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chambre sépulcrale où des traces d’incendie soi t encore vieilli «s ; <m n’y a trouvé que des débris "le poteries et des morceaux de enivre. Le docteur Leclerc voit dans le Me. dr’aseii un tombeau élevé par Micipsa à Massinissa, son père ; Léon Renier dit de son côté : « J’ai xisité le Médr’asen, monument funéraire des rois de Numidie. • On trouve enfin dans la province d’Oran, à 15 kilom, de Tiaret, près des sources de la Mina, trois édifices en forme de prismes quadrangulaires, hauts de 34m,50 ; les Djeadar, tel es", le nom que leur donnent les indigènes.

Période romaine. Ici les ruines abondent ; nous nous bornerons à les signaler dans chacune des trois provinces. La ville d’Alger est bâtie sur l’emplacement de l’antique Icosiura, dont parle Pline ; on en retrouva les ruines, aujourd’hui disparues, lors des fouilles entreprises pour les fondations de l’Alger français.

Province d’Alger. À Sidi-Ferruch, ruines de l’église de Saint-Janvier, mosaïque, baptistère, abside ; près du cap Matifou, ruines fort étendues de l’antique Rusgunia, débris d’édifices, tronçons de colonnes épars, mosaïques, inscriptions, médailles ; près de Mou-ZÊÏiiville, des fouilles faites par hasard ont fait découvrir un bas-relief, une statue de Bacchus adolescent, une inscription tumufaire ; a 12 kilom. de Bou-Medfa, à Hammam-Rir’a, l’antique ville d’Aquae Catidœ, colonnes, tombeaux, vastes monolithes, inscriptions tumulaires, lampes, etc., réunis tout récemment dans un petit musée par M. Arlès-Dufour ; à Affreville, jadis Zuccabar ou Colonia Auguste, nombreuses sculptures, jarras, inscriptions, médailles. Orléansville fut jadis Castellum Tingitii : on y a mis à jour une mosaïque de 23 mètres sur 15, formant le sol de la basilique de Saint-Reparatus.des inscriptions sur Driques, des tablettes de r-iarbre, etc. A Tenès, l’ancienne Cartenna Colonia, remparts encore debout, mosaïques, fûts de colonnes, citernes, silos, tombeaux, inscriptions et médailles ; aux environs, on peut observer des ruines assez considérables dans trente-huit localités, principalement à Yer’roum. À Miliana, la Malliana des Romains, bas-reliefs, fragments de statues, chapiteaux, tombeaux. Au port de Tipasa, ruines d’une église, d’un théâtre, d’un quai, de citernes voûtées, d’un prétoire, d’un gymnase et de tombeaux. Cherchell, c’est la ■ splendidissiraa Colonia Ceesariensis», dont l’enceinte comprenait une superficie de 369 hectares ; on y a découvert les murailles et des corniches du < palais des rois •, un théâtre, des citernes qui servent encore et dont une seule contient 2 millions de litres d’eau, un cirque, des thermes et de nombreuses statues, une Vénus, un Neptune, un hermaphrodite, un faune, des bustes, des têtes aujourd’hui au musée d’Alger ; près du port, ruines de constructions gigantesques, bassins, mosaïques ; dans le port même on a retrouvé une statue phénicienne et une barque romaine longue de il mètres, large de 4m,50, chargée de poteries. Médéa se nommait, à l’époque romaine, Médise ou ad Médias : elle se trouvait à égale distance de Tirinadi (aujourd’hui Berouaguïa) et de Sufasar (aujourd’hui Amoura) ; on y a trouvé des ruines d’un aqueduc, des substructions romaines et d’antiques médailles. À Saneg, l’ancien Usinaza, pierres taillées, colonnes, rainures de portes, meules, poteries, couvercle de sarcophage. Aumale fut, sous Auguste, une ville municipale du nom d’Auzia ; on y voit encore des fûts de colonnes, des tombeaux, des briques, des bijoux, une statue en bronze doré et des médailles en bronze de Gordien, sans compter plus de 100 inscriptions tumulaires. Enfin, Dellys était, sous Claude, une puissante cité du nom de Rusuccurus ; il en reste une partie des remparts, des citernes, des mosaïques, un beau sarcophage, des médailles et des amphores.

