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blanc. Silhouette, que Voltaire avait appelé un génie calculateur et courageux, et qui ne méritait pas le ridicule attaché à son nom, fut profondément affligé des sarcasmes dont il était l’objet. Il quitta, peu après Paris et alla vivre dans la retraite en province, où il mourut d’une fluxion de poitrine. On lui doit un assez grand nombre d’écrits, notamment : Idée générale du gouvernement chinois (1729, in-4°) ; Réflexionspolitiques sur les plus grands princes (1730, in—*0), trad, de l’espagnol de Graeian ; Lettres sur les transactions politiques du règne d’Elisabeth (1736, in-12} ; Essais sur la critique et sur l’homme (1736, in-12), trad. de Pope ; Essai d’une traduction des Dissertations de Bolingbroke sur les partis gui divisent l’Angleterre (1739, in-12) ; Traité mathématique sur le bonheur (1741, "in 12), trad. de l’anglais ; Mélanges de littérature et de philosophie (1742, 2 vol. in-12), trad. de Pope ; Dissertation sur l’union de la religion, de la morale et de la politique (1742, 2 vol. in-12), trad. de Warburton, et dont il reste peu d’exemplaires ; Mémoire des commissaires du roi et de ceux de S. M. Britannique sur les possessions et les droits respectifs des deux couronnes en Amérique (1755-1757, 4 vol. in-4">) ; Voyage de France, d’Espagne, de Portugal et d’Italie (1770, 2 vol. in-8°). On attribue à I.escure un Testament politique de Silhouette (1772, in-12).

SILICATE s. m. (si-li-ka-te — rad. silice). Chini. Sel produit par la combinaison de l’acide silicique avec une base.

— Encycl. V. silichjus.

SILICATE, ÉE adj. (si-li-ka-té — rad. st7icate). Chim. Se dit d’une base qui, combinée avec l’acide silicique, est devenue un silicate.

SILICATISATION s. f. (si-li-ka-ti-za-si-on

rad. silicate). Opération par laquelle on imprègne de silicate certaines matières tendres pour leur donner de la dureté.

— Encycl. Cette opération est basée sur une observation faite d’abord par Fuchs et ensuite par M. Kuhlmann. Lorsqu’on trempe dans une dissolution de silicate de potasse ou de soude un fragment de craie molle ou même pulvérulente, celle-ci acquiert peu à peu une grande dureté, qui se propage de la surface au centre et qui souvent devient assez forte pour que le fragment de craie soit capable de rayer le marbre. On sait- que, sous l’influence atmosphérique, la solution d’un silicate alcalin s’épaissit et finit par se prendre en gelée ; lorsque cette gelée se trouve mélangée à des corps pulvérulents ou qu’elle imprègne les pores de corps solides, elle enveloppe ceux-ci de toutes parts et les recouvre d’une espèce de pellicule qui, en se contractant plus ou moins par la dessiccation, se durcit et adhère très-fortement, L’acide carbonique de l’air intervient en précipitant la silice à l’état insoluble. Quand il s’agit de pierres calcaires, il parait y avoir double décomposition entre le ca’rbonale de chaux et le silicate. Dans la pratique, on conduit l’opération de la manière suivante : les parties à silicatiser sont d’abord lavées a l’eau, au moyen d’un jet lancé par une pompe foulante ; lorsque les surfaces sont ainsi appropriées, on lance de la même manière le silicate, et l’on répète deux et trois fois cette aspersion. On emploie généralement le silicate de soude, dont le prix est peu élevé, bien que le silicate de potasse doive être préféré.

