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« Le lieutenant général de Werder, commandant le corps de siège de Strasbourg, sollicité par le général de division Uhrich, gouverneur de Strasbourg, de mettre fin aux hostilités, est convenu avec lui, eu égard a la belle défense de la place, d’arrêter ainsi qu’il suit les termes de la capitulation :

Art. 1". Le 28 septembre 1870, à huit heures du matin, le général Uhrich évacuera la citadelle, les portes d’Austerlitz, des Pêcheurs et Nationale.

> Ces points seront aussitôt occupés par des troupes allemandes.

« Art. 2. Le même jour, à onze heures, la garnison française, y compris la garde mobile et la garde nationale, sortira de la place fiar la porte Nationale, s’établira entre la unette 44 et la redoute 37, et y déposera ses armes.

Art. 3. Les troupes de la ligne et la garde mobile seront prisonnières de guerre et partiront immédiatement avec leurs sacs. Les gardes nationaux et les francs-tireurs demeureront libres contre engagement ; ils devront avoir déposé leurs armes à la mairie avant onze heures.

À la même heure, les listes des officiers de ces troupes devront être entre les mains du général de Werder.

« Art. 4. Les officiers et les fonctionnaires assimilés de la garnison française de Strasbourg auront la faculté de se rendre dans une ville de leur choix, après avoir engagé leur parole d’honneur de ne plus servir.

La formule de cet engagement est jointe au présent procès-verbal.

Les officiers qui ne signeraient pas l’engagement seront dirigés avec la troupe sur l’Allemagne.

■ Tous les médecins militaires français continueront leurs fonctions jusqu’à nouvel ordre.

Art. 5. Aussitôt que les troupes auront déposé leurs armes, le général Uhrich s’engage à faire régulièrement remise aux agents allemands compétents de tout le domaine militaire, des caisses de l’État, etc.

Les officiers et les fonctionnaires chargés de part et d’autre de cette opération se trouveront réunis le 28, à midi, sur la place Broglie.

L’acte de capitulation a été rédigé et signé par les plénipotentiaires dénommés ci-dessous : pour les Allemands, le lieutenantcolonel de Leszczynski, chef d’état-major du corps de siège ; le capitaine aide de camp comte Henckelde Donnersmark ; pour les Français, le colonel Ducasse, commandant de place de Strasbourg ; le lieutenant-colonel Mangin, sous-directeur de l’artillerie. » (Suivent les signatures.)

Le 28 septembre, au matin, la population de Strasbourg trouvait affichées sur ses murailles les deux proclamations suivantes, qui lui apprenaient la douloureuse nouvelle :

PROCLAMATION DO GÉNÉRAL OHRICH.

« Habitants de Strasbourg,

> Ayant reconnu aujourd’hui que la défense de la place de Strasbourg n’est plus possible, et le conseil de défense ayant unanimement partagé mon avis, j’ai dû recourir à la triste nécessité d’entrer en négociations avec le général commandant l’armée assiégeante.

« Votre mâle attitude pendant ces longs jours de douloureuses épreuves m’a permis de retarder jusqu’à la dernière limite la chute de votre cité. L honneur civil, l’honneur militaire sont saufs, grâce à vous ; merci.

« Merci à vous, représentants de notre armée de mer, qui avez su faire oublier votre petit nombre par l’énergie de votre action ; merci enfin à vous, enfants de l’Alsace ; à vous, gardes nationaux mobiles ; à vous, francs-tireurs et compagnie franche ; à vous aussi, artilleurs de la garde nationale sédentaire, qui avez si noblement payé le tribut du sang à notre grande cause aujourd’hui perdue ; et à vous, douaniers, qui avez aussi donne des preuves de courage et de dévouement.

> Je dois les mêmes remercîments à l’intendance pour le zèle avec lequel elle a su parer aux exigences d’une situation difficile, tant pour le service hospitalier que pour celui des vivres.

