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eênéral. Croyant n’avoir plus rien à craindre, revint une seconde fois k Varsovie ; mais le roi Stanislas-Auguste en informa lui-même les Russes, les engageant ù le surveiller. Zawisza, pour parer le coup, demanda à Igelstroïn une conférence qui fut extrêmement vive, et il reçut ordre de quitter sur-le-champ le territoire de la Pologne. Cette conférence donna cependant à l’association un grand avantage ; Zawisza s’assura que les Russes n’avaient point de renseignements positifs sur ce qui se tramait. Igelstroïn craignait le conseil permanent qui avait été conservé defuis 1775, et il craignait encore davantnge armée ; il fit prononcer sa dissolution par le conseil permanent lui-même. Le brigadier Mndalinski, pressé, sommé de licencier son régiment, fut le premier qui leva l’étendard de l’indépendance, et en un instant toute la Pologne fut sous les armes. Les proscrits, les exilés se montrèrent de toutes parts. Kosciusko entre dans Cracovie ; le 24 mars 1734, il signe l’acte d’insurrection, et il est salué généralissime des armées de la couronne et de la Lithuanie. Le 1er avril, Madalinski vient se placer sous ses drapeaux. Le 4, ils rencontrent à Raslawieé les Russes que, malgré l’inégalité des forces, Kosciusko, aidé de Zawisza, de Madalinski et de Manget, ne crnignit point d’attaquer ; et le succès qu’il obtint rendit l’insurrection générale, Zawisza arriva le 3 juin dans le pa-Iatinat de Chelm, pour y organiser les nouvelles levées. Le 8, on en vint aux mains, et l’artillerie polonaise qu’il dirigea fit des prodiges ; mais Cbornentowski ayant eu la tête emportée par un boulet, Zawisza eut beaucoup de peine a rétablir l’ordre parmi les nouveaux soldats. Il se hâta de retourner vers Varsovie, où Kosciusko avait besoin de son bras et de ses conseils. Le généralissime venait de battre les Russes k Szczekociny, quand tout à coup il fut attaqué par l’armée prussienne, qui s’était emparée de Cracovie par suite d’une trahison. Les habitants de Varsovie, prévoyant les malheurs qui allaient foudre sur eux, s’ameutaient et demandaient hautement le supplice des traîtres. Le 18 avril 1794, après avoir massacré la garnison, ils trouvèrent dans les papiers d’Igelstroïn la liste des hommes vendus à la cour de Saint-Pétersbourg et qui en recevaient des pensions. La voix publique demandait qu’ils fussent punis. Kosciusko nomma une commission d’enquête à la tète de laquelle il plaça Zawisza. Mais le général en chef ayant fait grâce à l’évêque Skarseewski, que cette commission avait condamné, Zawisza déclara qu’il ne la présiderait plus. Cependant les Russes et les Prussiens assiégeaient Varsovie. Kosciusko et Zawisza firent plusieurs sorties heureuses, et, la Grande Pologne s’étant soulevée, les Prussiens, qui craignaient que leurs communications ne fussent interceptées, levèrent le siège dans la nuit du 5 au 6 septembre. Varsovie respirait ; mais on recevait de Brzse-Litewski des uouvelles extrêmement inquiétantes ; Koscyisko, laissant à Zawisza "le commandement général de Varsovie, se hâta de se rendre à l’armée de Sierakowski. A peine avait-il quitté les bords de la Vistule, qu’il apprend que Souwarow s’avance, poussant devant lui les divisions polonaises. Kosciuszko les rallié ; mais, battu près de Maciejowice, il tombe entre les mains du vainqueur. La nouvelle de ces tristes événements jette l’effroi dans Varsovie, et c’est en ce moment de désespoir que Za-wisza, d’accord avec le vice-chancelier Kollontay, forma, dit-on, le projet d’égorger Stanislas-Auguste, sa famille, ses partisans et les prisonniers russes, ce que, dans ses mémoires, il rejette comme une calomnie inventée par ses ennemis. Souwarow marchant sur Varsovie, les Polonais déférèrent le commandement à Thomas Wawrzecki, et Zawisza fut chargé de défendre le faubourg de Praga, devant lequel Souwarow parut Te 2 novembre. Le 4, a trois heures du matin, l’armée russe commença l’assaut. À neuf heures l’engagement fut général. Zawisza, quoique grièvement blessé dès le commencement de l’attaque, se jeta au milieu des ennemis, à. la tête d’un corps qui avait résolu de périr les armes à la main. On se battit en désespérés. Zawisza fut enlevé de ce champ de carnage par ses amis, qui le transportèrent à Varsovie, avant que les Russes se fussent emparés du pont de la Vistule. On lui a justement reproché de n’avoir pas bien pris ses mesures pour défendre Praga. Ne connaissant pas le caractère impétueux de Souwarow, il s’attendait à un siège régulier et lent, comme celui de Varsovie, qui avait duré trois mois, et que, de concert avec Kosciusko, il avait fait lever. Couvert de blessures et accompagné de son frère, qui était membre du conseil permanent, il quitta Varsovie, et arriva sur les frontières de la Silésie, d’où il écrivit au général d’Harnoncourt, qui commandait les troupes autrichiennes en Gulicie, le priant de lui accorder un asile dans cette province. Pour toute réponse, on le conduisit dans la forteresse de Josephstadt, en Moravie, où il fut détenu jusqu’à la mort de l’impératrice Catherine. Par ordre de l’empereur Paul, Kosciusko et plus de 12,000 Polonais, qui gémissaient dans les fers, furent alors mis en liberté. Les prisons de Josephstadt s’ouvrirent également. Zawisza vint à Paris, demandant h servir ; il fut envoyé k l’armée

