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chloroplatinate. Par une nouvelle cristallisation, il parait perdre un peu de son or. Le chloroplatinate (C2WAz4, HCl) ! !PtCl*Se pré| pare comme le ohloraurate. Il se sépare de

se» solutions froides sous la forme d’une pou-I.

dre cristalline verte, et de ses solutions liè-Jdes, en cristaux assez gros. Il possède l’éclat { vert du chlorhydrate et, lorsqu’il est sec, tire plutôt sur la couleur de l’or. Il est très-peu .’olubie dans l’alcool.

Sulfate de mauvéine (C2T1124Az*)2H2SO*.

(Ce sél n’est autre que le pourpre d’aniline original que l’on obiient par le procédé de M. Perkin. Relativement aux méthodes employées pour teindre avec les couleurs pré-’ cédentes, voyez le rapport d’Hoffmann à l’Exposition de 1867.

Bouge d’aniline ou rosaniline. V. ce derer mot, au tome XIII du Grand Dictionnaire.

Bleus d’aniline. Dans les premiers mois l’année 1860, la maison Guinon, Mormis /■et Bonnet, de Lyon, mit en vente une may tière colorante bleue qu’elle nomma azuline. (Cette belle matière, dont la composition est

encore incertaine, mais qui, d’après M. Lauth,
serait identique avec le bleu de Lyon (v. plus
bas), commença la brillante série de ces noti-Yveanx

bleus qui, aujourd’hui, ont presque complètement remplacé les bleus au carmin d’Andigo et au ferrojyanure de potassium. Lfapparition de l’azuiine, dont la fabrication re)sta longtemps secrète, excita les recherches et l’ardeur des chimistes, et les publicaitiuns se succédèreit avec promptitude sur ce sujet. Béchamp obtint un bleu en faisant passW un courant de chlore dans de Yanitine jet en chauffant ensuite le produit de la réacltion aux environs de J70».

CM..Lauth modifia légèrement les conditions de la réaction qui lui avait donné un vioflet par l’action de la rosaniline sur l’aldéhyde, et, en prolongeant la durée du contact.’ de l’aldéhyde, obtint un bleu soluble days l’eau, l’alcool et l’acide acétique. Ce bletrb à l’emploi duquel on a renoncé depuis à caulse de son peu de solidité a la lumière, présente néanmoins un certain intérêt, parce qu’il ’"@st devenu la buse de la fabrication du vert, isomme ou l’a vu. Kopp trouva plus avantageux, pour la préparation de ce bleu, d’opérer’, non plus sur un sel soluble de rosaniline, mVis sur le tunnate dont il avait le premier ’.décrit les propriétés, Schâiïer et Gro-i-Stemaud obt.nrent à leur tour une belle matière bleue en faisant bouillir dan ;

1 litre (l’eau 50 grammes de gomme laque blanche en poudre, 18 grammes de cristaux de soudée, et ajoutant à la liqueur bouillante 50 grammes d une solution de 125 grammes de rougis d’aniline dans un demi-litre d’eau et un demi-litre d’à cool. On fait bouillir pendant iiue heure en remplaçant, au fur et a mesure de son évaporation, 1 eau qui s’évapore, et l’on obtient linsi une liqueur d’un beau bleu très-intense. Ménier, de son côté, parvint à obtenir un bleu en traitant, par les oxydants employés pour produire la rosaniline, un nouvel a.caloïde qu’il produisit en réduisant une nitrobenzine spéciale produite par la réaction sur la benzine d’acide azotique pur. exempt d’acide chlorhydrique et de vapeurs nitreuses. Diverses autres réactions donnent également naissance à des aleus : Delveaux en obtient en chauffant le chlorhydrate d’aniline en vase clos île 200» à 250» ; Colemann en faisant réagir le perchlorure d’antimoine sur Y aniline ; Vohl en chauffant de 180° à 185° 1G parties de rosaniline, 4g parties d’aniline et une partie de sulfate de quinine. Vohl produit encore du bleu par l’action de.2 parties d’aniline sur 2 parties de violet éthylénique et une partie d’acétate de sodium à 150° ; enfin Nicholsoi fait réagir en vase clos à 180° une partie de dahlia impérial et

2 parties d’aniliné Tous ces travaux, dont quelques-uns méritent l’attention des hommes qui s’occupent de chimie pure, ne donnèrent lieu à aucune jrrande application industrielle. Il n’en est pas de même du procédé de Girard et de Laire, à qui revient l’honneur d’avoir découvert le bleu d’aniline connu sous le nom tt> bleu de Lyon, qui est le seul employé aujoiwd’hui.

