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jaunissement d’une littérature qui abandonne les formules vieillies pour se livrer à son originalité naturelle Tous les poètes accueillirent ce réveil avec enthousiasme, et ce moment de l’histoire littéraire de l’Ailemngne a été appelé un peu bizarrement « la période de l’assaut et de l’irruption (Sturm-und-drang période). » Klinger, auteur d’un drame qui portait ce titre, est celui dont les œuvres trahissent le mieux la fougue et l’esprit désordonné de cette époque, comparable, à certains points de vue, aux excentricités qui marquèrent chez nous, vers 1828, l’aurore du romantisme. Cette exaltation éclata principalement à Goettingue, où il s’était formé un petit cénacle de poëtes enthousiastes, les deux Stolberg, Hœlty, Woss, Hahn, Miller, Burger. etc. Les premiers draines de Schiller, les Brigands, la Co ?ijuration de Fiesque, Intrigue et amour (1782 1784) sont comme le couronnement de cette période.

De 1786 à 1803, Gœthe et Schiller se disputèrent amicalement la suprématie dramatique. On vit alterner Egmont, Iphigénie, Torquato Tasso avec Wallenstein, Marie Stuart, la Pucelle d’Orléans et Guillaume Tell ; aux poëmes et aux ballades de Gœthe, le Nouveau Pausias, Hermann et Dorothée, les Epigrammes vénitiennes, le Roi de Thitlé, le Jioi des aunes, Schiller répondait par Cassandre et par la Cloche. Une inspiration plus calme avait succédé aux ardeurs du premier moment de la renaissance littéraire. Le mouvement romantique ne s’accentuait pas moins dans les ouvrages humoristiques ou poétiques de Thummel, de Claudius, de Musœus, de llippel, de Jean-Paul Richter, de L. Tieck, d’Aehim d’Arniin, de Brenlano, de Wackenroder, de Schulze, de Frédéric Muller, de Lamothe-Fouqué, et le patriotisme, surexcité par les guerres de 1 Empire, produisait toute une légion de postes guerriers : Théodore Kœrner, Max Schenkendorf, Stœgemann, Maurice Ai-ndt. À cette liste, déjà longue, il faut ajouter Zacharias Werner, Grillpurzer et Henri de Kleist, le premier rendu célèbre par ses drames, empreints d’une sombre terreur, le second par ses poésies humoristiques et légères, le troisième par ses poèmes, empreints à la fois -d’amour tendre et de mysticisme exalté. Les deux éminents critiques, Frédéric et Guillaume de Sehlegel ; les mélancoliques poëtes de la Souabe, Uhland, Fr. Ruckert, P. lieue], Hcelderlin, G. Sclrwab ; les voyageurs et publicistes libéraux, G. Forster et Gottfried Seume ; le grand historien Jean de Muller ; Lichtenberg, le satirique ; Jacobi, l’éminent moraliste ; Lavater, le fondateur d’une science nouvelle ; Varnhagen d’Encke, et enfin Alex, de Humboldt, complètent l’énumération des grands hommes de cette période. Il faudrait encore citer les hommes qui, à la même époque, donnaient à l’Allemagne une véritable suprématie dans les études philosophiques, Kant, Fichte, Sehelling et Hegel ; mais leurs travaux ont été appréciés k part (v. philosophie allemande, tome XII du Grand Dictionnaire). La théologie était représentée dignement, durant cette période, par Sehleiermacher ; la jurisprudence, par Thibaut et Savigny ; et enfin fa philologie ouvrait une voie nouvelle et donnait la clef de problèmes historiques restés obscurs, grâce aux travaux de Heyne, de Wolf, de G. Hermann, de Creuzer, de Bceckh, de Niebuhr, d’Ottfried Muller, de Lachmann, de Franz Bopp, de Jacob Grimm.

