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lieu il y a plus de trois cents ans. Us se divisent en deux nations connues sous le nom de Sérères-Nones et de Sérères-Sines. Les premiers occupent la contrée comprise entre le Diander, la Tanma et la mer ; puislnNdout, le Lekhar, le Ndoïi : h, le Ndiankin, le Fanden et le Diobas. Les Sérères-Sines occupent les villages de Babak, Peleo, Bomboï, Pont-Ndof et Pont-Ndiak ; ils comprennent en outre les peuplades qui habitent le Ndieghem, le Sine et le Saloum. Les Sérères-Sines parlent le quëguera ou kéguem ; les Sèrères-Nones, le none ; ces deux langues n’ont pas la moindre analogie. Tous les Sérères qui se trouvent mêlés avec les Yolofs’dans lu partie orientale du Baol, désignés par les indigènes bous le nom lie Moalonguiafènes, parlent un languge dérivé du sérère-sine ou quéguemet du yolof. La population riveraine de ia mer, depuis Bargny jusqu’à l’embouchure de la Tanma, est composée de Lébous et de Sérères qui parlent indistinctement les deux langues. Par une étude approfondie des langues none et quéguem, on arriverait peut-être à leur reconnaître une même origine, mais nos connaissances actuelles nous portent à les considérer comme distinctes. M. Pinet-Lnprade ne trouve rien d’anomal à cette dissemblance des deux langues, parce que, dit-il, les Sérères sont des captifs expulsés du labou, que ces captifs proviennent sans doute de peuples différents de l’intérieur de l’Afrique et qu’arrivés dans les contrées qu’ils habitent ils doivent s’être groupés suivant leur nationalité et, par suite, suivant leur langage.

Le seul point de ressemblance que l’on ait constaté entre les Djolas, autre peuplade duSénégal, et les Sérères en général, c’est qu’ils emploient les mêmes instruments et les mêmes procédés de culture. Ce fait n’est pas sans importance, si l’on tient compte de l’isolement dans lequel ces deux peuples se trouvent l’un par rapport à l’autre, et il est ex-Eliqué naturellement si l’on admet qu’ils suirent autrefois la captivité sous les mêmes maîtres.

L’islamisme n’a pas fait de progrès sensibles chez les Sérères, qui cependant pratiquent la circoncision. Comme la majorité des populations africaines, ils professent le fétichisme. Us placent leurs dieux sous les dômes de verdure des arbres majestueux qui dominent les forêts. Ils en reconnaissent deux : le Takhar, dieu de la justice, et le Tiourakh, source de tous les biens. Le premier de ces dieux a pour ministres les vieillards des familles dépositaires de ces fonctions ; c’est par eux que sont résolues toutes les affaires de vol et de sorcellerie. Les accusations de sorcellerie sont en effet très-fréquentes chez les Sérères et donnent lieu à une épreuve judiciaire par le poison ou par le fer rouge. Le Tiourakh est le dieu que l’on invoque pour obtenir la réalisation de ses désirs ou écarter les malheurs qui vous frappent, tels que la perte de3 récoltes, l’épidémie des troupeaux, la stérilité des femmes, les maladies, etc. On se concilie tes bonnes grâces du Tiourakh iiu moyen d’offrandes, dont ses ministres sont, bien entendu, les premiers à profiter, et qui consistent généralement en bœufs, poules, cbèvres, mil, lait.

Les enterrements se font chez les Sérères avec de grandes manifestations de douleur. Le corps est déposé dans une enceinte circufaire piquetée et surmontée de la toiture de la case qu’il habitait de son vivant. Les fêtes sont nombreuses chez ce peuple et prennent

fiour prétexte la naissance d’enfants jumeaux, e mariage, etc. Le mariage a pour base, comme chez les musulmans, l’achat de la fiancée aux parents ; on pratique en ce pays la polygamie illimitée. Au contraire des autres peuplades limitrophes, les Sérères sont assez jaloux de leurs femmes et tuent les coupables pris en flagrant délit d’adultère.