Où trouverai-je des expressions suffisantes pour dire à quel point je suis reconnaissant envers les médecins civils et militaires, qui se sont consacrés au soin de nos blessés et de nos malades militaires, envers ces nobles jeunes gens de l’École de médecine, qui ont accepté avec tant d’enthousiasme le poste périlleux des ambulances dans les ouvrages avancés et aux portes ?

Comment remercier assez les personnes charitables, les maisons religieuses, les établissements publics qui ont ouvert des asiles à nos blessés, qui les ont entourés de soins si touchants, et qui en ont arraché beaucoup à la mort ?

Je conserverai jusqu’à mon dernier jour le souvenir des deux mois qui viennent de s’écouler, et le sentiment de gratitude et d’admiration que vous m’avea inspiré ne s’éleiudra qu’avec ma vie.

> De votre côté, souvenez-vous sans amertume de votre vieux général, qui aurait été si heureux de vous épargner les malheurs, les souffrances et les dangers qui vous ont frappés, mais qui a dû fermer son cœur à ce

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sentiment, pour ne voir devant lui que le devoir, la patrie en deuil de ses enfants.

« Fermons les yeux, si nous le pouvons, sur le triste et douloureux présent, et tournonsles vers l’avenir : là nous trouverons le soutien du malheureux, l’espérance 1

Vive la France à jamais I

« Fait au quartier général* le 27 septembre 1870.

Le général de division, commandant supérieur de la eo division militaire. Uhrich. » proclamation du maire de strasbourg. « Chars concitoyens,

Après une héroïque résistance qui, dans les fastes militaires, ne compte que de rares exemples, le digne général qui commande la place de Strasbourg vient, d’accord avec son conseil de défense, de conclure avec le commandant de l’année assiégeante, une convention pour la reddition de la place.

Cédant aux dures nécessités de la guerre, le général a dû prendre cette détermination en présence de l’existence de deux brèches, de l’imminence d’un assaut qui nous eût été fatal, des pertes irréparables subies par la garnison et par ses vaillants chefs. La place n’était plus tenable ; il est entré en pourparlers pour capituler.

Sa détermination, écartant la loi martiale qui livre une place prise d’assaut aux plus rudes traitements, vaut à la ville de Strasbourg de ne pas payer de contributions de guerre et d’être traitée avec douceur.

À onze heures, la garnison sortira avec les honneurs militaires, et aujourd’hui l’armée allemande occupera la ville,

« Vous qui avez supporté avec patience et résignation les horreurs du bombardement, évitez toute démonstration hostile à rencontre du corps d’armée qui va entrer dans nos murs 1

Rappelez-vous que le moindre acte agressif empirerait notre situation et attirerait sur la population entière de terribles représailles. La loi de la guerre dit que toute maison d’où il aurait été tiré un coup de feu sera rasée et ses habitants passés au fil de l’épée. Que chacun s’en souvienne, et s’il était parmi nous des hommes assez oublieux de ce qu’ils doivent à leurs concitoyens pour méditer d’impuissantes tentatives de résistance, empêchez-les d’y donner suite. L’heure de la résistance est passée. Résignons-nous à subir ce qui n’a pu être évité.

■ Vous, chers concitoyens, qui, durant ce long siège, avez déployé une patience, une énergie que l’histoire admirera, restez dignes de vous-mêmes à cette heure douloureuse.

> Vous tenez dans vos mains le sort de Strasbourg et le vôtre ; ne l’oubliez pas 1 « Strasbourg, le 28 septembre 1870. « Le maire, Kuss. »

La situation d’effectif établie pour la capitulation portait 451 officiers, 17,111 hommes, plus 2,100 blessés et malades et 1,843 chevaux. Dans cet effectif, figurent 7,000 gardes nationaux qui furent simplement désarmés, mais non conduits en captivité. Les autres troupes furent dirigées sur Rastadt, escortées par un petit nombre de leurs officiers, car beaucoup d’entre eux, et même les généraux Uhrich et Barrai, avaient signé l’engagement d’honneur de ne plus porter les armes contre l’Allemagne pendant la durée de la guerre ; en échange, faculté leur avait été laissée de choisir à leur gré le lieu de leur résidence.

