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SOIE

Cette seeor.de lettre» à mon père promise. Que j’avais soi-disant laissée en ma valise.

Oui, je Viens de l’écrire

E. AuoiEtt.

SOIS s. f. (sot — latin seta, poiMong et rude de certains animaux et particulièrement au cochon, signification qui appartient encore au mot français. Quant à la signification de fil du ver à soie, elle est venue du latin seta par ellipse. On disait d’abord seta sertca pour brin de soie, puis on s’est contenté de dire tout court seta pour exprimer la même chose. Quant au latin seta, il parait se rattacher à la racine sanscrite si, lier). Poil long et roide de certains animaux : Des soies de porc, de sanglier. La SOIk de porc réunit en grande partie les caractères de la soie de sanc/Iier, mais elle est en général plus mince et plus faible. (Kauff.) Il Poil long et souple de certains chiens : La soie dun ha-

vanais.

— Nom donné aux fils déliés et brillants que filent diverses chenilles appartenant au genre bombyx : Il faut quatre ou cinq brins de cocons pour former un fil de soie même très-mince. (Courtet.le L’Isle.) Il Fil à coudre fait avec cette matière : Recoudre un vêtement avec de la soie. Il Etoffe faite avec ces fils : Une robe de soirs. La soie n’est pas admise dans le grand deuil. (Balz.) Quelles élégies poignantes on pourrait faire sur la misère en robe de soie ! (X. Anbryet.)

— Poétiq. Jours filés d’or et de soie, Le cours d’une vie heureuse, riche, brillante.

— Loc. fam. C’est soie sur soie, S’est dit de deux choses agréables" ou avantageuses, obtenues presque en même temps.

— Comm. Soie grége, Soie telle qu’elle a été tirée du cocon. Il Soie sauvage, Soie tirée de cocons produits par des vers à soie vivant à l’état sauvage, il Soie cuite ou décreusée, Celle qui a été débarrassée, par l’eau bouillante, de certaines matières qui lui enlèvent sa souplesse. Il Soie écrite, Soie grége non teinte. Il Soie crue, Soie teinte, mais non decreusée auparavant, tandis que la soie teinte ordinaire est décreusée ou cuite. Il Soie en bottes, Celle qui a été pliée en paquets longs et carrés. Il Soie en moches. Celle qui est en paquets, mais non teinte. Il Soie en pantine, •Soie apprêtée pour être passée k la teinture. Il Soie corlade, Espèce de soie a coudre.

Il Soie torse ou retorse, Celle qui, indépendamment du filage et du dévidage, a de plus été passée par le moulin et a été torse, tl Soie folle, Soie qui, n’étant pas torse, n’a aucune solidité. Il Soie à voiles, Soie dont on fait des voiles de navire. !1 Soie de mer, Byssus soyeux d’une espèce de moule de mer du genre des jambonneaux, dont on fait des étoffes. Il Soie végétale ou Soie d’Orient, Poils longs et soyeux qui accompagnent les graines de l’asclépiade de Syrie, et dont on fait des étoffes. Il Coioil longue-soie ou Longue-soie s. m., Sorte de coton à brins très-longs.

— Artculin. Bas de soie, Manière d’apprêter les pieds de cochon : Des pieds en bas db SOIE. Il Se dit, en Normandie, du bas de la cuisse du dindon.

— Ane. mur. Bas de soie, Entraves, sorte de punition. Techn. Partie du fer d’une épée, d’un

sabre, d’Un couteau qui entre dans la poignée. Il iVoir de soie, Noir donné aux peaux par les mégissiers.

— Art vétér. Syn de sbimb. Il Soies piquées ou simplement Soie, Maladie des porcs qui a son siège près du cou, dans le point d’implantation des soies.

— Zool. Nom générique des fils déliés que certains insectes produisent avec une matière qu’ils sécrètent. Enttm. Partie du suçoir des insectes hémiptères.

— Bot. Poil roide et isolé qui se trouve au sommet d’un organe foliacé ou qui accompagne les graines de diverses plantes. Il Pèdicelle qui porte l’urne des mousses et-des hépatiques. Il Soie de Virginie, Nom vulgaire du périploque grec. Il Prolongement d une nervure qui se remarque dans les graminées.