Dans 1ers diverses applications du verre soluble, il faut observer les règles suivantes : Tout corps qu’on veut rendre inaltérable par les silicates alcalins doit, en général, être capable d’absorber les solutions. Lorsqu’un corps ne possède que peu de force absorbante, on cherche à lut eu donner soit parla dessiccation, soit en le chauffant, soit par des réactions chimiques, ou bien encore en recouvrant sa surface d’un corps solide pulvérulent. La surface à silicatiser doit être débarrassée de poussière, d’impuretés, d’enduits, etc. Il ne faut pas continuer l’emploi de la solution de silicate alcalin jusqu’à sursaturation, c’est-à-dire jusqu’à ce que le corps ne soit plus capable d’en absorber ; il se formerait alors un vernis brillant qui s’écaillerait avec facilité. Après la solidification, les surfaces peuvent souvent prendre le poli, comme cela arrive pour la craie, par exemple. Les corps compactes exigent l’emploi de solutions d’autant plus étendues qu’ils possèdent moins de pouvoir absorbant. Pour étendre les solutions, on doit se servir d’eau pure et chaude. Les applications doivent avoir lieu par un temps chaud ou dans des locaux modérément chauffés. Dans les circonstances ordinaires, les premières couches peuvent être données à des intervalles de vingt-quatre à quarante-huit heures ; les dernières exigent trente-huit à soixante-douze heures. Le nombre des applications k donner dépend soit du pouvoir absorbant, soit de la concentration des solutions, soit du but qu’on veut atteindre. Pour silicatiser une surface de 100 mètres carrés, il faut, en moyenne, 5 à 6 kilogrammes de solution de vorre soluble k 33" pour la première couche ; la deuxième exige un peu moins, et la troisième encore moins ; c est ainsi que les trois couches n’exigent que 13 à 15 kilogrammes. Les poudres dont on se sert pour mélanger aux solutions sont la craie, la dolomie. le phosphate de chaux, la chaux délitée à l’air, le sulfate de baryte, le sabla

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quartzeux, etc. Pour les couleurs foncées, on fait usage du peroxyde de manganèse, des ocres, etc, ; à est à remarquer qu’on ne peut employer que des couleurs inaltérables par les alcalis, comme le vert Guignet. M. Kuhlmann fait également des propriétés des silicates la. base d’un nouveau procédé de peinture ; celui-ci consiste à substituer au mélange ordinaire d’essence de térébenthine et d’huile un mélange de colle et de silicate de potasse.

Dans la fabrication des silicates alcalins solubles, on emploie deux procédés. 1° Voie sèche. On opère dans de grands fours à réverbère pourvus de deux foyers, un à chaque extrémité ; on ajoute au mélange de sable et de carbonate de potasse ou de soude une certaine quantité de nitrate pour prévenir la coloration causée par la fumée du combustible. M. Kuhlmann décompose le nitrate de soude au moyen du sable dans des fours à réverbère ; il condense l’acide nitrique produit et obtient une masse poreuse qui, suffisamment chauffée, fournil le silicate alcalin. 2° Voie humide. M. Kuhlmann chauffe le silex pyromaque ou pierre à fusil jusqu’au rouge et le plonge dans l’eau froide, non-seulement pour l’étonner, mais aussi pour faire disparaître sa coloration brune, due à des matières bitumineuses. Ces pierres ainsi préparées sont placées, en couches épaisses, sur une plaque de fer perforée et suspendue dans une marmite de Papin autoclave à une distance d’environ 0, n,10 du fond. On introduit alors une solution de potasse ou de soude . caustique, de densité 1,16, et on clôt. On chauffe jusqu’à la pression de 6 atmosphères ; on a alors une solution de silicate d’une densité de 1,28. On a utilisé pour cette fabricacalion la silice hydratée provenant de carapaces d’infusoires.

SILICATISER v. a. ou tr. (si-li-ka-ti-zérad. silicatiser). Imprégner d’un silicate ; Silicatiser du bois, de la pierre.

SILICE s. f. (si-li-se — rad. silex). Miner-Acide silicique.

— Encycl. ha silice a été successivement regardée comme un corps simple, comme un oxyde de silicium, et enfin comme un acide, l’acide silicique. On la désignait sous les noms de quarts ou quarz, terre vitrifiable, cristal de roche, etc. À l’état de pureté parfaite, telle qu’on l’obtient dans les laboratoires, elle est blanche, inodore, insipide, rude au toucher, infusible au feu de l’orge le plus violent, rayant les métaux, d’une densité égale à 2,66. Légèrement soluble dans l’eau, insoluble dans la plupart des acides, elle s’unit avec les bases en formant des silicates. Le plus souvent, dans la nature, la silice est mélangée ; toutefois, elle se trouve très-pure dans certaines variétés, notamment dans le quartz hyalin ou cristal de roche. Elle fait feu sous le briquet et donne, par la fusion-avec les alcalis, des matières vitreuses. Elle varie, pour ainsi dire, à l’infini dans ses caractères secondaires, telles que les formes cristallines ou amorphes, la consistance, la structure, la couleur, etc. Aussi présente-t-elle un grand nombre de variétés, désignées par des noms distincts, et dont les auteurs anciens faisaient autant d’espèces. C’est la base de presque toutes les gemmes ou pierres précieuses. La silice est très-utile dans les arts industriels ; elle forme la base du verre, de la porcelaine, des poteries ; on l’emploie quelquefois dans les travaux des mines ; ht silice pure est taillée pour faire des lustres et autres objets d’art. Cette substance est anhydre ou hydratée ; dans le premier cas, elle forme le quartz, l’agate, le silex, le jaspe, etc. ; dans le second, l’opale, Vhyalithe, la résinite, etc. V., pour plus amples détails, les mots imprimés en italique dans cet article.

