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plaçant autour de lui des pierres un peu moins grosses, lui forme une nombreuse famille. On orne ses statues de parures et on les couvre de chapeaux. On l’appelle aussi le dieu Scliae.

STOHK (Abraham van), peintre hollandais, né à Amsterdam en 1650, mort en 1708, suivant d’autres en 1712. Il n’eut pas d’autre maître que la nature et arriva à être un excellent dessinateur et peintre de marine. On cite, parmi ses tableaux : la Réception du prince Marlborough ; le Port d’Amsterdam, a Dresde ; Bataille navale, & Berlin, et deux marines à La Haye. Il a aussi fait quelques gravures à l’eau-forte.

STOBM (Édouard), poète danois, né àGuldbrandsdalen (Norvège) en 1749, mort en 1794.

Storm commença sa carrière poétique à l’âge de vingt-cinq ans, par un poBme héroï-comique en six chants, intitulé : Brœger, écrit en vers hexamètres. Ce poBme attira l’attention, d’abord à cause de sa nouveauté, puis par te talent avec lequel l’auteur avait su y peindre des scènes de la vie familière ; mais il est inférieur au Peder Paars d’Holberg, avec lequel on le compara forcément. Storm obtint encore plus de succès avec ses Fables et récits, qui sont au rang des meilleurs livres de ce genre écrits en langue danoise et qui acquirent rapidement une grande popularité. Son Info*dretten, poëme du genre didactique, en quatre chants, et une ou deux autres productions analogues renferment de beaux passages, marqués au vrai coin du génie poétique ; mais la réputation de l’auteur repose sur ses Poésies lyriques, qui le placent dans la littérature danoise sur la même ligne que Thaarup. Quelques années avant sa mort, Storm était devenu directeur du théâtre de Copenhague, où il eut Thaarup pour successeur.

STORM DE GRAVE (Adrien-Guillaume), général hollandais, né h Harlem le 13 octobre 1764, mort le 23 janvier 1817. Il servit dans l’armée hollandaise, d’abord contre les Français, puis, à partir de la révolution de 1795, dans leurs rangs. Il se distingua surtout dans la guerre d’Espagne, fut nommé colonel après

!a bataille de Talavera et défendit avec

300 hommes et 6 canons le couvent de Mérida contre 5,000 Espagnols, qu’il força à la retraite. Il fut récompensé de cet exploit par ie grade de général de brigade. Après là réunion de la Hollande a l’Empire, il eut successivement le commandement des départements

du Rhône, de la Loire et du Cantal. Après les événements de 1814, il rentra au service de la Hollande et fut nommé en janvier 1815 commandant de la 3» division militaire, puis lieutenant général. «

STORR (Gottlob-Chrétien), théologien protestant, né à Stuttgurd en 1746, mort dans la même ville en 1805. Il fut nommé en 1775 professeur à la Faculté de philosophie deTubingue. En 1777, il reçut le grade de docteur en théologie et fut nommé professeur extraordinaire. En 1797, il devint premier prédicateur de la cour à Stuttgard et conseiller du consistoire. On a de lui : Opuscula acudemica ad interprétationem librorum sacrorum perlinentia (Tubingue, 1796-1803, 3 vol. in-8<>) ; Authenticité de /’Apocalypse de saint Jean (Tubingue, 1786-1806, in-8o) ; Sur le but de l’Évangile et des épitres de saint Jean (Tubingue, 1786-1809, in-8») ; Interprétation de l’épitre de saint Paul aux Hébreux (1789-1809, in-8o) ; Doctrines christianx pars theorica (Stuttgard, 1793-1807, in-go-, traduit en allemand par K.-C. Fiait, Stuttgard, 1803-1813, in-8o) ; Sermons, publiés après la mort de l’auteur par F.-G. Sùskind et J.-F. Flatt (1806, 2 vol.).

STORTHIE s. f. (stor-tî). Entora. Syn. de

DRYPTOCÉPHALE.

STORTHING s. m. (stor-tingh). Parlement norvégien.