— Encycl. Industr. etChinuLa matière filamenteuse connue sous le nom de soie est sécrétée par la larve ou chenille d’un insecte, le bombyx du mûrier ou bombyee a. soie {bombyx ou phalena mori). La larve est elle-même communément appelée ver à soie. Le ver k soie et, en généra !, les chenilles élaborent la soie à l’aide d’organes qui font l’office de glandes et qui ont 1 apparence de longs canaux repliés sur eux-mêmes. Us sont au nombre de deux, disposés parallèlement à l’axe de la chenille, au-dessous du tube digestif et reposant sur les ganglions nerveux. Vers leur extrémité, ils forment un réservoir se continuant en un canal excréteur ; celui-ci aboutit à la lèvre inférieure, où se trouve un tubercule mobile ou trompe, dans laquelle

"s’opère-la réunion des deux conduits en un seul. Ce dernier conduit se termine par un véritable trou de filière. Le contenu fluide du réservoir se compose de deux parties distinctes : un noyau en soie pure et une enveloppe de matières étrangères qu’on désigne sjus le nom de grès ; ce grès est incolore ou coloré en jaune, suivant l’espèce du ver. La matière de la ioie est destinée à la construc SOIE

tion de la coque dans laquelle la chenille doit subir sa métamorphose en chrysalide et en papillon.

Le cocon se compose de trois parties : 1» la bourre, boursette ou araignée ; 2° la véritable soie ; 3° enfin, la portion ta plus interne, composée d’une soie si fine et si gommeuse, qu’il est impossible de la dévider entièrement. Le fil d’un cocon a environ 1,500 mètres de longueur ; son diamètre est variable et peut aller jusqu’à 18 millièmes de millimétré. Au microscope, il présente l’apparence d’un tube plein, aplati, avec une rainure longitudinale médiane qui Se reproduit sur les deux faces et qui correspond à la soudure des deux brins qui ont formé la Ijave au moment de l’excrétion de la matière fluide. Les fils de soie grége sont formés par la soudure de plusieurs baves (trois à quinze). 100 kilogrammes de cocons donnent environ 8 kilogrammes de soie filée.

Comme on l’a vu, chaque brin de soie est formé de deux parties distinctes ; la couche externe (grès) se compose de plusieurs principes, les uns azotés et de nature albuminoïde, les autres de nature grasse ou résineuse, et d’une matière colorante qui manque dans certaines variétés. La partie centrale constitue la fibre textile proprement dite ou fibroïne. C’est ainsi que la soie renferme, outre la fibroïne : 1» de l’acide cérotique ; 20 vin principe colorant rouge, qui manque dans la soie blanche ; 3° des matières grasses ; 4" des matières résineuses ; 5° une matière azotée soluble dans l’eau bouillante, la gélatine ; 6» une matière azotée insoluble dans l’eau bouillante, soluble dans l’acide acétique concentré, qui possède la composition centésimale de l’albumine, bien quelle en diffère par certaines propriétés. La fibroïne constitue, en général, plus de moitié du poids de la soie ; la gélatine représente a peu près 80 pour 100 et l’albumine 25 pour 10b du poids total. La fibroïne a la même apparence que la soie ; elie est plus tendre, plus souple et moins résistante. Chauffée sur une lame de platine, elle se boursoufle, brûle avec une flamme bleu clair en répandant une odeur de corne brûlée. Elle est insoluble dans les dissolvants neutres et dans l’acide acétique. La fibroïne, ainsi que la soie, se liquéfie comme le coton en présence d’une solution ammoniacale d’oxyde de cuivre, réactif de Schweitzer ; les acides faibles la précipitent en flocons. L’oxyde de nickel ammoniacal dissout également la soie. 11 en est de même du chlorure de zinc basique à 60» Baume, réactif qui agit plus énergiquement que l’oxyde de nickel. La soie est soluble dans les alcaliset lesacides concentrés. Sa composition centésimale est * peu près celle de la gélatine ; ses cendres, qui s’élèvent à environ 0,3 pour 100, ne renferment pas de soufre ; elles contiennent des sulfates, chlorures, phosphates alcalins, de chaux, de magnésie • oxydes de fer, d’aluminium, de manganèse.

