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connus que de nom. On leur doit des détails relatifs à la constitution physique, au climat, au sol, aux rivières, à la culture, aux produits naturels ou manufacturés, à la population, à l’alimentation, à la condition des femmes et des esclaves, à la religion, aux lois, aux mœurs et aux coutumes. Le Béloutchistan comprend une vaste étendue de pays, habitée par quatre nations principales. Les Béloutches ou Boloutches forment le grand noyau de la population. L’auteur les croit de race turcomane, tandis que d’antres leur assignent une origine arabe. Ce peuple est très-hospitalier ; des institutions communales pourvoient à son bien-être et à sa sûreté. Pottinger a remarqué que la langue des Kéloutches a une grande affinité avec l’idiome persan ; il déclare que la moitié des mots de leur vocabulaire est commune aux deux langues. Les trois autres nations occupant le pays sont : les Brahaoués, d’origine tartare ; les Déhvars, descendants des Guèbres, et les Indous, habitants originaires des provinces maritimes. La relation du lieutenant Fottinger est un livre instructif pour les esprits sérieux, surtout pour les géographes ; un ton de simplicité et de franchise semble attester la véracité de l’auteur. Cet ouvrage a été traduit en français en 1818.

Voyages en Angleterre, en Suisse et en Italie, par Simond (1816, 1822, 1827, 6 vol. in-8°).

Il ne s’agit ici ni de voyages d’exploration scientifique, ni de voyages de circumnavigation. Simond était un Français à moitié Américain et parlant l’anglais mieux que sa langue maternelle ; ses livres ont été littéralement traduits de l’anglais à mesure qu’il les écrivait. Le premier ouvrage traite de l’Angleterre, que le voyageur parcourut pendant les années 1810 et 1811. Sous la République et sous l’Empire, les Français connaissaient les Anglais aussi mal que les Anglais connaissaient les Français ; un duel à outrance, prolongé pendant vingt ans, avait supprimé presque tous les bons rapports entre les deux peuples. Le Gallo-Américain Simond était on ne peut mieux préparé à faire une étude fructueuse sur la Grande-Bretagne ; une absence de toute haine, un dégagement de tout préjugé, un esprit positif et un sens pratique, le tout joint à une dose raisonnable de philosophie, l’habitude alors peu commune de considérer la puissance d’un Etat au point de vue économique, la ferme volonté d’envisager le pour et le contre, c’étaient là autant de garants d’impartialité et de sagacité. Simond s’attache moins aux descriptions topographiques qu’à l’état politique et social du pays, à la constitution anglaise, au gouvernement, à l’administration judiciaire, aux finances, à la dette nationale, au papier-monnaie, à la liberté de la presse, aux élections, à la corruption parlementaire, au commerce, aux manufactures, à l’état militaire. Il n’oublie ni les mœurs ni les usages des habitants. Il relève sans ménagement les abus et les vices ; toujours il raisonne avec franchise, et il juge avec esprit et finesse, sinon avec une sûreté infaillible. Ses observations sur la littérature et les beaux-arts sont la partie faible de son ouvrage. Il décrit, comme il voyage, à l’aventure.

Après l’Angleterre, Simond a visité la Suisse, pays qui a été l’objet de tant de descriptions. Sa manière, ni trop vive ni trop brillante, affecte une certaine précision. Les villes manufacturières l’ont arrêté de préférence, et la nature alpestre ne l’a pas enthousiasmé au point de lui faire négliger les précautions du touriste prudent, qui connaît le prix de la vie. Les notes historiques, quelquefois inexactes, qui terminent l’ouvrage se rapportent à l’histoire de la Suisse au commencement du siècle.

Le dernier ouvrage de Simond, relatif à l’Italie et à la Sicile, ne brille pas par le sentiment des beaux-arts ; on y trouve, comme dans les précédents, des observations judicieuses et des aperçus ingénieux. Tous ces livres ont eu deux éditions.

Voyage dans l’Asie Mineure, l’Arménie et le Kurdistan, par J.-M. Kinneir (Londres, 1818).

