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il a fait six voyages et il est mort dans un septième, en Russie, vers l’année 1685 ou 16S8. Tavernier voyageait en marchand, achetant des laines, des étoffes et des pierreries pour les revendre en France. Dès sa jeunesse, il avait voyagé en France, en Angleterre, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, en Pologne, en Hongrie, en Italie ; il n’a pas laissé de relations de ces excursions en Europe. « Tavernier, dit ’Voltaire, parle plus en marchand qu’en philosophe et n’apprend guère qu’à connaître les grandes routes et les diamants. • Il est vrai que Taverrrer a recueilli beaucoup de particularités sur les mines de diamants et le commerce des pierres précieuses ; mais il donne encore des détails exacts sur l’histoire, la géographie, les productions, les monnaies, les mesures, les mœurs et les usages de l’Asie. Il a des vues commerciales qui valent bien certaines vues philosophiques. On avait contesté la véracité du voyageur ; sa bonne foi a été surprise plus d’une l’ois sans contredit, mais la crédulité n’est pas une preuve d’imposture. Tavernier a le sens droit ; il a pu se laisser tromper, il ne trompe pas sciemment. Ses Voyages, rédigés par Chappuzeau et Laehapelie, ont eu plusieurs éditions et traductions.

Turquie (la), histoire de l’empire ottoman depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours, par Théophile Lavaliée (1854). Sous ce litre, 1 auteur publie, non l’histoire savante, détaillée, de 1 empire ottoman avec le fastidieux récit de ses révolutions de palais et de

ses rébellions de province, mais l’exposé
  • clair, succinct, tracé à grands traits, des événements

européens de cette histoire réduite aux faits qui intéressent un lecteur français, en un mot une vue de l’empire ottoman prise de France. Ce n’est pas un ouvrage de circonstance, fait à la hâte pour satisfaire la curiosité du moment, comme on pourrait le croire d’après la date de la publication ; c’est une œuvre sérieuse, originale, longuement méditée et soigneusement travaillée.

L’Histoire de la Turquie est divisée en cinq livres, dont le premier est exclusivement consacré à la partie géographique. Ce premier livre nous donne successivement la description des provinces de la Turquie d’Eu—rope et de la Turquie d’Asie ; des provinces du Danube, de celles de l’Archipel, de la mer Adriatique, de la Grèce, des lies de l’Archipel, du Caucase, de l’Arménie et de l’Euphrate, de l’Asie Mineure ou Anatolie, de la Syrie et de l’Arabie. La fin du premier livre est relative aux divisions administratives et à la statistique. Cette partie de l’ouvrage est purement descriptive, sauf la fin, qui résume le livre tout entier par les considérations suivantes : • D’après la description que nous venons de faire des provinces qui composent l’empire ottoman, on voit que cet empire, produit de la conquête, mais d’une conquête dans laquelle les vainqueurs immobilisés dans leur orgueil n’ont jamais songé à s’assimiler les vaincus pour former une nation unique, n’est composé que d’éléments hétérogènes presque partout ennemis. Toutes les races, toutes les religions, tous les idiomes, les habitudes lès plus diverses, les mœurs les plus étranges, la civilisation raffinée, l’état nomade et sauvage, se croisent ou se tiennent côte à côte dans ces magnifiques contrées qui rappellent tant de gloire, tant de souvenirs, tant de lumières, et où les Osmanlis avaient tant à faire pour que leur domination lût légitimée. > Les quatre autres livres traitent uniquement de l’histoire de l’empire ottoman : le deuxième est relatif à l’histoire de l’islamisme jusqu’à la prise de Constanti□ople en 1453 ; le troisième va depuis la prise de Constaiitinople jusqu’à la paix de Carlowitz (1453-1699) ; le quatrième depuis la paix de Carlowitz jusqu’à celle d’Yassi (1699-1792) ; enfin le cinquième depuis la paix d’Yassi jusqu’à l’année 1852, date de nouvelles complications de la question d’Orient.

