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VIVI

fessa ensuite les belles-lettres à Louvain, fut appelé en Angleterre pour y exercer les fonctions de précepteur de la princesse Marie, fille de Henri VIII, et fat jeté en prison par ce prinL-e, dont il avait osé désapprouver le divorce avec Catherine d’Aragon. Rendu à la liberté au bout de six mois, il alla s’établir à Bruges, où il finit ses jours usé par le travail. Vives occupe une place distinguée parmi les philosophes qui, vers la fin du xvie siècle, sapèrent dans ses fondements l’influence des scolnstiques et donnèrent «ne vive impulsion à l’étude de la littérature classique. Il formuit avec Érasme et Budé ce qu’on nommait le triumvirat dans la république des lettres. Budé était l’esprit, Érasme la parole et Vives le jugement. Ce dernier a écrit un grand nombre d’ouvrages d’un style qui ne manque pas de pureté, mais entaché de sécheresse. Ses Œuvres complètes, traités de littérature et de philosophie, dissertations, traductions, commentaires, etc., ont été publiées à Bâle (1555, 2 vol. in-fol.). VIVES (Vincent Requeno t), antiquaire espagnol. V. Requeno y Vives.

VIVES-EAUX s. f. pi. Mar. Marées hautes des syzygies. Il Eaux mises en mouvement par le sillage d’un navire.

VIVEUR, EDSE s. (vi-veur, eu-ze — rad. vivre). Néol. Personne amoureuse du plaisir, et qui est habituellement préoccupée des moyens de s’amuser : La plupart des joueurs vulgaires sont des viveurs et des hommes d’instinct. (Thoré.) Il Le féminin est peu usité.

VIVIA s. f. (vi-vi-a). Ornith. Genre d’oiseaux grimpeurs, tribu des picumninées, dont l’espèce type vit au Bengale.

VIVIAN (Richard Hussey, baron), général anglais, né en 1775, mort en 1842. Entré au service à dix-huit ans, il fit ses premières armes pendant la campagne de Hollande (1794-1795), combattit au-Helder (1799) et fut envoyé en 1808 en Espagne, où il prit part à divers combats et où il revint l’année suivante. Attaché à l’armée du duc de Wellington, il assista plus tard à la bataille d’Onhez et à celle de Toulouse, où il fut blessé, et, à son retour en Angleterre, fut promu major général. Il se distingua, en 1815, à Waterloo, où il commandait une brigade de cavalerie. Élevé à la dignité de baronnet en 1828 et au grade de lieutenant général en 1830, il fut créé pair en 1841, mais se fit peu remarquer a. la Chambre des lords.— Son fils, Charles Crespigny, baron Vivian, né à Truro en 1808, suivit d’abord la carrière militaire et fut promu, en 1834, major de hussards. Membre de la Chambre des communes de 1837 à 1842, il entra, à cette époque, à la Chambre des lords, où il siège dans les rangs du parti libéral. Il est, en outre, devenu député lieutenant d’Angleterre en 1841 et lord lieutenant de Comwall en 1856.

Vivian OU l’Homme sans caracièro, roman, par miss Edgeworth (Londres, 1813, 3 vol. in-8°). Une femme très-sensée donne en mourant à son fils cette unique et importante instruction : à Accoutui»ez-vous de bonne heure à savoir dire : Nonl » C’est ce précepte qui, développé et mis en action, a fourni le sujet de Vivian. Le héros est un jeune seigneur doué de fort heureuses qualités ; il a de l’esprit, de l’instruction, beuucoup de noblesse et d’élévation dans les sentiments, de l’élégance dans les manières ; mois de si belles qualités sont gâtées par une irrésolution qui le fait flotter entre tous les partis et par une facilité de caractère qui ne lui permet jamais de résister. Il agit presque toujours contrairement aux. lumières de son propre jugement, quelquefois même contre le cri de sa conscience. Vivian ne sait pas dire : Nonl Quelquefois, il veut se roidir contre ce penchant luneste, et alors il ne manque pas de mépriser un salutaire avis pour faire croire qu’il ne se laisse pas conduire, ou de prendre un mauvais parti pour montrer du caractère. Tel est Vivian dans sa conduite habituelle, tel il est aussi dans ses amours. D’abord, il aime une jeune personne pleine de grâce et de vertus, à qui il inspire les mêmes sentiments. Des obstacles s’opposent à l’accomplissement de ses vœux ; néanmoins, il parvient à aplanir ces obstacles, puis, maître de son bonheur, il le diffère sous de futiles prétextes, toujours épris cependant et bien décidé, du moins il le croit, à s’unir avec l’objet de son amour. Mais il fait connaissance avec une coquette qu’il n’aime ni n’estime, qu’il veut quitter cent fois et qui toujours l’enlace par de petites considérations, si bien qu’il 1 enlève ou plutôt se laisse enlever par elle. Bientôt, honteux de sa conquête, honteux de lui-même, il veut mettre ses regrets, ses remords et de nouvelles protestations d’amour aux pieds de Sélina, sa première passion ; mais celle-ci, éclairée sur les défauts de son caractère et le regardant comme incorrigible, le plaint, l’aime toujours et le refuse. Vivian, quoique au désespoir, ne tarde pas à toniber amoureux d’une autre jeune personne, à laquelle il ne peut parvenir à faire partager ses sentiments et dont il finit par épouser la sœur, à qui il a inspiré une vive passion sans l’aimer lui-même et aux bonnes qualités de laquelle il ne sait pas rendre iustice ; il la rend malheureuse, malgré ses bonnes intentions. Telle est l’histotie abrégée de ses uuiouis. Su coiiuuite politique pré VlVl