Le capitaine Kinneir a traversé l’Asie Mineure en plusieurs sens. Sa relation est moins le récit d’une course aventureuse ou d’une pérégrination scientifique que le tracé d’un itinéraire. C’est précisément pour cette raison que son travail, riche en données géographiques, est un travail précieux. Le capitaine Kinneir entreprit son voyage dans un but assez singulier : le gouvernement anglais l’avait chargé, vers la fin de 1812, de visiter les pays à travers lesquels une armée européenne devait passer pour se rendre aux Indes ; il avait confié la même mission à d’autres officiers, qui devaient diriger leurs recherches sur une ligne différente. L’Angleterre avait pris au sérieux le projet d’expédition militaire dans l’Inde que le gouvernement français laissait discuter dans les journaux, complices ou dupes de sa politique. Il ne paraît pas cependant que Napoléon ait eu l’idée de mettre à exécution un plan si insensé. Apres avoir visite l’Asie Mineure et la Perse, le capitaine Kinneir se proposait de parcourir les pays au nord-est de cette contrée et les vastes plaines qui s’étendent au nord de l’Oxus jusqu’aux limites de l’empire russe. Il avait choisi la route la plus longue, mais alors la plus sûre, pour se rendre à Con-

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stantinople par la Russie. Cependant, les désastres de la campagne de Russie lui avaient ouvert un chemin plus direct. Dans l’été de 1813, il était à Constantinople. Muni d’un firman qui lui donnait le droit de prendre huit chevaux à chaque poste, il partit bientôt à la recherche d’une route stratégique. Malgré son firman, les pachas se montrèrent peu disposés à lui aplanir les difficultés du voyage et lui firent observer que le gouvernement anglais avait tout l’air de projeter la conquête de l’Asie Mineure pour son compte. Le service de la poste est confié à des Tartares, lesquels s’attribuent diverses prérogatives ; on rencontre souvent ces messagers ou postillons courant au galop, les yeux fermés : ils ont l’habitude de crever leurs chevaux par des courses furieuses et de s’emparer du cheval du premier voyageur qui passe. Les ruines d’Angora, de Nicomédie, de Nicée occupèrent peu l’attention du capitaine Kinneir ; l’état agricole du pays témoignait à ses yeux de la mauvaise administration des pachas ; les villages émigrent en masse d’une province à l’autre, selon qu’ils ressentent les effets d’une cupidité indépendante de tout contrôle. Outre les pachas, il y avait, sur les limites de leurs pachaliks, des chefs turcomans plus ou moins soumis à l’autorité de la Porte ; l’un d’eux, le puissant Chapwan-Oglou, s’était taillé un petit royaume dans les possessions du sultan, quand le voyageur arriva à Ouscat, résidence de ce chef, esprit supérieur, qui augmentait chaque jour le nombre de ses sujets par un bon gouvernement. En se rendant de Kaisarieh (Césarée) à Tarsous (Tarse), sur le Cydnus, en Cilicie, le capitaine Kinneir constata que l’élévation de la chaîne du Taurus dépassait de beaucoup l’altitude supposée ; cette chaîne, souvent supérieure à celle des Pyrénées, est presque égale à celle des Alpes. De Latakieh (Laodicée) il passa dans l’île de Chypre, et, revenant sur la côte de Cilicie, il visita Konieh, ville à l’aspect imposant.

Cette première excursion fut suivie d’une seconde tentative qui, ayant Constantinople pour point de départ (19 avril 1814), reçut une nouvelle direction. Arrivé à Trébizonde, le capitaine Kinneir se proposa, de retrouver la route des Dix mille. Dans l’Arménie, il côtoya la rive occidentale du lac de Van ; il y vit des châteaux forts et il y rencontra des Kurdes errants, armés et bardés comme les chevaliers du moyen âge. Ces Kurdes, peuple menteur et saris foi, brigand par tradition, du reste très-patriote, lui fournirent une escorte peu sûre qui le conduisit jusqu’à Mossoul, en Mésopotamie. Descendant le long de la rive gauche du Tigre jusqu’à Bassora, où l’on cultive quarante-quatre espèces de dattiers, il s’embarqua pour Bombay.

Les détails géographiques sont la partie la plus intéressante et la plus utile de ce Voyage ; une carte exacte, des déterminations de latitudes, une description très-détaillée du cours du Tigre depuis Mossoul jusqu’à Bagdad, la route des Dix mille en partie retrouvée, en partie devinée, cinq itinéraires différents à travers l’Asie Mineure, une multitude de faits nouveaux classent honorablement cette relation.

Voyages du capitaine Basil Hall (1818, 1824, 1830).

