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débris de ce corps, il arriva à Sedan dans la nuit du 30 août. Le 1er septembre au matin, le maréchal de Mac-Mahon ayant été blessé, le général Ducrot prit le commandement en chef de l’armée, changea les dispositions prises par le maréchal et ordonna une trouée sur Mézières. Informé de ce qui se passait, le général de Wimpffen produisit l’ordre qui le nommait commandant en chef et prit de nouvelles dispositions pour se faire jour sur Carignan. À l’article Sedan, nous avons longuement parlé du rôle que joua le général dans le terrible désastre qui suivit, qu’il ne put éviter et dont la responsabilité incombe tout entière à Napoléon III. Nous y renvoyons le lecteur. Rappelons que, invité par le général de Wimpffen, le 1er septembre, à deux heures, à venir se mettre au milieu des troupes pour forcer les lignes ennemies, le stupide empereur refusa, fit cesser le feu et arbora le drapeau blanc. Non-seulement le général vit refuser la démission qu’il offrait, mais encore il reçut l’ordre de signer une des capitulations les plus honteuses dont l’histoire fasse mention. Il suivit l’armée en Allemagne et fut interné à Stuttgard, d’où il adressa son rapport au ministre de la guerre. De retour en France après les préliminaires de paix, il demanda vainement d’être traduit devant un conseil de guerre pour exposer sa conduite à Sedan, réclama sa mise à la retraite et alla vivre à Alger en simple particulier. En avril 1872, il publia une protestation contre le rapport de la commission d’enquête relatif à la capitulation de Sedan. Vers la fin de 1874, M. Paul de Cassagnac ayant publié dans le Pays des articles diffamatoires et outrageants contre le général de Wimpffen, celui-ci poursuivit le journaliste bonapartiste devant le tribunal civil de la Seine, qui se déclara incompétent, puis devant le jury, qui acquitta le prévenu (15 février 1875). M. de Wimpffen a posé sa candidature à la Chambre des députés dans la première circonscription de Saint-Denis, lors de l’élection complémentaire d’avril 1876 ; mais, bien que professant des opinions républicaines et porté par plusieurs journaux républicains, il ne fut point élu. Outre des études sur des sujets militaires publiées dans le XIXe siècle, on lui doit : Sedan (1871, in-8°) et la Situation de la France et les réformes nécessaires (1873, in-8°), ouvrage remarquable, dans lequel il indiqua le programme de tout ce qui est indispensable pour que la France se relève de ses désastres, et qui se termine par ces lignes : « Je déclare que ma conviction profonde est que, aujourd’hui, la France ne peut s’assurer les réformes dont elle a besoin et éviter une prochaine révolution qu’en maintenant le gouvernement de la République. »


WIMPHELING (Jacques), célèbre théologien et philologue allemand, né a. Schlestadt en U49, mort en 1528. Son titre le plus glorieux est d’avoir été ua réformateur de l enseignement. Avant lui, une scolastique barbare présidait aux études de la jeunesse des t ;-.. versités. Wnnpheliiig, formé aux leçons du Dringenberg, qui avait timidement porté le» premiers coups à la routine, purgea les livres élémentaires des méthodes vicieuses inventées par des pédants et traça une route moins tortueuse à renseignement, qu’il ramena en même temps à des sources plus Ïmres. Dès l’âge de quatorze ans, époque à « quelle il devint orphelin, il étuilia la philosophie sous Geiler de Kaiserberg, puis il se perfectionna successhement aux universités de Bàle, d’Erfurt, de Heidelberg. Kn 1464, il obtint le grade de bachelier en droit canon ; en 1466, celui de bachelier es arts ; en 1471, celui de docteur es arts ; en 1483, celui de licencié en théologie. Son premier écrit fut un poème en l’honneur do l’Église de Spire ; mais ensuite ce fut à la théologie qu’il se ci.nsH.crtt exclusivement. Parmi ses premiers ouvrages religieux, nous citerons : Orotio quertitusa coutra.itwasores sacerdotum (1492) ; Jmmunitatis et libertatis ecclesiastiex, statusque sacerdotatis defensio ; De triplici candore Alarise (1493). Wimpheling dédia eusuite à Greseinund, instituteur à Mayence, son livre Elegantis majores, qui renie ! me des études remarquables sur la finesse du style latin ; huit éditions Successives témoignent du mérite de cette œuvre. En 1496 parut son Prmeeptor Germanicus, dans lequel il lance ses premiers traits contre les vices de l’enseignement scolastique et remet à jour la latinité si pure, si élégante des anciens auteurs latins, poètes, orateurs, historiens, philosofihes. En déterminant quelles doivent être es qualités d’un instituteur, il règle la nature, ta durée, la force des études, auxquelles il donne pour base indispensable la religion et les bonnes mœurs. En U97 parut le Libellas grummaticalis.

