Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 4, Vl-Zz.djvu/321

Cette page n’a pas encore été corrigée

ZàNÔ

haute cour, s’adressant U un accusé, l’appeler non pas • Bonaparte, ■ mais le saluer du titre de prince ? • Depuis le procès de Blois, M. Zungiacomi n’a plus attiré sur lui l’attention publique,

ZANGOMERO, ville ou plutôt centre de tralie de l’Afrique australe, près de la côte de Zanguebar, dans le petit État d’Usagaru, à l’extrémité occidentale du bas pays ou pays de la côte, par 7° 30’ de latit. S. et 35» de longit. E. Centre du commerce entre les caravanes de la côte et celles de l’intérieur. Ce lieu a été visité par l’Anglais Burton en 1858.

ZANGOEBAR (côte de), c’est-à-diré pays des Zangs, vaste contrée de l’Afrique orientale, le long de la côte de la mer des Indes, comprise entre 6° de latit. N. et il» de latit. S., depuis la côte d’Ajan au N. jusqu’au cap Delgado au S. Cette côte présente peu de baies importantes, si l’on en excepte celle qui est sous le 6« parallèle méridional, vis-àvis de 111e de Zanzibar ; cette île, et celles de Peinba, Monba, Méfia et Quiioa, sont les plus importantes qui bordent la côte de Zanguebar. Les Européens connaissent bien les bords de la mer, et les Arabes fréquentent ces parages de temps Immémorial ; ils y étaient déjà établis depuis une époque inconnue il y a dix-huit cents ans, lorsque les marins grecs, qui faisaient chaque année le voyage de la mer Rouge à la cote occidentale de l’Inde, abordèrent pour la première l’ois cette côte, où ils avaient été poussés par les vents. Durant de longs siècles, l’intérieur des terres resta inconnu ; dans ces dernières années, il a été exploré par plusieurs voyageurs, notamment par l’Anglais Burton, dont nous résumerons en quelques lignes les indications. En partant de la côte, on s’avance dans un pays plat ou légèrement ondulé, sans pente sensible ni grands accidents de terrain, entremêlé de savanes, de terrains boisés et de vallées herbeuses, où les eaux débordées au temps des pluies laissent après elles, quand vient la saison sèche, une multitude de lagunes, de terrains vaseux et de marécages couverts d’énormes roseaux, demeure infecte de myriades de reptiles et d’insectes qui sont le fléau de ces terrains bas. C’est un pays de lièvres endémiques. Cette étendue de terrain plat, de formation alluviale, constitue la zone maritime ; sa largeur, entre la côte et la première ligne de hauteurs, est d’environ 200 kilom. Les principales rivières qui l’arrosent sont : le Quillimanoy, le Loffih, la Monbaza, la Brava et le Pangani. On y récolte du riz, de l’indigo, de la gomme, des patates, des banunes, mais peu de fruits. Les forêts abondent en caféiers, en tamarins, et servent de retraite à un grand nombre de léopards, d’éléphants, de zèbres et de girafes. Les crocodiles et.les hippopotames sont communs dans les cours d’eau ; parmi les animaux domestiques, nous citerons les chevaux, les chameaux, les moutons, dont les queues énormes pèsent jusqu’à J5 kilogrammes, et les bœufs employés comme bétes de somme. Trois populations s’y succèdent : les Saouahllis (mot qui signifie littoraux), les Ouazarumos et lesOuukhoutous. Les premiers sont une race de métis, issus de nègres et de sang caucusien ; ils sont d’une conformation supérieure aux uègres purs ; au moral, le contact de la demi-civilisation arabe leur aapporté, le climat aidant, plus de vices que d’améliorations. Fourbes, menteurs, déliants à l’excès, indolents, sensuels, profondément ignorants et superstitieux, ils offrent le triste spécimen d’une race dont nulle éducation morale n’a développé les qualités natives. Les deux autres populations qu’on reucontre sur la zone maritime de cette contrée sont de race nègre à peu près pure et présentent tous les caractères distinctifs, de cette race inférieure.

