Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 3, Sois-Suj.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée

SPEC

1635. Il entra dans l’ordre de Saint-Ignace, fit plusieurs missions dans l’évêehé de Ililjîesheim, fut blessé par un assassin, protégea les prisonniers français lors de !a prise de Trêves en 1635 et mourut atteinte la contagion qui ravageait cette ville, laissan la réputation d’un saint. Outre quelques ouvrages de théologie en allemand, dont on trouvera les titrps dans la Bibhotheca Coloniensis du Père Hartzheim, p. 88, on a de loi : Caxdio criminalis seu De processibus contra sagas, authore theologo ramano (Rhintel, 1531, i«-8°). réimprimé plusieurs fois à Francfort et à Cologne et traduit en français sous ce titre : Avis aux criminalistes sur les abus qui se glissent dans les procès de sorcellerie, par P.-B. deVilledor(pseudon.deFerd. Bo4Vot){t ; yon, 1660, in-go] ; Trvtz-Nachtigalt, recueil de poésies sacrées très-estimé (Cologne, 1649), publiées d’abord sous le voile de l’anonyme. Elles ont été traduites en latin par M. D. L. (Francfort, 1719), et J.-H. de Wessenberg en a donné un abréfré retouché pour le style,sous le titre de : Poésies choisies de Frédéric Spée (Zurich, 1802).

SPEAKER s. m. (spî-keur — mot angl, dérivé de to Speah, parler). Président de la Chambre des communes, en Angleterre, ainsi nommé parce que c’est à lui, et non à l’assemblée, que sont censés parler les orateurs.

SPEAN, petite rivière d’Écosse, dans le comté d’tnverness. Elle prend sa source dans les lacs de Loggon et do Troïg, coule à l’O. et au S.-O. et communique à la mer par un petit i-anal ; cours de 62 kilom.

SPEAUTP.E s. m. (spôtre — du lat. spelta, même sens). Bot. Ancien nom de l’épeautre.

SPECCHU-DE-PRETI, bour" du royaume d’Italie, province de la Terre d’Ocrante, district de Gallipoli, mandement de Ruffano ; 2,616 hab.

SPÉCERIE s. f. (spé-se-rl). Bot. Nom vulgaire de la spergule, en Belgique.

SPÉCIAL, ALE adj. (spé-si-al — lat. spéciales ; de species, espèce). Particulier, affecté exclusivement à une chose : Pouvoir spécial. Étude spéciale. Fonds spéciaux. L’honneur d’une femme pudique est sous la protection spéciale de tous les gens de bien. (J.-J. Rouss.)Zm leçons que donn ? t’expérience sont spéciales et bornées. (Mme Gnizot.) La musique est l’art d’émouvoir par des sous les hommes intelligents et doués d’une organisation Spéciale. (Hect. Berlioz.) Je ne crois pas à la nécessité de lois spéciales pour la presse. (J. Simon.)

— Qui a une spécialité, une aptitude, un talent particulier : La loi doit être l’œuvre des hommes spéciaux les plus éminents. (E. de Gir.) Il n’est pas besoin d’être spécial pour distinguer la nature du talent de Marnwntel. (Ste-Beuve.)

Econ. soc. Commerce spécial, Commerce

limité aux produits propres du pays d’exportation et aux objet* consommés par le pays d’importation.

— s. f. Spéciale, Nom donné, dans certains collèges, à une classe où l’on s’occupe spécialement de mathématiques supérieures :

Cet élèoe a fait sa spéciale.

SPECIALE (Nicolas), historien italien, nék-Noto. en Sicile, vers la fin du xnie siècle. Il a écrit une Histoire divisée en huit livres et qui embrasse une période de cinquante-cinq ans, depuis les Vêpres siciliennes en 1282 jusqu’à la mort de FrédéricT" d’Aragon en 1337. Cet ouvrage a été publié par Baluze, d’après un manuscrit de la Bibliothèque de Parie, dans le supplément de l’ouvrage de Marca, intitulé : Marca Bispanica (Paris, 1688, info)., p. 97), et par Murutori dans sa collection des Scriptores rerum italicarum (t. X, p. 915).

SPECIALE (Nicolas), vice-roi de Sicile depuis 1423 jusqu’en 1432, mort à Noto en 1444. Il fut chargé par Alphonse V de plusieurs missions importantes auprès de Jeanne II, de l’empereur Sigismond et du saint-siége. En 1435, il fut fait prisonnier à la bataille navale de Ponza.

