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du disque lunaire ; il les attribuait tout simplement k des travaux de banalisation ou de fortification faits par les habitants de la lune. D’autres observateurs y ont reconnu des rivières et des fleuves. Aujourd’hui, on est plus disposé à y voir les effets qu’a dû produire autrefois le lent refroidissement de la masse de la lune lorsqu’elle était à l’état pâteux ou semi-fluide, ou l’action volcanique qui parait avoir pendant longtemps travaillé et tourmenté le sol de notre satellite.

Bandes lumineuses. Ce sont comme des rubans de lumière qui, partant généralement d’un cratère ou d’un cirque, s’étalent tout autour et se prolongent a des distances qui atteignent quelquefois 300 kilomètres. Quelques-unes de ces bandes ont jusqu’à 30 kilomètres de largeur. Les montagnes qui en sont le centre ont été appelées montagnes rayonnantes. A leur tête figure Tycho ; puis viennent Copernic, Aristarque, Kepler, Euler, Mayer, Timocharis, Eratosthène, etc. Aucune hypothèse satisfaisante n’est encore venue expliquer la curieuse apparence des bandes lumineuses.

Constitution volcanique du sol de la lune. L’aspect des montagnes de la lune présente avec celui des volcans de la terre une analogie qui a frappé tous les observateurs et a de bonne heure fait naître l’hypothèse que ces montagnes sont le résultat d’une action volcanique. Kobert Itooke attribuait la configuration du sol lunaire à l’etTet de feux souterrains, à l’éruption de vapeurs élastiques ou même à un bouillonnement dégageant clés bulles qui viennent crever k la surface. Des expériences, a dit de Humboldt, faites avec des boues calcaires en ébullition, parurent confirmer ces vues, et dès lors on compara les circonvallations et leurs montagnes centrales aux formes de l’Etna, du pic de Ténériife, de l’Hécla et des volcans de Mexico.

< Les montagnes lunaires, dit de son côté J. Herschel, offrent au plus haut degré le vrai caractère volcanique, tel que le présentent le cratère du Vésuve et les districts volcaniques des champs phlégréens ou du Puyde-Dôme. »

Voici, d’ailleurs, en quels termes M. Guillernin, guidé par les astronomes classiques, expose les phases delà sélénogénie : «Sil’origine ignée parait la seule vraisemblable pour toutes les aspérités montagneuses et cratériformes, ce n’est pas à dire qu’elles soient uniquement le produit d’éruptions volcaniques dans le sens restreint du mot. La lune a été primitivement, comme la terre, un globe fluide, à la surface duquel le refroidissement, dû au rayonnement calorifique, a déterminé la formation d’une écorce solide... À l’origine, l’écorce solide de la luno, moins épaisse, était par cela même inoins résistante, et, comme elle n’avait point encore été bouleversée par de.s secousses antérieures, elle devait présenter en tous ses points k peu près la même homogénéité et la même épaisseur. La force expansive des gaz, agissant alors perpendiculairement aux couches superficielles et suivant les lignes de moindre résistance, dut briser l’enveloppe et produire des soulèvements de forme circulaire. C’est sans doute h cette période qu’il faut rapporter la formation des immenses cirques dont l’intérieur est aujourd’hui occupé par les plaines appelées mers...

« Puis vinrent de nouveaux soulèvements, mais qui, survenus à une époque où la croûte du globe lunaire avait acquis une plus grande épaisseur ou encore provenant de forces élastiques moins considérables, donnèrent lieu aux plus grands cirques, déjà bien inférieurs en dimension aux formations primitives...

Apparurent ensuite une foule de cirques de dimensions moyennes, dont les enceintes couvrirent le sol tout entier de la lune et qui apparurent au sein même des circonvallations primitives... »

Dans cette.hypothèse, comme on voit, il y aurait eu plusieurs périodes de soulèvement, et ces périodes se reconnaissent aux dimensions des cirques et des cratères produits. A mesure que la force interne du soulèvement diminuait, les montagnes ont été naturellement plus petites ; elles ont diminué, comme on voit diminuer les ébullitions d’une masse incandescente et pâteuse qui se refroidit.

À la séria des périodes de soulèvement a dû succéder, suivant Al. Chaoornae, une ère de repos pendant laquelle se sont formées, k l’instar de nos dépôts d’alluvion, de grandes plaines boueuses. Ce sont ces épanehements qui ont formé les taches ou mers.

