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Achille pleurant sur le cadavre de Patrocle, l’Alchimiste Paracelse dans son laboratoire, l’Espérance passant sur l’horizon dit Désespoir, la Résurrection des morts au moment du crucifiement, Pierre l’Ermite haranguant les croisés, l’Amour aiguisant ses flèches, la Beauté blessée par l’Amour, le Triomphe de l’Amour, etc. « Dans toutes les œuvres de Scott, dit un de ses biographes, on reconnaît l’esprit d’un puritain. Une imagination puissante, un travail soutenu distinguent ses productions, mais il manque d’habileté pratique ; il ne sait ni se fixer un but ni intéresser. » Son œuvre capitale est une toile de vaste dimension, actuellement à l’hôtel de ville de Lerth et représentant Vasco de Gama rencontrant l’Esprit des tempêtes et doublant le Cap. Cette composition l’ut aussi l’une de ses dernières. Abreuvé de chagrins domestiques, blessé dans son honneur et sa dignité, il mourut à l’âge de quarante-trois ans. Scott a fait paraître vers 1840, dans le Blackwood Magazine, des critiques artistiques intitulées : Essais sur les caractères des grands maîtres, des vers et des notes de voyage qui ont été publiées par son frère, William Scott.

SCOTT (George-Gilbert), architecte anglais, né a- Gawcott, près de Buekingham, en 1811. Comme sa famille était riche, M. Scott put se livrer en toute liberté à ses instincts d’artiste. Ce fut par des études séi ieuses et spécialement archéologiques qu’il se prépara à ses travaux d’architecte. En 1842, il débuta en construis int, dans le style gothique dont il s’était épr.s, la chapelle desMartyrs, à Oxford. D’un archaïsme pur, d’une grande simplicité d’aspect, d’une richesse d’ornementation réglée par un goût parfait, cette création devait frapper un public depuis trop longlemp-i habitué aux banalités d’une architecture lourde et vulgaire, qui n’avait de recominandable que sou côté utilitaire. Le succès qu’obtint ce monument fut très-grand, et le jeune architecte, dés son début, attira vivement sur lui l’attention publique. L’année suivante, le gouvernement lui couda la construction de l’église neuve de Camberwell, et ce fut pour lui un deuxième succès. Il éleva successivement ensuite les églises de Croydon, de Leeds, de Liverpool, qui portèrent à son comble l’engouement du public pour le genre gothique. En 184G, il était devenu le chef de la nouvelle école d’architecture anglaise, quand s’ouvrit, après l’incendie de Hambourg, le grand concours pour la reconstruction de l’église Saint-Nicolas. Les dessins.envoyés par il. Scott l’emportèrent sur ceux de tous ses compétiteurs et il obtint ie premier prix. La basilique qu’il fut chargé de faire élever est sans cuii’.redit l’oeuvre la plus considérable du maître à tous les points de vue. Elle appartient au style gothique fleuri et e-t presque aus-ji élevée que la cathédrale de Strasbourg. Le succès de ce monument lit charger M. Scott de reconstruire, dans la même ville, l’hôtel de ville et le palais du s<’nat. Ou signale, après ces créations hors ligue, une église île Saint-Jean, à Terre-Neuve (1818), la chapelle de Puneaster (1851), etc. Los restaurations de la cathédrale d Kly, d’ilereford, do Westminster doivent compter au^si parmi ses œuvres les plus intéressantes.

Lors de l’Exposition universelle de 1855, M. Scott envoya à Paris plusieurs dessins : Intérieur du choeur de la cathédrale d’Ely tel qu’il vient d’être restauré ; Vue de la partie S.-E. de l’église de Saint-Nicolas, à Hambourg ; Intérieur de la même église ; Rétable de la cathédrale d’Ely ; Jiestuuration de la salle du chapitre de l’abbaye de Westminster ; Dessin d’un nouvel hôtel de cilla et de la chambre du sénat, d Hambourg. Cette exposition valut à 11. Scott une médaille de seconde classe. À l’Exposition universelle de 1807, il envoya le dessin du Monument à la mémoire du prince A tberl.

M. Scott est trésorier du musée d’architecture de Londres. Il fait partie de plusieurs sociétés artistiques, notamment de l’Académie royale des beaux-arts. Enfin, on lui doit un écr.t intitulé : Plaidoyer en faveur de la restauration fidèle des anciennes églises (1850).