A 200 kilom. de la côte commence une région d’un caractère tout nouveau. Le pays s’élève sensiblement, et bientôt les voyageurs ont à gravir des pentes rapides coupées de ravins et de défiles. On est arrivé aux montagnes qui marquent l’extrémité do la zone maritime et forment l’entrée du haut pays. Ces montagnes, qui, vues des plaines inférieures, se présentent comme une longue

chaîne prolongée du S. au N. et qu’on retrouve a des distances variables de la côte, dans presque toute l’étendue de l’Afrique australe, ne sont, à vrai dire, que l’escarpement-oriental du plateau intérieur ; seulement, sur une largeur de près de îâû kilom., cette extrémité du plateau est surmontée de pics et sillonnée de vallées qui en font une véritable régiou alpestro, région bien arrosée de nombreux cours d’eau, et qui, par ses conditions climatologiques infiniment plus tempérées et plus salubres que la zone littorale, peut devenir un jour une des plus riches contrées de l’Afrique. Le climat de la côte est tout a fait celui de l’Afrique tropicale, c’est-à-dire d’une chaleur insupportable et, en outre, extrêmement malsain, à cause des miasmes exhalés par les marais et par les cours d’eau. Sur tes plateaux de l’intérieur, au contraire, et à mesure que le sol s’élève, le climat devient plus froid et, par conséquent, plus sain. On n’y connaît que deux saisons, celle des sécheresses et celle des pluies, l’une et l’autre placées sous l’influence des vents périodiques ou moussons. Celle du N.-E., qui traverse l’océan Indien XV.

2ANÛ

et souffle pendant les mois d’hiver, amène la pluie. La mousson du S.-E., qui traverse les arides plateaux de l’intérieur de l’Afrique, produit la saison des sécheresses, laquelle répond à nos mois d’été. La partie du S. qui n’est pas sablonneuse est d’une très-grande fertilité. Les forêts tropicales donnent en abondance les produits ordinaires de l’Afrique, entre autres l’encens, la myrrhe, l’ambre et le bois d’ébène. Les lies voisines de la côte sont également d’une grande fécondité. La canne à sucre y donne des produits surabondants.

A ia h’n du xve siècle, les Portugais et aussi d’autres navigateurs étrangers reconnurent ou découvrirent les côtes orientales de l’Afrique. Ils y fondèrent des factoreries et des comptoirs ; mais ils en furent chassés par les Arabes à la fin du xvho siècle. Plus tard, les Anglais se montrèrent sur cette côte comme partout, et ils y fondèrent des établissements de commerce ; cependant, c’est

encore avec l’Arabie et l’Inde que les relations du Zanguebar ont le plus d’importance.

Au point de vue politique, la côte de Zanguebar est partagée en divers États dont les chefs prennent le titre de sultan ; ce sont : le Quiioa, ie Zanzibar, le Monbuza, le Mélinde, le Brava ou Béroua, le Magadoxo. Le sultan de Zanzibar possède sur la côte de Zanguebar Quiioa, les lies de Pemba et de Zanzibar, où, malgré tous les efforts de l’Angleterre, on fait encore aujourd’hui la traite des esclaves.