sente encore plus d’irrésolutions, de contradictions et d’inconséquences et se termine par une catastrophe. Après avoir été l’orateur par excellence de l’opposition, il se laisse vendre au ministère par son beau-père, qui obtient un marquisat pour sa négociation. Insulté par un des membres du parti qu’il vient d’abandonner, il le provoque et tombe frappé mortellement dans un combat singulier, victime de son manque de caractère. • Le sujet de Vivian est traité avec énergie et talent. Les caractères des quatre femmes que le héros aime ou croit aimer successivement, ou espère pouvoir aimer dans la suite, offrent des coups de pinceau pleins de vérité et de finesse. Le sien est tracé de main de maître, et ce roman est une excellente leçon de. la première de toutes les sciences, l’art de vivre. Le style n’est pas mauvais ; mais, entraînée par la facilité d’une plume qui trouve toujours l’expression et la crée quelquefois, miss Edgeworth ne se méfie pas assez de son abondance.

Vivian Grey, roman anglais, par M. Disraeli (1827, in-8°). Ce roman fut le début de l’auteur, qui avait à peine dépassé sa vingtième année. M. Disraeli a manifesté la crainte que la critique ne voulût lire ses aventures à travers celles de Vivian Grey, et il existe, en effet, entre l’auteur et son héros plus d’un point de ressemblance. Vivian Grey est le fils d’un homme de lettres doué d’un esprit aimable, d’une fortune honnête et d’une précieuse modération de caractère. Il s’en faut que Vivian apporte dans la vie publique ce philosophique dédain des grandeurs agitées, qui a permis à son père de goûter en sage épicurien les plaisirs de l’intelligence et de la fortune. Vivian entre dans le monde altéré d’ambition ; il est Anglais, et cette ambition est naturellement politique. Vivian marque son but au plus épais de la mêlée ; il s’insinue dans les bonnes grâces d’un noble marquis qui a. été longtemps ministre. Il persuade à cet homme d État.émérite de travailler à rentrer aux affaires. Devenu son agent, il lui fait nouer des alliances avec d’importants personnages qui, ainsi que lui, ont à se plaindre du ministère. À ces influences coalisées il manque un organe dans la Chambre ; un seul homme pourrait remplir ce rôle, c’est Cleveland, mais il est momentanément dégoûté de la politique et brouillé avec le marquis. Vivian Grey les réconcilie, ses plans vont réussir, lui-même compte entrer à la Chambre des communes, lorsqu’une femme qu’il avait insultée rompt la maille de son intrigue. La coalition se dissout. Chassé du château du marquis, provoqué dans un club par Cleveland, Vivian esc forcé de se battre avec l’homme qu’il admire, et il le tue. Après avoir consommé lui-même la ruine de ses rêves, Vivian quitte l’Angleterre. Là finit réellement le roman, bien que l’auteur nous raconte les aventures ultérieures du héros en Allemagne. « Malgré les invraisemblances délibérément commises, il faut le dire, qui abondent dans Vim’an Grey, dit M. P. Chasles, bien que toutes les règles de proportion y soient outragées, de nombreuses pages se lisent avec intérêt. L’entraînement du style rend quelquefois avec bonheur les mouvements fiévreux de l’intrigue, le dialogue court avec verve et hardiesse ; on y rencontre plus d’un trait frappé au bon coin de cette ’ mordante impertinence, de cette tranchante ironie, de ce coupant si aimé des Anglais, qu’on pourrait appeler le sel britannique. »

