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— Peu sonore, peu retentissant Bruit SOURD.Voix SOURDE. De SOURDS gémissements. Il y a dans le SOURD mugissement des bois quelque chose qui charme les oreilles. (Chateaub.) || Qui a peu d’éclat Couleur teinte SOURDE. Ton SOURD.

— Insensible, inexorable Etre sonRD à toutes les remontrances. Etre SOURDaux prières, aux supplications. L’homme prévenu ne vous écoute pas, il est SOURD la place est remplie, et la uérité n’en trouve plus. (Boss.)

Pour lui Phébus est sourd et Pégase est rétif.

BOILEAU.

— Qui se fait secrètement, sans bruit Menées, pratiques SOURDES. Une fermentation souRDE avertit de l’approche du danger. (J. J. Rouss.) C’est du ve au xc siècle que se fit le travail SOURD et comme le broiement d’où sortirent les idiomes modernes. (Ste-Beuve.)

Songez-y, vos refus pourraient me confirmer
Un bruit sourd que déjà l’on commence à semer.

RACINE.

— Interne et peu aigu : Une douleur SOURDE.

— Poétiq. Sombre :

Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.

V. HUGO.

— Lime sourde, Lime qui ne fuit pas de bruit quand on s’en sert.

— Lanterne sourde, Lanterne faite de façon que celui qui la porte voit sans être vu, et peut cacher la lumière à volonté.

— Loc. fam. Sourd comme un pot, Sourd comme une bécasse, Sourd à ne pas entendre Dieu tonner, Extrêmement sourd. || Faire la sourde oreille, Faire semblant de ne pas entendre, de ne pas comprendre ce qui se dit : Le roi FIT d’abord la SOURDE OREILLE, puis refusa. (St-Simon.)

Les dieux depuis longtemps me sont cruels et sourds.

RACINE.

— Gramm. Consonnes sourdes, Consonnes qui rendent un son sourd.

— Mar. Lame sourde, Lame qui s’élève sans qu’on ait senti le vent qui l’a soulevée.

— Techn. Couteau sourd, Plane peu tranchante, avec laquelle on travaille les cuirs. || Pierre sourde, Pierre fine qui a quelque chose de sombre, de brouillé.

— Anc. mathém. Quantité sourde, Quantité incommensurable. || Racine sourde, Racine irrationnelle.

— Substantiv. Personne sourde : Un SOURD. Une SOURDE. L’aveugle croit que personne ne le voit, et le SOURD que personne ne l’entend. (Boiste.)

Est-ce à moi que l’on tient de semblables discours ?

Tu gagnerais autant à parler à des sourds.

LA FONTAINE.

— Loc. fam. Crier, frapper comte un sourd, Crier, frapper de toutes ses forces, comme fait un sourd qui n’entend pas le bruit ou les cris.

— Autant vaudrait parler à un sourd, C’est peine perdue de parler à cette personne, elle ne veut pas entendre.

— Prov. Il n’est pire sourd que. celui qui ne veut pas entendre, Il est plus facile d’obtenir une réponse d’un sourd que de celui qui, intéresse à ne pas répondre, feint de ne pas comprendre.

— s. m. Erpét. Nom vulgaire d’un lézard du Sénégal. || Nom vulgaire de la salamandre terrestre, animal qui, en certains pays, passe pour étre sourd.

— s. f. Ornith. Nom vulgaire de la petite bécassine.

— Encycl. V. SURDITÉ.

— Anecdotes. Une vieille femme, qui ne se croyait qu’un peu sourde, entendant le canon qu’on tirait un jour de fête publique, dit sur-le-champ à son mari « Dieu te bénisse, mon cher am ! Elle croyait qu’il avait éternué.

* * *

On sait que certains juges du tribunal révolutionnaire avaient quelquefois le mauvais goût d’insulter à leurs victime par des railleries. Un jour que l’on amena à la barre un accusé absolument sourd : « Citoyens, dit le président Dumas cet homme a conspiré sourdement. » On rit, et il fut acquitté.