La fortune d’un Sérère dépend de l’importance de ses troupeaux, qu’il augmente et dont il prend le plus grand soin pendant sa vie, pour permettre à sa famille et à ses amis de lui faire de belles funérailles. Les Sérères font de grandes chasses à la mode d’Afrique, c’est-à-dire en rabattant et en concentrant sur un seul point tous les animaux indistinctement. Lit, ils procèdent à une extermination en masse. Mais leur principale occupation est l’agriculture, restreinte presque exclusivement au riz et au mil. Ils s’occupent aussi avec succès et sur une assez large échelle de la culture du coton. Le pays de Ndout est la contrée dans laquelle cette dernière matière est produite dans les meilleures conditions. Ce peuple serait assez intelligent s’il ne s’adonnait à l’ivrognerie, vice encouragé par le grand débit des alcools qui servent d’objet d’échange aux marchands européens.

SERES, anciennement nom que les Romains donnèrent aux peuples qui bornaient à l’orient la Seythie au delà du mont Iraaus, sans assigner d’une manière précise les limites où finissait la première et où commençait le territoire des autres. Ptolémée, qui a décrit la Sérique, ou pays des Sères, avec le plus de soin, ne la termine pas par l’Océan, mais par des terres inconnues. Il met entre l’orient et le midi les Sime, lesquels, d’après la conformité du nom et la situation ue leur donne le géographe, ne peuvent tre que les Chinois. Les Seres et les Sinx

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semblent d’ailleurs n’avoir été que deux dénominations différentes d’un même peuple.

Les Sères sont représentés par les anciens comme un peuple ami de la paix, attaché à la justice, éloigné de la guerre et du commerce des étrangers. C’est encore aujourd’hui le caractère national des Chinois malgré les invasions qui ont dû nécessairement altérer leur caractère primitif. La métropole des Sères était Sera, qu’on croit être Kantchou, sur les frontières du Kentsi, province de la Chine, ou Lhassa, dans le Thibet. Mais ce qui les a rendus célèbres en Occident, c’est la soie, serica, et les étoffes qu’ils en fabriquaient. On n’en vit en Europe qu’après les conquêtes d’Alexandre. Sous les empereurs romains, elle était encore très-rare, et on l’achetait au poids de l’or. Il fallait l’aller chercher par terre dans le pays des Sères, c’est-à-dire à l’extrémité de 1 Asie. On ne permit d’abord les étoffes de soie qu’aux femmes, et l’on trouve sous Tibère une loi qui défend aux hommes de se déshonorer en portant de la soie. (Tacite, Annales, liv. II, ch. xxxui.) Lampride a remarqué comme une infamie dans Héliogabale qu’il porta le premier un habit tout de soie ; c est ce qu’on appelait holosericum, par opposition au subssricum, étoffe dont la trame était de soie et la chaîne de laine ou de lin. V. soie.

SERES, la SerrsB ou Sinfice des Romains, ville de la Turquie d’Europe, dans le pachalik età 71 kilom. N.-E. de Salonique, cheflieu d’un livah ou subdivision administrative ; 30,00û hab. Archevêché grec. Important commerce de tabac, coton et céréales. Cette ville s’élève au milieu d’une vaste plaine fertile do 50 kilom. de longueur sur 15 kilom. de largeur, arrosée par le Kara-Sou, peuplée de plus de 300 villages et portant le même nom que la ville. Cette dernière est entourée d’une muraille haute et épaisse, flanquée de tours carrées et crénelées. On y remarque plusieurs belles mosquées, des bains et des jardfns publics.

SÉRBT s. m. (sé-rè). Syn. de céracée.

SERETH, X’Ararus ou VOrdessus des anciens, rivière des provinces unies moldovalaques. Elle prend sa source dans la province autrichienne de Bukowine (gouvernement de Gallicie), coule d’abord à l’Ë., puis décrivant une courbe s’infléchit au S., arrose la ville de son nom, entre dans la Moldavie, qu’elle traverse du N.-O. au S.-E., reçoit la Soutchova, laMoldava, la Bistritz et le Trotus et se jette dans le Danube entre Brahilov et Galatz, après un cours de 530 kilom., navigable sur 200 kilom., depuis le confluent de la Moldava, près de Romano.

SEHETH, ville de l’empire d’Autriche, dans la Bukovine, cercle et a 40 kilom. S.-O. de Czerno-witz, sur la rive droite de la rivière de son nom ; 3,504 hab.f dont un tiers israélites.