VIVIANE, fée dont l’apparition se perd dans la nuit des traditions armoricaines. C’est elle qui enleva Lancelot du Lac, dont elle lit l’éducation ; ce même Lancelot, plus tard un des paladins de la Table ronde et amoureux de la femme du roi Arthur. On attribue à Gauthier Map, trouvère anglonormand du xiie siècle, archidiacre d Oxford sous Henri II, un roman écrit en prose où sont racontées les aventures de Lancelot et de Viviane.

VIVIAN1 (Vincent), savant italien, né à Florence en 1622, mort dans la même ville en 1703. Disciple de Galilée, il s’attacha particulièrement à Torricelli après la mort de

leur maître commun. Son premier ouvrage, De maximis et minimis géometrica divinalio in quintum conicorum Apollonii Pergzi nunc desideratum (Florence, 1659), répandit bientôt sa réputation dans toute l’Europe ; les Médicis le comblèrent aussitôt de leurs bienfaits ; Colbeit l’inscrivit sur la liste des savants étrangers auxquels le roi faisait des pensions ; le grand-duc Ferdinand le nomma son géomètre et son premier ingénieur. Il devint successivement membre des Académies del Cimento et des Arcadiens, associé étranger de la Société royale de Londres et de l’Académie des sciences de Paris. Il refusa, pour ne pas quitter sa patrie, la place de premier astronome, que lui offrait Louis XIV, et les offres séduisantes de Casimir, roi de Pologne. Le plus important de ses ouvrages est lie locis solidis secuuda dioinatio géometrica in V libros, injuria temporum amissos, Aristsi senioris géometrs, qui ne parut qu’en 1701. Viviani y avait travaillé près de quarante ans. Il est principalement connu par le problème célèbre qu’il proposa en 1692 aux amateurs de la nouvelle analyse ; eu voici renoncé :< Il ; i parmi les antiques monuments de la Grèce un temple consacré a la géométrie, uont ie plan est cii culaire et qui est cou VIVÎ

fonné d’un dôme hémisphérique. Ce dôme est percé de quatre fenêtres égales avec un tel art, que le restant de la surface est absolument carrable. On demande de quelle manière on s’y étaitpris.«Viviani, quiavait une solution géométrique simple de cet intéressant problème, s adressait principalement aux disciples de Leibniz. Les solutions arrivèrent de toutes’parts ;’Leibniz et Jacques Bernouillije marquis de L’Hôpital, Wallès et David Grégory eu donnèrent chacun une, mais celle de Viviani avait l’avantage de la simplicité ; il en a donné l’indication dans son Exercitatio mathematica de formalione et mensura fornicum, qui contient, en outre, les solutions d’un grand nombre d’autres problèmes. Les démonstrations en ont été données par le Père Guido Grandi sous le titre Vivianeorum problematum demonstratio. On a encore de Viviani l’opuscule Enodatio problematum universis géometris propositorum à Cl. et H. D. Claudio Comiers, relatif à. la trisection de l’angle.

VIVIANI (Quirico), littérateur italien, né dans le Trévisan en 1785, mort en 1835. Sa vie fut tout entière consacrée à l’étude et aux belles-lettres, et il employa plusieurs années & faire dans les principales bibliothèques de l’Italie des recherches pour une nouvelle édition du Dante. Cette édition fut publiée d’après un manuscrit du xive siècle, dit Manuscrit Barlholinien, et avec le secours de soixante-cinq autres manuscrits ou éditions anciennes (Udine, 1823-1827, 3 vol. in-8») ; on la regarde comme une des plus importantes du poôte, car elle renferme une foule de leçons non encore recueillies. On a aussi de Viviani : Chants mi7i<aiVes(Brescia, 1807) ; les Hôtes de Besia, roman (1827) ; des disr cours, des portraits, des dissertations, etc. ; une traduction du roman de Louis Bonaparte intitulé Marie ou les Hollandais ;■ des éditions des Nouvelles de Barbieri (Udine, 1823, in-4<>) et de la Madonna Dianoua de Boccace (Udine, 1827). Il avait commencé à publier un Manuel philosophique de la langue italienne, que la mort ne lui laissa pas le temps de terminer.