SCOTT (William-Henry), numismate et orientaliste écossais, né a Édimbourg en 1831, mort dans la même ville en L856. Le plus grand nombre de ses travaux ont été publiés par le Numismatic Chronicle, eu particulier dans les tomes V, XIV, XV et dernier. La Revue archéologique de 18.>5 a inséré de ce savant une notice sur les Ortooides et sur une monnaie des atabeks. Scott laissa en mourant de riches collections archéologiques, parmi le.ique.les un cabinet numismatique compose en grande partie d’anciennes monnaies de l’Orient. Il légua cette dernière collection a la Société asiatique, dont il était membre.

SCOTTÉA s. m. (sko-té-a). Bot. Syn. de scottia.

SCOTTI (Jules-Clément), théologien italien, le véritable auteur de la Monarchie des Solipses, né à Plaisance en 1602, mort à Padoue en 1669. Il entra dans la compagnie de Jésus, professa la philosophie à Parme, à Ferrare et fut nommé recteur à Carpi. Déçu, dit-on, dans son ambition, il se retira de la société et écrivit contre les jesuites son livre : Lucii Cornelii Europæi monarchia Solipsorum (Venise, 1645), traduit en français par Restaut (1721).


SCOTTI (Marcel-Eusèbe), littérateur italien, né à Naples en 1742, mort dans la même ville en 1800. Entré dans les ordres, il obtint un immense succès comme prédicateur ; mais accusé d’hétérodoxie, il renonça à la parole et s’a ; onna à la littérature. La révolution qui s’opéra à Naples en 1798 jeta Scotti dans la politique ; il fut nommé membre de la commission législative de la république napolitaine et se signala par sa modération et sa prudence. Mais il était désigné aux coups de la réaction, et quand Ferdinand VII rentra dans Naples, escorte de Nelson et de Ruil’o, Scotti fut emprisonné et condamné à mort. Les brigands à la solde des Bourbons saccagèrent sa maison et b : ûlèrent ses manuscrits. On doit à ce savant : Catechismo nantico destine à l’instruction des gens de mer (Naples, 1778, in-S°) ; Délia monarchia universate dé papi (Naplos, 17S9, in-8").

SCOTTI (Côme-Guléas), littérateur italien, né à Môrate (Milanais) en 1759, mort k Crémone en 1821. Il avait commencé à Milan l’étude du dro.t ; pu.s à renonça à la jurisprudence pour suivre la carrière littéraire, composa des contes et rit représenter quelques pièces de theâtre. Atteint d’hypocondrie à

I âge de trente-deux ans, à prit l’habit chez les barnabites et alla professer la rhétorique à Milan. Quelque temps après, il fut appelé à Crémone pour y enseigner l’éloquence. Lorsque la révolution supprima les communautés religieuses, Scotti fut très-vivement affecté.

II accepta une chaire d’histoire à Crémone ; mais désorienté, rejeté ainsi violemment dans le monde qu’il fuyait, il perdit la tranquillité d’esprit et la sauté et fut emporté par une attaque d’apoplexie. Ses pi incipaux ouvrages sont : Scella di prose e versi (Milan, 1779, in-12) ; Nocelle inurali (Milan, 17S2, in-12) ; Galeuzzo Sforza, Il Perlariîu, Il Sacerdote Zaccnria, l Principi Estensi, tragédies ; Giornate del Urembo, contes dans la manière de Boccace (Crémone, 1SOG, 6 vol. in-S°) ; Accademia Borromea, recueil du même genre.

SCOTTIA s. m. (sko - ti - a — de Waller Scott, ècc’w. angl.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des lotées, dont l’espèce type croît eu Australie.

SCOTTISH s. f. (sko-ticii — mot angl. qui signif. écoa, aisc). Chorégr. Sorte de danse analogue à la poika :

Adieu concerts, tcoltishs, glaces à l’ananas.

Tu. de Banvillb.

—Encycl. La scoltish est-e.le d’origine polonaise, comnid ses sœurs la cracocienue, la ntazourka et la polka ? Un ne sait trop. Toujours est-il que c’est une danse gracieuse, onduy.mte, élégante, tenant h la fois de la valse et du la polka, et qui, importée eu France il y a une vingtaine d’années, y obtint un vuritablj sucées de ogue ; quo.qu’on la danse un peu moins aujourd’hui, elle n’a pas cessé d’être en faveur, uus.ii bien dans les salons que dans les bals publics.

