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942 SOUR SOUR SOUR

— Loc. adv. De source, Aisément, avec facilité, sans effort : Son style coule de source. Ici Choisy a vu et senti, il parle de source et n’a eu besoin de personne pour s’inspirer. (Ste-Beuve.)

— s. f. pl. Archit. hydraul. Combinaisons de fontaines, de ruisseaux diversement agencés.

Syn. Source, commencement, naissance, etc. V. COMMENCEMENT.

— Encycl. Géol. V. eau et fontaine.

— Iconogr. Dans la mythologie gréco-romaine, les naïades (v. ce mot) présidaient aux sources et les personnifiaient on les représentait sous la figure de jeunes et jolies femmes, couronnées de plantes et de fleurs aquatiques, tantôt appuyées sur une urne penchante, tantôt portant une coquille. Les artistes modernes ont adopté cette manière de représenter les sources, mais y ont apporté plusieurs variantes. La Source peinte par Ingres en 1856, pour la galerie du comte Duchatel, est justement célèbre elle a inspiré à Théodore de Banville une pièce de vers dont on nous saura gré de détacher les fragments suivants :

Jeune, oh si jeune, avec sa blancheur enfantine,
Debout contre le roc, la naïade argentine
Rit. Elle est nue. Encore au bleu matin des jours,
La céleste ignorance éclaire les contours
De son corps, où circule un sang fait d’ambroisie.
...................
L’atmosphère s’éclaire autour du jeune torse
De la nalade, et, comme un dieu sous une écorce,
Reflètent un rayon par la vie embelli,
Une âme se trahit sous cette chair divine.
La prunelle, où l’abîme étoilé se devine
Rend des lueurs de ciel et de myosotis.
Ses cheveux vaporeux, que baisera Téthys,
Etonnent le zéphyr ailé par leur finesse.
Elle est rêve, candeur, innocence, jeunesse.
Sa bouche, fleur encor, laisse voir en s’ouvrant
Des perles ; son oreille a l’éclat transparent
Et les tendres rougeurs des coquilles marines,
Et la lumière teint de rose ses narines.
...................
Et son bras droit soulève au-dessus de sa tête
L’urne d’argile, chère au luth d’or du poète.
...................
Son corps éthéréen se déroule avec grâce,
Courbé sur une hanche, et dessine sa trace
Dans l’air, comme un oiseau qui va prendre son vol.
Seul, un de ses pieds blancs pose en plein sur le sol.
Le vase dont ses doigts ont dû pétrir l’ébauche
S’appuie à son épaule, O charme ! et sa main gauche
Supporte le goulot, d’où tombe un flot d’argent.
Les perles en fusée et le cristal changeant
Ruissellent, et déjà leur écume s’efface
Dans l’ombre du bassin luisant, dont la surface
Répète dans son clair miroir de flots tremblants
Les jambes de l’enfant naïve et ses pieds blancs.

Nous n’ajouterons rien à cette poétique et fidèle description. Sous le rapport de l’exécution comme de la composition, la Source est certainement une des œuvres les plus séduisantes du maître qui a été si longtemps à la tête d’une partie de l’école française. « Malgré la légère afféterie particulière à M. Ingres, dit M. Anatole de La Forge, l’art de Phidias revit dans ce corps auquel il ne manque qu’une couleur un peu plus robuste et plus chaude. Ces formes admirables, ces contours gracieux atteignent un si haut degré de perfection idéale qu’aucune des confidences sincères de cette délicate beauté ne choque la pudeur. Les tons réels de la chair se fondent dans un harmonieux ensemble, jusqu’à ce que l’œil ne puisse plus saisir que les nuances adoucies. » Un autre critique, M. Victor Fournel, a loué jusqu’à la couleur du tableau, qui lui a paru être celle de la nature et de la vie ; mais il y a dane cet éloge une véritable exagération l’allégorie peinte par Ingres est loin d’être une réalité vivante ; il suffit, pour qu’elle ait droit à l’admiration, qu’elle soit une image poétique. Il en a été fait par Léopold Flameng, pour la Gazette des beaux-arts, une gravure qui est elle-même un chef-d’œuvre de délicatesse et que beaucoup d’amateurs préféreront peut-être à la peinture. Elle a été gravée aussi par Calamatta (Salon de 1869).

