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à peu près la valeur actuelle de 3 francs, le sou d’argent aurait valu 36 francs ; le sou d’or valait 40 deniers d’argent.

À mesure que le denier perdit de sa valeur, à travers les variations monétaires du moyen âge, le sou d’argent, toujours réputé valoir 12 deniers, finit par ne plus être qu’une mon. naie insignifiante, ce qui donne raison aux numismates qui ne voient dans ce sou qu’une monnaie de compte, car autrement sa valeur intrinsèque lui serait restée. Le fait est qu’on rencontre bien diverses mentions du sou d’argent ou du sou valant 12 deniers dans les comptes du vue au xiie siècle, mais qu’on n’en a pas recueilli en espèces dans les collections. Les premiers sous d argent que l’on connaisse portent la date de Philippe-Auguste ; ils sont frappés 24 à la livre, chacun pesant 252 grains (13gr,356) et valant 12 deniers, la valeur du denier ayant alors été relevée. Il entrait dans chacun d’eux 11 deniers 1/2 de un. Cette restauration monétaire du sou d’argent dura peu ; les successeurs de Philippe-Auguste, pour se créer de petits bénéfices, augmentèrent peu à peu l’alliiige au point de faire du sou une monnaie de billon, et tel est l’empire de l’habitude que l’on continua de donner le nom de livre à la pièce représentant 24 sous, c’est-à-dire l’ancien franc. Le sou d’or avait disparu dès le règne de Philippe-Auguste pour faire place aux angelots, aux florins, etc.

Du règne des Valois à celui de Louis XV, il y a, en ce qui regarde le sou, une inextricâble confusion monétaire ; chaque province avait le sien, d’une valeur différente ; les deux principales variétés étaient le sou parisis et le sou tournois ; 20 sous tournois faisaient

1 livre tournois, mais il en fallait 24 pour faire 1 livre parisis. Il y avait aussi le sou marqué, c’est-à-dire refrappé et portant, par cette deuxième frappe, l’empreinte d’une fleur de lis ; il était réputé valoir 15 deniers au lieu de 12. Louis XIV fit frapper des sous de 15 et de 30 deniers, mais sans retirer les autres de la circulation, opération qui ne fut accomplie qu’en 1738. Le sou de Louis XV, en cuivre, fut frappé au titre de 2 deniers 12 grains ; il portait d’un côté un L surmonté d’une couronne accompagnée de trois fleurs de lis, et de l’autre un L croisé avec une palme. Quelques-uns, de la fin du règne, portent au droit l’effigie royale ; les sous de Louis XVI la portent tous. Louis XV fit aussi frapper des demi-sous, vulgairement appelés pièces de

2 liards et portant pour toute marque trois fleurs de lis. À partir de 1791, les sous portèrent au droit l’effigie du roi et au revers un faisceau surmonté du bonnet phrygien au milieu d’une couronne de chêne, avec cette légende : La Nation, la Loi, le Moi ; exergue : L’an nids la liberté, et dans le champ : 12 D (12 deniers), À cette époque parurent aussi les sous appelés tnonnerons du nom de leurs fabricants, les frères Monneron, qui, s’étayant du texte de la Déclaration des droits de l’homme .■ « La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société, » firent frapper ce qu’ils appelaient une monnaie de confiance. L’Assemblée nationale interdit en 1792 ces émissions particulières, mais il resta encore pendant longtemps des monnerons dans le commerce. Dans les sous de 1793, l’effigie royale disparut ; ils portent, au droit : liépublique française ; une table sur laquelle on lit : Règne de la loi ; exergue : L’an 'II ; au revers : Liberté, Égalité ; une couronne de chêne surmontée du bonnet de la Liberté accompagné d’une balance ; au milieu de la couronne : l S (1 sou). Cette même année 1793, la Convention rendit le décret qui appliquait aux monnaies le système décimal ; il fut ordonné que la livre serait divisée en dix parties appelées décimes, le décime en dix parties appelées centimes, et qu’il serait frappé des centimes, des décimes et des demi-déciwes. Cette dernière pièce, équivalant à l’ancien sou, en garda le nom, d autant plus que les sous ne furent pas retirés de la circulation. Les nouveaux sous de 0 fr. 05 et les décimes ne commencèrent à être frappés qu’en 179G. Toutes ces anciennes monnaies ont été refondues en vertu de la loi du 6 mai 1852. La pièce actuelle de 0 fr, 05, que l’on continue malgré tout à appeler un sou, est rigoureusement conforme, par sa valeur nominale et par son poids, au système décimal ; elle pèse 5 grammes, et l’alliage est de 95 parties de cuivre pout-4d’étain et l de zinc ; mais ce n’est qu’une monnaie de convention, sa valeur réelle étant au-dessous de celle qui lui est attribuée ; tandis que l’ancienne pièce de 0 fr. 05 de la République, dont on ne frappait que 80 au kilogramme, représentait à peu près la valeur intrinsèque du métal.

