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c’est-à-dire les actionnaires, peuvent obtenir une plus-value, tout en payant grassement le spéculateur qui a été l’instrument de leur union.

On voit par là que la spéculation joue souvent un rôle utile à la société et qu’il ne faut pas toujours reprocher aux grandes villes de la fomenter. Il est vrai de dire que cette tendance à spéculer a pour effet d’augmenter le nombre îles agioteurs stériles, qui ne diffèrent en rien des joueurs vulgaires. Dans ce cas, toutes les facultés qu’ils auraient pu appliquer à une production réelle sont paralysées par l’amour de l’agiotage, et par conséquent inutiles à lasoeiété. De plus, comme il y a toujours des perdants à ce triste jeu, c’est une cause de ruine et de misère pour un gmnd nombre de gens qui, ayant épui>é leurs ressources et perdu le goût du travail, tombent dans le désespoir ou se précipitent dans le crime.

Si nous examinons maintenant la question de savoir si la loi doit, en raison des désastres que peut amener la spéculation, intervenir d’une façon active, permettre telles ou telles opérations, par exemple, et en interdire d’autres, nous trouvons sur ce point les opinions très-partagées. Les uns sont pour les mesures les plus sévères et veulent que le législateur traite les citoyens en mineurs ; d’autres demandent que la loi n’intervienne que lorsque les opérations effectuées tombent sous le coup des lois ordinaires qui frappent l’escroquerie ou le vol. Nous sommes de ce dernier avis, et nous n’admettons pas que la loi assimile les citoyens à -les mineurs, qu’il faut protéger à chaque instant. En effet, si bien laite que soit la loi, on l’élude, et rien ne vaut, pour éviter un piège, l’expérience ou la connaissance du danger que l’on court. Si des escroqués se plaignent, que ta justice punisse lesescroqueurs ; umis pas d’intervention préventive, car celle-ci aurait pour objet de paralyser bien des affaires.

SPÉCULATIVE s. f. (spé-cu-Ia-ti-verad. spéculatif). Théorie : Est-ce de l’art ou de la science ? de la pratique ou de ta spéculative ? de la matière ou de la forme ? (Danc.) Il Vieux mot.

SPÉCULATIVEMENT adv. (spé-cu-la-tive-man — rad. spéculatif). D’une manière spéculative : Traiter spéculativement des questions politiques.

SPÉCULATOIRE s. f. (spé-ku-la-toi-rerad. spéculer). Interprétation des phénomènes de la nature, dans les sciences occultes.

SPÉCULER v. a. ou tr. (spé-ku-Ié — du lat. speculari, observer, méditer attentivement ; venu lui-même de specere, voir, regarder). Observer dans un but d’étude : Spéculer les astres, [I Vieux en ce sens.

— v. n. ou intr. Méditer, réfléchir, raisonner : Spéculer sur la métaphysique, sur la philosophie, sur la politique, il Faire de la théorie pure : Hien n’est aisé comme de spéculer en politique ; ta pratique seule est difficile,

— Faire des combinaisons commerciales ou industrielles : Spéculer sur les fonds publics. Spéculer sur les blés, sur les vins, sur les cuirs. Spéculer à la hausse. Spéculer à la baisse. Louis XV spéculait sur les subsistances. (Proudh.) Comment peut-on spéculer sur les choses de première nécessité ? (F. Bastiat.)

— Fig. Compter, calculer pour réaliser un gain : Spéculer sur la curiosité du public, sur l’ignorance du peuple. Spéculer sur tes faiblesses, sur les vices de l’humanité. Lorsqu’on spécule sur la crédulité humaine, on est toujours sûr de réussir. (Arago.)

SPÉCUL1FÉRE adj. (spé-ku-li-fè-re — du lat. spéculum, miroir ; fera, je porte). Ornith. Se dit des oiseaux qui portent sur l’aile une. tache appelée miroir.

SPÉCULUM s. m. (spé-ku-lomm — mot lat. qui signifie miroir, et qui vient de specere, regarder). Chir. Instrument propre à dilater l’entr>*e de certaines cavités, de manière à en faciliter l’exploration : Spéculum de l’anus, de l’utérus, de l’oreille. SI Pi. spéculums.

— Encycl. Spéculumde l’anus.C’est un cône creux métallique, ouvert à ses deuxexlréimtés et fendu longitudinalement sur une de ses parois. Il sert à l’exploration du rectum dans les maladies de ce viscère.

