Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 3, Sois-Suj.djvu/338

Cette page n’a pas encore été corrigée

STUH

cas, lorsqu’il s’agit de contenir des corps gazeux très-subtils, tels que l’éther et le chloroforme, on utilise des dispositions de fermeture beaucoup plus hermétiques. Enfin, dans certaines circonstances, on applique des garnitures métalliques qui ont l’avantage de résister à des températures très-élevées. Les systèmes de garniture des siuffing - boxes varient avec chaque constructeur, ainsi qu’avec le genre de machines et la nature des fluides employés. Dans tous les cas, quel que soit le mode de construction adopté, il faut que la garniture soit graissée souvent, soit avec de l’huile, soit avec de la graisse ; à cet effet, on fait toujours en sorte que le bouchon ou le tampon qui ferme la boite soit évasé de manière à former un réservoir ; lorsque le stuffitig-box est vertical, cela ne présente aucune difficulté ; mais quand il est placé horizontalement, on est obligé d’établir en avant du presse-étoupe un godet garni d’une mèche de coton contre laquelle la tige en mouvement vient continuellement s’humecter ; quelquefois on se contente de placer sur la partie cylindrique de la boite un réservoir à huile, que l’on met en communication avec la garniture à l’aide d’une mèche de coton, qui trempe par une extrémité dans l’huile, et qui traverse par l’autre l’épaisseur de la boîte à étoupe. Ce système, employé le plus souvent, permet d’obtenir un graissage régulier et continu. Pour les tiges de piston dont les corps de pompe sont appelés & fonctionner avec de l’eau agissant à des pressions plus ou moins considérables, on emploie généralement des garnitures en cuir, que la

pression même de l’eau fait serrer sur tout le pourtour de la tige.

STCFFO, dieu des Thuringiens ; il était adoré sur une montagne par les buveurs. On l’a comparé à Bacchus ; son culte dura jusqu’au jour où saint Boniface brisa sa statue. stuffo ou stauf veut dire une coupe, une timbale. La famille allemande de Stauffenberg porte une timbale dans ses armoiries.

STUHLIÎSCEN, bourg du grand-duché de Bade, cercle du Lac, à 62 Kilom. N.-O. de Constance, chef-lieu du bailliage de son nom, Drès de la frontière suisse ; 1,450 hab. Ce bourg fut jadis le chef-lieu d’un landgraviat qui appartint aux ducs de Furstenberg.

STU11I/WE1SSFNBURG ou ALBE ROYALE, en latin Alba Regia, en hongrois Székès-Féjervar, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, chef-lieu du comitat de son nom, à 58 kiiom. S.-O de Bude, par 470 il’ ce latit. N., 160 i> de longit. E. ; 20,000 hab. Evêché catholique suffragant de Gran ; séi linaire, gymnase de cisterciens ; maison d’éducation militaire. Récolte de soude produite par l’évaporation des eaux saumâtres des marais

environnants. Fabrication de coutellerie commune, cordouans, draps, flanelles, savon ; commerce actif de laines, vins, lin, coton, bestiaux. Aux environs, sources acidulés de Moha, très-fréquentées. Cette ville, bâtie au milieu d’une plaine marécageuse, renferme quelques beaux édifices, parmi lesquels nous citerons la cathédrale, l’église Saint-Jean, l’église de l’Assomption, qui fut pendant cinq siècles le lieu de couronnement et de sépulture des rois de Hongrie ; le théâtre et le palais épiscopal.

Stuhlweissenburg, fondée au xie siècle par le roi Étienne, était autrefois fortifiée et bien plus importante que de nos jours. Elle souffrit beaucoup de la longue lutte des Hongrois et des Turcs. Prise en 1543 par Soliman H, elle fut enlevée en 1601 par le duc de Mercosur aux Turcs, qui la reprirent l’année suivante et la conservèrent jusqu’en 1888, époque où Léopold l’enleva définitivement aux infidèles. Les fortiflcatioi s, rasées en 1702, n’ont pas été relevées.

STUHLWEISSENBUBG (comitat de), division administrative de la Hongrie, comprise dans la lieutenance de Pesih ; elle confine au N. au comitat de Gran, à l’E. À celui de Pesth, au S. À celui de Tolna, et à l’O. À celui de Veszprim. Superficie, 4,099 kilom. carrés ; 182,345 hab. Le sol, accidenté au N. par les monts Vertesi, est plat et généralement marécageux sur tous les autres points. On y récolte des céréales, fruits, vins, garance et tabac. Élève de bestiaux, moutons, porcs et chevaux.

