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sayant de lui montrer qu’il se perdrait dans l’opinion publique s’il épousait cette femme profondément corrompue et dont il avait fait sa maîtresse. Au lieu d’écouter ce sage conseil, Carr en conçut le plus vif ressentiment contre son ami, essaya de l’éloigner de l’Angleterre, et, n’ayant pu y réussir, il le fit arrêter, puisemprisonnerk la Tour’de Londres. Pendant ce temps, la comtesse d’Essex demandait la nullité de son mariage et» prétextant de l’impuissance du comte. Jacques Iercirconvenu par son favori, intervint auprès des juges, leur fit rendre un arrêt en nullité de mariage (25 septembre 1613), et, le 26 décembre suivant, Robert Carr épousait sa maîtresse, en présence de la cour, dans la chapelle royale. La faveur dont il jouissait était telle qu’à cette occasion le roi le nomma comte de Somerset et lui fltdon de plusieurs grands domaines. Il venait d’être investi de deux nouvelles grandes charges lorsque, par suite de la révélation d’un garçon apothicaire, on apprit qu’il avait fait empoisonner Overbury. Son procès s’instruisit, et, au mois de mai 1616, il fut condamné avec sa femme à la peine capitale ; mais pendant que les instruments de son crime étaient pendus, Somerset et sa femme étaient laissés en prison, puis rendus à la liberté (1621), et enfin ils obtenaient des lettres de pardon (1624). Jacques I»r ne borna pas là sa coupable condescendance envers son ancien favori. Il lui donna, après sa condamnation, sous le nom d’un de ses domestiques, une rente de 100,000 francs en fonds de terre. Le comte de Somerset se retira à Chiswick, où il passa le reste de sa vie. De son mariage avec lu corntesse d’Essex, il avait eu une tille, Anne, qu’il parvint à marier en 163" k William Russell, en sacrifiant pour la doter presque tout ce qu’il possédait.

SOMERSET (Françoise Howard, comtesse d’Essex, puis de), femmfe du précédent (Robert Carr), née eii 1594, morte en 1632. Elle était fille do lord Howard, comte de Suffolk. A treize ans, elle épousa le comte d’Essex, qui n’était que d’un an plus âgé qu’elle et qui alla continuer Ses études à l’université, puis sur le continent. Pendant ce temps, lajeune comtesse d’Essex restait auprès de sa mère et recevait uney brillante éducation. Lorsqu’elle parut h la cour, elle fit uoe sensation profonde, .tant sa beauté était éclatante et son esprit séduisant. Elle devint aussitôt la femme la plus adulée, comme elle était la plus belle et aussi, dit-on, la plus dissolue de la cour. Au nombre de ceux qui s’éprirent de passion pour elle se trouvaient le prince héritier, qui mourut bientôt après, et Robert Carr, vicomte de Rochester, qui devint son amant. Lorsque le comte d’Essex revint en Angleterre et réclama ses droits d’époux, Françoise Howard le repoussa et, de concert avec le vicomte de Rochester, demanda l’annulation do son mariage, afin de pouvoir épouser ce dernier. Irritée de l’opposition qu Overbury faisait k ses projets et de la façon méprisante dont il parlait d’elle, elle lui voua une haine implacable et contribua à sou emprisonnement, puis à sa mort. Comme nous l’avons dit plus haut dans La biographie du comte de Somerset, la roi Jacques aplanit toutes les difficultés du procès dans lequel la comtesse d’Essex, au grand scandale de la nation, demandait qu’on annulât sou mariage en se basant sur l’impuissance de son mari. Le mari protestait éuergiquement. Quoi qu’il en soit, l’annulation fut prononcée (25 septembre 1613), et le 26 décembre suivant la comtesse d’Essex épousait Robert Carr, créé à cette occasion comte de Somerset. « Pendant environ quinze mois, dit M. Lebrun, son orgueil et sa cupidité furent complètement satisfaits ; les grâces royales pleuvaient sur elle, les courtisans mendiaient sa protection, les hauts fonctionnaires la lui payaient. > Mais bientôt on acquit la conviction qu’Overbury était mort empoisonné par des gens achetés par elle. Les nombreux ennemis qu’elle s’était faits, ainsi que son mari, profitèrent de cette révélation pour les perdre l’un et l’autre. Le procureur général Coke instruisit l’affaire, interrogea Catherine Howard et Somerset, qui furent emprisonnés, et conclut que Catherine avait eu recours k la iorcellerie poui s’aliéner l’affection du comte d’Essex, et captiver l’amour de Rochester ; enfin qu’elle avait fait empoisonner Overbury par le geôlier Weston. Jacques Ier conseilla à Somerset et a sa femme de s’avouer coupables, en leur promettant leur grâce. Catherine fit des aveux complets-, Somerset protesta jusqu’à la fin de son innocence. L’un et l’autre furent condamnés à mort en mai 1616 ; mais, au bout de quelques années, ils recouvrèrent la liberté. La comtesse de Somerset se retira alors avec son mari à la campagne et mourut âgée de trente-huit ans.

