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différents ; cette solution se décompose par la chaleur dès 70» et rapidement à 80°. La solution dans l’ammoniaque concentrée se transforme en carbamate. M. Divers attribue la formule

(C03)3(AzH*)*HS + IPO a un sesquicarbonate cristallisé qu’il obtient en faisant agir l’eau sur le carbonate du commerce, ou en distillant le carbonate ammoniaco-magnésien. Il est soluble dans 5 parties d’eau environ à 15°. Une solution saturée à 50O dégage de l’acide carbonique quand on la chauffe ; une solution étendue perd de l’ammoniaque et donne du carbonate acide. Les cristaux du sesquicarbonate et du carbonate neutre semblent attaquer le verre.

Le carbonate acide d’ammonium C03.AzH*.H se dissocie à 60° en acide carbonique, gaz ammoniac et eau. Distillé rapidement, il se transforme en carbonate commercial.

Le carbonate acide est soluble dans S parties d’eau à 15° et n’est pas décomposé par l’alcool.

M. Divers attribue au carbonate commercial la formule

COSAzH*.H + COAzHz.OAzH*.

Carbonate acida Carbamate

d’ammonium. d’ammonium.

Combinaison des sels ammoniacaux et de gas ammoniac. En faisant agir le sel ammoniac très pur sur un grand excès d’ammoniaque refroidie, M.Troost a obtenu un composé HCI.lAzHS)* ou AzH*Cl + 3AzH» solide cristallisé, fusible a 7<>, et un composé HCl.(AzHs)« on AzH*CI -f 6AzH3 liquide dont le point de fusion est — 18», mais qui reste surfondu jusqu’à — 40°.

L’azotate d’ammonium, mis en présence du gaz ammoniac, l’absorbe et donne un produit liquide dont la composition varie avec la température et qui, saturé & froid, ne se solidifie pas dans un mélange réfrigérant de glace et da sel. A — 10» il renferme îAzHS ; chauffé à 85», i] perd AzH’et se Solidifie en cristaux dont la formule est AzH+.Az- *8 -f- AzHS, Ces cristaux, facilement dissociables en azotate d’ammonium et gaz ammoniac, complètement décomposabtes a 80°, peuvent servir à liquéfier le gaz ammoniac dans un tube de Faraday.

— Industr. En dehors des sels employés comme engrais, il est un produit ammoniacal qui a pris une véritable importance industrielle : c’est le phosphate triaramonique.que l’on emploie beaucoup dans les sucreries pour la neutralisation des jus sucrés. Pour préparer ce sel, on prend des phosphates minéraux riches et on les traite après pulvérisation par l’acide sulfurique à 5» Baume, on neutralise l’excès d’acide sulfurique par du carbonate de baryum, on décante le liquide, on le concentre a !0°, on le neutralise par de l’ammoniaque, enfin on ajoute une nouvelle quantité d’ammoniaque qui précipite le phosphate triamroonique peu soluble. Celui ci est débarrassé de la plus grande partie du liquide par compression et aussitôt mis en barils.

Des chimistes anglais et allemands étudient depuis quelques années l’extraction sous forme d’ammoniaque de l’azote qui reste dans le coke après distillation, et dont M. Poster évalue ta proportion à 0,84 pour 100. Le moyen d’extraire cet azote, indiqué par M. Tervet et mis en œuvre aux fourneaux de Gartsherrie, consiste à faire passer un courant d’hydrogène sur le coke quand il a cessé de donner les gaz à la distillation. Le gaz ammoniac ainsi formé est dirigé dans un ré -ipient à acide sulfurique dilué où il se conde se à l’état de sulfate d’ammoniaque. Le rend ment en sulfate va de l,5à4 pour 100 du poids ’lu coke et l’on récupère en outre une nota ’ <* ’tuantité de goudron.

AMMCNIÉMIE s. f. (amm-mo-ni-é-mlde atnmoi-inqueoi du gr. aima, Sang.) Méd. Présence dans le sang de composés ammoniacaux.

— Encycl. On avait cru que certains accidents moi bides étaientilusà la présence dans le sang d’un excès de compotes ammoniacaux et on avait groupé ces accidents sous la rubrique A’ammoniémie ou urémie. Un s’accorde généralement aujourd’hui à reconnaître que, durant les accidents eu question, la quantité de sels ammoniacaux contenus dans le sang ne dépasse pas la proportion normale.