Sou de Lise (le), opérette en un acte, paroles do MM. Saint-Yves et Zaccone, musique de Mme Caroline Blangy, représentée au théâtre des Bouffes-Parisiens le 7 mai 1860. Le livret est intéressant. Il y a de la grâce et du goût dans le dialogue. La partition renferme des mélodies agréables. Nous citerons l’ouverture et le duo entre Lise et André, qui est charmant. MUe Cliabert a chanté avec talent le rôle de Lise. Tautin et Marchand ont joué les autres personnages.

SOOABE, en allemand Schwaben, en latin Sueoia, ancien duché de l’empire germanique, au S.-O. Le pays qui portait le nom de Souabe fut primitivement appelé Alémanie ; il tira sou nom de Souabe des Suèves, qui vinrent s’y établir au ve siècle. Le duché de Souabe,

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dont les limites varièrent souvent et soni par conséquent difficiles à déterminer exactement, était compris entre la Thuringe au N., la forêt Noire à l’O. et la Bavière à l’E. ; au S., il dépassait le Rhin et s’étendait en Suisse. Ses villes principales étaient Zurich, Ulm, Constance, Tubingue, Bade, Nordlingen, etc. La Souabe, qui faisait partie de l’empire de Charlemagne, était gouvernée par des ducs nommés par l’empereur. Lorsque l’empire carlovingien se démembra, ce pays fut divisé d’abord en cantons (gaus), qui tiraient leur nom des rivières qui les arrosaient, l’Iaxt, le Rocher, la Brenz, etc., puis en seigneuries et comtés divers. Le nom du duc de Souabe qui apparaît le premier dans l’histoire est celui d Erchanger ; mais ce prince ne put transmettre à ses héritiers le duché de Souabe, qui ne devint héréditaire dans la maison de Hohenstauffen qu’en 1080, sous Frédéric Ier, gendre lie l’empereur Henri IV. La maison de Ho"henstauflen conserva le d.uché de Souabe jusqu’en 12G9. À cette époque, le duché de Souabe se démembra en une quantité de villes et de seigneuries qui continuèrent à relever de l’empire ; le reste fut donné à Ulric de Wurtemberg. Comme les noms des ducs de Souaba sont dans ce Dictionnaire le sujet d’articles biographiques particuliers, nous nous contenterons ici de donner la liste de ces noms.

Dues non héréditaires.

Erchanger ■.. 912

Burkhard 1er 926

Hermann 1er....... 928

Ludolf. 948

Burkhard II 953

Othon Ier 973

Conrad Ier ggj

Hermann II 997

Hermann III 1004

Ernest 1er d’Autriche-Babenberg 1012

Ernest II 1015

Hermann IV 1015

Henri (depuis Henri III,

empereur) 1038

Othon II 1043

Othon III, margrave de 1044

Schweinfurt 1044

Rodolphe de Rheinfeld

(anti-empereur).... 1057-1080

Ducs héréditaires.

Frédéric Ier 108O

Frédéric II, le Louche.. 1105 Frédéric III (te mémo que

Frédéric Barberousse). 1147 Frédéric IV de Rothenbourg 1155

Frédéric V 11S7

Conrad IV (en même temps duc de Franconie) 1171

Philippe (empereur)... 1196 Frédéric VI (le même que l’empereur Frédéric II). 1213

Henri II 1219

Frédéric VI (de nouveau). 1235 Conrad V (le même que

l’empereur Conrad IV). 1250 Conrad VI ou Conradin. 1254-1269 SOUABE (comté palatin de), partie de l’ancien duché de Souabe, appartenant à la maison de Kalw, et qui avait pour chef-lieu Tubingue. Cette seigneurie disparut au commencement du xive siècle.

