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et R78 sociétés de consommation. Cas sociétés ont fait pour 4.250.000 francs d’affaires avec, un capital d’exploitation de l milliard, dont 375 millions de francs leur appartenant en propre et 625 millions de francs consistant en capitaux empruntés. Parmi les associations principales, on trouve 28 banques réunissant un capital de 149 millions de francs ; 17 sociétés de mines et d’usines avec un capital de 44 millions de francs ; 18 fabriques de machines avec 35 millions de francs ; 16 manufactures de filature et tissage avec Ï2 millions de francs ; 22 brasseries et distilleries avec 19.500.000 francs ; 7 com- ?agnies de transport avec 16 millions de rancs ; 14 compagnies de construction avec 9.500.000 francs ; 17 manufactures de papier de bois avec 18 millions de francs ; 18 fabriques de gaz avec 6 millions de francs, etc. Il existe en Allemagne d’autres associations qui ont été inconnues jusqu’à ces derniers temps : ce sont les agences d’exportation, qui ont pour objet de renseigner, d orienter l’industriel et le négociant indigène sur les ressources et les besoins du marché étranger, de mettre sous ses yeux les échantillons des principales branches de commerce du pays ou de la province. L’agence d’exportation a pour but d’amener le plus de transactions posssible. Les renseignements qu’elle donne sont gratuits. Elle réclame seulement une petite commission aux industriels qui, par son intervention, ont obtenu des commandes. Elle prélève également une cotisation annuelle pour la location de l’emplacement sur lequel l’industriel établit sa vitrine. Les agences d’exportation sont nées en Allemagne de l’absence de maisons de commission dans l’intérieur du pays, et de la dissémination dfB industries qui ne sont pas centralisées, comme en France et en Angleterre. Pendant longtemps l’Allemagne n’a eu de grandes maisons de commission que dans les ports hanséatiques, surtout à Hambourg. Aujourd’hui c’est Berlin qui marche en tête de cette branche de commerce, et la capitale de l’empire devient de

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plus en plus un centre prédominant d’industrie et de commerce, en même temps que sa Bourse est devenue la première de l’Allemagne. Les grands industriels n’ont pas besoin des agences d’exportation, qui sont destinées surtout aux industriels de deuxième ordre. Elles sont utiles particulièrement dans le Wurtemberg, où domine la fabrication moyenne, et à Francfort, oui est le centre d’une industrie assez considérable. L’agence de Stuttgart est une des plus importantes. Née de ^Exposition nationale de 1881, elle compte aujourd’hui 319 membres, dont les produits sont exposés dans sept salles du Palais de l’Industrie. L’Allemagne du Nord, a, cause du voisinage de Hambourg, de Berlin et de la foire de Leipzig, a moins besoin d’agences semblables que le centre et le midi de l’Allemagne. Les villes où l’industrie a une spécialité peuvent se passer des agents, comme, par exemple, la ville de Pforzheim, un centre de bijouterie et d’orfèvrerie, où les commerçants de Berlin et de Brème ont des magasins. Sonnemann, directeur du ■ Francfurter Zeitung », a été l’un des promoteurs les plus actifs de la création de l’agence de Francfort. Elle y fut fondée avec un capital de 50.000 francs, le 29 mai 1885. Les exposants payent 37 fr. 50 par mètre carré et par an. En retour la direction est tenue de leur fournir tous les renseignements gratuitement. L’agence de Francfort ne limite pas sa sphère d’activité à une seule province : elle est ouverte h tous les industriels de l’Allemagne, Des visiteurs viennent de tous les pays, de France comme d’Amérique, d’Australie et de l’Asie. Il y a des agences d’exportation à Dresde, Carlsruhe, etc.

C’est également en Allemagne que les expositions flottantes ont vu le jour. Leur but est d’installer un musée de produits nationaux sur un navire qui se rend dans les pays étrangers pour les faire voir et nouer ainsi des relations commerciales.

Le commerce extérieur spécial de l’Allemagne en 1885 a été :

Bétail et animaux vivants

Autres objets d’alimentation

Semences et plantes non alimentaires

Engrais et déchets

Combustibles

Drogues et produits chimiques

Métaux bruts

Papeterie

Peaux et cuirs, matières brutes....

Produits fabriqués

Matières premières de l’industrie textile

Tissus

Quincaillerie

IMPORTATION.

Poids

en tonnes

(1.000 kilogr.)

187.466.250

i

361.844

544.794

6.338.489

1.403.473

252.146

»

72.996 8.275

463.187.000 70.376

Valeur en francs.

935.461.250 101.250.000 90.000.noo 56.250.000 87.500.000 47.000.000 i

169.500.000 50.000.000

647.000.000

484.000.000

19.000.000

EXPORTATION.

