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l’idolâtrie, De la parure des femmes n’autorisent pas à un classement bien certain, et peut-être le plus probable serait-il qu’ils ont été composés dans les années de transition, lorsque Tertullien laissait percer de plus en plus ses tendances montanistes sans avoir encore brisé avec l’Église. Enfin les Cinq livres contre Alarcion, les traités De l’âme, De la chair du Christ, De la résurrection de la chair, Contre Praxeas, le Scorpiaque ou Antidote contre les gnostiques, De la couronne militaire, Du voile obligatoire pour les vierges, De l’exhortation à la chasteté, De la fuite dans la persécution, De la monogamie, Du jeûne, De la pudeur appartiennent visiblement à la période du montanisme déclaré. On est assez généralement d’accord aujourd’hui qu’on a attribué à tort à Tertullien les traités De la pénitence et Contre les Juifs.


TERUCCI (Jean-Baptiste), jurisconsulte et littérateur italien, né k Sienne, mort vers 1749. Il professa le droit civil dans sa ville natale, y devint membre de l’Académie des Intronati, se livra avec succès a la poésie et fut enlevé par une mort prématurée. On lui doit les premières traductions en vers italiens du Piutus et des Nuées d’Aristophane. Ces deux pièces ont été publiées après sa mort par l’abbé Eabriani, la première en 1751, la seconde en 1754, à Florence. Dans le Journal étranger de décembre 1755, Fréron a consacré au Piutus de Terucci un article dans lequel il compare sa traduction et celle que Mme Dacier avait faite de la même pièce, et il donne la préférence à l’œuvre du littérateur italien, qui, dans son style serré et concis, a rendu des beautés échappées à la traductrice française.


TÉRUEL, ville d’Espagne (Aragon), ch.-l. de la province de son nom, sur une colline, au confluent du Guudalaviar et de l’Alhambra, à 220 kiloin. E. de Madrid, 168 kilom. S. de Saragosse ; 8,000 hab. Evêché suifragant de Saragosse. Elle est située sur une colline dont la base est baignée par le Guadalaviar et entourée d’une double enceinte, percée de neuf portes. Le mur intérieur forme un solide rempart sur lequel sont construites des’ habitations. Les rues bout propres, mais étroites et tortueuses. La place principale est un polygone entouré d’arceaux, dallés, sous lesquels sont installes les principaux, magasins de la ville. Le monument le plus reinarquuble de Téruel est la caihédrale, vaste édifice à trois nefs, surmonté d’une coupole k deux corps. Les principales curiosités de l’intérieur sont : le rétable, orné de nombreuses statues dans le goût de l’école florentine du temps de Michel-Ange ; un tableau des Onze mille vierges d’Antonio Bisquert, peintre valencien d’un grand talent ; les stalles et la grille du choeur et deux custodias en argent. Signalons aussi la jolie église de San-Pedro, ornée de belles peintures exécutées par Bisquert et d’un rétabie sculpté par Joli ; l’église San-Salvador, où se voit un beau Christ de Bisquert ; l’ancien collège des Jésuites, dont l’église est ornée d’une profusion de sculptures et de peintures à fresque ; la tour arabe de l’église Saint-Martin et l’aqueduc. Ces deux derniers monuments méritent une description particulière, t La tour de l’église Saint-Martin domine, dit M. Delavigne, tous les édifices de la ville. Elle est carrée, couverte d’ornements, de dessins, d’arabesques, d’enjolivements à jour et de mosaïques formées par des briques et des faïences de couleurs variées. Elle s’élève au-dessus d’un are ogival qui forme l’une des entrées de la ville ; le dernier étage est tout à jour et d’une admirable Légèreté. Des créneaux la couronnent.

L’aqueduc rivalise avec les plus célèbres d’Espagne. Il traverse la vallée sur 140 arcs de pierre et jette, au-dessus d’un ravin, 6 arcs à deux étages, de 19 k 20 mètres d’ouverture et d’une hauteur totale de 30 mètres. L’étage inférieur est en plein cintre, les arcs supérieurs sont gothiques, et un passage est pratiqué dans l’épaisseur de leurs piles pour communiquer n’un côté k l’autre du ravin. »

Quelques auteurs prétendent que cette ville existait avant la. domination des Romains et que soji nom actuel est une corruption de celui de Turbula, qu’elle avait sous ces conquérunts. Détruite par les Maures, elle fut rebâtie par Alphonse II en 1171, puis prise et piliee par l’icrre, roi de Castilie, en 1365. Au mois ne juillet 1874, Téruel fut attaquée par 13,000 carlistes, sous les ordres de don Alphonse ; mais ils durent se retirer devant l’énergique résistance que leur opposèrent les h Liuuts et un régiment d’iufauterie liu’-rale.