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d’Italie, avec le rang de général de brigade. En 1797, il commanda le corps de troupes français qui, le 28 mars, après l’affaire de Parvis, s’avança jusqu’à Lintz, en suivant la vallée de la Drave, pour joindre !e corps de Joubert, qui agissait dans le Tyrol. Il suivit ensuite Bonaparte dans l’expédition d’Egypte, où il fut nommé général de division, se lit remarquer dans toutes les occasions, surtout au combat de Chewreis, à Ramanieb, à la bataille d’Héliopolis ; il commanda plus tard une division au camp de Boulogne, en 1805, puis à l’armée d’Allemagne. Après la bataille d’Austerlitz, une maladie grave, suite d’anciennes blessures et d’une dure captivité, le força de rester quelque temps à Vienne. Lors de l’organisation du grand duché de Varsovie, il fut nommé général de la 2° division, puis, sous Alexandre, généra ! d’infanterie, obtint de grandes distinctions, notamment le titre de prince, et reçut de grandes récompenses.

ZAVAS Y SOTOMAYOR (Dona Maria dis), femme de lettres espagnole, née à Madrid ; elle vivait au xvue siècle. Tout ce qu’on sait sur l’existence de cette femme de talent et d’esprit, c’est qu’elle était d’une naissance illustre et qu’elle cultiva les lettres et la poésie avec succès. On lui doit deux recueils contenant chacun dix nouvelles. Le premier est intitulé Novelas exemplares y amarosas (Madrid, 1634, in-8o) ; le second Novelas y Saraos (Madrid, 1847, in-8o). Ces nouvelles ont été souvent rééditées et traduites en français (Paris ; 1680,5 vol. in-12). t Chaque recueil de nouvelles, dit Weiss, est précédé d’une introduction ou prologue qui forme une espèce de lien entre des histoires, d’ailleurs si diverses. Dans tous les deux, ce sont des dames unies par l’amitié et par la goût des lettres qui conviennent de raconter tour h tour une histoire pour se délasser. Leurs récits sont entremêlés de romances et de pièces de vers. Les nouvelles de doîia Zayas, quoique plusieurs pochent par le défaut de vraisemblance, sont d’un grand intérêt ; la plupart roulent sur des événements amoureux, et le dénoùment en est presque toujours tragique. » Scarron a imité plusieurs de ces récits en n’y faisant que de très-petits changements. Nous citerons particulièrement

1 Adultère innocent, la Précaution inutile, le Châtiment de l’avarice et le Juge dans sa propre cause, quiforme le quatorzième chapitre du Roman comique.

2AVN ou ZAYIN s. m. Philol. V. ZaÎn.

ZAYONCHEK (Joseph), général polonais. V. Zaïonczek.

ZAZALÉ s, m. (za-za-lê). Bot. Nom vulgaire de la mentzélie hispide, plante qui croît au Mexique.

ZAZ1CIIOVEN ou ZETZENHOVEN (Ulric dk), minnesinger allemand, qui vivait au commencement du xmo siècle. Il contribua aux progrès de la poésie en Allemagne, et traduisit dans le dialecte souabe le Roman de Lancelot du Lac, écrit en français par Arnauld Daniel. Cette traduction a été publiée dans les Conversations de Hambourg.

