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SPON

SPOMATIF, IVE adj. (spo-li-a-tiff, i-vedu lat. spolialus, dépouillé). Méd, Qui dépouille, qui allège, qui supprime. Il Saignée sprdiative, Saignée qui a pour but une diminution notable de la masse du sang, par opposition à la saignée dérivative.

SPOLIATION s. f. (spo-li-a-si-on — rad. spolier). Action de spolier, de déposséder par violence ou par fraude : On demande l’égalité, et on -préconise des spoliations. (Leynadier.) L’.esc/avage n’est autre chose que l’oppression organisée dans un but de spoliation. (F. Bastiat.) L’impôt sur les successions, renouvelé de la mainmorte, est une spoliation de la famille. (Proudh,)

— Administr. Spoliation d’une lettre, Action de soustraire les valeurs contenues dans une lettre.

SPOLIER v. a. ou tr. (spo^i-é — lat. spoliare, mot qu’Eichboff rattache à. la racine sanscrite phal, ouvrir, rompre. Le s initial s’ajoute souvent comme élément prosthétique. Prend deux i de suite aux deux pr. pers. pi, de l’imp. de l’ind. et du subj. prés. ; Nous spoliions ; que vous spoliiez). Dépouiller par force ou par fraude : On l’h spolié de son héritage. (Acad.)

— Administr. Spolier une lettre, Soustraire les valeurs qu’elle contient.

SPOLTOKE, bourg du royaume d’Italie, province de l’Abruzze Ultérieure Ire, district de Penne, mandement de Pianelia ; 4,407 hab,

SPOLVER1NI (Hilarion), peintre italien, né à Panne en 1657, mort à Plaisance en 1734. Élève du peintre de batailles François Monti, il cultiva le même genre de peinture que son maître et le surpassa. Il travailla surtout pour le due François de Parme. Outre des tableaux de batailles, il a peint aussi des scènes de brigands et des assassinats. Ses principales œuvres se trouvent k Busseto, dans le palais Pallavicini.

SPOLVERINI (le marquis Jean-Baptiste), poète italien, né à Vérone en 1695, mort en 1763, Il étudia chez les jésuites à Bologne, voyagea eu Italie, remplit pendant quelque temps plusieurs fonctions publiques et composa un poème très-estimé sur la Culture du riz (Coltivazione del rizo) [Vérone, 1758, ire édit., in-4o, fig.], réimprimé avec des variantes (Vérone, 1763, in-4o). L’édition la plus estimée de ce pheme est celle de Padoue (1810, in-8"), accompagnée de notes de l’abbé llario Casarotti et de l’éloge de Spolverini par le chevalier Hippolyte Pindemonte.

SPON (Charles), médecin français, né à Lyon en 1609, mort en 1684. Issu d’une famille d’origine allemande, il fit ses études classiques» Ulin et montra une aptitude particulière pour la poésie latine. Plus tard, il fut envoyé à Paris, où il suivit les cours de philosophie de Rodon et les cours de physique de Mazurius. Il apprit également les mathématiques, l’astronomie et s’adonna avec ardeur à la médecine. Reçu docteur à Montpellier en 1632, il fut agrégé au collège de médecine de Lyon en 1635. En 1645, Spon reçut le titre honorifique de médecin du roi par quartier et devint vers 1674 vice-doyen du collège des médecins, dont il eût été nommé doyen s’il eût consenti à embrasser le catholicisme. Il a publié : une traduction latine des Pronostics d’Hippocrate, en vers héroïques, sous le titre de Sibylia medica (1664) ; un Traité de ntyotogie, également en vers latins, qvii est inséré au tome II de la Bibliothèque anatomique de Mauget (p. 585) ; un appendice à la Pratique chimique de Pereda ; une édition de la Pharmacopée de Lyon ; une édition estimée des Œuvres de Cardanus (1663, 10 vol. in-fol.j ; enfin il fut l’éditeur des Lettres de Sennert et des Observations médicales de Jean Schenk (1644, in-fol.).

