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« dre leurs élus a recevoir l’eucharistie après l’avoir arrosée de semence humaine. Avant lui, saint Cyrille de Jérusalem les avait accusés de la même infamie en ces termes : « Je n’oserais dire en quoi ces sacrilèges trempent les isehas qu’ils donnent à leurs matheureux sectateurs, qu’ils exposent au milieu de leur autel et dont Te manichéen souille sa bouche et sa langue. Que les hommes pensent h ce qui a coutume de leur arriver en songe et les femmes dans le temps de leurs règles. 1 Le pape taint Léon, dans un de ses sermons, appelle aussi le sacrifice des manichéens la turpitude même. Enfin Suidas et Cedrenusont encore enchéri sur cette calomnie en avançant que les manichéens faisaient des assemblées nocturnes où, après avoir éteint les flambeaux, ils commettaient les plus énormes impudicités. ■

Il a été démontré par la critique religieuse de ces derniers temps que les faits articulés contre les manichéens, s’ils ne s’appliquent point au parti tout entier, appartiennent certainement k plusieurs groupes manichéens. Ces excès ne leur étaient point particuliers, plusieurs sectes chrétiennes y ont participé. Bu moins des témoignages graves et qu’on ne saurait aujourd’hui démontrer faux l’attestent, et les sévérités de la loi romaine contre certains sectaires semblent les confirmer. Le symbolisme habituel à cette époque d’une part, et de l’autre l’étroite superstition d’un grand nombre de nouveaux convertis, autorisent toutes les suppositions.

On peut attribuer au zèle farouche des premiers chrétiens les guerres civiles, les persécutions qui précédèrent ou suivirent

l’émancipation officielle du christianisme. Aussi, l’empereur Julien, qui était un sceptique et les haïssait à ce titre, fait-il de leurs excès de zèle le principal de ses griefs contre eux : « Les bètes féroces, dit-il, ne sont pas plus redoutables aux hommes que les chrétiens le sont les uns aux autres quand ils sont divisés de croyance et de sentiment, i

Mais si les maux qu’entraîne après lui le zèle tirent pour ainsi dire leur excuse de sa sincérité, il n’eu est plus de même quand ce zèle est hypocrite, mis au service des passions politiques ou autres, comme par exemple le aêle des inquisiteurs du moyen âge et su’Umt celui de 1 inquisition espagnole. Les inquisiteurs étaient des agents politiques, la plupart éclairés, quelques-uns, l’histoire en fait foi, sans convictions personnelles, condamnant de pauvres gens au bûcher pour

satisfaire ce qu’on appelle la raison d’État, en U’autres termes, pour maintenir l’unité religieuse. L’unité religieuse peut être une bonne chose ; mais lui sacrifier la conscience individuelle, qui est un droit naturel, froidement, sans scrupule et surtout par des moyens et des supplices qui re ; lignent à nos mœurs, et que les mœurs féodales n’expliquent qu’imparfaitement, est une entreprise que la raison réprouve autant que la morale.

De nos jours, comme dans tous les siècles, le zèle religieux s’est appliqué de préférence à ne pas laisser discuter le dogme. À l’heure qu’il est I Église catholique traite à huis clos tout ce qui concerne les croyances et elle parle aux populations dans une langue morte. Il n’y a pas longtemps qu’elle empêchait de lire et du traduire la Bible. Elle sait que ce qu’on discute tous les jours n’est pas longtemps l’objet du respect.

Les pussions et les’guerres religieuses nées eu Europe à la suite de la Réforme et fomentées par le zèle de chaque secte pour les doctrines qu’elle soutient ont remis dans lout son jour la vérité des beaux vers de Lucrèce :

Tanlum relligio votuit tuadere malorum

Qus peperit saspe scelerosaalque impia fada.

Il faut mettre sur le compte du zèle cet immense attrait des controverses qui, depuis trois siècles, agitent les consciences et ont fait autant de mai au culte des lettres et de la vérité que les guerres religieuses ont nui au développement des intérêts et retardé la marche de la civilisation. Néanmoins l’exemple du passé ne corrigera point l’avenir. Les convictions ardentes mettront toujours le même zèle à s’imposer, dût le monde s’écrouler sur elles.

ZELE, ville de Belgique, province de la Flandre orientale, airond. et à 7 kilom. N.-E. de Terinuude, sur l’Escaut et la Dut’ine, chef-lieu de Canton, 12,200 hab. Fabriques de calicot, siamoise, toiles peintes, toiles d emballage et à voiles, tabac, cordes, chandelles ; leintureries, etc.