SÉREUX, EOSE adj. (sé-reu, eu-ze — latin serosus ; de sérum, petit-lait, qui répond exactement au sanscrit saram, eau. Le sanscrit sara, sâra, e.u masculin, désigne la crème, le coagulum du lait, le beurre frais, proprement l’essence, la substance, ce qui provient ou découle d’une chose, de sar, aller, couler. C’est peut-être l’arménien ser, crème, à moins que ce terme n’appartienne au sanscrit kshar, couler, d’où kshara, eau, et kshra, lait. Comme le sanscrit sara s’applique également au coagulum du lait, il faut sans doute y rapporter l’ancien slave syru, fromage, syrienne, coagulation, russe syrû, .polonais sir, illyrien sir, lithuanien suris, etc.). Anat. Qui à les caractères de la sérosité : Liquides séreux. La partie séreuse du sang, du lait, il Membranes séreuses ou substantiv. Séreuses, Membranes qui sécrètent des sérosités.

— Pathol. Qui abonde en sérosités : Sang séreux. Pus séreux. Crachats séreux, h Maladies séreuses, Nom donné anciennement à des maladies dans lesquelles l’exhalation séreuse est très-abondante.

— Encycl. Membranes séreuses. Les membranes séreuses ont pour élément fondamental des fibres lamineuses généralement disposées en faisceaux et s’entre-croisant sous des angles très-nets. IJ s’y mêle des fibres élastiques flexueuses et beaucoup de vaisseaux. Ces vaisseaux capillaires y forment un réseau à mailles serrées, polygonales et anguleuses. Les membranes séreuses sont tapissées d’une couche unique d’épithélium pavimenteux, à cellules pâles, minces et à

noyaux volumineux. Chez le fœtus, la couche de cet épithélium des séreuses est continue ; mais sur l’adulte, par suite de frottements, il y a des points où cet épithélium a disparu.

Sous le nom de système séreux on comprend l’ensemble des membranes qui forment des sacs sans ouverture et adhérents par leur surface extérieure aux organes qui les avoisinent. Cette définition complète celle qui a été donnée plus haut. Bichat ne plaçait parmi les séreuses que les membranes splanchniques ; mais on y range aujourd’hui les synoviales ou séreuses articulaires et les séreuses des tendons.

Les séreuses deviennent le siège de tumeurs auxquelles on a donné le nom d’épïthéiiomas.

SÉRÉVAN s. m. (sé-ré-van). Ornith. Oiseau peu connu, du genre bengali.


SERF, SERVE adj. (sèrff, sèr-ve — du latin servus, esclave, qui appartient à ia même famille que servire, servir, et servare, garder ; savoir, selon Eichboff, la racine sanscrite sat», aider, assister). Qui ne s’appartient pas, dont la personne et les biens dépendent d’un maître : Paysans serfs, il Qui a rapport à la servitude, à l’état des personnes serves : Des hommes de condition serve,

— Pig. Qui n’a pas la libre disposition de sa volonté, de ses pensées, de ses actes : L’homme que rien ne soulève au-dessus de luimême est serf par nature. (Lamenn.) Le monde est plein d’hommes qui, pour avoir porté trop tôt un joug pesant, restent serfs toute leur vie. (Miohelet,)

— Ane. philos. Serf arbitre, Par opposition à libre arbitre, Volonté nécessitée, déterminée invinciblement.

— Substantiv. Personne serve, qui n’a pas la libre disposition de sa personne et de ses biens, et, particulièrement, dans les pays féodaux, Personne attachée à la glèbe, dépendant d’un seigneur : Les Serfs de la Hussie. Le paysan suisse est ingénieux, le surf polonais n’imagine rien. (B. de St-P.) La Pologne a péri parce qu’elle n’avait que des nobles et des serfs. (A. Martin.) En France, à la veille de 1789, il existait encore des serfs. (Proudh.) Dans l’esprit du droit divin, le serf, le vilain et le roturier sont toujours le sauvage que l’intérêt de la civilisation commande de traiter en bête de somme. (Proudh.) Presque tous les soldats qui composaient les armées de Frédéric II et de Marie-Thérèse ont été de véritables serfs. (DeToequeville.) Le progrès, après avoir émancipé l’esclave, après avoir émancipé le serf, travailla encore éperdument à émanciper le prolétaire. (E. Pelletan.) Le serf russe est la chose du seigneur. (De Custine.)

La surfines enfants ne lègue que sa chaîne.

Ancei.ot.

— Hist. relig. Serfs de la sainte Mère de Dieu, Blancs-Manteaux, ordre fondé à Marseille, sous la règle de saint Augustin, et qui fut confirmé par Alexandre IV en 1257.

— Alchim. Serf rouge, Magnésie. —Encycl. V. SERVAGE.


