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tre par son amour intelligent pour las arts. Le prince Soltikoff a formé de belles collections d’armes, d’émaux et de bijoux précieux, dont une partie a été cédée par lui au gouvernement français sous l’Empire. Il a publié en russe et en français des ouvrages intitulés : Voyage dans tlnde(Paris, 1849, in-8°) ; Voyage en Perse (Paris, 1851, in-8°).

SOLTWEDEL ou SALZWEDEI., ville murée de Prusse, Jans-la province de Saxe, régence et a 97 kilom. N.-O. de Magdebourg, sur la Jetze ; 6,000 hab. Fabrication de toiles de coton, draps, souliers ; sources salées, aujourd’hui abandonnées. De 978 à 1050, elle fut la résidence des margraves de Brandebourg et devint plus tard ville hanséatique.

SOLTYK (Stanislas), patriote polonais, néà Krysk, en Mazovie, en 1751, mort à Varsovie en 1830. Député de Cracovie à la diète de 1788-1792, il contribua à l’établissement de la constitution du 3 mai 1791. Il fit preuve de beaucoup de patriotisme pendant la guerre qui aboutit au partage de la Pologne et se réfugia ensuite à Venise (1795). Il put revenir dans sa patrie en 1798 et fonda en 1800, avec Dmochowski et Thaddée Czacki, la Société des amis des sciences de Varsovie, et, en 1802, avec Michel Walieki et Joseph Drzewiecki, une société commerciale qui eut’ peu de succès. En 1811, il fut nommé maréchal de la diète qui proclama l’indépendance de la Pologne et fut à la tête de la députation qui fut chargée d’aller annoncer k Napoléon, k Wilna, cette décision de la diète. En 1815, Soltyk se soumit k l’autorité russe. En 1825, il était sur le point d’être nommé sénateur lorsque, la conspiration de Saint-Pétersbourg ayant fourni au gouvernement

un prétexte pour exercer de nouvelles persécutions politiques en Pologne, Soltyk fut arrêté comme conspirateur, subit une détention préventive d’une année et fut enfin mis en jugement en 1827, avec huit autres accusés, devant un tribunal nommé spécialement ad /toc. Reconnu innocent par ce tribunal, Soit) k fut néanmoins maintenu en prison pendant trois autres années et y mourut.

SOLTYK (Roman), général et patriote polonais, fils du.précédent, né à Varsovie en 1791, mort en 1843. Il fut élevé k Paris sous la surveillance de Kosciusko, entra en 1803 à l’École polytechnique et, denx ans plus tard, revint dans sa patrie, où il fut nommé lieutenant dans l’artillerie à pied. Il se distingua k la bataille de Wrzawy (1809), devint en 1810 lieutenant-colonel d’artillerie, passa, deux ans plus tard, dans l’état-major de Napoléon et rendit des services signalés k la bataille de Leip2ig, où il fut fait prisonnier. Après la conclusion de la paix, il vécut d’abord à l’écart des affaires publiques ; mais les sentiments libéraux dont il fit preuve lui valurent sa nomination, en 1822, de membre du conseil du palatinat de Sandomir ; deux ans plus tard, il était député, en qualité de nonce, à la diète. Impliqué en 1S2S dans une conspiration k la tête de laquelle était son père, il fut acquitté faute de preuves, aprèp un long procès, reprit sa place k la diète et y proposa, en 1829, d’élever les paysans au rang de propriétaires libres. Il prit une part active à ia révolution de novembre 1830, fut nommé général de l’armée qui devait se former sur la rive droite de la Vistule, activa énergiquement la formation des régiments et de la garde nationale mobile et proposa à la diète de proclamer la déchéance de la maison de Romanoff et la souveraineté du peuple. Lorsque Paskievitch eut investi Varsovie, il reçut le commandement de l’artillerie et, avec ses 79 canons, exerça les plus grands ravages dans les rangs des Russes pendant les journées des 6 et 7 septembre. Après la chute de la capitale, il fut envoyé eji Angleterre et en France pour y réclamer la protection de ces deux puissances pour ses malheureux compatriotes et se fixa ensuite à Saint-Germain-en-Laye, où il résida jusqu’à sa mort. Il a publié en français : Précis historique, politique et militaire de la révolution du 29 novembre (Paris, 1833) et Napoléon en 1812.