En écrivant cette histoire, Th. Lavaliée s’est surtout, ainsi que nous l’avons indiqué dès le début, placé au point de vue français, en ce sens qu’il s’est principalement attaché à raconter les relations hostiles d’abord, puis peu à peu amicales de la France avec la Porte, bien qu’il se borne ordinairement à un exposé clair, succinct et portant sur les points principaux, il ne néglige pas d’élucider et de traiter à fond les questions importantes, celle dite des lieux suints, par exemple. « La possession des lieux saints, dit-il, disputée entre les latins, les grecs et les arméniens, n’impliqua pas le dioit de propriété, mais seulement d’usufruit. La loi musulmane s’oppose à ce que les chrétiens possèdent dans le pays des croyants ; elie ne leur permet pas de Construire de nouvelles églises, alors même qu’il serait convenu que ces églises doivent être considérées comme des propriétés publiques et appartenant, par conséquent, au souverain

territorial ; mais elle leur accorde l’autorisation d’entretenir les anciennes églises, c’est-à-dire de les réparer et de relever les parties tombées, sans pouvoir toutefois y ajouter de nouvelles constructions. Dans les usages de l’Orient et de la terre sainte, la possession exclusive d’une église, d’un sanctuaire, d’un autel, quel qu’il soit, par une communion chrétienne, n exclut pas les autres communions de la faculté d’y aller pour leurs cérémonies ; mais les possesseurs ont seuls le

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droit d’en garder les clefs, de réparer ces édifices et de les entretenir à leurs frais, d’y allumer des cierges, d’y étendre des tapis, enfin de les balayer, car c’est là, aux yeux des musulmans, le signe principal du droit de possession. Malgré les prétentions jalouses des grecs et des arméniens, c’est aux religieux catholiques protégés par la France qu’a toujours appartenu légalement la garde du saint sépulcre et des lieux saints. » Après ce lucide exposé, M. Th. Lavaliée raconte avec non moins de clarté les modifications successives apportées dans la question des lieux saints depuis la capitulation de 1540 et les violences religieuses de 1757 jusqu’à la réunion d’une commission européenne en 1858 et à la mission du princeMentschikoffà Constantinople.

En ce qui concerne les considérations qui se mêlent chez l’historien au récit des événements, le livre de M. Lavalléeen est très-sobre ; mais, par compensation, elles sont généralement de la plus grande exactitude et parfois aussi neuves que justes. Cette appréciation des croisades en est la preuve : t Les croisades furent pour les masses des guerres toutes religieuses qui n’eurent d’autre but que la délivrance du saint tombeau ; mais, pour les papes et les princes, on pourrait dire qu’elles furent des guerres autant politiques que religieuses, si l’on pouvait à cette époque séparer la politique de la religion, qui était l’âme de l’état social, la mère de toutes les pensées, l’inspiratrice de toutes les actions. En effet, malgré les chroniques naïves et ignorantes qui nous représentent les chevaliers et les soldats de la guerre sainte comme animés du même zèle aveugle et barbare, on nesauraitdouter que les chefs et surtout les conseillers de ces expéditions héroïques n’en comprissent au moins la portée humaine et la nécessité politique, s’ils n’y voyaient pas, selon nos idées modernes, une réaction légitime de l’Occident contre l’Orient. Ils sentaient qu’il fallait, pour sauver l’Europe, conquérir une partie de l’Asie, que la protection des chrétiens d’outre-mer était pour les lalins, non-seulement une question de charité, mais une question d’existence. C’est ce que témoigne la lettre du patriarche de Jérusalem portée par Pierre l’Ermite au pape et au prince des chrétiens : « Les royaumes de l’Occident, portait-elle, se croient en sûreté, mais qui peut répondre du nom chrétien ■ quand Jérusalem est gardée par les in(idéles et qu’ils menacent de prendre Bzanoe ? » Cette manière d’envisager les croisades jette un nouveau jour sur la question et rend le livre de M. Th. Lavaliée aussi utile aux diplomates qu’aux historiens.

TURQUIN adj. m. (tur-kain — de l’ital. turchino ;à<s turco, turc, parce que le marbre turquin s’exportait de la Mauritanie, pays turc). Se dit d’un bleu foncé et mat : Taffetas bleu turquin. Drap bleu turquin. (Acad.)

— Miner. Marbre turquin ou substantiv. Turquiti, M : ubve bleu : Sur la cheminée en marbre turquin, des porcelaines d% vieux Saxe entourent une pendule en platine, niellée d’arabesques. (Balz.)

— Substantiv, Bleu turquin : Un turquin très-foncé.

