruggieri ont présenté en 18S6 à l’Académie des sciences de nouvelles amorces électriques composées de deux fils de cuivre recouverts de coton et enroulés à l’une de leurs extrémités sur un petit cylindre en bois. Autour de ces fils et de leur support on colle une cartouche en papier remplie d’une pâte fusante, mélange de chlorate de potasse, de salpêtre, de suifure d’antimoine et de charbon finement pulvérisés ; cette dernière matière est destinée à donner une faible conductibilité à la masse. Les fils ainsi disposés sont fixés à l’extrémité d’un tube

Mèche Ruggieri ou Allumeur à projection.

de papier ou de carton A conique extérieurement et renfermant une mèche ou étoupille B en pulvérin. Le gros bout du tube est fermé par l’amorce électrique C, les extrémités des fils conducteurs D, D restent en dehors.

Lorsqu’on veut déterminerl’explosion d’une mine chargée à la poudre ordinaire, on réserve dans le bourrage un étroit cylindre libre au moyen d’une épinglette. C’est à la partie supérieure du canal que l’on place l’amorce décrite. Il suffit de relier les deux fil3 de cuivre à une bobine d’induction, ou mieux à l’appareil dit coup de poing, pour, obtenir au moment voulu une étincelle d’ex- ; tra-courant qui enflamme la pâte fusante. Las gaz ainsi produits allument la mèche en pulvérin et la projettent avec une grande vitesse jusqu’un sein de la mine. Le tube joue ainsi le rôle d’un petit fusil dans lequel la mèche serait le projectile. La mine part tout de suite, sinon son inflammation ne se produira plus. Il n’y a donc pas de temps perdu dans l’attente du résultat de l’opération et pas de danger à craindre en s’approcbant trop hâtivement.

Le même système s’applique aux mines chargées à la dynamite, a cette différence près qu’on ajoute une amorce fulminante sur laquelle vient buter la mèche au moment de la projection.

Les amorces électriques sont réglementaires en France pour l’inflammation des torpilles ; mais ces amorces sont toutes aujourd’hui à fil de platine, l’électricité à haute tension, nécessaire pour les amorces à étincelles, pouvant produite des courants induits dans des fils voisins et amener des explosions intempestives. Dans ces amorces, modèle 1878, le fil de platine iridié est serré dans deux fentes, faites avec une scie d’horloger aux extrémités des conducteurs ; elles ne diffèrent que par des détails des amorces du génie. Le tube est peint en rouge pour les amorces de combat, en rouge avec un liséré bleu, ou en bleu pour les amorces d’exercices.

Vérification des amorces électriques. Avant de placer les amorces à incandescence, on vérifie leur conductibilité au moyen d’un galvanomètre dont les déviations permettent de constater la continuité du courant. Ce courant ne doit pas être assez fort pour faire rougir le fil et détoner l’amorce, tout en restant sensible au galvanomètre. La pile communément usitée dans ce but consiste en un fil de cuivre recouvert de coton et un fil de zinc nu enroulés autour d’un mandrin de bois que l’on plonge dans l’eau salée ou même dans l’eau pure.

En 1886, M. Ducretet a imaginé un appareil qui permet de vérifier la fabrication des amorces électriques. Il peut arriver, en effet, que les deux fils soient en contact métallique ou qu’ils soient, au contraire, trop distants pour que l’étincelle puisse jaillir, ou enfin que l’amorce ne soit pas chargée. L’appareil Ducretet, qui sert à déceler l’un ou l’autre de ces défauts, se compose d’une pile de trois éléments Leclanché, dont le courant traverse un interrupteur a mouvement d’horlogerie, puis une bobine & fil fin ; enfla, en dérivation

sur cette bobine, un téléphone et deux godets à mercure complètent ce second circuit. Lorsqu’on met en mouvement l’interrupteur et qu’on plonge dans chacun des godets un des fils de l’amorce, on perçoit dans le téléphone un bruit insupportable, s’il y a contact métallique entre les fils de cuivre ; si, au contraire, les fils sont bien isolés, on n’entend rien. Si l’amorce est de bonne qualité et que l’étincelle se produise, on entend une fiiible crépitation, provenant du passage de l’électricité à travers la matière fusante qui renferme une notable quantité de charbon de cornue. Les essais galvanométriques des amorces à fil de platine, emfiloyées dans la marine, n’indiquent pas queomoree est chargée. Avec l’appareil ci-dessus on peut s’en assurer. En effet, si l’amorce n’est pas chargée, on ne percevra aucun bruit dans le téléphone. L’appareil Ducretet permet de vérifier facilement et rapidement un grand nombre d’amorces de mines.