La légende a rendu Téruel plus célèbre encore que l’histoire, et nous allons rapporter celie des Amants de Téruel, si célèbres par les poètes espagnols. Les habitauts de Téruel sont fiers du souvenir de Diego de Marcilla et d’Isabelle de Segura, les deux amants les plus tendres et les plus fidèles que l’Espagne ait jamais comptés parmi ses enfants.

« Ces deux amants vivaient au commencement du xmo siècle, sous le règne du roi don Jaune d’Aragon. Le père d’Isabelle était riche, Diego ne Marcilla était pauvre. Celui-ci obtint de la jeune tille qu’elle l’attendrait cinq ans et s’en alla combattre les Maures. Isabelle résista pendant cinq ans aux sollicitations de son père, qui voulait la marier ; puis, lorsque ce délai fut arrivé, ne recevant aucune nouvelle de Diego, elle se laissa flan TERV

cer à Azagra. Mais le jour même du mariage, i Diego arrive, riche et glorieux. Frappé d’une, vive douleur à cette nouvelle, il se déguise et pénètre jusqu’à la chambre nuptiale, où il se cache. On amène les nouveaux époux. Azagra est tendre et empressé. Isabelle prétexte un vœu ; le mari se résigne, se couche et s’endort. Diego s’approche du lit, prend les mains d’Isabelle, effrayée de cette apparition inattendue, et éclate en longues plaintes. Isabelle cherche à se justifier, reproche à son amant de l’avoir oubliée et de s’être montré peu soucieux lui-même du délai qu’il avait réclamé. Diego demande un baiser pour dédommagement de ses souffrances. « Je n’existe plus pour toi, dit Isabelle ; je ne puis te donner Le bien d’un autre ; Azagra est maintenant mon seigneur et maître 1 ■ Diego supplie, Isabelle résiste et le repousse. Le jeune homme s’agenouille et implore cette dernière faveur. IfabeJe refuse encore. « Je tens que je meurs ! > s’écrie Diego. Il pousse un soupir et tombe. Isabelle se penche vers lui, l’appelle. Diego e.-t mortl Elle pousse des cris, elle se lamente. Azagra se réveille. La jeune femme feint d’être sous l’impression d’un songe, raconte à son mari une histoire semblable k la sienne et lui présente la question du baiser. «J’en aurais donné cent, » dit l’époux. Alors Isabelle lui montre le corps inanimé de Diego. Les deux époux, frappés de douleur et de crainte, se lèvent au milieu de la nuit, emportent sans bruit le corps de Diego et, sans être vus de personne, le déposent sur le seuil de la maison de son père. Le sur lendemain, toute la ville en grand deuil célébrait les funérailles du jeune capitaine, dont la mort restait un mystère. Lorsqu’elle vit passer devant sa fenêtre son amant porté sur un brancard, Isabelle arracha ses vêtements de noce, prit une robe de deuil et tout échevelée alla se joindre aux femmes qui suivaient le convoi. « Attends « moi, DiegoI disait-elle ; la douleur suffira

« pour m’ôter la vie ; avant une heure, tu me verras. » Le cortège arrive a- la paroisse ; on dépose le corps au pied d’un magnifique catafalque. Une femme cachée sous ses voiles s’en approche et s’agenouille ; elle découvre le visage du mort, le considère un instant, lui donne un baiser si bruyant qu’il est entendu de toute l’église et reste immobile, la bouche collée sur les lèvres décolorées du jeune homme. On s’approche

u’elle, on la prie de se retirer ; elle ne répond pas ; on soulève son voile, on reconnaît Isabelle, morte, entourant de ses bras le corps de Diego. Azagra accourt, et, commandant à sa douleur, il explique la cause de cette double catastrophe. Ou propose alors de réunir les deux amants dans la même tombe, ce à quoi l’on procède à l’instant. Les corp3 de Diego de Marcilla et d’Isabelle de Kegura furent déposés dans un mausolée d’albâtre, dans l’une des chapelles de l’église de San-Pedro, où on les trouva parfaitement conservés en 1555, lors des travaux qui se tirent dans cette chapelle. Ils occupent maintenant une niche pratiquée dans l’épaisseur des murs du cloître, avec cette inscription sur la pierre qui la ferme :

ICI

SONT DÉPOSÉS LES COUPS

DES CÉLÈBRES AMANTS DE TÉRUEL

DON JUAN DIEGO MART1NEZ DE MARCILLA

ET DONA 1SABEL DE SEUURA

MORTS EN 1217

ILS ONT ÉTÉ PLACÉS EN CE LIEU EH 17U8.