SERFANTO ou SERFO, nom moderne de l’île de Seriphos. V. ce mot.


SERFOUAGE s. m. (sèr-fou-a-je). Syn, de SERFOU1SSAGE.


SERFOUETTE s. f. (sèr-fou-è-te — rad. serfouir)' Hortic. Sorte de fourche à deux dents, qui sert à fouir la terre.


SERFOUIR v. a, ou tr. {sèr-fou-ir — du provençal sosfoire, qui représente la latin suffodere, composé de sub, préfixe, et de fodere, creuser, fouir). Agric. Labourer légèrement avec la serfouette : La fane des salsifis périt en hiver et elle repousse au printemps, époque à laquelle on doit serfouir les planches qui leur sont consacrées. (Raspail.)


SERFOUISSAGE s. m. (sèr-fou-i-sa-jerad. serfouir). Hortic. Action de serfouit-, léger labour donné avec la serfouette : Les effets des serfouissages sont, ù l’intensité près, les mêmes que ceux des binages. (Bosc.)

— Encycl. Le serfouissage diffère du binage en ce que ia terre est pour ainsi dire simplement grattée, sans que ses molécules changent sensiblement de place. Il se pratique surtout dans les semis trop serrés pour que le fer de la binette puisse passer entre les plants qui les composent. Ses effets, du reste, ne ditfèrent guère de ceux du binage que par leur intensité moindre. Le serfouissage est surtout une opération de petita culture ; il peut se faire à l’aide d’une lame de couteau, d’un bâton pointu ou de tout autre engin analogue. Mais le plus souvent on se sert d’une serfouette ; c’est une espèce de petite fourche en fer, formée de deux branches ou dents renversées et pointues, posées toutes deux du même côté à peu près parailèleraent, et réunies par une douille à laquelle on adapte un manche en bois d’environ 1 mètre de longueur.


SERGARDI (Lodovico), poëte italien, né à Sienne en 1660, mort k Spolète en 1726. Sa famille le destinait à la jurisprudence, mais il délaissa le droit pour la poésie. Envoya à Rome, il s’attacha au prince Chigi, puis au cardinal Ottoboni qui devint pape ssous lu nom d’Alexandre VIII, et, sur la fin de ses jours, il fut nommé curateur de la fabrique de Saint-Pierre, avec le titre de monseigneur. Quelques changements de mauvais goût qu’il lit à la décoration de la grande basilique rirent pleuvoir sur lui une grêle de plaisanteries. Son irritation fut telle qu’il se démit de ses fonctions et se retira à Spolète, où il finit ses jours. On a de lui des écrits en vers et en prose ; mais c’est à ses satires, pour la plupart dirigées contre Gravina, qu’il doit sa réputation littéraire. Ses débats avec Gravina prirent un tel caractère d’animosité, qu’un beau jour les deux poètes en vinrent à se colleter, et l’on vit l’Académie des Arcades, dont ils faisaient partie, se diviser en deux camps. Les satires de Sergardi sont remarquables par la vigueur et la finesse du trait, l’élégance du style et la beauté des images. Elles ont été publiées sous le titre de Quinfi See-

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tant salymXTV in Philùdemttm (Naples, 1694, in-8o), puis réimprimées à Cologne en 1698, in-8o, avec quatre satires en plus ; à Lucques, en 1784, etc., et traduites en vers italiens par l’auteur lui-même (1760, in-8«). Nous citerons aussi de lui : Oratio pro eligendo summo pontifies post obitum Innocenta XI (1689, in-4o).

SERGE s. f. (sèr-je. — On a fait venir ce mot du latin serica, étoffe de soie, bien que cette étoffe soit ordinairement de laine. D’autres ont fait venir serge de l’arabe saraka, étymologie plus que suspecte. D’autres enfin tirent ce mot du latin sarcire, coudra, qui aurait donné sitreilis vestis, qu’on trouve en effet dans les textes, mais qu’on fait arbitrairement synonyme de sarga, nom de la serge dans la basse latinité. L’origine de ce mot reste donc inconnue). Sorte d’étoffe de laine commune croisée : Sergu noire, verte. Que d’une serge honnête elle ait son vêtement Et De porte le noir qu’aux bons jours seulement.

Molière.

Serge de soie, Etoffe de soie travaillée comme la serge.