SPON (Jacob), archéologue français, fils du précédent, né à Lyon en 1647, mort k Vevay (Suisse) en 1685. Il commença à Lyon ses études de médecine, qu’il termina à Strasbourg, où il suivit aussi les leçons de Boeder, qui lui inspira le goût de la littérature grecque et latine, des antiquités et des inscriptions. Reçu docteur en 1667, i ! se fit inscrire au collège médical de Lyon en qualité d’agrégé. Tout en se livrant à la pratique de son

  • rt, Spon se mit à recueillir les antiquités et

les inscriptions de sa ville natale et publia son premier ouvrage, qui eut un grand sue- ’ ces. Depuis longtemps, il nourrissait le désir I de visiter l’Italie et la Grèce. Des travaux ! assidus l’avaient préparé à ce voyage, mais ! l’argent lui faisait défaut. Lorsque le célèbre numismate Vaillant reçut de Colbert une mis- | sion en Italie, il offrit à Spon de se joindre à j lui, et les deux savants convinrent de se rencontrer à Marseille. Vaillant, toutefois, n’attendit pas son compagnon et fut pris par un corsaire algérien. De Son côté, Spon se mit en route et, pensant trouver son compagnon à Rome, se rendit dans cette ville, dont il j visita les monuments avec la plus scrupuleuse attention. Il se lia alors avec un jeune voyageur anglais, le botaniste Wheler, qui lui proposa une excursion en Grèce. Le 20 juin 1675, ils se mirent en route, visitèrent la Dalmatie, les lies Ioniennes et firent le tour de la Gièue par mer, explorant les îles les plus célèbres. Forcés de s’arrêter en Troade, ils firent une excursion en Phrygie et en Thrace et arrivèrent enfin à Constantinople.

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Muni d’ut» passe-port de l’ambassadeur français, marquis de Nointel, Spon parcourut sous un costume arménien toute 1 Asie Mineure, passa de Smyrne en Grèce et parvint à Athènes, but principal de son voyage. Pendant un séjour d’un mois, il amassa avec un zèle infatigable les observations et les notes les plus curieuses sur la ville ancienne et la ville moderne. Au pied du mont Athos, il se sépara de "Wheler et revint en France par Venise et les Grisons. Ce voyage est un des plus mémorables dont les annales de la science fassent mention. Pour la première fois on possédait une description authentique des monuments de l’architecture grecque. Spon rapportait deux mille inscriptions inédites, cent cinquante manuscrits et plus de six cents médailles. Rentré dans Sa patrie après une absence de vingt-deux mois, il se trouva dans une situation des plus précaires. Sa clientèle avait disparu ; les quelques volumes qu’il publiait, quoique d’une grande valeur, ne lui rapportaient aucun profit ; il les imprimait à ses frais et ne les vendait quo fort peu. Dans l’espoir de s’attirer un protecteur, il dédia son Voyage en Grèce au Père La Chaise, confesseur du roi. Ce dernier se borna à l’engager par lettre à embrasser le catholicisme. Spon lui répondit par une savante épître, dans laquelle il soutenait que la religion réformée, loin d’être une « nouveauté, » était la continuation directe de celle des Hébreux et des premiers chrétiens. Cette épitre, copiée, imprimée et colportée à son insu, fit grand bruit et donna à son nom une certaine popularité parmi les protestants ; elle le signala en même temps a la haine des catholiques. L’année même où il achevait son œuvre capitale, ce volume de Miscellanea, qui devait être suivi de plusieurs autres, en 1G85, Spon fut obligé de s enfuir en Suisse. Ruiné pur les sacrifices qu’il avait faits à la science, affaibli par les veilles, il arriva à Vevay, sur les bords du lac de Genève, tomba gravement malade et se lit transporter à l’hôpital, où il mourut. Telle fut la fin d’un homme que Bossuet, le Père La Chaise et bien d’autres, écrivains ou personnages influents, avaient exalté quelques années auparavant comme une des gloires de la science française. Parmi ses nombreux ouvrages, il faut mentionner spécialement ; Recherche des antiquités et curiosités de la ville de Lyon (Lyon, 1673, in-12), livre dont la valeur est attestée par la nouvelle édition qu’en ont donnée MM. Montfalcon et Léon Renier (Lyon, 1858) ; De l’origine des élrennes (1674), curieuse dissertation ; Relation de l’état présent de la ville a"A thènes, ancienne capitale de la Grèce (1674) ; lgnotorum atque obscurorum quorumdam deorum ars (Lyon, 1676) ; Voyage d’Italie, de Dalmatie, de Grèce et du Levant, fait aux années 1675 et 1676 par Jacob Spon, docteur médecin, agrégea Lyon, et GeorgeWheler, gentilhomme anglais (Lyon, 1678, 3 vol. in-12, avec 9 planches), ouvrage extrêmement remarquable, qui fut longtemps le manuel du voyageur en Grèce et qui a été traduit en plusieurs langues ; Histoire de la république de Genève, depuis tes premiers siècles de la fondation de la ville, tirée fidèlement des manuscrits (1680, 2 vol. in-12) ; Lettre au Père La Chaise sur l’antiquité de la religion (Lausanne, 1681, in-12) ; Recherches curieuses d’antiquités (1683), recueil de dissertations ; Miscellanea eruditte antiquilatis (Lyon, 1685), ouvrage qui atteste la profonde érudition de l’auteur. Spon a aussi publié sur des matières de médecine quelques opuscules qui n’offrent plus d’intérêt. On peut consulter avec fruit sur sa vie et ses œuvres l’excellente étude placée en tête de Bes Recherches sur les antiquités de Lyon, par M. J.-B. Montfalcon (Lyon, 1858, in-8o).