Zanguebar (VOYAGES DANS LK) du baron de

Decken (Gotha, 1865 et 1867). Compatriote de Barth, le baron de Decken voulut continuer l’exploration de l’Afrique orientale au sud de I équateur. Sa fortune lui permettait de mettre au service de ses projets toutes les ressources matérielles qui peuvent faciliter l’exécution d’un lointain voyage. Par trois fois, il a attaqué le continent africain sur un point où des découvertes importantes sont assurées à un explorateur persévérant. Au début de ses courageuses entreprises, il se proposait de vérifier les renseignements transmis par les missionnaires Kebumn» et Krupf, qui annonçaient l’existence de lacs situés non loin du mont Kenia et de mon. iagnes neigeuses dans la région du Zanguebar, au sud ou sous l’équateur. Ses deux premiers voyages au Kilimandjaro en 1S60 et 1862, avec les géologues Thornton et Kersten, confirmèrent, en effet, les rapports assez vagues transmis en Europe pur les missionnaires. Des montagnes couvertes de neige s’élevaient à ÏOû ou 300 milles de la côte, entre le 1er et le *e degré de latit. S. Situé à égale distance à peu près entre la côte du Zanguebar et le lac Kilimandjaro et un peu plus au nord, celui de Kenia a une très-grande importance au point de vue physique et au point de vue géographique. Abandonné de ses guides, M. de Decken n’avait pas reconnu la pente occidentale du massif, celle qui verse probablement ses eaux au Victoria-Nyanza. Il n’avait pu faire l’ascension du Kilimandjaro jusqu’au sommet ; il s’était arrêté à une hauteur de 13.000 pieds. La montagne a une hauteur de 0,500 mètres. Il fut témoin do deux chutes d’avalanches. De retour en Europe, il y fit construire deux petits steamers et embarqua un nombreux personnel pour tenter une troisième entreprise. En décembre 1864, il revenait à Zanzibar, avec le projet de contourner le Kenia et de redescendre par le versant occidental dans le bassin du Victoria-Nyanza de Speke ; au préalable, il lui fallait remonter au Kenia par une des rivières de la côte. Au commencement de 1865, M. de Decken fit une première tentative sur le Sabaki, rivière la plus rapprochée, puis une seconde sur l’Osi. Se portant beaucoup plus au nord jusqu’au Djob, dont l’embouchure s’ouvre presque sous l’équateur, il avait à traverser le territoire des Somâl, aussi grand que la France et presque inexploré. Les Somâl, peuple de même sang et de même langue que les Gallas, sont les Berbères de l’Afrique orientale ; ils n’ont rien du nègre. Ces peuplades sont barbares. À l’entrée du Djob, une barre dangereuse faillit arrêter les deux steamers, le Welf et le Passe-partout. L’expédition remonta le fleuve en juillet ; le 19 septembre, elle arriva à Berdérah ou Berdehr, résidence du sultan. Elle y reçut un accueil assez bienveillant, mais éprouva quelques difficultés pour obtenir des vivres. Le 25, en traversant des rapides, le Welf toucha ; on déposa à terre les effets et les munitions pour réparer le navire. M. de Decken retourna à Berdérah sur le Passe-partout. Le lieutenant Schick, laissé à ta garde du campement, vit bientôt les Somàl s’attrouper. Les indigènes, succombant à la tentation, attaquèrent le dépôt. Schick remit a fiot le grand bateau et traversa rapidement Berdérah dans la nuit du 1« au 2 octobre. Cette même nuit, M. de Decken était saisi, lié, tué à coups de lance. Le sultan, après avoir éludé ses demandes, avait mis secrètement l’embargo sur son navire. Pourquoi le lieutenant Schick ne s’était-il pas enqub. du sort de sou chef à Berdérah ? Le 6 octobre, le Welf arrivait à l’embouchure du Djob ; le navire ne pouvant franchir la barre, il l’abandonna. À peine était-il de retour à Zanzibar, sur une embarcation indigène, le 24, qu’un vapeur anglais chauffa et partit pour le Djob. Il ne put que constater

la désastreuse issue d’une expédition entreprise à si grands frais. En 1866, la famille de M. de Decken envoya deux anciens compagnons du baron, Kinzelbach et M. R. Brenner, à la côte du Zanguebar pour recueillir des informations plus précises et plus sûres sur la catastrophe. M. R. Brenner a publié l’historique des voyages de M. de Decken dans le recueil de Petermann (1867).

ZAN1 (Hercule), voyageur italien, né à Bologne, mort en 1674. Il parcourut une partie de l’Europe et suivit, en 1671, une ambassade polonaise qui se rendait à Moscou. De retour en Italie, il écrivit ses impressions sur la Russie, qui était encore plongée dans la plus profonde barbarie, et sa relation fut publiée par son frère sous le titre de lielazione e viaggio delta Moscooia (Bologne, 1690, in-12). Cet ouvrage, devenu très-rare, est recherché. — Un écrivain italien du même nom, Valère Zani, né à Bologne, mort en 1696, se lit connaître comme poète, s’occupa beaucoup d’histoire, écrivit un assez grand nombre d’ouvrages oubliés et fit paraître un recueil contenant des extraits de voyages faits au xviie siècle. Ce recueil est intitulé : Il genio vagante, bibliolheca curiosa di cento e piu retazioni de viaggi stranieri di nostri tempi (Paris, 1691-1693 ; 4 vol. in-12), avec cartes et figures.

ZANI BONI (le comte Antoine), littérateur italien, né à Bologne vers la fin du xviie siècle, mort eu 1767. Il s’adonna avec passion à la poésie et fonda en 1717 dans sa ville natale l’Académie dé Nascosti. Zaniboni a composé un nombre considérable de drammi per la musica et d’oratorios. On lui doit, en outre, des discours, des panégyriques, des serinons, des traductions à’Andromaque de Racine, de Hodogune de Corneille, d’Ésope à ta cour de Boursault, etc.

ZANICÂ, bourg du royaume d’Italie, province de Bergiime, district de Treviglio, mandement de Verdello-Maggiore ; 2,000 hab.