SOMERSET (Édouard-Adolphe Saint-Maur, onzième duc db), homme politique anglais, né en 1775, mort en 1855. Appelé en 1792 à succéder à son père, il entra a la Chambre des lords, où il se montra partisan des idées libérales. Il faisait partie de plusieurs sociétés savantes. — Son fils aîné, né eu 1804, entra en 1834 a la Chambre des communes. Il devint l’année suivante un des lords de la trésorerie, et il a successivement occupé divers emplois importants.

SOMERSET (Edward Seymour, duc de).

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frère de Jeanne Seymour, femme du roi d’Angleterre Henri V1U. V. Seymour.

SOMERSET (James-Henry Fitzrov), général anglais. V. Raglan (baron).

SOMERTON, bourg d’Angleterre, comté de Somerset, k 25 kilom. S.-O. de Wells ; 2,000 h ; ib. Cette ville, ancienne résidence des rois saxons, fut pillée par les Danois en 877. On y voit les restes du château où Jean le Bon, roi de France, fut retenu prisonnier.

SOMERTRAS s. m. (so-mèr-trass). Diplomatiq. Nom donné au mois de juin, dans quelques chroniques.

SOMERVILLE (William), gentilhomme et poète anglais, né à Edstone, comté de Warwick, en 1692, mort dans le même lieu en 1742. I ! fit ses études à Winchester et à Oxford, puis revint dans son pays natal remplir les tranquilles et modestes fonctions de juge de paix. ILjouissait des agréments de la carr.pngne et faisait des vers à loisir, grâce à un revenu annuel de 25,000 livres. Mais, soit incurie, soit prodigalité, il s’endetta et s’abandonna à l’ivrognerie.

On a réimprimé plusieurs fois, notamment en 1796, son poème de la Chasse. Citons encore de lui des Fables, des Contes, des Odes et deux autres poèmes, Hobbinol or Jiural garnies ; Field sports and the Bowling-green (Londres, 1813, pet. iti-4»).

SOMERVILLE (Maria Fairfax, dame), femme savante anglaise, née en Écosse en 1790, morte à. Naples en janvier 1873. Elle passa ses premières années à Musselburgh, petit port de mer situé près d’Ediiwbourg, reçut une instruction très-soignée et apprit, notamment, le latin, le grec, la peinture et la musique. Ayant épousé un officier de marine, elle étudia sous sa direction les mathématiques et les sciences physiques, pour lesquelles elle fit preuve de dispositions extraordinaires.’ Devenue veuve, elle quitta Londres, alla habiter Édimbourg, épousa en secondes noces le docteur Somerville, dont elle devait illustrer le nom, et continua ses travaux scientifiques-. Ella commença à attirer sur elle l’attention du monde savant par des expériences fort remarquables sur l’influence magnétique des raies violettes du spectre solaire. Sur la demande de lord Brougham, qui admirait la profondeur de ses connaissances, elle consentit à écrire, pour la Société de la diffusion des connaissances utiles, un abrégé populaire de la Mécanique céleste de Laplace. Mais son travail prit des proportions telles qu’il ne put servir k sa première destination et qu’elle la fit paraître en un volume intitulé : Mécanique des deux (Londres, 1832, in-8°). Dans cet ouvrage, précédé d’une remarquable dissertation, Alme Somerville ne s était pas bornée a donner sans altération les démonstrations de Laplace ; elle les avait modifiées dans diverses parties, et dans d’autres elle avait substitué au travail de l’illustre géomètre français un travail tout nouveau. Deux ans plus tard, elle fit paraître : Connexion des sciences physiques (1834, iu-12), traité qu’elle dédia à la reine et dans lequel elle a exposé, avec autant de clarté que de précision, la grande loi de la gravitation et les principaux phénomènes physiques de l’univers. L’année suivante, elle fut nommée membre honoraire de la Société royale d’astronomie de Londres. Peu après, elle reçut de la liste civile une pension de 300 livres sterling ((7,500 fr.) et alla se fixer en Italie, où elle continua à partager son temps entre les travaux scientifiques et tes soins domestiques. Outre les ouvrages précités, on lui doit : la Science moléculaire et microscopique et une Géographie physique (1848, 2 vol. in-12), ouvrage très-bien tait, très-intéressant et qui a eu de nombreuses éditions.