— Ornith. Passereau du genre tangara, qui vit au Brésil.

TURQUINE s. f. (tur-ki-ne — rad. turquin). Miner. Sorte de turquoise peu estimée.

TURQUIS s. m. (tur-ki). Bot. Syn. de turquet,

TURQUOIS s. m. (tur-koi — rad. turc, les

moulina a vent étant originaires d’Orient). Sorte de moulin à vent en usage en Normandie.

TURQUOISE s. f. (tur-koi-ze-de turc ;]».

couleur bleue, eu effet, s’appelle turchine en italien. Comparez J’italien turchese, turquoise, espagnol-provençal turquesa, même sens). Miner. Pierre précieuse qui est un phosphate d’alumine : Oh prétend qu’il existe dans les environs de Gimont une mine de trèsbelles turquoises. (A. Hugo.) Une dame, amie de sa mère, lui fit cadeau d’une belle turquoise. (Alf. de Muss.) Les turquoises sont des os fossiles coloriés par des oxydes de cuivre. (A. Karr.)

Turquoise de la vieille roche, Turquoise tirée d’une mine ancienne. Il Turquoise de nouvelle roche, Turquoise osseuse, Turquoise occidentale, Turquoise odontouthe, Noms divers sous lesquels on désigne un ivoire fossile d’un bleu plus pâle que celui des turquoises de la vieille roche. Il Turquoise minérale, Sorte de pierre opaque, d’une couleur bleu de ciel, et assez dure pour rayer le fer.

— Çomrn. Etoffe croisée, fabriquée en Turquie.

— Entom. Nom vulgaire du procris ou sphinx du staticé.

— Bot. Espèce d’agaric, dont le dessus est d’un bleu de ciel très-vif.

— Hortic. Variété d’anémone.

— Encycl. Miner. La turquoise, facilement reconnaissable à sa couleur bleu céleste, quelquefois verdâtre, a une densité de 2,9 environ ; sa composition chimique est encore peu connue ; c’est un phosphate d’alumine contenant presque toujours un peu de chaux, de magnésie et de fer, et coloré par de l’hy TURR

drate de cuivre. La turquoise n’est jamais cristallisée ; elle se rencontre en masses amorphes, formant parfois-de petits liions engagés dans leur gangue, ou libres et en petits rognons. Elle est infusible au chalumeau ; avec le borax, elle donne les réactions du fer et du cuivre ; dans les acides, elle se dissout sans effervescence et sans résidu, en offrant les colorations du cuivre. La cassure est conchoïdale et inégale, à peine transparente, même sur les bords minces. La coloration de la turquoise se modifie à l’air, surtout si on la fait passer d’un lieu sec à un lieu humide et à une température un peu plus haute. Il no faut pas confondre avec cette pierre, qui est la vraie turquoise vieille roche, une odontolithe appelée aussi turquoise, qui n’est qu’un phosphate de chaux des os coloré par des infiltrations cuivreuses, et qui se trouve en assez grande abondance dans l’Oural.

—Bijout. Les lapidaires distinguent les turquoises en orientales et en occidentales. Les premières se trouvent, suivant Tavernier, en Perse, près de la ville de Nichabour ; ce sont les turquoises connues sous le nom de turquoises de la vieille roche. À cinq journées de chemin de cet endroit, se trouve une autre mine renfermant des turquoises de la nouvelle roche. Ces dernières ont beaucoup moins de valeur que les précédentes. On tire encore les turquoises orientales des Indes et de laTurquie, et, comme elles nous viennent toutes en passant par ce dernier pays, leur nom en est dérivé. Les plus belles et les plus estimées sont d’un bleu céleste, les autres d’un bleu clair ; on en rencontre même qui sont d’un bleu verdâtre ou tirant un peu. sur le jaune.