Bleu de Lyon ; syn., bleu de fuchsine. Girard et de Laire obtiennent le bleu de Lyon en chauffant pendant quelques heures un sel de rosaniline, ou un mulunge capable de l’engendrer, avec un excès d’aniline. Nous reviendrons plus bas sur le procédé actuellement suivi dans la fabrication du bleu.

Quelques moii’ après la découverte de MM. Girard et di Laire, Persoz, de Luynes et Salvétat présentèrent à l’Académie des sciences un mémoire dans lequel ils annonçaient la découverte d’un nouveau bleu auquel ils donnèrent le corn de bleu de Paris ; 9 grammes de chlorure d’étain et 16 grammes d’aniline, chauffés pendant trente heures k 180°, donnent naissai.ee à un bleu très-vif qui n’exige plus qu’un traitement par l’eau pour teindre la laine et la soie en nuances

  • uperbes.

Ce bleu est soluble dans l’eau, l’alccul, l’esprit de bois et l’acide acétique. Il est insoluble dans l’éther et le sulfure de carbone. L’alcool l’abandonne sous forme cristalfine lorsqu’on le laisse évaporer. Sous l’influence de lu chaleur, il émet des vapeurs violettes. L’acide sultureux est sans action

SUPPLÉMENT.

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sur lut. L’acide chroraique le précipite inaltéré de sa solution. L’acide azotique l’attaque en le transformant en une matière brun marron. Le chlore le détruit. Nous insistons à dessein sur les propriétés de ce bîeu, parce que, s’il est soluble dans l’eau, comme ses auteurs le prétendent, il serait tout à fait différent du bleu de Lyon, ce qui est encore fort douteux.

MM. Monnet et Dury ont modifié le procédé de Girard et de Laire d’une façon importante. Ils commencent par préparer la rosanifine ; d’autre part, ils combinent Vaniline avec l’acide acétique en traitant 60 parties d’aniline par 20 parties d’acide acétique commercial, puis ils chauffent ensemble une partie de rosaniline avec 4 parties de cette solution d’aniline, à l’ébullition, pendant trente minutes environ. Le bleu se trouve ainsi formé.

^Ce qui différencie essentiellement ce procédé de celui de MM. Girard et de Laire, c’est l’emploi d’un acide organique au lieu et place d’un acide minéral. Quoique jusqu-’-ici on n’ait pas expliqué le rôle des acides organiques, il est établi que leur présence est indispensable k la formation d’un beau bleu capable de conserver la nuance même quand on le regarde à la lumière artificielle.

Fabrication du bleu d’aniline. Dans une chaudière en fonte émaillée, munie d’un chapiteau et d’un tuyau d’échappement, on introduit 10 kilogrammes d’acétate de rosanifine cristallisé, 30 kilogrammes d’aniline (basse température), lkil.soo d’acide benzoïque et 2&il,200 de soude caustique à 38". On chauffe ce mélange au bain d’huile pendant trois heures environ, en poussant graduellement la température depuis 180° jusqu’à 210°. Dès la première heure, on s’aperçoit de la transformation de la nuance, qui, devenant de plus en plus violette, doit, à la fin de la troisième heure, être d’un bleu pur. On juge l’opération terminée lorsqu’une goutte du mélange, étalée sur une lame de verre avec un peu d’acide chlorhydrique, paraît, à la lumière d’une bougie, d un bleu pur sans aucun mélange de violet.

À ce moment, on retire le feu et l’on vecse dans la chaudière 100 litres d’eau et 30 litres d’acide chlorhydrique, on fait bouillir et l’on filtre ; le bleu insoluble dans l’eau reste sur le filtre, où on le lave avec le plus grand soin. Pour lo kilogrammes de rouge employé, on obtient 12 kilogrammes d’un bleu ordinaire, qui sert à la teinture et à l’impression de la laine.

Pour obtenir le bleu lumière, on (raite ce produit k deux ou trois reprises par cinq fois son poids d’alcool faible, qui dissout les parties les plus rouges et laisse comme résidu le bleu lumière complètement pur. On n’en obtient guère plus que la moitié du bleu ordinaire employé.