À cette légion de poëtes et de penseurs en succéda une autre, dont l’avènement date de 1830 environ, qui s’appela l’école de la jeune Allemagne, et dont les premiers chefs turent Henri Heine et Louis Bcerne. Le caractère de cette nouvelle période littéraire fut une sorte de réaction contre la période précédente, et cette réaction était lu conséquence même des grandes idées propagées dans toute l’Europe par la Révolution française. Si les guerres de l’Empire et l’invasion de l’Allemagne avaient produit naturellement des poëtes patriotes, il était tout naturel aussi que, ces désastres une fois effacés par le temps, les poëtes se tournassent de nouveau vers la France et voyant en elle, non une ennemie, elle ne l’avait été que momentanément et par la volonté de Napoléon, mais une alliée, révérassent en elle ce qu’elle avait été sous la République, l’émancîpatrice des peuples, la propagatrice des idées de liberté et d’égalité, sur lesquelles reposé toute la civilisation moderne. Heine et Bcerne, Allemands de nation, Français de cœur, soulevèrent contre eux bien des récriminations et bien des haines et n’en continuèrent pas moins leur œuvre. Grâce à eux, la suprématie intellectuelle de la France fut de nouveau nt’lirmée en Allemagne comme au xviie et au xvntii siècle, et, au seul point de vue littéraire, le romantisme, après nous être venu d’Allemagne, y retourna, fortifié des formules précises que lui avaient données Victor Hugo, A. de Musset, Alfred de Vigny et autres. Henri Heine apprit à ses compatriotes ii donner à l’expression des idées comme en Fiance, une forme elincelante et rapide ; ses Jlrisebitder, son Alla Troll, sa Lutéce, son Union le font considérer, ajuste titre, comme le chef du second mouvement romantique en Allemagne. Il fut suivi, non-seulement par L. Bcerne, mais par Ludolf Wienbarg, Henri Laube, Gustave Kuhne, Muudt, Gutzkow, dont les études de critique littéraire, les ré ALLE

cits de voyage, les romans, les nouvelles, les drames sont conçus dans le même esprit. Parmi les poëtes, Anastasius Grun, Pluten, Nicolas Lenau, Fallersleben, Franz Dingelstedt, Robert Prulz, Ch. Beek, Alfred Moissner. Georges Herweck et Maurice Hartmann exprimèrent avec beaucoup d’éclat les sentiments patriotiques de l’Allemagne et les aspirations libérales, puissamment surexcitées dans toute l’Europe par notre révolution de 1830. Leurs œuvres marquent la période qui est représentée chez nous par la durée de la monarchie de Juillet, de 1830 k 1848.

Depuis, c’est surtout dans l’histoire et dans la philologie que l’Allemagne a conservé sa suprématie. Il suffit de citer, parmi les historiens : Max Dunoker, l’auteur de 'Histoire de l’antiquité ; Gustave Droysen, l’auteur de ('Histoire d’Alexandre le Grand ; Moininsen, qui a renouvelé toute l’histoire romaine ; Ourtiiis, qui a entrepris le même travail sur l’histoire grecque ; Strauss, Buur et Eweld, dont les profondes recherches sur les origines du christianisme ont considérablement enrichi l’histoire générale et donné une si vive impulsion à la critique historique ; parmi les philologues, Lassen, Weber, Bunsen et Max Muller se sont fait une renommée européenne par leurs immenses recherches et la précision des résultats qu’ils ont obtenus dans une carrière restée presque inexplorée jusqu’à eux ; Gervinus, enfin, k la fois historien, philosophe et critique littéraire, s’est fait une place à part à l’aide de son Histoire du xix« siècle et de son Histoire de la littérature poétique nationale des Allemands,

Ce n’est pas à dire, cependant, que l’Allemagne n’ait actuellement ni poiites, ni romanciers, ni auteurs dramatiques ; ils sont seulement éclipsés par les philologues et les historiens, et il serait injuste de ne pas citer, parmi les poëtes, Freiligrath, Puni Heyse, Eimn. Geibel, H. Legg, Christian Grabbe ; parmi les auteurs dramatiques, Henri Laube, Frédéric Hebbel, Otto Ludwig, Frédéric Hahn et Immermunn ; parmi les romanciers et les conteurs, Auarbach, G. Freytag, Jérémie Gotthelf, Wilibad Alexis et Th. Mugge ; parmi les critiques littéraires, Julien Sehmidt, H. Duntzer, Wiehoff, Palleske, et d’autres encore, qui ont surtout pris à tâche de remettre en honneur les grandes gloires du temps passé, les Gœthe, les Schiller, les Lessing, et qui s’efforcent de faire sortir de l’étude assidue de ces modèles un fructueux enseignement pour les nouvelles générations.

ALLEMAND (Georges), peintre français, né à Nancy. Il vivait au xvncsiècleetilse rendit à Paris, où il reçut des leçons de Vouet, et s’udonna principalement à la peinture religieuse. Cet artiste exécuta notamment plusieurs tableaux pour Notre-Dame de Paris.

— Un autre peintre du même nom, Philippe Allemand, mort en 1716, vint également habiter Paris, où il devint membre de l’Académie de peinture en 1672. — Enfin, un peintre également français, Jeun-Baptiste Allemand, qui vivait au xviii’ siècle, prit des leçons de Joseph Vernet, s’adonna avec succès au paysage et se fixa à Rome. Parmi les travaux qu’il exécuta dans cette ville, on cite quatre paysages à fresque fort remarquables, qu’on voit dans le palais Corsini.