■— Encycl. Le storihing se compose des représentants des villes et de ceux des campagnes, élus, les uns comme les autres, pour trois années. Les attributions de cette assemblée sont : d’établir ou d’annuler les lois, de voter le budget, de surveiller les finances et les actes du gouvernement et de juger les crimes contre l’État. Lors de la réunion du ttorthing, l’assemblée élit le quart de ses membres qui forme alors une Chambre haute (lagtkiug), et ce qui reste des membres constitue ïodelsthing, qui se réunit séparément, projette les lois, vote ces projets et les envoie ensuite à la Chambre haute, qui accepte ou rejette. Dans ce dernier cas, le projet revient avec des observations qui sont examinées par l’odelsthing. Lorsque cette dernière assemblée maintient une seconde fois son

firojet et que la Chambre haute continue de e repousser, les deux Chambres se réunissent pour discuter, mais ne votent jamais ensemble. Les lois votées sont soumises à la sanction du roi, qui peut, à son tour, refuser de les accepter ; mais il ne peut refuser plus de deux fois en trois ans de sanctionner une loi, et à la troisième fois que le storthing vote une loi, cette loi n’a plus besoin de la sanction royale. Le roi n a plus qu’un veto suspensif. C’est de cette façon qu’en 1821 l’institution de la noblesse a été. abolie en Norvège.

STORTZ s. m. (stortzz). Métrol. Mesure de capacité employée h Zurich pour les liquides, et valant le quart du mass, ou iU’,8î.

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STORY (Joseph), jurisconsulte américain, né à Marblehead en 1779, mort à Cambridge, près de Boston, en 1845. Il suivit les cours de droit de l’université d’Harvard, se fit ensuite inscrire comme avocat au barreau de Salem et devint député de cette ville à la législature du Massachusetts. En 1811, Story fut nommé juge de la cour suprême des États-Unis et plus tard occupa une chaire de droit à Cambridge. Ses principaux ouvrages sont : Laws of the United States (New-York, 1827, 3 vol. in-8o) ; Commentaries on the laws of bailment (New-York, 1832) j Commentaries on the constitution (New-York, 1833,3 vol. in-S») ; Commentaries on the conflict of laws (New-York, 1834, 3 vol. in-8<>) ; Miscellaneous writings (New-York, 1835, in-8o) ; Commentaries on equiiy jurisprudence (1836,2 vol. in-8o) ; Commentaries on equity pleadings (1838, 2 vol. in-8o).

STORY (William-Wetmore), sculpteur américain, fils du précédent, né à Salem (Massachusetts) en 1819. Il étudia d’abord le droit et publia sur cette science divers travaux estimés. Mais le penchant qu’il éprouvait pour les beaux-arts lui fit quitter l’Amérique et le conduisit à Rome, où il s’adonna avec ardeur à l’étude de la sculpture. On cite, parmi ses œuvres les plus remarquables, une Clëopâtre et une Sibylle qui ont excité l’admiration générale à l’une des expositions artistiques de Londres. C’est lui qui a exécuté la statue du philantrophe américain George Peabody, érigée à Londres en 1869. W.-W. Story a aussi publié quelques poésies qui ne sont pas sans mérite.

STOSATÉE s. f. (sto-za-té), Myriap. Genre de myriapodes diplopodes, réuni par plusieurs auteurs au genre polydème.

