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dro le bruit de sa mort ; Lettres turques (Leipzig, 1777, S vol. in-8o) ; Épîtres et chansonnettes amoureuses d’un Oriental (1779, in-g») ; Y Horoscope politique de la Poloque, de la Prusse, de l’Angleterre (Porto-Vecchio, 1779) ; le Grand Castrioto d’Albanie, histoire (Paris, 1779, in-8<>) ; la Poésie et la philosophie d’un Turc à huit queues, à trois plumes de héron, etc. (1775, in-8o), livre dans lequel on trouve des pensées philosophiques très-hardies et beaucoup d’imagination ; Fragment d’un chapitre du Diable boiteux envoyé de l’autre monde par Le Sage (1782) ; l’Aleoran des princes destinés au trône (Saint-Pétersbourg, 1782) ; le Fameux Pierre III, empereur de Russie, qui parut dans le duché de Monténégro (1784).

ZANOBI (Sostegno dé), poëte italien, né à Florence. Il vivait au xivo siècle. On ne sait rien de certain sur son existence. Il s’est fait connaître par un poSme épique en quarante chants qui parut d’abord sous le titre de Questa si e la Spagna historiata, puis sous celui de Libro chiamato la Spagna quai traita U gran fatti (Venise, U88 ; Milan, 1512-1519, in-8o), et qui a été souvent réimprimé. Le sujet de ce poëme, tiré en grande partie de la prétendue chronique de 1 archevêque Turpin, est la dernière expédition de Charlemagne en Espagne, la défaite de Roncevanx et la vengeance que tire l’empereur de la mort de Roland et de la trahison de Ganelon. « Zanobi, dit Parisot, n’est point pour son temps un poète méprisable. Dénué de goût, il ft parfois de l’imagination, et sa versification, inférieure a celle de Dante, ne manque ni de facilité ni d’une espèce d’harmonie. Plusieurs morceaux présentent des traits de force et captivent le lecteur. Tel est, entre autres, le chant où est raconté le désastre de Roncevaux. Peu de descriptions sont plus animées, plus vraies et plus énergiques que celle de ces 22,000 hommes enfermés dans les défilés des Pyrénées et attaqués subitement par trois armées de 100,000 hommes. Ce passage est digne d’Ossian et d’Homère. » Ajoutons que ce poëme abonde en invraisemblances et que le merveilleux en est puéril.

ZAISOBl DA STBATA, littérateur italien, né à Sirata, près de Florence, en 1312, mort à Avignon en 1861. Il fit ses études sous la direction de son père, Giovanni de MnzzuoK, professa la grammaire et les belles-lettres à Florence, puis, grâce à la protection de Pétrarque, devint secrétaire du roi de Naples. Là, il acquit la faveur du grand sénéchal Acciajuoli, qui l’admit dans son intimité, remmena en 1355 à Pise, où se trouvait l’empereur Charles IV, et lui fit donner la couronne poétique. Cet honneur, que rien ne justifiait, fut vivement critiqué par les beaux esprits de l’Itiilie, notamment par Pétrarque. Après son retour à Naples, 2anobi fut envoyé en qualité de secrétaire apostolique à Avignon (1359), où il mourut deux ans plus tard de la peste. La plupart de ses écrits sont perdus. Nous citerons de lui : Imorali di san Gregorio volgarizsati (Florence, 1486, 2 vol. in-fol.), traduction fort estimée au point de vue du style, et Registrum liiterarum apostolicarum Innocenta VI, inséré dans le The' saurus anecdotorum de Martène.

ZANOE s. m. (za-no-é). Ornith. Espèce de corbeau du Mexique.