En 1816, le gouvernement anglais envoya une ambassade en Chine ; la mission de lord Amherst aboutit à un échec politique, mais elle ne fut pas inutile à un autre point de vue. En effectuant son retour par la Corée et par les îles Lieou-kieou, l’expédition obtint pour la géographie des résultats imprévus. Commandant de l’un des navires mis à la disposition de l’ambassade, le capitaine B. Hall eut l’idée de noter les incidents de ce voyage. L’archipel Lieou-kieou (les Anglais écrivent Loo-choo) s’étend au sud du Japon et dans la direction de l’île Formose. Les marins anglais reconnurent avec surprise qu’une grande partie de l’espace qui figurait sur les cartes comme une partie de la Corée n’était qu’un immense archipel de petites îles à l’aspect verdoyant et dont le nombre était incalculable. Lieou-kieou est le point le plus important auquel l’expédition ait touché. Elle y admira l’étrange spectacle d’un peuple qui ignorait l’usage des armes à feu et celui-de la monnaie, d’un peuple vivant dans un état de félicité primitive qui ressemblait plutôt aux fictions des poëtes qu’aux réalités de la vie moderne.

En 1821 et 1822, le capitaine B. Hall fit une croisière sur les côtes du Pérou, du Chili et du Mexique. C’était l’époque glorieuse de l’histoire des colonies espagnoles, l’heure solennelle de leur affranchissement. Le capitaine B. Hall a connu les principaux auteurs des révolutions américaines, San-Martin, Bolivar et autres ; il a débarqué à Valparaiso, Callao, Lima, Guayaquil, Panama, San-Blas, Tépic. Aussi fait-il le portrait des chefs de la guerre de l’Indépendance et retrace-t-il les faits d’armes, les vicissitudes de la lutte. Il assigne les causes de la révolution, non à l’empire d’idées abstraites, de principes philosophiques, mais à l’action de certaines nécessités locales. Les colonies ont réclamé l’indépendance parce que l’Espagne leur refusait la liberté du commerce. Ensuite, les vice-rois ne songeaient qu’à faire fortune. Beaucoup d’autres raisons auraient pu être alléguées ; les griefs ne manquaient pas aux Espagnols eux-mê-

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mes contre leur monarque on leur monarchie. L’ouvrage du capitaine B. Hall est écrit avec facilité et esprit ; les traits de mœurs y abondent, et ils ne donnent point une bonne opinion du clergé hispano-américain.

Un troisième ouvrage, Voyage dans l’Amérique du Nord, fait en 1827 et 1828, contient d’excellentes descriptions et de fines remarques ; ses aperçus politiques, peu favorables aux institutions républicaines, donnèrent lieu à de viojentes polémiques.

Voyage dans le pays des Achantis, par Bowdich (Londres, 1819, 1 vol. iu-4°).

Le gouvernement anglais avait résolu d’envoyer une ambassade auprès du roi des Achamis, pays dont on ne connaissait que très-imparfaitement la position et les limites. Bowdich, malgré sa jeunesse, reçut le commandement de cette entreprise périlleuse et difficile. Le gouverneur du fort de Cape-Coast et son conseil lui substituèrent un officier plus âgé et plus avancé en grade. Bowdich ne fut chargé que de la partie scientifique de l’expédition ; mais la mollesse et l’impéritie du chef nominal, James, mirent son second dans la nécessité de déployer plus de courage et d’initiative, si bien que toute la troupe reconnut ses ordres, qu’il fut considéré comme le plénipotentiaire principal, qu’il ramena son monde sain et sauf à travers mille périls et que sa conduite fut approuvée par les autorités de la colonie. L’expédition était partie de Cape-Coast le 22 avril 1817 et avait suivi la côte jusqu’à Annabamou. L’auteur donne d’étonnants détails sur la beauté du pays, sur la force et la richesse de la végétation. On arriva, après huit journées d’une marche excessivement pénible, à Commassie, capitale du roi des Achantis. On y entra au milieu d’un cortège sauvage, au bruit d’une musique effrayante et de danses frénétiques. L’ambassade ne voyait de toutes parts que palanquins recouverts de riches draperies, que parasols de soie énormes, une magnificence excessive ; l’or, les pierres précieuses, le satin brillaient partout, sur les vêtements et sur les armures. Le bourreau occupait la place d’honneur dans cette fête. Des Maures, richement habillés, étaient présents à la cour du roi, dont ils éveillèrent la méfiance. Des menaces terribles succédèrent aux paroles de bienvenue. Bowdich, se dévouant, sauva tout par une démarche hardie et décisive. Le roi africain reprit les négociations et admit Bowdich dans son intimité. Un traité d’amitié et de commerce, honorable et avantageux pour les Anglais, fut signé.