SOLTYKOFF, nom d’une grande famille russe. V. Soltikoff.

SOLUBILITÉ s7 f. (so-lu-hi-li-té — rad. soluble). Qualité de ce qui est soluble : La solubilité des sels,

SOLUBLE adj. (so-lu-ble — lat. solubilis ; de soloere, dissoudre). Qui peut être résolu : Ce problème est aisément soluble, n’est pas soluble. Les questions que Newton ne résolut point n’étaient pas solubles à son époque. (Fr. Arago.)

— Chim. Se dit des substances qui ont la propriété de se dissoudre dans un liquide : Le set, le sucre sont des corps solubles. Le nombre des saveurs est infini, car tout corps solublk a une saveur spéciale qui ne ressemble entièrement à aucune autre. (Brill.-Sav.) L’albumine du sang est de la même nature chimique que la portion solublb du blanc d’œuf. (Raspail.)

SOLUTÉ s. m. (so-lu-té — du lat. solutum, chose uLssoute). Phurm. Résultat d’une solution, liquide résultant de la dissolution d’un solide dans un autre liquide.

— Encycl. Le soluté est le médicament dont la préparation est la plus simple possible, puisqu’il ne s’agit que de dissoudre, à

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chaud ou à froid, la substance prescrite dans le véhicule également prescrit et qui doit être toujours approprié k la nature de la substance à dissoudre. On peut mettre sous cette forme une foule de médicaments qui peuvent recevoir également des indications très-diverses. Le caustique de Récamier est un soluté caustique de chlorure d’or. Ces médicaments se désignent encore sous le nom de solutions ou de solutums.

SOLUT1F, IVE adj. (so-lu-tîff, i-ve — du lat. solvere, dissoudre). Méd. Qui dégage, qui résout.

SOLUTION s. f. (so-lu-si-on — lat. solulio ; de solvere, dissoudre, délier). Dénoûment d’une difficulté ; action de résoudre un problème, une question : La solution d’une question difficile dépend quelquefois de la manière de la poser. (J.-J. Rous*.) Le sens commun n’est autre chose qu’une collection de solutions des questions qu’agitent les philosophes. (Juuffroy.) Le passage de l’étal sauvage à l’état social esl une énigme dont aucun fuit historique ne donne la solution. (B. Const.) L’industrie hâte les SOLUTIONS, la politique les ajourne. (E. de Gir.) || Terminaison, conclusion : L’affaire est engagée depuis bien longtemps, il faudrait une solution.

— Transformation d’un corps qui, rais en contact avec un liquide, se divise en parties très-ténues, se mêle intimement au liquide et semble ne plus faire qu’un aveu lui : Un sel en solution dans l’eau. Les poissons respirint l’air qui est en solution dans l’eau, n Liquide contenant un corps dissous : On donne le uom de sirop simple à la solution du sucre fondu dans l’eau.

Solution de continuité, Division, séparation des parties. Il Fig. Vide, lacune, division, séparation de choses auparavant ou naturellement unies : Il y a dans l’histoire d’Égypte plus d’une solution ce continuité.

— Chir. Solution de continuité, Plaie, fracture, division de parties, auparavant contigues.

— Méd. Terminaison d’une affection : Solution heureuse. Solution fatale.

— Jurispr. Libération, payement final : Jusqu’à parfaite SOLUTION. (Acad.)

— Administr. Décision du directeur général de l’enregistrement, par opposition aux délibérations du conseil d administration.

— Géoin. Indication des constructions à effectuer sur les données pour arriver aux inconnues. Il Méthode employée pour obtenir ce résultat.

— Algèbre. Ensemble d’un système de valeurs conjointes des inconnues.