Les solutions alcooliques sont redistillées, et le résidu de cette évaporation est vendu comme bleu de qualité inférieure. Quant aux eaux acides du premier lavage, elles renferment une forte proportion de chlorhydrate d’aniline. On les neutralise et, après concentration, on les traite par un excès de chaux qui met l’aniline en "liberté. On retrouve ainsi environ 30 à 35 pour 100 du poids de Vaniline mise en travail. (Albert Schlumberger.)

Les diverses modifications qui ont été successivement proposées à ce procédé ont été abandonnées. Certains fabricants préconisent cependant aujourd’hui l’emploi du benzoate d’éthyle au lieu et place de l’acide benzoïque, "

Nous décrirons encore le procédé suivant, qui paraît économique et qui permet de préparera la fois de très-beau bleu et de très-beau violet. Le chlorhydrate de rosaniline est mélangé a 30 pour 100 de son poids d’acétate de sodium et ce mélange est évaporé à sec. On y ajoute la quantité d’aniline voulue et 10 pour 100 du poids de la fuchsine en acétate de potassium cristallisé. On chauffe alors à 175», en maintenant cette température jusqu’à ce que la masse soit d’un bleu franc.

À ce momeDt, ou retire le produit de la chaudière et on le dissout, à chaud, dans partie et demie d’acide chlorhydrique concentré. Le bleu, insoluble dans ces conditions, vient surnager la solution ; on le recueille et on le traite, après un lavage à l’eau, par cinq fois son poids de soude caustique à 32». Après une ébullition de cinq minutes, on étend le mélange de 15 parties d’eau bouillante et l’on filtre ; on obtient ainsi la base du bleu, qu’on purifie des traces de rosaniline mono et diphénylée par un lavage à l’alcool tiède. Le produit est enfin repris par son poids d’acide sulfurique étendu de 10 parties’d’eau ; on fait bouillir pendant vingt minutes, puis on filtre et l’on soumet à des lavages le sel ainsi obtenu.

Quant aux solutions chlorhydriques, on les étend une première fois de l partie et 1 huitième (du poids de bleu brut) d’eau, et l’on obtient de cette manière un précipité formé de rosaniline diphénylée, puis une seconde fois de 23 parties d’eau, etl on précipite alors la rosaniline monophénylée. Les eaux mères de ce second précipité, saturées par de la chaux et additionnées d’acétate et de chlorure sodique, donnent une quantité assez considérable de chlorhydrate de rosaniline très-pur.

Bleus solubtes. Les bleus que l’on ob ANIL

tient par les méthodes précédentes sont insolubles dans l’eau et nécessitent, pour leur emploi en teinture et en impression, de grandes quantités d’alcool qui augmentent notablement, pour le teinturier, le prix de revient de cette couleur. Nicholson, en vue d’éviter cet inconvénient, a recherché et a découvert un bleu d’aniline soluble dans l’eau. Pour obtenir ce corps, il fait bouillir le bleu ordinaire avec de l’acide sulfurique étendu de trente-deux fois son poids d’eau, pour enlever toutes les substances qui se dissolvent dans ces conditions ; le résidu bien desséché est traité par quatre fois son poids d’acide sulfurique à 66°. Le bleu se dissout. Quand la solution est faite, on la porte à 150° et on la maintient pendant une demi-heure k cette température.

À ce moment, on étend le mélange de quatre fois son poids d’eau et l’on filtre ; ce qui reste sur le filtre est le bleu dans sa modification soluble, mais que la présence de l’acide sulfurique rend momentanément insoluble ; on lave à plusieurs reprises et en opérant avec précaution quand l’eau n’est plus très-acide, car le bleu modifié, qui est insoluble dans une eau acide, se dissout facilement dans l’eau pure.

M. Max Vogel a chaDgé les proportions indiquées plus haut. Il arrive à des résultats bien plus avantageux en chauffant pendant six heures à 130» un mélange de l partie* de bleu de Lyon et de 8 parties d’acide sulfurique fumant.

La propriété que possède le bleu d’aniline de devenir soluble dans l’eau après un traitement sulfurique a été aussi indiquée par MM. Monnet et Dury peu de temps après M. Nicholson.

Le bleu traité par l’acide sulfurique constitue probablement une combinaison sulfoconjuguée.

