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gées des plus excellents poètes français (Anvers, 1576, in-12).

WALD, ville de Prusse, province du Rhin, régence et à 40 kilom. E. de Dusseldorf, cercle de Solingen ; 4,500 hab. Fabrication de rubans, siamoises, cotonnades, quincaillerie en fer, cuivre et acier.

WALD, bourg de Suisse (Zurich), à 10 kilom. E.-N.-E. de Rappersweil ; 4,400 hab. Tissage du coton et de la soie.

WALD (Samuel-Théophile), érudit et musicographe allemand, né à Breslau en 1760,

mort en 1828- Il fut successivement professeur k Halle et à Kœnigsberg et conseiller consistorial à Thorn. Son ouvrage le plus important a pour titre : JUstorissarlismusica spécimen primum (Halle, 1781, in-8°).

WALD AU (Georges-Ernest), théologien et historien allemand, né à Nuremberg en 1745, mort vers le commencement de ce siècle, fut ministre luthérien et professeur dans sa ville natale. Nous citerons, parmi ses nombreux écrits : Dsus versionis alexandrins in Novi Testamenti interpreiatione (Altdorf, 1770, in-4°) ; Sur la vie et tes écrits de Th. Murner, pour seruir à l’éclaircissement de l’histoire de la Béformation (Leipzig, 1771, in-8°) ; Diptyea Norimbergensiacontinuata (Nuremberg, 1779-1780, 2 vol.), recueil de biographies des ministres luthériens morts k Nuremberg depuis 1756 ; Histoire des protestants en Autriche (1784, in-8°) ; .Histoire de la guerre des paysans en Franconie (1790) ; Matériaux pour l’histoire de la guerre des paysans dans la Messe, la Thuringe, etc. (Chemnitz, 1791-1794, 3 vol. in-8") ; Thésaurus biographicus et bibliographicus (Chemnitz, 1792, in-8<>), etc.

WALDAD (Max), pseudonyme du littérateur allemand Spili.br de Hauenschild. V. ce mot.

WALDB1LL1G, bourg du royaume de Hollande, dans le Luxembourg, à 7 kilom. S.-E. de Diekirch ; 1,400 hab. Nombreuses distilleries. RuineB imposantes d’un ancien château de templiers.

WALDBURG, village du Wurtemberg, dans le cercle du Danube, près de Rovensburg ; 300 hab. Ancien château qui appartenait aux barons de Waldburg, maîtres d hôtel du saintempire germanique par droit de naissance.

WALDBURG (Frédéric-Louis, comte de TRCCBSESS-), général et diplomate prussien, né k ïangermunde en 1776, mort en 1844. Il entra, eu 1793, dans l’armée prussienne et quitta le service en 1800 pour entreprendre en Europe un grand voyage, pendant lequel il épousa, en 1803, la fille du prince de Hohenzollern-Hechingen, Il prit alors du service

en Wurtemberg, devint, en 1805, représentant de cette cour à Vienne et, après la paix de Presbourg, fut envoyé à Paris en la même qualité. Après la formation du royaume de Westphalie, sa femme fut nommée première daine d’honneur de la reine, et lui-même reçut, en décembre 1807, le titre de grand chambellan du roi Jérôme. Mais, un an plus tard, il donna sa démission et vécut retiré dans ses terres en Prusse. Promu, en 1813, colonel dans l’armée prussienne, il fut nommé, en 1814, l’un des quatre commissaires des puissances alliées chargés d’accompagner à l’île d’Elbe Napoléon, auquel sa présence parut déplaire tout particulièrement. À la paix, il quitta le service militaire, fut nommé, en 1816, chargé d’affaires de la Prusse près la cour de Sardaigne et eut k déployer une grande activité à l’occasion des congrès de Laybach et de Vérone. Ce fut lui qui contribua le plus à faire obtenir aux Vaudois opprimés un asile dans les vallées piémontaises situées à l’ouest de Saluces et de Pignerol. Il appela ensuite l’attention du roi de Prusse sur ces précurseurs- de la Réformation qui, depuis des siècles, étaient persécutés k cause de leurs croyances, et, grâce à lui, non-seulement des souscriptions s’organisèrent à leur profit en Prusse, en Suisse, dans les Pays-Bas et dans les autres États de l’Allemagne, mais encore les différents gouvernements de l’Europe se montrèrent plus tolérants envers ces infortunés et s’engagèrent k les protéger contre toute agression. On peut consulter à ce sujet l’ouvrage de Dieterici qui a pour titre : les Vaudois et leurs rapports avec la monarchie brandebourgo - prussienne (Berlin, 1831). En 1827, le prince de Waldburg, qui avait été élevé, dans l’intervalle, au grade de major général, fut nommé ambassadeur à la cour de Hollande ; cinq ans plus tard, il revint prendre son premier poste à Turin, et fut promu lieutenant général en 1837. On a de lui une Relation du voyage de Fontainebleau à Fréjus (Berlin, 1815), qui renferme d’intéressants détails sur cette époque de la vie de Napoléon.