— Encycl. Chim. La cause du phénomène de la solution est tout k fait inconnue. On l’a attribuée à l’affinité ; on disait qu’un corps se dissolvait, dans un liquide quand l’uftinité de ce liquide pour le corps en question était plus forte que la cohésion, qui tenait réunies les molécules du solide, et qu’au contraire la solution n’avait pas lieu quand la cohésion l’emportait sur 1 affinité. On a dit, d’un autre côté, que la solution paraissait résulter d’une simple division des particules du solide entre les particules du liquide, d’où résultait entre toutes ces molécules une disposition telle, qu’elles étaient toutes placées, semblableinent et symétriquement, les unes par rapport aux autres.

La solution n’a pas seulement lieu entre un liquide et un solide ; elle peut encore s’opérer entre un gaz et un liquide.

Le mot dissolution est souvent employé comme synonyme de solution ; on a établi cependant la distinction suivante : il y a, solution quand le liquide dissout un corps sans l’aitérer dans sa nature et en vertu d’une sorte d’aftinité (affinité de solution, force dissolvante) qui l’emporte sur la force de cohésion moléculaire ; exemple : eau et uiere, alcool et résine, huiles et graisses. Il y a dissolution, au contraire, quand il s’établit entre le dissolvant et le corps k dissoudre une réaction chimique qui peut entraîner la modification de celui-ci, la décomposition d’une partie du dissuivant et la combinaison de l’autre partie de ce dernier, non altéré, avec le corps à dissoudre ; exemple : acide azotique et mercure.

La solution d’un corps est toujours accompagnée d’un abaissement de température. C’est le résultat de l’emploi du calorique pour le travail de la solution. Ce phénomène n’est cependant constant que si l’on a satisfait d’abord k l’afrinité du corps solide pour le liquide. Le chlorure de calcium anhydre, qui se dissout dans l’eau, produit, de la chaleur parce qu’il y a, avant la solution, combinai.son avec l’eau du sel qui s’hydrate ; et cette quantité de chaleur produite est supérieure k celle qu’emploie le sel hydraté pour se dissoudre. Mais si l’on prend du chlorure calcique hydraté, il n’y a plus élévation do la température. On doit donc admettre que, quand un corps se dissout dans un liquide, il y a abaissement de température, k moins que cet effet ne soit masqué par des circonstances contraires, dont la plus fréquente est la combinaison des substances, liquide et solide.

La solution est, en général, favorisée par la division mécanique du corps k dissoudre, par l’agitation, par la pression (eaux gazeuses), par l’élévation de température. Un

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moyen toujours avantageux pour obtenir tins dissolution consiste à suspendre le corps dans le liquide, sur un diaphragme mis k la surface. Les couches du liquide qui sont en contact avec lui se saturent et, devenues plus pesantes, se précipitent et sont remplacées k mesure par de nouveau liquide, qui se sature k son tour. Il y a alors dans le liquide un mouvement qui tend k mettre le corps en contact continu avec de nouvelles portions du dissolvant. C’est le même effet que l’agitation produit avec moins d’avantage, parce qu’elle mêle les parties saturées avec la masse de liquide et que celui-ci, de plus en plus chargé, perd à chaque instant de sa faculté dissolvante.

La solution peut s’opérera froid ou k chaud. En général, les corps sont plus solubles k chaud qu’à froid ; aussi l’élévation de température est-elle un moyen d’augmenter la solubilité des corps ou de la rendre plus prompte. Il faut consulter, dans le choix de la température, la nature du liquide et celle de la substance que l’on veut dissoudre. Avec l’eau, qui est inaltérable k une température élevée, et dont la valeur vénale est à peu près nulle, on peut, relativement au liquide lui-même, opérer indifféremment k quelque degré que ce soit. Avec i’éther ou l’alcool, corps qui n’éprouvent pas d’altéiation dans les limites de leur ébullition, on peut également opérer k chaud ou k froid ; mais, comme ici le liquide a une valeur qui doit faire éviter avec boin les déperditions, si l’on veut opérer k chaud, il faut que ce soit dans des vases distillatoires. Le vin, qui est altérable par le feu, ne peut être chauffé. Loi huiles ne peuvent l’être que dans des limites de températures qui ne puissent les altérer. On ne dépasse pas 100°. Les matières susceptibles de se dissiper par la chaleur, comme les huiles volatiles, doivent être dissoutes k froid, ou l’on doit opérer en vase clos si l’on élève la température. Souvent, la nature des vases est indifférente ; cependant, si les substances à essayer pouvaient les altérer, il faudrait avoir recours à des vases inattaquables.