ZANOJA (Joseph), littérateur italien, né en 1752, mort en 1817. Il entra dans les ordres, acquit beaucoup de réputation comme prédicateur par le style, la méthode et l’onction de ses sermons et devint chanoine de là basilique Ambrosienne, à Milan. En même

temps, il cultiva la poésie, attaqua avec vigueur dans ses vers les vices et les ridicules de son temps et composa des comédies. À ses talents oratoires et poétiques, Zanoja joignit ceux d’un habile architecte. Il donna, en 1785, les dessins de la chapelle du Crucifix dans l’église de l’Oméga, puis ceux de l’église paroissiale de Catagno, du sépulcre tétrartique de l’église de Maggiora, à Novarese. Ce fut également sur ses dessins que furent ornés le palais des Borroméo, 1 église d’Arona, l’auberge de la Belle Vénitienne, etc. En 1806, il fut nommé architecte du dôméde Milan et justifia pleinement ce choix par le zèle qu’il mit à poursuivre les travaux d’achèvement de cet édifice. Enfin, il encouragea de tout son pouvoir le goût des arts et contribua à la prospérité de 1 institut de Breva, d’où sont sortis un grand nombre d’artistes distingués. Outre des oraisons funèbres, on a de lui : Sermons sur les dispositions pieuses dans les testaments ; Sur la castration (Milan, l&Q9) ;a.Rosalinde, l’Heureuse équivoque ou les Mariages raisonnables, les Ravissements, comédies ; des Discours prononcés à l’Académie des beaux-arts de Milan (1806-1S17) ; des projets d’architecture, etc. Enfin, on lui ultribue un Traité des cinq ordres d’archileclure, avec tables.

ZANOLINI (Antoine), célèbre orientaliste italien, né à Padoue en 1693, mort en 1768, De bonne heure, il se fit remarquer par sa vive intelligence, son heureuse mémoire et ion désir do s’instruire. Zanolini étudia les langues orientales, la philosophie, la jurisprudence, prit le graûc lie docteur en droit civil et fil droit canon, puis s’adonna à l’enseignement du syriaque et de l’hébreu dans

i>a ville natale jusqu’en 1759, époque OÙ il prit su retraite. Ce savant modeste ne vivait

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qu’avec ses livres et était presque étranger aux usages de la société. Il aimait à causer aveu des enfants ou avec des gens du peuple et prenait plaisir à se mêler aux jeux de ses élèves. Zanolini a composé un assez grand nombre d’ouvrages très-estirnés, parmi lesquels nous citerons les suivants : Qusestiones e sacra Scriptura ex linguarum orientalium usu artm (Padoue, 1725, in-8o) ; Dissertationes ad sacram Scripturam spectantes (Padoue, 1729) ; Lexicon hebraicum (Padoue, 1732, in-4u), dictionnaire fort estimé ; Grammatica lingue syriacs (Padoue, 1742, in-8<>) ; Lexicon syriacum (Padoue, 1747, in-4o) ; Lexicon chaldaico-rabbinicum cum rabbinorum abbreviatis (Padoue, 1747, 2 vol. in-4o) ; Dissertationes ad sacram Scripturam spectantes de festis et sectis Judxorum (Venise, 1753, in-4o), etc. On lui doit aussi de nombreuses pièces de vers latins et italiens, publiées dans les Raccolla.

ZANONI (Jacques), botaniste italien, né à Montecehio (Lombardie) en 1615, mort à Bologne en 1822. Fils d’un pharmacien, il s’adonna dès son enfance à 1 étude des plantes, se rendit à l’âge de vingt ans à Bologne, où il reçut les leçons d’Ambrosini, devint, en 1642, gardien du jardin botanique de cette ville et succéda comme professeur de botanique à Ambrosini en 1657. Zanoni enrichit de plantes nouvelles le jardin botanique de Bologne, fonda dans cette ville une pharmacie, réunit de riches collections d’animaux, de plantes, de minéraux, perfectionna la méthode de dissection des plantes et s’occupa de donner la description des richesses qu’il avait amoncelées. On a de lui : Indice délie piauleportate nelï anno 1652 nel viaggio di Casliglione (Bologne, 1652, in-fol.) ; Descrisione di alcune plante nuove (Bologne, 1670, in-fol.) ; Bistoria botanica (Bologne, 1075, in-fol.). Citons encore de lui : Erbario miniato al naturale e ornato di [régi d’oro et Plantarum imagines quas frater Matthxus a S. Joseph extraxit ex libro Saladini in urbe Balsora.