STUHM, ville de Prusse, province de Prusse, régence et à 21 kilom. N.-E. de Marienwerder, chef-lieu du cercle de son nom ; 1,507 hab. Importantes tourbières. Victoire de Gustave-Adolphe, roi de Suède, sur les Polonais, en 1628.

STUHR (Pierre-Feddersen), historien allemand, né à Flensbourgen 1787, mort en 1851. Il étudia le droit et la philosophie dans différentes universités de l’Allemagne, notamment à Heidelberg, avec Schœlling et Gœrres, età Halle, avec Steffens. II publia à Heidelberg, en 1811, une brochure iiititulée : les Etals de l’antiquité et ceux de l’époque chrétienne exposés dans leurs contrastes, et, la même année, à Berlin, un autre ouvrage sur la Décadence des États naturels, dans lequel il combat victorieusement les théories ds ! Niebuhr. En 1813, il entra dans les uhlaiis j de la légion hanséatique et prit sa retraite avec le grade de capitaine, à la fin de la campagne. Il fit cependant encore la seconde i campagne contre Napoléon, devint ensuite ! secrétaire de la commission des études raili- I

STUN

taires de Berlin, prit ses grades a l’université de cette ville en 1821 et y fut nommé, en 1826,

Îirofesseur extraordinaire. On a encore de ui : Traité sur les antiquités Scandinaves (Berlin, 1817) ; la Constitution militaire du Brandebourg et de ta Prusse à l’époque de Frédéric-Guillaume le Grand (Berlin, 1819) ; Recherches sur l’origine et l’antiquité de t’astronomie chez les Chinois et chez les Indiens (Berlin, 1831) ; les l’rois dernières campagnes contre Napoléon (Lemgo, 1832) ; la Guerre de Sept ans (Lemgo, 1834) ; la Religion de l’empire chinois et les systèmes de la philosophie indienne dans leurs rapports avec la doctrine de ta révélation (Berlin, 1835) ; les Systèmes religieux des peuples païens de l’Orient (Berlin, 1836-1838, 2 vol.) ; Histoire du pouvoir maritime et colonial du grand électeur Frédéric-Guillaume de Brandebourg (Berlin, 1839) ; Recherches et éclaircissements sur les points principaux de la guerre de Sept ans (Hambourg, 1842, 2 vol.)

STUKELEY (William), antiquaire et médecin anglais, né à Holbeach (Lincolnshire) en 1687, mort à Londres en 1765. Il fit ses études à Cambridge, s’attachant spécialement à la médecine et a la botanique, puis il alla exercer quelque temps à Boston et revint à Londres se faire admettre au collège des médecins. En 1729, il entra dans les ordres et devint successivement chapelain du duc d’Ancaster, pasteur de la cure de Saint-Georgele-Martyr. Ses principaux écrits sont : Dissertation on the spleen (Londres, 1723, in-fol.) ; On the cause and cure of the goût (Londres, 1734, in-8°) ; Palxographia sacra (Londres, 1736, in-4<>) ; Palxographia Britannica (Londres, 1743, 2 cah. in-4»).

STIJLER, architecte allemand, né à Mulhouse-en-Thuringe en 1800, mort en 1865.

Élève de Schinkel, qui l’associa de bonne heure à ses travaux, il fut nommé en 1829, pendant un voyage qu’il faisait en Italie, inspecteur d’architecture à Berlin. Nommé, en 1832, oonseill»’- aulique et directeur de la commission dp construction du château, il devint ensuite successivement conseiller supérieur et architecte du roi (1842), codirecteur de l’Académie d’architecture (1849) et conseiller rapporteur au ministère (1850). Parmi les travaux qui ont été exécutés sous sa direction ou d’après ses plans, nous citerons : l’hôtel de ville de Perlebau, en style italien du moyen âge ; la restauration du palais d’hiver de Saint-Pétersbourg ; la bourse de Berlin ; les châteaux de Boitzenburg, de Basedow, d’Arendsee et de Dalwitz ; l’église catholique de Rheda ; puis pins de cent églises sur les trois cents qui furent lonstrnitos sous le règne de Frédêric-GuillauiB III, entre autres, à Berlin, celle de Saint-Jacques, dans la forme des anciennes basiliques chrétiennes, celle de Saint-Matthieu, en style italo-rom..u, celle de Saint-Barthélémy, en style gothique, et celle de Saint-Marc, en style italien de la Renaissance. Son œuvre principale en architecture profane est le nouveau musée de Berlin, où il a su marier harmonieusement les caractères principaux des différentes époques de l’architecture. C’est aussi d’après les mêmes principes qu’il a fait construire le musée national de Stockholm. Parm : ses autres travaux, nous mentionnerons encore la nouvelle bourse de Krancfort-sur-le-Mein, les bâtiments de l’Académie des seiencps de Pesth et de l’université de Kœnigsberg, le châteaude Schwerin, commencé sur les plans de Demmler ; le musée de Cologne, l’hôtel de ville de Sehulpforta, les détails d’architecture des ponts de Dirschau et de Marienbourg, enfin la reconstruction du château de Hohenzollern, berceau de la famille de ce nom. Il avait en outre collaboré avec Strack aux Feuilles de modèles pour les fabricants de meubles (1835 et années suivantes), et fourni un grand nombre de plans et de dessins à VAlbum de la Société des architectes de Berlin. Stuler était un des plus remarquables architectes de l’AUemagne.

