Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 4, Vl-Zz.djvu/363

Cette page n’a pas encore été corrigée
ZOFF ZOHA ZOIL ZOLA 1499


du saint-siége à Vienne, le cardinal Bessarion, l’appela auprès de lui et le chargea de faire l’abrégé de l’ouvrage qu’Œcam avait écrit contre les hérétiques. Par la suite, Zoeraeren devint professeur de théologie à Louvain (1460), chanoine de Saint-Jean à Bois-le-Duc et doyen de la cathédrale d’Anvers. Accusé d’hérésie par l’université de Louvain au sujet de propositions émises par lui dans une controverse théologique, il se rendit a Rome pour y exposer sa conduite et se justifia complètement. Il venait de revenir k Louvain, lorsqu’il mourut. On lui doit : Epitome primæ partis dialogi Gui. Occam quœ intitulatur De hereticis (Louvain, 1481, in-fol.) ; Epistolarum liber (Louvain, 1431, in-fol.) ; Epistolarum liber (Louvain, 1481, in-fol.), etc.

ZOÉNIE s. f. (zo-é-nt). Zooph. Nom proposé pour les alcyons à double ouverture.

ZŒPEL (Henri-Matthieu), jurisconsulte allemand, né à Bamberg en 1806. Après avoir étudié, dé 18S4 à 1827, le droit à l’université de Wurlzbourg, il se fit recevoir en 1828 agrégé à celle de Heidelberg et y devint successivement professeur extraordinaire (1839) et professeur ordinaire de droit public (1842). Pendant les mouvements politiques de 1849, il fut prorecteur de cette université et remplit ces fonctions avec autant de prudence que de fermeté. Elle l’envoya l’année suivante à la première Chambre badoise, d’où il fut appelé ensuite au parlement d’Erfurt. On cite, comme ses deux principaux ouvrages, les Principes du droit public universel et allemand (Heidelberg, 1839 ; 1863, 5e édit.) et XHistoire du droit allemand (Heidelberg, 1858, 3 « édit.). On a encore de lui : l’Ancien droit de Bam’berg(Heidelberg, 1839), document important pour l’histoire du droit allemand au xive siècle ; les Ordonnances de justice criminelle pénale de l’empereur Charles-Quint (Heidelberg, 1842) ; les Antiquités de l’empire et du droit allemands (Heidelberg et Leipzig, 1860-1861, 3 vol.). Indépendamment de ces ouvrages, qui ont presque exclusivement la jurisprudence pour objet, il u encore publié un grand nombre de factures et de brochures qui intéressent à la fois le droit et la politique ; tels sont, entre autres, les suivants : Des mésalliances dans les maisons princières allemandes régnantes, et en particulier dans la maison d’Oldenbourg (Stuttgard, J853) ; De ta compétence de la diète germanique au sujet des débats d’héritage dans les maisons princières allemandes (Leipzig, 1864) ; Documents pour servir à la critique de la décision du syndicat de la couronne concernant les duchés de Holstein, de Slesoig et de Lauenbourg (Heidelberg, 1S6C). Dans un Mémoire (Heidelberg, 1864), il s’était prononcé pour le droit de succession du prince Frédéric-Guillaume de Hesse au duché de Lauenbourg, et, depuis, il a encore fait paraître une brochure, qui a excité une certaine sensation en Allemagne : Sur les dernières attaqiies contre la situation des membres des États allemands, envisagée au point de vue du droit public (Carlsruhe, 1867 ; 2e édit., la même année).

ZŒS (Henri), en latin Zoatlu », célèbre jurisconsulte, né à Amersfort en 1571, mort en 1627. Ses études de jurisprudence furent si brillantes que ses condisciples de l’université de Louvain le nommèrent doyen et fiscal du collège des bacheliers. Peu après, il fut chargé d’accompagner un jeune gentilhomme en Espagne et en profita pour suivre les cours de l’université de Sulamanque, où il se fit remarquer par son érudition. En revenant à Louvain, il prit ses grades puis devint successivement professeur de grec au collège Busleiden, professeur ù’Institules et de Pandecles k l’université (1619). On lui doit plusieurs ouvrages, qui ont été publiés après sa mort. Nous citerons : Pnelecliones sioe commentarii de jure feudorum (Louvain, 1641, in-4o) ; Universum jus canonicum sive commentarius ad décrétâtes épistotas Gregorii IX (Louvain, 1647, in-fol.) ; Commentarius ad institutions juris civilis (Louvain, 1653, in-4o) ; Commentarius in codicem Justiuianeum (Cologne, 1660, in-4 » ) ; Commentarius ad Digestorum seu Pandectarum juris civilis libros quinquaginta (in-fol.), ouvrage très-souvent réédité.