SPÉCIALEMENT adv. (spé-si-a-le-manrad. spécial). D’une manière spéciale, particulière : H lui a affecté, hypothéqué tous ses biens, et spécialement tel domaine. (Acad.) Les oiseaux de proie sont spécialement ceux qui se nourrissent de chair et font la guerre aux autres oiseaux. (Buff,) La aille d’Argos fut spécialement consacrée à Junon. (Barthél.) La puissance de faire du mal appartient spécialement d la médiocrité vaine, (Chateaub.) C’est de nos motifs et de nos intentions * que s’occupe spécialement notre conscience. (Mme de Rémusat.)

SPÉCIALISER v. a. outr. (spé-si-a-li-zérad. spécial). Indiquer, désigner spécialement, particulièrement.

SPÉCIALISTE s. m. (spé-si-a-H-ste — rad. spécial). Personne qui. s adonne, qui se consacre à une spécialité, qui est spéciale en quelque chose : C’est un spécialiste. Adressez-vous d un SPÉCIALISTE. Méd. Médecin qui s’attacheàl’étude et a

la cure d’un genre de maladies ; chirurgien qui s’occupe spécialement de certaines opérations,

— Adjectiv. : Médecin spécialiste. SPÉCIALITÉ s. f. (spé-si-a-li-ta — rad. spécial). Qualité de ce qui est spécial.

SPEC

— Branche d’étude, de travail, à laquelle une personne se consacre, dans laquelle elle se distinguo : Il faut étudier une spécialité, se faire une spécialité. C’est un homme gui n’a point de spécialité. Levaient est d’ordinaire l’attribut d’une nature disgraciée, en qui l’inharmonie des aptitudes produit une spécialité monstrueuse. (Proudh.) Noussommes travaillés d’une maladie, la spécialité : dès qu’un homme fait bien une chose, -on le croit tout de suite incapable d’en faire une autre. (Th. Gaut.)

— Branche spéciale décommerce, de fabrication : Spécialité de café. L’art des apprêts constitue à lui seul une grande et difficile spécialité. (J. Simon.) Chaque spécialité de travail enlraitie le plus souvent des habitudes particulières. (Renan.)

— Personne qui se livre à une étude spéciale, ’ à un commerce, à un travail spécial : Consulter les spécialités médicales.

— Pratiq. Désignation, détermination d’une chose spéciale : Sans que la spécialité, en matière d’hypothèque, déroge à ta généralité...

— Fin. Application exclusive d’un fonds à une dépense particulière

— Encycl. Le champ des connaissances humaines, théoriques et pratiques, est si vaste que, après s’être d’abord arrêtés et circonscrits, chacun selon ses aptitudes ou ses besoins, dans une des cases particulières, les hommes ont été forcés de subdiviser presque à l’infini chacune de ces cases et de se consacrer à l’exploration de l’une de ces subdivisions. Les cases primitives sont les connaissances générales ; les subdivisions, les spécialités.

Tout était d’abord compris dans la philosophie ; ce mot général embrassait, chez les peuples assez’igiiorants encore pour n’avoir eu à recourir qu’à une analyse rudinientaire, toutes les sciences et se divisait eu deux parties, correspondant l’une au inonde sensible, l’autre au monde intelligible ou suprasensible, et qui s’appelaient la physique et la métaphysique.

Quant aux professions manuelles, elles n’étaient pas encore philosophiquement classées ni philosophiquement appliquées. Méprisées des hommes de pensée, elles n’étaient exercées que par les plus humbles des habitants, qui s’y livraient par routine et y succédaient à leurs parents, sans se rendre compte de la moindre des lois de mécanique ou de physique qu’ils appliquaient sans cesse.

Peu à peu, cependant, l’homme s’est développé, les classifications se sont faites, et l’on a établi les grandes cases dont nous venons de parler et dont lesprincipales sont : les lettres, les arts, les sciences théoriques, puis les sciences et les arts appliqués, c’est-ii-dire le commerce, l’industrie, les métiers, etc.