STUNDISTE s. (ston-di-ste). Membre d’une secte religieuse récemment fondée en Russie.

— Encycl. La secte des stundistes a été fondée, il y a peu d’années, en Russie par des colons iillemaiids établis dans le gouvernement de Kherson. Elle doit son nom à ce que ses membres se réunissent pendant les heures (stunden) de repos pour lire en commun les Évangiles et expliquer la Bible. La doctrine de ces sectaires a beaucoup d’analogie avec celle des anabaptistes, dont ils ont adopté le second baptême et diverses cérémonies. Les stundistes donnent à leurs cérémonies religieuses la plus grande simplicité ; ils rejettent le culte des saints et des images et le carême. De mœurs très-pures, ils sont laborieux, sobres, honnêtes, se soumettent aux lois de l’État, mais protestent avec la plus grande énergie lorsqu’on parle de les soumettre au clergé orthodoxe. Les communautés de stundistes les plus nombreuses se trouvent à Kherson, où, en 1871, ils comptaient 800 adeptes, et à Taraehtschd, près de Kiev, où ils sont au nombre de 4ôo environ.

STUNTZ (Joseph-Hartmann), compositeur allemand, né à Arleshehn, en Suisse, en 1793, mort à Munich en 1859. Il étudia la musique sous Winter, à Munich, et sous Salieri îi. Vienne. En 1816, il revint à Munich et,

STUP

deux ans plus tard, il se rendit en Italie, où il composa son premier opéra, la Represaglia, qui obtint un grand succès. Il composa ensuite successivemeut : à Venise, l’opéra Constantino ; à Munich, l’opéra Charlot oder die Milchbrùder ; à Turin, Dalmiro et Argone (1822) ; à Milan, l’opéra-comique Elmira e Lucinde (1823). On cite encore, parmi ses opéras : Das Donauweibchen et Maria-Rosa. Stuntz a, en outre, composé environ cent vingt motets, offertoires, hymnes, cantates, ouvertures, chants, etc.

STDPÉFACTIF, IVE adj. (stu-pé-fa-ktiff, i-ve-rad. stupéfier). Méd. Syn. de stupéfiant. Il Feu usité.

STUPÉFACTION s. f. (stu-pé-fa-ksi-onrad. stupéfier). Engourdissement d’une partie du corps : Ce remède cause, produit de la

STUPÉFACTION.

— Etonnement si grand, qu’il ôte la force ou l’idée d’exprimer sa surprise : À cette nouvelle, il fut frappé de stupéfaction. Il fut longtemps avant de sortir de sa stupéfaction. Ma stupéfaction fut complète. (Acad.)

STUPÉFAIT, AITE adj. (stu-pé-fè — rad. stupéfier). Rendu comme interdit et immobile par la surprise : Il demeura tout STUPÉ-FAIT. Il en fut stupéfait. (Acad.)

De tout ce que j’entends je reste stupéfaite.

Al. Duval.

Oh ! oh ! c’est un sujet rare, excellent, parfait.

— Bah ! — Prodige inouï, dont je suis stupéfait.

C. Denviass.

— Syn. Stupéfait, abaaourdl, ébahi. V. ABASOURDI.

STUPÉFIANT, ANTE adj. {stu-pé-fî-an, an-te — rad. stupéfier). Méd. Qui stupéfie : Remède stupéfiant. La belladone a une propriété stupéfiante. Au moyen âge, l’art de préparer, avec des plantes stupéfiantes, des breuvages somnifères était poussé fort loin. (L. Figuier.)