Malgré la répugnance de Wimpheling pour le bruit du monde et son attachement au sol natal, cédant a de vives et nombreuses sollicitations, il accepta la chaire de belles-lettres de l’académie de Heidelberg, et c’est là que, en 1500, il produisait son traité Adolescentia, où il développait *sous les plus séduisantes couleurs ses principes sur la réforme littéraire. L’ouvrage est dédié à l’un de ses élèves, le comte Wolffgang de Lc&wenstein. "Wimpheling ne garda que trois ans ce poste. Strasbourg était le but de ses aspirations. Témoin des succès de l’école de Schlestadt,

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il voulait doter Strasbourg d’institutions semblables. Avec le concours de Geiler, son ancien maître, devenu son ami, il lutta pendant plusieurs années contre la routine et les idées rétrogrades que soutenait le moine Thomas Murner, et il ne parvint à réaliser ses projets que grâce au savant Jacques Slurm, ancien élève de l’université de Fribourg. Alors parurent de nombreux ouvrages littéraires dus à sa plmno infatigable : le poemo de VAnnonciation, Stylpho, VAgotarchia, Germania ad remptiblicam Argentinensem. Ce dernier ouvrage, amèrement critiqué par- Murner, devint le point de départ d’une polémique où Wimpheling se départit quelquefois de la donceur ordinaire de son caractère. Dans son Epilome rerum Germanicarum, publié en 1402, il attaque avec virulence ce « mendiant bavard, » qui se glorifie de descendre 4es Gaulois. En 1505, il produit encore Rlielorica pro pueris, Libellas de integriiate. C’est dans ce LibeUus qu’il avança que saint Augustin n’avait jamais revêtu le troc, assertion qui souleva contre lui les religieux de Saint-Augustin ; le pape lui-même se mit du parti de ces derniers et somma Wimpheling de comparaître devant lui. Pour calmer l’orage, celui-ci écrivit YApologetica déclaratio in Libellnmde integritate. D un autre côté, sa santé, le poids des années ne lui permettaient pas de répondre à la sommation du souverain pontife, il s’en excusa humblement. De puissants amis parlèrent en sa faveur, et Wimpheling resta dans ses foyers, où il consacra ses dernières années à favoriser la marche naissante du gymnase de Strasbourg, créé sur le modèle des cours institués k Schlestadt.

WIMPIKA ou W1MPNA (Conrad), théologien allemand, né à Bucliheim (Franconie) en U60, mort en 1530. Il professa à Leipzig la rhétorique, la théologie et la philosophie avec un tel succès, que de tous les points de l’Allemagne on accourait à cette université pour l’écouter. En 1506, Georges, électeur de Brandebourg, l’appela à occuper une chaire à l’université qu’il était sur le point de fonder à Francfort-sur-l’Oder, et qui fut, en effet, établie peu après. Wimpina y devint recteur des deux collèges et premier professeur de théologie-, et obtint en outre le titre de chanoine de Brandebourg et de Havelljerg. Il était encore recteur lorsque Tetzei soutint à Francfort ses thèses contre Luther, et, eu 1530, Charles-Quint le choisit pour présider, avec Eekius et Cochlée, la conférence qui eut lieu, pendant la diète d’Augsbourg, entre les catholiques et les protestants. On a de Wimpina : Commentaire sur le Muitre des sentences ; Proprietatum logicalium éditio et commentatio ; De erroribus pldlosophorum in fide Christi ; De nobilitate ccelestis corporis ; De eo, an animati cœli possint dici, etc.

W1NANDEUMERE, lac d’Angleterre, entre les comtés de Westmoreiand et de Lancastre ; longueur, 16 kilom. ; largeur, 2 kilom. ; superficie, 1,042 hectares. Il renferme quatorze petites îles et est renommé pour la beauté des sites qui l’entourent. C’est le lac le plus important de l’Angleterre proprement dite.