La solution est une opération fréquemment employée par un grand nombre d’arts et d’industries. La chimie a eD elle un moyen précieux de faire réagir facilement les corps les uns sur les autres.

Elle est obtenue, soit directement (solution simple), soit par macération, par infusion, par digestion, par décoction, par lixiviation (méthode de déplacement), piv distillation (solution, pharmacie). Lus préparations pharmaceutiques obtenues par solution se classent, suivant la nature du dissolvant, en solutions par l’eau ou hydrolés (tisanes, apozèmes, bouillons, eaux, collyres, lotions, gargarismes, injections, etc.) ; par l’alcool ou alcoolés (teintures alcooliques) ; par l’éther ou éthérolés (teintures éthèrées) ; par le vin ou ceno !és (vins médicinaux) ; pur ta glycérine ou glyeérolés, par le chloroforme, par le sulfure de carbone, par la bière ou brutoces (bières médicamenteuses) ; parle vinaigre ou oxèolés (vinaigres médicinaux) ; par les corps gras (huiles médicinales, pommades) ; par les essences ou myrolés. Par extension, on a donné le nom de solution au résultat de la solution même. Le mot soluté conviendrait mieux. V. DISSOLUTION,

— Géom. Le mot solution s’applique soit aux constructions, soit k la méthode employée pour arriver à la règle à suivre pour construire effectivement les inconnues de la question. C’est en donnant au mot cette acception qu’on peut dire que la solution est plus ou moins simple, lorsque la règle finale reste la même. Mais cette règle peut elle-même changer beaucoup selon la méthode employée pour y parvenir. En effet, si, par exemple, il s’agit d’obtenir un point, on conçoit qu’il existera toujours une infinité de lignes propres k le donner par leur intersection, k plus forte raison s’il s agit d’obtenir une longueur. I ! existe donc toujours une infinité de solutions d’un même problème de géométrie.

On oppose souvent les mots solution géométrique et soiuU’où algébrique. Ces deux genres de solutions sont en effet totalement différentes : celles du premier genre consistant en des transformations de figures et celles du second en dès transformations d’équations.

— Algèbre. Il peut exister plusieurs systèmes de valeurs des inconnues propres k satisfaire aux conditions de la question ; dans ce cas, le problème a plusieurs soiufioi !.i. Le nombre des solutions d’un problème dépend en général du nombre des inconnues et des degrés respectifs des équations qui les lient. Il est représenté par le degré de l’équation tinule résultant de l’élimination de toutes les inconnues, moins une. En effet, l’équation résultautde l’élimination d’une inconnue t entre deux équations

f(x, y, ..., u, t) = 0

f, (x, y, ..., u, t)=>0

est la relation qui doit exister entre les autres inconnues x, y, ..., u pour qu’il existe un commun diviseur du premier degré en t entre les premiers membres de ces deux équations, de sorte qu’à une solution de l’équation finale il ne correspond en général qu’une seule valeur de f. Quand donc on sera arrivé k l’équation anale, en x par exemple, si les deux équations dont elle provient contenaient x

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et y, elles assigneront a, y une même valeur et une seule pour chaque valeur de x ; de même les trois équations en x, y, s dont seront provenues les deux équations en a ; et y assigneront kz une même valeur et une seule pour chaque système de x et de y, et ainsi de

Suite. V. ÉLIMINATION.

Lorsque l’équation finale a deux, trois, etc., racines égales, la solution correspondante est double, triple, etc. L’ordre de multiplicité d’une solution commune aux équations qui traduisent les lois de deux phénomènes distincts indique le degré de cintigufté de ces lois, au point de concours. Ainsi, si les équations de deux courbes ont une solution double, triple, etc., ces deux courbes ont k leur point de rencontre un contact du premier, du second ordre, etc.

Une solution d’un problème d’algèbre est dite réelle ou imaginaire selon que toutes les valeurs des inconnues y sont réelles ou que quelques-unes sont imaginaires.