Il existait autrefois des spéculums oris, oculi et gut(uris, pour l’examen de la bouche, des yeux et de la gorge, mais ces instruments sont actuellement inusités.

Spéculum de l’utérus. C’est le spéculum proprement dit. Il était connu, dans sa forme la plus simple, des Arabes et des Romains. Les chirurgiens en ont maintenant à leur service de tous les modèles possibles, mais ils représentent tous au fond une sorte de canal métallique propre à dilater le vagin et à faire connaître les altérations de l’utérus par la réflexion de la lumière. Ils sont en général légèrement coniques et longs de om,12 à Om, lS. On leur reconnaît une extrémité utérine plus étroite et une extrémité vulvaire fixée à un inanche de forme variable. Les spéculums les plus simples et les plus faciles à manier sont pleins, c’est-à-dire d’une seule pièce. Avec eux on court moins risque de blesser les parties qu’avec les spéculums à valves, mais on découvre moins bien les organes qu’on veut examiner.

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Les spéculums les plus favorables sous ce rapport sont à deux ou trois valves appliquées les unes sur les autres au moment où on les introduit dans le vagin, mais susceptibles de s’écarter suivant la volonté de l’opérateur de manière à refouler les parois vaginales dans une étendue convenable. Les autres modifications que cet instrument a subies reposent sur le volume, la disposition du manche et la nature du métal employé. C’est ainsi qu’on en fabrique en argent, en étain, en mailleehort, en tissu élastique, en verre et en bois.

SPEDALIERI (Niccolo), publiciste italien, né à Bronte (Sicile) en 1740, mort à Rome en 1795. Il étudia la théologie et entra dans les ordres. Quelque temps après son admission, il partit pour Rome et obtint un canonicat à Saint-Pierre. On doit à ce modeste et infatigable travailleur, entre autres écrits : Dé dirilli del uorno lib. VI (Assise, 1791, in-4«) ; Confutazione dell’ esamedelcrislianesimo fatto da Gibbon nella sua Sloria délia decadenza (Plaisance, 1798, 2 vol. in-4o).

SPEDALIERI (Archangeio), médecin italien, neveu du précédent, né à Bronte en 1779, mort à Palerme en 1823. Il fit ses études médicales à Catane. Des revers de fortune le déterminèrent à abandonner la Sicile pour aller à Milan. Là, Moscati, qui jouissait alors de toute sa célébrité, le prit dans sa maison à titre de secrétaire ; mais les talents de Spedalieri lui eurent bientôt gagné l’estime et l’affection de son protecteur, qui le fit nommer à Bologne professeur de clinique en second. Les succès de Spedalieri furent d’autant plus remarquables qu’il se trouvait placé à côté du professeur Testa, savant très-capable de faire des leçons théoriques, mais peu propre a briller dans l’enseignement de la pratique de l’art. Par suite des bouleversements politiques de l’Italie, il perdit sa position et revint à Milan, auprès de Moscati, qui lui fit donner la chaire d’anatomie et de physiologie comparée à l’université de Pavie. Dans ce poste difficile, il sut soutenir sa réputation k côté de Searpa. Vers 1821, sa santé s’affaiblissant de jour en jour, il retourna en Sicile et se fixa à Palerme, où il mourut, laissant les ouvrages suivants : Medicinte praxeos compendium (Paris, 2 vol., 1815-1816) ; Iiiflessioni sopra una straordinaria rottura detto stomaco (Pavie, 1815 in-8u) ; Elogiostorico di G. F. Inyrassia, célèbre medico e anatomico siciliano (Milan, 181 G), etc.

SPÉE s. f. (spé). Variante orthographique du mot cépée.

SPEECH s. m. (spltch — mot angl.). Fam. Discours de circonstance : Prononcer un speech, un long speech, un speech bien senti.

SPEED (John), historien et géographe anglais, né à Farington (Cheshire) en 1552, mort à Londres en 1629. Il était tailleur à Londres, et c’est seulement k cinquante ans, après des études assidues auxquelles il consacrait les loisirs de su profession, qu’il se décida à retracer l’histoire et à décrire les antiquités de son pays. Ses œuvres sont : Théâtre of Great Brituin (Londres, 1606, in-fol.) ; Ilistory of Great Britain (Londres, 1614, in-fol.) ; The Cloud of voitnesses (Londres, 1616, in-8o).