Les procédés généralement employés pour le traitement préparatoire de la soie consistent en deux opérations principales : l° l’ouvraison ou le tirage de la soie du cocon ; 2o le moulinage, qui comprend le dévidage, le doublage et la torsion que l’on fait subir à la soie grège pour la transformer en fils propres a être décreusés et employés au tissage. Les différentes phases du filage de la voie, suivant l’ordre où elles se succèdent, sont : 10 l’immersion des cocons, que l’ou rend uniforme en les enfermant dans un compartiment fermé en dessus et en dessous par un grillage métallique, et qui reste plongé dans l’eau à une profondeur déterminée à l’avance. La température de cette eau, qui peut varier instantanément par une introduction subite d’eau froide, est exactement indiquée par un thermomètre ; elle est ordinairement celle de l’ébuilition pendant un certain temps ; puis elle est ramenée à environ 65« par 1 arrivée de l’eau froide. À la suite de l’immersion des cocons vient l’opération de la recherche du bon brin de chaque cocon qui doit, avec un certain nombre d’autres, être engagé sur le dévidoir pour former la soie grége ; 2° le battage, dont le but est de saisir le fil du cocon de manière qu’il puisse se dévider jusque vers l’extrémité par laquelle le ver en a terminé le dépôt. Cette opération n’est pas sans présenter une certaine difficulté, k cause de la manière dont les fils sont enlacés et confondus. Suivant le procédé généralement usité, les cocons, flottant sur l’eau de la bassine, sont frappés légèrement avec un petit balai compose de bruyère fine ; par suite, des filaments s’accrochent accidentellement aux brins du balai et la fileuse les en détache avec les doigts ; ensuite elle les attire jusqu’à ce que la masse confuse ainsi prélevée de chaque cocon finisse par se réduire à un seul fil ; c’est sur celui-ci que s’opère le dévidage. À cet effei, la fileuse sépare ce fil de la bourre recueillie en le cassant, puis elle l’accroche à un appui destiné à le tenir en réserve pour son emploi ultérieur. Les brins ainsi obtenus sont mis en dépôt et ensuite engagés sur le dévidoir en nombre voulu pour former le fil, qui s’élève de la bassine, passe sur une petite poulie et redescend, en s’enroulant sur lui-même, pour arriver au dévidoir. L’enroulement du fil sur lui-même forme la croisure, dans laquelle les fils que produit chaque bassine se commettent ensemble, se réunissent et se quittent après un certain nombre d’en SOIE

roulements réciproques ; l’un des effets attribués à ce procédé est de lisser et arrondir les fils par le frottement qu’ils exercent l’un sur l’autre.

L’opération qui, dans le filage de la soie, exige le plus de dextérité de la part de l’ouvrière est l’addition d’un nouveau brin de cocon pour concourir à ta formation du fil, en remplacement du cocon qui est épuisé. L’action des doigts, si délicate et si rapide que la vue n’en permet pas l’analyse, a jusqu’à présent constitué le plus grand obstacle à là propagation du filage de la soie dans des contrées nouvelles. On a essayé bien souvent d’opérer cette soudure d’une manière automatique, mais toutes les tentatives faites dans ce but n’ont pas, jusqu’ici, donné de résultats satisfaisants.

Parmi les procédés employés pour opérer l’ouvraison de la soie, en même temps que les diverses opérations qui constituent le moulinage, on peut citer celui de M. Aubenas, tilateur à Vulréas (Vaucluse) ; il consiste à filer lentement la soie ut à lui faire parcourir un long chemin pour lui permettre de sécher avant d’arriver à la bobine. À cet effet, on place la bassine au premier étage et le métier à filer au rez-de-chaussée, pour que la

Îdus grande partie du chemin parcouru par a soie et l’endroit où le bobinage a lieu soient dans un air sec, au lieu d’être dans la buée de la chambre où l’on file, c’est-a-dire où se trouvent les bassines, buée qui rend le séchage impossible. Par le procédé de M. Aubenas, la foie, au lieu de s’envider sur une tavelle ou un roquet sous la forme de «oie grége, c’est-à-dire non tordue, s’enroule en se tordant sous une torsion qui varie de 110 k 140 tours au mètre, selon le titre, pour le genre de filature ouvraison ou soie grége de la trame, mais qui est portée de 450 à 600 tours pour l’organsin ou grége doublée avec une torsion considérable. En réunissant ensuite deux ou un plus grand nombre de fils ayant reçu ce premier apprêt, on peut fabriquer des organsins, des soies à coudre, du poil, de la trame, etc.