Un sculpteur, M. Émile Chatrousse, a intitulé la Source et le Ruisselet un groupe de marbre d’une grâce exquise qui a été exposé au Salon de 1869 et qui a été placé depuis dans le jardin du Luxembourg. La Source, modeste jeune fille accoudée sur un rocher, tient de la main droite une urne d’où s’épanche, goutte à goutte, l’eau qu’un gentil bambin, le Ruisselet, reçoit dans une coquille. Ces deux figures sont disposées de la façon la plus heureuse et présentent, en tout sens, les formes les plus coulantes, les lignes les plus gracieuses. Le petit garçon a une attitude d’une naïveté charmante à son air mutin, on devine que l’espiègle a hâte de remplir sa coupe rustique pour aller folâtrer, sautiller, babiller à travers la prairie. La jeune fille est timide, presque sérieuse, comme il sied à une vierge élevée au fond des bois dans un vallon solitaire. Sa sauvagerie même la rend plus séduisante encore. Elle est belle, mais elle ignore sa beauté ; toute sa coquetterie consiste dans l’arrangement de sa chevelure, à laquelle se mêlent quelques fleurettes cueillies au bord de l’eau. « M. Chatrousse, dit M. Chaumelin (l’Art contemporain), a modelé, caressé ce groupe avec une délicatesse extrême, mais sans tomber dans la mièvrerie de la touche et la puérilité du détail. Nous pourrions citer des morceaux, la poitrine, le ventre et les reins de la Source, par exemple, qui sont d’une morbidesse exquise et sur lesquels il y a comme une fleur de jeunesse. Les pieds et les mains ont une perfection de forme admirable. Un autre sculpteur, M. Léon Fourquet, a été médaillé, au Salon de pour une statue représentant la Source de l’Yvette, sous la figure d’une jeune femme étendue sur un lit de roseaux, accoudée du bras droit et relevant de la main gauche la couronne de plantes aquatiques qui ceint son front.

Un tableau de M. Henri Lehmann, intitulé les Filles de la Source, a été lithographie par Auguste Lemoine (Salon de 1830). Une composition, dont le sujet n’a rien que de réel et ne manque pas cependant d’élégance et même de poésie, a été exposée au Salon de 1873 par M. Feyen-Perrin, sous ce titre Une Cancalaise à la source. Il y a de l’élégance aussi et du style dans les figures de paysannes que M. Jules Breton a représentées puisant de l’eau ou lavant à une Source au bord de la mer (Expos. univ. de 1867). Une autre scène rustique, où l’on voit des types féminins d’une grâce charmante, la Source miraculeuse, a été exposée en 1855 par M. Gustave Brion.

Un des maîtres de l’école classique du paysage, M. Cabat, a peint une Source dans les bois (Salon de 1864) la forêt est sombre, traversée par un chemin grisâtre près duquel une auge en pierre reçoit l’eau de la source qui s’écoule goutte à goutte ; il y a du charme et du mystère dans ce tableau, dont l’exécution toutefois est un peu sèche. On ne saurait reprocher le même défaut aux paysages intitulés : une Source, que MM. Émile Breton et Charles Le Roux ont exposés, le premier au Salon de 1868, le second en 1870 ; les troncs d’arbres, les feuillages, les plantes aquatiques ont fourni à ces deux peintres l’occasion de déployer des tons riches et puissants. Dans le tableau de la Source peint par M. Français (Salon de 1874), de beaux arbres étendent leurs branches au-dessus du repli de terrain, tout rempli de plantes en fleur, au fond duquel l’eau s’est amassée : deux jeunes femmes entièrement nues, deux nymphes si l’on veut, s’apprêtent à prendre un bain dans le bassin solitaire.