VIVIANIE s. f. (vi-vi-a-nî — de Viviani, botan. ital.). Bot. Genre de sous-arbrisseaux, de la famille des géraniacées, ou type de celle des vivianiées, comprenant une dizaine d’espèces, qui croissent au Chili. Il Syn. de

MÉLANOPSIDIK, GUETTARDE et ANDROMAO.UIE,

autres genres de végétaux.

VIVIANIE, ÉE adj. (vi-vi-a-ni-é — rad. vivianie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à la vivianie.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre vivianie.

VIVIANITE s. f.(vi-vi-a-ni-te). Miner. Nom

donné par les minéralogistes à un phosphate ferreux natif.

— — Encycl. La vivianite est un minéral découvert par M. Tolling dans plusieurs localités des Cornouailles et qui présente la composition d’un phosphate ferreux. Certains spécimens de ce minéral sont bien cristallisés et présentent une teinte d’un vert bleuâtre très-pâle ; d’autres ont une forme nodufaire et présentent une couleur bleu foncé ; ces masses nodulaires renferment parfois des cristaux plus ou moins parfaits, de couleur brun foncé et qui, à la lumière réfléchie, ont une teinte rougeâtre.

La première de ces variétés se rencontre surtout dans les cavités avec des cristaux de quartz et de chalybite dans une gangue composée en majeure partie de blende, d’un peu de galène, de pyrites de fer, de pyrites de cuivre et quelquefois de mispickel. On la rencontre aussi, associée à l’hisingérite et & la limonite, dans des cavités, au milieu de pyrites de fer massives, ou encore, rarement, avec de superbes cristaux brillants de scorodite, ou bien avec la chalybite et la cronstedite dans le quartz. Cet assemblage de minéraux ressemble beaucoup à celui que l’on trouve dans les spécimens des environs de Sainte-Agnès. La variété de teinte pâle et bien cristallisée a été examinée cristallographiquement par le professeur Von Ru th. Pilée dans un mortier, elle se convertit en une poudre qui, presque incolore d’abord, passe très-vite au bleu tendre ; ce changement de teinte démontre dans la substance une instabilité qui oblige à prendre quelques précautions pour en faire l’analyse. Ces précautions étant prises, On reconnaît que le minéral est un ortbophosphate ferreux, octohydraté, presque pur :

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0*Fe" 8H*0.

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La variété cristalline brune renfermée dans les nodules de la vivianite pulvérulente est également, comme le prouve l’analyse, un orthophosphate presque pur, et la différence de couleur qui distingue cette variété de la précédente tient seulement au degré d’oxydation d’une petite portion du fer. Ces cristaux sont, comme les précédents, octobydratés.

La variété terreuse et friable, qui forme la masse des nodules dans lesquels les cristaux bruns sont contenus, présente une couleur bleu indigo fonce. À l’analyse, elle apparaît comme ayant une composition moins simple que les deux arieies précédentes. Les nombres que l’on trouve conduisent à

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1 envisager1 comme résultant de l’union de 5 molécules d’orthophosphate ferreux octohydraté avec 1 molécule de phosphate diferrique également octohydraté et nvec 4 molécules de carbonate ferreux. Probablement cette substance complexe résulte de la décomposition, par l’eau chargée de carbonates alcalins, .de la matière cristalline plus pure dont on retrouve ce qui reste dans le centre de presque tous les nodules.

La collection minérologique du British Muséum contient plusieurs cristaux très-déliés de vivianite de Kernando-Po, donnés par sir John Barrow, secrétaire de l’amirauté. Ces cristaux sont d’un noir bleuâtre très - foncé lorsqu’on les regarde par réflexion, et d’un bleu indigo lorsqu’on les regarde par transmission. En lames très-minces, ils sont souvent presque incolores.

D’après leur analyse, ces cristaux appartiennent à une variété intermédiaire entre la variété cristalline brune et la variété bleue et terreuse. Ils renferment 10 molécules d’orthophosphate ferreux hydraté et 1 molécule

du phosphate diferrique octohydraté dont nous avons parlé plus haut.