SPONDAÏQUE adj. (spon-da-i-ke — rad. spondée). Méuiq. gr. et lat. Se dit d’un vers hexamètre dont le cinquième pied est un spondée, au lieu d’être un dactyle : Un vers spondaïque. il Se dit aussi d’un vers hexamètre uniquement composé de spondées.

— Antiq, gr. Flûte Spondaïque, Flûte qui servait à accompagner certains hymnes religieux.

— Encycl. Métriq. gr. et lat. Au lieu de se terminer par un dactyle et un spondée

I ! — - I,

selon la règle générale, les vers spondaïques se terminent par deux spondées, c’est-à-dire quatre longues | - - | - - j. Un des exemples le plus souvent cités est le fameux vers par lequel Virgile a peint l’effroi de Sinon, prisonnier, au milieu des Troyens qui l’entourent :

Constitil, atque oculis Phrygia agmina circumspexit.

Ce grand mot de quatre syllabes longues ’ produit un effet d’harmonie imitative vraiment très-heureux. De même Catulle, voulant peindre l’étonnenient des Néréides & la vue de la flotte des Argonautes, a -"cours au spondaïque

Emersere fen candertte e mirque vuttus, ASquorese monstrum Nreides -"’"Crantes.

Ovide, usant du même procédé, nous retrace d’une manière saisissante la vaste étendue des mers en disant :

Nec brachia iongo Margine tprrnrfm porrexerat Amphitrite.

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Parmi les versificateurs modernes, on cite beaucoup de partisans du vers spondaïque. Vida s’est heureusement servi de cette forme de vers pour peindre la mort de Jésus-Christ sur la croix :

Supremamque auram, ptmens caput, exspîravît.

Les règles que l’on doit observer à propos des vers spondaïques sont les suivantes :

io Les deux spondées 4e la fin doivent être précédés d’un dactyle.

2o Ces deux spondées doivent former un seul mot. On ne saurait, en effet, trouver d’harmonie dans un vers spondaïque comme celui-ci, de Lucrèce :

Omnia quum rerum primordia sint in motu.

Les poètes grecs abusaient du vers spondaïque ; « ils l’employaient sans réserve comme sans intention, » dit M.-Quicherat. En effet, il ne semble pas que, chez les Grecs, cette forme de vers soit destinée à produire un effet poétique quelconque ; c’est une licence et rien de plus. Les vieux poëtes de Rome, imitateurs des Grecs, ont employé le spondaïque avec aussi peu de discrétion que leurs maîtres, Ennius, en particulier, tombe sous cette critique. Il tenait si peu de compte de l’harmonie, qu’il allait parfois jusqu’à faire des vers entièrement spondaïques, tels que ceux-ci :

Olli respondit rex Allai Longaï... Bornant mûris Albam cînxerunt Longam.

C’est de la prose, et de la prose bien pénible et bien Sourde,

Les poëtes du siècle d’Auguste n’ont généralement usé du spondaïque qu’avec l’intention de peindre quelque chose de grand et de majestueux. Il faut pourtant remarquer qu’ils l’ont admis quelquefois lorsqu’ils avaient iv exprimer un nom propre de quatre longues. Il semble qu’Us aient fait cette concession aux Grecs dans ces cas trop fréquents encore : Nec non et sacri monstrat nemus Argilcti.