Sources (les), par A. Gratry, prêtre de l’Oratoire (1863, in-80). Ce livre est une sorte de confession de l’auteur. Fatigué de la lutte, voyant toutes ses idoles tomber en poussière, ses convictions s’ébranler, le jeune élève de l’Ecole polytechnique abandonna le monde et se jeta dans les bras de la religion. Il nous raconte sa vie et nous la donne en exemple. C’est en Dieu seul que nous trouverons le repos et le calme hors de lui, tout n’est qu’incertitude et trouble. Cette thèse n’a pas le mérite de la nouveauté ; elle est présentée d’une façon habile et n’en est que plus dangereuse. On ne saurait réagir avec trop d’énergie contre cette doctrine énervante qui tend à détruire tout ce qu’il y a de vitalité dans l’homme. À en croire les béats, le progrès et la justice ne sont que des chimères ; c’est Dieu seul qui mérite qu’on l’invoque. À quoi bon travailler, lutter contre les abus sans cesse renaissants ? Pourquoi cette énergie que nous déployons contre le mal ? Pourquoi la science, l’affection, l’amour ? Qu’importe tout cela ? Dieu seul existe ; seul il est digne de nos prières, de notre travail ; seul il est tout amour et toute science. Qu’importe que ce champ soit ensemencé, le commerce florissant, l’industrie prospère ? Tout cela n’est-ce pas la matière, la vile matière ? En vain l’humanité s’acharne à travailler, en vain chaque jour elle creuse le sillon ; elle ensemence, le germe ne se développera pas. L’homme, comme un insensé, lutte contre sa destinée ; il voit s’envoler toutes ses illusions, s’enfuir ses rêves d’avenir ; autour de lui, tout disparaît, et il reste debout, il persiste à demeurer dans ce morne désert. Que ne se jette-t-il aux pieds de la croix, que ne donne-t-il à Dieu cette vie qui lui est à charge ? Telle est la thèse soutenue par le Père Gratry. Elle est détestable et tend à tuer chez l’homme toute activité, tout désir d’améliorer sa situation, toute croyance au progrès. Il faut convenir cependant que le Père Gratry met à développer cette thèse funeste une onction et une douceur remarquables. Sa phrase se développe sans traits d’éloquence sans mouvements oratoires, et ce style paisible, semblable à un ruisseau qui coule sur le gazon, est d’une pureté et d’un charme singuliers. Ce livre offre cette particularité que la science n’est pas traitée en ennemi. Elève de Poisson, de Dulong et d’Arago, le Père Gratry emprunte à plaisir des démonstrations religieuses à l’harmonie des lois universelles. Il invoque l’algèbre et prétend prouver l’existence de Dieu par la trigonométrie, ce qui est assez bizarre. L’astronomie surtout est d’un puissant secours à l’oratorien, qui répète, une fois de plus, des arguments si souvent invoqués, sans être pour cela plus concluants.

Source (la), ballet de M. Nuitler, musique de MM. Minkous et Delibes représenté à l’Opéra en novembre 1866. Un jeune et beau chasseur circassien, Djémil, empêche la magicienne Morgab de jeter des plantes malfaisantes dans les eaux pures d’une source. Pour témoigner sa reconnaissance à Djémil, la divinité Le la source, Naïla, brise le rocher qui la cache et se montre au chasseur au milieu des farfadets et des éphémères qui voltigent ordinairement sur son onde cristalline. À la vue du jeune homme, Naïla sent son cœur subitement s’éprendre ; mais tous ses charmes ne peuvent vaincre la froideur du jeune homme qui aime l’insensible Nouredda. « Naïla pousse le dévouement jusqu’aux plus extrêmes limites, dit M. Étienne Arago ; elle se sacrifie à une rivale qui a longtemps repousse Djémil. Nouredda étant morte, Naïla, usant de son pouvoir surhumain, la ressuscite et fait passer son âme aimante dans le corps de celle pour qui brûlait inutilement le jeune chasseur. Mais elle doit payer de son immortalité ce gracieux sacrifice ; elle meurt, et au même instant la source se tarit. » La musique de ce ballet, qui comprend quatre tableaux, renferme plusieurs morceaux gracieux, aux formes mélodiques, élégantes et distinguées. Nous citerons particulièrement le défilé de la caravane, une berceuse, la marche des femmes du harem, l’apparition de Naïla au milieu de la fête et la scène finale. La Source eut pour principaux interprètes Mlles Fiocre, Salvioni et Marquet. Ce ballet a été repris plusieurs fois, notamment en octobre 1872 pour les débuts d’une remarquable danseuse, Mlle Rita Sangalli.

SOURCE (Marie-David-Albin la, homme politique français, V. La Source.

SOURCER v. a. ou tr. (sour-sé rad. source). Faire tremper dans de l’eau claire, en parlant du linge savonné et tordu. || Mot usité en Bretagne.

SOURCICLE s. m. (sour-si-kîe). Ornith, Nom vulgaire du roitelet huppé.

SOURCIER, IÈRE s. m. (sour-sié, ière rad. source). Personne qui prétend avoir des secrets pour découvrir les sources L’art empirique de découvrir les sources a donné lieu aux étranges pratiques des SOURCIERS. (L. Figuier.) || Inus.

SOURCIL s. m. (sour-si). Ichthyol. Nom vulgaire du chétodon vagabond. || Sourcil d’or, Nom vulgaire d’un poisson du genre coryphène.