STOSCH (Philippe, baron de), diplomate et archéologue allemand, né à KUstrin en 1691, mort k Florence en 1757. Son père, médecin et bourgmestre à Kûstrin, le destina à la carrière évangélique et l’envoya faite ses études à Francfort-sur-l’Oder. Mais Stoschs’adonna avec passion à son goût pour la numismatique, visita, pour recueillir des médailles, les principales villes d’Allemagne (1708), puis se rendit à Amsterdam (1709), où il suivit les cours de J. Le Clerc et de Hemsterhuys. Pendant un voyage qu’il fit à La Haye en 1710, un de ses parents, le baron de Schmettau, ambassadeur de Prusse, l’engagea à entrer dans la diplomatie et le recommanda à Fagel, greffier des états généraux. Celui-ci le fit charger, en 1712, d’une mission en Angleterre, où il entra en relation avec Sloane, Bentley et autres savants. De 1k, Stosch passa à Paris (1713), étudia avec soin les collections publiques et particulières de médailles et vécut pendant quelque temps dans la société de Dacier, Galland, le Père Montfaucon, Crozat, etc. Au bout d’un an, il se rendit en Italie, y recueillit une foule de médailles, de pierres gravées, de moulages de dessins, se lia avec les savants les plus distingués et revint en 1717 en Allemagne. Après avoir passé quelque temps à Vienne, où il reçut de l’empereur le plus bienveillant accueil, puis à Augsbourg, où il découvrit et acheta le célèbre manuscrit connu sous le nom de Table de Peutinger, Stosch se rendit a Dresde auprès du roi de Pologne. Ce prince le nomma son conseiller et l’envoya, en 1719, en mission à La Haye. Là, il contribua à faire rendre à la bibliothèque de Paris des manuscrits qui en avaient été enlevés par Aymon et refusa une pension de 1,000 écus que le Régent lui offrit en récompense de ce service (1720). L’année suivante, sur la demande du ministre anglais lord Carteret, il consentit k se rendre à Rome pour y surveiller les menées des jacobites réfugiés contre le gouvernement britannique. Bien qu’il y retrouvât d’agréables et anciennes relations, sa position dans cette ville devint, au bout d’un certain temps, difficile et, menacé de mort par les jacobites, il alla se fixer, en 1731, à Florence, où il passa les dernières années de sa vie. Stosch, qui possédait comme numismate une remarquable érudition, ne cessa, jusqu’à la fin de sa carrière, d’accroître sans cesse ses belles collections de médailles, de camées, auxquelles il joignit des tableaux, des statues, des vases, des armes, des manuscrits et des cartes. Son admirable collection de 3,444 pierres gravées et pâtes antiques, dont Winekelmann dressa le catalogue raisonné, fut vendue, après sa mort, au roi de Prusse, Frédéric H. Sa collection de 2,800 empreintes en soufre devint la propriété de Tassie, à qui elle fournit les principaux éléments d’un ouvrage. Enfin, sa collection de cartes géographiques, formant 300 volumes in-folio, fait partie de la bibliothèque de Vienne. On a de lui : Gemmas antiques sculptorum itnaginibus insignifx (Amsterdam, 1724, in-fol.), ouvrage très-remarquable qui a été mal traduit par Limiers, sous le titre de Pierres antiques gravées sur lesquelles les graveurs ont mis leur nom (1724, in-fol.) ; Letlera sopra una medaglia nuovamente scoperta di Carino imperatore (Florence, 1755, in-4o).

STOTHARD (Thomas), peintre anglais, né à Londres en 1755, mort (en 1834. Il apprit sans maître, à la campagne, eu s’exerçant, dès l’enfance, à reproduire avec le crayon les arbres, les animaux, les physionomies humaines, tous les objets qui attiraient son regard. Placé à quatorze ans chez un dessi STOT

nateur sur étoffes, sa besogne finie, dans les longues soirées d’hiver, il s’amusait à esquisser des sujets qu’il tirait soit de VIliade, soit de la Reine des fées de Spencer. Quelques1 unsflfe ces essais tombèrent sous les yeux de Harrisson, le directeur du Novelist’s Magazine, qui lui proposa de faire des dessins dans son recueil. À partir de ce jour, la vocation de Th. Stothard fut décidée. Une Sainte famille, qu’il exposa dans les salons de la Society of Artists, lui valut l’admission libre, comme étudiant, à Maiden-Lane, où une association (qui fut plus tard l’Académie royale), alors présidée par Josuah Reynolds, avait établi une véritable école de peinture. On y dessinait d’après l’antique et d’après le modèle vivant. Th. Stothard reçut des leçons de Reynolds et de "Wilson, le peintre de paysage. Les vignettes et les illustrations qu’il faisait pour les publications à images, le Novelist’s Magazine et autres recueils du même genre, suffisaient à ses besoins et lui donnèrent une certaine notoriété ; vers 1791, son nom avait assez grandi pour qu’il obtint le grade de membre associé de l’Académie. On le vit alors renoncer à la mignardise habituelle aux dessinateurs anglais et s’inspirer de plus grands modèles. Ses vignettes moines portent l’empreinte de cette modification. Dans le Rêve de Jacob, Saint Jean préchant dans le désert, Ruth et Booz, dans les dessins pour le Paradis perdu, gravés par Bartolozzi, dans ceux dont il orna le Pilgrim’sprogress de John Bunyan et surtout dans son beau dessin la Confirmation, on retrouve l’influence des maîtres, celle de Raphaël en première ligne.

C’est à ce moment que l’artiste fut chargé par le marquis d’Exeter de peindre le grand escalier de son magnifique château de Burleigh. Ce travail, qui dura quatre ans, fut payé 1,300 livres (32,500 francs). Il se composa de trois grands tableaux représentant : la Guerre, l’Intempérance et la Descente d’Orphée aux enfers. À la même époque, Stothard illustra une édition de Gessner, la Galerie historique de Boyer, le Shakspeare de Heath et Kearsley, le Voyage de Gulliver, les Mille et une nuits, les Essais d’Addison, la Chronique de Froissait, Clarisse Harlovoe, etc. La plupart de ces dessins sont regardés comme de petits chefs-d’œuvre.