Le rhythme musical de la scolliih se rapproche de celui de la poika, mais avec moins de monotonie dans l’accompagnement, qui n’e-st pas toujours formulé, eu, mue dans eelieci, par trois temps réguliers et successifs, suivis d’un siience. Maudis que fair de la polka est écrit à deux-quatre, celui de la scoltish est à deux temps et s’exécute beaucoup plus modérato. Pourtant, nous ie répetons, les deux rhythmes ont de gratins rapports entre eux, et, eu e.i serrant un peu ie mouvement, on peut presque toujours polker sur un air de scoltish.

SCOTTO (Albert), partisan italien, chef des gibelins de Plaisance (1290). Il se fit nommer capitaine perpétuel de sa république, renversa les Viscouti à Milan (13J2> et rétablit les DelLr Torre. Chasse de Plaisance à plusieurs reprises ; à terni.11a s^s jours dans l’exil, laissant un nom exécré pour les maux que sou ambition avait attires sur sa patrie.

SCOTTO (François), fils du précédent. Il s’empara de Plaisance en 1335 avec l’aide d’Azzo Visconti. Il refusa de céder la souveraineté de cette ville à son allié, fut assiégé par lui dans Plaisance et capitula le 15 uéeembre 1330, renonça à la souveraineté de cette ville et reçut eu fief la bourgade de Firenzuola.

SCOTUSE, en latin Scoiusa, nom de deux villes du monde ancien. L’une, dans la Thessalie, au S.-E. de Larisse, près des monts Cynocéphales ; l’autre, dans la Thrace occidentale, près du Strymon,

SCOUE s. f, (skoû). Mar. Extrémité supérieure d’une varangue.

SCOUFFIN s. m. (skou-fain —autre forme du mot couffin). ïe>hn. Sorte de cabas en sparterie, rond et plat, ayant une ouverture centrale, circulaire, dans lequel on met les olives écrasées, pour les placer sous la presse et en extraire 1 huile, || On dit aussi scour-

TI.N.

SCOURJON s. m. (skour-jon). Bot. V. lescourgeon.

SCOUTETTEN (Robert-Joseph-Henri), chirurgien français, né à Lille en 1799. À dix-sept ans, il entra dans le service militaire de santé, devint aide-major en 1822, major do S-i classe en 1832, époque où il fut envoyé en Algérie, chirurgien-major de ire classe en

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1842, et il fut unmmé, en 1852, médecin en chef de l’hôpital militaire de Metz. En 1854, II. Scoutetten prit port à la campagne de Crimée et reçut la croix d’officier de la Légion d’honneur. Membre de la Société des sciences médicales de la Moselle, correspondant de l’Académie de médecine de Paris (1840), etc., M. Scoutetten a publié, outre un grand nombre de mémoires, des travaux est mes. Nous citerons de lui : Mémoire sur l’anatomie pathologique du péritoine (1824) ; Méthode oculaire ou Nouvelle méthode pour amputer dans tes articulations (1827) ; Histoire médicale et topographique du choiéramorbus (tS31) ; Sur la cure radicule des pieds bots (1834) ; Leçons de phréuologie (1834) ; Observations de chirurgie (1839) ; De l’eau sous le rapport hygiénique et médical (1813) ; Sur l’hydrothérapie (IS44) ; Relation médicochirurgicale de lu campagne de Knbylie (1858) ; Sur les momies d’Égypte et sur la pratique des embaumements (1859) ; De l’électricité considérée comme nuise principale de l’action des eaux minérales sur l’organisme (1804) ; De l’origine des activas électriques développées au contact des eaux minérales avec le corps de l’homme (1866) ; Elude sur les trichines (1860, in-SJ) ; De la température du corps sain et malade (1807) ; Du cliloral (1870), etc.

SCRABE s. f. (skra-be). Céramiq. ïom donné, dans les fabriques de pipes, aux rognures de pipes crues que l’on ajoute à la paie pour en rendre la dessiccation plus prompte : Le batteur coupe avec une patette de bois les scradks trop grosses et les fait entrer avec les plus petites dans l’argile trempée. (Magtiier.)

SCRABER v. a. ou tr. (skra-bé — rad. scrabe). Céramiq. Incorporer des scrahes dans : Pour scraber la terre, on se sert ordinairement d’une estampe, du battoir ou du piqueron.

SCRAMAISON s. f. (skra-mè-zon — du bas lat. scramasaxus, espèce de couteau). Techn. Opération qui consiste à enlever de la surface du verre en fusion les impuretés qui s’y sont amassées.