ALLEMONT-EN-OISANS, bourg de France (Isère), cant. et à 11 kiloin. de Bourg-d’Oistms ; 1,275 habitants. Il y a sur sou territoire des mines de plomb argentifère.

ALLEN ou ALLEYN (Thomas), mathématicien anglais, né dans le comté de Strafford en 1542, mort en 1632. Au sortir de l’université d’Oxford, où il s’était adonné avec passion k l’étude des mathématiques, il passa quelque temps chez le comte du Northumberland, puis il trouva un protecteur dans le comte de Leicester. Celui-ci lui témoigna autant d’estime que de confiance, le consulta fréquemment sur les affaires de l’État et voulut lui donner un évéché ; mais, pour ne pas être détourné de ses travaux favoris, Allen refusa ce poste. Il s’attacha à réunir un grand nombre de manuscrits concernant les sciences, la philosophie, l’histoire, l’archéologie, et qui formèrent la bibliothèque Allénieime, Son vaste savoir lui fit donner dans le peuple le renom de sorcier. On a été jusqu’à l’accuser d’avoir eu recours à la magie afin d’aider Leicester à réaliser son projet d’épouser la reine Elisabeth. On n’a de lui que des ouvrages restés manuscrits : Ptolomei Pelusiensis de astrorum judiciis liber ; Claudii Ptolomei de astrorum judiciis liber tertius, cum expositione.

ALLEN ou ALLEYN (Jean), médecin anglais, né en 1741. Il exerça son artii Bridgewater et devint membre de la Société roj alj do Londres. Alleu publia un ouvrage qui eut beaucoup de succès : Synopsis medicinx practioe (Londres, 1719, in-8u). Plusieurs fois r^edilé, il fut traduit en fiançais, sous le titre d’Abrégé de toute la médecine pratique (Paris, 1728, 3 vol. in-12). Cet abrégé contient un résumé des opinions des médecins les plus connus sur les causes et le traitement des principales maladies. Ou lui doit, en outre, sous le titre de Specimina ichnographica or a brief narrative of seueral new inventions and experiments (Londres, 1730, in-4»), trois dissertations sur de nouvelles inventions, dont l’une consiste à chauffer des liquides avec très-peu de combustible, d’après un système

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qui n’est pas sans avoir quelque analogie avec la chaudière à vapeur.

  • ALLEN (William). — William Allen est

né à Weymouth (Dorset) en 1792 ; il est mort dans la même ville en 1864. Dès l’âge de treize ans, il entra dans la marine. Allen était lieutenant lorsque, en 1832, il prit part k la périlleuse expédition de Richard Èander au Kouara ou Niger inférieur. Il releva la carte du fleuve jusqu’à Rabba et écrivit un journal de l’expédition, dont quelques parties ont paru dans le recueil de la Société de géographie de Londres en 1838. Devenu capitaine de vaisseau, il reçut le commandement du steamer le Wilberforce (1840) dans une nouvelle exploration du Niger, sous les ordres du commandant Trotter. En collaboration avec le docteur Thompson, il

écrivit l’histoire de cette expédition, qui parut sous le titre de Narrative of the expédition to the river Niger in 184L (Londres, 1842, 2 vol. in-8o), et lut, en outre, sur le même sujet, à la Société de géographie de Londres, un mémoire qui a paru en 1843 dans le journal de cette société. Dans les intervalles de son service actif, le capitaine Allen fit plusieurs voyages en Europe et en Orient. Pendant une excursion en Palestine,

! conçut l’idée de mettre en communication

l’Inde et la Méditerranée par un canal qui traverserait la mer Morte, et il exposa ses vues dans un ouvrage intitulé : The Uead sea, a new route to India (1855, 2 vol.). En 1862, il fut promu contre-amiral. Ce marin fort instruit était, en outre, un habile dessinateur et un excellent musicien. Outre les ouvrages précités, on lui doit plusieurs mémoires publiés en 1853 dans le journal de la Société de géographie de Londres.