TÉRUEL (province de), située entre celles de lluesca au N., de Saragosse au N.-O., les capitaineries générales de Valence k l’O., au S. et au S.-E. et de Catalogue k l’E., 240,000 hab. et 14,164 kilom. carrés de superficie. Elle est traversée par une chaîne de montagnes qui donnent naissance au Guadalaviar, au Guadalupe et au Xiloca. Formée par les cortès, en 1822, de la partie méridionale de 1 Aragon et d’une très-petite partie de la province de Valence.

TÉRUNCE s. m. (té-ron-se — lat. teruncius, de ter, trois fois, et de uncia, once). Antiq, roui. Poids de trois onces. Il Monnaie qui valait le quart d’un as.

— Encycl. Comme poids, le térunce valait 3 onces, et par conséquent 2 sexcuiices, puisque le sexcunce valait 1 once 1/2. L’once romaine équivalant à 276’, 19, le térunce équivalait à 71gr,57. Il fallait 4 térunces pour faire 1 livre, qui comprenait 12 onces. Comme monnaie, le térunce était le quart de l’as ; il valait donc environ 3 centimes 3/4. Plauie a employé le nom de cette monnaie dans le sens où nous disons : t Pauvreté n’est pas vice » (Captifs, III, l) :

Ifeque ridicules jam terunci faciunt. Le térunce portait sur la face une tête d’Hercule ou de Gérés ; sur le revers, des grains de blé, un strigile, un dauphin, quelquefois l’image d’un navire, etc.

Il est facile de voir que le mot térunce est composé de ter, trois fois, et de uncia, once. Quand on considérait cette monnaie comme

’ étant la quatrième partie de l’as, on la nom ’ niait quadrans, quart d’as.

TERVAGANT, dieu prétendu qu’adoraient, , disait-on, les mahométans, et qu’invoquaient

les enchanteurs. Il On dit aussi termagant. i

TERVUEREN, bourg de Belgique, à 13 kilom. de Bruxelles, sur la lisière N.-E. de la ’ forêt de Soignes ; 2,300 hab. Résidence favo F’

le

TERZ

rite des ducs de Brabant. Le château, démoli par ordre de Joseph II, a été remplacé par un pavillon royal, entouré d’un beau parc. Ce pavillon fut offert un prince d’Orange par les deux nations réunies, la Belgique et la Hollande. Il reste du vieux château des écuries et une chapelle de Saint-Hubert. Selon une antique légende, saint Hubert fit le premier construire ici, à la fin du vue siècle, un rendez-vous de chasse. On montre encore kTervueren le gigantesque cor de chasse de ce personnage.

TERWESTEN (Augustin), peintre hollandais, né à La Haye en 1649, mort en 1711. Tout enfant, il s’adonna, sans maître, k l’étude du dessin et acquit, en outre, une grande ♦habileté à modeler des figures en cire et à ciseler des pièces d’orfèvrerie. Vers l’âge de vingt ans, il entra dans l’atelier du peintre N. Wieling et passa, peu de temps après, dans celui de Guill. Doudyns, sous la direction duquel il fit des progrès rapides. En 1C73, il partit pour l’Italie, où il résida surtout à Rome et k Venise et, après avoir visité la France et l’Angleterre, il revint, en 1C78, k La Haye, où il jouit bientôt d’une grande réputation. Il peignait indifféremment des sujets historiques ou mythologiques, profanes ou religieux ; mais il empruntait de préférence ses motifs à Ovide. Un de ses principaux mérites est d’avoir restauré l’Académie de peinture de La" Haye, qui était tombée dans une décadence complète. En 1690, l’électeur de Brandebourg, plus tard roi de Prusse sous le nom de Frédéric I«, l’appela k Berlin et le nomma peintre de ta cour. Il fut, en outre, chargé d’établir à Berlin une Académie de peinture, dont il devint le premier directeur et qu’il sut élever au rang des meilleures écoles de l’Allemagne à cette époque. Les qualités principales de ce maître étaient une grande variété de conception et une facilité vraiment prodigieuse d’exécution. Il a gravé quelques planches, qui sont fort rares aujourd’hui.