— Fig. Qui frappe de stupeur, d’étonnement : Une nouvelle stupéfiante.

— Substantiv. Remède stupéfiant : Tous tes narcotiques sont des stupéfiants, (Acad.)

STUPÉFIER v. a. ou tr. (stu-pé-fi-éd’un type latin slupeficare pour stupefacere, proprement rendre stupide, de facere, faire, en composition avec le radical qui est dans stupor, stupeur, stupidus, stupide. Prend deux i de suite aux deux pr. pers. pi. de l’imp. de l’ind, et du subj. prés. : Nous stupéfiions ; que vous stupéfiiez). Méd. Engourdir, dimi. nuer ou suspendre le sentiment et le mouvement dans : Les excès fréquents d’ivresse et de crapule abrutissent complètement les ivrognes, de même que l’usage de l’opium et des narcotiques stupéfie les Turcs, les Orientaux. (Virey.)

— Absol. : Les narcotiques stupéfient.

— Fig. Rendre immobile d’étonnement : Cette nouvelle I’à. stupéfié. Ce discours stupéfia toute la compagnie. (Acad.)

STUPETK GEISTES (Nations, soyez dans la stupéfaction) ! Premiers mots d’une hymne composée par Santeul, et qui fut longtemps chantée le jour de la fête de la Purification de la Vierge, dans le diocèse de Paris. Dans l’application, ces mots s’emploient d’ordinaire sur le ton plaisant ; ils annoncent qu’on va parler d’une chose très-étonnante.

a Stupete gentesl Le souverain pontife, mettant enfin ses inspirations personnelles au-dessus des conseils aveugles de ceux qui l’entourent, aurait témoigné fa M. le duc de Gramont des dispositions qui autoriseraient les plus sérieuses espérances. »

E. DU La BÉDOLLIÈKE.

« La Patrie signale un mouvement réformiste en Allemagne. On veut reconstituer la diète, créer un parlement national. En même temps, les populations de chaque État aspirent au remaniement de leurs institutions respectives. Le gouvernement autrichien lui-même est sur le point de promulguer la liberté des cultes et de confier le pouvoir législatif à une représentation nationale : Stupete gentesl *

E. DE LA BÉDOLLIERE.

STUPEUR s. f, (stu-peur —latins/upor, mot qui représente, splon Eiehhoff, le grec stupsis et le sanscrit staubhas, densité, épaisseur, que ce savant rattache à la racine sanscrite stabh, slubh, établir, appuyer, fixer, condenser, d’où aussi, selon lui, le grec stuphein et le latin stupere, être stupéfait, proprement être condensé, épaissi, rendu immobile, être saisi). Engourdissement, suspension des facultés intellectuelles, accompagnée d’une sorte d’immobilité et d’une répression d’étonnement oc d’indifférence dans la physionomie : Quand le médecin arriva, il le trouva plongé dans une sorte de fiupkub générale. (Jl» Stove.) La stupevî est marquée par le défaut d’expression des traits en général et des yeux en particulier. (Chomel.) 1

— Fig, Espèce d’immobilité causée par une grande surprise ou par un grand effroi : jVous étions tous dans la stupeur. Il restait plom é dans la stupeur. Il sortit enfin de sa stupeur. (Acad.)

Vous restez devant moi, muette de stupeur. C. Délavions.

STUP

1155

Et ce qui plonge l’âme en des stupeurs profondes, Cest la perfection de ces gredins immondes.

■V. Huoo.

STUPIDE adj. (stu-pi-de — latin stupidus, qui appartient sans doute à. la même famille que le grec steiphros, stuphros et le sanscrit stabdhas, stubdhas, roide, hébété, de la racine sanscrite stabh, stubh, établir, appuyer, fixer, condenser, d’où le grec steiphâ, stuphô, latin stupeo, etc.). Stupéfait, frappé de stupeur : Rien ne serait mieux Rome que le respect qu’elle inspira à la terre ; elle mît les rois dans le silence et les rendit comme stupides. (Montesq.) Il Sens vieilli.