* * *

Un propriétaire demandait à l’un de ses fermiers des nouvelles de la santé de sa femme. Cet homme, qui avait le malheur d’être sourd et qui était depuis longtemps affligé d’une toux violente, se méprit sur la question qu’on lui adressait et répondit « Monsieur, je fais en vain tout ce que je puis pour m’en débarrasser ; c’est une ennemie avec laquelle il me faut vivre, et c’est particulièrement la nuit qu’elle me fait le plus souffrir. »

* * *

Une vieille dame, très-sourde, ne voulait pas convenir de son infirmité ; mais comme elle était en même temps très-curieuse et qu’elle ne voulait pas perdre un mot des choses qu’on lui racontait, elle répétait à tout instant « Vous dites ? . . . Qu’est-ce que vous dites ? . . . Parlez donc plus haut. Mais aussitôt qu’elle voyait que l’histoire arrivait à sa fin, elle ne manquait jamais de s’écrier brus-


quement Ne parlez donc pas si haut. Ne dirait-on pas que je suis sourde ?

* * *

La reine dit un jour à Bautru qu’elle désirait voir sa femme. Bautru promit de la lui présenter le jour mêmes. « Mais, Madame, ajouta-t-il, elle a l’oreille dure. N’importe, reprit la reine, je parlerai haut. Il se rendit aussitôt chez lui annoncer cette nouvelle flatteuse à sa femme ; mais en même temps il l’avertit d’élever la voix en parlant, de crier même, sous prétexte que la reine n’entendait qu’avec peine. Dès que la reine aperçut la femme de Bautru, elle commença à élever fortement la voix, et Mme Bautru lui répondit en criant de toutes ses forces. Le roi, prévenu par le hardi mystificateur, riait à en perdre haleine. A la fin, la reine comprit le motif de cette gaieté et dit à Mme Bautru N’est-il pas vrai, Madame, que votre mari vous a dit que j’étais sourde ? » Ce que Mme Bautru avoua. « Ah ! le méchant ! continua la reine, il m’avait dit la même chose de vous. »

* * *

Un sourd fit un sourd ajourner
Devant un sourd dans un village,
Puis vint lentement entonner
Qu’il avait volé son fromage ;
L’autre répond du labourage ;
Le juge, étant sur ce suspens,
Déclara bon le mariage
Et les renvoya sans dépens.

PÉLISSON.

Sourd (le) ou l’Auberge pleine, comédie en trois actes et en prose, par Desforges représentée au théâtre de la Montansier en 1790. Le sujet de cette pièce a été pris dans un dictionnaire d’anecdotes. Un vieux gentilhomme, M. d’Oliban, père d’une charmante fille qui est encore au couvent, a choisi pour son gendre un M. d’Anières, jeune homme du Comtat, et, pour ne passe séparer de son unique enfant, il est venu acheter une terre dans le voisinage du château du futur mari. Le gendre et le père attendent avec impatience à l’hôtel de Mme Legras, la plus belle auberge de tout Avignon, l’arrivée de Joséphine et de son amie Isidore. A peine ont-ils retenu pour les jolies voyageuses les deux chambres encore disponibles qu’un militaire, Saint-Firmin, se présente. Cet officier réclame également deux chambres pour deux nobles demoiselles, dont l’une est la sœur de son ami, le capitaine d’Orbe. Ayant appris le départ subit de celles qu’ils aimaient, nos officiers se conduisent depuis plusieurs jours comme des fourriers aussi zélés que discrets. Pour cette fois, leur courtoisie mystérieuse sera mise en défaut. Saint-Firmin n’obtient qu’un refus aussi poli que formel. Joséphine et Isidore ne tardent pas à arriver ; elles se doutent bien un peu de ce qui se passe. Joséphine, au cœur langoureux, s’inquiète déjà sur son avenir ; Isidore, plus espiègle, la rassure ; elle-même ne craint pas d’aimer Saint-Firmin, qu’elle a tout au plus entrevu deux ou trois fois en compagnie de son frère d’Orbe, l’adorateur de Joséphine. Un billet, remis par un commissionnaire, les prie de ne s’étonner de rien de ce qu’elles pourront voir. Cet avis singulier pique la curiosité des jeunes filles, et le motif pour lequel M. d’Oliban a mandé Joséphine, motif inconnu, ne les trouble pas moins. A peine sont-elles sorties de la salle commune de l’auberge, qu’un palefrenier vient demander à l’hôtesse ce qu’il doit faire d’un beau cheval amené par un voyageur impossible de faire entendre raison à ce voyageur ; sourd comme un pot, il répond tout de travers ; au surplus, c’est un cavalier d’une belle tournure, aux manières honnêtes. Le voyageur se présente à Mme Legras et demande une chambre, plus un souper. L’hôtesse lui fait observer en pure perte qu’elle est désolée de ne pouvoir le loger. Le voyageur remercie l’aubergiste, lui donne ses instructions avec une exquise politesse et s’installe sur un siège, à deux pas de la table, déjà préparée pour quatre personnes. M. d’Oliban, suivi de son monde, vient souper. D’Anières, l’amphitryon, ne revoit pas de bon œil le voyageur importun qu’il a vu, l’un des premiers, s’implanter dans l’auberge. Il l’invite un peu grossièrement à quitter sa chaise : « On n’est pas ici à une table d’hôte. Le voyageur, croyant qu’on lui offre la place d’honneur, la refuse d’abord, mais il se décide. Assis auprès de Mlle d’Oliban et encouragé par les sourires bienveillants des dames et du vieux gentilhomme, qui trouvent spirituels ses quiproquos, il force traitreusement d’Anières à demander un cinquieme couvert. Il mange à merveille, n’entendant rien des sottes plaisanteries du provincial. D’Anières, le repas fini, épuise tous les moyens de faire comprendre à ce sourd récalcitrant qu’il doit payer son écot. Le sourd, excédé d’un surcroît de politesse qu’il ne saurait décemment accepter, paye sa part de dépense et se retire, non sans avoir obligé d’Anières à montrer son caractère de rustre et de goujat. D’Anières reste à table sous prétexte qu’il n’a pu rien manger. Quand il va se coucher, il trouve son lit occupé par le sourd il fait le siége de sa chambre tout le monde accourt. Le voyageur, riche négociant, muni d’une forte somme, déplore son infirmité ; redoutant les coups de main, il se promet de passer la nuit tout éveillé et de