Poids

en tonnes

(1.000 kitogr.)

149.702.500 ■

101.863

131.421

10.021.460

479.682

394.207

74.048

17.060

13.562

123.135 86.247

Valeur en francs.

517.392.500 31.250.000 16.250.000

118.750.000

282.500.000 63.000.000 90.000.000 69.000.000

204.000.000

171.250.000 926.250.000 125.000.000

Les chiffres sur l’admission temporaire des marchandises en Allemagne en 1884, c’est-à-dire exemptées de payer des droits de douane (on comprend par la des marchandises, par exemple des tissus blancs, qui arrivent de l’étranger pour recevoir la couleur et ensuite être réexpédiées dans la contrée qui les envoie) sont :

Marchandises importées en ad- francs,

mission temporaire 49.250.000

Marchandises réimportées après avoir été envoyées à l’étranger pour recevoir un complément de façon 28.625.000

Total 77.875.000

Valeur des marchandises sorties pour recevoir un complément de façon à l’étranger 22.175.000

Valeur des marchandises réexportées après avoir reçu un complément de façon en Allemagne 80.875.000

Total 103.050.000

L’Allemagne tend de plus en plus à substituer sa prépondérance commerciale à celle des autres nations de l’Europe dans diverses parues du monde. Les Allemands font de sérieux efforts afin d’ouvrir à leurs produits le grand marché de la Chine. Au Japon, ils luttent courageusement et y ont introduit leurs

firoductions et leurs industries. On estime que es trois quarts des mousselines importées en 1884 au Japon venaient de l’Allemagne. La société allemande de commerce et se plantation a des intérêts commerciaux qui embrassent tout l’archipel des Carolines. Dans le Pacifique, l’Allemagne jalonna ses comptoirs de ses colonies. Son pavillon est aujourd’hui celui qui se montre le plus fréquemment dans les mers du Japon et de la Chine et ce sont des maisons allemandes qui font dans ces deux pays les affaires les plus nombreuses et les plus fructueuses. Les Allemands se préoccupent surtout des îles dispersées entre l’Asie et l’Amérique et ils y poursuivent avec patience et avec méthode trois sortes d’opérations ; lo ce qui est sauvage, inculte, négligé, ils l’occupent ; îo partout où l’attention

d’une puissance civilisée a été attirée, ils achètent à vil prix d’immenses territoires et y acquièrent une situation foncière prépondérante ; 3° enfin, dans les colonies des autres nations, ils créent des maisons de commerce et des banques avec le dessein arrêté de centraliser par leur activité et par le bon marché relatif de leurs produits le monopole des échanges et des courtages. Il existe à Hambourg un syndicat maritime subventionné par la Prusse et qu’on appelle la t société allemande commerciale du Pacifique ». C’est à ce syndicat que les armateurs, les capitalistes et les industriels devront s’adresser pour bien connaître les avantages que le commerce pourra retirer de la révolution économique et maritime qui suivra l’ouverture du canal de Panama. L’importation directe de l’Afrique occidentale en Allemagne se fait presque exclusivement via Hambourg qui seul possède des vapeurs allant régulièrement en Afrique, tandis que Brème n’expédie des navires que de temps en temps. On peut donc envisager ce commerce de Hambourg comme celui de l’Allemagne entière. La valeur de l’importation de l’Afrique occidentale était en :

francs.

1882 10.750.000

1883 11.800.000

1884 17.875.000

1885 16.000.000

La baisse dans la valeur de l’importation des marchandises en 1885 ne provient pas d’une diminution dans la quantité des objets importés, puisque cette quantité était de 38.400.000 kilogr. en 1884 et de 41.700.000 kilogr. en 1885. Les principaux articles importés, soit directement, soit indirectement, en 1885 étaient :

Directement Total

en francs. en francs. Noix oléagineuses, — coprah 8.842.000 16.su.000

Huile de palme... 4.880.000 10.945.000 Noix anguleuses.. » 4.225.000

Ivoire 75.000 3.454.000

Caoutchouc » 1.370.000

Cette même année, Hambourg a exporté 56.104 tonne» brutes, soit 3.000 tonnes de

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plus qu’en 1884. Les principales marchnndisesexportées étaient :

tonnes. tonnes.