SOUABE (cerclede), dénomination qui survécut au démembrement de l’ancien duché de Souabe, et par laquelle on désigna, sous Wenceslas en 1387, un des quatre grands cercles de l’empire germanique, et sous Maximilien 1er un des dix cercles électoraux formés par cet empereur. Le cercle de Souabe formé par Maximilien était compris entre ceux du haut Rhin, du bas Rhin, de Franconie, d’Autriche et la Suisse ; il comprenait, outre 31 villes impériales, telles que Augsbourg, Ulm, Nordlingen, Lindau, etc., le margraviat de Bade, le duché de Wurtemberg, les principautés ecclésiastiques de Constance, de Kempten et d’Elwangen.

SOUABE ET NEUBOURG (cercle de), un des huit cercles ou divisions administratives actuelles du royaume de Bavière, situé au S.-O. entre les cercles de Franconie-Moyenne au N-, de Haute-Bavière à l’E., le lac de Constance et le Tyiol au S, le royaume de Wurtemberg à l’O. Superficie, 953,414 hectares ; 570,492 hab. Chef-lieu, Augsbourg. La partie méridionale de cette province, traversée par les Alpes Algaviennes, est formée de hautes terrasses et de profondes vallées ; la partie centrale et le nord présentent de vastes plaines fertiles qu’arrosent le Danube, l’IUer, le Leck, la Gunz et la Mindel. Ou y récolte principalement des céréales, du chanvre et du houblon ; élève de bestiaux ; exploitation de mines de fer et de cuivre. Importante fabrication de toiles. Commerce actif favorisé par les rivières navigables et par des chemins de fer qui relient cette contrée à la Suisse et au reste de l’Allemagne.

SOUABE (maison de). V. Hohenstàuffen.

SOUAGE s. m. (sou-a-je). Archéol. Moulure simple, double ou triple, qui régnait autour du pied de certaines pièces d’orfèvrerie.

SOUAK1M, contrée de l’Afrique centrale, soumise a l’autorité du vice-roi d’Égypte.

SOUAK1M ou SOUAK1N, la ville commer SOUA

ciale la plus importante de la côte africaine de la mer Rouge, située dans la Nubie, par 19» 6’ de latit. N. et 35» 8’ de long, E., au fond d’une baie profonde d’environ 15 kilom. Ella Se partage en deux parties principales, la ville proprement dite et la ville de terre, appelée El Gaif, La première est construite sur une petite île d’environ 500 mètres de diamètre et se compose de maisons a plusieurs étages, grandes et bien bâties, ainsi que de magasins en forme de remises. C’est là que se trouvent les demeures des autorités supérieures, les bâtiments de la compagnie télégraphique anglaise, la douane avec l’entrepôt, deux mosquées à minarets, deux grands cafés et les maisons, en général peu élégantes, des négociants arabes. Sur le côté S. de la baie s’étend El Gaif, qui est habité surtout par des Bidjarins. Il ne se compose guè’re que de huttes en forme de tentes, irrégulièrement disposées ; mais il y règne une animation extraordinaire. C’est là qu’est situé le bazar, où, à part les étoffes de laine, on ne trouve guère de marchandises européennes. Les indigènes vendent en pleine rue des denrées et des produits de toute sorte ; un grand nombre de couteliers et de forgerons s’occupent à fabriquer des couteaux, des lames et des épées pour les nomades de l’intérieur. Au N.-O. d’El Gaif s’élève la citadelle, qui est entourée de murs élevés et armés de trois canons ; 4 kilomètres plus loin, on rencontre les sources qui approvisionnent la ville d’eau et qui sont entourées de superbes sycomores, de jardins et de plantations de dattiers. La population totale des deux parties de la ville est diversement évaluée ; Heuglin l’a estimée à 8,000 ha bitants, tandis que Schweinfurth lui en assigne de 11,000 à 13,000. Le port de Souakim est formé par le goulet qui sépare l’île de la terre ferme, et, malgré les bancs de sable et les madrépores qui entourent la côte, les barques du pays franchissent toutes les passes qui forment l’atterrissage de la ville. Les principaux articles de l’exportation sont les suivants : coton, gomme arabique, beurre eu cruche, tamarin, sésame, dents d’éléphant et autres produits du Soudan ; en dépit de toutes les interdictions, Souakim est toujours le centre d’un actif commerce d’esclaves. L’importation comprend les étoffes de coton, le fer, les perles, la quincaillerie, le bois, les tapis et les armes.