décharger ses pistolets à deux coups sur le premier coquin qui ouvrira la porte de sa chambre. Averti par le monologue du sourd. d’Anières va dormir dans la cuisine, où il vide les bouteilles non entamées. Le lendemain matin, d’Orbe (le voyageur), qui a gagné un pari tenu contre lui par Saint-Firmin, se fait reconnaître et agréer ; il n’est plus sourd. M. d’Oliban, fort embarrassé du gendre par trop bête qu’il s’était choisi, ne veut plus ni d’Anières ni de sa fortune. Un aveu explicite des sentiments de sa fille obtient de lui un consentement au mariage de M. d’Orbe avec Joséphine. D’Orbe marie sa sœur avec Saint-Fimin et retient d’Anières au déjeuner des fiançailles, après lui avoir donné, pour la forme seulement, une leçon de courage et d’urbanité.

Les deux premiers actes de cette comédie sont charmants. Il est fâcheux que l’auteur, voulant flatter les idées à la mode en 1790, ait allongé et gâté le dernier acte par des digressions philosophiques et sentimentales sur le droit des enfants, sur le vrai point d’honneur, surles devoirs du citoyen patriote et vertueux, Tel quel, cet acte n’est mauvais que par comparaison. Tous les personnages parlent le langage qui convient àleur caractère et à leur condition. Ils ne quittent jamais le ton d’une conversation familière, mais décente, et ils sont spirituels sans courir après l’esprit. Une entente parfaite de la scène, une gaieté franche et une foule d’intentions comiques qui prêtent au jeu des acteurs ont maintenu la pièce de Desforges au répertoire. Cette pièce, payée 50 francs et oubliée pendant deux ans dans les cartons du théâtre, fit plus tard de brillantes recettes.

Sourd (le) ou l’Auberge pleine, opéra-comique en trois actes, paroles de Desforges, retouché par MM. de Leuven et Ferdinand Langlé, musique d’Adolphe Adam ; représentée à l’Opéra-Comique le 2 février 1853. Cette pièce, dont les saillies et les calembours ont tant réjoui nos pères, a été remaniée par MM. Ferdinand Langlé et Sainte-Foy. Les couplets en sont lestes et annoncent bien leur date. Adolphe Adam, en écrivant de la musique sur ce sujet, a pu se livrer sans contrainte à son genre familier. Les mélodies sont faciles, bien en situation les effets d’instrumentation ingénieux, tournant souvent au comique et à la farce. Parmi les couplets les plus applaudis, nous citerons : Sur le pont d’Avignon ; les couplets sur la bassinoire les couplets dont le refrain chanté sur le mot bagasse, est exhilarant enfin ceux de : On dit non, on dit oui. Cette pièce a été enlevée avec verve par Ricquier, Sainte-Foy, Delaunay, Mmes Lemercier, Decroix, Félix et Talmon on l’a reprise au Théâtre-Lyrique le 18 janvier 1856.