Dès que la garnison française eut évacué la place, les troupes allemandes en prirent possession, ainsi que de tous les ouvrages de défense. Le général de Werder ne lit son entrée dans Strasbourg que le 30 septembre, et il afficha aussitôt ces sentiments de mysticisme si chers aux Allemands en se rendant successivement à l’église luthérienne de Saint-Thomas et à la cathédrale.

On n’a pas encore oublié l’enthousiasme produit au sein de la population parisienne par l’opiniâtre résistance de Strasboug ; on portait aux. nues le général Uhrich ; c était un héros. Depuis, il a été tour à tour exalté ou dénigré outre mesure. Le conseil d’enquête surtout s’est montré des plus sévères dans l’appréciation de sa conduite pendant et avant les opérations du siège.

Voici en quels termes, dans sa séance du 8 janvier 1872, le conseil d’enquête émit son avis sur la capitulation de Strasbourg :

« Le conseil d’enquête,

Vu le dossier relatif à la capitulation de la place de Strasbourg,

■ Vu le texte de la capitulation,

« Sur le rapport qui lui en a été fait, Ouî MM. :

Le général de division Uhrich, ex-commandant supérieur de la place de Strasbourg ;

« Le général Barrai, ex-commandant de l’artillerie de Strasbourg ;

Le baron Pron, ex-préfet du Bas-Rhin ;

Le contre-amiral Exelrnans, ex - coinmandant du secteur nord à Strasbourg, etc. ; j

Après en avoir délibéré,

Exprime comme suit son avis motivé sur ladite capitulation :

Le conseil croit devoir établir qu’au moment où M. le général de division Uhrich prit le commandement supérieur de la place

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de Strasbourg, la garnison était insuffisante par le nombre et la composition pour la défense de la place.

Plus tard, cette garnison s’augmenta de quelques fractions de corps organisés, de la réserve réunie à Haguenau et d’une foule d’isolés ou fuyards qui, après la bataille de Frœschviller, se réfugièrent dans la place, et parvint au chiffre de 16,000 hommes ; mais ces fuyards y apportèrent des germes d indiscipline et de lâcheté devant 1 ennemi, qui se manifestèrent par des faits graves que le commandant supérieur ne réprima pas par des exemples sévères.

> La garde nationale sédentaire, qui d’abord avait manifesté la meilleure volonté, se découragea promptement au moment du bombardement et des incendies, et abandonna ses postes pour veiller’ à la conservation de ses propriétés.

L’artillerie avait un nombre suffisant de pièces ou de munitions ; mais l’approvisionnement des fusées percutantes, déjà très-restreint avant le commencement du siège, fut beaucoup réduit par la perte de 30,000 de ces fusées, brûlées dans l’incendie de la citadelle ; avec plus de prévoyance, on aurait pu les placer dans des locaux où elles eussent été à l’abri. Cette perte a influé puissamment sur la défense de la place par l’artillerie.

Les mesures de défense ne furent pas prises au moment opportun ; ainsi, malgré l’insuffisance bien connue des abris voûtés à Strasbourg, on ne s’occupa pas d’en créer par le blindage ; et cependant ces abris, déjà si nécessaires antérieurement, le sont devenus bien davantage en raison du progrès de l’artillerie moderne.

Quant aux mines, on ne se procura pas à l’avance le matériel nécessaire pour utiliser les contre-mines permanentes qui existaient en avant de la lunette 53.

Bien qu’il y eût 30,000 palissades en magasin à Strasbourg, on ne poussa pas assez activement le palissadement des chemins couverts et des ouvrages avancés des fronts d’attaque pour que l’opération fut terminée avant l’investissement de la place, et depuis lors, autant par suite de la mauvaise volonté des ouvriers civils et militaires que par le man 3ue d’organisation de compagnies auxiliaires u génie, qu’il eût été facile de créer avec plus d’initiative et de volonté, ce palissadement, si important pour la défense des chemins couverts, avait été délaissé, d’après l’avis des commandants des quatre arrondissements de défense ; aussi les ouvrages avancés furent-ils successivement abandonnés sans qu’on tentât de s’y opposer par la force.