AMMONIMÈTRE s. m. (amm-mo-ni-mètre, — rad. ammoniaque, et métron, mesure). Cbim. Appareil destiné à doser sous forme d’ammoniaque l’azote dans les matières alimentaires ou les engrais ne contenant pas de nitrates, tels que tourteaux, sang desséché, cuir, corne, fumier, farines, fourrages, etc.

— Encycl. La détermination de l’azote est d’une importance considérable en agriculture. C’est en effet cet élément qui joue le plus grand rôle dans l’alimentation végétale et animale et qu’on paye le plus cher dans les engrais ou les fourrages. Aussi a-t-on cherché à constituer un matériel très simple, très portatif et peu a ûteux, qui permit le dosage de cet élément, à la ferme ou a l’usine, et partout où les laboratoires font défaut. Ces appareils qui ont reçu te nom A’ammultimètre (Bobierre) ou a’azotimètre (Houzeau), reposent sur le même principe ç ne la méthode à la chaux sodée (voir azote).

AMMO

La matière k analyser, exempte de nitrates, est introduite, après mélange avec la chaux sodée, dans un tube qu’on chauffe au rouge ; l’ammoniaque dégagée est reçue dans de l’acide sulfurique titré. Le mode opératoire et le matériel sont réduits à leur plus simple expression.

AMMONIO CUPRIQUE adj. Syn. de Cuproammanique. V. réactif de Schweitzer au tome XIII du Grand Dictionnaire.

AMMONITO adj. (amm-mo-ni-to — m. italien, part, passé du verbe ammonire, avertir). Substantiv. Individu frappé préventivement, en Italie, de la peine de l’ammonizione. Il Plur. ammoniti.

— Encycl. V. ammomzionb.

  • AMMONIUM s. m. Chtm. Nom donné par

Berzélius au radical hypothétique qui, d’après la théorie d’Ampère, fait fonction de métal alcalin dans les sels ammoniacaux.

— Encycl. Si l’on considère les formules des sels ammoniacaux formés par addition du gaz ammoniac AzH* aux acides : AzH3HCl, chlorhydrate d’ammoniaque ; AzH3HAzOS azotate d’ammoniaque ; AzH3HCîHsO* acétate d’ammoniaque ; (AzH*>*H*SO* sulfate d’ammoniaque, etc., avec les formules des sels potassiques

KC1, chlorure de potassium, KAzOs, azotate de potassium, Kc*1130*, Hcétate de potassium, KsSO*, sulfate de potassium,

on voit qu’on peut ramener les premiers à des formules de constitution semblables à celles des seconds en considérant comme un radical à fonction métallique Vammonium AzH souvent noté Ara ; les formules deviennent alors

AmCl, chlorure d’ammonium, AmAzO", azotate d’ammonium, Amt^HSO*, acétate d’ammonium, Ami SO*, sulfate d’ammonium, etc. L’ammonium AzHt n’a pas été isolé, mais la théorie de ce radical, imaginée par Ampère et complétée par Berzélius, est étayée sur des faits qui la justifient surabondamment et lui donnent une haute valeur scientifique. Ces faits se rattachent k deux chefs principaux : 1° analogie des sels ammoniacaux avec les sels alcalins, les sels potassiques en

Particulier ; 2» combinaisons métalliques de ammonium.

io Les sels ammoniacaux sont isomorphes avec les sels potassiques formés des mêmes acides ; ils entrent comme eux dans des combinaisons doubles avec les sels de platine, notamment : le chloroplatinate d’ammonium 2AzH*ClPtCl* est isomorphe du chloroplatinate de potassium 2KC1. PtCl*. Les sels ammoniacaux ne précipitent ni par l’hydrogène sulfuré, ni par les sulfures alcalins, ni par les carbonates ni par les phosphates. Par contre, l’acide tartrique et le bitartrate de sodium y donnent un précipité de bitartrate d’ammonium. Tous ces caractères analytiques les rangent dans le groupe des sels alcalins ; la précipitation du chloroplatinate cristallin par le bicblorure de platine les rapproche tout particulièrement des sels de potassium, de cœsium et de rubidium.