Virgile. Sacra Jovi quercus de semble Doilotiœo.

Ovins.

SPONDAULE s. m. (spon-dô-le — gr. spondaulos ; de spondê, libation, et de aulê, flûte). Antiq. gr. Musicien qui jouait de la double flûte pendant qu’on faisait des libations ou pendant un sacrifice

SPONDAULION s. m. (spon-do-li-onnmot gr. formé de spondaulos, spondaule). Air joué par le spondaule. il Nom donné à des vers qu’on chantait sur la même mesure que les airs joués par le spondaule.

SPONDE (Inigo de), secrétaire de Jeanne d’Albret, mort à Saint-Palays en 1594. Prudent, judicieux, « fort homme de bien, pie et religieux, » dit Olhagaray, il servit Henri IV après la mort de Jeanne d’Albret, amena par ses conseils la déroute de l’armée commandés par Lavardin et fut, en 1534, victime des représailles des ligueurs, qui l’assassinèrent de sang-froid après la prise de Saint-Palays. Il était pauvre, malgré les emplois qu’il avait occupés et les services qu’il avait rendus à la reine, i n’ayant jamais ayraé la recherche des choses de ce monde au préjudice de son honneur. ■ Avant de mourir, il avait eu la douleur d’apprendre l’abjuration de son fils.

SPONDE (Jean du), savant français, fils du précédent, né àMauléon en 1557, mort à Bordeaux en 1595. Il reçut une instruction assez étendue, grâce aux libéralités de la reine de Navarre ; mais il récompensa mal la générosité de sa bienfaitrice ; il mena une existence irrégulière et contracta de nombreuses dettes. Pour le mettre à même de payer ses créanciers, Henri IV le nomma lieutenant général en la sénéchaussée de La Rochelle. Le loi s’était alors converti au catholicisme, et Jean, en habile courtisan, suivit l’exemple du maître. LesRochelois, qui supportaient impatiemment son autorité, se soulevèrent contre l’apostat et le contraignirent à résigner sa charge. Sponde devint maître des requêtes et mourut misérable et obscur. On a de lui : Bomeri poematum versio laiina ac notte perpétuée (Bàle, 1583, in-fol. ; Paris, 1606, iu-fol.) ; Besiodi Opéra et Dies, grec et latin, avec des commentaires (La Rochelle, 1592, in-8o) ; la Logique d’Aristote, grec et latin, avec des notes marginales (Bâle et Francfort, 1591, in-8o) ; Recueil des Remontrances de Despeisses et de Pibrac (La Rochelle, 1592, in-12) ; Déclaration des principaux motifs qui induisent le sieur de Sponde à s’unir à l jÉglise catholique (Melun, 1594, in-8o) ; Réponse au traité de Th. de Bèze Des marques essentielles de l’Église (Bordeaux, 1595, in-s°), ouvrage posthume.

SPONDE (Henri de), prélat, frère du précèdent, né à Mauléon en 1568, mort à Toulouse en 1643. Filleul de Henri IV et élevé aux frais du roi au collège d’Orthez, Sponde accompagna Du Bartas dans son ambassade d’Écosse, étudia ensuite le droit, se lit une réputation comme avocat et fut nommé maître des requêtes. Ayant abjuré le protestantisme en 1595, après avoir lu les livres de Du Perron et de Baronius, il entra dans les ordres à Rome, où il avait suivi le oardiual de Sourdis, devint évêque de Pamiers et se montra l’ardent ennemi de ses anciens coreligionnaires. Il légua sa bibliothèque aux minimes de Toulouse. Ses principaux ouvrages sont : les Cimetières sacrés (Bordeaux, 1596, in-12 ; Paris, 1600, in-12), traduit en latin par

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lui-même (Paris, 1638, in-4o) ; Annales ecctesiastici Baronii in epitomm red><C(i (Paris, 1602, in-fol.) ; Annalessurri, a mundicréatione usque ad ejusdem redemplionem (Paris, 1037, in-fol.) ; Annalium Baronii continuatio ab aimo 1197 ad anmtm 1640 (Paris, 1639, 2 vol. in-fol.), souvent réimprimé  ; Ordonnances synodales (Toulouse, 1630, in-8o). La Monnoya lui attribue un opuscule satirique, intitulé : le Magot genevois {1613, in-8o).

SPONDE s. f. (spon-dé — du gr. spondê,

libation). Antiq. gr. Septième heure du jour, celle qui était consacrée aux libations.