Province d’Oran. Les principales ruines qu’on y rencontre sont à Aïn-Temouchent, l’ancien Tiintci des Romains ; on voit encore l’enceinte assez irrégulière de la ville antique ; des fouilles récentes ont mis.au jour des bronzes, un Trajan en argent, des inscriptions tumulaires et votives, des bas-reliefs. Tiemcen, sous les Romains, n’étuit qu’un camp et se nommait Poniaria. Au vieil Arzeu sont les ruines de la colonie romaine de Portus Magnus. À Mostaganem, on ne trouve plus trace du port romain de Murustaga, englouti par la Méditerranée.

Prouince de Constaniine. Le chef-lieu de la province fut, au temps des Romains, la ville la plus riche et !a plus forte de toute la Numidie : Cirta Sittianorum et Cirta Julia ; on a réuni les antiquités romaines dans un musée incessamment accru par les fouilles : le musée de Constantine renferme 2.140 médailles, des amphores, des statuettes et figulines en terre cuite, en pierre, marbre et bronze, des autels en marbre, des bas-reliefs, etc. ; dans un second musée, au square Valée, on voit des amphores, des tuiles, des débris d’architecture et de sculpture, et de nombreux monuments épigraphiques. Près de la ville, en 1855, a été découvert le tombeau de l’orfèvre Prœcilius • mort a 100 ans après avoir mené une existence joyeuse avec ses amis, agréable et sainte avec sa femme ». A 28 kilom. de Constantine, près de Khreneg, est le monument des Lollius, admirablement conservé. ; il a la forme d’un cylindre et cou ALGE

ronne le sommet d’un massif ; par une coïncidence bizarre, ses proportions rappellent notre système métrique • ta larpeur des gradins est ju :-te de 1 mètre, leur hauteur de om,8 ; la hauteur totale du monument est de 5m,5o, le diamètre est de 10 mètres. Ce monument fut élevé, dit l’inscription, par Quintus Lollius Urbicus, personnage important du temps d’Hadrien. Dans la région du Chettaba, une série de ruines indique l’emplacement de bourgs jadis importants, ayant des conseils municipaux, des temples, des forteresses et des arcs de triomphe, et conduit a une grotte taillée par la nature en ogive, et où se lisent encore 23 inscriptions latines. Philippeville, c’est i’ancienne ville romaine de Rusicade ; le plus curieux monument antique qui y soit conservé, c’est le théâtre, aujourd’hui converti en musée : on y a recueilli des statues, un cadran en marbre blanc, des médailles, armes, bijoux, poteries, etc. ; malheureusement la plupart des matériaux antiques ont servi h la construction des remparts. À Bougie sont les ruines de l’ancien municipe romain de Choba ; l’antique enceinte, flanquée de demi-tourelles, encadre une ville qui pouvait avoir une superficie de 16 hectares ; on y voit des colonnes, des chapiteaux encore debout et les ruines d’un