Amorces pour jouets d’enfants. Dans les pistolets ou fusils d’enfants on se sert des amorces Canoail ou Blanchon, composées d’une petite parcelle de fulminate de mercure agglomérée par de l’eau gommée, mise entre deux feuilles minces de papier et détonant Sous le choc. La catastrophe de la rue Béranger, le 14 mai 1878, fut causée par l’accumulation de ces amorces, dont huit cents grosses éclatèrent spontanément en faisant sauter une maison à six étages, tuant quinze personnes et en blessant quarante. Cette effroyable explosion ne doit pas étonner, si l’on sait que le fulminate de mercure a des effets balistiques de vingt a trente fois supérieurs à ceux de la poudre, et que, par suite de l’instantanéité de l’explosion, cest un explosif éminemment brisant.

AMORIM {Francisco Gomes de), littérateur portugais, né le 13 août 1827, à Avelomar, province de Minho. L’enfance fut pour lui une longue suite de privations, car ses parents étaient dans la misère ; à dix ans, il dut quitter l’école et la famille, et partir pour le Brésil, où on lui avait trouvé une petite place. Un peu plus tard, il quitta la maison de commerce où il était employé et alla vivre en sauvage sur les bords de l’Amazone. C’est là que sa vocation devait lui être révélée et que son avenir devait se décider. Le hasard fit tomber entre ses mains le Camoéns de Garrett, le plus fameux des poètes modernes de son pays ; suivant une expression consacrée, il le dévora, et à la lecture de ces pages brûlantes, il Sentit que t lui aussi avait quelque chose là». Après de longues hésitations, il se décida à écrire à Garrett qui lui répondit une lettre amicale, l’invitant h venir le voir à Lisbonne. C’est ce que fit Amorim en 1846. Lors du soulèvement de la province de Minho, il combattit pour la cause de la liberté et donna des articles passionnés au « Patriote », puis à la «Révolution de septembre i. En 1848, il a publié Garibaldi, la Chute de la Hongrie, la Liberté, etc., poèmes nés d’une inspiration ardente et qui attirèrent l’attention sur lui. Amorim était ■lancé», mais il restait toujours si pauvre, qu’il dut pour vivre

AMOU

entrer comme ouvrier chez un fabricant de chapeaux, réservant ses nuits seules à l’étude et à la poésie. Cette vie d’épreuves ne pesait pas d’ailleurs à sa nature généreuse ; il montra qu’il la préférait aux grandeurs auxquelles peutconduire la politique, en refusant a trois reprises différentes la députation que lui offraient ses compatriotes. La littérature et la poésie l’absorbèrent tout entier, et il n’y a lieu que de s’en réjouir, car son astre en naissant l’a bien créé poète. Gomes de Amorim s’est essayé dans tous les genres, et il a partout remporté d’éclatantes victoires, au théâtre comme dans le roman, dans la poésie comme dans les études historiques. Outre son grand et beau talent, une autre raison nous rend sympathique le grand littérateur portugais : il aime la France et il l’a souvent chantée dans ses vers :

« Je te salue, 6 ma noble amie, Berceau de la civilisation moderne, Illustre France ! ■

Et ailleurs :

« Je n’ai garde de nier que Lutêce soit célèbre,

Que Paris soit le cerveau de l’univers ; Et Rome et Athènes, et toute la saga Grèce, Ne sont pas plus dignes d’un chant sublime, »

M. Gomes de Amorim est depuis 1858 membre de l’Académie de Lisbonne, et depuis 1859 conservateur du musée des antiques et de la bibliothèque de la marine. Ses principaux romans sont : les Sauvages, le Remords vivant, Fruits de divers goûts, Beaucoup de feuilles et peu de fruits, les Deux Filandières, l’Amour de la Patrie, etc. Dans son théâtre, on remarque surtout : Ghigui, la Prohibition, l Abnégation, la Veuve, Cœur de tigre, les Inconnus du monde, les Héritiers du millionnaire, le Cèdre rouge, l’Indépendance des femmes, le Jour du baptême, tes Roses de cire, le Congé au collège. Bon fruit mal mûri, Don Sanche 11, un Cas étonnant. Haine de race, etc. Ses poésies sont innombrables ; outre celles que nous avons déjà citées, noU3 mentionnerons, parmi les plus célèbres : Chants du matin, Ephémères, Fleur de marbre, les Deux Frégates, la Corvette, le Corsaire, le Matelot, Espagne-Murcie, les Derniers chants, la Glorification de Colderon de la Barca, à l’occasion de son second centenaire, pièce qui obtint la médaille d’or au concours international de poésie ouvert par l’Académie espagnole. Parmi ses autres œuvres, celle dont Amorim se montre le plus justement fier est Garrett, mémoires biographiques, 3 vol. in-8<>, où l’on ne sait ce que l’on doit le plus admirer, des sentiments de délicate reconnaissance que l’auteur témoigne à son célèbre protecteur, ou de la science et de l’impartialité avec lesquelles il a écrit une véritable histoire du Portugal et de sa littérature depuis 1799 jusqu’à 1854.

