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d’insectes lépidoptères diurnes, formé aux dépens des argus, et dont l’espèce type vit au Bengale, il Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des pyralides.

SIMOGGA, ville de l’Indoustan anglais, dans la présidence de Madras, ancien État de Maîssour, sur la rive gauche de la Tonga, a 60 kilom. N.-E. de Bednore. Fabrication de tissus de coton. Les Mahrattes remportèrent près de cette ville une grande victoire sur Tippoo-Saëb en 1790.

SIMOÏS, petit fleuve de l’Asie Mineure ancienne, dans la Troade, appelé de nos jours Mendéré-Sou. Il descend d une des ramifications septentrionales de l’Ida, coula d’abord de l’E. k l’O., puis du S. au N. et, avant de se jeter dans 1 Hellespont, à l’entrée du détroit, il recevait, au temps d’Homère, leScamandre. Plus tard, par suite des dépôts du Simoîs, torrent très-dévastateur pendant l’hiver (dépôts amassés au confluent du Scamandre), ce dernier ayant changé de direction, on prit le Simoïs pour le Scumnndre, et on appela Simots un ruisseau qui se jetait dans ce fleuve, non loin de son embouchure ; c’est le faux Simoîs. Ce fait, méconnu par Strabon et par les géographes qui se sont occupés apr^s lui de ce pays, a été reconnu en 18U par un voyageur français, Lechevallier, et démontré par M. ’ de Choiseul-Gouffier, ambassadeur de France près la

Porte Ottomane.

SIMOLIN (Charles-Oustave-Alexandre, baron de), diplomatérusse, né à Abo en 1715, mort en 1777. Il commença sa carrière publique sous les auspices du ministre Ostertnann et, lorsque Bestoujeff fut parvenu au pouvoir, il reçut successivement plusieurs missions importantes. En 1756, il tut nommé ministre résident de la czarine en Courlumle et, jusqu’à la fin de sa vie, défendit avec énergie dans cette contrée les intérêts de la Ru>sie. L’empereur d’Allemagne, François, l’admit en 1754 dans les rangs de la noblesse de l’empire, et en 1775 Stanislas-Auguste, roi de Pologne, lui conféra, a lui et k ses descendants légitimes, le titre de baron,

SIMOLIN (Jean-Mathias, baron de), diplomate russe, frère du précédent, né à Abo en 1720, mort en 1799. Nommé, en 1766, ambassadeur de la czarine Catherine à l’assemblée impériale de Ratisbonne, il accompagna plus tard, en qualité de conseiller diplomatique, le comte Roraanzoff dans la campagne de Turquie. Il y conclut, en 1771, la suspension d’armes de Giurgcwo, devint, en 1773, ambassadeur à Copenhague et passa, quelques années plus tard, à Stockholm, d’où le roi Gustave UUefit rappeler, parce qu’il jugeait sa présence dangereuse pour la Suède, au milieu des luttes des partis auxquelles cette contrée était en proie. En 1780, il fut appelé à l’ambassade d’Angleterre, mais sa position devint excessivement difficile à Londres par suite de la neutralité armée observée sur mer par la Russie. Il était depuis 1787 ambassadeur à Paris, lorsque la Révolution de 1789 vint lui fournir l’occasion de manifester son dévouement pour la famille royale de France. Ce fut lui qui procura à la reine Marie-Antoinette un passe-port au nom de la baronne de Koiff et qui força le comte de Montmorin, alors ministre des’ affaires étrangères, à apposer sa signature sur cette pièce. Après avoir, q«îittè la France, il vécut plusieurs années, loin des affaires, à Francfort-sur-le^Mein, jusqu’au jour où il fut nommé prési.’dent du collège impérial de la justice en Russie. Il mourut en se rendant à son poste.

SIMOLIN (Alexandre-Christophe, baron de), né en 1736, mort en 1832. À l’époque de la Révolution française, il était attaché à l’ambassade russe, à Paris, dont un de ses oncles, Jean-Mathias de Simolin (v. ci-dessus) était titulaire. Il fit avec ce dernier tous les efforts possibles pour sauver la famille royale, mais il ne put y réussir.

SIMOLIN (Alexandre-Henri, baron de), né en 1800, chambellan du roi de Prusse. Il s’est fait connaître en littérature par des poésies lyriques et des écrits sur la généalogie, l’héraldique et l’archéologie.

SIMON s. ro. (si-mon), Métrol. Monnaie du Japon, en cuivre ou en fer, de forme ronde, avec un trou au milieu, dont la valeur est d’environ 6 centimes.