Genièvre... 20.780 Bois de con Rhum.... 10.836 struction.. 1.035

Charbons.. 5.581 Quincaillerie 708

Sel 4.508 Tissus de co Riz 2.179 ton 405

Poudre.... 1.674 Fusils.... 180

Liqueurs, eau- Perles, verde-vie... 1,432 roteries.. 155

L’exportation allemande aux États-Unis était, en 1882, d’une valeur de 1.977.697.500 fr. :

Coton filé 39.200.000

Tissus de coton 144.787.500

Laine filée., 41.680.000

Tissus de laine 57.275.000

Cuirs et maroquinerie...... 218.275.000

Articles de fer et d’acier.... 448-637.500

Papeterie. 110.585.000

Machines 177.687.500

Fil de lin. 4.832.500

Tissus de fin 21.485.000

Soieries 153.000.000

Articles de confection 140-447-500

L’empire allemand marche en tête de l’Europe pour l’exportation des cuirs, de la maroquinerie, de la papeterie et des produits chimiques aux États-Unis. Dans le commerce de papeterie, l’Allemagne occupe la place de 42,4 pour 100 du marché de l’univers. Après viennent les articles de fer et d’acier, dans lesquels elle vient immédiatement après la

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Grande-Bretagne pour laquelle elle est un concurrent sérieux. L’Allemagne occupe dans cette branche commerciale 24,8 pour 100 du marché universel, la Grande-Bretagne 52,9 pour 100 ; soit une valeur de 448.500.000 francs pour l’Allemagne contre la Grande-Bretagne avec 945.750.000 francs. Pour les autres articles de commerce, l’Allemagne occupe sur le marché universel : 22,7 pour 100 pour les machines ; 22,2 pour 100 pour les tissus de laine ; 18,1 pour 100 pour les soieries ; 21,6 pour 100 pour les verres et les verroteries ; 17, i pour 100 pour la confection ; 16 pour 100 pour les merceries et pour le coton filé.

Chemins de fer. À l’exception de quelques lignes industrielles et d’intérêt local, les chemins de fer d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie appartiennent à l’Union des chemins de fer allemands, fondée le 10 novembre 1846 et dont le siège est à Berlin. De l’Union dépendent aussi tous les chemins de fer des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Pologne russe, des compagnies de la Roumanie et quelques lignes privées de la Belgique. Au 1er août 1885, elle comprenait 88 administrations avec 63.819 kilom. de lignes, savoir :

46 administrations de chemins de fer allemands avec 36.819 kilomètres.

31 administrations de chemins de fer autrichiens avec 22.027 kilomètres.

11 administrations de chemins de fer étrangers avec 4.973 kilomètres.

Voici le relevé des lignes de l’empire en exploitation au 1er décembre 1885 :

PESIGNATION DES ETATS.

Alsace-Lorraine

Bade

Bavière

Brunswick

Hesse-Darmstadt

Mecklembourg

Oldenbourg

Prusse

Saxe royale

Saxe (duché de), villes libres, etc. Wurtemberg

Ensemble...

LONGUEUR EN KILOMETRES

des chemins de fer

livrés a l’exploitation

au 31 déc. 1884. au 31 ddc. 1885,

1.313

1.329

5.071

25

904

530

325

22.997

2.207

4 74

1.560

36.735

1.361

1.331

5.142

25

904

646

345

23.509

2.232

480

1.560

37.535

ACCROISSEMENT

kilomètres.

48

2

71

116 20

513

25

6

800

Postes et télégraphes. L’administration des postes et télégraphes de l’empire fait partie de l’union postale austro-allemande et comprend tous les États allemands, à l’exception de la Bavière et du Wurtemberg, qui ont conservé une administration autonome. Mais, dans ces États, l’empire réglemente les rapports juridiques entre les agents et le public, ainsi que le service avec l’étranger,

sauf pour les États limitrophes de ces pays et n’appartenant pas à l’empire ; il décide des franchises postales et fixe les taxes, excepté pour le service intérieur de la Bavière et du Wurtemberg. Le service des postes est réglé par les lois des 28 octobre 1871, 17 mai 1873, 3 novembre 1874 et 20 décembre 1875. Voici deux tableaux indiquant la situation des postes et télégraphes en 1884.

TELEGRAPHES.

Longueur des lignes (kilom.) Longueur des fils Nombre des bureaux de l’État Nombre des bureaux des chemins de fer

Total des bureaux...

Nombre des dépêches à l’intérieur. Dépêches particulières.... Dépêches officielles

Nombre des dépêches internationales.

Dépêches envoyées

Dépêches arrivées

Dépêches en transit

Total

DÉPENSES ET RECETTES (EN FRANCS) DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES PENDANT L’aNNÉB 1883-1884

Recettes 197.738.005 15.414.943

Dépenses 171.272.497 14.358.733

Excédent des recettes.... 26.465.508 1.056.210

9.287.270 7.500.412

1.786.858

222.440.218 193.131.642

29.308.576