20 En 1808, Berzélius et Pontin d’une part, Ct peu de temps après Seebeck et Trommsdorff obtenaient 1 ammoniure de mercure ou amalgame & ammonium par l’électrolyse de la solution d’ammoniaque à l’aide d’une électrode de mercure. L’expérience peut se répéter assez aisément : il suffît de faire plonger les deux électrodes en platine d’une pile dans un vase contenant du mercure et au-dessus une solution d’ammoniaque, l’électrode négative s’enfonçant dans le mercure. Le mercure se gonfle, prend une consistance pâteuse et il se dégage de l’azote à l’électrode positive. La réaction est en effet complexe et peut, en admettant l’existence dans lasolution de l’hydrate normal AzH4OH, s’interpréter ainsi :

S(AzH»OH) - SAzH» + HïO + O. Hydrate d’ammonium. Ammonium eau oiyg. L’oxygène qui se porte au pôle positif réagit sur l’ammoniaque : il y a formation d’eau et dégagement d’azote.

4AzH*OH + 30 " 2Az + SH*0

Notons, en passant, que l’hydrate d’ammonium n’a pas été isolé d’une manière certaine ; mais on connaît des hydrates d’ammoniums composés (V. plus loin). L’expérience réussit mieux quand on électrolyse, au lieu d’ammoniaque, une solution concentrée de chlorhydrate d’ammoniaque {chlorure d’ammonium) ; ou bien encore quand on lui donne la forme adoptée par Davy pour l’électrolyse de la potasse : on place sur une lame métallique qui communique avec l’électrode positive une plaque de chlorhydrate d’ammoniaque humectée et creusée d’une cavité, où Ion verse du mercure pour y faire plonger l’électrode négative ; il se dégage du chlore au pôle positif.

L’amalgame d’ammonium se prépare très aisément, sans l’intervention de la pile électrique, en mettant du chlorhydrate d’ammoniaque sur un amalgame de potassium ou de 1 sodium. L’expérience réussit d’une façon s»isissante dans une large éprouvette à pied ; la turgescence du mercure ammonié est telle I qu’il remplit entièrement l’éprouvette et dé AMMO

borde même abondamment en masse grise pâteuse. Malgré ce foisonnement considérable, la proportion d’ammonium par rapport

au mercure ne dépasse pas—d’après Gay Lussac etThenard. D’ailleurs l’amalgame est peu stable et quel que soit le procédé employé pour l’obtenir, il se décompose spontanément avec dégagement d’hydrogène et de gaz ammoniac dans le rapport de S volumes du premier pour 4 volumes du second, c’est-a-dire dans le rapport de AzH* à H qui convient au dédoublement de AzH*. De nouvelles recherches ont été faites relativement à ce corps curieux. D’abord on a constaté que tous les sels ammoniacaux, sauf l’azotate, peuvent le produire (Wetberill). Il suffit de le comprimer pour faire disparaître son aspect bulleux ; il possède alors la fluidité et l’éclat du mercure. Il a du reste été bien démontré (Landolt) que les gaz hydrogène et ammoniac qui se dégagent d» cette combinaison instable sont rigoureusement dans les proportions qui correspondent à la formule

AzH» = AzHS + H.

M. Gallatin, chimiste anglais, a préparé un alliage d’ammonium et de bismuth en faisant couler un filet d’eau sur un alliage de bismuth et de sodium recouvert de sel ammoniac. Il se produit un boursouflement de l’alliage qui devient pâteux. Abandonné à lui-même, ce produit redevient solide en crépitant et en dégageant de l’hydrogène et du gaz ammoniac II décompose les sels de cuivre avec dépôt de cuivre, comme l’alliage de sodium et de bismuth, ce que ne fait pas le bismuth pur.

Ammoniums composés. On donne le nom d’ammoniums composés à des radicaux hypothétiques où l’hydrogène de l’ammonium est remplacé par des radicaux alcooliques ou des métaux. Oit obtient à l’état d’iodures les ammoniums monosubstitués ou primaires en faisant réagir à chaud une solution alcoolique d’ammoniaque sur un élher iodhydrique (préparation des aminés primaires)

C*HSI + AzR» = (AzHï.CîHS)I. Iod. d’jthyle. Ammon. lodure d’étbylammomum.