C’est dans chacune de ces cases que se sont formées les spécialités,

La médecine, qui a pour but de guérir ou de soulager les maux de l’humanité, a affaire à tant et à de si diverses maladies, que ceux qui exercent cette profession doivent, pour être bien compétents, s’adonner à une spécialité. Malheureusement, dans les petites villes et dans les campagnes, cela ne leur est pas possible, et ils doivent donner leurs soins à toutes sortes de maladies ; mais, dans les grandes villes, les médecins les plus estimés sont des spécialistes. Les chirurgiens ne s’occupent que des opérations et des pansements. Les autres médecins se partagent les principaux genres de maladie : les uns s’occupent des maladies de l’ensemble de l’organisme, et fuut de la thérapeutique générale ; d’autres ne soignent quêtes maladies des yeux ; d’autres, celles des oreilles ; d’autres, les maladies générales de la peau ; d’autres, les maladies des voies urinaires ; les uns ne s’occupent que des maladies particulières a la femme, d’autres des maladies des petits enfants. Toute partie du corps humain tend à devenir une spécialité médicale ; tous les hommes de l’art sont à peu près spécialistes, depuis l’illustre Ricord jusqu’au modeste dentiste et à l’humble pédicure. Quelques médecins sont dits égalementsjBrâ’a£i.s{esà cause des traitements spéciaux qu’ils appliquent à leurs malades, en contradiction avec l’enseignement de la Faculté. Parmi ces spécialistes, on devrait plutôt dire ces hérétiques, citons les médecins qui traitent par le système d’Hahnemann (les homœopathes), par le système Raspail, par l’hydrothérapie, etc.

Tout commerce, toute industrie occupe une grande variété d’aptitudes. On y retrouve toujours ces trois emplois, qui sont des spécialités : les comptables, les commis de vente et les commis voyageurs. Ce sont des spécialités, disons-nous, et ne les remplit pas qui veut. L’attention continue, l’assiduité, la fidélité, la discrétion font du comptable modèle un rara avis. Quant au commis de vente, nous disons celui qui a le talent, l’amourpropre de sa spécialité, on ne saurait trop le payer ; aussi est-il rapidement chef de rayon et fort bien appointé. Savoir provoquer le client, lui vanter avec tact ce qu’on veut qu’il achète, lui déguiser habilement les imperfections de la marchandise, flatter son

amour-propre, le faire payer sans marchander sont autant de qualités précieuses pour cette spécialité. Quant à celle du commis voyageur, tout le monde la connaît et l’apprécie, depuis surtout que Balzac a immortalisé l’illustra Gaudissart. De même, &. la fa SPEC

brique, le poste de contre-maître est une spécialité. Que de maisons, et de grandes maisons, se sont perdues pour avoir laissé ce poste à des favoris du maître ou à des ouvriers habiles.

Tel qui brille ouvrier s’éclipse contre-maître.

On peut bien connaître son métier et ne rien entendre a cette spécialité délicate où l’on doit avoir assez d’autorité pour maintenir la discipline, assez de souplesse pour ne pomt indisposer les ouvriers, prendre les intérêts du patron sans ostentation, sans en avoir trop l’air, être en un mot le trait d’union du maître et de l’ouvrier sans mécontenter l’un et sans froisser l’autre.

Tout est devenu aujourd’hui spécialité. Un cuisinier un peu habile prétend avoir la spé' cialité de tel ou tel plat ; bien des cafés restaurants de Paris écrivent sur leur enseigne : « Spécialité de déjeuners ! • et la plupart des marchands de vin aubergistes ont sur leur vitrine ces mots : " Spécialité d’escargots, a Certaines confiseries ont la spécialité des bonbons d’étrennes et de baptême ; d’autres, celles du nougat ou du pain d’épices. Quelques pâtissiers ont la spécialité de la. galette, d’autres celle de la brioche.

Dans l’armée, las/iéeùi/ifeestentrée comme partout ailleurs ; certaines troupes choisies sont munies d’armes spéciales.