ZOÉTHIQUE s. f. (zo-é-ti-ke — du préf. zo, et du gr. éthos, mœurs, manière d’être). Zool. Partie de la zoologie qui s’occupe des mœurs ou de la manière de vivre des animaux.

ZOFFANY (Jean), peintre allemand, né k Eatisbonne en 1735, mort en 1810. Après avoir passé quelques années eu Italie, il se rendit à Coblentz, puis en Angleterre, où son talent le fit admettre en nos à l’Académie de peinture, qui venait d’être fondée. Des portraits de Garrick, avec qui il s’était lié, ceux de plusieurs artistes dramatiques, surtout une composition représentant dix membres de la famille royale (1771) et gravée par Earlom, mirent Zouauy complètement en évidence et eurent un succès populaire. Peu après, U retourna en Italie, revint à Londres en 1777, passa en 1781 dans l’Inde, où il exécuta de curieux tableaux, se rit grassement payer ses œuvres par des princes de cette contrée, reprit avec une fortune considérable la route de Londres en 1796 et alla terminer ses jours à Kew près de cette villa. On cite parmi ses tableaux les plus remar-


quables : la Vue intérieure de la galerie de Florence, achetée par George Ht ; les Elèves de l’école de dessin à l’Académie royale peignant d’après le modèle, où l’on trouve trente-six portraits d’artistes éminents de l’époque ; l’Entrée à Patna de l’ambassadeur du vizir d’Oude, vaste composition contenant plus de cent figures ; un Combats de coqs ; une Chasse au tigre ; une Réunion de famille, gracieuse composition, dont les têtes sont pleines de vérité et d’expression.

ZOFINGUE ou ZOFINGEN, ville de Suisse, canton d’Argovie, chef-lieu du bailliage de son nom, sur la rive droite de la Wigger, à 22 kilom. S.-O. d’Aarau ; 6, 500 hab. Fabrication de coton, mousseline, indiennes, toiles, rubans de soie, velours et cuirs ; industrie active. La situation de cette petite ville est fort agréable ; elle s’étend au pied de plusieurs petites montagnes couronnées de belles forêts et dans une plaine extrêmement fertile, très-bien cultivée, arrosée par la Wigger. On y voit plusieurs jolies maisons et quelques bâtiments remarquables, tels que l’église Saint-Maurice, bâtie peu de temps avant la Réforme, l’hôtel de ville et la maison des tireurs. La bibliothèque occupe deux salles vastes et bien éclairées ; elle contient une riche collection d’anciens ouvrages et plusieurs manuscrits et autographes précieux. Aux environs de la ville, ou trouve de beaux sites et des promenades agréables.

ZOGÈNE s. m. (zo-jè-ne). Ichthyol. Syn. de zygène ou marteau.

ZOGRAPHE, ZOGRAPHIE, ZOGRAPHIQUE, Formes moins régulières des mots zoographe, zoographie, zoographique. V. ces mots.

ZOGRAPHE s. m. (zo-gra-fe —du préf. zo, et du gr. graphe, j’écris). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, tribu des lamiaires, comprenant trois ou quatre espèces, qui habitent l’Afrique australe.

ZOGRAPHOS (Constantin), homme d’État grec, né à Calavryta (Morée) en 1797, mort a Saint-Pétersbourg en 1856. Il alla étudier la médecine en Italie et revint eu Grèce lorsque Ce pays Se souleva pou* reconquérir son indépendance. Le jeune homme se fit bientôt remarquer par son patriotisme et par son éloquence, devint député aux assemblées nationales, sa prononça, lorsque la Grèce eut été délivrée de l’étranger, contre Gapo-d’Istria, qui l’envoya en exil, et devint en 1832 secrétaire du gouvernement provisoire, dit commission des Sept. Après l’avènement du roi Othon, Zographos, que ses talents avaient mis complètement en évidence, reçut des portefeuilles dans diverses combinaisons ministérielles, L’Assemblée nationale ayant refusé de ratifier un traité de commerce qu’il avait négocié avec la Turquie, il quitta le pouvoir et accepta en 1850 les fonctions de charge d’affaires de Grèce en Russie. Dans ce poste, il donna de nombreuses preuves de sa sagacité politique, surtout lors des discussions diplomatiques qui eurent lieu lorsque éclata eu 1854 la guerre d’Orient. Il mourut peu de temps avant la conclusion de la paix. Zographos a publié plusieurs écrits de circonstance, entre autres une Réponse à un livre de M. Duvergier sur la Grèce, dans laquelle il prend naturellement la défense de son pays.