SCRAMASAXE s. m. (skra-ma-sa-kse). Ancienne l’orme du mot estramaços. || On trouve aussi scamasaxk et scajiasax.

SGRAPTERs. m. (skra-pter). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des apiens ou îneUifëi’es, tribu des andrénides, dont l’espèce type vit au Cap de Bonne-Espérance : Les SckaptlrS ont beaucoup do caractères communs avec tes dasypodes. (H. Lucas.)

SCRAPTIE s. f. (skra-ptî). Entom. Genre d’insectes coléoptères heteromères, de la failli le des trachelydes, tribu des authieides, comprenant quatre espèces, qui habitent l’Europe et les États-Unis.

SCRIBA, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de New-York, à ssokilora. N.-O. (i’Albauy, à l’embouchure de l’OsWego ; 5.000 hab.

SCRIBiEA s. m. (skri-bé-a — de Scribe, 11. pr.). But. Syn. de cucuBale, genre de caryophylléL>s.

SCRIBAM (Charles), littérateur belge, né à Li’ixel.es en 1561, mort à Anvers en 1029. Il étuuia la philosophie à Trêves, entra chez les jésuites de cette ville et fut l’un des douze reiigieux envoyés en Flandre pour fonder des succursales de l’ordre de Saint-Ignace. Il professa à Anvers et à Douai, fut investi de plusieurs charges importantes et nommé deux fois provincial. Dans les deux voyages qu’il lit à liuuie, Scribuni conquit la sympathie du pape. Avec un tel appui, il travailla avec pius d’ardeur que jamais k l’extei.sioii de sa société, qui lui dut la maison professe et 1 église d Anvers, le noviciat de Lyre, le cullége de Matines et plusieurs autres établissements. Fixé en 1625 k Anvers, il reçut les marques les plus flatteuses d’estime ues princes d’Europe. Au milieu de ses incessantes occupations, tant spirituelles que matérielles, Seribani trouvait encore le moyen de composer des écrits théologiques, uans lesquels il ueversait l’injure sur les ennemis du catholicisme. Citons : Ars mentiendi calvinistica tMaycaiee, 1C02, pet. in-12) ; Amphithealrum honoris (Namur, 1005, in-4»), livre qui renferme de telles violences que Casaubon l’a quaiilié Y Amphithéâtre de l’hurreur et que la société fut obligée de le desavouer ; ÙrthodojdB fidei coittr^uer&ia (Anvers, 1009, in 8») 1 Potuicus christianus (Anvers, 1624).

SGP.IBAKIE s. f. (akri-ba-nl —dulat. scribere, écrire). Ane. pratiq. Grotte d’un tribunal.

SCRIBE s. m. (skri-be — latin scriba ; de scriOtre, écrire. Le latin scribere appartient, selon p.usieurs étymologistes, à Ij. mémo famille que le grec yrapheiu, écrire, graver, creuser, ie gothique yrabun, creuser, et l’ancien slave gre/isti, euseveir, c’est-à-dire creuser, d’où grubu, fosse. Il y uurait eu prosthèse un s dans le latin scribere. Autrefois, on écrivait eu creusant avec un stylet des tablettes enduites de cire). Homme qui gagne sa vie à écrire, et particulièrement à copier des écritures, a faire des expéditions d’actes.

— Hist. Secrétaire des rois de Juda. il Intendant ses armées juives. Il Docteur juif qui

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enseignait la loi au peuple : Toutes les pages de l’Évangile maudissent les scribes et les pharisiens.

— Hist. relig. Dom scribe, Secrétaire général des chartreux,

— Féod. Oflieifr travaillant, sous un chancelier, à la réfaction de certains actes.

— Encycl. On appelait scribe, chez les anciens, un officier subalterne de justice. C’étaient des sortes de greffiers qui enregistraient les arrêts, les lois, les sentences, les actes, et qui en délivraient copie aux intéressés. La corporation des scribes, beaucoup plus honorée chez les Grecs que chez les Romains, était divisée en différentes classes, suivant que les sci’ibes étaient employés par des magistrats supérieurs ou subalternes. En Grèce, pour être scribe, il fallait joindre uu certain savoir à une bonne naissance, à une grande intégrité, parce qu’on entrait quelquefois dans les secrets de l’État ; mais à Rome, les scribes, considérés à juste titre comme des mercenaires, n’avaient aucune de ces qualités. Les scribes de Rome parvenaient rarement aux grandes dignités ; cependant, un scribe devint préteur sous la dictature de César. Pour parvenir aux charges publiques, les scribes devaient renoncer k leur profession et s’engager par serment à ne plus l’estercer. Pourquoi cette loi prohibitive ? C’est ce que nous ignorons. Les scribes étaient pourtant fort utiles à l’État ; ils enseignaient les lois k la jeunesse qui se destinait à la magistrature et ils augmentaient ainsi leur crédit en s’ouvrant les meilleures maisons de Rome. Caton les trouva arrogants et prétendit devoir réprimer leur orgueil en les soumettant à de nouvelles lois. Après avoir porté différents noms, selon les époques, ils furent désignés sous celui de notarii au temps des empereurs romains.