SOMERVILLITE s. f. (so-mèr-vi-li-tedu nom d’un savant anglais, le docteur Somerville). Miner. Substance demi-transparente, k éclat vitreux, de couleur jaune paie, qu’on trouve dans les roches delà Somma, au Vésuve. Syn. de bumboldtilithb.

SOMILEPTE s. m. (so-mi-lè-pte — du gr. sdnia, corps ; leptos, menu). Ichthyol, Genre de poissons, de la famille des cyprinoïdes.

SOMION s. m. (so-mi-on). Bot. Genre de champignons.

SOMLVO, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Transylvanie, à 227 kilom. N.-O. d’Hermanstadt, sur la Krazna ; 2,700 hab. Magasins d’équipement et entrepôt de sel. On y voit un ancien château fort, qui appartint autrefois aux princes Bathory.

SOMMA s. f. (somm-ma). Métrol. Mesure da capacité pour l’huile, employée en Toscane, et valant 6611l,86.

SOMMA-LOMBARDO, ville du royaume d’Italie, province de Milan, district et à 7 kilom. N.-O. de Gallarate, cb.-l. de mandement ; 4,602 hab. C’est en ce lieu, près du Tessin, qu’Annibal vainquit Scipioaen 218 av. J.-C.

SOMMA-VKSUVIAINO, ville du royaume d’Italie, province, district et k 15 kilom. E. de Naples, au pied du Vésuve, ch.-l. de mandement ; 7,599 hab. Récolte de vins estimés.

SOMMA CAMPAGNA, bourg du royaume d’Italie, province et district de Vérone, mandement de Villafranca ; 2,612 hab.

SOMMAGE s. m.(so-ina-ja —rad. somme). Féod. Service féodal, consistant surtout dans

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l’obligation de fournir des bêtes de somme pour le transport des denrées ou des meubles du seigneur. Il Droit payé sur la charge d’une bête de somme.

SOMMACER v. a. ou tr. (so-ma-jé — rad. sommier. Prend un e après le g devant a et o : Je sommageai ; nous sommageons). Techn» Mettre des sommiers sur : Sommager une futaille.

SOMMA IL s. m. (so-mall ; // mil.). Mar. Terrain élevé sous l’eau, dans une passe. Il Bunc de gravier, de sable ou de vase qui traverse le chenal d’un port ou d’une rivière.

SOMMAIRE adj. (so-mè-re — d’un type latin iammariut ; de summa, somme, total). Succinct, court, abrégé ; qui expose un sujet en peu de paroles : Traité sommaire, liépanse sommaire. Discours sommaire. Requête sommaire. Exposé sommaire. La métaphysique n’eut point science, mais méthode sommaire : et tdéelle. (Proudh.)

— Expéditif, exempt des formalités ordinaires : Justice sommaire.

— Jurispr. Matières sommaires, Certaines affaires qui doivent être jugées promptement etavecpeu de formalités, tellesque lesdemandes provisoires, les appels des sentences de juge de paix. Il Jugements sommaires, Jugements rendus sur certaines contestations qui, bien que requérant célérité, ne sont cependant pas soumises au mode d’instruction établi pour les matières sommaires.

— s. m. Exposition sommaire : Là-dessus, de la pièce il m’a fait le sommaire.