Elu par l’Académie royale en 1794, il peignit pour sa réception une figure allégorique de la Charité. Quelques années après, épris de Rubens et de sa fougueuse couleur, il en fit une autre représentant la Victoire, dont il était si content qu’il ne voulut, à aucun prix, la laisser sortir de son atelier. Elle n’a été vendue qu’après sa mort. Th. Stothard a, de plus, esquissé les dessins du bouclier d’argent offert, en 1815, par le commerce de Londres à lord Wellington. Plus tard, en 1821, il peignit le plafond de la Bibliothèque des avocats, à Édimbourg. La même année, il produisit un de ses plus importants ouvrages, &Vendange, exposée à Somerset-House. On y trouve combinés, avec un rare bonheur, la grâce flottante des peintures du Titien et le riche coloris de Rubens. Les derniers grands travaux de Thomas Stothard, les frises de flwcAî’n^Aanî-Pa/acedansSaint-James-Park, furent interrompus par la mort du roi George IV.

Le Musée britannique a formé une collection de 4,000 gravures d’après Th. Stothard ; c’est la plus nombreuse qui existe ; elle est loin cependant d’être complète. L’œil du critique aperçoit bientôt dans ces dessins la légère teinte d’afféterie qui fut le défaut dominant de cet artiste. On constate également que, chez lui, le sentiment d’une certaine grâce modeste, ingénue, toute féminine, l’emporte de beaucoup sur les autres qualités, qu’il possédait aussi sans doute, mais à un moindre degré. Son comique est timide et réservé -% c’est celui d’un homme délicat qui sourit finement et qui recule devant les grosses gaietés des Flamands et d’Hogarth.

STOTHARD (Charles-Alfred), peintre anglais, fils du précédent, né à Londres en 1778, mort k Berre-Ferrers (Devonshire) en 1821. Élève de son père, il manifesta dès l’enfance les plus heureuses dispositions et suivit d’abord les cours de l’Académie royale de peinture de Londres, où il se fit remarquer parla facilité et la correction de ses dessins d’après l’antique. Son premier travail digne de remarque fut exécuté à Burleigh, résidence du marquis d’Exeter, où il aida son père dans les décorations dont celui-ci avait été chargé. Il débuta en 1811, à l’Exposition de Somerset-House, par le Meurtre de Richard II au château de Pontefract, tableau dans lequel il s’est attaché moins à faire une œuvre d’art qu’à reproduire avec la fidélité la plus exacte les costumes et les physionomies des personnages, le théâtre de cette scène tragique, etc. L’effet en est saisissant, mais ce qu’il y a de plus remarquable, c’est l’érudition archéologique de l’artiste. Entraîné par son goût particulier pour ce genre d’études, Stothard

abandonna quelque temps la peinture pour s’adonner à l’illustration des antiquités nationales de son pays, et particulièrement à la représentation des monuments funéraires subsistant en grand nombre dans les anciennes églises d© la Grande-Bretagne. L’habile antiquaire Gough avait déjà publié un travail d’un grand mérite en ce genre, mais les gravures do son ouvrage, quoique très-STOU