édifice qui sert aujourd’hui d’étable. Sitifis Colonia ou Colonia Nerviana, Augusta Martialis, c’est Sétif : dans le musée, on a réuni 150 monuments, inscriptions pour la plupart. Des ruines remarquables attestent 1 antique splendeur de Cuiculum, aujourd’hui Djemila ; basilique chrétienne, temple quadrilatère à six colonnes, théâtre, forum avec temple de la Victoire, bas-reliefs et surtout magnifique arc de triomphe, presque intact, élevé à l’empereur Caracalla, & son père Septime Sévère, à sa mère Julia Domna. ATiklat, ruines considérables de l’ancien Tubusuctus, enceinte, pans de murs, arcades, cippes, colonnes milliaîres, souterrains et citernes immenses. Dans tout le cercle de Sétif, on ne voit que ruines romaines, restes de villages, châteaux forts, villes fortes ou villes ouvertes d’une étendue parfois supérieure à 50 hectares, à Bir-Haddada, par exemple, et à Aïn-Sultan où les ruines s’étendent sur 150 hectares. Zraïa, c’est l’ancienne Colonia Zaraï : restes d’église et de basilique chrétienne à trois nefs ; une inscription y donne les droits de douane payés en l’an 202, sous Septime Sévère : les droits sont les mêmes pour un cheval et pour un esclave, un denier et demi. Les ruines de Zana, jadis Diana Veteranorum, couvrent 4 kilom. carrés : deux arcs de triomphe, porte monumentale d’un temple de Diane, forteresse, thermes, aqueducs, basilique chrétienne à trois nefs dont l’autel est encore debout, 50 inscriptions de l’an 160 a l’an 287. A Aïn-Kebira (27 kilom. de Sétif), ruines de Satan, assises et colonnes d’un ancien temple, marches d’un escalier monumental, statuettes, pavages de voies, boulets en terre cuite. Tobna, l’ancienne Tubuna des Romains, a un castrum qui date de Justinien. Les ruines de Lambessa sont célèbres ; c’était jadis le quartier général de la légion romaine, une ville de 60.000 habitants : 1 antique Praetorium, aujourd’hui musée d’antiquités, quatre portes ou arcs de triomphe (quarante étaient encore debout ausiècle der. nier), un aqueduc, un temple d’Esculape, un cirque, 1.4001nscriptions, le tombeau de Quintus Flavius Maximus, tous ces monuments, bien que ruinés, disent encore l’importance de la ville antique. Des fouilles récentes ont exhumé une partie des thermes et le grenier d’abondance ecfoui sous 15 mètres de décombres. On trouve des ruines romaines jusqu’à 26 kilom.au N. de Biskra, à El-Outaïa, ruines d’amphithéâtre réédifié sousAntonia et Commode, restes d’aqueduc ; ainsi qu’au S. de Biskra, aux oasis de Melili et d’Ourlal. Les deux dernières cités algériennes dont nous signalerons les ruines sont Tèbessa, l’ancien Theveste, et Hippone, l’Ubba des Carthaginois et l’Hippo-Regius des Romains. A Tébessa, un admirable arc de triomphe, dédié à Septime-Sévère, à sa femme Julia Domna, à Caracalla son fils, un temple de Minerve, aujourd’hui église catholique, cirque, aqueduc, camps, nécropoles, puits, tours, magnifique mosaïque découverte en octobre 1886, etc. A Hippone, les Vandales n’ont a peu près rien laissé subsister de cette ville magnifique, jadis la première cité d’Afrique ; sur le bord de la Seibouse, on peut voir encore les restes du port, fragments de maçonnerie, éperons déchaussés.

Période arabe. Le plus ancien monument de l’islamisme est toujours debout : c’est le tombeau élevé à Sidi-Okba, dans l’oasis qui porte son nom, à 20 kilom. au S. de Biskra ; on y lit l’inscription suivante datant du premier siècle de l’hégire : « Ceci est le tombeau d’Okba, fils de Nafé ; que Dieu le reçoive dans sa miséricorde ». Mais c’est à Tiemcen qu’il faut admirer l’art arabe dans les mosquées encore debout, et principalement dans la grande mosquée, bjama-Kebil ; à Bougie, on voit encore les restes d’anciennes fortifications et d’une grande porte ogivale, ouvrant sur le port, que fréquentaient au moyen âge les vaisseaux de

Marseille, Gènes, Pise et Barcelone.

Période turgue. Nous n’avons à signaler que quelques épigraphes commémoratives sur des forteresses, des fontaines, des arsenaux, et quelques maisons particulières

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ou quelques palais à Alger, Constantine et Oran ; mais c’était l’œuvre d’esclaves chrétiens ou d’ouvriers kabyles et la plupart des matériaux, colonnes, fontaines, bassins, faïences et ardoises, provenaient d’Italie ou d’autres États européens.

Voici la liste des quelques vil !e3 importantes où est installé un musée archéologique : Alger, dans la rue de l’Intendance, Oran, Tiemcen, Constantine, Sétif, Lambessa.