Pendant tout le siège, la défense fut plus passive qu’active, et elle permit à l’ennemi de cheminer rapidement, presque sans obstacles, depuis les ouvrages avancés jusqu’au couronnement du chemin couvert des contregardes du chemin d’attaque.

« Le conseil constate qu’à l’exception de celui du génie les registres prescrits par les articles 233 et 259 du décret du 13 octobre 1863 n’ont pas été tenus régulièrement ou font entièrement défaut ; qu’ainsi le registre du conseil de défense, sur lequel doivent être inscrites toutes les délibérations, qui permet de suivre les opérations du siège et constate, pour ainsi dire, la part de la responsabilité de chacun dans la défense, n’existe pas ; on n’a que le journal du chef d’état-major, journal ni paraphé ni signé par personne. Le registre du commandant de place, non plus que ceux de l’artillerie et de l’intendant militaire, n’ont été tenus, malgré les prescriptions formelles du règlement précité ; en cela, comme en bien des choses, il faut constater qu’il y a eu manque de direction, de surveillance, d’impulsion.

Le conseil, considérant que si, du il au 17 août, l’ordre fut donné par le commandant supérieur de faire disparaître les couverts de la place, il y a apporté la restriction de ménager autant que possible les propriétés particulières ; que, sur le front de l’ouest surtout, les maisons n’ont pas été abattues et ont donné ainsi des’abris aux tirailleurs ennemis ;

« Considérant que si, dans la séance du conseil de défense tenue le 19 septembre, la demande du conseil municipal de traiter avec l’ennemi a été repoussée à l’unanimité, parce que la question d humanité devait être séparée de celle du devoir militaire et de l’intérêt de la patrie, il est à regretter que les mêmes sentiments n’aient pas prévalu quand, huit jours après, et sur 1 exposé qu’il lit au conseil de défense de la situation de la place, après avoir demandé l’avis de chacun des membres, le général commandant supérieur, en opposition formelle avec Je règlement, fit la proposition d’entrer en négociations pour la reddition de la place, vu l’impossibilité de pousser la résistance à outrance avec chance de succès ;

« Le conseil, considérant qu’à cette époque les brèches faites aux bastions il et 12 notaient pas praticables et étaient, en outre, défendues par un fossé très-large, très-profond, plein d’eau ; qu’elles étaient couverte et défendues par des contre-gardes encore intactes, précédées également de fossés pleins d’eau ;

«Qu’ainsi le commandant supérieur a manqué aux prescriptions de l’article 254 du décret du 13 octobre 1803, qui n’admet de capi STRA

tulation qu’après avoir soutenu un ou plusieurs assauts au corps de la place ; qu’avant de se rendre il n’a pas donné l’ordre d’incendier les drapeaux, et s’en est rapporté sur ce point aux sentiments des chefs de corps, qu’il n’a pas fait enelouer les canons, détruire les munitions, les armes, noyer les poudres qui, après la reddition de la place, furent utilisées par l’ennemi dans les autres opérations de siège ;

Qu’il a eu tort de ne pas exiger pour la garnison les honneurs de la guerre et de ne pas stipuler que les officiers conserveraient leur épée, les officiers et soldats leurs propriétés particulières ;

« Qu’il est blâmable d’avoir admis cette exception pour les seuls officiers qui rentreraient dans leurs foyers après avoir pris l’engagement d’honneur de ne pas servir contre 1 ennemi pendant la guerre, ainsi que pour les autres faits précités ;

« Le conseil ne peut le blâmer trop sévèrement d’avoir profité lui-même de cette exception, sous le spécieux prétexte de se rendre à Tours pour y appuyer les propositions qu’il avait faites en faveur des officiers, sousofficiers et soldats de la garnison de Strasbourg, propositions qui eussent eu non moins de valeur s’il les eût adressées des prisons de l’ennemi, où il aurait partagé le sort de ses soldats.