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supérieures a tout ce qui avait précédé, n’y sont qu’un objet secondaire, et Stothard prouva combien son talent était propre k les effacer par le fini de l’exécution, l’exactitude et la finesse des détails dans la représentation des vieux costumes. Ses Effigies monumentales de la Grande-Bretagne, ouvrage dont les dernières livraisons ne tarent publiées qu’après sa mort, Monumental Effigies of Great Britain (Londres, 1812-1823, in-4»), sont propres à, donner au peintre d’histoire une connaissance complète du costume adopté en Angleterre depuis la première période de l’histoire jusqu’au règne de Henri VIII ; c’est un ouvrage plein d’utilité pour l’historien et le biographe ; il peut aussi guider les comédiens qui veulent reproduire dans toute leur réalité historique, par le costume, les personnages des drames si vivants du grand Shakspeare. Stothard travaillait en même temps à un autre important ouvrage. Un antiquaire, Samuel Lysons, l’avait chargé de composer des dessins pour sa Magna Britannia (1806-1814, in-4o). Durant l’été de 1815, l’artiste fit un voyage au nord de l’Angleterre, jusqu’à la grande muraille des Pietés, et recueillit dans cette excursion un grand nombre de vues très-piquantes des contrées qu’il traversa ; pendant son absence, Samuel Lysons le fit nommer peintre d’histoire de la Société des antiquaires. C’est alors ou peu après que, la paix étant faite entre la France et 1 Angleterre, Stothard fut appelé à porter chez nous ses actives explorations. La Société des. antiquaires de Londr s le chargea « n 1816 "d’aller prendre copie des figures de la fameuse tapisserie de la reine Mathilde, & Bayeux. Durant son séjour en France, il visita Chinon, et découvrit dans l’abbaye de Fontevrault, qui en est voisine, les précieuses effigies de la dynastie des Plantagenets, dont on avait perdu de vue l’existence depuis les bouleversements de la Révolution française ; il en publia les dessins ainsi que tout ce qui se rattachait k l’époque dont il avait retrouvé là les vestiges épars. Lui-même a raconté, dans un livre qu’il publia deux ans après, à son retour de France, sa joie d’antiquaire et d’artiste, lors de cette découverte. qui lui inspira d’abord un certain doute tant elle était inespérée. Ce sont les tombeaux de Henri II et de sa femme, Éléonore de Guyenne, de Richard Ier et d’Isabelle d’Angoulême, femme du roi Jean. Stothard voulait les acheter pour l’abbaye de Westminster, mais le gouvernement de la Restauration eut la pudeur de ne point les vendre : ils sont maintenant au musée du Louvre. À Ploermel,

Stothard découvrit, parmi des débris jetés dans un coin, diverses statues de ducs de Bretagne ; à Josselin, deux grandes figures d’Olivier de Clisson et de sa femme ; à Vannes et ailleurs encore il fit des trouvailles non moins intéressantes ; de chacun de ces morceaux précieux il emportait toujours un excellent dessin. La collection en parut à Londres en 1817. Cette publication étant achevée, Stothard revint en France continuer ses laborieux et fidèles dessins de la tapisserie de Bayeux. Il était accompagné de sa femme, qui écrivit ses impressions de voyage et dont les lettres, jointes aux dessins de Stothard, représentant des paysages et le plus souvent des antiquités, ont été publiées sous le titre de : Lettres écrites pendant un voyage en Normandie, en Bretagne et autres parties de la France (Londres, 1818, in-8o). C’est un livre très-agréable et à double titre. Stothard soumit, en 1819, k la Société des antiquaires la collection complète des dessins de la tapisserie de Bayeux, accompagnée d’un mémoire qui fait honneur à sou talent de critique. La Société des antiquaires fit publier à ses frais ces études, qui forment dix-sept planches coloriées. Dans les seize premières, la tapisserie est réduite aux trois dixièmes de ses proportions réelles ; la dix-septième est le fac-similé, grandeur nature, d’un morceau de la tapisserie. Ce travail ainsi conçu est encore aujourd’hui le plus complet qui existe. Dans son mémoire, Stothard prouve que la fameuse tapisserie date de l’invasion des Normands, et non pas du règne de Henri Ier, ainsi que le prétendait à tort l’abbé de La Rue. Comme on le pense bien, cette publication acquit à l’éminent archéologue la plus haute notoriété. Chercheur infatigable, il reprit à travers l’Angleterre ses pérégrinations, pour réunir les matériaux nécessaires à ses Effigial monuments, dont il continuait la publication. Puis il gagna la Hollande, dans ce même but. C’est au retour de ce dernier voyage, et pendant qu’il travaillait dans un vieux château du Devonshire, qu’étant monté sur une échelle afin de mieux voir un vitrail intéressant, il perdit d’équilibre et tomba si malheureusement qu’on le releva le crâne fracassé.

Ce que Stothard a laissé de projets, de travaux ébauchés, est immense et du plus haut intérêt. Sa veuve, dans une biographie qu’elle a écrite en 1832, donne une idée de ces études que la mort a interrompues ; c’étaient : les Peintures anciennes découvertes sur les murailles de l’ancien palais de la Càambrc des pairs ; les Usages et tes costumes de l’Angleterre sous te règne d’Elisabeth, etc.

STOtIF (Jean-Baptiste), sculpteur français, né à Paris en 1742, mort h Charenton en 1826. Il étudia dans les ateliers de Coustou et de Slodtz, obtint en 1769 le second prix de