ZANNl s. m. (dzan-ni — corruption de

l’italien Giovanni, Jean, pour lequel on a dit Gianui, et dans le dialecte berga masque Zanni. Chamfort donne de ce mot une explication un peu différente : 1 L’Arlequin et le Scapiu sont appelés en Italie Zanni. Ou a beaucoup disputé sur i’étymologie de ce mot ; l’opinion la plus vraisemblable est qu’il vient de sannio, mot latin qui signifie un mime qui, de la bouche, du visage, des gestes, de la voix et des mouvements du corps, fait rire les spectateurs 1). Théâtre. Personnage bouffon de la comédie italienne. Il On écrit aussi zani.

ZANN1CHELLI (Jean-Jérôme), naturaliste italien, né à Modèae en 1662, mort en 1729. D’abord pharmacien à Venise, il acquit tout à coup une grande réputation par la publication d’un ouvrage intitulé : Promptuarium remedioruiA chymicorum (Venise, 1701, iti-8u), qui lui fit donner par le duc de Modèua un diplôme de docteur en médecine, en chimie et en chirurgie. Abandonnant ensuite la pharmacie, il s’adonna entièrement a l’étude des fossiles, en réunit, dans un voyage dans le Vicentiu et le Véronais (1710), une collection qu’il accrut considérablement par la suite, s’occupa également de botanique et fut nommé par le collège de santé médecin et physicien du gouvernement dans toute l’étendue des Etais vénitiens. Outre l’ouvrage précité, on u do lui : De ferro niais ejusque préparations (Venise, 1713, in-4o), sur une préparation de 1er désignée par le chimiste français Saint-Hilaire sous le nom de neige de fer ; De liiliogruphia duorum montium Véronensi ton (Venise, 1721) ; Opuscula botanica (Venise, 1730, iu-4") ; Storia dellepianti ehe nascono né contonii di Venezia (Venise, 1735, in-fol.).

ZANNICHELLIE s. f, (zann-ni-kèl-H — de Zamiic/telli, botan. vénitien). Bot. Genre de plantes, do la famille des naïadées, type de la tribu des zannichelliées, comprenant quatre espèces, qui croissent dans les eaux douces de l’Europe et de l’Amérique du Nord : La ZANNiciiiiLLiK des marais est une plante annuelle très-commune dans nos ruisseaux. (Th. de Berneaud.) Il Ou dit aussi zanicukllie.

— Encycl. Les zannichellies sont des plantes herbacées, à tiges faibles, rameuses, géniculées ; portant des feuilles longues, étroites, linéaires, solitaires ou géminées, engainantes à la base ; à âeurs axillaires et peu apparentas. Ce genre comprend un très-petit nombre d’espèces mal déterminées qui croissent submergées dans les eaux douces de l’Europe et de l’Amérique du Nord. La seule bien connue est la zannicheUie des marais. C’est une plante annuelle, très-commune dans nos ruisseaux, et dont le port rappelle un peu celui de la renoncule d’eau. Ses petites fleurs jaunes s’épanouissent en juillet. Elle n’a pas de propriétés bien marquées et ne peut être utilisée, là où elle est abondante, qu’à augmenter la masse des fumiers.

SANNICHELLIÉ, ÉE adj. (zann-ni-kèl-ÏL-é

— rad. zannicheUie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre zannichellie.

— s. f. pi. Tribu de la famille des naïadées, ayant pour type le genre zannichellie. /..UNNIM (Paul), médecin italien, né en 1781, mort en 1843. Lorsqu’il eut achevé ses études à Padoue, il y devint successivement urofesseur de clinique à l’hôpital dos incura 2ANN

1457

blés, anatomiste public et médecin directeur de l’hôpital. Pendant ses loisirs, il cultiva les lettres, ainsi que l’attestent plusieurs de ses écrits. Nous citerons de lui : Sur les anévrismes internes spontanés (1814) ; Rapport» académiques (1816) ; Sur te meilleur moyen de rappeler les asphyxiés par submersion à la vie (1831) : Description de l’île de Saint-Servole (1838) ; Biographie de François Aglietti (Padoue, 1836).

ZANNONl (Giovanni-Baptista), archéologue italien, né h Florence en 1774, mort en 1832. Après avoir étudié la théologie dans sa ville natale, il obtint un emploi a la bibliothèque des Magliabechi et se lia avec