Molière.

— Analyse sommaire des matières contenues dans un ouvrage ou dans une de ses parties : Le sommaire d’un livre, d’un discours. Faire un sommaire. Ne présenter que le sommaire, que le simple sommaire des recherches d un auteur. Lire le sommaire des chapitres.

— Syn. Sommaire, abrégé, analyse, etc. V. ABRÉGÉ.

SOMMAIREMENT adv, (so-mè-re-manrad. sommaire). D’une manière sommaire, succincte, abrégée : Je uous rapporterai sommairement ce qui se passa en cette occasion, ce qui est contenu dans ce livre. J’exposerai sommairement les faits. (Acad.)

SOMMAR1VA-DEI.-BOSCO, ville du royaume

d’Italie, province de Coni, district et à 20 kilom. O, d’Alba, chef-lieu de mandement ; 5,488 hab.

SOMMAR1VA-PERNO, bourg du royaume d’Italie, province do Coni, district d’Alba, mandement de Somniariva-del-Bosco ; environ 2,000 hab.

SOMMATEUR, TRICE s. (so-ma-teur, tri-sa — rad. sommer). Personne qui fait une sommation.

SOMMAT1N0, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, province et district de Calatanisetta, ch.-l. de mandement ; 4,324 hab.

SOMMATION s. f. (so-ma-si-on — rad. sommer). Action de sommer : Sommation verbale. Sommation par écrit. Faire une sommation. Trois sommations doivent précéder l’emploi de la force armée contre les attroupements séditieux. Cette place, cette forteresse s’est rendue à la première sommation. (Acad.)

— Fig. Invitation ayant une forme impérative : La fortune, le bonheur et ta gloire s’inquiètent peu des sommations de l’ambitieux ; ils viennent quand il leur plaît et s’en vonkde même. (Ch. Nod.)

— Jurispr. Acte par lequel on interpelle une personne de dire ou de faire quelque chose : Voilà les trois sommations attachées ensemble. (Acad.)

Ce n’est rien seulement qu’une sommation. Un ordre de vider d’ici, voua et les vôtres.

Molière. I Demande en garantie, dénonciation des poursuites exercées par une partie contre la partie adverse. Vieux en ce sens. Il Sommation respectueuse, Acte extrajudiciaire qu’un fils âgé d’au moins vingt-cinq ans ou une fille majeure sont tenus de faire signifier à leur père et à leur mère ou k leurs aïeuls et aïeules, lorsque ces parents n’ont pas donné leur consentement au mariage de leurs enfants : // peut être passé outre à la célébration du mariage un mois après la troisième sommation respectueuse, et même un mois après ta première lorsqu’on a plus de trente ans. (Acad.)

— Mathém. Opération par laquelle on fait la somme de plusieurs quantités, on les réduit k une seule : La sommation des termes d’une série.

— Physiq. Sons de sommation, Sons ayant un nombre de vibrations égal k la somme des nombres de vibrations dos sons primaires, dans le système de Helmholz.

— Eucycl, Jurispr. La sommation est faite, en général, dans les mêmes formes que les exploits. Elle diffère du commandement en ce qu’on peut la faire sans titre exécutoire et en ce qu’elle n’interrompt point la prescription. Cet acte est ordinairement du ministère exclusif des huissiers. La sommation est une formalité très-fréquente ; nous allons énumérer différents cas dans lesquels elle est employée :

l° En matière de vente d’immeubles.

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20 En matière de louage.

30 En matière de saisie immobilière.

40 En matière d’expertise. Quand une partie a fait défaut devant le juge commissaire, on la somme alors d’assister à l’expertise, soit par actéd’avoué, soit par exploit & partie, quelquefois même verbalement.

5° En matière d’inscription de faux. La personne qui veut s’inscrire en faux doit ou préalable sommer la partie adverse de déclarer si elle entend ou non se servir de la pièce arguée.

6° En matière de contributions indirectes. Lorsque le prévenu est absent au moment où l’on fait dans le procès-verbal la description des objets saisis, il lui est fait sommation d’y assister, et l’accomplissement de cette formalité suffit pour suppléer k sa présence.