SERGE (saint), un des patrons de la Russie, né à Rostof en 1314, mort à Troïtzi en 1392. Son père était un boyard. A l’âge de vingt-deux ans, il se retira du monde et se bâtit une cabane dans une forêt, où il eut d’abord un ours pour seul compagnon. Quelques fanatiques s’étant joints à lui, Serge, avec leur concours, fonda un couvent qui acquit une grande célébrité et qui est resté le sanctuaire le plus fréquenté de la Russie. Comme il avait acquis une grande réputation de sainteté, Alexis, métropolitain de Moscou, lui proposa, mais sans succès, de lui succéder sur son siège. Sur la demande du prince Dmitri Donskoi, Serge s’appliqua a pacifier le peuple révolté. L’Église grecque 1 honore le 25 septembre.

SERGÉ, ÉE adj. (sèr-jé — rad. serge). Comm. Se dit d’une étoffa dont le tissu ressemble à celui de la serge

— s. m. Tissu quelconque, croisé et uni, formant des sillons obliques séparés régulièrement par un fil : Le sergé, quoique fixe dans son principe, est variable par le nombre des fils dont il est susceptible d’être comprise, et le nombre leplusminimenepeulêtreau-dessous de trois, c’est-à-dire trois lisses et trois marches. (Faicot.) Le sergé produit, sur l’une des faces du tissu, un sillon oblique par effet de chaîne, et sur l’autre face uh sillon sem~ blable, mais d’obliquité contraire, par effet de trame ; le tissu a donc un endroit et un envers ; c’est le côté où se produit l’effet de chaîne que l’on prend généralement pour endroit. (W. Maigne.)

SERGEANT (Jean), théologien catholique, né à Barow, dans le Lincolnshire, vers 1621, mort en 1707. Il fut secrétaire de l’évêque anglican de Durham, Thomas Morton, se convertit au catholicisme et se rendit, en 1642, a Lisbonne, où il fut ordonné prêtre et où il séjourna pendant dix années. Revenu en Angleterre, il y publia un grand nombre d’ou| vrages de polémique religieuse et philosophique. Nous citerons, parmi eux, Methodus cûmpendiosa, qua recte investiganda et certo invenitur fides christiana (faris, 1674, in-12). Cet ouvrage contenait les deux propositions suivantes, considérées comme hétérodoxes par le docteur Talbot, archevêque catholique de Dublin : Les vérités de la foi doivent porter leur évidence en elles-mêmes. Les motifs de crédibilité doivent être démontrés par la raison. La Faculté de Paris et la congrégation du Saint-Office, appelées à juger ces propositions, déclarèrent qu’elles ne méritaient aucune censure.

SERGEANT (Jean), prédicateur anglo-’américain, né dans le New-Jersey en 1720, mort à Stokbridge en 1749. Il prêcha l’Évangile aux Indiens du Massachusetts et traduisit dans leur langue tout le Nouveau Testament et partie de l’Ancien. On a de fui : Lettre sur l’éducation des enfants indiens ; Sermon sur le dant/er des illusions en matière de religion (174*3).

SERGEL (Jean-Tobie), célèbre sculpteur

suédois, néàStockholm en 1736 et non, comme
! dit Michaud, en 1740, mort dans la même

I ville le 2e février 18H. Il fut d’abord simple j apprenti d’un tailleur de pierre, puis, à l’âge j de seize ans, devint élève de Larchevêque, accompagna son maître à Paris en 1759, re| vint en Suède, puis, en 1767, se rendit à | Rome, où il séjourna jusqu’en 1778. Il pas-a (ensuite en France, puis en Angleterre, et rentra enfin dans sa patrie. Il était membre de la plupart des académies artistiques de l’Europe. Ses principaux travaux sont : un Olhryade, le Faune couché, l’Amour et Psyché, Cérès cherchant Proserpine, Diomède tenant le Palladium, Vénus et Mars, Vénus Caltipyge, Deux anges à l’autel de Sainte-Claire, à Stockholm, enfin la Résurrection, bas-relief eu plâtre, exécuté pour l’autel d’Adoiphe-Frédéric, à Stockholm, et qui passe pour une des plus belles œuvres dues au ciseau de Sergel. On u de lui, en outre, diverses statues, des bustes et des portraits en médaillon et en plâtre.

SERGENT s. m. (sèr-jan. — Grimm tire ce mot du vieux haut allemand scarjo, allemand moderne scherge, huissier ; d’autres le rattachent au latin serviens ; ils appuient