ZOHAHA (littéralement la Belle, la Fleurie), la Vénus des Arabes, la même qu’Astarté, Aphrodite, Anaïtis et Vénus Uranie. Elle n’est autre que la planète Vénus. Les astrologues arabes la qualifient de Sâad-Maghir (Fortuna minor), par opposition à la planète de Jupiter, qu’ils nomment Mosehtéri et qualifient de Sàad-liébir (Fortuna major). Le poète persan Schems-Fukbri dit métaphoriquement que Zohara remplissait dans un festin les fonctions de barbua, ou de maître de musique, Barbud, musicien de Khosrou-Parviz, dix-neuvième roi de Perse, de la dynastie des Sassanides, passant en Orient pour l’inventeur d’un instrument a cordes, semblable à la lyre des Grecs, et d’un air célèbre sous le nom à’Aurenlci, ou air royal.

Suivant, en effet, l’habitude des anciens de diviniser les planètes, les Arabes avaient fuit de Zohara la déesse de la musique et mis entre ses mains la lyre d’Apollon. Ainsi, dans le récit d’un long combat livré k un dev (sorcier ou géant), par Cahermaa-Catel, trisaïeul de Roustem, l’Achillede la Perse, l’auteur du Cquerman-JVaméà na manque point d’observer que Zohara elle-même, oubliant un moment la conduite des sphères, dont le soin lui est confié, quitte les cordes de son instrument, afin d’être plus attentive à la lutte.

Un génie femelle, chargé de.l’harmonie des sphères, qu’il règle aux sons de sa lyre, réside donc, d’après les mythologues orientaux, dans l’étoile du matin, qui est aussi l’étoile du soir. Les Perses la nommaient Anahid. Cette divinité n’était point indigène chez eux ; ils en avaient emprunté le culte aux Lydiens, aux Arméniens, aux Médes, aux Phéniciens surtout, qui très-probablement le tenaient eux-mêmes des Syriens et des Arabes, puisque ces deux derniers peuples, à une époque bien antérieure, la connaissaient déjà, ceux-ci sous le uom de Zohara, ceux-là sous le nom d’Astarté. Les trois divinités identiques, Astarlé, Anahid et Zohara, paraissent


n’avoir désigné, dans le principe, qu’une seule idole, c’est-à-dire Uranie ou la Vénus Céleste. Les Phéniciens en transportèrent le culte en Égypte, et Hérodote nous apprend qu’elle avait à Memphis, dans le temple de Protée, une chapelle avec un autel, sous la dédicace de Vénus Etrangère. Hérodote, rappelant une erreur accréditée de son temps, prend cette Vénus pour Hélène, fille de Léda ; mais Bochart lui substitue, non sans raison, la Vénus Uranie des Phéniciens, étrangère en effet à l’Égypte. Anahid, adoptée par les Grecs, se transforma dans leur langue en Anaïtis ; mais Anaïtis ne représente pas exclusivement Vénus ou Uranie. Pausanias affirme expressément que c’était la déesse de Tauride, Diane Orthia, ou mieux Artémis-Anaïtis, dont la statue, enlevée par Oreste, jouissait encore de son^ temps d’une si grande réputation, que les peuples de la Lydie, de la Cappadoce et du Pont-Euxin sa disputaient l’honneur de la posséder.

ZOHEIR (Ben-Abou-Selma), poète arabe, qui vivait dans la seconde moitié du vie siècle de notre ère. Il est rangé parmi les trois plus grands écrivains moralistes qui précédèrent la venue de Mahomet. U avait cent ans lorsqu’il reçut la visite de ce dernier et mourut quelques jours après. A l’âge de quatre-vingts ans.il avait composé un poème en 64 distiques, lequel est compris parmi les sept Meallakat. Dans ce poëme, le poète arabe célèbre la paix qui termina une guerre de quarante ans entre les tribus d’Abs et de Dbobyan. L’œuvre de Zoheir a été publiée avec les autres Moallakat, accompagnée d’une traduction anglaise par W. Jones et d’une traduction latine par Rosenmuller (Leipzig, 1792, in-4 « ). Zoheir était le père d’un autre poste également fameux,’Kaab, auteur du Borda.