« Les turquoises, dit Réaumur, du moins celles de France, ne sont point naturellement bleues ; c’est le feu qui leur don ne cette couleur. Avant de les y mettre, on les voit semées dans toute leur substance de points ou de veines, ou de petites bandes qui sont d’un noir bleuâtre. »

Les turquoises les plus chères sont celles dont la couleur est limpide, le poli brillant, celles qui ne présentent à leur surface ni filets, ni raies, ni inégalités. Les joailliers ont quelquefois apprécié les tmquoises qui réunissent toutes ces qualités sur le même pied que les émeraudes, c’est-à-dire presque autant que le diamant. Il est vrai que les turquoises un peu grosses et sans défaut sont excessivement rares et que la moindre défectuosité diminue considérablement leur valeur. Les turquoises européennes, et en particulier celles que l’on trouve en France, dans le Languedoc, ne différent des orientales ni par la densité ni par la dureté. Mais la teinte n’est pas la même. La couleur des occidentales est ordinairement plus chargée de bleu ou plus blanchâtre, et elles sont presque toujours traversées de veines comme l’ivoire ; aussi sont-elles d’un prix bien inférieur et les efforts de Réaumur n’ont pas réussi à en relever la valeur.

11 parait, ou du moins on a dit, que la turquoise perd sa couleur ; on a même désigné certaines circonstances dans lesquelles on a, vu ces pierres précieuses devenir vertes, de bleues qu’elles étaient auparavant.

Relativement à leur emploi, des turquoises, quoique peu dures, dit Beudant, sont très-recherchées pour l’agrément de leur teinte. On les taille en cabochon, et on les monte souvent avec des entourages de diamants, de rubis. Parfois elles servent elles-mêmes d’entourage aux diamants, pour les bagues et épingles. La couleur bleu verdâtre de cette pierre précieuse se marié très-bien avec toutes les autres et produit un très-bel effet. Elle est fort estimée et se vend à des prix très-élevés, qui varient suivant la beauté de la teinte. Une turquoise ovale de om, ol2 (5 lignes 1/2) sur 0">, oll (5 lignes), d’un bleu clair, avec un œil verdâtre, a été vendue chez M. Drée 500 francs ; une autre de mémo taille, d’un beau bleu de ciel, 241 francs. Celles de la nouvelle roche sont bien moins estimées, parce qu’elles perdent de leur couleur à la lumière et que les acides nitrique, chlorhydnque, etc., les attaquent. Une belle turquoise de cette espèce, bleu de ciel, de om. OlO (4 lignes 1/2) sur om,009 (4 lignes), a été vendue 121 francs. » Il y a une quarantaine d’années que ces turquoises se sont vendues les prix ci-dessus. Aujourd’hui, elles se vendraient un bon tiers plus cher.

TUBQUOY (Laurent), jurisconsulte français, mort à Orléans en 1648. Il exerça la profession d’avocat au présidial de cette ville. On lui doit un ouvrage estimé qui a pour titre : l’Empire français ou ('Histoire des conquêtes des royaumes et provinces dont il est composé, avec Us cartes généalogiques de ta maison royale, celle des princes et grands seigneurs qui les ont-possédées (Orléans, 1651, in-fol.).

TDRR (Étienne), général hongrois au service de l’Italie, né à Buja en 1825. Il servit d’abord comme volontaire dans l’année autrichienne, puis comme lieutenant dans une

compagnie du.régiment de l’archiduc François-Charles, et fit ses premières armes en

Italie, sous les ordres de Radetzki, pendant la campagne de 1848 ; mais bientôt, gagné à la cause de ceux qu’il combattait, il passa dans les rangs des Italiens avec un certain

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nombre de ses compatriotes (janvier 1849Ï, Réfugié en Piémont, il fut chargé par Charles-Albert de l’organisation d’une légion hongroise et, à la tête de cette légion, il prit part à la bataille de Novare, qui fut si fatale aux armes italiennes. On lui offrit ensuite le grade de colonel dans l’année révolutionnaire commandée par le général Mieroslav ?ski contre l’année prussienne. Après la défaite des insurgés badois, le colonel Tûrr se lia à Londres avec les réfugiés italiens et hongrois, proscrits de leur pays par les. derniers événements de 1849, et cinq ans plus tard, lorsque éclata la guerre d’Orient, il entra au service de la Urande-Bretagne, comme officier supérieur dans la légion anglo-lurque. En cette qualité, il commit l’imprudence d’aller acheter des chevaux jusque dans les provinces danubiennes, et il se trouvait à Bucharest vers la fin de 1855, lorsqu’il fut reconnu par des officiers de son ancien régiment qui occupait cette ville, arrêté et dirigé sur Vienne, malgré son nouvel uniforme et les réclamations du gouvernement anglais. Traduit devant un conseil de guerre et condamné à mort, comme déserteur et traître au drapeau autrichien, il n’obtint d’être relâché que grâce à l’intervention personnelle de la reine Victoria.