En remplaçant dans cette réaction l’ammoniaque par une aminé primaire, on a i’iodure d’un ammonium bisubstitué ou secondaire ; on obtient de même le chlorure et le bromure (préparation des aminés second ai resj. En général, en désignant par R, R’, R", R" quatre radicaux alcooliques :

AzR’R"R"’ + IR = R R’R" R"’, AzI.

Tous les ammoniums qui dérivent d’une seule molécule d’ammoniaque sont appelés mnnammoniums. Les sels hxloïdes d’ammoniums quaternaires sont beaucoup plus stables que les autres. Les monammoniums quaternaires sont connus à l’état d’hydrates (AzR*)0H bien définis, ce qui n’a pas lieu pour l’ammonium simple ni pour les ammoniums composés primaires, secondaires ou tertiaires. On obtient ces hydrates en faisant agir l’iodure sur l’oxyde d’argent humide. La même réaction appliquée aux iodures, bromures ou chlorures d’ammoniums primaires, secondaires ou tertiaires donne une aminé et de l’eau. Aussi lorsqu’on réussit à fixer l’iodure d’éthyle ou de méthyle sur une base inconnue et qu’ainsi on la transforme en hydrate par une seule opération, c’est qu’on a affaire à une aminé tertiaire. Les hydrates d’ammoniums quaternaires sont des corps très intéressants par leur ressemblance avec la potasse et la soude (hydrates de potassium et de sodium). Ils sont blancs, solides, peuvent cristalliser par évaporation dans le vide de leur solution aqueuse ; ils sont déliquescents, fortement alcalins ; ils absorbent l’acide carbonique de l’air.

Quand on les distille, ils se décomposent en amitié tertiaire, eau et carbure bivalent, Ce dernier provenant de l’un des radicaux substitués, par perte de H ; c’est toujours le moins riche en carbone qui s’élimine ainsi. Lorsqu’un des radicaux est le méthyle, le carbure correspondant ne se forme pas, mais on obtient l alcool méth.vlique par l’union de l’eau et du méthylène CHS qui n’a jamais été isolé. Au contact des hydraoides ils forment des sels qui avec le chlorure de platine donnent des chloroplatinates cristallisés.

En remplaçant dans la préparation l’aminé primaire par une aminé secondaire on obtient un sel haloïde d’ammonium tertiaire (V. aminé, au tome XVI du Grand Dictionnaire). Enfin, en partant d’une aminé tertiaire et d’un éther haloïde, on arrive au sel haloïde d’un ammonium quaternaire

Az(C«HB)S + C*H»I = (C*H»)*AzI Triéthylamine. lodure lodure de

d’éthyle. tétréthylammotnum.

Az(CïHS)» + CWBr* = (C*HS)3uîH*BrAzI Triéthyl- Dibromure lodure de triâthylbroaminé. d’éthylène. méthylammoniura.

(Dans cette dernière réaction le dibromure d’éthylène peut être considéré comme l’étber bromhydrique du glycol.)

De même qu’aux monamines primaires correspondent des monummoniums, de même aux diamines correspondent des diammoniums. (C2H*)Br* + 2H"Az = (CîH*>"H«AzïBr* Bromure Ammoniaque. Bromure

d’éthylène. d’éthylùne-diammonium.

On connaît des diammoniums primaires se AMMO

condftirês et tertiaires. Quant aux diammoniums quaternaires, ils sont peu connus : ils se produisent h l’état de dibromure ou de diiodure, quand on fa.t réagir sur la triélhylène-diamine le bromure d’éthylène, ou encore sur une diamine éthylénique l’iodure d’éthyle.

Aux triamines et aux aminés supérieures correspondent des ammoniums primaires, secondaires et tertiaires ; mais on ne connaît pas de sels quaternaires correspondant k ces aminés.