ZANONI (Antoine), agronome italien, né à Udine en 1696, mort en 1770. Tout en se livrant au commerce, il s’occupa beaucoup

d’agriculture, propagea dans le Frioul la plantation des mûriers, l’élève des vers à soie, la culture de la vigne et devint membre des sociétés d’économie rurale de Florence, de Cupo-d’Istria et de Rovigo. Ou lui doit un certain nombre d’ouvrages estimés : Lettres 'sur l’influence de l’agriculture, des arts et du commerce sur le bonheur des États (Venise, 1763, 7 vol. in-8o) ; De la formation et de l’usage de ta tourbe et autres fossiles combustibles (Venise, 1767, in-4o) ; De la culture et de l’usage des patates et autres plantes comestibles (Venise, 1767, in-4o) ; De la marne et des autres fossiles pour engraisser les terres (Venise, 1768, in-4<>) : Essai d’histoire de la médecine vétérinaire (Venise, 1770, in-S°) ; De l’utilité morale, économique et politique des Académies d’agriculture, arts et commerce (Udine, 1771, in-8o), ouvrage posthume.

ZANONI (Athanase), comédien italien, né à Ferrare, mort en 1792. Il entra dans la troupe du fameux A. Sacchi, dont il épousa la sœur, et devint un remarquable acteur. Zanoni joignait beaucoup d’instruction à de rares qualités du cœur. On lui doit un Recueil de mots ingénieux et satiriques à l’usage des théâtres (Venise, 1787).

Zanoni, roman par E.-L. Bulwer (Londres, 1840). Ce roman sort du cadre ordinaire des histoires qu’imaginent les auteurs de fictions. Il est difficile de définir le but que l’écrivain anglais s’est proposé et plus malaisé encore de dégager la moralité de son œuvre, où la fantasmagorie se mêle à la réalité. Dans un prologue, aussi énigmatique que le livre même, le romancier semble promettre au lecteur de l’initier aux mystères de la confrérie des rose-croix, association de mystiques et d’illuminés, qu’il rattache aux templiers, aux platoniciens, aux thaumaturges, aux pythagoriciens, aux mages chaldéens, aux gymnosophistes de l’Inde. Le surnaturel et le merveilleux ont toujours hanté les imaginations faibles ou vives et sont devenus des instruments de supercherie entre des mains habiles. À l’époque où commence le récit, il y avait de par le monde un Cagliostro, possesseur de la pierre philosophale, un comte de Saint-Germain, prétendu contemporain des personnages de Plutarque, des

inesmèriens, des martinistes et autres visionnaires ou théosophistes qui ont perpétué le règne des sciences occultes et des maladies mentales. Cazotte et sa prédiction célèbre, faite après coup par Laharpe, figurent au début de l’histoire (vers 1788). Zanoni, l’un des auditeurs de Cazotte, quitte bientôt Paris, où sa prescience singulière lui a fait sauver un vieillard thésauriseur, empoisonné par son fils adoptif, le rapin Jean Nicot. A Naples, où l’on retrouve cet homme étrange, il exerce sur tout le monde une sorte de ciomiiiiition prestigieuse ; le savoir, l’esprit, la générosité, une fortune présumée sans limites, une beauté mâle, d une expression saisissante, un renom d’alchimiste, une origine mystérieuse, le don de l’ubiquité, car on le voit partout présent, et en temps opportun, l’ont rendu un sujet d’admiration bienveillante, ou de crainte superstitieuse. Il y avait k Naples un soigneur Pisani, violoniste et