ZOÏLE s. m. (zo-i-Ie — nom d’un ancien critique d’Homère). Mauvais critique ; critique envieux et méchant. V. l’article suivant.

ZOÏLE, célèbre grammairien et critique grec, dont le nom était déjà proverbial au temps d’Ovide pour désigner les critiques envieux et passionnés, mais sur la vie duquel on n’a que des renseignements incertains. Les uns le font naître à Amphipolis, d’autres à Éphèse, dans le ive siècle avant notre ère. Les scoliastes d’Homère, Suidas, Vitruve, échos d’anciennes traditions, rapportent que ses amères critiques de l’Iliade et de l’Odyssée lui valurent le surnom d’Homeromnstix (le fouet ou le fléau d’Homère), Le dernier prétend que Ptolémée Philadelphe, roi d’Égypte, indigné de ces blasphèmes littéraires, le fit crucifier ou brûler vif. Mais cette assertion ressemble tout à fait à un conte populaire, d’autant plus qu’il existe d’autres versions, toutes inconciliables au triple point de vue historique, chronologique et littéraire, et qui n’ont pas un caractère plus respectable d’authenticité. Il parait cependant indubitable qu’il a existé un rhéteur célèbre de ce nom qui avait composé neuf livres de remarques critiques sur Homère, un examen de quelques dialogues de Platon, un Discours contre Isocrate, une Histoire d’Amphipolis, une Histoire générale et divers traités de grammaire et de rhétorique, etc. ; mais il ne reste de ces ouvrages que quelques fragments insignifiants. Il faut remarquer que tous les auteurs anciens ne dépeignent pas Zoïle aussi défavorablement. Denys d’Halicarnasse le donna comme un orateur et un critique estimé à Athènes ; il rend hommage à la modération et à l’impartialité de ses remarques sur Platon ; il fait mention de sa censure d’Homère, mais sans la caractériser. Athénée le cite également plusieurs fois comme un rhéteur et un grammairien recommandable. En l’absence de textes suffisants, les savants ont offert mille conjectures pour concilier les diverses opinions répandues sur ce personnage ; mais jusqu’à présent leurs efforts sont restés impuissants.

Le nom de Zoïle est devenu le type du critique passionné et de mauvaise foi ;

Et son nom paraîtra, dans la race future,
Aux plus cruels Censeurs une cruelle injure.

« Je persiste dans mon sentiment, que, non-seulement la liberté des opinions doit être indéfinie pour le député, mais même la liberté de la presse pour le journaliste. Permis à Hébert d’être le Zoïle de tous les vieux patriotes et un calomniateur à gages ! Mais, au lieu de blasphémer contre la liberté de la presse, qu’il rende grâce à cette liberté indéfinie, à laquelle seule il doit de ne point aller au tribunal révolutionnaire et de n’être mené qu’à la guillotine de l’opinion. »

Camille Desmoulins.

Dans les courses qu’à pied me prescrit l’hygiène,
Mes pas n’ont pas besoin qu’un bâton les soutienne.
D’un fossé de cinq pieds ma prestesse se rit ;
Et dût certain Zoïle en crever de dépit,
Les vers que fait jaillir ma verve octogênaire
Au public qui m’entend n’ont pas l’air de déplaire.

Viennet.

« Il est des Zoïles mais dont les fourbes se servent pour combattre l’influence des honnêtes gens, et dont ils se moquent en se-


cret pendant qu’ils les applaudissent en public. »

Louis Blanc.

ZOÏSITE s. f. (zo-i-zi-le). Cristal transparent d’un vert foncé, qui est une espèce d’épidote.

ZOLA-PREDOSA, bourg du royaume d’Italie, province, district et mandement de Bologne ; 4, 300 hab.