ALLENOU, homme politique français, né en 1817. Possesseur de forges importantes, il fut élu, le 8 février 1871, député des Côtesdu-Nord à l’Assemblée nationale. Il alla d’abord siéger au centre gauche, vota pour la paix, pour les prières publiques, l’abrogation des lois d’exil et la validation de l’élection des princes d’Orléans, pour le pouvoir constituant de l’Assemblée, la proposition Rivet, contre le retour de la Chambre à Paris, et soutint la politique de M. Thiers jusques et y compris le 24 niai 1873. Après le renversement du président de la République, M. Allenou quitta le centre gauche pour passer au centre droit et appuya la politique de réaction du gouvernement de combat. Il se prononça toutefois contre le septennat ; mais il continua à voter les mesures de réaction présentées par M. de Broglie et ses successeurs et devint un des membres de la réunion de Clercq, fortement entachée de bonapartisme. M. Allenou vota contre les

propositions Périer et Malleville, contre l’amendement Wallon ; toutefois, il se décida à voter la constitution du Ï5 février 1875, et, quelques mois plus tard, il affirma ses tendances cléricales en appuyant le projet de loi sur l’enseignement supérieur. Lors des élections pour le Sénat, le 30 janvier 1876, M. Allenou posa sa candidature dans les Côtes-du-Nord. Dans sa profession de foi, il se déclara conservateur et constitutionnel. «J’ai un profond dévouement pour le maréchal de Mac-Mahon, dit-il, et j’ai voté la constitution qu’il nous a demandée, constitution révisable, mais que j’aiderai de tout mon pouvoir a appliquer jusqu’en 1880, laissant au pays seul a. décider de ses destinées. Catholique convaincu, je veux la liberté de conscience pour tous, mais protection et liberté aussi pour la religion de nos pères, qui a tant contribué k faire la France grande dans les siècles passés. > Elu en même temps que trois légitimistes, MM. de Kerjégu, Tréveneucet de Champagny, il est allé siéger au Sénat sur les bancs de la droite antirépublicaine, avec laquelle il a voté jusqu’ici.

ALLEU, rivière d’Allemagne. Elle prend sa source en Prusse, près de Seehausen (Magdebourg), arrosj Vorsfelde, Gifhorn, Celle, Retheu, Verden et se jette dans le Wesër, par la rive droite. L’Aller devient navigable à Celle.

ALLERSTA1N ou HALLERSTAIN, jésuite et missionnaire allemand, né au commencement du xviiic siècle, mort vers 1777. Il acquit des connaissances étendues en mathématiques et en astronomie, se rendit en

Chine pour s’y livrer à l’œuvre des missions et fut appelé à la cour de l’empereur Khionlong, qui le nomma mandarin et président du tribunal des mathématiques de Pékin.

  • Ayant obtenu du tribunal des fermes des documents

statistiques qu’il traduisit, il put envoyer en Europe le dénombrement de la

Chine par provinces pendant les années 1700 et 1761, correspondant k la vingt-cinquième et k la vingt-sixième année du règne de Khiun-long. Ce recensement, publié dans la Description générale de la Chine, donne 191, ti37, S77 habitants pour 1760 et 1,98,214,624 pour l’année 1701.

ALLESTRY (Richard), théologien anglais, né à Uppington (comté de Shrop) en 1619, mort en 1684. Lorsque la guerre civile éclata entre le Parlement et Charles Ier, AUestry, alors étudiant à l’université d’Oxford, alla défendre la cause royale et assista k plusieurs batailles. Quelque temps après, il retourna à l’université pour y continuer ses études, fut atteint d’une maladie pestilen ALLI

tinlle qui faillit l’emporter, et, à peine rétabli, il reprit les armes et combattit pour défendre le despotisme jusqu’à la chute de Charles Ier. Allestry termina alors ses études et entra dans le ministère évangélique. Un des signataires de la protestation contre le covenant, il fut chassé d’Oxford, puis il joua un rôle des plue actifs dans les intrigues qui eurent pour objet d’amener la restauration de Charles H. À cette époque, il revint kl’université d’Oxford, se fit recevoir docteur et fut nommé prévôt du collège d’Eton. On lui doit un recueil de Sermons (Oxford, 1684, in-fol.).