Nous avons vu que l’extension toujours croissante du domaine de l’activité humaine rendait nécessaire le nombre toujours croissant do3 spécialités. Au point de vue de la science, la spécialité est une condition sine qua non de compétence. Qui ne sait se spécialiser ne sera jamais un savant. Des éléments généraux de toutes les sciences sont utiles a tous, même aux hommes du monde ; mais, lorsque après ces connaissances vagues et indéterminées on prétend approfondir, il faut limiter la matière sur laquelle on travaille ; sans cela, on avance lentement, on confond tout, on reste en tout d ; ins la moyenne. Lu. spécialité est aussi indispensable dans la science appliquée, c’est-à-dire dans l’atelier, pour le travail manuel. C’est surtout pour obtenir la rapidité du travail que les spécialités ont été ainsi importées dans tons les ateliers ; on appelle cela la division du travail (v. division). Cette division est d’un avantage si considérable que partout elle règne, même dans les fabrications les plus simples. C’est ainsi que dans la fabrication des épingles certains ouvriers coupent les fils de laiton, d’autres font les tètes, d’autres aiguisent les pointes, etc. Dans ces immenses magasins de couture que l’on ne voit qu’à Londres, certaines ouvrières ont une speeiaiiléétonnante : celle d’enfileuses d’aiguilles. Les chefs de ces maisons déclarent que par ce moyen ils réalisent d’importantes économies.

Lorsqu’on arrive à ce degré de division du travail, il est permis de se demander si la Spécialité ne conduit pas à l’atrophie morale. Si, par exemple, les ouvrières qui passent leur journée a cette occupation si aisée, si douce en apparence, d’enfiler des aiguilles, ne perdent rien de leurs facultés. Les statistiques répondent pour celles-ci qu’elles tinissent’par perdre la vue de très-bonne heure. Mais les facultés mentales, dans ce cas et dans les cas analogues, ne sont-elles pas aussi oblitérées ? Dans la science pure, les hommes qui se livrent a des spécialités, beaucoup de mathématiciens, par exemple, de géomètres, d’astronomes, vivent au milieu du monde comme n’y vivant pas et étonnent leurs contemporains par leurs bizarre ■ ries de caractère et par leurs proverbiales distractions.

Il en est de même dans le inonde travailleur. La spécialité poussée à l’excès fait perdre la notion des idées générales ; la notion de synthèse disparaît ; les actes de la vie, les idées, les jugements ressemblent a un collier de perles dont le fil est rompu.

Que conclure ? Doit-on renoncer aux bienfaits énormes des spécialités, ou doit-on leur sacrifier l’équilibre de l’entendement humain ? Non. Il faut seulement que les spécialistes, savants ou ouvriers, soient prémunis contre l’envahissement de l’esprit diviseur par de solides études antérieures ; il faut, en outre, que chacun ait, non une, mais deux ou trois spécialités, dont l’exercice de l’une la repose de l’autre.

SPÉCIATIF, IVEadj. (spé-si-a-tiff, i-vedu lat. species, espèce). Qui désigne une espèce. Il Peu usité.

SPECIES s. m. (spé-si-èss — mot lat. qui signif. espèce). Hist. nat. Nom donné aux ouvrages d’histoire naturelle dans lesquels sont exposés méthodiquement les caractères des espèces.

SPÉCIEUSEMENT adv. (spé-si-eu-ze-man

— rad. spécieux). D’une manière spécieuse : Exposer un fait spécieusement.

SPÉCIEUX, EDSE adj. (spé-si-eu, eu-zelat. spedosus, beau, qui a de l’apparence ; de species, apparence). Qui a une apparence de vérité, de justice : Prétexte spécieux. Baisons spécieuses. On est avare, maison ne voit pas son avarice ; elle est couverte de prétextes « spécieux ; elle s’appelle bon ordre, économie, I prévoyance des besoins. (Fén.) Crains l’attrait spécieux du mensonge et les vapeurs enivran’ tes de l’orgueil. (J.-J. Rouss.) Le domaine des

SPËC

981

?.

idées spécieuses, mais fausses, e3t beaucoup moins vaste qu’on ne le suppose. (E. de Gir.)

Redoutez le laux jour i un spécieux indice.

Lemierbb.

Pour moi, je ne vois rien qui soit plus odieux Que les dehors plâtrés d’un zèle spécieux.

Momère.

— Mnthém. Arithmétique spécieuse, Ancien nom de l’algèbre.

— s. m. Ce qu’il y a de spécieux : La vérité est simple et ingénue, et l’homme veut du spécieux et de l’ornement. (La Bmy.) Lus esprits ordinaires s’arrêtent au spécieux. (Ch. Nodier.)

SPÉCIFICATIF, IVE adj. (spé-si-fi-ka-kiff, i-ve — rad, spécifier). Gramm. Se dit des mots qui restreignent à une partie d’un tout ce qui semblait dit du tout dans son entier : Terme SpèciFicAtiF.