SOURD (Jean-Baptiste-Joseph), général français, né à Seyne (Var) en 1775, mort à Paris en 1849. A dix-sept ans, il s’engageait dans le bataillon de volontaires de son département et se distinguait dans la campagne d’Italie. A Austerlitz, à Iéna, dans la campagne de Prusse, en Russie à Leipzig, dans les campagnes de 1814 et i8l5, surtout à Waterloo, tl fit des prodiges de valeur. Retiré a Auch après les Cent-Jours, il vécut dans l’obscurité jusqu’en 1830, époque à laquelle il viat à Paris soutenir la révolution de Juillet. En 1831, il commanda le département de Tarn-et-Garonne avec le titre de maréchal de camp, et il prit sa retraite en 1848.

SOURDAT (F.-Nicolas), littérateur français, né en 1745, mort en 1807. Il demanda à défendre Louis XVI devant la Convention. N’ayant point été choisi par le roi, il publia plusieurs brochures et pamphlets royalistes, à savoir deux brochures consacrées à la défense de Louis XVI et qui furent remises à la Convention, l’une le 24 décembre 1792, l’autre le 12 janvier 1793 un pamphlet intitulé les Champenois au roi, inséré dans les Actes des apôtres (1790), et un ouvrage intitulé les Véritables auteurs de la révolution de 1789 (Neuchâtel, 1797, in-8°). — Son frère, CHARLES, servît dans les armées vendéennes, où il était connu sous le nom de Carlos. Compromis en 1795 dans les complots royalistes, il réussit à se faire acquitter. Il passa ensuite en Angleterre, puis il revint en Vendée et y fit la guerre civile dans les armées royalistes, sous les ordres de Bourmont. Il passa avec ce général au service du gouvernement impérial et il était parvenu au grade de lieutenant- colonel lorsque arriva la Restauration. Bessé accidentellement eu 1817, il fut mis à la retraite.

SOURDAUD, AUDE s. (soui-dô, ô-de dimiu. de sourd). Personne qui n’entend qu’avec peine. || Peu usité.

SOURDÉAC (Alexandre de Rieux, marquis de), un des fondateurs de l’opéra en France, mort en 1695. Son père, Guy de Rieux, ayant suivi dans son exil à Bruxelles la reine mère, dont il était le premier écuyer, eut tous ses biens contisqués mais, par la suite, le marquis de Souruléac entra en possession des biens paternels. Passionné pour le théâtre, il fit construire à son château de Neufbourg, en Normandie, une salle de spectacle, et, comme il était un habile mécanicien, il exécuta lui-même la plupart des machines qu’il y adapta. En 1660, il fit représenter en grande pompe dans son château, par les co-


médiens du Marais, la Toison d’or, de Corneille. Il se ruina complètement en voulant introduire chez nous l’opéra et mourut dans une indigence absolue.

SOURDELINE s. f. (sour-de-li-ne). Mus. Sorte de musette d’Italie, à quatre chalumeaux.

— Encycl. La sourdeline est une espèce de musette ayant beaucoup d’analogie avec la zampogne d’Italie. La sourdeline a quatre chalumeaux percés chacun de plusieurs trous. L’invention de cet instrument est attribuée à Jean-Baptiste Riva cependant certains auteurs fattribuent à dom Julio, et d’autres encore à Vincenze.

SOURDEMENT adv. (sour-de-man rad. sourd). D’une manière sourde, peu rententissante Le tonnerre grondait SOURDEMENT. La mer gronde et roule SOURDEMENT. (H. Taine.)

— D’une manière secrète, cachée : Négocier SOURDEMENT. Intriguer, cabaler SOURDEMENT. Le mal le mine SOURDEMENT. La bonne cause triomphe SOURDEMENT. (Volt.) Le vice et lit verlu travailleut SOURDEMENT en nous. (Dider.)