  • ALLETZ (Pons-Augustin), — Il commença

par être oratorien, puis il se fit avocat et finit par s’occuper entièrement de littérature. On lui doit un grand nombre d’ouvrages, qui pour la plupart consistent en compilations. Nous citerons de lui : Précis de l’histoire sacrée (1747, in-12) ; les Ornements de la mémoire ou les Traits brillants des poëtes français les plus célèbres (1749, in-12), réédité sous le titre de Petit cours de littérature (1800, in-4o) ; Dictionnaire portatif des conciles (1758, in-8<>) ;’ Victoires mémorables des Français (1754, 2 vol. in-12) ; ('Agronome ou Dictionnaire portatif du cultivateur (1760, 2 vol. iii-so) ; Abrégé de l’histoire grecque (1763, in-12) ; le Magasin des adolescente (1764, in-18) ; Tableau de l’histoire de France (1706.2 vol. in-12) ; V Albert moderne (1768, in-12) ; les Princes célèbres qui ont régné dans le monde (1769, 4 vol. in-12) ; ('Esprit des journalistes de Trévoux (1771, 4 vol. in-12) ; l’Esprit des journalistes de Hollande les plus célèbres (1777, 2 vol. in-12) ; Cérémonial du sacre des rois de France (1775, in-8o) ; flistoire abrégée des papes jusqu’à Clément ''VIII (1776, 2 vol. in-12). Citons encore de lui : Dictionnaire théologique (iu-so)- Manuel de l’homme du monde (in-8») ; Encyclopédie des

pensées (in-8°) ; Histoire des singes (in-12) ; les Leçons de Thalie (3 vol. in-lî) ; Connaissance des poêles français (2 vol. in-12) ; Catéchisme de l’âge mûr (m-l2j ; ('Esprit des hommes célèbresdu siècle de Louis XI K(ïn-12) ; Almanacli parisien (n&5, 2 vol. in-12), etc.

I * ALLEVARD, ville de France (Isère), ch.-]. de cant., arrond. et à 40 kilom. de Grenoble, sur les deux rives du Bréda, à l’endroit où cette rivière sort d’une gorge étroite pour arf roserune belle vallée ; pop. aggl., 2,051 hab,

— pop. tôt., 3,031 hab. ■ La val, ée d’Allevard, dit M. Ad. Joanne, est la vallée des Alpes dauphinoises qui ressemble le plus aux vallées les plus célèbres de la Suisse. Tout ce qui peut charmer les yeux s’y trouve réuni : eaux abondantes et pures, prairies touffues, forêts variées, rochers escarpés, sauvages, pittoresques, neiges éblouissantes, glaces éternelles. De quelque côte que l’on tourne ses regards, on découvre un charmant paysage ou un grand tableau. •

ALLEYN (Édouard), célèbre acteur anglais, né à Londres en 1566, mort en 1626. Jl s’adonna au théâtre de bonne heure et, dès 1592, il avait, gagné la faveur du public. Il occupait les principaux rôles dans les pièces de Shakspeare et de Ben-Johnson. Son père, en mourant, lui laissa une belle fortune, et il était en même temps propriétaire de son théâtre.ce qui luiprocuraitd’importants bénéfices. Il se maria trois fois et n’eut point d’enfants. Sa conscience religieuse lui ayant reproché les excès qu’il avait pu commettre dans sa vie de comédien, il quitta le théâtre et employa sa fortune à fonder le collège ou l’hôpital de Dulwich, où il passa les dernières années de sa vie, sans vouloir se distinguer des pauvres vieillards qui y étaient admis.

  • ALLIAGE s. m. — Encyci. Les alliages

métalliques ont été longtemps considérés comme de simples mélanges ; mais l’étude plus attentive des phénomènes qui se produisent au moment où ils se forment, comme aussi les propriétés qui caractérisent les composés formés, leur densité notamment, ont conduit à considérer les alliages comme de véritables combinaisons chimiques. Au point de vue industriel, et c’est celui que nous nous proposons d’envisager plus particulièrement ici, les alliages peuvent être regardés comme de nouveaux métaux prenant des propriétés particulières qui rappellent plus ou inoins celles de leurs composants.

Les métaux qu’en emploie isolément sont le fer, le cuivre, le plomb, l’étain, le platine, le zinc, le mercure et l’aluminium. Toutefois, ces métaux sont employés également en alliages, k l’exception du fer, qui, plus ou moins caiburé, donne la fonte et l’acier, lesquels n’ont rien de commun avec les alliages. C’est ainsi que te cuivre, qu’on utilise pur, est très-fréquemment, dans l’industrie, employé sous

forme d’alliage avec le zinc. Ce composé constitue le laiton. Les monnaies sont, comme on le sait, des alliages d’or et de cuivre, d’argent et de cuivre. Quelques métaux ne sont jamais employés seuls. Tel est le cas du bismuth, de 1 antimoine, du nickel, qui sont trop cassants. D’autres sont trop mous ; c’est lo cas de l’argent et de l’or, qui, lancés dans la circulation sous forme de monnaies, ou utilisés à l’état de bijoux ou de pièces d’orfèvrerie, subiraiont une rapide usure s’ils n’étaient associés au cuivre. D’autres métaux encore sont très-facilement oxydable 3 et ne pourraient remplir le but auquel l’iu-