WALDECK (principauté de), État de l’Allemagne (Confédération du Nord). Il comprend : la principauté de Waldeck, enclavée dans la HesS6-Cassel et dans les régences prussiennes de Minden et d’Arnsberg (Westphalie), et le comté de Pyrmont. Superficie, 1,121 kilom. carrés ; 56,218 hab. en 1871, dont 7,000 pour le comté de Pyrmont. Capitale, Corbach ; ville principale, Arolsen, ou réside le prince de Waldeck. C’est un des pays les plus élevés de l’Allemagne. Les monts Rolthaar et les inonts Egge, dont les ramifications le traversent du K.-O. au N.-E., sont composés de ; roches appartenant» la formation granitique.

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Les plus hautes cimes sont le Pœn et le Dommel. Dans la partie O., on remarque quelques volcans éteints, dont le plus considérable est le Lamniberg. Les rivières dépendent toutes du bassin du Weser. Les principales sont l’Eder, dans le S., et la Diemel, dans le N. de la principauté proprement dite. Le sol est peu fertile. On y récolte cependant du chanvre, de la garance, des pommes de terre, des fruits, etc. On y élève du gros et du menu bétail, des porcs, des abeilles, etc. Il y existe des mines de cuivre, de fer et de plomb, et des carrières d’albâtre, de marbre, de pierre k bâtir et autres. L’Eder charrie des grains d’or, dont il existe des lavages à Avalsen et à Herzhausen. L’industrie manufacturière est presque nulle ; on fabrique cependant quelques étoffes en laine, beaucoup de bas de fil, un peu de papier ; il y a quelques forges et quelques scieries. Les exportations consistent en bois, bétail, beurre, fromage, laine, bas de fil, eaux minérales, cuivre, fer et, dans les bonnes années, un peu de grains. Le gouvernement estconstitutionnelj.la diète se compose de quinze députés, élus au suffrage a deux degrés, et qu’on consulte sur les matières législatives et financières. Les habitants de la principauté de Waldeck sont gouvernés par le prince Georges-Victor de Waldeck, né en 1831. Elle eut d’abord le tilre de comté et devint princière en 1582. Le 18 juillet 1866, la Prusse conclut avec la principauté de Waldeck un traité d’une importance très-minime en lui-même, mais qu’il convient de mentionner ici à cause des tendances qu’il accuse. Incapable de suffire à ses obligations, pressé par 1 opinion qui croyait trouver dans une annexion un allégement aux charges nouvelles, ce petit État abandonna pour dix ans à la Prusse l’usufruit de tous ses droits, Sauf le droit de grâce et la représentation. En vertu d’une nouvelle convention passée entre le gouvernement prussien et le prince Georges-Victor de Waldeck, le 18 juillet 1867, et approuvée par la diète le 22 octobre suivant, la principauté est administrée par la Prusse depuis le l" janvier 1868.

WALDECK (Georges-Frédéric, prince de), général allemand, né en 1620, d’une famille qui ne remonte peut-être pas à Witikind, comme elle en a la prétention, mais qui est dans tous les cas une des plus anciennes de l’Allemagne, mort en 1692.11 entra fort jeune au service de la Hollande, puis de l’empereur Léopold 1er, qui l’employa contre les Turcs. et le nomma feld-maréchal et prince de l’empire (1682). Placé à la tête des troupes de Franconie, il eut part à la glorieuse victoire de Vienne remportée par Sobieski sur les Turcs (1683), rentra ensuite au service de la Hollande, reçut le grade de maréchal général, obtint quelques succès sur le maréchal d’Humières (1689), mais l’année suivante fut complètement défait à Fleurus par le maréchal de Luxembourg.