Maintenant, supposez que, après ces formations, de nouvelles crises volcaniques aient fait jaillir du fond des cratères des torrents de lave et de matières calcaires ; ces matières, débordant à l’orifice, ont coulé le long des flancs de la montagne et s’y sont étalées en nappes qui se sont étendues jusqu’à ce que le froid les ait figées et arrêtées ; elles ont ainsi formé sur le fond brun primitif comme des routes blanchâtres qui, sous l’action des rayons du soleil, constituent ces apparences que nous avons appelées bandes lumineuses.

Quelques observateurs du dernier siècle ont cru voir dans la lune des volcans en ignition. On estime généralement aujourd’hui que ces apparences ont été le résultat d’illusions dues aux jeux de la lumière solaire sur la surface escarpée des montagnes. Toutefois, des cartes anciennes de certaines régions de la lune,

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comparées avec des cartes modernes représentant ces mêmes régions, offrent des différences assez sensibles qui militent en faveur de l’opinion que la lune est encore, comme d’ailleurs la terre, le théâtre de changements lents, par lesquels sa surface est peu à peu modifiée. De nos jours, on est parvenu k faire des photographies de la lune ; la comparaison de ces épreuves avec celles que ne manqueront pas de faire nos descendants permettra peut-être de résoudre l’intéressante question que la science actuelle ne peut que poser.

Cartes de la lune. Nous terminerons cet article par un historique des principales cartes dé la lune, extrait de l’Année scientifique (18G1) de M ; Figuier :

a La première carte physique de la lune est due à Hévélius, de Dantzig, qui entreprit cette tâche peu d’années après les travaux I de Galilée. On sait que la première connais-I sauce des apparences réelles de la lune ne remonte qu’à l’année 1610, lorsque Galilée, ayant dirigé vers le ciel la première lunette astronomique, put jouir du spectacle merveilleux et bizarre que présente la lune vue à travers les verres grossissants. Hévélius dessina la forme et la position des différentes taches lunaires. C’est lui qui nomma les montagnes et les mers...

« Un contemporain d’Hévélins, le P. Riccioli, publia une carte lunaire remplie de fautes grossières et il donna aux montagnes des noms d’hommes célèbres dans les sciences. Comme il flattait ainsi l’umour-propre des divers astronomes de son temps, son travail obtint un grand succès...

> On doit à D. Cassini une carte de la lune supérieure pour les détails k celle d’Hévélius, mais dont les mesures générales n’avaient pas été aussi exactement prises. Ce ne fut pourtant qu’au milieu du xvmu siècle que parut une carte donnant la position précise des montagnes lunaires les unes par rapport aux autres ; elle était due au célèbre astronome allemand Tobie Mayer, qui avait eu le soin de soumettre à d’innombrables mesures toutes les parties de la surface de l’astre. La perfection du dessin ajoutait à la valeur de ce grand travail.

À la fin du même siècle, un savant amateur d’astronomie, Schrœter, de Lilienthal, près de Brème, étudia pendant de longues années les montagnes lunaires ; il esquissa un grand nombre de cartes de la lune dans le but de s’assurer s’il ne s’opérait point quelque changement à sa surface.

Quelques années plus tard, Lohrmann, de Dresde, entreprit de dessiner une carte topographique de la lune d’après les principes les plus stricts des mathématiques. Homme plein de zèle, de talent et de précision, dit Lecouturier (cité par M. Figuier), Lohrmann se consacra pendant des années entières à des observations spéciales sur la lune ; chaque jour, il en dessinait les montagnes les mieux connues et en mesurait les hauteurs précises, sans vouloir s’en rapporter aux travaux des astronomes les plus consciencieux. Il divisa sa carte en vingt-cinq sections ; quatre d’entre elles furent publiées en 1824. Epuisé par un travail opiniâtre et incessant, il n’eut pas le temps d’achever le reste : la mort le surprit pendant qu’il rédigeait son ouvrage, alors que sa grande carte était k peine k moitié gravée.

Sans se préoccuper du succès de Lohrmann, Maedler, en collaboration avec Béer, commença en 1830 un vaste travail sur la lune ; il en résulta une grande carte topographique, divisée en quatre feuilles, qui fut publiée, ainsi que le traité de sèlènographie qui l’accompagnait, en 1837. Cette carte a atteint le but auquel Lohrmann s’était proposé d’arriver ; supérieure à tout ce qui avait été fait précédemment, elle est devenue le guide de tous ceux qui ont entrepris des travaux sur la configuration de notre satellite. Plus tard, Maedler donna en une feuille la réduction de sa grande carte.’