SILICE, ÉE adj. (si-li-sé ~- rad. silice). Miner. Qui contient de la silice, qui en a le caractère.

SILICEUX, BUSE adj. (si-li-seu, eu-zerad. silice). Miner. Qui est de la nature du silex : Roche siliceuse. Il On dit aussi silicique.

— Agric, Qui contient beaucoup de silice : J’erre siliceuse.

SILICICO, préfixe dont on se sert quelquefois pour désigner la présence de l’acide silicique dans un composé, mais qu’on abrège plus ordinairement en sir.ico : Sels silicico-aluminique, silicico-argentiquk, SILI CICO-CUIVRKUX, SIUCICO-MERCUKtëUX, etc.

S1LICICOLE adj. (si-li-si-ko-le — de silice, et du lat. colo, j’habite). Bot. Se dit des plantes qui croissent de préférence dans les terrains siliceux.

SILICIDES s. m. pi. (si-li-si-de — de silice, et du gr. eidos, aspect). Miner. Famille de corps qui comprend la silice et ses combinaisons.

SILICIÉ, ÉE adj. (si-li-si-é — rad. silice). Chim. Se dit d’une série de corps qui représentent des composés organiques dont le carbone est remplacé parle silicium : Hydrogène silicié. Chloroforme silicié. Bromof’orme silicié. lodoforme silicié. Il Souvent on désigne ces corps par le nom qui sert à désigner le composé carboné correspondant, en faisant précéder ce nom du préfixe sitico ; ainsi, au

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lieu de chloroforme silicié, on dit silico-chloroforme.

— Encycl. V. silicium.

SIL1CIFÈRE adj. (si-li-si-fè-re — de silice, et du lat. fero, je porte). Miner. Qui contient de la silice.

SILICIFICATION s. f. (si-li-si-fi-ka-si-onrad. silicifier). Miner. Fossilisation par la silice, incrustation siliceuse.

SILICIFIER v. a. ou tr. (si-li-si-fi-é — de silice, et du lat. facere, faire). Miner. Fossiliser par la silice.

SILICIQUE adj. (si-Ii-si-ke — rad. silicium). Chim. Se dit de certains composés qui contiennent du silicium, en général, mais plus particulièrement de l’anhydride et de l’acide silicique : Acide silicique. Eihers siliciques.

— Encycl. Le mot silicique s’applique à tous les composés de silicium. Ainsi 1 on dit chlorure silicique, azoture silicique, etc., niais nous n’étudions dan£ cet article que l’anhydride silicique (syn. oxyde de silicium, acide siuciquh anhydre) et l’acide silicique, ainsi que les dérivés de ces corps, les silicates.

Anhydride et acide siliciques. La silice se rencontre abondamment pure ou presque pure dans le quartz, le flint, la calcédoine, la cornaline, le jaspe, l’opale, etc. Elle est cristallisée dans les différentes variétés du quartz et amorphe dans l’opale. C’est le principal élément de tous les sables ; elle entre largement dans la composition du feldspath et d’un grand nombre d’autres minéraux. On obtient artificiellement la silice :

1» En brûlant du silicium à l’air ou dans le gaz oxygène-,

2o Par l’action de l’eau sur le fluorure de silicium gazeux :

SiFM + 21120 = sioî + 4HF1

Fluorure Eau. Anhydride Acide

de silicium. silicique. fluorhydrique.

La siiice se précipite dans ce cas sous la forme d’un hydrate gélatineux qui, desséché et calciné, laisse un résidu de silice anhydre pure, sous la forme d’une poudre blanche d’une ténuité extrême.