W1NCANTON, petite ville d’Angleterre, comté de Somerset, à 37 kilom. S. de Cale, sur la Cale ; 2,500 hsib. Fabrication de toiles, couvertures et soieries ; marchés importants pour les fromages. Église bien construite ; restes d’un ancien prieuré d’augustins.

WINCHCOMBE, bourg d’Angleterre, comté et k 28 kilom. N.-O. de Glocester, sur l’Isborne ; 2,800 hab. Fabrication de papiers, soieries, épingles, bas de coton. Il y avait autrefois une très-riche abbaye de bénédictins, fondée au vin» siècle.

WINCHELSEA, petite ville d’Angleterre, comté de Sussex, jadis l’un des Cinq-Ports, actuellement abandonnée par la mer, à 3 kilom. S.-O. de Rye ; 1,000 hab. À l’origine, la ville s’élevait à 2 milles environ de son emplacement actuel ; elle occupait une presqu’île entourée par la mer, hormis d’un seul côté, et Celte situation en Ht pendant plusieurs siècles une très-forte place maritime. Winchelses rivalisait alors avec Hastings et Rye, ses voisines. La mer, en faisant subitement irruption sur cette presqu’île, ruina la cité. En 1250, une première tempête renversait trois cents maisons et un certain nombre d’églises ; en 1252, puis en 1254, de nouvelles irruptions de l’Océan amenèrent des désastres tels, que force fut de songer au déplacement de la ville. On choisit donc un vaste terrain, alors inculte, connu sous le nom de liigham, borné à l’E. et au N. par la mer, et sur lequel des constructions s’élevèrent rapidement. Winchelses commençait à reprendre un essor nouveau, quand la formation d’un énorme banc de sable, en anéantissant son port, lui porta un coup dont elle ne se releva plus. Ce banc de sable, qui a atteint aujourd’hui une étendue de 2 milles, est un obstacle désormais infranchissable à l’ancien commerce de la ville. Winchelses était donc déjà une ville morte, comme York et plusieurs autres cités de la Grande-Bretagne, d’où l’activité s’est définitivement retirée, quand Henri VIII, en saisissant ses monastères et ses revenus ecclésiastiques, acheva do la ruiner. Quelques édifices attestent seuls encore aujourd’hui son ancienne importance. L’église, dont une partie remonte à Thomas

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Becket, renferme plusieurs tombeaux illustres et contient une crypte sous le sanctuaire. L’hôtel de ville est un édifice du xive siècle. Enfin les trois anciennes portes de la ville, New-Gate, Strand-Gate £t Lantl-Gate, sont de majestueuses constructions architecturales.

WINCHESTER, ville d’Angleterre, à 13 milles de Southainpton, située sur le versant d’une colline arrosée par l’Itchin ; 14,776 hab. Plusieurs ramifications de l’Itchin sillonnent la ville en forme de canaux.

v— Histoire. Ancienne rivale de Londres, la vieille ville de Winchester évoque tout un passé légendaire, duquel il est malaisé de dégager la p&rtie vraiment historique. Ses premiers habitants ou plutôt ses fondateurs furent des Belges, auxquels succédèrent les Romains à l’époque de la conquête de la Grande-Bretagne. Ces derniers lui donpèrent le nom de Venta Belgarum, que la ville échangea bientôt, à l’époque de la domination saxonne, contre celui de Witanceaster, dont il est impossible de donner l’origine, et qui a depuis été converti en Winchester. Winchester était déjà, à cette époque, la capitale de l’Angleterre ; elle conserva ce rang sous la dynastie nortnande et ne le perdit qu’au xue siècle. L’époque de sa plus grande splendeur fut le règne de Henri Ier. Défendue alors par de redoutables fortifications élevées par Guillaume le Conquérant, elle contenait un palais, trois monastères, le château de l’évêque, plusieurs autres châteaux de noblesse, une cathédrale et un grand nombre d’églises secondaires. C’est à Winchester que se rassemblaient les Parlements, et cet usage se

perpétua même après que la ville eut cessé d’être capitale. Une des dernières assemblées eut lieu au xve siècle. Winchester vit le couronnement de Guillaume le Roux et de Richard-Cœur de Lion et le mariage de Marie

Tudor avec Philippe II d’Espagne. À l’époque de la lutte de Charles Ier et du Parle1 ment, Winchester, ville tidèle ai ; x traditions monarchiques, embrassa avec ardeur la cause royale. Cromwe 11 marcha alors contre la ville, s’en empara après huit jours de siégé et la punk en détruisant par la mine le palais de l’évêque et le château royal. En 1666, la peste décima sa population. Tous les efforts da Charles II, rétabli sur le trône par Monk, furent impuissants pour rendre à Winchester son ancienne splendeur. Il voulut reconstruire le palais, mais n’en eut pas le temps, et l’édifice, inachevé, transformé en prison au xvme siècle, le fat en caserne quelques années après. Aujourd’hui, Winchester est une ville morte, quelque chose d’analogue à notre Versailles ; mais on verra, par.la rapide analyse qui suit, que peu de villes peuvent offrir à l’archéologue et à l’historien plus de monuments et plus de souvenirs.