SOURCIL s. m. (sour-si latin, supercilium ; de super, sur, et de cilium, cil). Eminence garnie de poils, qui s’étend en forme d’arc au dessus de l’œil ; ensemble des poils qui garnissent cette partie : SOURCIL noir. SOURCIL blond. SOURCIL épais. Abaisser, hausser ses SOURCILS. Froncer les SOURCILS. Dans la jalousie, l’envie, la malice, les SOURCILS descendent et se froncent. (Buff.) Après les yeux, la partie du visage qui contribue le plus à marquer la physionomie sont les SOURCILS. (Buff.) En Égypte, le maître de la maison où mourait un chat se rasait le SOURCIL gauche en signe de deuil. (Ste-Foix.)

Sous un épais sourcil il avait l’œil caché.

La Fontaine.

Les sourcils roux, mélangés et retors,
Semblent loger la fraude et l’imposture.

voltaire.

Froncer le sourcil, Montrer de la mauvaise humeur, du mécontentement : Aussitôt qu’on lui parle de cela, il FRONCE LE SOURCIL.

— Archit. Dessus d’une porte qui pose sur les pieds-droits.

— Comm. Sourcils de hanneton, Franges portant de petites houppes, qu’on a comparées aux antennes frangées du hanneton. || L’Académie dit SOUCI D’HANNETON.

Il L’Académie dit : souci d’hanneton.

— Ornith. Trait coloré qu’on remarque au-dessus de l’œil de quelques oiseaux, li Doublesourcil, Nom v ilgaire d’une fauvette d’Afrique.

Encycl. La direction des sourcils est exactement la même que celle de l’arcade orbitaire. Les poils qui les recouvrent sont plus nombreux et plus longs à l’extrémité interne qui porte le nom de tête, qu’à l’extrémité opposée qui porte le nom de queue du sourcil. Les tête des sourcils sont séparées l’une de l’autre par un intervalle qui répond à la racine du nez ; quelquefois, cependant, ces tétes sont confondues (Cruveilhier). Les sourcils sont constitués par la peau, velue et très-mobile, un peu de tissu cellulaire souscutané, une ccuche musculaire formée des i fibres les plus inférieures du frontal et supérieures de lorbiculaire, et un muscle qui appartient en propre à cette région, le sourcilier. L’arcade orbitaire lui sert de support et de base d’implantation. Les artères viennent de la frontale externe ou sus-orbitaire, de la frontale interne et de quelques branches des palpébrales. Les nerfs émanent de l’ophthalmique de Willis et du facial.

L’homme et le singe sont les seuls êtres, à proprement parler, qui aient de véritables sourcils ; quelques animaux présentent cependant au-dessus des paupières des poils longs et roides. Les sourcils sont destinés à protéger l’appareil oculaire contre l’intensité des rayons lumineux, et c’est surtout lorsqu’ils se froncent qu’ils atteignent efficacement ce but. Ils sont bien plus marqués chez les méridionaux que chez les peuples du Nord. La saillie sourcilière, étant enduite d’humeur sébacée, détourne, en outre, la sueur du front du champ du visage. Ces appendices protecteurs contribuent enfin à l’expression de certains sentiments. Sommes-nous sous l’empire de la colère ou de la terreur, ils s’abaissent et se rapprochent ; nous livrons-nous a la joie et a l’espérance, ils s’élèvent et s’écartent l’un de l’autre. Lorsque aucun intervalle ne les sépare sur la ligne médiane, ils donnent à la physionomie une expression de dureté bien caractérisée. Pathol. Certains sujets n’ont jamais eu de aourcils ; d’autres les ont perdus à la suite de violents chagrins, de longues maladies et surtout par suite d’infection syphilitique. L’art médical est impuissant à remédier à l’absence disgracieuse de ces poils. Ceux qui y tiennent par coquetterie n’ont d’autre ressource que de se faire peindre le haut du visage ; mais l’ceil n’en reste pas moins privé d’un moyen précieux de protection. Les plaies des sourcils ont de tout temps été considérées comme dangereuses, à cause de leur voisinage du cerveau et de l’oeil. En ébranlant ce dernier organe, les accidents qui blessent le sourcil peuvent amener la cécité, comme ils peuvent aussi entraîner à leur suite la commotion et l’inflammation cérébrale. Toutes les dégénérescences peuvent envahir les sorarcils ; ils peuvent aussi devenir le siége de tumeurs trèsvariées, mais les plus fréquentes sont les kystes sébacés ou loupes et les lipômes. Leur abtation ne présente pas de difficulté particulière.