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compositeur. Musicien novateur, on repoussait ses œuvres ; virtuose, il était estimé. Son instrument était pour lui un ami, un confident, un être doué de la parole et du sentiment ; son opéra inédit et incompris, la Sirène, l’enfant chéri de ses longues veilles, était condamné par les préjugés des dilettanti à ne jamais obtenir une audition. Cependant un cardinal, zélé protecteur des

beaux-arts, a favorisé les débuts au théâtre de la fille de Pisani. Jeune, belle et naïve, ignorante même, Viola n’a consenti qu’avec peine à devenir cantatrice ; elle a obtenu en tout bien et tout honneur qu’elle débuterait dans la Sirène. Timide dans le premier acte, gâté par les bizarreries de l’imagination paternelle, elle a recouvré toutes ses facultés d’artiste sous les regards approbateurs d’un étranger. Zanoni est cet inconnu. Après la mort de son père, enseveli dans son triomphe, Viola a revu sur le seuil de sa demeure l’étranger. Reconnaissante, l’orpheline aime à son insu l’unique ami qui lui reste. Zanoni lui a voué une tendresse fraternelle, destinée k se traduire bientôt en un profond amour. Mais il ne pourrait donner à Viola le bonheur ; sacrifiant le sien propre, il engage la jeune fille à épouser un jeune Anglais, peintre amateur, son rival. En même temps, il la défend au péril de sa vie, contre les entreprises d’un prince napolitain, peu scrupuleux quand il s’agit de poison ou de poignard. Le peintre anglais, fortement épris de la cantatrice, hésite à donner son nom à une femme de théâtre. Zanoni lui fait honte de sa pusillanimité ; il lui accorde un court délai pour se décider. Mais le dévouement de l’étranger, la noblesse de ses sentiments, la générosité de sa conduite, le mystère, en partie pénétré, qui couvre sa vie privée, sa naissance, sa doctrine, sa mission et même sa nature réelle, amènent le jeune homme à reconnaître dans le sphinx de Naples une créature extraordinaire, un esprit merveilleux, une force océulte. U demande l’initiation, et, apprenant que toute passion terrestre s’oppose à l’accès de la science suprême, il renonce à son amour pour Viola. Zanoni lui confie quelques secrets préparatoires, l’admission du néophite étant réservée à un aune dépositaire de l’antique sagesse. Quant k lui, il succombe... ; il donnera le bonheur terrestre à l’enfant qui ne peut vivre sans lui. Déchu de son rang et de sa mission, il reprend sa condition mortelle ; il rentre dans la destinée humaine ; il perd tout pouvoir surnaturel, mais sans être privé des connaissances supérieures acquises par lui dans une existence de plusieurs siècles. Zanoni épouse Viola. Le peintre anglais, soumis à diverses épreuves par Mejnour, le vieillard contemporain de Pythagore, disciple de Platon et chef actuel de la confrérie des rose-croix, réduite à deux membres, Mejnour et Zanoni, l’Anglais succombe par la faute d’une jeune et belle fille de la montagne, furie énamourée qui le poursuivra partout. Le récit ne s’arrête pas à ce dénoùment ; les incidents, les épisodes se succèdent ; les visions, les évocations se superposent aux faits du monde

réel. Tous les personnages se retrouvent à Paris, en pleine Révolution ; ils coudoient les grands acteurs de l’époque ; ils sont succès» sivement entraînés dans les dernières péripéties de ce drame. La prédiction de Cazotte s’accomplit, et le mot de Vergniaud est devenu une vérité. La journée de thermidor va prononcer ! Zanoni, destitué de tout pouvoir occulte, mais maître encore des fortes qualités intellectuelles et morales que le culte de l’idéal a développées en lui, Zanoni entrave les manœuvres dirigées contre les siens par certains agents terroristes ; il aide à la chute de Robespierre et, au moyen d’un diamant donné au geôlier de la Conciergerie, il se substitue à Viola, promise à l’echafaud, et rentre par cette immolation volontaire dans ses prérogatives d’esprit supérieur.