3« En décomposant les silicates alcalins. On peut obtenir de la silice pulvérulente très-pure en fondant du flint en poudre avec environ trois fois son poids de carbonate de potassium et en décomposant par l’acide chlorhydrique le produit de cette action préalablement dissous dans l’eau bouillante. On filtre, on lave et l’on dessèche. Une bonne méthode consiste à fondre au rouge un mélange à équivalents égaux de carbonate de potassium et de carbonate de sodium, à ajouter à la matière fondue du llint ou du quartz en poudre par petites quantités successives, en attendant pour faire une nouvelle addition que l’effervescence d’anhydride carbonique due à l’addition précédente ait cessé. Quand tout le quartz ou le flint est introduit, on chauffe fortement pendant quelques minutes, puis on laisse refroidir et l’on traite la masse refroidie par l’acide chlorhydrique, qui la décompose complètement. Lorsqu’on évapore le liquide, la siiice reste sous la forme d’un hydrate gélatineux qui, sous l’influence d’une chaleur prolongée, se convertit entièrement en une poudre terreuse blanche et facile à laver de silice anhydre. On fait digérer cette poussière avec de l’acide sulfurique concentré pour enlever les traces d’aejde titanique qui pourraient s’y trouver ; on la débarrasse de 1 acide sulfurique par décantation, on la lave de nouveau, on la dessèche et on la calcine.

On peut également avoir de la silice presque pure en chauffant le quartz ou le flint au rouge et le plongeant ensuite, rouge encore, dans l’eau. Il devient alors friable et peut être facilement réduit en poudre.

De toutes ces mé thodes, celle qui donne sans contredit [a silice la plus pure est celle qui consiste à décomposer le fluorure de silicium gazeux par l’eau.

Propriétés. Les caractères physiques de la silice naturelle, soit cristalline, soit amorphe, ont été décrits aux mots opale et quartz (v. ces mots). La variété cristalline est plus dense que la variété opaque ; elle varie en effet entre 2,5 et 2,8, tandis que celle de la silice opaque varie entre 1,9 et 2,3. Le quartz est également très-dur et raye le verre. "L’opale présente une densité moindre. La silice, soit naturelle, soit artificielle, cristallisée ou amorphe, exige pour fondre une température très élevée. Dans la flamme du chalumeau oxyhydrique ou d’une lampe à alcool alimentée par de l’oxygène pur, elle fond en un verre transparent que l’on peut tirer en longs fils. Seule, elle ne se volatilise pas ; mais on prétend qu’elle se volatilise sensiblement lorsqu’on la maintient à une très-haute température dans un courant de vapeur d’eau surchauffée ; on l’a rencontrée dans le gueulard des hauts fourneaux en concrétions nodulaires d’une structure fibreuse et rayonnée. Devant le chalumeau, la silice décompose le carbonate de sodium, avec effervescence, et fond en un verre parfaitement transparent, pourvu que la milice soit pure. Elle est tout à fait insoluble dans le eel microcosmique (phosphate aminoniaco-sodique). La silice est décomposée par le potassium au rouge, avec formation de siliciww et do silicate potassi SILI

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ques. Le carbone la décompose au rouge blancen présence du fer, du cuivre ou de l’argent en donnant naissance k de l’oxhydride carbonique et à du siliciure de ter, de cuivre ou d’argent. L’acide fluorhydrique l’attaque et la convertit en eau et en fluorure de silicium, qui s’échappe k l’état gazeux.