Les scribes de la Bible étaient des écrivains dont l’emploi était des plus considérables à la cour des rois de Juda. C’étaient encore des commissaires d’armée chargés de la revue des troupes et de leur dénombrement. J urémie parle d’un scribe qui était prince des soldats et qui leur faisait faire l’exercice. Le mot scribe avait encore ce sens au temps des Macchabées. On a fait remonter l’origine des scribes au temps de Moïse ; mais leur nom no paraît pour la première fois que sous les juges. D’ailleurs, on est fort peu d’accord à ce sujet, les uns affirmant que David les institua, les autres croyant que cette dignité était venue de la Chaînée ou de l’Assyrie et qu’elle ne fut établie qu’après le retour de la captivité ; cette discussion ne mérite guère que l’on s’y arrête. Nous devons nous contenter de savoir que les scribes étaient des savants, des docteurs de la loi, dont le ministère consistait à écrire et à interpréter l’Écriture. Us étaient fort en crédit et très-estimés, puisqu’ils avaient le même rang que les prêtres et les sacrificateurs, bien que leurs fonctions fussent différentes.

On distinguait trois sortes de scribes : 1<> Les scribes de la loi, qui étaient les plus considérables et dont les décisions étaient révérées autant que la loi de Dieu même ; 2° les scribes du peuple, sorte de magistrats comparables aux scriôes de la Grèce et de Rome ; 3" les scribes du sanhédrin, qui n’étaient autre chuse que des notaires. Une question souvent débattue a été de savoir si les scribes formaient une secte ou une corporation. On pourrait le supposer, quand on voit les premiers écrivains chrétiens compter les scribes parmi les sectes des Juifs. Mais il paraît plus vraisemblable que, du temps de Jésus-Christ, où toute la science des Juifs consistait principalement dans les traditions pharisiennes et dans l’usage qu’on en faisait pour expliquer l’Écrituie, le plus grand nombre des sci-ibes étaient pharisiens, sans pour cela former une secte il part ; aussi, dans lÉvangile, trouve-t-on presque toujours le nom de scribe joint à celui de pharisien.

SCIUBE (Augustin-Eugène), célèbre auteur dramatique, né à Paris en 1791, mort dans la même ville le 20 février 1S01. Son père était marchand drapier, rue Saint-Denis, à l’enseigne du Chat noir ; sa mère, restée veuve, essaya de lui l’aire faire sou droit, et son tuteur, l’avocat Monnet, défenseur du gênerai Moreau, pressait vivement le jeune Scribe de suivre la meule carrière que lui. Mais en même temps qu’il suivait les cours de l’école, celui-ci se sentait beaucoup plus de goût pour le vaudeville etdébutait au théâtre des Var.ctés (13 janvier 1810) par une petite pièce, le Prétendu sans le iaootr ou l’Occasion fait te larron, qui n’eut aucun succès. Des s.ltlcts accueilliient la chute du rideau, et Potier, qui jouait un des rôl s, n’osa pas même nommer l’auteur, à Messieurs, dit-il au milieu des éclats de rire et des applau lissem jms ironiques, la pièce que nous venons d avoir 1 honneur de vous donner est d’un très-jeune littérateur ; c’est son coup d’essai. Il leçoit avec reconnaissance les applaudissements que vous vouiez bien lui donner comme gage d’encouragement et vous prie de vouloir bien lui permettre de garder l’anonyme. » La pièce lut néanmoins imprimée et elle figure au nom de Scribe dans le catalogue de la bibliothèque de Soleinne. Scribe 11e se découragea pas, et une douz.une d’autres échecs successifs n’ébranlèrent en rien la foi qu’il avait dans t.a vocation dramatique. Tout ce qu’il nt jouer