V1VIDE adj. (vi-vi-de — lat. vividas, même sens). Néol. Qui a un vif éclat : Couleurs vivrons.

VIVIEN (SAINT-), bourg de France (Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom. N.-O. de Lesparre, près des marais de la rive gauche de la Gironde ; pop. aggl., 464 hab. — pop. tot., 1,259 hab. Marais salants. L’église paroissiale, autrefois fortifiée, présente quelques détails intéressants, principalement dans le chœur et l’abside.


VIVIEN, héros de plusieurs chansons de geste du XIIIe siècle, qui se rattachent au cycle de Guillaume au Court-Nez. Les deux principales sont : les Enfances Vivien et la Chevalerie Vivien. Garin d’Anséune, pris par les Sarrasins de Luserne, est soumis aux plus cruels tourments ; on lui demande pour rançon de livrer son jeune fils Vivien ; l’échange a lieu ; mais, peu de jours après, Vivien est enlevé aux Sarrasins par des pirates. Ceux-ci le vendent à une marchande, qui lui donne l’éducation en rapport avec sa profession ; cependant les instincts guerriers du fils d’une si noble race ne tardent pas à se manifester. Voyageant en Espagne en compagnie d’autres marchands, il se prend de querelle à Luserne avec les mécréants, les tue, les disperse et s’empare de la citadelle, où les Sarrasins l’assiègent. Le bruit de cette aventure se répand en France ; Garin d’Anséune découvre que le jeune marchand n’est autre que son propre fils, et il décide le roi Louis à lever une armée pour le secourir. Les Sarrasins sont battus, Vivien est délivré et Luserne livrée aux flammes.

Dans le second roman, la Chevalerie Vivien, le jeune homme est reçu chevalier par son oncle Guillaume ; c’est alors qu’il fait le serment de ne jamais reculer devant les Sarrasins de la longueur de 1 pied mesuré. Ensuite Vivien, n’écoutant plus que sa haine, rassemble bon nombre d écuyers et de chevaliers et s’avance sur le territoire ennemi. Ayant chassé les mécréants de la Provence, il envoie à l’amiral de Cordoue une nef chargée de 700 Sarrasins horriblement mutilés. Cet acte cruel est le signal d’un soulèvement général des populations sarrasines. La Provence est envahie par une armée innombrable. Vivien, lié par son serment de ne jamais reculer, ne se retire pas pour chercher du secours auprès de son oncle Guillaume. Il marche au-devant de l’ennemi. Une terrible bataille se livre dans la vaste plaine d’Aleschans ; blessé et aveuglé par le sang, Vivien va toujours de l’avant frappant au hasard, lorsqu’il se rencontre avec son oncle Guillaume qui, prévenu de sa situation critique, était venu à son aide avec une troupe de chevaliers ; l’oncle et le neveu se reconnaissent et s’embrassent. Cependant la chance de la bataille est contre les chrétiens ; ils se débandent et fuient. Vivien prie son oncle de le redresser sur son cheval, de resserrer les bandes qui retiennent ses entrailles ouvertes et de le lancer au milieu des plus épais bataillons sarrasins ; c’est là que le vaillant chevalier trouve la mort.

Ces deux poëmes, dont les auteurs sont inconnus, renferment des situations tragiques et des scènes vraiment grandes et belles.


VIVIEN (Joseph), peintre français, né à Lyon en 1657, mort à Bonn en 1735. Élève de Le Brun, il remporta en 1678 le prix de peinture ; mais il abandonna l’huile pour le pastel et acquit dans ce genre une grande célébrité. L électeur de Bavière le manda a sa cour, et il vint se fixer à Bonn, où il résida jusqu’à sa mort. Parmi ses principales œuvres, on cite les portraits de Max-Emmanuel, l’électeur ; de Thérèse Sobieska, de Joseph-Clément, électeur de Cologne ; de l’empereur Charles VII et de Philippe V d’Espagne. On voit de lui au Louvre les portraits de Robert de Cotte, l’architecte, et du sculpteur Girardon, et à Versailles celui de Fénelon.

VIVIEN (Alexandre-François), homme politique, ministre et jurisconsulte, né à Paris en 1799, mort en 1854. Il occupait un rang honorable au barreau d’Amiens, lorsque éclata la révolution ne 1830. Le nouveau pouvoir, assure de sa sympathie et de son dévouement, 1 appela aux fonctions de jirocjrejï