TERWESTEN (Élie), peintre hollandais, frère du précèdent, né à La Haye en 1651, mort en 1724. Il fit ses premières études sous la direction de son frère et s’adonna à la einture de fleurs et de fruits, genre dans equel il obtint de bonne heure beaucoup de succès. Il alla se perfectionner en Italie, où ses toiles ne furent pas moins goûtées que dans sa patrie, ce qui le décida à se fixer dans cette contrée, où il résida jusqu’à sa mort. Lors de la fondation de l’Académie de Berlin, son frère le chargea, au nom de l’électeur de Brandebourg, de faire exécuter les plâtres des plus beaux chefs-d’œuvre de la sculpture antique pour servir aux études de la nouvelle école berlinoise. Terwesten acheta, en outre, pour le même prince la collection d’objets d’art formée par Belloie, que l’on voit aujourd’hui au musée de Berlin.

TERWESTEN (Matthieu), peintre hollandais, frère des deux précédents, né à La Haye en 1670, mort en 1735. Il fut aussi l’élève de son frère aîné, travailla ensuite dans les ateliers de Doudyns et de Daniel Mytens et, k peine âgé de vingt ans, fut jugé capable de terminer plusieurs plafonds que son frère Augustin avait laissés inachevés à son départ pour Berlin. Il s’était déjà fait connaître par plusieurs compositions remarquables, entre autres par une Diane au bain avec ses nymphes. Après avoir visité successivement Rome, Venise, Vienne et Berlin, il revint se fixer, en 1699, dans sa ville natale, qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort. Il y exécuta un grand nombre de tableaux et de plafonds, et l’on cite comme son œuvre la plus remarquable une Transfiguration qui décorait l’église des jansénistes.

TERZA RIMA s. f. (tèr-dza-ri-ma— de l’ital. tersa, troisième ; rima, rime). Littér. Système de versification usité chez les anciens postes italiens, et consistant à couper tout le pogine en tercets, k rimes croisées, malgré la coupe de la strophe.

— Encycl. V. TERCET.

terzes. m.(tèr-ze — espagn. terxo, mèm& sens). Ancien régiment espagnol.

TERZETTO s. m. (tèr-dzétt-to — mot ital. formé de terzo, troisième). Mus. Petite composition pour trois voix ou trois instruments.

TERZI ou TE11ZO (Ottobone), tyran de Parme, mort en 1409. Il servit d’abord sou» les ordres d’Albéric de Barboano, puis sous Jean-Galéas Visconti, aux conquêtes duquel il eut une grande part. Après la mort de Visconti, il résolut de se créer une souveraineté indépendante, réussit, en 1404, k s’emparer du pouvoir à Parme, massacra plus de trois cents membres du parti guelfe et se rendit maître peu après de Plaisance et de Reggio. Obligé, en 1406, d’évacuer Plaisance à l’approche de Facino Casse, général de Philippe-Marie Visconti, il le battit l’année suivante à Binasco et se trouva par cette victoire maître d’une grande partie de la Lomhardie, sur laquelle il fit peser un joug de fer. Ses cruautés et ses exactions le rendirent odieux à toute l’Italie, et il vit se former contre lui une ligua dans laquelle entrèrent le marquis d’Esté, le duc de Milan et les seigneurs de Mantoue, de Brescia, de Crémone. Se voyant sur le point d’être abandonné de ses troupes, Ottobone Terzi en fut réduit à demander la paix et se rendit, en 1409, à

TESB

Rubbiera pour avoir une conférence ayee la marquis d Este ; mais il y fut assassiné pendant les négociations par Sforza Attenoolo, et son cadavré fut abandonné aux outrages de la populace de Modène.

TES adj. poss. (te). Pluriel de ton.

TÉSAN s. m. (té-zan). Moll. Coquille du genre buccin, qu’on trouve dans les mers du Sénégal.

TESAURO (Antoine), jurisconsulte italien, né k Fossauo (Piémont), mort à Turin en 1586. Il portait le titre de seigneur de Salmours. De bonne heure il acquit la réputation d’un jurisconsulte éminent, à laquelle il dut d’être nommé sénateur de Turin, puis gouverneur d’Asti. Tesauro rétablit dans cette ville l’ordre, la justice, et sfettacha à guérir les maux que lui avait causés la rivalité des Français et des Espagnols dans le Piémont. Il laissa en mourant un recueil de décisions de jurisprudence, lequel a été publié par son fils Gaspard, sous le titre de Novsû décisianes sacri senatus Pedemontani (Turin, 1602, in-fol.). — Gaspard Tesauro, fils du précèdent, a publié les ouvrages suivants : Tractatus de augmenta ac varialione monetarum (Turin, 1602, in-fol.) ; Quxstionumforensium libri IV quorum singutarum qusstionum résolutiones confirmantur senatus décisionibus (Turin, 1604, in-fol.) ; De censibus (Turin, 1612, in-fol.).