ZAZLACÉE, appelé souvent à tort Zezelme, général abyssin, mis à mort en lGOG. Issu d’une famille obscure, il s’éleva aux premiers emplois par ses talents et par son courage, et épousa une des parentes de l’empereur d’Abyssinie-, Malac-Saghed, qui lui donna la vice-royauté de Dembea. Après la mort de ce prince (159G), son iîUs naturel lacob fut désigné par les grands pour lui succéder ; mais ayant voulu gouverner par lui-même, on le déposa et on le remplaça par son cousin Za-Denghel (1603). Bien qu’attaché a Jacob, Zazlacée s’empressa de reconnaître le nouvel empereur et le servit utilement dans la guerre qui survint entre les Abyssins et les Galles. Za-Denghel s’attacha à accroître les relations commerciales de son empire, accueillit les étrangers et se convertit au catholicisme. Les prêtres abyssins, irrités da sa conversion, appelèrent le peuple aux armes, et Za-Denghel trouva la mort en combattant les rebelles (1604). À cette nouvelle, Zazlacée résolut de rétablir Jacob sur le trône et l’envoya tirer de la prison où il était enfermé ; mais, pendant ce temps, un prince de la famille royale, Socinios ou Susnejos, se fit proclamer empereur, entra en campagne contre Zazlacée et Jacob et, après des alternatives de succès et de revers, parvint à surprendre dans son camp le vice-roi de Dembea, qu’il égorgea. Quelques mois plus tard, Jacob, attiré dans un défilé, trouva la mort dans un combat.

ZBARAWSKl (Jean, prince de), général polonais, descendant des Jagellons, né vers le milieu duxvie siècle, mort en 1608. Son père lui laissa en mourant le duché de Zbaraet lastarostie de Kirzemienecz. Il se signala par son courage pendant l’interrègne qui suivit la mort de Sigisinond-Augusto, particulièrement en 1572. et acquit toute la confiance du roi Étienne Bathori, qui lui donna le titre de sénateur, le palatinat de Braclaw et le commandement de l’armée pendant les guerres que la Pologne eut à soutenir contre Ivan IV, grand-duc de Moscovie. Les succès qu’il obtint en prenant Sokol, Toropoez, etc., amenèrent la conclusion d’un traité tout à l’avantage de la Pologne (1582) et dont il fut un des négociateurs. Après la mort de Bathori (1592), il se

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prononça pour l’archiduc Maximilien contre le fils du roi de Suède, Sigismond, qui fut élu roi de Pologne^ Il n’en conserva pas moins tout son crédit sous le nouveau prince, et accrut encore sa réputation militaire en combattant les Cosaques et les Tartares, qu’il poursuivit jusqu’à Zaslaw après leur avoir enlevé tout leur butin. — Son fils, le prince Christophe Zbarawski, mort en 1624, s’est fait connaître par la mission diplomatique qu’il remplit à Constantinople sous Sigismond III, en 1622 et en 1623. Pendant cette ambassade, qui avait pour objet de faire renouveler.les traités conclus entre Sigismond 1er et Soliman, Zbara*wski déploya une magnificence telle que, pendant fortîongtemps, lorsque les Turcs parlaient de quelque chose de grand, ils disaient : « Qu’est-ce que tout cela en comparaison de Zbarawskî ? • Après un long séjour à Constantinople, il parvint à conclure la paix, principal objet de sa mission, à obtenir la liberté des prisonnier polonais ; fut comblé de présents par le grand vizir Bassa-Hussein, retourna à Varsovie rendre compte k Sigismond III du succès de sa mission et mourut peu après. Le journal de cette ambassade, qui contient des faits curieux, a été publié dans le Choix de mémoires historiques de l’ancienne Pologne (Varsovie, 1822).

ZBAItAZ, ville de l’empired’Autriche, dans la Galicie, cercle et k 26 kilom. N.-E. de Tainopol, sur l’Ikwa ; 5,800 hab. dont 2,000 juifs. Gymnase. Élève de porcs et de bestiaux.

ZBIGNIEW l«, duc de Bohême, mort en 915. Il succéda eu 910 à son père Borziwoy, parvint, l’année suivante, à éloigner de ses frontières une invasion de Hongrois, et profita des fâcheuses circonstances dans lesquelles se trouvait l’empereur Conrad pour refuser le tribut que ses prédécesseurs payaient à l’empire. C’était un prince très-pieux qui, à l’exemple de son père, propagea le christianisme. Il multiplia les églises et fit construire à Rome, pour les pèlerins bohémiens, un hôpital que Charles IV fit réparer en 1357.