WALDECK (Chrétien-Auguste, prince de), générai autrichien, né en 1744, mort en 1798. Il commanda une division de l’armée autrichienne dans la guerre de 1790 contre les Turcs, assiégea Thionville sans succès en 1792, eut un bras emporté par un boulet sous les murs de cette place, montra autant de sang-froid que d’habileté k l’attaque des lignes de Wissembourg le 13 septembre de l’année suivante, repoussa les Français jusque sous les murs de Strasbourg, prit le fort Louis, mais dut bientôt battre en retraite, remplaça le général Mack comme quartiermaître général de l’armée de Flandres, donna sa démission, puis alla, en 1797, sur la demande du prince régent, prendre le commandement des troupes de Portugal, qu’il ne put parvenir k discipliner.

WALDECK (Jean-Frédéric-Maximilien, baron de), voyageur, peintre et graveur, né k Prague le 16 mars 1766, mort k Paris, dans sa cent-dixième année, le 29 avril 1875. De très-bonne heure, il se prit de passion pour les voyages. À dix-neuf ans, il visita le Cap de Bonne-Espérance en compagnie de Levaillant et, après avoir exploré une partie de l’Afrique méridionale, il se rendit à Paris. Là il s’adonna à l’étude de la peinture, d’abord sous la direction de Vien, puis sous celle de Prud’hon. À partir de ce moment, la France devint sa patrie adoptive, et, par la suite, il se fit naturaliser. Poussé par son humeur aventureuse, il s’engagea dans l’armée en 1794 et prit part au siège de Toulon. En 1799, il suivit les troupes françaises qui fixent l’expédition d’Égypte, mais sans faire partie de l’armée, et se livra à diverses spéculations. Lorsque Menou signa la capitulation, il résolut, pour ne pas tomber entre les mains des Anglais, de s’échapper en gagnant la côte orientale de l’Afrique. En compagnie de quatre personnes qui adoptèrent son projet, il franchit le désert de Dongolah. Ses compagnons, épuisés par la fatigue et les privations ne tardèrent pas k succomber. Waldeck continua seul sa route et arriva enfin au bout de quatre mois aux établissements portugais de la côte. De là, il gagna Madagascar et l’île de France, d’où il s’embarqua pour revenir k Paris. Quelque temps après ion retour, séduit par les exploits de Surcouf, il s’embarqua sur un navire de l’intrépide corsaire et fit la course avec lui dans les mers de l’Inde. Dans les premières années de lu Restauration, le baron de Wal WALD

deck fit un voyage dans le Chili, puis il explora le Guatemala, dont ’ il dessina les antiquités. S’étant ensuite rendu à Londres, il fut chargé, en 1822, d’exécuter pour un ouvrage du capitaine del Rio des lithographies représentant les ruines de Palenqué et de la province de Chiapa. Les dessins qu’on lui remît lui ayant paru inexacts, il résolut de partir pour le nouveau monde et d’en vérifier lui-même l’exactitude. Ayant obtenu une place d’ingénieur dans les mines argentifères de Ttalpuxahua, il se rendit au Mexique, où pendant douze ans il explora le pays en archéologue et en’naturaliste. Ce fut pendant ce voyage qu’il découvrit dans la bibliothèque d’un monastère de femmes l’exemplaire unique des illustrations dessinées par Jules Romain et gravées par Mare-Antoine Raimondi pourun ouvrage licencieux de l’Are tin, illustrations qui firent exiler le peintre et le graveur et dont tons les exemplaires furent brûlés, à l’exception de celui que trouva Waldeck. Le dictateur Santa-Anna lui ayant fait enlever une partie de ses dessins et de ses manuscrits, il revint en France. Il vendit au gouvernement des dessins représentant les ruines de Palenqué, qu’il avait étudiées pendant près de trois ans. À partir de ce moment, il s’occupa d’études iconologiques, de lithographie, de gravure et de peinture. II réparait avec un art étonnant de vieilles estampes. Il excellait k réparer les gravures de Marc-Antoine, quelque détériorées qu’elles fussent, refaisait les parties effacées avec une perfection qui tenait du prodige, surtout par le raccord imperceptible qu’il savait mettre entre les morceaux refaits et les parties anciennes. En 18S7, k l’âge décent un ans, il envoya au Salon deux tableaux de nature morte : le Vieux monde, représentant des antiquités égyptiennes, grecques, romaines, etc. ; le IVouveau monde, représentant des antiquités de l’Amérique centrale et du Mexique. Puis, il exposa, en 1868, des Antiquités égyptiennes, grecques et romaines tirées du cabinet des médailles delà Bibliothèque nationale ; en 1SG9, Ariane donnant à Thésée la pelote de fil qui doit le guider dans le labyrinthe et un hpisode de la guerre du Mexique en 1509 ; en 1870, Ariane abandonnée par Thésée à Naxos et Ruines de la province des Tzendales. Ce robuste vieillard, un des exemples les plus extraordinaires de longévité, conserva jusqu’à