Chagrin contre Ariston, qui ne fait rien qui vaille,
A le couler à fond sourdement je travaille.

BOURSAULT.

SOURDEVAL, bourg de France (Manche), chef-lieu de cant., arrond. et à 10 kilom. N. de Mortain, sur la Sée ; pop. aggl., 1,375 hab. — pop. tôt., 3,943 hab. Coutellerie, corderie, corroierie, papeterie, fabrication de carton. Commerce de beurre, chevaux, horloôerie. Belle fontaine monumentale en granit.

SOURDEVAL (André de), guerrier français, né au château de Sourdeval, près de Mortain, dans les premières années du XVIe mort dans la siécle, seconde moitié du xvie siècle. fit la plupart des guerres de François Ier et ne se laissa pas séduire par les offres brillantes à l’aide desquelles Charles-Quint essayait de l’attirer à son service. Après la mort de François Ier, Sourdeval devint gouverneur de Belle-Isle-en-Der et défendit cette place contre les attaques des Anglais. Il fut député de la noblesse de Normandie aux états de Blois en 1576 et mourut peu d’années après dans son gouvernement de Belle-Isle. Sa correspondance avec le duc d’Etampes, gouverneur de Bretagne, a été conservée en partie aux archives de Penthièvre et a été publiée par dom Morice, dans ses Preuves de l’hisloire de Bretagne.

SOURDIÈRE s. f. (sour-diè-re rad. sourd). Sorte de volet couvert de toile.

Sourdière (rue de la Sourdière), une des rues de Paris, quartier du Palais-Royal. Elle aboutit d’un côté à la rue Saint-Honoré, de l’autre à la rue de la Corderie. Ouverte au xviie siècle à travers des jardins et bordant celui d’un sieur de La Faye, sire de la Sourdière, elle en prit le nom en 1663. La Fontaine a demeuré rue de la Sourdière, mais on no sait pas au juste où était situé son logis. C’est au n° 31 de la rue de la Sourdière que se tiennent les réunions de l’Union républicaine.

SOURDINE s. f. (sour-di-ne -rad. sourd). Mus. Ce qu’on met à un instrument pour en rendre le son sourd Mettre une SOURDINE à un violon, à une trompette. Ce morceau doit être joué avec des SOURDINES. || Sorte d’épinette dans laquelle les cordes étaient mises en vibration par des morceaux de bois couverts de drap.

— Fig. Moyen qu’on prend pour affaiblir une manifestation, une expression : Il faut savoir mettre des SOURDINES à ses joies. (A. d’Houdetot.) La sociabilité met une SOURDINE à la critique, mais la laisse parler. (Rigault.)

— Techn. Ressort qui empêche le manteau de frapper sur le timbre, dans une montre à répétition.

— Anc. art milit. Sonner à la sourdine, Sonner de la trompette pour ordonner une marche à petit bruit.

— Loc. adv. A la sourdine, Sans bruit, secrètement Déloger À LA SOURDRE. Agir À LA SOURDINE. Il s’est marié À LA SOURDINE. Tu ne dis rien et tu fais l’amour à LA SOURDINE. (Alex. Duval.)

— Encycl. La sourdine est un petit instrument de bois, d’ivoire ou de métal, en forme de peigne, à trois dents évidées, que l’on enchâsse sur le chevalet du violon, de l’alto, du violoncelle et de la contre-basse, pour intercepter les vibrations de la caisse de l’instrument et assourdir les sons. Les cordes vibrant seules alors, le timbre des instruments se trouve changé et revêt un caractère d’étrangeté, de douceur et de mélancolie.

Le compositeur indique l’emploi des sourdindes par ces deux mots italiens : con sordini ; lorsqu’il veut les faire enlever, il met senza sordini. Cet instrument microscopique s’applique et se retire d’ailleurs avec la plus extréme facilité encore faut-il cependant que l’exécutant ait le temps normal de le faire.

Le piano a une pédale au moyen de laquelle on fait marcher des réglettes de bois couvertes de peau qui, en venant s’appliquer sous les cordes, gênent les vibrations de celles-ci et donnent un jeu de sourdine. Les sourdines des hautbois et des clarinettes sont des pavillons rentrants an dedans et qui n’ont qu’une petite ouverture. Le sourdine du cor est un cône de carton percé d’un trou à sa