Le travail de l’élimination complique souvent l’équation finale de facteurs qui ne s’y seraient pas trouvés si le procédé de calcul avait été plus parfait. Les solutions déduites des équations de ces facteurs k zéro sont dites étrangères. On ne les supprime toutefois qu’après les avoir interprétées avec soin, parce qu’elles ne sont jamais entièrement fortuites, mais tiennent toujours de près ou de loin k la question elle-même.

Solution» grammaticale*, par Domergue (1802, in-8°). Cet ouvrage, -qui offre le résumé de divers autres travaux du même auteur, entre autres de sa Grammaire simplifiée et de son Mémoire sur la proposition, contient beaucoup de règles nouvelles, toutes rattachées k des principes incomplètement observés par ses prédécesseurs, ou même qu’ils n’avaient point soupçonnés. Personne avant lui n’avait si bien analysé la proposition ; voulant assujettir la classification des mots h une rigoureuse analyse, il a cru devoir changer Ta nomenclature. C’était le moyen de refondre une théorie importante où la rouille de l’école se laissait encore apercevoir. Telle fut la marche de Lavoisier lorsqu’il appliqua, comme il le dit lui-même, la méthode de Condillac k la chimie. En refaisant la nomenclature il refit la science. Mais si quelques savants unis entre eux suffirent pour changer les nomenclatures physiques, il n’en est pas de même dans la grammaire où tout le monde se croit juge. Aussi Domergue a-t-il fait marcher ensemble l’ancienne et la nouvelle nomenclature.

Domergue a traité k fond la question si difficile et sf souvent agitée des participes. 11 est encore un des grammairiens qui ont jeté le plus de lumière dans le vieux chaos des modes et des temps. Le premier, Beauzée s’était aperçu que l’on confondait la conjugaison française avec la conjugaison latine. Il inventa pour notre langue un système ingénieux, mais compliqué : il admit cinq verbes auxiliaires au lieu de deux ; de là des temps et des modes sans nombre : leur classification sous les trois modes généraux présente de bizarres difficultés. Domergue convient, avec Beauzée, que tous les temps des verbes doivent être classés sous les trois modes du temps réel : le présent, le passé, le futur. Toutefois, en partant du même principe, il arrive k d’autres résultats, et, rejetant les trois verbes auxiliaires imaginés par Beauzée, il offre un système beaucoup plus simple. Parcourant toutes les parties de la science, il éclaircit également la prosodie française. Après Dumarsais et Duclos, il a proposé de nombreux changements k l’orthographe. Il va même plus loin qu’eux, et l’on aurait sur ce point des objections k lui faire, mais tous ces travaux sont utiles. On lui doit plusieurs idées neuves et justes, et sa place est marquée parmi les grammairiens inventeurs les plus éclairés.

Solution du problème attelai ; iheorle de 1 organisation du crédit et do la circulation monétaire, par P. J. Proudhon (1848, in-8°). L’auteur établit d’abord la souveraineté du peuple. «Je crois, dit-il, k l’existence du peuple comme k l’existence de Dieu. Je m’incline devant sa volonté sainte ; je me soumets k tout ordre émané de lui ; la parole du peuple est ma loi, ma force et mon espérance. Le problème de la souveraineté du peuple est le problème fondamental de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, le principe de l’organisation sociale. Les gouvernements et les peuples n’ont d’autre but que de constituer cette souveraineté, k travers les orages des révolutions et les détours de la politique. Chaque fois qu’ils se sont écartés de ce but, ils sont tombés dans la servitude et la honte. • La démocratie, pas plus que la monarchie, ne peut, d’aprè3 Proudhon, établir cette souveraineté iiu peuple. Elle ne peut servir qu’à préparer la république une et indivisible, seule solution du problème social. Mais le noeud de la difficulté consiste k faire parler et agir le peuple comme un seul homme. «La république, selon moi, dit-il, n’est pas autre chose et c’est là aussi tout le problème social. La république est l’organisation par laquelle toutes les opinions, toutes les activités demeurant libres, le peuple, par la divergence même des opinions et des volontés, pense et agit comme un seul homme. Dans la république, tout citoyen en faisant ce qu’il veut, et rien que ce qu’il veut, participe di-