SPEGEL (Haquin), poëte, historien et théologien suédois, né à Ronneby en 1645, mort à Upsal en 1713. Prédicateur de la reine douairière à Stockholm, puis prédicateur et confesseur de Charles XI, il devint successivement êvêque de Skava (1686), de Linkœping(1692) etenfin archevêque d’Upsai (1711). Ses principaux écrits sont : l’Œuvre et le repos de Dieu, poésies (Stockholm, 1085, in-8o) ; le Paradis ouvert et fermé, poème ; Histoire ecclésiastique de la Su«rf«"(Linkœping, 1707, 2 vol.) ; Glossarium suevo-gothicum (Lund, 1712).

SPEICHER, village de Suisse, dans le canton d’Appenzell, à 4 kilom. N.-O. de Trogen, sur la route de cette ville à Saint-Gall ; 2,500 hab. reformés. Ce villuge agi éable, situé sur un monticule entouré de belles prairies, est célèbre dans l’histoire des Suisses par la victoire que les intrépides habitants de l’Appenzell y remportèrent le 15 mai 1403 sur les troupes bien plus nombreuses de l’abbé de Saint-Gall.

SPEIGHT’S-TOWN, ville de l’Amérique centrale, dans les Antilles anglaises, sur la côte occidentale de l’île de la Barbade, à 16 kilom. N. de Bridge-Town ; 2,000 hab.

SPEIRÉDON1E s. f. (spè-ré-do-nl — du gr. speirêdon, en spirale), lîntom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des noctuèlides.

SPEIRÉE s. f. (spè-ré — du gr. speirô, je dissémine). Bot. Genre de champignons, du groupe des toruléeS.

SPEISS s. m. (spèïss). Métall. Minerai de nickel qui a subi un premier grillage.

SPEKE (John-Hanning), célèbre voyageur anglais, né à Jordans, près d’Ilminster (comté de Somerset), en 1827, mort près de Bath le 15 septembre 1864. Il l’ut élevé dans un collège de province et manifesta fort jeune une très-grande passion pour la chasse et les exercices corporels. Sa vocation le poussa à prendre du service dans l’année, et en 1844, à l’âge de dix-sept ans, il partit pour l’Inde,

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où il fut incorporé dans la division du général Camphell, avec le grade d’officier subalterne. Il fit sous lord Gough la campagne du Pendjab. Nommé capitaine du 46e régiment d’infanterie indienne au Bengale, il se distingua dans plusieurs combats, entre autres ceux de Ramnugfrur et de Sadcul&pou, où il reçut une légère blessure. Comme il avait, pendant la durée de la guerre, donné de nombreuses preuves de sa bravoure et de la variété de ses connaissances en histoire naturelle, le capitaine Speke n’eut pas de peine k obtenir de ses chefs, après ta cessation des hostilités, la permission de se livrer, dans l’Himalaya et le Thibet, à des recherches minéralogiques et zoologiques.

Ses travaux pacifiques lui acquirent une liberté de plus en plus grande. En 1854, il obtint un congé pour l’Europe. Se trouvant de passnge à Aden, sur la côte orientale d’Afrique, il y rencontra le capitaine Burton, chargé par le gouvernement colonial d’explorer 1 Afrique orientale et qui organisait en ce moment son expédition. Burton vit dans le jeune officier une utile et vaillante recrue, qu’il s’empressa d’associer à son entreprise ; mais ils ne purent, comme ils en avaient l’intention, pénétrer au centre du continent africain et revinrent peu de temps après leur départ. Sur ces entrefaites, la guerre de Crimée éclata. Le capitaine Speke y prit part, comme volontaire, dans les troupes organisées par le sultan. Là, comme dans l’Inde, il réalisa de nombreuses explorations scientifiques et fit une étude spéciale de la faune du Caucase. Mais Burton n’avait pas renoncé à son entreprise et se décidait une seconde fois à pénétrer au cœur de l’Afrique. Lorsque le capitaine Speke apprit cette nouvelle, il laissa les herborisations et vint rejoindre son compagnon sur la côte de Zanzibar en 185G. Au mois de juin de l’année suivante, Burton et Speke repartirent ensemble de Zanzibar, Ils s’avancèrent dans l’intérieur de l’Afrique par le pays d’Ouzaramo, traversèrent le Zoungoméro et l’Ougogo et arrivèrent à Kazeh, dans l’Ounyamonezi (terre de la lune). Le 13 février 1858, Speke, laissant son compagnon malade à Oujiji, alla explorer pendant vingt-sept jours, dans un canot, un vaste lac. La caravane quitta le lac vers la fin du mois de mai 1858 pour revenir à la côte. À Kazeh, où l’on repassa, des marchands arabes parlaient d’un grand lac situé au nord, à quinze ou vingt jours de marche. Speke, accompagné d’une partie de l’escorte, marcha à la découverte de ce lac, laissant à Kazeh Burton pris de fièvre. Il se mit en route le 9 juillet 1858, et après vingt-cinq jours de marche, à 226 milles au nord de Kazeh, il atteignit la rive méridionale du nouveau lac, désigné par les Arabes sous le nom d’Oukéréoui et par les indigènes sous celui de Nyanza. En bon Anglais, Speke appela lac Victoria cette immense étendue d’eau dont la pointe méridionale, d’après ses calculs, était située à 2° 24’. Speke pensa qu’il fallait rattacher ce lac aux sources du Nil et que l’antique fleuve devait s’échapper de cette masse d’eau. Il fit part de sa découverte à Burton, qui le désenchanta. Ce dernier n’admettait pas que son compagnon eût pu songer au Nil. Son scepticistne à cet égard, tout en s’appuyunt sur l’incohérence des détails géographiques donnés à son compagnon par les indigènes, provenait aussi d un certain dépit do n’avoir point participé à la découverte d’un nouveau lac. Il résulta de leurs discussions à ce sujet un grand refroidissement dans leurs rapports, et, à partir de ce moment, ils cherchèrent l’un et l’autre à amoindrir leurs découvertes respectives.