ZOLA (Joseph), érudit et théologien italien, né à Concesio, près de Breseia, en 1730, mort dans le même lieu en 1806. Il entra dans les ordres, devint successivement bibliothécaire, professeur de morale et recteur à l’université de Breseia, dut quitter cette ville eu 1771, par suite de différends avec son évêque au sujet de quelques points de théologie, se rendit à Rome et y enseigna la morale jusqu’en 1774. À cette époque, il alla occuper à Pavie une chaire d’histoire ecclésiastique et fut quelque temps après nommé recteur du collège hongrois établi dans cette ville par Joseph II. Zola, dont les idées étaient avancées, se montra un des plus chauds partisans des réformes faites par ce prince, tant dans son enseignement que dans ses écrits, et son exemple fut suivi par la plupart des professeurs de l’université de Pavie. Les évêques de Lombardie s’en émurent ; le séminaire de cette ville fut supprimé (1791) et Zola perdit sa chaire. Lorsque les Français eurent conquis la haute Italie, Zola devint professeur d’histoire, de jurisprudence et de diplomatie à l’université qui fut supprimée en 1799 après le retour des Autrichiens en Lombardie. Mais après la bataille de Marengo Zola retourna à Pavie, y enseigna de nouveau l’histoire et figura parmi les députés italiens que Napoléon convoqua à Lyon, On lui doit un assez grand nombre d’écrits parmi lesquels nous citerons : Traité des lieux théologiques : De la fin dernière ; Commentaires sur l’histoire de l’Église (1780-1786, 3 vol.), dont les Prolégomènes avaient paru en 1778 ; Dissertation sur l’autorité de saint Augustin en matières théologiques (in-8°) ; De rebus christianis ante Constantinum (3 vol.) ; Leçons théologiques à Breseia (2 vol.), etc. Ces deux derniers ouvrages ont été mis à l’index. Zola a édité, en outre, plusieurs ouvrages, qu’il a enrichis de notes et de commentaires.

ZOLA (Emile), littérateur, né à Paris en 1840. Il avait sept ans lorsqu’il perdit son père, ingénieur italien, qui fut chargé de construire eu Provence le canal d’Aix, auquel on a donné son nom. M. Emile Zola fut envoyé à Paris pour y achever ses études. En quittant ie lycée Saint-Louis, il obtint un emploi chez un libraire, et résolut do suivre la carrière des lettres. A vingt-quatre ans, il débuta par un recueil de nouvelles, intitulé Contes à Ninon (1864, in-18). La Confession de Claude, qu’il publia l’année suivante (1865, in-18), commença à attirer sur lui l’attention. Depuis lors, indépendamment d’articles publiés dans le Figaro, l’Evénement, la Vie parisienne, le Petit Journal, la Tribune, le Salut public, le Corsaire, qu’un article de lui intitulé le Lendemain de la crise, fit supprimer en 1872, etc., l’on doit à M. Emile Zola des études et des romans qui l’ont mis au rang des écrivains les plus en vue de la génération nouvelle. Appartenant à l’école des écrivains réalistes, mais en même temps doué d’une imagination très-vive, « il se distingue, dit M. Sarcey, par un talent de description qui est vraiment prodigieux ; il met les choses sous nos yeux avec un rendu étonnant : relief, couleur, et jusqu’au plus petit détail, tout y est peint de façon à saisir l’imagination. Il possède une aptitude singulière à observer les menues circonstances de la vie bourgeoise et à montrer comment les caractères s’y marquent. Il se plaît dans les peintures excessives d’un réalisme brutal et grossier. Les types qu’il représenta sont le plus souvent des grotesques ou des monstres dont l’aspect est trivial et répulsif. Il s’attache avec une ténacité singulière au détail cru et avilissant. Aussi la lecture de ses ouvrages laisse-t-elle presque toujours une impression pénible. Toutefois M. Zola a, malgré ses partis pris, un talent très-réel et, si son style est parfois maniéré, il est le plus souvent plein de relief, de vigueur et de coloris. » Outre les ouvrages précités, on lui doit : le Vœu d’une morte (1886, in-18) ; Mes haines, causeries littéraires et artistiques (1860, in-18) ; les Mystères de Marseille (1867, 3 parties in-18) ; Manet (1867, in-8o), étude biographique ; Thérèse Raquin (1857, in-18), roman qui a fait beaucoup de bruit et auquel nous avons consacré un article spécial ; Madeleine Ferat (1868, in-18). Sous ce titre : Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire, M. Emile Zola a publié une série de romans dans lesquels on voit reparaître les mêmes personnages et où l’on trouve une peinture satirique des mœurs sous l’Empire. Cette série fort remarquable, dans laquelle on trouve les défauts et les qualités de l’auteur, comprend jusqu’ici six volumes in-18 : la Fortune des Rougon (1871) ; la Curée (1874) ; la Conquête de Plassans (1874) ; le Ventre de Paris (1875) ; la Faute de l’abbé Mouret (1875) ; Son Excellence Eugène Rougon (1876). Enfin M. Zola a donné au théâtre deux pièces qui n’ont pas eu de succès : Thérèse Raquin,