ZÉLÉ, ÉB adj. (zé-lé — va.d. zèle). Qui a du zèle, qui montre ou zèle : Un serviteur zélé. Un commis zélé. Ceux qu’on honore du nom de zélés dans un parti sont d’ordinaire appelés persécuteurs dans l’autre. (Bavle.)

— Substantiv. Personne qui a du zèle, qui montre du zèle : C’est un zélé, une zélée. Un ît : i 2 •^•st bien souvent autre c/tose qu’un homme entêté, opiniâtre et fort échauffé pour tes sentiments. (St-Evrem.).

ZELECHOW, ville de la Russie d’Europe, dans la fologne, gouvernement et à 65 kiloin. N.-O. de Lubiin, sur la rive gauche de la Wilga, chef-lieu de district ; 3,500 hab.

ZELE1A, ville du pont. Y. Zileh.

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ZÉLEUR s. m. {zé- !eur — rad. zèle). Hist. ecclés. Procureur général des minimes.

ZELICH (Gérasime), archimandrite iltyrien, né k Shégar, au pied du mont Vélébit, en 1752, mort au monastère de Kupra vers 1822. Voué tout enfant à l’état religieux par. sa mère, il entra au monastère de Kupra, près de Shégar, et se fit ordonner prêtre en 177S. Il voyagea ensuite en Turquie et en Russie, passa plusieurs mois à l’abbaye de Petscherki, à Kiew, où il apprit l’art de peindre les images des saints (1782), se rendit de là à Cherson (1783), puis gagna Constantinople (1784), qu’il quitta pour aller au célèbre monastère du mont Athos, où il resta quelque temps et apprit le grec. Étant revenu à Constantinople (l’S5), il y fut pendant quelque temps chapelain des Monténégrins. La peste qui survint dans cette ville le décida à aller à Jérusalem, où le patriarche l’ordonna archimandrite. De retour à son couvent de Kupra, il ne put obtenir des religieux d’être reconnu archimandrite, ceuxci prétendant que le patriarche n’avait nulle juridiction sur eux. Mécontent de cet accueil, et désireux, du reste, de continuer le cours de ses voyages, il partit en 1786 pour la Russie, traversa Vienne, Olmutz, Troppau, Craeovie, se fit présenter dans cette ville au roi Stanislas, prit ensuite la route de Kiew, où se trouvait l’impératrice Catherine, et se rendit k Saint-Pétersbourg en 1787. Grâce à Potemkin, qui lui accorda un pas-e-port pour recueillir des aumônes dans la Russie méridionale, Zelich put visiter sans entraves les contrées arrosées par le Don, Azow, Taganrog, Mirgorod, où il passa un an au milieu de ses compatriotes émigrés, Elisabethgorod, où Potemkin avait établi son quartier général. La guerre étant sur le point d’éclater entre la Russie et la Turquie, Potemkin lui offrit d’être son premier aumônier et de lui faire avoir ensuite un évêché ; mais Zelich refusa, préférant retourner dans son couvent de Kupra, dont il était devenu léchef (1789) et où il apporta un grand nombre de livres et d’ornements ecclésiastiques. En 1792, il obtint du gouvernement vénitien le titre de vicaire général en Dalmatie avec le droit d’officier la mitre sur la tête, et fit, en qualité d’archimandrite, la visite épiscopale de cette province. Pendant les années qui suivirent, la Dalmatie appartint tantôt k l’Autriche, tantôt à la France, et fut en proie à une profonde anarchie. Zelich se rendit en 1808 k Milan pour obtenir du prince Eugène, vice-roi d’Italie, l’érection d’un évêché grec en Italie, et fit en 1810 partie d’une députation envoyée près de Napoléon, k Paris, L’empereur le nomma vers cette époque vicaire général de l’évêque de Dalmatie et le chargea d’administrer les Bouches du Cattaro. Par la suite, il se retira dans son monastère de Kupra, où il termina ses jours et composa de très-intéressants mémoires sous le titre de Vie, aventures et voyages de Gérasime Zelich, archimandrite du monastère du Sounneik de Marie, d Kupra en Dalmatie ou (llude, 1823, in-8o) ; cet ouvrage, le premier qui ait été publié dans l’idiome populaire ualmato-illyrien, est très-précieux sous le rapport philologique ; il est, en outre, fort intéressant pour les nombreux détails topographiques et historiques qu’on y trouve.