La Société de géographie de Paris, ayant à décerner un prix pour la découverte la plus importante se rapportant à l’année 1857, fut unanime pour l’accorder aux capitaines J.-H. Speke et W.-F. Burton, pour leur exploration des lacs de l’Afrique orientale.

Speke considérait le lac Victoria comme point de départ du Nil Blanc et il brûlait du désir de l’explorer, car il n’en avait vu que la rive méridionale. Il fit partager ses vues k sir Mun : hison, qui obtint, pour le voyageur, de la Société de géographie de Londres, dont il était président, un subside de 2,500 livres Sterling.

Speke partit d’Angleterre avec le capitaine Grande 4 avril 1860 et entra le 4 juillet dans le port du Cap, où le gouverneur lui donna une escorte de Hottentots. Le 2 octobre, l’expédition, composée de 220 hommes d’escorte, partit de Bagamoyo, traversa l’Ouzaraino, Kazeh et arriva dans le Karagoué, pays montagneux, coupé de torrents qui se jettent dans le lac Victoria. Le roi du Karagoué, Roumanica, accueillit les voyageurs avec empressement, leur fit des cadeaux et donna à Speke des renseignements sur les contrées qu’il allait parcourir. Celui-ci vit la rivière de Kitangoulé, à laquelle il assigne approximativement une largeur moyenne de 25 mètres, et il apprit dans le Karagoué qu’à l’ouest du lac Victoria existait un autre lac désigné sous le nom de Louta-Nzi^é, qu’on pouvait traverser en une semaine, taudis qu’il fallait un mois pour franchir en canot la longueur du lac Victoria. Ce lac Louta-Nzigé est celui que Baker découvrît quelques années après et qu’il baptisa du nom de lac Albert.

Du Karagoué, Speke s engage dans l’Ouganda, pays riverain du lac Victoria. Le

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28 janvier, il arriva à Mashondé, eu, du haut d’une colline, il revit ce lac qu’il avait vu pour la première fois en 1859. Le voyage dans le Ganda fut pénible parfois, à cause des marécages à traverser. Annoncée depuis longtemps à Mtésa, roi du Ganda, la caravane de Speke fut partout respectée. Le 8 février 1862, Speke, arrivé sous l’équateur, s’engagea dans la vallée marécageuse de la Katonga, affluent du lac. Il rencontra des cours d’eau nombreux qui fertilisent l’Ouganda, et arriva, sur la rive septentrionale du lac, à l’embouchure fangeuse, et cachée sous un fouillis de roseaux.de laMouerango. Mais les eaux de cette rivtère-ne s’écoulent pas dans le lac ; au contraire, on lui assura que la Mouerango sort du lac en se dirigeant vers le nord, dans l’Ounyoro, et qu’elle débouche dans le Nyanza, c’est-à-dire le Nil. Le 20 février, Speke rendit visite à Mtésa, roi de l’Ouganda, en lui portant des cadeaux. Il obtint de lui au’il enverrait chercher Grant, qu’on avait du laisser malade chez le roi Roumanica.