Pour l’archéologie de l’Algérie on consultera avec fruit les ouvrages suivants : Lamarre, Archéologie de l’Algérie (Paris, 1850) ; Léon Renier, Inscriptions romaines de l’Algérie (Paris, 1857) ; Mac-Carthy, l’Algérie analysée, recueil de géographie, d’archéologie et de numismatique algériennes (Alger) ; Féraud, Algérie, histoire et archénlogie (Alger, 1878) ; Boissière, l’Algérie romaine "(Parts, 1883) ; Piesse, Itinéraire de l’Algérie et de ta Tunisie (Paris, 1885). Les revues archéologiques qui paraissent en Algérie sont au nombre de quatre : d’abord les « Mémoires de la Société archéologique de Constantine», qui paraissent en un volume annuel depuis 1851 (en 1881 a paru une table des vingt premiers volumes) ; puis trois revues fondées en 1882 : à Oran, le « Bulletin trimestriel des antiquités africaines », publié sous la direction de MM. Julien Poinssot et Louis Dumaeght (en 1836 ce Bulletin a changé de titre : il se nomme aujourd’hui «L’Afrique française») ; à Alger le « Bulletin de correspondance africaine » et à Bône, le

  • Bulletin de l’Académie d’Hippone ».

— Bibliogr. Carette, Pellissier, Rémusat, etc., Exploration scientifique de l’Algérie (histoire, géographie, médecine, physique, géologie, botanique, zoologie, histoire naturelle, archéologie, beaux-arts ; Paris, 1844-1854, 29 vol. in-S° et in-4o) ; colonel de Neveu, Les Khouan, ordre religieux chez tes musulmans de l’Algérie (Paris, 1846, in-8o) ; maréchal Bugeaud, Histoire de l’Algérie (Paris, 1850 3 vol. in-8o) ; H.-E.-Vietor Martin, Histoire statistique de la colonisation algérienne (Paris, 1851, in-8o) ; Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, trad. de Slane (Paris, 1852-1856, 2 vol. in-8o) ; Jules Duval, L’Algérie, tableau historique descriptif et statistique de la colonie (Paris, 1854-1859) ; Léon Renier, Inscriptions romaines de l’Algérie (Paris, 1855-1880, in-4o) ; Auguste Cherbonneau, Constantine et ses antiquités (Paris, 1857, in-8o) ; général de Colomb, Exploration des ksour du Sahara de la province d’Oran (Paris, 1858) ; général Daumas, Mœurs et coutumes de l’Algérie, Tell, Kabylie et Sahara (Paris, 1853, in-12) ; E. Caney, tiécits de Kabylie, campagne de 1857 (Paris, 1858, in-12) ; Brosselard, Les Khouan (Alger, 1859, in-8o) ; Louis de Baudicour, Histoire de la colonisation de l’Algérie (Paris, 1860, 3 vol. in-8û) ; Ach. Fillias, Histoire de la conquête et de la colonisation de l’Algérie, 1830-1860 (Paris, 1860, in-8<>) ; Bellemare, Abd-el-Kader, sa vie politique et militaire (Paris, 1863, in-18) ; Vivien de Saint-Martin, Le nord de l’Afrique dans l’antiquité grecque et romaine (Paris, 1862, in-8o) ; Lady Herbert, L’Algérie contemporaineillustrée (Paris, 1862, in-8o) ; Henri Aucapitaine, Études sur le passé et l’avenir des Kabyles (Paris, 1864, in-12) ; Prince Bibesco, Les Kabyles du Djurdjura («Revue des Deux-Mondes», 1865-1866) ; Daumas, La vie arabe et ta société musulmane (Paris, 1869, in-8<>) ; O.Vacherol, L’AIgérie sous l’empire (« Revue des Deux-Mondes », léseptembre 1869) ; D. Kaltbrunner, Recherches sur l’origine des Kabyles (Genève, 1871, in-8o) ; Berbrugger, La Régence d’Alger sous le consulat et l’empire (■ Revue africaine», 1871) ; capitaine Villot, Mœurs, coutumes, institutions des indigènes de l’Algérie (Constantine, 1871, in-8») ; Hanoteau et Le.’ tourneux, La Kabylie et les coutumes Kabyles (Paris, 1872-1876, 3 vol.in-8°) ; H.Duveyrier, Histoire des explorations au sud et au sudouest de Géryville (■ Bulletin de la Société de géographie», septembre 1872) ; E. Beauvois, En colonne dans la grande Kabylie : Souvenir de l’insurrection de 1871 (Paris, 1871, in-18) ; Ach. Killias, Géographie physique et politique de l’Algérie, description, divisions naturelles et culturales (Paris, 1873) ; Radau, Situation des Alsaciens-Lorrains en A/^énX’Revuedes Deux-Mondes», 15 avril 1873) ; E. Renan, La société berbère en Algérie{’ Revuedes Deux-Mondes», 1er septembre 1873) ; L.-L. Lande, Les AlsaciensLorrains en Algérie (« Revue des Deux-Mondes», ter septembre 1875) ; Napoléon Ney, Les dernières explorations en Algérie (« Revue des Deux-Mondes», 1er avril 1875) ; Ch. Roussel, Condition et naturalisation des étrangers en Algérie («Revue des Deux-Mondes», 1« juin 1875) ; H.Verne, L’Algérie («Correspondant», 1873-1876) ; P. Soleiliet, L’Afrique occidentale, Algérie, AJzab, Tidikelt (Paris, 1877, in-S) ; O. Niel, Géographie de l’Algérie (Paris, 1878,2 vol. in-8o) ; J. Dugas, La Kabylie et le peuple kabyle (Paris et Lyon, 1878, in-12) ; Largeau, Le pays de Mirha-Ouargla (Paris, 1879, in-18) ; Camille Rousset, La conquête d’Alger (Paris, &l$, in-18) ; Accardo, Répertoire alphabétique des tribus et douars de l’Algérie (Alger, 1879) ; Paul Bourde, A travers l’Algérie (Paris, 1879, in-18) ; Ooudreau, Le pays de Wurgla (« Revue géographique internationale», 1880) ; E. Mercier, Le cinquantenaire d’une colonie,