la dernière heure toute sa lucidité d’esprit et, quelques semaines ayant sa mort, on le voyait encore, vif et ingambe, se promener sur le boulevard. On a de lui un ouvrage intitulé : Voyage archéologique et pittoresque dans le Yucatan (1837). Le baron de Waldeck était membre du conseil de la Société d’archéologie américaine.

WALDECK (Bénédict-François-Léon), jurisconsulte et homme politique prussien, né

à Munster en 1802, mort k Berlin en 1870. Après avoir étudié, de 1819 k 1822, le droit et les sciences politiques k l’université de Gœttingue, il entra dans la magistrature et occupa différents emplois jusqu’en 1846, époque où il fut nommé conseiller au tribunal supérieur secret de Berlin. L’activité dont il avait continuellement fait preuve et sa liaison avec plusieurs hauts fonctionnaires renommés pour leur libéralisme avaient rendu son nom populaire k tel point qu’en 1848 il fut envoyé simultanément par quatre circonscriptions électorales k l’Assemblée nationale prussienne. Il y fut l’un des membres les plus influents de la gauche et contribua surtout k faire adopter le plan d’après lequel l’Assemblée, mettant de côté les privilèges féodaux, ainsi que ceux qui tiraient leur origine du régime bureaucratique et militaire alors en usage, s’efforça d’établir l’égalité de tous devant la loi, en introduisant des réformes organiques dans l’armée, dans la magistrature et dans l’administration communale. Il eut aussi, en qualité de président du comité constitutionnel, la plus grande part k la rédaction du projet de la loi fondamentale et se mêla activement, toujours dans le même sens libéral, aux travaux législatifs de l’Assemblée, dont il défendit les droits jusqu’à sa dernière séance (15 novembre), où il protesta vigoureusement contre son ajournement et sa

translation. Après avoir heureusement déjoué la tentative faite par le ministère, en décembre, pour l’éloigner du tribunal supérieur, k cause de ses principes politiques, il fut envoyé par les électeurs de Berlin au Landtag, convoqué conformément k la constitution octroyée le 5 décembre 1848, et qui dut se charger de la révision de cette loi fondamentale, révision qui amena, le 27 avril 1849, la dissolution de la seconde Chambre, après que celle-ci se fut, sur la motioti de M. Waldeck, prononcée contre la légalité de la prolongation de l’état de siège. Un mois plus tard, M. Waldeck fut arrête et emprisonné, comme complice d’une grande conspiration révolutionnaire, et ne recouvra sa liberté que le 5 décembre, lorsque les débats publics eurent prononcé que l’ensemble de l’accusation n’était qu’un tissu d’allégations toutes plus fausses les unes que les autres. 11 demeura alors pendant plusieurs années k l’écart des affaires politiques, bien qu’il eût été plusieurs fois invité k s’y mêler de nouveau. Ce ne fut que lorsque l’installation du cabinet libéral de 1858 eut permis au parti avancé de prendre part derechef aux élec WALD

tions qu’il consentit à accepter un nouveau mandat. Elu en 1860 député par le cercle do Bielefeld, il se rangea, pendant les progrès du conflit entre le gouvernement et la Chambre, et notamment à propos de la réorganisation de l’armée et des débats sur la question de Danemark, dans les premiers rangs de l’opposition, moins parce qu’il voulait avoir une part directe k une nouvelle organisation de l’Allemagne, que parce qu’il voyait dans la protestation permanente de la Chambre le seul moyen d’ouvrir la voie aux réformes et surtout d’amener la réalisation de l’idée d’unité. À la diète constituante de la confédération germanique du Nord, il se rangea parmi ceux qui.demandaient qu’une extension plus grande fût donnée.k la loi fondamentale et vota par suite contre la constitution. En 1868, il devint membre de la diète régulière de cette confédération et continua jusqu’à sa mort à être un des plus fermes champions de la liberté en Allemagne. On a de lui plusieurs ouvrages de jurisprudence, entre autres : Du droit de succession usité dans les campagnes en Westphalie (Arnsberg, 1841) ; la Loi de procédure de l’année 1843 (Berlin, 1843) ; la Plainte de nullité comme le seul moyen juridique en dernière instance (Berlin, 1861), etc. On peut consulter k son sujet : Zacharias, Vie, activité et caractère de WaIdeck (Berlin, 1849) ; Vie et procès de Waldeck jusqu’à son acquittement (Breslau, 1849) ; Steinitz, Waldeck et la question militaire (Berlin, 1863).