Avec ce système, on évite les déchets par la lenteur avec laquelle la soie est dévidée de chaque cocon ; le bout, dévidantdeîo k30 mètres par minute, ne rompt jamais. Le dévidage lent évite le deuxième battage des cocons, si souventnécessaire avec le système ordinaire ; en raison de la lenteur du dévidage, une ouvrière peut surveiller 35 à 40 fils de 4 à 5 cocons, tandis que, dans le système ordinaire, elle n’en surveille que 5 ou 6 ; chaque fuseau doubleur, tordeur, en videur peut donner, par journée de travail, 15 à 20 grammes de soie. Pour le tirage des cocons en soie grége, il faut, dans le système ordinaire, en cocons secs de première qualité, 4 kilogrammes à 4kii, io pour produire 1 kilogramme de soie, tandis qu’avec le procédé Aubenas 3ki’,80 suffisent pour retirer la même quantité de matière.

Au moulinage succède immédiatement le décreusage ou élimination du grès ; quant aux tissus, tels que florence, foulard, etc., on les grille ou on les flambe à peu près comme les tissus de coton pour détruire le duvet superficiel. Le décreusage enlève, au moyen d’un dissolvant convenable, ta gélatine, la cire, les graisses, la matière colorante jaune et une partie de l’albumine. La perte de poids éprouvée dans l’opération industrielle est d’environ 25 pour 100. La première opération, appelée dégommage, consiste a faire bouillir pendant dix minutes la soie grége dans de l’eau de savon à 30 pour 100 du poids de la soie. Les écheveaux sont enfilés sur des perches disposées horizontalement au-dessus de la chaudière et plongent en partie dans le liquide. En tournant le lissoir, on change la partie immergée. La soie devient souple, douce et d’un blamc mat, légèrement opalin. On donne encore une seconde ébullition dans un bain à 15 pour 100 de savon, puis on tord à la cheville, on dresse et on procède à la cuite. Pour la cuite, les écheveaux sont placés dans des sacs en canevas grossier et immergés ainsi dans un bain de savon bouillant à 15 pour 100 du poids de la soie. L’ébuilition dure une heure. Le décreusage à la soude caustique ou demi-cuite consiste k faire bouillir la ioie une demi-heure au plus dans un baiit contenant 12 pour 100 (du poids de la soie) de soude caustique. Ce décreusage économique donne peu de brillant k la soie et attaque souvent profondément la fibre ; on ne l’emploie guère que pour la teinture en noir. Dans certains cas, on blanchit la soie au moyen de l’acide sulfureux.

Pour blanchir à l’acide, on plonge la soie dans un bain marquant 15» à 18» Baume à 30° ou 350centigrades et renfermant, sur l partie d’acide nitrique, 4 parties d’acide chlorhydrique. La teinte passe au vert, puis au gris ; on lave alors à grande eau et on expose au gaz acide sulfureux. Après une immersion de douze heures, on passe en eau de savon à 10 pour 100. Pour assouplir la soie ainsi préparée, on l’immerge dans de l’eau bouillante a plusieurs reprises.

Pour donner une idée du développement qu’a atteint de nos jours la sériciculture, nous emprunterons au Journal officiel de 1873 le renseignement suivant.

La récolte de 1872 a jeté sur les marchés européens j *

SOIE

France

Italie

Espagne

Turquie (Volo, Salonique).

Brousse

Géorgie, Perse et Khoiaçan.

Chine

Canton

Japon

Indes orientales

Syrie

Grèce

815

kilogr.