ZÉL1E s. f. (zé-lî — du lat. zelus, gr, zêlos, rivalité). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des aihéricères, tribu des muscides, comprenant cinq espèces, qui habitent l’Amérique du Nord.

ZÉL1ME s. f. (zé-li-me). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes, formé aux dépens des papillons, et dont l’espèce type habite la Guinée et le Sénégal.

ZÉlique s, f. (zé-li-ke — du gr. zelikia, silique), Entoin. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des tortricides.

Zéliicn, comédie-ballet en prose et en trois actes, mêlée de divertissements, paroles de Sauvé de la Noue, musique de Jélyotte, représentée k Versailles pour les fêtes du maringe du dauphin le 3 et le 10 mars 1746. Cet ouvrage ne fut point représenté à Paris. Doué d’une voix admirable, pouvant atteindre sans effort aux notes les plus élevées de la haute-contre, Jélyotte passa, en 1733, de la cathédrale de Toulouse sur la première scène lyrique, qu’il occupa pendant vingt ans. Il était bon musicien, d’un caractère aimable, très-recherché dans les salons, où il chantait en s’accompagnant sur la guitare des romances de sa composition. L’engouement qu’on avait pour lu chanteur rejaillit même sur le compositeur, au point de faire préférer son ballet de Zélisca à la Princesse de Navarre de Voltaire et Rameau.

ZÉLITË adj. (zé-li-te — rad. zelus). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre zelus. Il On dit aussi zélide.

— s. m. pi. Groupe d’insectes hémiptères, de la famille des réduviens, ayant pour type" le genre zélus.

ZELL, ville de Prusse, province du Rhin, régence et à 53 kiloin. S.-O. de Cobientz, chef-lieu du cercle de son nom, sur la Moselle, k son confluent avec la Zellerbach ; 2,700 hab. Elle est entourée d’une vieille muraille flanquée de tours.

ZELL-AM 11AMERSBACII, petite ville du grand-duché de Bade, cercle du Rhin moyen,

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bailliage de Gegenbach, dans la vallée de la Kinziir ; 2,000 hab. Sources minérales et bains ; forges, fabrication de poteries de grès, cotonnades, papier.

ZELL-1M-W1ESËMTHAL, ville du grandduché de Bade, cercle du Haut-Rhin, bailliage et k 8 kilom. S. de Schonau, sur la Wiesen ; 5,000 hab. Fabrication de cotonnades, calicots, toiles ; forges.

ZELL (Ulrich de), célèbre imprimeur allemand, né dans le comté de Hanau vers 1430, mort à Colugne vers 1500. Il se forma k l’art nouveau de la typographie dans l’atelier de Fust et Schœffer, établit ensuite vers 1465 un atelier à Colugne, le premier qui ait été institué dans cette ville, et exerçait encore son art en 1499. Commeses caractères étaient à peu près semblables à ceux de Sehcefferet que les ouvrages Sortis de ses presses ne portaient pour la plupartaucune suscription, on en a longtemps attribué un grand nombre à son maître, erreurs qui ont été savamment rectifiées par les bibliographes. Beaucoup des ouvrages sortis de ses presses sont remarquables par une belle exécution. Un des premiers en date qu’on connaisse est un opuscule de saint Jean Chrysostome, intitulé : Super psalmo quinquagesimo (1466, in-4<>), et dont un exemplaire r>'est vendu 364 francs en 1811. L’année précédente, il avait donné l’édition princeps du De seneciuie de Cicéron (1465, in-4o). On cite, parmi ses plus belles éditions, une Bible latine (1470, 2 vol. in-fol.). En 1499, Zell donna de précieux renseignements sur la découverte de l’imprimerie à l’auteur de la Chronique de Cologne.

ZELL (Matthieu), premier apôtre de la Réforme à Strasbourg, né à Kaisersberg en 1477, mort à Strasbourg en 1548. Il fit ses études à Erfurt et k Fribourg. Nommé professeur dans cette dernière ville, Zell, qui s’était nourri de la lecture et de la méditation des livres saints, prit en dégoût les subtilités de la théologie scolastique, s’éloigna de Fribourg et parcourut pendant un an 1 Allemagne, sans se fixer nulle part. En 1518, il accepta la place de prédicateur de la chapelle Saint-Laurent, à Strasbourg. Dans cette nouvelle position, il lut les écrits de Luther, qui répondirent aux aspirations de sa conscience, et il commença à prêcher contre les abus de l’Église romaine. Le nombre de ses auditeurs s’accrut tellement que l’évêque s’en émut et en appela au magistrat. Le magistrat répondit qu’il protégerait Zell tant qu’il prêcherait l’Évangile. Cependant les vexations se multipliaient contre le novateur. Zell publia alors une sorte d’apologie qui obtint le plus grand succès et contribua puissamment aux progrès de la Réforme à Strasbourg. En 1523, il se maria et plusieurs moines et ecclésiastiques imitèrent son exemple ; l’évêque les excommunia ; mais l’excommunication eut un effet tout opposé à celui que le prélat en attendait. Le peuple se rangea du côté des excommuniés et la Réforme grandit rapidement.