Il n’y a à Souakim aucun consul européen, ni même aucun marchand européen établi. Le commerce maritime, qui est cependant fort animé, ne se fait qu’avec Djedda, en Arabie ; on communique avec Suez au moyen d’un service régulier de bateaux à vapeur. Toutes les caravanes qui partent de la ville se rendent soit dans la Barbarie, soit à Kassala. Il existe aussi à Souakim une station du télégraphe des Indes. En 1SG5, cette ville et son territoire ont été cédés par la Turquie au vice-roi d’Égypte, qui y entretient un gouverneur et un wakil.

SOUANES. V. SUANES.

SOUANÉT1E. V. SUANETIE.

SOCAN-PAN. V. Swan-pan.

SOCANV1TA, nom d’une des six héroïnes secondaires qui, dans la mythologie du Nord, sont attachées au service des walkyries. Les cinq autres se nomment Aubruna, Brinhildour, Alvitra, Godrounna, Milda.

SOUARGA s. m. (sou-ar-ga). Théol. ind. Paradis d’Indra.

— Encycl. La théogonie indoue admet quatre paradis ou séjours de béatitude, La souarga, ou paradis d’Indra, est un de ces quatre séjours ; le second est le keilassa, ou paradis de Siva ; le troisième est le veikonta, ou paradis de Vichnou ; le quatrième est le sattia - loca t ou paradis de Brahma. Le souarga, suivant les livres indous, est habité par les dieux du second rang, tous enfants de Kachiapa et de sa première femme Aditty. La palais d’Indra, leur fils aîné et le roi de ce ■lieu de délices, est au centre ; l’or et les pierreries y brillent de toutes parts. Il y a aussi un autre palais d’une égale magnificence pour Chaty, son épouse, fille de Poulavna. Ils ont pour fils Yodjanta. C’est dans ce lieu qu’on trouve le fameux arbre Kalpa, dont les fruits, couleur d’or, ont un goût exquis, et la vache Kamadenou, qui donne un lait délicieux. Ces fruits et ce lait composent la nourriture des dieux. Le souarga renferme encore beaucoup d’autres arbres. Les eaux limpides de plusieurs fleuves y serpentent en tous sens ; le principal de ces fleuves est le Mandaghy. La vue des habitants de cet heureux séjour est récréée par les mouvements cadencés et voluptueux d’une foule de danseuses’, et les doux sons du vounei et du kanohra, que les gandawas, musiciens fameux, marient aux accents de leurs voix mélodieuses, y charment sans cesse les oreilles. D’innombrables courtisanes sont toujours prêtes à éteindre les feux qu’elles font naître. Bruaspatty y fait l’office de gourou des dieux, et il leur explique les Védas. Enfin, chose assez bizarre, on y trouve deux médecins en titre, Chonata et Koumata. Les Achtadikou palagas, ou les huit dieux qui président aux principales divisions du monde et qui en sont les gardiens (savoir : Indra, Agny, Yama, Neirouuah, Varouna, Vahyou, Koubéra, Isannia), tiennent la première place, comme de raison, parmi les habitants du souarga ; les neuf planètes y ont leur demeure. Les sept fameux pénitents,

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ou mowits, et une infinité de personnages divins y sont aussi les commensaux d’Indra. L’entrée du souarga est accordée à toutes les personnes vertueuses, sans acception de rang ou de caste, qui sont parvenues sur la terre au degré de sainteté requis. Pour donner une idée du souarga et des trois autres riants asiles de béatitude, les livres indous représentent le mont Maha-Mérou, sur les flancs duquel ils sont situés, comme ayant la forme d’un cône contourné en coquille de limaçon et divisé par étages. Au premier étage, du côté du nord, est le so’targa, le paradis d’Indra ; a gauche, du côté de l’est, et un étage plus haut, le keilassa, paradis de Siva ; encore un étage plus haut, du côté du midi, le veikonta, paradis de Vichnou ; enfin, sur la cime de la montagne, le sattia-loca, paradis de Brahma.