TESAURO (Emmanuel), littérateur italien, second fils d’Antoine, né k Turin en 1581, mort on ne sait à quelle époque. Il entra dans l’ordre des jésuites en 1610 et devint professeur k leur collège de Milan. On lui doit : Elogia duodecim Cxsarum cum epigrammatibus (Oxford, 1627, in-12) ; La magnificenza, discours remarquable prononcé devant le cardinal de Savoie à Chieri (Turin, 1627) ; Oratio in qua probatur Academiam Crémonensem animosorum esse verum Herculis templum (Crémone, 1620).— Son frère, Charles-Antoine Tesauro, né à Turin en 1587, mort k Rome en 1655, entra également chez les jésuites, professa la morale à Rome et devint pénitencier du Vatican. On a de lui : De pœnis ecctesiasticis seu censuris latB sententis praxim bipartitm (Rome, 1640).

TESAURO (Alexandre), poëte italien, de la famille des précédents, né kFossato en 1558, mort en 1621. Il publia, sous le titre de la Séréide (Turin, 1585, in-8°), un poëtne en deux chants sur l’éducation et les maladies des vers k soie. Il devait le compléter en traitant de l’art de filer et de teindre les étoffes, mais il finit par y renoncer. Ce poème est écrit avec élégance et facilité, en vers non rimes, harmonieux et d’une bonne facture ; maison y trouve des épisodes trop longs et sans rapport avec le sujet.

TESAURO (Emmanuel), historien italien, fils du précédent, né k Turin en 1591, mort en 1677. Il fit, sous la direction de son père, d’excellentes études qui furent principalement dirigées vers l’histoire. Le duc de Savoie, Charles-Emmanuel, l’ayant chargé d’écrire l’histoire de Turin, il ne se contenta pas de remplir la tâche qui lui était imposée ; il étendit ses recherches sur toute l’Italie. Mais cet ouvrage, qui a été loué outre mesure par les contemporains de L’auteur, est rédigé dans un style barbare et incorrect et contient une foule de fables et de légendes parfois d’une absurdité inimaginable ; aussi est-il complètement oublié aujourd’hui. L’auteur n’en jouit pas moins d’une grande faveur auprès de son souverain, qui te chargea de plusieurs missions politiques importantes et le combla d’honneurs et de dignités. Parmi les nombreux ouvrages de Tesauio, nous citerons : la Vierge triomphante et le Capricorne écorné (Cologne, 1635, in-fol.), réponse à l’ouvrage du P. Monod, intitulé le Capricorne ; Campagnes ou histoire du Piémont (Turin, 1640, in-fol.) ; Saint-Omer assiégé par les Français et délivré par le prince Thomas de Savoie (Turin, 1640, in-fol.) ; la Politique d’Ésope phrygien (Turin, 1640, in-fol.) ; Patriarche siue Christi.genealoyia per mutidi tetates traducta (1651, in-8») ; la Lunette d’Aristote ou Idée des pointes d’esprit héroïque, vulgairement appelées devises, etc. (1654, in-fol.) ; Histoire de ta vénérable compagnie de la foi catholique sous l’invocation de saint Paul (1657, in-fol.) ; Panégyriques et raisonnements (1660, 3 vol. in-8°) ; Du royaume d’Italie sous tes barbares (1664, in-fol.) ; Panégyrique de il/me Christine de France, duchesse de Savoie (1665, iû-4°), traduit en français (Paris, 1665) ; Inscriplianes., quotquot reperiri potuerunt (Turin, 1666) ; la Philosophie morait tirée de la haute source du grand Aristote (1670, in-fol.) ; Campagnes du prince Thomas de Savoie (1674, in-fol.) ; Histoire de l’auguste cité de Turin (1679, in-fol.), ouvrage continué par Giraldi et terminé par Fenero (1772 et 1779, 2 vol. in-fol,), etc. On dojt aussi à Tesauro une tragédie, Erménégilde (1661), et des traductions italiennes de l’Œdipe et de l'Hippolyte de Sophocle.

TES8IK s. m. (tè-sbik). Chapelet musulman.

— Encycl. Le tesbik ou chapelet des musulmans, que les Turcs nomment aussi cornboloïo, ne devrait avoir que quatre-vingt-uix-neuf grains, puisque c’est le nombre des attributs qu’ils reconnaissent à Dieu ; mais comme Allah fait le centième, ils se servent