Zell trouva dans sa femme un puissant appui. Instruite, charitable surtout, elle retint par ses bonnes œuvres et ses précieuses qualités tous ceux que la parole persuasive de son époux avait gagnés. Elle publia même plusieurs opuscules, entre autres, une Justification de son mari. Zell ne laissa aucun ouvrage important.

ZELL (Charles), philologue allemand, né à Matiheim en 1793. Il fit ses études k l’université de Heidelberg, où il suivit particulièrement les cours de Creuzer sur la philologie, alla, en 1813, se perfectionner à Goaitingue et à Breslau, et, après avoir été, de 1814 h 1821, professeur au lycée de Rastadt, obtint une chaire k l’université de Fribourg, où il fonda en 1830 un séminaire philologique. Elu par l’université membre de la première Chambre badoise, il assista au Landtag orageux de 1831, où il sut défendre avec autant d’habileté que de modération les intérêts de l’enseignement public, et, nommé en 1834 membre de la commission extraordinaire établie à Carlsruhe pour l’élaboration d’un nouveau plan d’études, il contribua plus que tout autre à conduire à bonne fin les travaux de cette commission. En 1847, il devint professeur k l’université de Heidelberg, fut, de 1848 k 1853, membre de la seconde Chambre badoise, et, en cette qualité, appuya énergiquementau Landtag de 1851 la motion fuite par Hirachberg pour la concession d’une plus grande indépendance k l’Église. En 1852 et eu 1853, il fut élu président des assemblées générales de catholiques k Munster et k Vienne, et fut mis k la retraite en 1855. Il a pris depuis cette époque une part active aux polémiques soulevées dans le graiid-ducbf- de Bade par la question religieuse et par celle de l’enseignement. Il est surtout connu par son Manuel d’épigraphie romaine (Heidelberg, 1850-1857, 3 vol.) et par ses Écrits de fêle (Fribourg, 1826-1853, 3 vol. ; Heidelberg, 1857), recueil de savantes dissertations qui nous retracent la vie des anciens dans ses détails les plus variés et les plus intimes, et que Gœthe a appelées un nouveau trésor classique de la littérature moderne. On lui doit encore des éditions des Ethica JS’icomachsa dAristote, avec commentaire (Heidelberg, 1820,2 vol.), et d’une collection de classiques latins qui n’a pas été continuée (Stuttgard, 1827-1831, 17 vol.) ; une traduc ZELL

tîon allemande de VOrganon d’Aristote (Stuttgardt, 1S3C-1840, 5 vol.) ; plusieurs programmes universitaires écrits en latin et réunis sous le titre d’Opuscula academica (Fribourg, 1857J ; enfin, une étude sur Lioba et lespieuses femmes anglo-saxonnes (Fribourg, 1S60).

ZELLA, ville de l’Allemagne du Nord, dans le duché de Si>xe-Gotha, k 6 kilom. N.-O. de Suhl, dans la Thuringerwald ; 2,200 hab. Beaux sites aux environs.

ZELLE ou CELLE, ville de Prusse (Hanovre). V. Celle.

ZELLE (Sophie de), électrice de Hanovre. V. iSoi’Hiu-Dorothée.

ZELLElt (Jean-Godefroi), médecin allemand, ne dans le duché de Wurtemberg en 1656, mort k Tubingue en 1734. Lorsqu’il eut l’ait ses études médicales k l’université de cette dernière ville, il visita la France, la Hollande, l’Allemagne, puis retourna à Tubingue, où il se fit recevoir docteur en 1684. Quelque temps après, il suivit dans ses voyages le prince d’CEuingen, qui l’avait pris pour médecin. À son retour, il devint professeur extraordinaire, puis professeur en titre. Zeller acquit beaucoup de réputation comme professeur et comme praticien. La renommée de sou savoir devint leiie qu’on venait le consulter de toutes les parties de 1 Allemagne. Ou n’a de lui que des écrits peu étendus, mais qui attestent autant de jugement que de savoir. Nous citerons de lui : De vasorum lymphuiicorum administration* et ph&nomenis secundum et prxter nuturaui (Tubingue, 1CS7, iu-4°) ; l ita humana ex fuuiculo pendens (Tubingue, 1692, in-4») ; De morbis ex structura ylundularum pr&lernaturati iwtis (Tubingue, 1090, in-4») ; Thèses inaugurales medicai [Tnbhi^.ie, i 6Sb) ; be pht hisi (Tubingue, 1796) ; Deyonorrhaa oirulenta in utruque sexu (Tubingue, 1790) ; De inuminis et lacté (Tubing.ie, 1727, iu-4°) ; Thermx feriam algue zelleuses p/tysico-medice considérais (Tubingue, 1729) ; De ectropio (Tubingue, 1733, in-4»), etc.