— Mamm. Nom vulgaire du dauphin.

SIMOIS (SAINT-), bourg de France (Aisne), ch.-l. de cant., ariond. et à 18 kilom. S.-O. de Saini-Qaentin, sur la rive gauche de la Somme et le canal de Crozat ; pop. aggl., 523 hab. — pop. tôt., 651 hab. Exploitation de tourbe. Ce village avait jadis le titre de duché. Patrie de l’historien Saint-Simon.

SIMON MACCHABÉE. V. MACCHABÉE.

SIMON (saint), l’un des douze apôtres de Jésus, surnommé le Chananéen. On ne connaît point les particularités de sa vie ni de sa mort. La légende grecque veut que, après avoir visité les côtes de l’Afrique, il soit allé préchef dans la Grande-Bretagne, OÙ il subit le martyre. On croit plutôt qu’il parcourut l’Égypte, la Mauritanie et la Perse et qu’il fut mis en croix k Suamir,

SIMON le Mage OU le Magicien, Sectaire juif, un des fondateurs de la philosophie gnostique, né à Gitton, village obscur du pays ce Saïuarie, 11 était contemporain de Jésus SIMO

Christ. Son maître intellectuel est Philon d’Alexandrie ; mais il joignit à la doctrine de Philon des pratiques de théurgie qui devaient exercer plus de prestige que des idées sur l’esprit grossier des Samaritains, auprès desquels il acquit une grande influence. Ils le surnommèrent la Vertu de Dieu. C’était le moment de la prédication évangélique. Le bruit des miracles accomplis par les apôtres intrigua le philosophe samaritain. Il se dit que ces gens devaient être plus habiles que lui et possédaient sans doute des secrets qu’il lui aurait été fort agréable de posséder. 11 reçut le baptême dans le but d’arriver k les connaître. À quelque temps de là, les apôtres étant venus à Samarie, Simon se rendit auprès d’eux, et ne pouvant s’imaginer comment ils faisaient descendre le Saint-Esprit sur les convertis, il leur offrit une somme d’argent pour le savoir. « Puisse, lui dit saint Pierre, avec toi périr ton argent, puisque tu prétends en acheter le don de Dieu. » Cette légende n’est point vraisemblable et suppose chez Simon le Mage une intelligence grossière. Or, d’après la tradition, u avait pour lémoins l’esprit aussi ouvert que saint Pierre. Cependant l’anecdote est restée célèbre et il faut faire remonter à cett» légende l’origine du mot simonie, par lequel on qualifie le trafic des choses saintes. Simon, néanmoins, fît, dit-on, la paix avec saint Pierre ; mais on ne connaît point les détails de leur réconciliation. Cependant Simon, qui ne s’était fait chrétien que dans l’intérêt de son art, ne tarda point k reprendre son ancien état de magicien et se mit, comme les apôtres, à faire des prosélytes. Il alla s’établir kTyr, où il acheta, dit Terlullieu, une courtisane avec le même argent qu’il avait voulu consacrer à l’achat du Saint-Esprit. Cette femme, instrument de ses désordres, continue Tertullien, était un apôtre sui generis, qui réussit k recruter à Simon le Mage un grand nombre de néophytes. Elle s’appelait Hélène. Simon disait qu’elle était une nouvelle incarnation de l’épouse de Ménèlas, qui causa la ruine de Troie. 11 lu faisait aussi passer pour Minerve ou pour la mère du Saint-Esprit. Simon se rendit à Rome en l’an 41. Il obtint dans la ville des Césars un succès inouï. Les plus grands personnages du temps furent éblouis par ses prestiges. S’il faut en croire plusieurs Pères de l’Église, on leur éleva, à lui et k sa courtisane Hélène, des statues dans l’Ile du Tibre sous les noms de Jupiter et de Minerve. Il parait que la présence à Rome de saint Pierre et de saint Paul se rapporte aux succès obtenus dans cette ville par Simon le Mage et dont ils auraient été jaloux. On prétend que Simon mourut en l’an 64, d’une chute faite en voulant s’élever dans les airs sur un char de feu, afin de contrefaire l’ascension de Jésus-Christ. Arnobe dit seulement qu’il se cassa la jambe, mais que de honte il se tua en se jetant par la fenêtre da la. maison qu’il habitait. Quoiqu’il soit bien difficile de démêler aujourd’hui ce qu’il peut y avoir de vrai dans la légende de Simon le Alage, il n’en est pas moins le père d’une secte qui parvint à se perpétuer jusqu’au ivo siècle, et suivant quelques auteurs jusqu’au Xe,