ZBIGNIEW II, duc de Bohême, mort en 1061. Après la mort de son père, Brzetislas Ier, à qui il succéda en 1055, il chassa les Allemands de ses États, siuis en excepter sa mère, Judith, fille de l’empereur Othon III, enleva à ses frères, Wratislas, Conrad et Oihon, la Moravie, qui leur avait été donnée en apanage, rendit toutefois, dans la crainte d’une guerre, le comté d’Alrautz à Wratislas, qui s’était réfugié en Hongrie et y avait épousé la sœur du roi de ce pays, et mourut sans laisser d’enfants.

ZBIGNIEW, duc de Masovie, mort vers 1116. Il était fils naturel du roi de Pologne, Wladislas Hermaun, qui le fit élever dans un couvent en Saxe. Ayant quitté ce pays, il fomenta deux révoltes, et son faible père, loin de le châtier, consentit à lui donner le duché de Masovie, formant environ un tiers de ses États. Après la mort de Wladislas (1102), Zbigniew accourut à Polsck, y fit main basse sur les trésors laissés par le roi, et ce ne fut que moyennant la cession de la Masovie à titre de fief, qu’il consentit à en rendre la moitié à Boleslas, l’héritier légitime. Il continua snus le nouveau roi à fomenter des révoltes, s’allia avec les Bohémiens et les Poméraniens contre la Pologne, obtint une première fois son pardon de Boleslas, fut fait prisonnier dans une nouvelle révolte et exilé, bien que l’armée polonaise demandât sa mort, erra plusieurs années dans les pays étraugers, obtint encore une fois sa grâce et disparut enfin vers 1116. Ce prince méprisable et devenu odieux à ses compatriotes fut, selon les uns, mis à mort par ordre de son frère Boleslas pour s’être jeté dans de nouvelles intrigues ; selon d’autres, il eut les yeux crevés et mourut peu après en prison.

ZBIGNIEW, chancelier de Pologne, qui vivait au xive siècle. D’abord prévôt de la cathédrale de Cracovie, il devint ensuite chancelier de Casimir le Grand, qui lui accorda toute sa confiance. Un congrès ayant été réuni, en 1355, à Trenezyn pour y régler, sous l’abitrage do Charles-Robert, roi de Hongrie, ia prétention de Jean, roi da Bohême, sur la couronne de Pologne, Casimir le Grand envoya pour le représenter à celte assemblée Zbigniew, qui consentit à abandonner, au nom de son maître, au roi de Bohême la Silésie et une partie de la Masovie, pendant que, de son côté, ce prince renonçait à toute prétention sur la Pologne. Pendant son séjour à Trenezyn, le chancelier fut comblé de présents par le roi de Hongrie, qui désirait ardemment voir le trône de Pologue passer à son fils aîné à la mort de Casimir le Grand, son beau-frère, lequel n’avait pas d’héritier.mâle. De retour en Pologne, Zbigniew, gagné à cette cause, agit en ce sens près du roi et le fit entrer dans les idées duiroi de Hongrie. Une diète ayant été convoquée à Cracovie en 1339, le chancelier parvint à faire élire par cette assemblée le prince Louis de Bohême pour successeur de Casimir. Cette résolution ne fut point agréable à ia nation polonaise, et les historiens du temps ont traité avec une grande sévérité Zbigniew pour la grande

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part qu’il prit à l’élection d’un prince étranger.

ZBIGNIEW O’OLESCIINICZ, cardinal et prélat polonais, de la même famille que le précédent, mort à Sandomir en 1455. Lors de la bataille de Grùnswald, en 1410, il sauva la vie au roi Wladislas Jagellon, qui voulut le revêtir de ses propres armes ; mais le jeune homme, qui voulait entrer dans les ordres, refusa cet honneur et jouit, à partir de ce moment, de la plus grande faveur auprès du roi. Après avoir rempli, en 1420 et 1421, deux missions diplomatiques auprès de l’empereur Sigismond, il fut appelé au siège épiscopal de Cracovie (1422) et entra au sénat. En 1439, il suivit Jagellon à l’assemblée do Lucko, décidace souverain à se prononcer contre le couronnement de Witold, comme roi de Lithuanie, fut envoyé à.plusieurs reprises vers ce dernier prince, qui menaçait de faire la guerre k la Pologne, se rendit, comme ambassadeur à, Bâle, en,1433, .retourna à Cracovie dès qu’il apprit la mort de Jagellon et contribua à l’élection du jeune Wladislas Jagellon. En 1445, Zbigniew fut nommé cardinal par le pape Nicolas V et obtint h ce titre, en 1449, la présidence de la diète. Pendant le règne de Casimir, qui habitait le plus souvent la Lithuanie, l’évêque de Cracovie remplit en son absence les fonctions de vice-roi de Pologne et de président du. conseil royal. On trouve dans l’histoire de Duglagsz les sévères remontrances que Zbigniew adressait en plein sénat à Jagellon et aux deux rois ses successeurs.