À peine rendu à la liberté (1S56), il se hâta de rentrer en Turquie et guerroya avec les Tcherkesses contre les Russes ; il allait pénétrer dans le Caucase, lorsqu une maladie le força de se résigner au repos. La guerre de 1859 lui offrit l’occasion de se signaler de nouveau par de glorieux faits d’armes, À la première nouvelle des hostilités contre l’Autriche, il était acco, uru en Italie et avait obtenu le commandement d’un bataillon da chasseurs des Alpes. Il combattit à Varèse, prés de Garibaldi, et fut grièvement blessé à Castel-Nedolo. En mai 1860, il suivit Garibaldi en Sicile et partagea l’honneur de cette folie héroïque depuis le débarquement de Marsala jusqu’à la prise de Païenne, qui lui valut une nouvelle blessure. À peine guéri, il reprit son service et contribua par son activitô à [organisation de l’urinée méridionale qui devait bientôt- envahir le royaume de Naples. Son courage et son intrépidité, joints à de sérieuses connaissances dans l’art militaire, lui valurent le grade de général de division. Il était, en outre, très-sympathique à ses compagnons d’armes.

En l’absence de Garibaldi, il commanda en chef pendant quelques jours et remporta un brillant succès contre l’année napolitaine, à Caîazzo, le 19 septembre ; il fut cité le premier à l’ordre du jour de la bataille du Volturne (lir octobre). Comme homme politique, adversaire du parti radical qui essayait de pousser Garibaldi dans les voies de la révolution à outrance, le général Tûrr eut sur les événements une influence modératrice et ne contribua pas peu à la proclamation du plébiscite qui prononçait l’annexion immédiate du royaume des Deux-Siciles à la monarchie italienne, sous le gouvernement de Victor-Emmanuel. Il en fut récompensé par la confirmation de son grade de lieutenant général et le titre d’aide de camp du roi (1S61). A cette époque, pendant les agitations produites en Hongrie, le général Tûrr adressa de Paris au général Klapka une lettre destinée à mettre ses compatriotes en garde contre tout mouvement prématuré. La même année il épousa, à Mondovi, la jeune princesse Adeline Wyse-Bonapnrte, et le roi lui conféra, à cette occasion, le titre de commandeur de l’ordre militaire de Savoie. Peu de temps après, vivement attaqué dans sa conduite privée et publique par un membre de l’émigration hongroise, il perdit beaucoup de son influence et de son prestige et dut quitter le service italien. Il a depuis vécu dans une complète obscurité.

Le général Tilir est l’auteur des écrils intitulés : Arrestation, procès et condamna' tion du général Tûrr, racontés par lui-même (1863, in-so) ; la Maison d’Autriche et la Hongrie (1865, in-8°), et de plusieurs brochures politiques sur la Hongrie et les Slaves du Sud.

TURR (Eugénie), romancière russe. V. Kapuist.

TUR-RA-MAs. m. (tur-ra-ma). Arme de jet usitée dans lu Nouvelle-Hollande.

— Encycl. Le lur-ra-ma est une arme de trait, formée d’un morceau de bois très-dur, d’une longueur de o™,70, légèrement recourbé et légèrement aiguisé. Son poids est d’envi’ ron 300 grammes. Un des côtés est un peu convexe et revêtu d’incrustations ; l’autre est plat et uni. Lorsqu’on veut se servir de cette arme, on la tient, non comme un sabre, mais horizontalement à plat. On lui imprime un mouvement de rotation et on la lance. On distingue, du reste, deux espèces de turra-ma, l’un moins long et plus recourbé, qui revient vers celui qui le jette ; l’autre qui ne revient pas, mais atteint à une plus grande distance.

TURRE s. f. (tu-re). Agric. Nom donné aux mottes de terre, en certains pays.


TURREAU DE GARAMBOUVILLE (Louis-Marie, baron), général français, né à Évreux en 1750, mort eu 1816. Il était, avant la Révolution, officier surnuméraire attaché à un régiment de cavalerie. Élu maire de sa ville natale en 1789, il marcha aux frontières, au