SOUARI s. m. (sou-a-ri). Bot. Section du genre caryocar, genre d’arbres de l’Amérique du Sud.

SOUBAB s. m. (sou-bab). Grand dignitaire, sorte de vice-roi, dans l’ancien empire du Mogol.

SOUBABIE s. f. (sou-ba-bt). Dignité d’un soubab, [| Province gouvernée par un soubab.

’ SOUBARBE S. VCi. V. SOUS-BARBE.

SOUBArdier s. m. (sou-bar-dié). Techn. Principal étai d’une machine qui sert à tirer les pierres de la carrière.

SOU-BASCHI s. m. (sou-bass-chi). Hist. ott. Commandant de canton. Il Lieutenant de police.

SOUBASSEMENT s. m. (sou-ba-se-mande sous, et de bas). Architect. Partie inférieure d’une construction, sur laquelle semble porter tout l’édifice : Socbasskmiînt uni. Soubassement orné de moulures, 11 Tablette de plâtre qu’on place sous le manteau de la cheminée, pour diriger la fumée.

— Techn. Garniture d’étoffe que l’on met au bas d’un lit et qui descend jusqu’à terre.

— Encycl. Architect. Le soubassement doit être solide en réalité et même en apparence ; il diffère du socle en ce qu’il se compose de plusieurs assises, qu’il prend une certaine importance en hauteur, en saillie, en richesse et qu’il est continu, tandis que le socle n’est qu’une simple assise ayant une saillie peu prononcée sur la nu du pilier ou de la colonne qu’il supporte. Le soubassement, construit en pierre de taille, s’élève ordinairement jusqu’à hauteur d’appui des fenêtres du rez-de-chaussée, ou, si elles sont trop élevées, jusqu’à 1 mètre à im,50 au-dessus du sol, selon que la hauteur totale du bâtiment est plus ou moins grande. Le parement de ce soubassement peut recevoir tes mêmes moulures que le piédestal de l’ordre sous lequel il est établi-, on peut aussi l’exhausser sur des marches, pour donner à l’ensemble plus de majesté. Les soubassements se font encore en moellons bruts recouverts d’un enduit de mortier de chaux, ou bien en moellons smillés et piqués ou d’appareils parfaitement rejointoyés, ou bien encore en meulière ou en caillasse. Ce dernier mode de construction est surtout employé lorsque le terrain où doit être élevée la construction est d’une humidité constante. Le soubassement est la partie de la construction qui transmet à la fondation et répartit sur elle la charge supérieure résultant du poids des murs, des planchers, des combles, etc. ; il forme, avec la fondation, l’assiette solide et résistante sur laquelle on élève l’édifice ; cette fonction exige qu’il soit établi avec beaucoup de soin, qu’il présente une surface suffisante pour ne pas s’écraser sous le poids qu’il supporte et surtout pour ne pas tendre à rompre le massif de fondation. D un autre côté, comme le plus généralement il est sollicité, d’abord par le poid3 vertical de la construction supérieure, puis en outre par quelques poussées intérieures ou extérieures résultant de l’application de voûtes contre le mur qu’il supporte, on doit veiller à ce que sa base ne puisse pas glisser sous l’effort de la résultante horizontale de ces poussées. Enfin, comme le soubassement est une des parties de l’édifice qui travaillent le plus, il faut chercher à le mettre à l’abri des dégradations produites tant par les forces résultant du système de construction adopté que par les intempéries et la nature du soi. Pour déterminer la surface qu’il faut lui donner et, par suite, son épaisseur, en raison de la charge transmise par la partie supérieure, il suffit de diviser cette dernière par le coefficient de résistance à l’écrasement de la matière employée ; nous disons matière employée pour généraliser la formule suivante qui s’applique tout aussi bien aux soubassements en fonte qu’aux soubassements en pierre, de queque nature que soit cette pierre ; si P est le poids par mètre courant de soubassement, t> la surface cherchée, R le coefficient de résistance, e l’épaisseur et b la largeur égale à 1 mètre, on a

P P P

»=5,

e-R6 :

R

R varie naturellement avec chaque espèce de maçonnerie ; des expériences directes peuvent seules renseigner sur la valeur de ce coefficient (v. compression). Les soubassements sont souvent décorés d’arcatures, de figures en plat relief, de sujets dans des médaillons, etc. Les architectes du mo3’en

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