    • AMORTISSEMENT s. m. — Encjcl. Pinanc.

La loi du SB mai 1853 avait stipulé que toutes les recettes disponibles de la caisse des retraites et de la vieillesse, provenant soit des versements des dépo-ants, soit des intérêts perçus, seraient versées à la caisse d’amortissement pour être employées, toutes les semaines, en achats

de rentes ; elle avait stipulé de plus que ces rentes seraient converties, tous les trimestres, en rentes viagères au nom des

ayants droit. Ces opérations ne figuraient que pour ordre dans les comptes de la caisse d’amortissement, le capital des rentes transférées par la caisse de la vieillesse étant porté en recette, et l’emploi de ce même capital étant inscrit en dépense ; mais l’expiration des rentes viagères ainsi constituées libérait définitivement l’État du montant de la rente perpétuelle qu’elles avaient remplacée, d’où un véritable amortissement, t, a loi du 31 janvier 1884 a mis fin à ces conversions dont le résultat avait été l’amortissement de 13,913.655 francs, sans compter les rentes en voie d’extinction. Les transformations des rentes perpétuelles en rentes viagères constituaient, il est vrai, une perte pour le Trésor, et cette perte fut l’un des principaux motifs invoqués par le gouvernement demandant la liquidation et la réorganisation de la caisse des retraites pour la vieillesse. Sage ou non, la loi de 1884 a fait disparaître ce qui subsistait de l’ancienne caisse d’amortissement. La caisse d’amortissement n’existe plus en tant qu’administration de l’État ; mais le principe de l’amortissement, que nous avons fait connaître ailleurs (v. amortissement, au tome XVI du Grand Dictionnaire), est toujours pratiqué. Aujourd’hui il fonctionne eDcore et nous le voyons figurer au budget de dépenses pour le remboursement des obligations trentenaires et des obligations sexennaires.

AMOUR ou AMEUR (djebel}, grande chaîne de montagnes d’Algérie, dans la partie méridionale des départements d’Oran et d’Alger. Le djebel Amour comprend toute la partie occidentale du massif saharien et se subdivise en trois branches principales : le djebel Ksel, le djebel Bound-jwïa, au sud des Chotts et le djebel Amour proprement dit, au S.-E., avec un sommet de 1.937 mètres. Sous le nom de monts des Ksours, le djebel Amour se prolonge dans la direction de l’O.-S.-O. vers l’Atlas, pour entrer ensuite dans le Maroc. Son point culminant est le djebel Mzi ( !.Ï00 mètres), près ■ de la frontière ; c’est le pic le plus élevé du

AMOU

23 ;

département d’Oran. À l’E., ce massif se rattache par de petites chaînes au djebel Aurès, dans le département de Constantine ; deux grandes rivières y prennent naissance : le Chéliff, qui coule au N. pour se jeter dans la Méditerranée et l’oued Djedi, dont les eaux disparaissent dans les sables du désert. L’altitude du plateau est, en général, de 1.000 à 1,300 mètres. De nombreuses sources jaillissent des plis intérieurs du terrain, de formation crétacée, coupé de ravins et de gorges profondes. Toutes ces eaux rendent la végétation si active, que les flancs des montagnes semblent une forêt accidentée ; les chênes verts et les chênes à glands doux y dominent ; on y trouve encore des pins d’une grande hauteur, des trembles, des thuyas magnifiques et des genévriers. Les surfaces non boisées sont couvertes de lentisques et de buissons de myrtes ; sur les espaces nus où paissentles troupeaux, croissent l’acheb, lechiels et l’alfa. Le djebel Amour est parsemé de nombreux villages où l’on cultive les arbres fruitiers : pommiers, poiriers, pêchers, amandiers, figuiers ; dans les fiotagers poussent le melon, les concombres, es pastèques, les navets, les oignons ; dans les vallées on récolte le blé et l’orge. Les principaux centres de population sont : au N, Sidi-Bouzig, El-Afkm, Djelfa, Tadmana ; au S., El-Rioha, Kliadra, Tuouïla, Anfous, El-Hamouïda, Bon-Adam, etc. Le djebel Amour est habité par une tribu arabe réputée de race noble (djouad), qui a donné son nom au massif, ou peut-être en a pris le nom. Elle parle une langue pure et vit sous des tentes, bien que les chefs des diverses fractions aient des maisons dans les villages. Cette tribu se subdivise en plusieurs grandes fractions : Ouled Mimoum, Ouled Ali-ben-Amer, Amuza, Ouled Jacoub-et-Raba, Ouled Rah’meria, Makua et Harljalat, qui toutes obéissent à un chef particulier.