L’auteur semble avoir voulu opposer la philosophie platonicienne à la philosophie révolutionnaire, l’idéal au relatif et enseigner que le progrès social n’est rien, s’il n’a pas pour antécédent et pour garantie le progrès inoral de l’individu. Mais le symbolisme est obscurci dans son récit par le mysticisme et l’illuminisine. Tant qu’il reste sur le terrain solide de la réalité, il intéresse ; par malheur, il a dépensé beaucoup de talent et d’érudition k vouloir animer des chimères.

ZANONIE s. f. (za-no-nt — de Zanoni, botan. ital.). Bot, Genre de plantes grimpantes, de la famille des nandhirobées, comprenant dix espèces, qui croissent dans l’Inde, y Syn. de campéluï ;, genre de commêlynées.

ZANOtTl (Jean-Pierre), peintre et poète, né à Paris, d’une famille polonaise-, en 1674, mort à Bologne en 1767. Amené fort jeune à Bologne, il suivit les leçons de Pasmelli et orna les principales villes d’Italie de tableaux estimés pour la sagesse de la composition ec les qualités solides du coloris. Après la mort de Pa^inelli, dont il avait épousé la nièce (1695), il visita l’Allemagne, la France et l’Italie, puis se flxa à Bologne, où il devint secrétaire de l’Académie Clémentine et partagea son temps entre la peinture et la culture des lettres. Zanoni jouissaitd’une grande réputation, surtout à Bologne, et s’était fait estimer de tous par sa vie privée. Parmi ses tableaux, on cite : Sainte Catherine de JViyri, au Corpui-Doniini de Bologne ; l’Incrédulité

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de saint Thomas, k Saint-Martin ; la Résurrection des morts, a la cathédrale ; une Ambassade des habitants de la Romagne aum Bolonais, au Palais public ; une Madone entourée d’anges, à Modène. Comme écrivain, on lui doit : Vila di Pasinelli (Bologne, 1703) ; Didone, tragédie (Bologne, 1718) ; Storia detl' Accademia Clémentina (Bologne, 1739, 2 vol. in-4"), ouvrage très-estimé ; Poésie (Bologne, 1741-1745, 3 vol. in-8o) ; Vita di Eust. Manfredi (Bologne, 1745, in-4o) ; Awertimenti per l’incamminamento di un giovane alla pittura (Bologne, 1756, iu-S°) ; Descrizione délie pitture di Pellegrino Tibaldi e Niccolo Abati (Venise, 1756, m-fol.), etc.

ZANOTTI (Hercule-Marie), littérateur et préd.iuateur italien, frère du précédent, né a, Paris en 1684, mort en 1763. Lorsqu’il eut achevé ses études à Bologne, il entra dans les ordres, devint docteur eu théologie (1714), chanoine de Saint-Pétrone, k Bologne, et se distingua par son talent pour la prédication. Outre des poésies, insérées dans divers recueils et des ouvrages manuscrits, nous citerons de lui : Storia di san Brunone (Bologne, 1741, in-4o) ; Storia di san Procolo (Bologne, 1742) ; Vita del B. Niccolo Albergati (Bologne, 1757), etc.