Pour extrait conforme : Le président du conseil d’enquête, Signé : Baraguay d’Hh.likrs. »

En face de ces appréciations, nous jugeons convenable d’exposer l’état où se trouvait Strasbourg au moment de la capitulation. Durant les quarante-six jours du siège et du bombardement, la population strasbourgeoise avait eu énormément à souffrir, bien que les vivres n’eussent pas manqué. Plus de 400 maisons étaient réduites en cendres ; plus de 8,000 personnes se trouvaient sans abri. La population civile comptait plus de 300 morts et près de 1,700 blesses. La garnison avait eu 6G1 tués ; quant à se3 malades et à ses blessés, -le chiffre s’en élevait à environ 2,100 ; en sorte que la perte totale de la population civile et de la garnison peut être fixée à 961 morts et 3,800 blessés ou malades. Ces chiffres parlent éloquemment, et montrent que le conseil d’enquête s’est inspiré d une bien grande sévérité, au moins à l’égard de la population strasbourgeoise. Aussi, des protestations énergiques se sont élevées contre les appréciations du conseil. Le conseil municipal de Strasbourg lui a répondu aussitôt et a établi par des documents irréfutables que son jugement sur la population de Strasbourg était injuste et même injurieux. Il a prouvé, de plus, que jamais la garde nationale de Strasbourg n’avait abandonné les postes qui lui avaient été confiés. Quant au général Uhrich, toute la question est de savoir si, devant l’impossibilité absolue de repousser un assaut décisif, à a bien fait de ne pas exposer toute une grande ville à une dévastation, à des ravages qui eussent rappelé le sac de Troie. À ce point de vue, la réponse ne saurait être douteuse, et si l’on nous objecte les règlements militaires, nous ferons observer qu’encore faut-il que les règlements militaires aient le sens commun. Ce n’est pas dans cette douloureuse extrémité que le général Uhrich est attaquable ; à ce moment, il n’a eu que le tort de ne pas associer son sort à celui de ses soldats. Mais sa conduite antérieure nous semble loin d’être irréprochable, et le véritable jugement à formuler sur son commandement l’a été par nos ennemis. Nous allons l’emprunter au colonel Borbstaedt, dont l’ouvrage nous a beaucoup servi pour la rédaction de cet article. Nous reconnaissons, d’ailleurs, que ce jugement est en partie d’accord avec certaines appréciations du conseil d’enquête :

■ Il est certain que la défense de Strasbourg ne peut être rangée au nombre des résistances brillantes et mémorables, car elle se borna à une attitude passive, négligeant presque complètement l’élément, si important cependant, d une défense active ; mais la faute doit en être imputée moins un commandant et à la garniion qu’à l’inqualifiable négligence dont le gouvernement impérial avait fait preuve à l’égard de la place, avant le début de la guerre et au moment même de l’ouverture des opérations. Elle manquait de tout ce qui est indispensable pour une vigoureuse défense et surtout de soldats du génie et de canonniers habiles, de sorte que l’on ne put pas même tirer tout le parti possible du nombreux matériel dont on disposait. Il semble aussi que, malgré son honorabilité et son expérience de vieux soldat, le général Uhrich n’ait pas été a la hauteur des exigences de sa position comme commandant d’une aussi vaste place de guerre, et que, livré à lui-même, il ait été hors d’état d’imprimer à la défense, avec les faibles ressources dont il disposait, un caractère audacieusement héroïque. Il lui manquait l’entraînante volonté, le génie, l’indomptable énergie d’un Gneisenau ou d’un Todtleben.

« Quant au fait d’avoir capitulé sans attendre l’assaut du corps de place, on ne saurait en faire un reproche an général Uhrich, Lu supériorité de l’assaillant avait acculé la défense dans ses dernières limites ; la continuation de la résistance eût été superflue eu pré-