Simon était l’auteur de quelques écrits, entre autres de plusieurs discours qu’il intitula Contradictoires, parce qu’il y contredisait l’Evangile. Il en reste des fragments, recueillis par Grabe dans son Spicileyium SU. Palrum. Simon, pour le fond de sa doctrine, était platonicien ; il joignait k ce fond les pratiques de la théurgie asiatique la plus extravagante. On en sait trop peu de chose pour en parler en connaissance de cause. Mais il est certain qu’il ne croyait pas au libre arbitre. «C’est, disait-il, par ma grâce (il se disait Lieu) et non par leur méritequeles hommes sont sauvés. Pour l’èire, il suffit de croire en moi et en Hélène ; c’est pourquoi je ne veux pas que mes disciples répandent leur sang pour propager ma doctrine. » C’était un bon conseil et ils le suivirent à la lettre. Les autres écrits de Simon sont un ouvrage intitulé Prédication de saint Paul et un Évangile appelé Livre des quatre coins du monde, a cause des quatre livres dont il était composé.

11 y a si peu d’accord entre ce que les anciens ont dit des actions de Simon le Magicien et de ses opinions, que plusieurs savants modernes ont pensé qu’il y a eu deux personnages nommés Simon, l’un magicien et apostat, dont les Actes des apôtres font mention, l’autre hérétique gnûstique. C’est l’opinion que Beausobre s’est efforcé d’établir dans sa Dissertation sur les adamites. Mais Mosheim, qui, dans ses divers ouvrages, a examiné dans le plus grand détail ce qui concerne Simon, ses doctrines et sa secte, juge que cette conjecture de Beausobre n’est ni prouvée ni probable.

Saint Justin, parlant aux empereurs, dit que Simon est honoré par les Romains comme un dieu ; qu’il a vu dans une île du Tibre sa statue avec cette inscription : Simoni suncto. Aucun des anciens n’avait révoqué en doute cette narration de saint Justin ; mais, sous le pontificat de Grégoire XIII, on déterra dans une Ile du Tibre le piédestal d’une statue avec cette inscription -.SemoniSaiicodeo jidio sacrum ; on en a conclu que saint Justin, trompé par la ressemblance du nom et faute d’entendre la langue latine, avait pris la statue de Semo S une us, dieu de la bonne foi, pour l’image de Simon le Magicien. Le savant éditeur des œuvres de saint Justin sou SIMO

tient que cette erreur n’est pas possihlu ; que 1 saint Jurtin a demeuré assez long’.emps k Rome pour corriger sa méprise s’il avait été trompé, et qu’après tout la conjecture des modernes peut bien être dénuée de tout fondement.

SIMON, dit de Pavie, médecin de Charles VII et ensuite de Louis XI, mort k Lyon en 1478. II fut pendant sa vie vénéré des pauvres, auxquels il prodiguait ses soins. Il fut inhumé k Lyon, dans l’église des Cordeliers. L’inscription qui fut mise sur son tombeau l’appelle docteur sublime, aini de la paix, miroir et disciple de la sagesse antique.

! SIMON, enfant chrétien, prétendu martyr,

1 né k Trente, mort en 1474, âgé de deux ans ■ et quelques mois. D’après la légende calholi-I que, que Michaud reproduit sans sourciller, un médecin hébreu, nommé Tobie, l’ayant rencontré le soir, l’enleva et le conduisit dans une maison attenante à la syiwgogue. Là, on lui fit des incisions et on en tira le I sang dont on se servit, dit-on, pour pétrir la

; pâte du pain azyme destiné à ta pàque des

j Israélites... Wagenseil et Jacques Basnage | de Beauval ont nié l’assassinat de cet enfant ; mais, dit Michaud, un anonyme les a réfutés dans un ouvrage que Feller dit vraiment dé’ monstratif. » Il a été surabondamment prouvé

; que les prétendus sacrifices d’enfants par les

juifs ont été une calomnie inventée par de zélés chrétiens, désireux d’avoir un prétexte pour persécuter les juifs. Les polythéistes avaient de même accusé les chrétiens de tuer les enfants pour boire leur sang le jour de Pâques. Il est inconcevable qu’on ose reproduire ces contes de nourrice au xixe siècle. Aucun juif n’a pu tuer d’enfant et pétrir du pain azyme avec le sang de la victime dans un but religieux, puisque ce fait est considéré par la religion juive comme criminel et sacrilège. Nous n’énumérerons pas ici les titres des ouvrages composés en l’honneur du faux martyr, poëmes, etc. Ce qu’il y a de plus certain dans cette affaire, c’est que des juifs furent persécutés et torturés, victimes du fanatisme et de l’ignorance des catholiques.» Le crime ajant été découvert, dit Michaud, Tobie et ses complices furent teuaillés, déchiquetés, brûlés et la synagogue fut détruite. •