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l’Algérie en 1880 (Paris, 1880, in-8o) ; A. Picard, La caravane parlementaire en Algérie («Revue de géograuhie», décembre 1879) ; A. du Mazet, les Ouled-Sidi-Cheik (« Revue de géographie», juin 1881) ; Choisy. Le Sahara, souvenir d’une mission à Golèah (Paris, 1881, in-18) ; E. Fromentin, Une année dans le Sahel (Paris, 1858, in-18) ; H. Kournel, Les Berbers, étude sur la conquête de l’Afrique sur les Arabes (Paris, 1875, t vol. in-4») ; de Rivoyre, Les marchés libres de l’Algérie (« Société des études coloniales », 1881) ; Ardouin du Mazet, Études algériennes (Paris, 1882, in-8") ; H. d’Ideville, Correspondance du maréchal Bugeaud (Paris, 1882, 3 vol. in-8o) ; Wahl, L’Algérie (Paris, 18S2, in-8o) ; Aug. Cherbonneau, Légende temtoriale de l’Algérie (« Revue de géographie », 1882,1883,1884) ; Ch. Farine, Kabyles etKroumirs (Paris, 1881, in-8») ; J.-J. Clamageran, L’Algérie, impression» de voyage (Paris, 1883, in-S») ; A. Lacour, La marine de la Régence d’Alger avant la conquête («Revue maritime et coloniale », mars 1883) ; P. Gaffarel, l’Algérie, histoire, conquête, colonisation, Paris, 1883, in-8o) ; Waille-Marial, La France d’Afrique (Paris, 1884, gr. in-18) ; Édouard Perret, Récits algériens, histoire de la conquête et de ta colonisation (1886, 2 vol. in-SO),