— Pathol. Certains sujets n’ont jamais eu de sourcils ; d’autres les ont perdus à la suite de violents chagrins, de longues maladies et surtout par suite d’infection syphilitique. L’art médical est impuissant à remédier à l’absence disgracieuse de ces poils. Ceux qui y tiennent par coquetterie n’ont d’autre ressource que de se faire peindre le haut du visage ; mais l’œil n’en reste pas moins privé d’un moyen précieux de protection. Les plaies des sourcils ont de tout temps été considérées comme dangereuses, à cause de leur voisinage du cerveau et de l’œil. En ébranlant ce dernier organe, les accidents qui blessent le sourcil peuvent amener la cécité, comme ils peuvent aussi entraîner à leur suite la commotion et l’inflammation cérébrale. Toutes les dégénérescences peuvent envahir les sourcils ; ils peuvent aussi devenir le siége de tumeurs très-variées, mais les plus fréquentes sont les kystes sébacés ou loupes et les lipomes. Leur ablation ne présente pas de difficulté particulière.

SOURCILIER, IÈRE adj. (sour-si-lié, ière — rad. sourcil). Anat. Qui appartient, qui a rapport aux sourcils Muscle sourcilier. Artère SOURCILIÈRE. Arcades SOURCILIÈRES.

— Encycl. Arcades sourcilières. On nomme ainsi les saillies arquées, plus prononcées en dedans qu’en dehors, que présente l’os frontal immédiatement au-dessus du rebord des orbites. Elles sont séparées l’une de l’autre par la bosse nasale et donnent insertion au muscle sourcilier (fronto-soureilier de l’anatomiste Chaussier). Celui-ci décrit une légère courbure à concavité inférieure, et les fibres charnues qui le composent vont se mêler les unes au frontal, les autres à l’orbiculaire des paupières, tandis que la languette principale s’insere à la peau du sourcil. Quand il se contracte, il fronce les sourcils, c’est-à-dire qu’il les porte en dedans et en bas, donnant ainsi au visage l’expression des passions violentes avec toutes leurs nuances, depuis le simple mécontentement jusqu’à la fureur et la menace. L’artère sourcilière, qui croise le muscle sourcilier et passe au-dessous de lui, est plus généralement désignée sous le nom d’artère sus-orbitaire.

SOURCILIER s. m. (sour-si-lié — rad. sour cil). Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson gobioïde, du genre clinus ou blennie.

— Techn. Dans les fabriques de glaces, Sorte de corniche pratiquée au-dessus des ouvreaux du four.

SOURCILLER v. n. ou intr. (sour-si-llé ; ll mll. — nui. source). Jaillir, sortir de terre en petites sources : Cette eau sourcille cti différents endroits. (Buff.)

SOURCILLER v. n. ou intr. (sour-si-llé ; ll mll. — rad. sourcil). Remuer les sourcils en signe de mécontentement.

Sans sourciller, Sans laisser paraître sur son visage la moindre émotion, le plus léger trouble : Apprendre une mauvaise nouvelle sans sourciller. Il a vu mourir de faim son ancien compagnon de collège SANS SOURCILLER. (Ph. Chasles.)

SOURCILLEUSEMENT adv. (sour-si-lleu-ze-man ll Mll. rad. sourcilleux). D’une manière sourcilleuse, en sourcillant :

Sourcilleusement, nous laissant tous ensemble,
Sans plus longue réplique, il tourne où bon lui semble.

corneille

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SOURCILLEUX, EUSE adj. (sour-si-lleu, eu-zc ; Il mil. — rad. sourcil). Poétiq. Haut, élevé : Monts, rochers sourcilleux. Montagnes, roches sourcilleuses. Malheur aux peuples voisins de ces montagnes sourcilleuses ! (Marmont.)

Quel spectacle imposant, quel aspect merveilleux Que tout ce vaste amas de sommets sourcilleux t

A. Barbier.

Il Mot vieilli.

— Empreint d’orgueil, de fierté :

Tout der, il montre alors un front plus sourcilleux.

Boileau

En quel temps a-t-on vu l’impiété hautaine Lever contre le ciel un front plus sourcilleux ?

J.-B. Rousseau.

— s. m. Ichthyol. Syn. de sourciller.

SOURCILLON s. m. (sour-si-llon ; ll mll. — dimin. de source). Petite source, || Peu usité.

SOURD, SOURDE adj. (sour, sour-de — du lat. surdus, même sens). Privé du sens de l’ouïe : Il est sourd. Elle est devenue sourde. Ou est muet dès qu’on est sourd, quoiqu’on puisse être muet sans être sourd. (De Bonald.) || Qui entend mal, qui a le sens de l’ouïe peu développé : La plupart des vieillards sont plus ou moins sourds.

Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez. Approchez ; je suis sourd, les ans en sont la cause

La Fontaine.