^ — Monuments. C’est principalement dans l’ordre religieux que les documents fournis par Winchester sont fréquents. Sa cathédrale est un monument de premier ordre et qui soutient la comparaison avec tout ce que lait gothique compte de chefs-d’œuvre. Sur l’emplacement qu’elle occupe aujourd’hui s’élevait, dit-on, jadis une antique église construite par le premier roi saxon, Kimgils. Cette église aurait été renversée, au îxe siècle, par les Danois et remplacée peu après par une basilique nouvelle, due à Elhelwoocl, évoque de Winchester (980). Suivant quelques écrivains, ce second édifice subit le sort du premier et fut à son tour abattu de fond en comble pour faire place à la cathédrale encore debout aujourd’hui, et dont la fondation remonterait au xe siècle, c’est-à-dire peu de temps après Ethohvood ; suivant quelques autres, au contraire, l’évêque Walkelyti, à l’initiative duquel on attribue généralement la construction de l’ëditice définitif, aurait conservé l’extrémité orientale et peut-être même les transsepts et la nef da son devancier. Ce qui est tout au moins positif, c’est que la grosse tour.centrale de la cathédrale est bien l’œuvre de l’évêque Walkelyn, qui dut modifier considérablement le peu qu’il conserva de l’ancien édifice, afin de le faire concorder avec le style nouveau. Après Walkelyn, l’évêque Godfrey de Lucy, au xi<s siècle, augmenta encore la basilique ; elle reçut plus tard, au xive siècle, de l’évêque William de Edyndon et, au xve siècle, de l’évêque William de Wykekam de nombreuses augmentations et modifications. Enfin, au xvt« siècle, l’évêque Richard Fox eu transforma presque complètement la partie est. On peut se faire une idée, par ce qui précède, du mélange de styles dont la cathédrale de Winchester présente le singulier spécimen ; le saxon primitif et l’ancien normand y brillent à côté du gothique fleuri de la dernière période. La cathédrale affecte le plan d’une croix, et ses dimensions sont les suivantes : longueur, 168 mètres sur 26 de largeur ; les transsepts mesurent environ 56 mètres ; la hauteur de la tour est de 42 mètres ; la longueur de la nef, que séparaient jadis d’avec les bas-côtés des arcades à plein cintre, transformées plus tard en ogives, est de 75 mètres ; la longueur du chœur est de 40 mètres et sa largeur de 12 mètres. La façade occidentale de l’édifice en est la partie la plus remarquable ; elle pré-Sente un porche richement orné, une grande fenêtre, une réunion de clochetons et de tourelles, et est couronnée de la statue de l’évêque Wykekam. L’intérieur est d’une grande . magnificence. ■ Des vitraux flamboyants,

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dit l’auteur de la Vie anglaise, de nombreux monuments élevés à la mémoire de seigneurs et de prélats et des sarcophages étalant aux regards toutes les richesses de l’art gothique, une profusion d’ornements et de sculptures, tels sont les objets qui saisissent à première vue le spectateur... Parmi les tombeaux, on remarque surtout ceux des évêques William Wykekam, Fox et celui du cardinal de Beaufort. La pierre de ces mausolées a été si délicatement fouillée par le ciseau, que l’on dirait que les sculptures sont en ivoire... Dans le chœur, on admire les boiseries, les stalles et la tombe sévère de Guillaume le Roux. Des cercueils surmontés de couronnes contiennent des ossements qu’on dit être ceux des rois Edred, Edmond, Kenulph, Egbert, Kinegils, Adolphe, Canut. Derrière l’autel est un- écran de pierre d’une rare beauté, érigé par l’évêque Fox. Le choeur est entouré, au nord et au sud, de deux bascôtés dans lesquels s’ouvrent deux belles chapelles. La sacristie n’est pas la partie la moins intéressante de l’édifice ; elle renferme aussi de ravissantes chapelles gothiques, dont l’une est dédiée à la Vierge. ■ Parmi les monuments purement modernes qu’on admire

encore à Winchester, nous citerons les tombeaux d’Henriette-Maria North et du docteur Warton, œuvres excellentes de Flaxman,