ZANOTTI (Eustache), astronome italien, neveu du précédent, fiis du peintre et poète Jean-Pierre Zauotti, né Bologne en 1709, mort dans la même ville en 17S2. Il reçut les premières leçons de mathématiques de son oncle François-Marie et étudia ensuite l’astronomie avec Manfredi. Ses progrès furent

tels, qu’il fut choisi à vingt ans pour suppléer ce dernier dans sa chaire (1729). Dix ans plus tard, il venait d’être appelé à professer la mécanique au collège de sa ville natale, lorsque le sénat le choisit pour succéder à Manfredi dans sa chaire d’astronomie. Zanotti vérifia les observations que Lacaille avait faites au Cap de Bonne-Espérance pour déterminer la parallaxe de la lune. Les Académies de Berlin, de Londres, de Cassel l’admirent au nombre de leurs membres correspondants, et il devint, en 1777, président de l’Académie de Bologne. On a de lui : Ephemerides motuum coslestium ex anno 1751 ad annum 1786 ; Trattato teorico-prattico di prospettiva (1766) ; La meridiona del tempio di ■ San-Petrono rinuovata (1779) et des mémoires dans le recueil de l’Académie de Bologne, Fabroni a publié son éloge dans les Mémoires de la Société de Vérone. Ce fut lui qui restaura en 1779 la méridienne de San-Petrono que Cassani avait fait établir dans sa jeunesse et qui avait besoin d’une réparation, une des barres de fer qui soutenait l’extrémité du gnomon s’étant infléchie. Un tremblement de terre lui fit subir depuis une nouvelle variation. Ces appareils commençaient, au reste, déjà à être abandonnés partout.

ZANOTTI (François-Marie), philosophe et littérateur italien, né àBologneen 1692, mort en 1777. Il étudia la philosophie et les mathématiques dans sa ville natale, futreçu docteur en 1716 et, dès 1718, y fut appelé à une chaire de philosophie. Il devint, en outre, dans la suite, bibliothécaire (1720), secrétaire (1723) et président (1766) de l’institut des sciences de la même ville. Pendant un voyage qu’il fit à Rome en 1750, le pape Benoit XIV l’accueillit de la manière la plus flatteuse et Je chargea de prononcer un discours à l’occasion de la distribution des prix académiques au Capitole. Zanotti, que les Académies de Londres, de Berlin et de Montpellier comptaient au nombre de leurs membres, était fort instruit, particulièrement en philosophie et "en mathématiques. Le premier en Italie il substitua aux traditions surannées de l’école le libre examen, aux doctrines d’Aristote celles de Descartes, qu’il abandonna bientôt pour celles de Newton dès que ces dernières lui furent connues. Écrivain remarquable, sachant cacher l’aridité des calculs sous l’agrément d’un style élégant et pur, vulgarisateur habile, à contribua beaucoup à répandre les nouvelles doctrines de l’attraction, de la lumière, des couleurs et, en général, le goût des sciences, ce qui fit dire de lui qu’il fut pour l’Italie ce que Fontenelle était pour la France. On a de lui : Poésie volgari e latine (Florence, 1734) ; Délia forza attraiiva délie idée (Bologne, 1747) ; Tre orazioni sopra la pittura, ta scultura et l’architectura (Bologne, 1750) ; Délia forza dei corpi chiamano vivo (Bologne, 1752) ; Filosofia morale (Bologne, 1750) ; Deviribus centralibus (Bologne, 1764) ; Dell’ arle poetica (Bologne 1768). Il avait, en outre, écrit dans les Commentaires de l’Académie une histoire de cette institution et une analyse de tous les travaux de mathématiques et de physique qui lui avaient été soumis. Le recueil de la même Académie renferme de lui un grand nombre de mémoires sur la géométrie, sur l’analyse, sur la physique et sur la musique. Tous ses écrits se distinguent par la richesse des pensées et par la pureté du style. Les Œuvres complètes de Zauotti furent publiées après sa mort par L. Palcani (Bologne, 1779etann. suiv.,9"voi. in-4«). Il a paru plus tard sous ce titre, Opère scelle (Milan, 1818, 2 vol. in-8"), un choix de celles qui sont écrites en italien.

ZANTE, anciennement Zacynthe, une des

îles Ioniennes, à 12 kilom. S.-E. de Céphalonie, à 20 kiloin. O. des côtes de la Aloree, par 37«47’17"de latit. N. et 18» 34’ 27" da