Ammoniums métalliques. Des monamines métalliques, telles que les azotures de potassium KH*Az et K*Az, de sodium NnH*Az et NaîAz, d’argent Ag3Az, ne se combinent pas aux acides ; au contact de ces corps elles se décomposent en ammoniaque et sel métallique ; il n’y a donc pas lieu déconsidérer de monammoniums métalliques. Pur contre, les diamines métalliques se combinent facilement aux aoiiles ; ainsi, quand on chauffe du zinc avec un sel ammonique, on a un sel de zincodiummonimn ; en faisant agir l’ammoniaque sur le chlorure de platine ou de palladium, on obtient du chlorure de platosonium (Az*Pt"-r-H6)Cl* ou de palladosonium. Si l’on emploie, au lieu d’ammoniaque, des monamines primaires ou secondaires, on obtient des composés ou l’hydrogène est remplacé par des radicaux carbonés comme dans le chlorure de tétramétnylplatammonium [Pt"(<JH3)îH*AzS]CJl* ou le chlorure de diméthytplatammonium Pt"(CHS)*HSAz»]Cl».

Quand on fait agir l’ammoniaque sur le bicblorure de mercure, on a le chlorure de diammojit’um dimercurique [(Hg")*HbAz*]Cl*. On obtient des composés plus complexes, tels que l’iodure cuivreux ammoniacal

(Cu»"Am»H*Az»)I*, le chlorure de cobalt ammoniacal,

(Co"AmîH*)Az»Cl«, le chlorure d’ammoplatammonium

(Pt"Am*H*Azï)Cl*.

Enfin il existe des ammoniums métalliques oxygénés résultant de l’oxydation des précédents. Ainsi les sels de cobaltammonium se transforment par oxydation en sels d’oxycobaltammonium contenant le groupe CoO ou (CoO)* au lieu de Co". On connaît aussi des sels d’ammoxyplatammonium (PtOAmïH*)Az» (Kolbe) et un oxyde ammomomercurique (HgOH)’Hg"HAz]ïO,

qui est l’oxyde d’un ammonium où un des atomes d’hydrogène est remplacé par HgOH* et deux autres par Hg".

On voit quelle est la fécondité de la théorie de l’ammonium, combien elle se prête à la représentation symbolique des composés les plus complexes, et combien elle est naturellement rnnenée par l’analogie des composés ammoniacaux avec les composés des métaux alcalins,

AMMONIURIE s. f. (amm-mo-ni-u-rlrad. ammoniaque et urine). M>: d. Transformation ammoniacale des urines dans les maladies des voies urinaires,

AMMONIZIONE s. f. (amm-mo-ni-tsie>-némot italien qui signifie avertissement). Légîsl. Peine préventive prononcée en Italie par le prêteur ou juge de paix, et qui consiste en mise sous la surveillance de la police de l’individu qui eu est frappé : £’ammonizionk a surtout vour but de prévenir le brigandage.

— Encycl. Aux temps relativement récents où le bri^andîige sévissait dans la Romagne et dans les provinces de la basse Italie, le gouvernement crut devoir faire insérer dans une loi, dite de sûreté publique, une disposition qui permettait à tout préteur ou juge de paix de placer les individus soupçonnes de banditisme sous la surveillance de l’autorité. Les décisions rendues à cet effet sont prises sans débat, en dehors de la présence de l’individu atteint et sans qu’il soit appelé à présenter une défense quelconque. La mise sous la surveillance ne resuite donc pas, comme en France, de la nature de la peine prononcée par un tribunal ou une cour, ni du jugementou de l’arrêt rendu. C’est une mesure préventive et qui atteint tout individu que la rumeur publique ou les rapports de police accusent de banditisme.

Les ammoniti sont privés, par la loi électorale italienne, des droits d’électoral et d’éligibilité. Ils ne peuvent changer de résidence sans y être autorisés et sont k la disposition des agents chargés de maintenir la sécurité publique.

Une pareille disposition légale, si elle se peut motiver par la situation exceptionnelle dans laquelle se trouvaient, il y a quelques années encore, les provinces méridionales de l’Italie, n’en prête pas moins le Banc aux plus vives critiques. Elle peut, en effet, permettre k un magistrat, soit de se venger d’injures personnellns, soit d’atteindre un adversaire politique en le frappant d’ûmmonizùwe.

M. Depretis, président du conseil, invité à s’expliquer devant le Parlement italien sur les conditions dans lesquelles l’ammonizions était prononcée, a déclaré qu’il n’était point un grand partisan de cette mesure, mais