7° En matière de contributions directes. Quand un contribuable est en retard, le percepteur ne peut exercer des poursuites contre lui qu’après l’avoir prévenu par une sommation sans frais.

8° En matière de saisie immobilière. Les créanciers inscrits et les créanciers qui ont une hypothèque légale sont sommés de prendre communication du cahier des charges.

90 En matière d’ordre. Les créanciers sont sommés de produire leurs titres et de prendre communication de l’état de collocation des pièces produites.

Par arrêt du 11 juillet 1820, la cour de cassation a décidé que les sommations n’ont point pour effet de contraindre les parties auxquelles elles sont faites, et que c’est k la justice seule ou aux fonctionnaires qui peuvent revêtir leurs actes de l’exécution parée qu’appartient un tel droit. Les sommations n’ont d’autre effet que de constituer en demeure ou de faire courir Ie3 dommages-intérêts.

En principe, il est nécessaire de recourir k une demande en justice pour faire courir les intérêts. Il est cependant des cas où une sim pie sonimafi’oMSufnt, lorsque, par exemple, il est question des intérêts du prix de vent» d’un immeuble non productif de fruits, des intérêts d’une somme déposée, des intérêts d’une crésince de tuteur envers son pupille.

La sommation fait aussi quelquefois courir un délai. Ainsi, lorsque le tiers détenteur d’un immeuble est sommé de payer ou de délaisser, la sommation fait courir les délais de la purge. Le créancier qui exerce l’action hypothécaire doit sommer le tiers détenteur do payer ou de délaisser, et celui-ci n’a que trente jours pour faire son choix.

Des sommations légales. On appelle sommations légales celles qui sont fuites à hauts voix devant les rassemblements séditieux, uviint d’employer la force des armes. Avant 1789, il n’exisuit aucune loi sur les attroupements. La première loi. sur ce sujet est celle du 21 notobre-21 novembre 1789, connue sous le nom de loi martiale et dans laquelle se trouvaient contenus les modes de sommations légales. Les sept premiers articles do cette loi sont ainsi conçus :

Article i«. Dans le cas où la tranquillité publique sera en péril, les officiers municipaux des lieux seront tenus, eu vertu du pouvoir qu’ils ont reçu de la commune, de déo.arer que la force militaire doit être déployée a. l’instant pour rétablir l’ordre public, a peine, par ces officiers, d’être responsables des suites de leur négligence.

Art. 2. Cette déclaration se fera en exposant k la principale fenêtre de la maison da vtile et en portant dans toutes les rues et carrefours un drapeau rouge, et en même temps les officiers municipaux requerront les chefs des gardes nationales, des troupes réglées et des maréchaussées de prêter mainforte.

Art. 3. Au signal seul du drapeau, tous les attroupements, avec ou sans armes, deviendront criminels et devront être dissipés par la force.

Art. 4. Les gardes nationales, troupes réglées et maréchaussées requises par les officiers municipaux seront tenues de marcher sur-le-champ, commandées par leurs officiers, précédées d’un drapeau rouge et accompagnées d’un officier municipal au inoins.

Art. S, 11 sera demandé par un des officiers municipaux aux personnes attroupées quelle est la cause de leur réunion et le griet dont elles demandent le redressement. Elles seront autorisées k nommer six d’entre elles pour exposer leurs réclamations et présenter leurs pétitions, et tenues de se séparer sur-le-champ et de se retirer paisiblement.

Art. 6. Kaute par les personnes attroupées de se retirer en ce moment, il leur sera fait k haute voix, par les officiers municipaux ou l’un d’eux, trois sommations de se retirer tranquillement dans leur domicile. La première sommation sera exprimée en ces termes :

« Avis est donné que la loi martiale est proclamée, que tous attroupements sont criminels ; on va faire feu ; que les bons citoyens sa retirent. >

À la deuxième et k la troisième sommation, il suffira de répéter ces mots : « On va faire feu ; que les bons citoyens se retirent. • L’officier municipal énoncera que c’est ou la première, ou la seconde, ou la dernière.

À cette loi, d’une rigueur excessive, succédèrent divers décrets rappelant aux officiers municipaux le devoir de publier ta loi martiale lorsqu’il y aurait des attroupements

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