Lanzi, qui lui inspira le goût des études archéologiques. Il se mit bientôt sur la même

ligne que son maître, auquel il succéda, en 1811, en qualité de-conservateur des antiques de la galerie des Offices à Florence. U fut en outre nommé, en 1817, secrétaire de l’Académie de la Cruscu. En archéologie, il marcha dans la même voie que Lanzi, dont il continua les études sur les Etrusques et sur leur langue. Comme fruit de ses travaux en ce genre, il faut citer ses ouvrages intitulés : DegliEtruschi (Florence, 1812) ; lUustrazione di due urne etrusclœ (Florence, 1826) ; Saggio di tingua etrusca (Florence, 1829). Il n’a publié aucun ouvrage d’une grande étendue ; mais on estime beaucoup, à cause de leur érudition et de leur autheuticité, ses documents pour la connaissance des monumentsde l’épigraphie et de la numismatique, qu’il a publiés sous différents titres, tels que ; Inscriptionum libri II (Florence, 1815-1822, 2 vol. in-8") ; Dei denarii consoiari et di famigtie romane (Florence, 1830), etc. En qualité de secrétaire de la Crusca, il écrivit l’histoire de cette Académie (Florence, 1818), ainsi que les panégyriques de plusieurs de ses membres, notamment de Lanzi (1824) et de E.-Quiriuio Yiseonii. Ses éditions du Tesoreito et du Favoletto de Brunetto Latini, maître de Dante (Florence, 1824), sont les premières qui soient exactes et publiées d’après les niauuscrits originaux. Il publia, en outre, avec A. Ramirez de Montalvo et autres, un grand ouvrage : la Heate galeria di Firenze (1810 et années suiv., 13 vol.), dans lequel il a écrit toute la partie archéologique. Enfin, il avait aussi composé Ses poésies d’un caractère assez mélancolique et fourni da nombreuses dissertations k plusieurs journaux et recueils archéologiques et littéraires.

ZANNOW1CH (Stephano), aventurier et écrivain albanais, né à Pasuovicio (Albanie) on 1751, mort en 1785. Son père vint s’établir vers 1760 à Venise, où il ouvrit un ma gasin de chaussures, s’enrichit en jouant dans les tripots et fut expulsé de la ville comme escroc. De retour en Albanie, il acheta la seigneurie de Pastrovicio et fit donner à ses deux fils, Primislas et Stefano, une brillanta éducation. Lorsque les deux frères eurent achevé leurs études à Padoue, ils se rendirent à Venise, d’où Primislas fut bientôt chassé pour les mêmes motifs qui avaient amené 1 expulsion de son père. Stefano suivit successivement son lrère à Florence, en France, en Angleterre et en Hollande, où ils firent partout des dupes ; toutefois, lus d’une existence aussi ignoble, il se sépara de Primislas en 1773 et résolut de vivre, non plus en escroc obscur, mais en aventurier du grand monde. S’étant rendu au Monténégro, il essaya sans succès de s’y faire passer pour le czar Pierre III, gagna ensuite la Pologne, où il so donna pour le prince d’Albanie Castriuto, descendant de Scanderbeg, prétendit qu’il avait dans son pays de nombreux partisans prêts à se soulever en sa faveur, obtint de seigneurs trop crédules des sommes considérables et parcourut ensuite l’Allemagne, où, grâce à cet argent, il put mener grand train. La variété do ses connaissances, les grâces de son esprit, le charme de ses manières, sa taille avantageuse le firent partout bien accueillir, et partout il fit de nouvelles dupes. Cet état de choses ne pouvait toujours durer. Arrêta à Vienne par la police on 1778, il fut relâché par ordre de l’empereur et jugea prudent de quitter l’Allemagne. Il prit alors la route d’Italie sous le nom de Wa*i«, arriva à Rome, y entra en relation avec lu belle duchesse de Kingston, qu’il sut charmer, et il était sur le point de l’épouser, lorsqu’elle apprit son vrai nom. Expulsé d’Italie, il poursuivit le cours do sa vie aventureuse, erra sous différents noms en Allemagne, dans les Pays-Bas, fit, entre autres dupes, le prince de Ligna, puis se retira dans un ermitage près de Huiisbomie. Là, ayant appris que la guerre allait éclater entre la Hollande et l’Autriche, il offrit aux états généraux comme princa d’Albanie un corps auxiliaire de 10,000 à 20,000 Monténégrins et emprunta aux banquiers d’Augsbourg 80,000 florins qu’il dissipa rapidement. Arrêté sur les plaintes da ses créanciers et reconnu pour le fils de l’ancien marchand da chaussures da Venise, Zannowich prévint le supplice qui l’attendait en s’ouvrant les veines avec un morceau de verre. Cet aventurier a écrit plusieurs ouvrages curieux et peu connus en France. Nous citerons les suivants ; Opère diverse (Milan, 1773) ; Opèrepostume (Dresde, 1775, in-8u), recueil de lettres, de poésies, de morceaux divers, auquel il donna la titre da posthume parce qu’il avait alors fait répan 183