ZELLEK (Édouard), philosophe et théologien allemand, né k Kleiuboltwar, village du Wurtemberg, en 1814. Il fit ses études k l’université de Tubingue, où les cours de philosophie de Struuss et ceux de théologie de Baur exercèrent-une grande influence sur ses idées. En 1836, il entreprit dans le nord de l’Allem igné un voyage, pendant lequel il s’arrêta six mois à Berlin, pour assister aux leçons de Marheineke, de Vuike, de Neaudec et de Gaus. Nommé en 1839 répétiteur k l’université de Tubingue, il s’y fit recevoir agrège l’année suivante et fonda, eu 1842, avec plusieurs autres collaborateurs, les Annales théologiques, qui, jusqu’au jour où elles cessèrent de paraître (1857), furent regardées comme l’organe de la nouvelle école critiqua de théologie, dite école de Tubingue. Malgré l’affluence d auditeurs qui se pressait a ses cours de théologie et de philosophie, le gouvernement ne voulut jamais lui accorder une chaire, k cause du libéralisme de ses opinions. Aussi, eu 1847, accepta-t-il celle qui lui fut offerte k l’université de Berne. S.i nomination fit beaucoup de bruit dans cette vule et fournit le prétexte d’une agitation au parti conservateur, qui prétendit que la religion était menacée. Tout le canton fut en mouvement, une foule de brochures et d’articles de journaux furent publiés contre Zeller, ou plutôt contre le parti radical, que les conservateurs voulaient écraser ; cependant, lorsque le grand conseil se fut prononce k une imposante majorité pour le maintien de la nomination de Zeller, et que ce dernier eut pris possession de sa chaire, l’agitation s’apaisa graduellement ; mais, comme il désirait surtout professer dans une université allemande, il accepta en 1849 une chaire de théologie k l’université de Marbourg. Lk encore sei adversaires réussirent k lécaiter de la Faculté de philosopiiie. Il n’eu fut pas de même plus tard k Heidelberg, où il enseigna cette science depuis 1862. Indépendamment d’un grand nombre d’articles insérés dans lesAitnales Ihéoloyiques et dans divers journaux, on a de lui ; Eludes sur Platon (Tubingue, 1839) ; la Philosophie des Grecs (Tubingue, 1844-1852, 3 vol. ; 2« édit., complètement remaniée, Tubingue et Leipzig, l$56-lS6S) ;.flïîtoire de l’Église chrétienne (Siuitgurd, 1847) ; le Système théoioyiquedeZwitiyte{Tuhiugxet 1853) ; l’Histoire, des apôtres a’après sa matière et son or(ji)ie(4tuttgard, 1854) ; De Uerniodoro Ephesio et Hermodoro Platonico (Marbourg, 1859) ; Leçons et traité (Leipzig, 1865), etc. Ou lui doit, en outre, une tranuction avec notes explicatives du Festin de Platon (Marbourg, 1847).

ZELLER (Jules-Sylvain), historien, né à Paris en 1820. Il commença l’étude du droit, qu’il abandonna pour cède des belles-lettres et de l’histoire, et, aprèa avoir séjourné quelque temps en Allemagne, pour se familiariser avec la langue et la littérature de ce pays, il se fit reçus oir agi égé d’histoire (1844), docteur es lettres (IS49J, puis entra dans l’enseignement. Après avoir professe l’histoire k Bordeaux, à Strasbourg, à Reunes, à la Faculté d Aix (1854-185S), M.Zeller revint k Paris en qualité de maître de conférences k l’Ecole normale. Quelque temps après, il fut nommé professeur suppléant d’histoire k la Sorbonne, où il fit en outre, de 1S58 a 1S59, un cours complémentaire d’histoire moderne.