638,800

î,125,000

171,400

33,300

77,400

110,000

2,353,000

746,900

508,000

594,000

107,500

6,400

Total 8,474,700

V. soierie et ver i soie, où sont traitées les questions relatives à la sériciculture.

— Art vétér La soie, encore appelée soyon, bosse, maladie piquante, piquet, pique, poil piqué, soies piquées, est une maladie particulière au porc, qui a son siège à l’un des côtés du cou, quelquefois aux deux, entre la jugulaire et la trachée, à quelque distance des parotides et directement sur les amygdales, La partie malade présente uno houppe épanouie, formée par la réunion de douze à quinze des soies qui la recouvrent. «Ces soies, dit d’Arboval, différentes des autres tant par leur force que par leur couleur, sont hérissées, droites, dures, plus rondes et plus fortes que les autres, ternes, blanchies chez les porcs blancs et décolorées chez ceux à poil noir. Le tiraillement de ces soies, même le plus simple attouchement, fait éprouver à l’animal de très-vives douleurs ; il existe en premier lieu, dans le point d’implantation, un enfoncement, une concavité, avec rougeur de la peau ; mais la peau no tarde pas à se décolorer en cet endroit, à devenir livide ou violacée ; de plus, les bulbes des poils malades sont confondus en une masse du volume d’une fève, et les parties molles sur lesquelles cette lésion est fixée sont comprimées, resserrées, desséchées, mortifiées même. » L’animal a la fièvre, il accuse beaucoup de soif, de dégoût. Puis, à mesure que la maladie fait des progrès, l’animal s’affaiblit, reste toujours couché ; ses forces musculaires l’abandonnent ; les mouvements des flancs sont nombreux et précipités ; la langue est blanche à sa surface et rouf ?e à sa pointe et sur ses bords ; la bouche est brûlante et pleine de bave ; les conjonctives sont rouges : l’air expiré est chaud et infect. Enfin, les douleurs deviennent de plus en plus grandes, les symptômes s’exaspèrent, l’animal fait entendre des cris plaintifs et il ne tarde pas à périr asphyxié par suite de la compression exercée par la tumeur sur la trachée. D’autres fois, la terminaison est différente ; une diarrhée des plus infectes s’établit ; elle soulage momentanément l’animal, qui, malgré cela, périt dans le marasme et nu milieu de convulsions horribles, du septième au neuvième jour.

Cette maladie, malgré le grand danger qu’elle présente, n’est pas absolument incurable lorsqu’un traitement rationnel est employé à temps. Quant à sa nature, la soie piquée est considérée comme une espèce de gangrène locale, de furoncle particulier au porc. Des vétérinaires croient qu’elle est de nature charbonneuse et qu’elle est contagieuse. Souvent épizootique, elle est attribuée aux grandes chaleurs, à la sécheresse, à la malpropreté et à la mauvaise tenue des porcheries, à l’air infect que les animaux y respirent, aux différentes constitutions "atmosphériques et surtout au manque et à l’insalubrité de la boisson. Chabert prétend que la soie est contagieuse, et il cite l’exemple d’animaux carnivores qui ont succombé après avoir mangé la chair ou le sang de porcs infectés, et que des personnes ont été victimes pour avoir dépecé de tels cadavres ; mais il est certain que Chabert entend parler de l’anthrax malin, qui n’est autre chose que le charbon, presque toujours contagieux.

La chair des porcs égorgés dans l’invasion même de la maladie est mollasse et blanchâtre, la graisse sans consistance ; elle ne prend pas le sel et ne se conserve pas ; elle est malsaine et doit être rejetée.

Les porcs atteints de la soie doivent être séquestrés. Comme préservatif, on recommande de faire boire aux animaux de l’eau acidulée avec un peu de vinaigre et de verjus. Quand la maladie est déclarée, il faut faire l’excision complète de la tumeur dans toute sa circonférence et sa profondeur, même à quelque distance au delà de sa base, et cautériser ensuite la plaie au moyen du fer rouge. On donne après cela, par jour, 15 grammes d’azotate de potasse dans la boisson.

SOIERIE s. f. (soi-rî — rad. soie). Etoffes de soie : Les soieries du Levant. Les soieries de Lyon, C’est un homme qui se cannait en soieries. Il fait le commerce de soieries. Magasin de soieries. (Acad.) La fabrication des soieries a pris de nos jours une telle extension que chaque manufacturier a dû presque se restreindre à un seul genre. (Pance.)

— Fabrique d’étoffes de soie ; Etablir «ne soierie.

— Manière de préparer la soie.

— Encycl. L’industrie de la soie existe depuis un temps immémorial en Chine et au Japon, d’où elle s’est peu à peu répandue dans les autres parties de l’Asie. Aristote,