Contrairement k Gruithuysen, qui, à la même époque, s’efforçait de mettre en relief, dans des esquisses fantastiques, ses hypothèses plus ou moins vraisemblables sur la vie à la surface de notre satellite, Maedler s’est efforcé d’établir que, autant qu’il est permis d’en juger, il n’y a rien sur la lune et il ne saurait rien y avoir.

o Si, aux travaux sélénographiques que nous venons de rappeler, nous ajoutons ceux de l’astronome allemand Julius Sehmidt ; quelques esquisses partielles, d’une très-remarquable exécution, publiées en 1857 par M. ESulard, et enfin la carte de MM. Lecouturier et Chapuis, nous aurons épuisé la liste des tentatives qui ont été faites jusqu’à nos jours pour représenter par le dessin l’hémisphère visible de la lune. »

SÉLÉNOGRAPHIQUE adj. (sé-lé-no-grnfi-ke — rad. séléuoyraptiie). Qui a rapport à la sélénograpliie : Cartes sélénographiques.

SÉLÉNOMMAs. m. (sé-lé-nomm-ma — du gr. selénê, lune ; omma, œil). Entom. Syn.

d’AMMOPHORE.

SÉlénopalpe s. m. (sé-lé-no-pal-pedu gr. selénê, lune, et de palpe). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des sténélytres, tribu des œdémérites, comprenant trois espèces, qui habitent la Nouvelle-Zélande,

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SÉLÉNOPHORE s. m. (sé-lé-no-fo-radu gr. selénê, lune ; phoros, qui porte). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des carabîques, tribu des harpaliens, comprenant une centaine d’espèces, répandues dans les deux continents, mais surtout en Amérique.

SÉLÉNOPS s. m. (sé-lé-nops — du gr. selénê, lune ; ôps, œil). Arachn. Genre d’aranéides, de la tribu des araignées, comprenant six espèces, répandues dans les deux continents.

SÊLÉNOSË s. f. (sé-lé-no-ze — du gr. seUitê, lune). Méd. Tache blanche sur les ongles.

SÉLÉNOSPORE s. m. (sé-lé-no-spo-redu gr. sulénè, lune, et de spore). Bot. Genre de champignons, de la tribu des tuberculariés.

SÉLÉNOSTAT S. m. (sé-Ié-no-sta — du gr. selénê, lune ; stalês, qui arrête). Physiq. Instrument qui suit automatiquement la marche de la lune, ce qui permet d’observer cet astre sans déplacer la lunette.

SÉLÉNOTOPOGRAPHIE s. m. (sé-Ié-noto-po gra fl — du gr. selénê, lune ; topos, lien ; yrapltà, je décris). Description détaillée de la surface de la lune.

SÉLÉNOTOPOGRAPHIQUE adj. (sé-lé-noto-po-gra-ti-ke — rad. sélénoiopuyrap/iie). Qui a rapport k la sélénotopographie. —SÉLEUCIDE adj. (sé-leu-si-de). Hist. Qui appartient a la dynastie des Sêleucus.

— s. m. Membre d’une dynastie de rois grecs fondée par Sêleucus, général d’Alexandre, et qui régna en Asie.

— Ornitb. Syn. de falcinellk, genre d’oiseaux, de la famille des paradisiers.

SELEUCIDE, en latin Seteucis, ancienne province de la Syrie occidentale, qui tirait son nom de Sêleucus Nicator et qui s’étendait le long de la Méditerranée depuis le golfe d’Issus jusqu’à l’embouchure de l’Oronte. Elle porta aussi le nom de Tétrupole, à cause des quatre villes principales qu’elle renfermait : Antioche, Laodicée, Apamée et Séleueie-du-Pierius.

SÉLEUCIE, en latin Seleucia, ville de l’ancienne Babylonie, sur la rive droite du Tigre, au N.-E. des ruines de Babylone. Cette ville, dont il ne reste plus aujourd’hui que quelques ruines informes, non loin de Bagdad, fut fondée en 3X17 av. J.-C, par Sêleucus Nicator, et devint la première capitale du royaume de Syrie, sous les Séleucides. En no, elle fut la résidence des rois parthes, mais la fondation de Ctésiphon lui fut très-funeste.

SËLEUC1E-DUPIÊR1US, en latin Seteucia Pieria, ville de la Syrie ancienne, dans la province de la Séleucide, près du Piérius, à l’embouchure de l’Oronte dans la Méditerranée. Cette ville, sur l’emplacement de laquelle s’élève actuellement le village de Sueidiyéh, fut fondée par Sêleucus Nicator qui y fut enterré ; elle était le port d’Antioche et une des quatre villes de la Tétrapole Séleucide. Pompée en fit une ville libre pour la récompenser d’avoir résisté à Tigrane.