Le collège de Winchester, fondé en 1393 par l’évêque William de Wykekiun, présente en grande partie le style gothique. Une porte voûtée en ogive donne accès dans une première cour bordée de bâtiments, d’où, par une seconde porte surmontée d’une tour, on passe dans une seconde cour, sur laquelle donnent les bâtiments du collège proprement dit. Nous citerons la chapelle, délicate construction gothique dont on remarque les boiseries et les vitraux, représentant une longue série de rois, d’évêques, d’abbés et de nonnes célèbres. Le réfectoire est une vaste sallo aux fenêtres hautes, au plafond à solives et qui résume à elle seule 1 architecture gothique appliquée aux usages de la vie positive ; le3 cloîtres, construits vers 1430 "par John Fromontl, s’élendent au sud et contiennent une petite chapelle, où l’on célébra jusqu’à l’époque de laRéformation l’office des morts. Elle sert aujourd’hui de bibliothèque. L’école proprement dite, érigée en 1687 par souscription, se compose d’une vaste construction en brique, dont l’entrée principale est surmontée d’une statue en bronze de l’évêque Wykekam, œuvre de Cibber. L’ancien collège de Winchester était jadis une préparation a l’université d’Oxford ; il continue aujourd’hui à être fréquenté par les enfants de la noblesse. , Après la cathédrale et le collège, qui sont les monuments capitaux de Winchester, nous nous bornerons k citer : les ruines du château de Woisesey, bâti par Henri de Blois en 1138, qui servit de résidence aux évêques et que Croimvell détruisit, comme nous l’avons dit, en 1646 ; l’ancienne chapelle du palais, également détruite par Cromwell et convertie aujourd’hui en cour des assises ; on y voit la table ronde du roi Arthur, placée au-dessous du siège des juges ; la croix (city ou markel crns.i), haute de 15 mètres, érigée sous le règne de Henri VI ; l’hôtel de ville, construit eu 1711, et dont les archives sont des plus précieuses ; enfin la prison, située sur l’emplacement de l’abbaye de Hyde, où le roi Alfred passe pour avoir été enterré.

À une très-faible distance de Winchester se trouve l’hôpital de Saint-Cross, fondé en 1136 par Henri de Blois et agrandi par le cardinal de Beaufort, dont la statue surmonte aujourd’hui l’entrée principale ; l’église, fort remarquable, se compose d’une nef, de deux ailes latérales et d’une largo tour massive dans le style normand. L’hôpital de Saint-Cross avait pour objet, à son origine, de loger treize pauvres vieillards et de nourrir cent pauvres ; cette destination est à peu près la même aujourd’hui. < Une singulière coutume, dit à ce propos M. Alphonse Esquiros, a été conservée à Saint-Cross comme un reste de l’ancienne hospitalité : quiconque se présente à la loge du portier est autorisé à recevoir une corne (l’aie et un morceau de pain ; il est vrai que la bière est aigre et le pain bien dur. Pour aider la main de la charité, il fuut y glisser une pièce blanche ; c’est à cette seule condition que les visiteurs obtiennent, durant l’été, un verre de bière qui ne provoque point de grimace. »

Plusieurs conciles furent tenus à Winchester ; on y détermina quelques points de doctrine et on.rendit quelques canons contre le dérèglement des mœurs du clergé.

WINCHESTER, ville des États-Unis (Virfinie), ch.-l, de comté, à 24 kilom. O.-N.-O. e Richmond ; 3,900 hab. Horlogerie, sellerie, carrosserie. Eaux minérales.

WINCHIE s. f. (ouain-cht — de Wincfte, botan. angl.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de ia famille des apocynées, tribu des carissées, dont l’espèce type croit dans le royaume de

Siatn.

W1NCKELL (Georges-François-Thierry de), écrivain forestier allemand, né dans la Saxo électorale en 1762, mort en 1839. Il étudia d’abord le droit à Leipzig ; mais, à la suite d’une chute de cheval qui le retint longtemps alité, il eut l’occasion de lire différents ouvrages sur la science forestière et il s’appliqua dès lors exclusivement h cette