Leonhardt, par dissolution dans l’alcool et précipitation par l’eau, obtient une modification spéciale du bleu de Lyon, qui présente de notables avantages pour le teinturier. Il se délaye facilement dans l’eau et y reste en suspension dans un état de ténuité qui facilite la teinture. Eu réalité, le bleu de Léonhardt est identique à celui que produit le teinturier lui-même dans sa chaudière ; mais, préparé dans des ateliers spéciaux, il permet de retrouver l’alcool employé k la préparation, qui sans cela est absolument perdu.

Emploi des bleus d’aniline. Le bleu de Lyon présente, dans son application, des difficultés plus grandes que la rosaniline, en raison de son insolubilité dans l’eau, et l’on est obligé d’avoir recours aux dissolutions alcooliques, dont l’emploi est toujours délicat :

Pour teindre, on fait une solution de bleu dans l’alcool et l’on verse cette liqueur dans la chaudière préalablement remplie d’eau bouillante et acidulée par de l’acide sulfurique. Certains teinturiers ajoutent au bain des mordants d’aluminium et d’étain.

Le bleu soluble de Nicholson est d’un emploi plus économique que les bleus insolubles, mais il ne donne pas d’aussi belles nuances qu’eux, et il présente à la teinture des difficultés assez grandes. D’après Lachmann et Bréuninger, il faut, pour réussir avec le bleu, teindre dans uii bain neutre et à une température modérée, puis, quand la couleur est bien unie, passer dans un bain acide bouillant.

Les bleus d’aniline se reconnaissent sur tissus par la propriété qu’ils ont de virer au jaune au contact d’un acide concentré, la nuance primitive étant ramenée par un simple lavage k l’eau.

Nature el composition du bleu d’aniline. Le bleu d’aniline est la rosaniline triphénylique. 1 molécule de rosaniline et 3 molécules d’aniline renferment les éléments de 1 molécule de bleu d’aniline et de 3 molécules d’ammoniaque, comme l’a découvert Hoffmann.

Le bleu d’aniline a pour composition

C381131AZ» = (C201116)"(C6H5)3Az3, H2O ;

sa formation est représentée par l’équation suivante.*

(C201116)H3viJ Az3 + 3C6H5, AzH» Rosaniline. Phénylamine.

= 3AzH3 + (Cî«Hi6 ;TI(C6H5)3Az». Ammoniaque. Triphényl-rosaniline

(bleu d’aitlllnej.

Cette équation rend compta du dégagement considérable d’ammoniaque observé par MM. Girard et de Laire au commencement de la fabrication du bleu. Schitf admet une autre composition pour le bleu d’aniline ; à son point de vue, le bleu serait, non une triamine, mais une tétramine résultant de la combinaison de la rosaniline et de la triphénylamine. Dans cette hypothèse, les 3 molécules d’aniline se convertiraient en 2 molécules d’ammoniaque et une molécule de triphénylamine, et cette dernière se combinerait purement et simplement au rouge pour donner du bleu. L’opinion de M. Schiff nous paraît peu probable, parce qu’on n’a jamais signalé jusqu’ici la transformation de la phénylamine en triphénylamine sous l’action de la chaleur. Il serait, du reste, très-fache de trancher la question en mesurant l’ammoniaque qui se forme dans la réaction. D’après 1 opinion de M, Hoffmann, il doit, en effet,

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s’en former 3 molécules, et, d’après l’opinion de Schiff, il ne doit s’en former que 2 molécules seulement.

Propriétés de la triphényl-rosaniline. Les bleus d’aniline du commerce sont les sels de la rosaniline triphénylique. Hoffmann en sépare la base de la manière suivante : il fait une dissolution alcoolique concentrée du chlorhydrate et la verse dans un excès d’alcool commercial ; ia liqueur devient immédiatement jaune et tient alors en dissolution du sel ammoniac et la base libre ; si l’on étend d’eau, cette base se précipite en flocons. Elle est incolore, mais bleuit un peu pendant qu’on la dessèche. Elle est insoluble dans l’eau ; l’alcool et l’éther ia dissolvent et l’abandonnent sans traces de cristallisation, par l’évaporation spontanée. Elle fond à 100» et renferme une molécule d’eau de cristallisation. Ses sels sont tous monoacides ; les sels triacides qui se forment si facilement avec la rosaniline n’ont pas pu être préparés. Le chlorhydrate est une poudre cristalline d’un brun bleuâtre k la température ordinaire, d’un brun pur à 100». Il est insoluble dans l’eau et l’éther, soluble dans l’alcool, qui l’abandonne sous forme cristalline en s’évaporant. Les autres sels ressemblent beaucoup au chlorhydrate. Hoffmann a obtenu le bromhydrate, l’iodhydrate, l’azotate et le sulfate.