SPÉCIFICATION S. f. (spé-si-fi-ka-si-on

— rad. spécifier). Action de spécifier ; expression, détermination des choses particulières, fuiteen les : spécifiant  : Il fut dit dans le contrat qu’il payerait en denrées, sans autre spécification. (Acad.)

SPÉCIFICISTEs. m. (spê-si-fi-si-ste — rad. spécifier). Médecin qui fuit principalement reposer l’étude des maladies sur la détermination de leur spécificité. """

SPÉCIFICITÉ s. f. (spê-si-fi-si-té — rad.

Spécifier), Caractère spécifique, qualité de ce jui est spécifique : La réduction des lois de a vie aux lois physiques sous le rapport de

spécificité n’est pas tolérable. (C. Reuouvier.)

— Méd. Cause qui donne à une affection morbide son caractère spécial. Il Action spéciale d’un médicament qui le rend propre à combattre certaines affections particulières.

SPÉCIFIER v. a. ou tr. (spé-si-fi-é — bas latin specificare ; de spécifions, spécifique. Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous spécifiions ; que vous spécifiiez). Exprimer, déterminer spécialement, en particulier, en détail : Classer et spécifier, c’est définir, définir, c’est faire un double jugement. (E. Alaux.) C’est énerver la critique littéraire que d’aller chercher des circonlocutions pour exprimer des défauts qu’on peut spécifier d’un seul mot. (Geoffroy.)

Mais quoi ! n’a-t-il voulu rien te spécifier ?

Molière.

— Philos. Donner le caractère d’espèce à : L’étendue est le caractère gui spécifie la matière.

SPÉCIFIQUE adj. (spé-si-fi-ke — du bas lat. specificus, qui est formé du latin species, espèce, et du suffixe ficus ; de facere, faire. Specificus est donc une traduction littérale du grec eidopoios, signifiant ce qui fait ou constitue un eidos, une espèce). Propre, spécial, appartenant particulièrement à quelque chose : Vertu, qualité spécifique. La philosophie ne suppose rien au-dessus de soi ; l’indépendance est son caractère spécifique. (J. Simon.) La fonction spécifique du sexe féminin est de conceuoiret d’enfanter. (L’abbé Bautain.)

— Statistique, Population spécifique, Rapport du chiffre de la population d’une contrée à. son étendue superficielle.

— Physiq. Pesanteur spécifique ou mieux Poids spécifique. Poids relatif, poids spécial d’un corps sous l’unité de volume et dans des conditions de température et do milieu qui permettent la comparaison avec le poids des autres corps dans les mêmes conditions : Le poids spécifique de l’eau à son maximum de densité a été choisi pour unité, dans la détermination du poids spécifique des solides et des liquides. Il C/ialeur spécifique, Quantité relative de calorique absorbée par chaque corps d’un poids donné, lorsque su température s’élève d’un nombre de degrés donné : Dans la détermination de la chaleur spécifique des corps, on prend pour unité la chaleur nécessaire pour élever d’un degré la température d’un kilogramme d’eau.

— Méd. Qui détermine une affection spéciale : Les causes spécifiques de la fièvre ne sont pas connues. Il Qui a une efficacité particulière dans une maladie déterminée : Remède spécifique. Médicament Spécifique, Agent spécifique. Cette substance a des propriétés spécifiques. Un bon médecin est celui qui a des remèdes spécifiques. (La Bruy.) À peine l’homme se fait-il une idée d’une maladie, que le nom du médicament spécifique se présente à son esprit. (Nérat.)

— s. m. Remède, médicament spécifique : Le quinquina est un spécifique contre la fièvre. (Acad.)

A vos maux j’apporte un spécifique : Va pâté de Strasbourg, un faisan magnifique.,

Dbuanoie.

— Hist, nat. Qui se rapporte à l’espèce : Caractères spécifiques. Le nom spécifique est le nom assigné à chaque espèce. (Lemaout et Decaisne.)

SPÉCIFIQUEMENT adv. (spé-si-fi-ke-raan

— rad. spécifique). D’une manière spécifique, sous le rapport de l’espèce ; Les ramiers et les pigeons sont des oiseaux gui diffèrent spécifiquement les uns des autres. (Buff.) Ce quidistingue et ce qui constitue spécifiquement le moi humain est la Justice. (Proudh.)