Algérie (mœurs, coutdmbs et institutions dbs indigènes db l’), par le capitaine Villot (1875, 1 vol.). Le sujet du livre, c’est la vie arabe tout entière ; éducation, mariage, condition des femmes et des vieillards, religion, superstitions, commerce, etc. Tout est étudié dans les moindres détails. M. Villot n’est ni jurisconsulte, ni philosophe, ni homme de lettres, mais il est observateur et occupe en outre le poste de chef de bureau arabe : on devine par là même les défauts et les qualités de son volume. Les diverses parties de l’ouvrage se relient mal entre elles, l’auteur, assez inexpérimenté, se contredit parfois, et il ne sait pas dégager les conséquences scientifiques ou sociales de ce qu’il rapporte ; mais le chef de bureau arabe a beaucoup vu, il connaît plus d’une anecdote intéressante, le capitaine a le trait Det et frappant. A le lire, on s’instruit sans fatigue, car il raconte agréablement, dans Uû style plein de naturel et de laisser aller.

Algérie (1/), Histoire, conquête et colonisation, par P. Gaffarel (1882). Cet ouvrage, résumé de beaucoup d’autres, avec addition de quelques vues personnelles, est une étude détaillée et assez judicieuse sur notre grande colonie. La moitié du volume est consa

! crée à l’histoire. Après avoir, dans l’intro
! duction, rappelé à grands traits le passé du

pays depuis l’antiquité jusqu’à. 1830, revue que complète un exposé des relations de la France avec les États Barbaresques, l’auteur

1 aborde les causes de la guerre d’Alger et entre dans le récit de nos premiers faits d’armes.

M. Gaffarel divise en trois périodes l’histoire de la conquête. La première comprend la lutte contre les Turcs, depuis le bombardement d’Alger et la chute du dey Hussein jusqu’à la prise de Constantine : les faits d’armes y sont brillants et décisifs, mais cette partie de la conquête était relativement facile. Dans la seconde période commence, avec la résistance arabe, l’ère des difficultés

’ graves. Abd-el-Kader entre en scène : c’est une suite de combats acharnés contre un ennemi qui, toujours vaincu, reparaît toujours avec de nouvelles forces, luttetjuise prolonge jusqu’à la capture du vaillant chef. La troi , sième période est celle de la résistance nationale ; la France n’a plus affaire aux Turcs ni aux Arabes, mais a l’élément indigène, les Kabyles, les Sahariens, sans cesse vaincus aussi, mais jamais définitivement soumis : à cette période appartiennent l’expédition de Zaatcha, le siège de Lnghouat, l’occupation. d’Ouargla et d El-Goleah ; l’insurrection de 1871 sy rattache également. Les récits de M. Gaffarel sont d’une grande clarté ; ils

’ abondent eu détails intéressants, non seulement sur les faits de guerre, mais sur les mœurs des indigènes, sur le caractère d’atrocité que ne tardèrent pas à donner à la lutte la fanatisme de ceux-ci et l’exaspération de nos soldats. Dans la seconde partie du volume, l’auteur étudie successivement l’Algérie au point de vue géographique, économique et politique. Il passe en revue la configuration du sol, le climat, les productions naturelles, l’agriculture, l’industrie, le commerce, l’organisation administrative, les cultes, la justice, l’instruction publique, les impôts, les finances. Un chapitre important est consacré à la colonisation ; enfin I ouvrage se termina par une description générale de l’Algérie et de ses principales villes, du Tell, de la Kabylie et du Sahara algérien.

Algérie (l’), Impressions de voyage, par J.-J. Clamageran (1883, 1 Vol. in-18). L’auteur, après un premier voyage en Algérie, avait publié en 1876 une étude dans laquelle il critiquait les procédés de colon sation employés jusque-là, et indiquait les réformes à accomplir. C’est cette brochure qu’il a rééditée en 1SS3, en lui donnant un développement plus considérable. Nous y trouvons un tableau comparatif de l’état de l’Algérie à huit années de distance, et nous y voyons réalisées en partie les prédictions du sénateur ancien ministre. Son étude de notre belle colonie, au double point da vue politique et.