ZBOROWSKI (Samuel), magnat polonais, décapité en 1584. Lors des fêtes qui eurent lieu à Cracovie, en 1574, à l’occasion du couronnement de Henri, duc d’Anjou, il assomma un autre magnat, André Wapowski, fut banni k perpétuité du royaume, sans que cette sentence portât avec elle infamie, et se retira en Trunsylvanie. À l’avènement d’Étienne Bathori comme roi de Pologne, Zborowski demanda l’autorisation de revenir dans sa patrie, mais sa demande fut re^ poussée. Il entra alors à muin armée dans le palatinat de Cracovie, avec l’intention de s’emparer de la personne du chancelier Zamoyski afin de pouvoir, grâce à cet otage, dicter les conditions de son retour ; mais le chancelier, averti de ses projets, les déjoua en faisant lui-même prisonnier Zborowski, qui fut conduit dans la prison de Cracovie. Bathori donna alors l’ordre défaire exécuter la sentence qui frappait de la peine capitale le meurtrier de Wapowski, dans le cas OÙ il remettrait les pieds en Poiogne, et le lendemain Samuel Zborowski fut décapité.

ZBOHOWSK1 (Christophe), magnat pololonais, frère du précédent, mort dans l’exil vers la fi» du xvie siècle. Il so retira à Vienne lorsque sou frère eut été condamné à l’exil (1574), et fit d’inutiles efforts dix ans plus tard pour empêcher l’empereur de reconnaître Étienne Bathori comme roi de Pologne. Une diète générale ayant été convoquée en 1585 pour prononcer sur les délits dont il s’était rendu, coupable, Zborowski refusa de se laisser juger par le sénat, se retira avec une troupe «ombreuse en Moravie, puisa Vienne, etfut pendant ce temps déclaré infâme, déchu de tout honneur comme ayant conspiré contre les jours du roi et entretenu des relations criminelles avec le czar de Moscovie. Bathori réclama l’extradition do Christophe près de l’empereur Rodolphe, qui se contenta d’ordonner à ce dernier de sortir de ses États. Zborowski retourna en Moravie, où il apprit la mort de Bathori. Sans attendre sa réhabilitation, il rentra en Pologne à maki armée, alla prendre part il la diète convoquée, le 30 juin 1587, pour élire un nouveau roi et vint augmenter les forces du parti qui voulait placer sur le trône l’archiduc Maximilien. Zauioyski étant parvenu à faire élire Sigismond III, les deux, partis opposés faillirent en venir aux mains. Bientôt après l’archiduc Maximilien fut battu et fait prisonnier ; Zborowski dut quitter encore une fois la Pologne, etil termina sa vie dans l’exil.

ZBYLITOWSKl (Pierre), littérateur et poète polonais, né dans le palatinat de Lublin en 1634, mort à Varsovie en 1757. Après avoir terminé sos études à l’université de Varsovie, il devint un des chambellans de Stanislas-Auguste. Doué d’un esprit fin, humoristique, pprté vers la satire, plein d’une verve mordante qui jaillissait en traits acérés, il se fit denombieux ennemis à la cour et ne tarda point à tomber en disgrâce. Zbylitowski quitta alors ia Pologne, visita successivement l’Atir gleterre, l’Italie, la France, les Antilles, Y Amérique du Nord, et finitparrevenir danssa patrie, où il termina ses jours. Comme poète, il futle disciple de l’école française et, presque avec autantd’esprili que Voltaire, il sut manier le sarcasme etl’ironie. Ses vers sont écrits dans une langue pure, nerveuse, élégante, pleine de coloris, et ces* mêmas qualités se retouvent dans ses ouvrage» en prose, où il se montre a la fois observateur sagace et critiquo profond, surtout lorsqu’il étudie les mœurs de son temps. Noua citerons de lui : Recueil de satires (1723, in-4o) ; Porydia, poème (Varsovie, 1734, in-4o} ; Mpigrammes (Varsovie, 1735, in-4o) ; Esquisses de mœurs et tableaux littéraires (Varsovie, 1736) ; Études sur les œuvre* de