SIMON (Richard), savant hJbraîsant et célèbre controversiste français, né k Dieppe en 163S, mort dans la même ville en 1712. Après avoir fait ses études chez les oratoriens de sa ville natale, il fut envoyé, comme professeur de philosophie, au collège de Juilly. Nommé titulaire de la même chaire dans la maison de l’ordre à Paris, il fut chargé de cataloguer les manuscrits orientaux de ce couvent (rue Saint-Honoré). 0 II se livra avec ardeur k ce travail, se rendit familiers les idiomes et les textes de cette riche collection et recueillit ainsi des routériaux k l’aide desquels il composa de nombreux ouvrages sur les livres saints. Richard Simon, dont l’esprit était très-paradoxal, eut une existence constamment agitée pur la polémique permanente qu’il soutint pour la défense de plusieurs de ses écrits, réfutés et condamnés par les solitaires de Port-Royal et par Bossuet lui-même. Attaqué de tous côtés, et par les protestants et par les catholiques, pour avoir avancé, dans son Histoire critique du Vieux Testament, que le Pentateuqite n’était point l’œuvre Je Moïse, mais était dû U des scribes du temps d’Esdras, ce savant quitta l’Oratoire et se retira au prieuré dont il avait été pourvu k Bolleville-en-Caux. Il finit par se fixer, pour le reste de ses jours, dans sa ville natale. »

Voici les titres des principaux ouvrages de ce célèbre érudit, qui écrivit sous différents pseudonymes : Factum pour un juif condamne' au feu par le parlement de J/t/i comme coupable de l’assassinat d’un enfant c/irétitn (1670) ; ce mémoire contribua puissamment à faire casser l’arrêt ; Fides Ecclesis orientalis de rébus eucharisticis (Parisiis, 1670, tii-S0, et 1682, in-4o) ; Cérémonies et coutumes gui s’obsej-uent parmi les juifs, trud. de l’italien de Lion de Modène (Pr.ris, 1C74, in-12) ; Voyage au mont Liban, trad. de l’iuilien de Jérôme Dandini (Paris, 1675, in-12) ; Histoire critique du Vieux Testament (Paris, 1678, in-4"), plusieurs èdt- ; Histoire critique de la créance et des coutumes des nations du Levant (Rotterdam, 1684 ; Francfort, 1C93 ; Trévoux, 1711) ; Dissertation critique sur la nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques (Francfort, 1688, in-12) ; Histoire critique du texte du Nouveau Testament (Rotterdam, 1089, in-4o) ; Lettres choisies de Richard Simon (Amsterdam, 1700, in-12 ; Rouen, 1702,3 vol. in-12).

SIMON (Jean-François), littérateur français, né à Paris en 1654, mort dans la même ville en 171». Il fut reçu docteur en droit canon, fut nommé directeur général des fortifications et chargé de rédiger les inscriptions placées sur les poites des villes, les citadelles, etc., de la France et des colonies, et de composer les devises pour lesjdlons de 1 administration de la guerre. En 1701, il fut admis à l’Académie des inscriptions et belleslettres, dont il devint le secrétaire ; enfin, en 1712, il fut nommé garde du cabinet des médailles. Le tome V des Mémoires de i’Acudémie des inscriptions contient plusieurs dissertations de Simon et son éloge par de Boze.

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SIMON (Denis), jurisconsulte français, né vers 1660, mort à Bpauvais en 1731. Il fut

success veinent conseiller, doyen et président au bailliage de cette dernière ville, et il a publié : Traité du droit de patronage (Paris, 1686, in-12) ; Nouvelle bibliothèque historique des principaux auteurs de droit (Paris, 1602, 2 vol. in-12) ; Traité des dimes (Paris, 1714, 2 vol. in-12).

SIMON (Richard), lexicographe français, originaire du Dauphiné, né dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il embrassa l’état ecclésiastique, fut pourvu d’une cure modeste aux environs de Vienne, puis vint, pour cause de santé, se fixer à Lyon. On lui doit le Dictionnaire de la Bible (Lyon, 1693, in-fol.).