SPONDÉASME s. m. (spon-dé-a-sme — gr. spondeasma ; de spondê, libation). Mus. anc. Altération qui élevait le son de la corde de trois demi-tons.

SPONDÉE s. m. (spon-dé — lat. spondeus, gr. spandaios ; de spondê, libation, parce que la cérémonie des libations était accompagnée d’une mélodie lente, grave, comme le rhythme des vers spondaïques). Métriq. gr. et lat. Pied composé de deux syllabes longues : Le vers hexamètre est composé de dactyles et de spondées. (Acad.) On voyait, à cité des dactyles volants, Le spondée allongé se traîner à pas lents.

Ftt. DE Î5EUFCHATKAU.

— Encycl. Le spondée a une gravité qui le rendait particulièrement propre aux poésies chantées dans les solennités religieuses. Dès les siècles reculés de la Grèce, l’hymne des libations paraît avoir été composé de spondées, et de là est venu le nom de ce pied (spendâ, faire des libations). Le spondée s’unit au dactyle pour former le vers hexamètre, qu’il termine toujours ; il entre aussi dans la plupart des vers dactyliques. Il peut so placer, dans le triinètre ïambique, au premier, au troisième et au cinquième lieu. On le trouve aussi dans les autres ïambiques. Il occupe ordinairement le premier lieu des alcaïques et toujours le premier des asclépiades, le second lieu dans les saphiques d’Horace, le premier dans les phaléeieus. Il peut se rencontrer dans les trochaïques et paraît fréquemment dans les anapestiques.

La marche grave du spondée le faisait employer dans les effets d’harmonie imitative, pour exprimer la lenteur, la majesté, la tristesse, la difficulté. Virgile a l’ait sentir, par ce inoj’en, la lenteur’d’un vieillard : Olli sedato respondit corde Latinus ; le calme et la majesté du maître des dieux. Vultu quo cœlum tempestatesque serenai, Oscula libatiit nats ;

la langueur de la mort, quand Prïam expire ; Ut regem squœvtim crudeli vulnere vidi Vitam exhalantem ;

le deuil des Troyennes qui, fatiguées de leurs longs voyages, promènent sur l’immensité des flots leurs yeux humides : Atproml in soin sécrétas Troades acta, Amissum Anchisen ftebant, cunclsque profundum Ponlum adspectabant fientes ;

l’abattement du laboureur qui a perdu un taureau et le découragement de l’animal qui survit à son frère :

Il tristis aralor, Mairentem abjungens fraterna morte juvencum.

On croirait, dit un critique, partager la fatigue d’Hercule, qui a tenté trois fois vainement de pénétrer dans l’antre de C’acus :

Ter saxea tentât Limina nequidquam ; ter fessus valle resédit.

Il semble voir le pénible travail du laboureur :

Agricola, incurva terrant molihts aratro, Exesa inveniet scabrarubiginepila ;

les efforts des matelots : Adnixi targuent spumas, et cssrula verrunt ; et ceux des cyclopes : llli inler sese mirfta vi brnehia toliuni. Enfin, comme dernier trait au tableau que font les fervents admirateurs de la poésio antique des merveilleux effets du spondée, ils ajoutent que ce pied peint admirablement L’éternité du supplice dans l’exemple suivant :

Sedel, xternumque sedebit Infelix Thesçus.

SPONDIACÉ, ÉE adj. (spon-di-a-sé —rad. spondias). Bot, Qui ressemble ou qui se rapporte au spondias.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre spondias, et réunie par plusieurs auteurs, comme simple tribu, à la famille des térébinthacées.

— Encycl. La famille des spondiacées renferme des arbres à feuilles iuiparipennées, alternes, dépourvues de stipules. Les fleurs, diclines par avoitement, petites et peu apparentes, sont groupées en panicules ou en épis axillaires et terminaux. Elles présentent un calice de trois à cinq divisions, rarement davantage ; une corolle d’un nombre égal de pétales ; des étamines en nombre double, insérées sur un disque qui tapisse le fond de la fleur ; un ovaire à plusieurs loges uniovulées, surmonté d’un nombre égal de styles libres ou plus ou moins soudés et terminés chacun par un stigmate simple. Le fruit est un drupe à noyau présentant deux à cinq loges, dont chacune renferme une graine à em-