Action de la chaleur sur la rosaniline triphénylique. Le bleu d’aniline entre en fusion et se transforme en une masse rouge quand on le surchauffe dans des tubes scellés. À l’ouverture des tubes, il se dégage de l’ammoniaque et des gaz inflammables. La masse lavée avec un alcali faible, puis chauffée aveu de l’acide acétique, donne une solution rouge, composée en partie d’acétate de rosaniline.

Soumise à la distillation sèche, la rosanifine triphénylique donne un liquide brun visqueux, bouillant à une haute température, et qui renferme probablement la diphénylamine (C’H5)3HAz. La production de la diphénylamine dans ces conditions est analogue à la production de ('aniline dans la distillation de la rosaniline, et de l’étbylaniline dans la distillation de la rosaniline éthylée.

Action des corps réducteurs. L’hydro/gène naissant dégagé par l’action de 1 acide

chlorhydrique sur le zinc réagit sur la rosaniline triphénylique. En soumettant à l’action des alcalis la solution limpide qui en résulte, on obtient un précipité d’où l’on peut extraire par l’éther une nouvelle base. Cette base, qui a reçu le nom de triphényl-leucanitine, résulte de la fixation de H2 sur la rosaniline triphénylique.

Le procédé de réduction par le sulfure ainmonique réussit également. On épuise le résidu de la réaction par le sulfure île carbone, qui dissout la leucauiline triphénylique et qui laisse une résine brune. Le sulfure de carbone, en s’évaporant, abandonne une masse colorée, qui renferme du soufre. On la débarrasse du soufre par un traitement à la soude caustique et on l’épuisé ensuite par l’éther. La solution éthérée abandonne le nouveau produit par l’évaporation spontanée. La triphényl-leueaniline répond k la formule

(C201118)Vl(C6H5)3Az3.

C’est un corps indifférent, anhydre comme la leucaniline elle-même. Les agents oxydants, le chlorure platinique, par exemple, le transforment de nouveau en bleu.

Bleu de toluidine. Le bleu de toluidine est tout k fait analogue au bleu, d’aniline. On le prépare par des procédés analogues.

Colliu, le premier, a préparé du bleu de toluidine en chauffant de 150» à 1SOU, pendant cinq ou six heures, parties égales de toluidine et de rouge d’aniline cristallisé. On obtient de cette manière un fort beau bleu. Hoffmann a indiqué, plus tard, une autre méthode pour obtenir le même bleu. Il chauffe ensemble pendant plusieurs heures, à une température de 150° à 180°, une partie d’acétate de rosaniline avec 2 parties de toluidine. Il se dégage de l’ammoniaque et on obtient, comme résidu, une masse brune k reflets brillants, qui se dissout dans l’alcool avec une belle coloration bleue.

Le bleu de toluidine est un sel de tricrésyl-toluidine ; la base, préparée comme celle du bleu d’aniline, renferme

(C201116)VI(C3H5)3AZ3.

Le chlorhydrate cristallisé dans l’alcool renferme une seule molécule d’acide chlorhydrique ; par l’action de la chaleur, la tricrésyl-toluidine ou ses sels donnent naissance à la phényl-crésylainine.

Bleu de diphénylamine. Le bleu de diphénylamine a été découvert par Girard et de Laire ; déjà, antérieurement, Hoffmann avait constate qu’on produit une magnifique coloration bleue en faisant agir divers réactifs sur la diphénylamine qui résulte de la distillation du bleu d’aniline. Mais ces faits étaient restés sans application industrielle, sans doute à cause de la difficulté de se procuter la diphénylamine.

Aujourd’hui, on prépare aisément cette base d’après la méthode de MM. Girard et de Laire, en chauffant, sous pression ou k l’air libre, mais, dans le second cas, en faisant refluer les vapeurs, aux environs de 233», un mélange d’une molécule d’aniline et

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