SIMON (Ji’an), dessinateur et graveur, né en Normandie en 1673 ou 1675, mort à Londres vers 1755. Il se fixa en Angleterre, où il acquit une asseï belle réputation en gravant au burin et à !a manière noire un grand nombre de portraits et da sujets mythologiques d’après le peintre Gotfried Kneller. Naglar a dressé le catalogue des œuvres de cet artiste.

SIMON (l’abbé Louis-Benoit), littérateur français, né au commencement du xvme siècle. Il était aumônier, bibliothécaire du comte de Clermont et censeur royal. Ses principaux écrits sont : Lettres sur nos orateurs chrétiens (1754, in-12) ; Lettres sur l’éloquence de la chaire (1755) ; Lettres sur l’utilité des sciences (1763) ; Lettres sur l’éducation des femmes (1764).

SIMON (Jean-François), chirurgien français du XVIIIe siècle, mort vers 1775. Successivement professeur au collège de chirurgie de Paris, chirurgien-major des chevau-Iégers de la garde du roi, premier chirurgien de l’électeur de Bavière, membre de l’Académie royale de chirurgie, il laissa, eu mourant, plusieurs manuscrits qui, conformément k sa volonté, furent remis k Hévin et qui rirent la base du Cours de pathologie et de thérapeutique chirurgicales publié par ce dernier. On doit k Simon ; Ilecherches sur l’opération césarienne pratiquée sur la femme vioante (dans les Mémoires de l’Académie royale de chirurgie, t. 1er) ; Collection de différentes pièces concernant la chirurgie, l’amitnmie et la médecine pratique (Pans, 1761, 4 vo). in-12) ; Cours de pathologie et de thérapeutique chirurgicales, publié par Hévin (Paris, 1780, 2 vol. in-8o).


SIMON (Antoine), gardien de Louis XVII au Temple, né à Troyes en 1736, décapité le 10 thermidor an II (28 juillet 1794). On sait très-peu de chose sur ce personnage, qui est un des types légendaires de la Révolution. Les romanciers, les artistes et certains historiens se sont plu à charger cette physionomie des plus sombres couleurs, pour faire ressortir avec plus d’éclat la figure candide du jeune captif. On a pu d’autant mieux, sous ce rapport, se livrer à toutes les fantaisies que le rôle joué par ce révolutionnaire est fort obscur et que les documents historiques font défaut. Nous allons donner ici les renseignements authentiques que nous avons pu rassembler. Simon était, à l’époque de la Révolution, établi maître cordonnier dans la rue des Cordeliers (aujourd’hui rue de l’École-de-Médecine), entre l’école même et la maison où demeurait Marat. En 1788, veuf d’une première femme, il avait épousé Marie-Jeanne Aladame, ancienne domestique, possédant une petite rente. Celle-ci était une femme de la campagne, ignorante et simple, mais cependant (ce qui n’était pas alors très-commun dans cette classe) sachant écrire tant bien que mal, car il existe quelques lettres d’elle dans certaines collections. Simon était un homme honnête et estimé dans son quartier. D’abord membre du district, puis du club des Cordeliers en 1789, il se jeta avec ardeur dans le mouvement. Placé au cœur du district le plus agité de la capitale, voisin et probablement admirateur de Marat, en relation avec tous les cordeliers célèbres, Danton, Desmoulins, Legendre, etc., il suivit d’instinct, comme une foule d’autres, la marée montante de la Révolution. À la veille du 10 août, il fut nommé par sa section membre de la Commune, ce qui indique bien évidemment qu’il jouissait dans ce quartier, si riche en personnalités révolutionnaires, d’une notoriété sérieuse. À la suite de la journée du 10 août, sa femme se consacra au service des fédérés marseillais blessés à l’attaque du château et qui étaient casernés dans l’église des Cordeliers, changée en caserne. Elle montra un dévouement infatigable dans cette œuvre et sacrifia une partie de ses ressources, comme cela est attesté par des pièces authentiques. Lors des massacres de septembre, Simon fut un des commissaires nommés par la Commune, avec la mission de faire des efforts (qui furent malheureusement inutiles) pour arrêter l’effusion du sang. Lorsqu’il fut question de donner un instituteur au petit Capet, ce fut lui qui fut désigné par le conseil général de la Commune. Il parait que sa candidature avait été appuyée par Robespierre et par Marat. Il était connu d’ailleurs comme un patriote intègre et un homme sûr. Quant à l’ineptie, à l’ignorance et à la brutalité que les récits royalistes lui attribuent, il est vraisemblable, il est même certain qu’il y a dans ces accusations haineuses plus que de l’exagération. Des écrivains amis de la Ré-