Amour an p»j» bleu (l’), par Hector Pranca (1880, 1 vol. in-18). C’est une œuvre étrange, troublante, qui fait assister le lecteur aux aventures les plus extraordinaires. Ahmed-el-Messaoud commence par violer la femme de son père. C’est là son moindre crime, car toutes les horreurs de l’amour bestial lui sont familières : enlever les femmes, violer les vierges, tuer les nuiris, massacrer le3 amants, etc., c’est pour lui jeux d’enfants. Sur le tard, ce brave homme se promet da posséder encore une vierge, digne couronnement de sa noble carrière. Il ne pourrait pas nier la préméditation, car il prend sa future victime au berceau et l’élève soigneusement jusqu’à l’âge de quatorze ans. Quand l’objet de ses touchantes sollicitudes est parvenu au point désiré..., un spahi survient qui goûte la félicité que le bon Arabe se promettait depuis tant d’années. Or, cet usurpateur n’est autre que le propre frère d’Ahmed-el-Messaoud, né du viol de la femme de son père. Ce pauvre Ahmed en devient fou.., M. Hector. France est un auteur d’un talent incontestable, un merveilleux styliste, mais il nous raconte des choses bien singulières ; espérons que de telles moeurs sont exceptionnelles au désert.

Amour d»u» l’humanité (l’J, essai d’une

ethnologie de l’Amour, par P. Mantegazza, professeur d’anthropologie et sénateur du royaume d’IUlie (1885, in-S", traduit en français par M. Emilien Chesneau, 1886). Cet ouvrage est plein d’observations curieuses, quelques-unes très hardies pour un livre de vulgarisation ; mais on regrette que l’auteur se soit surtout appliqué à noter les moindres usages des peuples sauvages, et ne parle qu’en passant, des peuples civilisés, anciens ou modernes, comme si c’était la pour lui un sujet peu digne d’intérêt. Sans doute, ce qui regarde les M’Pongos, les Chinooks, les Tehuelches et autres spécimens bizarrement tatoués de la race humaine mérite d’être étudié, et la façon dont ils entendent l’amour peut être très intéressante ; mais ils ne peuplent pas le globe entier, et M. Mantegazza leur donne, dans ses recherches, une place beaucoup trop prépondérante. L’ouvrage est divisé en seize chapitres, dont les principaux sont : les Fêtes de la puberté chez les Cafres, les nègres de Loango, les Alfourous de Celam, les Australiens ; la pudeur et la chasteté dans les races humaines ; mais les races humaines ne sont ici représentées que par les Buhè de l’Afrique orientale, les Balandas, les Musgos, les Nueirs, les Bongos, les Monbuttos.’les Ivilis, les Tyapis, etc. ; les Artifices de la volupté, très curieux chapitre sur des coutumes absolument invraisemblables, quoique très’vraies, de l’Inde et de la Chine ; les Perversions de l’Amour ; les Déformations et mutilations artificielles, où l’on trouve des renseignements exacts sur la fameuse secte russe des Skopzis et les diverses sortes de circoncision et d’infibulation en usage dans l’Abyssinie, la Nubie et le Soudan, etc. Les derniers chapitres ont trait aux rites matrimoniaux des divers pays, la plus grande place étant, comme dans les autres, donnée aux sauvages : la Conquête de l’épouse , Achat de la femme et du mari ; Sélection sexuelle ; l’acte nuptial ; Situation de la femme dans le mariage ; monogamie, polygamie et polyandrie. L’auteur termine par un examen de la Prostitution, qu’il borne a quelques documents de la police du xvi» siècle à Venise, et par un chapitre intitulé l’Amour d’ans