La relation de Bowdich a étendu les connaissances géographiques et rectifié des renseignements insuffisants. Cet ouvrage, écrit à la hâte et sans ordre, à bord d’un navire, plaît par le naturel et l’aisance d’un style parfois incorrect, mais souvent énergique et pittoresque.

Bowdich avait entrepris, en 1822, un second voyage en Afrique ; il venait d’arriver à l’embouchure de la Gambie, lorsqu’il succomba, en 1824, sous l’influence pernicieuse du climat. Dans la traversée de Lisbonne au fort Bathurst, il recueillit les matériaux d’un ouvrage intitulé : Aperçu des découvertes des Portugais entre Angola et Mozambique (Londres, 1824).

Voyage au Brésil, par le prince Maximilien de Neuwied (Francfort, 1819-1820, 2 vol. in-8° et atlas).

Quoique prince, l’auteur de cette relation a voyagé en naturaliste et en observateur. En 1815, il se rendit à Rio-Janeiro en compagnie de Freiress et de Sellow, avec une suite de dix domestiques. Traversant de vastes déserts, il arriva à San-Salvador. Dans l’été, il pénétra jusqu’à Morro d’Arrara ; il y rencontra la tribu des Botocoudys, sur laquelle il a donné les premiers détails exacts. La guerre intestine s’étant élevée entre les peuplades sauvages, le voyageur modifia son itinéraire, et, se rendant à Villa-Viciosa, il visita successivement Caravalles, Santa-Cruz et Villa-Belmonte. Il découvrit des ruines considérables à Jouassema. A travers les immenses forêts qui s’étendent au nord du fleuve Belmonte, il dut se frayer un chemin à coups de hache pour pénétrer dans la province de Minas-Geraes. Le mauvais état de sa santé lui fit suspendre ses excursions. Il arriva à Nazareth en passant par Sertam et Bahia. Arrêté comme Anglais, il se vit dévaliser en partie ; mais il put se rembarquer le 10 mai 1817.

Son ouvrage, d’une exécution parfaite, abonde en renseignements précieux sur la côte orientale du Brésil, du 13e au 23e degré de latitude. Les animaux et les végétaux, l’homme indolent ou féroce, les mœurs, la géographie et l’histoire naturelle sont des sujets d’observation pour l’auteur. Après avoir exploré le Brésil, le prince de Neuwied parcourut, en 1833, l’extrême ouest de l’Amérique du Nord. Accompagné d’artistes habiles, il s’avança jusqu’aux montagnes Rocheuses, recueillant uu grand nombre d’objets et rapportant des vues de ces contrées. Il a publié, à la suite de cette excursion, un magnifique ouvrage de luxe, important pour l’ethnographie du pays (Coblentz, 1838-1843, 2 vol. in-4°, avec atlas).

Voyage de la Grèce, par Pouqueville (1820-1822, 5 vol. in-8°, avec fig,).

Cet ouvrage renferme des parties bien traitées, des descriptions exactes et des aperçus statistiques utiles ; mais il s’en faut que tout y soit neuf

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et inédit, comme son auteur l’a prétendu. Les travaux des Spon, des Chandler, des Choiseul, etc., n’ont pas été inutiles à Pouqueville, et les contrées qu’il a explorées, d’autres les avaient parcourues et décrites avant lui.

Les cartes de ce voyage ont été dressées par le lieutenant-colonel Lapie ; elles prouvent, en les examinant à côté de celles qui ont été publiées avant 1820, que la Grèce avait reçu une espèce de restauration au moment où Pouqueville écrivit. L’ouvrage se divise en vingt et un livres. Il est précédé d’une assez longue et fort consciencieuse introduction, dans laquelle l’auteur explique son travail, analyse les ouvrages parus avant le sien et trace le plan de son livre. Une bonne table générale des matières termine le Voyage de la Grèce. La deuxième édition, qui date de comprend six volumes in-8°. Chateaubriand, dans la préface de son Itinéraire à Jérusalem, dit que « le meilleur guide pour la Morée serait certainement Pouqueville, s’il avait pu voir tous les lieux qu’il a décrits. Malheureusement, il était prisonnier à Tripolizza. » C’est là un éloge assez froid. Quoi qu’il en soit, le Voyage de la Grèce de Pouqueville obtint, dès son apparition, un immense succès. Il sembla tellement complet aux Grecs eux-mêmes, que, depuis leur insurrection, ils l’adoptèrent pour guide dans leurs marches militaires et dans leur administration publique. Aujourd’hui, cet ouvrage se trouve dans toutes les bibliothèques bien composées. On peut regarder l’Histoire de la régénération de la Grèce, du même auteur, comme un complément du Voyage de la Grèce.