Speke visita les côtes du lac sur la flottille royale. Grant vint bientôt le rejoindre. Mais tous les efforts des deux voyageurs pour étudier le lac Victoria et ceux qui l’entourent furent inutiles. Us ne purent constater et reconnaître si le lac reçoit d’importants affluents à l’est. Le 7 juillet, Grant et Speke se séparèrent ; le premier, malade de la jaunisse, partit pour le Nyoro ; le dernier pour Rondogani ; là Speke retrouvait < le Nil Blanc, > mais, voulant le voir sortir du lac Victoria, il remonta le fleuve. Il trouva des chutes qu’il baptisa chutes Ripon, et appela canal Napoléon la partie du « Nil Blanc « comprise entre les chutes et le lac. Il quitta à regret le lac pour suivre le courant du Nil ; mais quand il fut arrivé à la frontière du Nyoro, la population se souleva contre l’expédition et il retrouva Grant qui avait été chassé de cette région. Enfin, Kumrasi, le roi de l’Ounyoro, céda aux instances des envoyés de Speke et Grant et leur ouvrit son pays. À l’embouchure du Nil Blanc et de la Mouerango, ils arrivèrent k Chagouzy, la résidence royale, mais ils ne purent obtenir du roi nègre l’autorisation do visiter le pays, et ce ne fut pas sans peine qu’ils obtinrent l’autorisation de partir. Ils descendirent le Nil jusqu’aux chutes Kerouma, situées entre le 2" et le 3« degré de latit. N. Là, le Nil fait un coude et coule à l’ouest. Mais l’état de guerre dans lequel se trouvait le pays força Spike et Grant à abandonner le Nil et à se diriger vers le nord. A Païra, ils retrouvèrent le Nil coulant de l’ouest à l’est et arrivèrent enfin à Gondokoro, où ils retrouvèrent fetheriek et Baker, envoyés à leur recherche par la Société de géographie. Speke reçut, à son arrivée en Angleterre, le plus brillant accueil. La Société royale de géographie tint à honneur de le récompenser. Les auditeurs se pressèrent à ses conférences, auxquelles assista le prince de Galles. Tout concourait à promettre à Speke un avenir heureux, lorsqu’il mourut, victime d’un accident de chasse, près de Bath, où il s’était rendu pour assister à une réunion de l’Association britannique pour l’avancement des sciences. Murchison se lit le promoteur d’une souscription nationale pour lui élever un monument. Speke possédait à un haut deuré les qualités physiques et morales du voyageur ; par sa santé robuste, par son énergie, il avait résisté à la fatigue, vaincu la fièvre, conjuré les périls qui environnent l’explorateur au milieu d’indigènes rapaces et naturellement soupçonneux ; l’expérience qu’il avait acquise, la facilité avec laquelle il supportait le climat du sol africain, tout faisait présager qu’il mènerait à bien les voyages dont il nourrissait les projets au moment où il mourut.

Le capitaine Speke a consigné le récit de son voyage chez lesSomal, en compagnie de Burton, eu 1854, et de son excursion de juillet 1858 au* lac Nyanza, dans des lettres insérées dans le Blackwood’s Magasine de 1859 et 1860, et qui ont été réunies eu un volume sous ce titre : What led to the discovery of the source of the Nile (London, 1864, iu-S°). Le second voyage de Speke au lac Victoria est relaté dans un livre, les Sources du Nil, qui a été traduit de l’anglais par E.-D. Forgues, avec cartes et gravures, d’après les dessins du capitaine Grant (Paris, 1SG4, gr. in-8o).

SPÉLÉARCTOS s. m. (spé-lé-ar-ktoss — du gr. spéiaion, caverne ; arklos, ours). Mamm. Genre de carnassiers, du groupe des ours, comprenant plusieurs espèces fossiles.

SPÉLECTE s. m. (spé-lè-kte). Ornith. Syn. de toubaco.

— s. m. pi. Groupe de passereaux, comprenant les touracos et les musophages.

SPELLO, YHispellum des Romains, ville du royaume d’Italie, province d« l’Ombrie, district et à 5 kilom. N.-O. de Foligno, cheflieu de mandement ; 4,530 hab. C’était autrefois une place forte, qui fut prise par Charles-Quint en 1529 et démantelée par Paul III. C’est dans cette ville qu’en 1772 on’trouva le tombeau de Properce.

SPELMAN (Henry), antiquaire anglais, né à Congham (Norfolk) en 1562, mort à Londres en 1641, Après avoir exercé de hautes fonctions dans la magistrature à Norfolk et