— Sot, hébété, d’un esprit lourd et pesant : Les hommes ne naissent ni stupides ni fous, ils le deviennent. (Condorcet.) Une lèvre supérieure qui se porte en avant dénote un homme fanfaron et stupide. (Lavater.) L’autruche passe pour le plus stupide des oiseaux. (Buff.) Sous un monarque stupide, toute sa cour ou l’est ou le devient. (Christine de Suède.) La gourmandise rend les enfants stupides. (Gauthey.) Un peuple plongé dans l’ignorance est stupide, cruel, idolâtre, superstitieux. (A. Martin.) L’homme n’est pas fait pour penser toujours ; quand il pense trop, il devient fou, de même qu’il devient stupide quand il ne pense pas assez. (G. Sand.)

Je me croyais aimé ! Certes, j’étais stupidet Croire dans une femme !

E. AUOIER.

Il Qui dénote la stupidité ; qui est entaché de stupidité : Figure stupide. Air stupide. Regard stupide. Silence stupide. Réponse stupide. L’âme d’un gourmand est toute dans son palais ; il n’est fait que pour manger ; dans sa stupide incapacité, il n’est à sa place

 ?’u’à table ; il ne peut juger que des plats ; (lissons-lui cet emploi. (J.-J. Rouss.) La physionomie stupide des idiots, leur extérieur sale et repoussant expriment le dernier degré de dégradation de l’espèce humaine. (Calmeil.) Ne rien changer, ne rien innover, ce sont des maximes ou de la stupide ignorance /tu de la tyrannie qui ne veut pas se corriger. (Dunmrsats.) La yuerre est assurément la plus Stupide et laptus injustifiable des folies de l’humanité. (Toussenel.) Le sentiment religieux devient stupide lorsqu’il se passionne par la terreur. (Ch. Nod.)

— Substantiv. Personne stupide : C’est un vrai stupide, un franc stupide. Il y a des stupides, et j’ose dire des imbéciles, qui se placent dans de beaux postes. (La Bruy.) Le stupide est un sot qui ne parle point, en cela plus supportable que le sot jui parle. (La Bruy.) Le stupide et le bel esprit son ! également fermés à la vérité. (Mulebr.) L’ennui fait d’une femme honnête une femme haïssable, et d’un homme ingénieux un stupide, (J. lanin.)

Quand de ses vers un grim’aud nous poignarde, Chacun pourra lui donner sa nasnrde, L’appeler buffle et stupide achevé !

J.-B. Rousseau.

— s. m. Caractère de ce qui est stupide, ca qui fait qu’une personne ou une chose est stupide : Vous ne connaisses pas encore tout le stupidb de l’affaire.

— Syn. Stupide, hébété, Idiot, 6tC V. HB

BÉTÉ.

STUPIDEMENT adv. (stu-pi-de-man — rad. stupide). D’une manière stupide : Répondre stupidemknt. Les sots s’enivrent stupidement de leurs illusions. (Volt.) Les Grecs respectaient les forêts et ne tes laissaient pas défricher stupidement, comme nous, pour gagner quelques voix à un candidat ministériel. /Toussenel.)

STUPIDITÉ s. f. (stu-pi-di-té — lat. stupiditas ; de Stupidus, stupide). Caractère d’une personne stupide, pesanteur d’esprit, absence d’esprit et de jugement : Il est d’une grande stupidité. Admirez la stupidité de cet homme. (Acad.) La stupidité est en nous une pesanteur d’esprit qui accompagne nos actions et nos discours. (La Bruy.) La religion mahométane retient les Turcs dans une incurable stupidité. (Condorcet.) La longueur du cou semble être «n des attributs de la stupidité. (Buff.) En abandonnant toute sa puissance, le peuple ferait acte de stupidité. (L. Pinel.) Les rois de féerie doivent joindre la férocité du tigre à la stupidité du dindon. {P. de St-Victor.) Il Caractère de ce qui est stupide : La stupidité de ses réponses est étonnante.

— Parole, action stupide : Il ne dit, il ne fait que des stupidités.

Que de stupidités m’épargne ce silence I

E. Aboier.

— Personnes stupides : Plusieurs institutions furent introduites par la ruse, la violence et souffertes par l’ignorante stupidité. (Ch ! Nod.)

— Patbol. Nom donné par les médecins aliénistes à une forme de folie caractérisée par du délire mélancolique, de l’embarras intellectuel, une tendance à la transformation des impressions externes et une apparence d’hébétude et d’inertie.

— Syn. Stupidité, beilae, «attise. V. BÊTISE,

— Encycl. Pathol. Esquirol considérait la stupidité comme une variété de démence (démence aiguë). Pinel la confondait avec l’idiotisme. MM. Perrus, Etoc et Georget l’ont définie ; une maladie avec abolition ou plutôt