La siiice native, cristalline ou amorphe est insoluble dans l’eau et dans tous les acides, l’acide fluorhydrique excepté. Il en est de même de la silice artificielle en poudre fine, lorsqu’elle a été calcinée. Même à l’état gélatineux, telle qu’on l’obtient en précipitant un silicate alcalin par un acide, elle est presque insoluble dans les acides et dans 1 eau* Par contre, la silice hydratée et gélatineuse, qui résulte de la décomposition du fluorure de silicium par l’eau, — est soluble dans une très-grande quantité de ce liquide. Les alcalis dissolvent la silice avec facilité. La silice hydratée, fraîchement précipitée, se dissout dans la potasse ou la soude caustique aqueuse à la température ordinaire. La même siiice, préalablement calcinée, ne se dissout plus qu’avec lenteur dans les solutions alcalines à froid, mais s’y dissout complètement, ; cette dissolution s’opère très-rapidement si l’oa porte le liquide a l’ébullition. Les différente* espèces d’opale, qui sont constituées, commo le produit précipité, par de la silice amorphe, se comportent de même avec les alcalis. L’hyalite toutefois est la variété qui se dissout avec le plus de lenteur dans les lessives alcalines. Le quartz, même en poussière ténue, est complètement insoluble dans une solution froide et se dissout lentement dans uno solution bouillante d’alcali caustique ; mais cettedissolution a lieu facilement si l’on élèvo la température d’ébullitton du liquide en augmentant la pression sous laquelle il bout. Dans tous les cas, il se forme des silicates alcalins. La silice amorphe en poudre fine et la silice gélatineuse se dissolvent aussi légèrement dans les carbonates alcalins ; mais ces sels ne sont jamais que partiellement décomposés et, par le refroidissement, ils laissent déposer la silice sous la forme d’une gelée qui retient une très-petite quantité d’alcali. On attribue à la solubilité de la silice dans les alcalis ce fait que toutes les eaux de source et de rivière renferment de petites quantités de silice en solution. Lorsque l’action du liquide alcalin carbonate est aidée par une haute température, comme cela a lieu au grand Geyser, en Islande, de grandes quantités de silicésont dissoutes, et, à mesure que le liquide se refroidît, de ta silice se dépose sur les parois du bassin sous la forme de pétrifications variées.

D’après Wittstein, l’ammoniaque dissout des quantités appréciables de silice amorphe, non-seulement à l’état gélatineux, mais aussi à l’état sec et calciné ; le quartz pulvérisé lui-même est attaqué par ce réactif. Lorsqu’une solution claire d’eau de verre sur saturée par l’acide cidorhydrique est peu à peu additionnée d’ammoniaque, il se produit.un trouble floconneux, qui toutefois disparaît, soit k froid, soit à chaud, par l’addition d’une nouvelle quantité d’ammoniaque. Wittstein a déterminé la quantité des diverses variétés de silice qui se dissout dans 100 parties d’eau renfermant 10 pour 100 d’ammoniaque ; cette quantité est, pour la silice cristallisée, 0,017 ; pour la silice amorphe calcinée, 0,38 ; pour la silice amorphe à l’état d’hydrate, 0,21 ; pour la silice amorphe en gelée, 0,71. La silice hydratée, que M. Wittstein distingue de • la silice en gelée, a été préparée par ce chimiste en décomposant un silicate par l’acide chlorhydrique, évaporant, lavant et desséchant ; elle répondait à la formule 3310*411*0.

Les solutions préparées en abandonnant la silice en vase clos au contact de l’ammoniaque pendant plusieurs jours se clarifient quelquefois, mais lentement ; celles que l’on prépare avec lu silice gélatineuse restent toujours opalescentes. Par une exposition prolongée à l’air, ces solutions perdent leur réaction alcaline et renferment alors 4i>.03 pour tAzH3. Cette solution neutre, bouillie et évaporée, ne donne aucun dépôt, même après l’élimination.des 19/20 de l’ammoniaque. Il reste alors dans la liqueur lAzH8 contre

80SiO*.

Ces proportions d’ammoniaque et d’anhydride silicique sont celles qu’on retrouve duits le produit sec de l’évaporation, lequel est presque insoluble dans leaui

Wittstein a également remarqué que la silice hydratée, au moment où elle se sépare, se dissout plus facilement dans l’eau régale (3 parties d’acide chlorhydrique de 1,13 de densité pour 1 partie d’acide, azotique-d’une deusité de 1,33) que dans l’acide chlorhydrique pur.

Une variété de silice amorphe de 2,6 de densité et différente de la variété ordinaire se forme, suivant Jeuzsch, lorsqu’on expose la calcédoine à l’air. G. von Rath a découvert dans le porphyre volcanique de Saint-Chiistobal, près de Paohuca, au Mexique, un nouveau minéral qu’il désigne sous le nom de tridymite et qui consiste en silice cristallisée de 2,3 de densité, tandis que la silice ordinaire cristallisée a un poids spécifique de 2,6 et que le poids spècitique 2,3 n’avait été observé jusqu à ce jour qu’aveu la silice amor. plie.

— ActéE silicique, La silice est précipitée des solutions des silicates alcalins par les aci ■