Voyages de Belzoni en Egypte et en Nubie Londres, 1820, in-4°, avec atlas).

Un Italien d’un esprit aventureux, Belzoni, fit de 1815 à 1818 une suite de voyages et d’excursions dans la haute Egypte (Nubie) et dans le désert à l’est et à l’ouest du Nil. Il opérait pour le compte du consul anglais Salt, qui lui-même avait pénétré dans l’Abyssinie. Belzoni avait des connaissances spéciales en hydraulique. Son savoir et sa vigueur musculaire lui furent d’un égal secours. Ses excursions l’amenèrent dans le Saïd, à la côte de la mer Rouge, dans le Fayoum, à l’oasis d’Ammon et à la petite oasis. Explorateur infatigable et animé d’un véritable enthousiasme, Belzoni exécuta des fouilles à Karnak et à Gournah ; sur l’emplacement de Thèbes, il déblaya des sphinx énormes ; il ouvrit la deuxième pyramide de Gizeh. Il pénétra dans le temple souterrain d’Ipsamboul, en Nubie, où il trouva un réseau d’escaliers, de galeries, de chambres, de tulles, aux murs revêtus de peintures et de reliefs ; un édifice enfoui sous le sol et creusé dans le roc ; il découvrit dans les cryptes de Bebanel-Malouk le tombeau de Psamméticus et un sarcophage du plus bel albâtre oriental, aux parois couvertes d’une centaine de figures soigneusement sculptées ; ce sarcophage a été envoyé au British Muséum ; entin il crut reconnaître l’emplacement de Bérénice, à proximité des mines d’émeraude de Zambara. Belzoni a contribué dans une large mesure à dévoiler les mystères de l’antique Egypte. Son ouvrage a été traduit en français par Depping. Ce voyageur partit eu 1823 pour Bénin ; son projet était de pénétrer jusqu’à Tombouctou ; mais la mort l’arrêta au commencement de son itinéraire.

Voyage en Arménie et en Perse (1821, in-8°), par Amédée Jaubert.

Chargé en 1806 d’uue mission diplomatique, il partii pour la Perse muni d’instructions secrètes. Il traversa sans bruit l’Allemagne et les provinces danubiennes. A Constaritinople, Sélim III lui fit un accueil gracieux. De Trébizonde, il se rendit à Erzeroum. Jaubert avait franchi l’Araxe, lorsque des Kurdes l’attaquèrent et le livrèrent à Mahmoud, pacha de Bayazid, qui jeta le voyageur et ses compagnons dans une citerne infecte et leur fit subir les plus dures privations. Dans cette situation désespérée, Jaubert excita la pitié de la femme du gouverneur du château ; elle fit parvenir à la cour de Perse un billet révélateur. Sur ces entrefaites, le prisonnier fut sauvé d’une mort imminente par la peste, qui enleva le pacha et son fils. Le successeur de Mahmoud fut sommé tout à coup par le gouverneur de l’Arménie persane d’avoir à délivrer le captif ; ces menaces intimidèrent le pacha. Jaubert dut néanmoins obtenir un nouveau firman de la Porte. Un autre pacha, Joussouf, donna une escorte au voyageur, qui partit pour Van. Traversant les villes de Khoï, Tautis, Ardébil, Sultanieh, Baber, Gaswin, il arriva a Téhéran le juin 1806. Feth-Ali-Schah l’accueillit avec honneur, lui remit des présents magnifiques, l’admit dans son palais, et, comme l’envoyé de Napoléon connaissait le turc et le persan, il lui donna des manuscrits orientaux. Le schah fit partir avec Jaubert un ambassadeur persan, Mirza-Mahmoud-Riza-Khan. Jaubert, de retour à Trébizonde, suivit la voie de terre, depuis Sinope jusqu’à Constantinople, d’où il se rendit a Varsovie, auprès de Napoléon (mars 1807). Dans son ouvrage, écrit sur un ton aimable de simplicité et de vérité, il trace un tableau assez étendu de la Perse considérée sous tous les rapports : mœurs, religion, usages, état de la civilisation, situation militaire, population, commerce et richesse de