WALDEGRAVE (James, comte de), homme politique anglais, né en 1715, mort en 1763. Bien qu’il appartînt k la famille des Stuarts par sa grand’mère, qui était une fille naturelle de Jacques II, il fut en grande faveur auprès de George II, qui, après l’avoirnommé gentilhomme de sa chambre (1743) et directeur des mines d’étain (1751), lui confia la direction de l’éducation de son petit-fils, le prince de Galles. Mais pendant que le roi se trouvait en Hanovre (1755), la princesse douairière de Galles, mère du jeune prince, intrigua afin de le faire arriver immédiatement au trône. Waldegrave, se trouvant dans une position des plus difficiles, demanda et obtint la permission de résigner ses fonctions. Il obtint peu après un emploi k la trésorerie, puis fut nommé membre du conseil privé. Il laissa des Mémoires, qui-furent publiés beaucoup plus tard (Londres, 1821, in-4°) et qui ont été traduits en français (1825, in-8o).

WALDEMAR 1er, dit le Grand, roi de Danemark, né à Slesvig en 1131, mort kRingsteed (Seeland) en 1182. Fils de saint Canut et d’une Moscovite, il fut sauvé par celle-ci lors de l’assassinat de son père et élevé en Russie. Trois souverains, Magnus (1134), Eric II (1137) et Eric III (1147), se succédèrent sur le trône de Danemark au milieu des dissensions civiles, avant que sa mère pût le faire intervenir dans la lutte. À la chute d’Eric III, te pouvoir étant disputé par deux compétiteurs, Suénon III et Canut, Waldemar, alors âgé de seize ans, prit parti pour le premier contre le second, fils de l’assassin de son père. L’empereur Barberousse, invoqué comme arbitre par Canut, fit appeler les trois princes kMersebourget décida que Suénon garderait la couronne, que Canut aurait la possession du Seeland et Waldemar celle du Jutland. La guerre civile n’en continua pas moins, et Suénon ayant soulevé contre lui les principaux seigneurs danois par ses cruautés et ses vices, Waldemar se rapprocha de Canut, dont il épousa la fille, pour cimenter l’alliance (1153). L’année suivante, les deux princes, tombés dans un piège que leur avait tendu Suénon, faillirent ètro assassinés ; les Jutlan dais les proclamèrent tous les deux rois de Danemark ; il ne restait plus qu’à obtenir le consentement de Suénon. Celui-ci proposa une conférence qui eut lieu dans l’île de Lauland (7 août 1157) ; on y débattit les conditions d’un nouveau partage. La Sc&nie devait appartenir à Suénon, le Slesvig et le Jutland k Waldemar, les îles k Canut. Un grand festin fut préparé pour solenniser cette convention ; c’était encore un piégn de Suénon. Au milieu du repas, des sieaires se précipitèrent sur Canut, Waldemar et leurs officiers ; Canut estégorgé ; Waideinar parvient k s’enfuir, n’ayant reçu qu’une blessure insignifiante, et la guerre est aussitôt rallumée. La eampifgne fut courte : Suénon, battu à Grathe (23 octobre 1157), fut fait prisonnier dans sa fuite et massacré.

Waldemar, ayant ainsi réuni tout le Danemark sous son pouvoir, entreprit de réparer par une sage administration les désastres de ces longues guerres civiles. Il arrêta les empiétements du clergé, qui, k la faveur du

désordre, s’était emparé de domaines considérables, et les lui fit restituer ; il fit relever la grande muraille du Danemark élevée d’une mer k l’autre par ses prédécesseurs et rédigea les codes appelés Loi de Scanie et Loi de Seeland, qui forment encore le foud de la législation danoise.

(Jette réorganisation intérieure ne lui faisait pas négliger les instincts belliqueux de son peuple et surtout de la noblesse, mais il les tourna contre les ennemis héréditaires de la nation, les Wetides, qui avaient profité de la guerre civile pour faire sur les côtes du Danemark des excursions incessantes. Une première expédition tentée par lui contre eux en 1158 avait échoué, quoiqu’il eût fuit des