C’est à ce port de Séleucie que saint Paul et saint Barnabe s’embarquèrent pour.se rendre à Chypre. Les ruines de cette antique cité séleucide sont ainsi décrites par Joanne : Outre les ruines d’une porte occupant l’angle S.-E. d’une enceinte qui mesurait environ 6 kilom. de circuit, on voit encore, à 500 mètres de la mer, un vaste bassin ovale de 450 mètres de longueur sur 350 de largeur, communiquant avec la mer par un canal en partie creusé dans le roc, en partie construit en maçonnerie. Ce canal, qui n’a pas moins de 500 mètres de longueur, présente à son entrée sur la mer Je reste de deux jetées. Mais le travail le plus remarquable est une sorte de canal creusé dans le roc, partie à ciel ouvert, partie en forme de tunnel, et qui mettait la ville en communication avec la mer... Il servait probablement à conduire à la mer les eaux dé la montagne ef k protéger la ville et le port. »

SÉLEUC1E-DU-TÀURUS, en latin Seleucia ad Tuuium, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans la Pisidie, au pied du Taurus.

SÉLEUCIE-TRACHÉE, en latin Seleucia Trachea, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans la Cilicie, sur le Calycadnus, a 16 kilom. de son embouchure dans la Méditerranée. C’est actuellement la ville turque de

SlSLEFKÉH.

SÊLEUCUS l»’, surnommé Nlcnior (le Vainqueur), fondateur de la dynastie macédonienne des Séleucides, né vers 354 avant notre ère, mort en 280. Devenu l’un des meilleurs capitaines d’Alexandre, il fut déclaré, à la mort de ce prince, commandant des hétaires, cavalerie royale composée des jeunes gens des premières familles de Macédoine. Nommé, après la mort de Perdiccas, gouverneur de Babylone (320), il fut dépouillé par Antigone (315), se ligua contre lui avec Ptolémee, Lysiniaque et Cassandre, et après la victoire de Gaza (312) reconquit Babylone. Il s’empara ensuite de la Susiaue, de la Médie et enfin de toutes les contrées entre l’Euphrate et l’Indus. Toutefois, il ne prit le titre de roi qu’en 307. Après la victoire d’Ipsus, où périt Antigone (301), il joi SELG

gnit à ses Vastes États la Syrie, la Phrygîe, l’Arménie et la Mésopotamie. Deux ans après, il fonda Antioche (du nom de son père Antiochus), dont il fit la capitale de son empire et qu’il peupla de Grecs, s’allia avec son ancien ennemi Démétrius contre Lysiniaque et Ptolémee, puis eut de nouveau k le combattre, le fit prisonnier et enfin, après quarante ans de guerre, se trouva possesseur de la plus grande partie de l’empire d’Alexandre. Sa victoire de Cyropédion sur Lysimaque (283) le fit en outre proclamer roi de Macédoine, de Thrace et de l’Asie Mineure et saluer du titre de Vainqueur de>

vainqueurs. Quelques mois après, il fut assassiné par Ptolémee Ceraunus.

SELEUCUS II, surnommé Cnliiiiieu«(/eZîeau vainqueur), roi de Syrie de 246 av. J.-C. à 225. Il était fils d’Antiochus IL Pendant tout son règne, la Syrie fut déchirée par des guerres intestines et étrangères. Il vit ses Etals envahis par Ptolémee III, roi d’Égypte, eut à lutter contre son frère qui s’était fait proclamer roi en Asie Mineure, puis contre les Parthes. Il fut fait prisonnier en combattant ces demi’ ls et mourut, dit-on, en captivité. Son suinoni lui fut sans doute donné par antiphrase, car il fut constamment vaincu.

SELEUCUS 111, roi de Syrie, fils du précédent, surnomme Ceruuuu» (le Fouatv), mort l’an 222 av. J.-C. Il essaya de rétablir Bon autorité dans l’Asie Mineure, envahie presque entièrement par Attale, roi de Pergame. Mais pendant l’expédition il fut empoisonné par deux de ses généraux gaulois, après un règne de trois ans.

SÊLEUCUS IV, Philopu<or(Amirfeson père), roi de Syrie, fils et successeur d’Antiochus le Grand (1S6-174 av. J.-C). La guerre qu’il soutint contre les Romains en faveur de Pharnace, roi de Pont, l’affaiblit considérablement et le contraignit à une politique timide qui le rendit un objet de mépris pour les autres États de l’Orient. Il fut empoisonné par son ministre Héliodore, qui tenta d’usurper la couronne.

SÊLEUCUS V, roi de Syrie (124-123). Il ne

fit que paraître sur le trône et fut assassiné par ordre de sa mère Cléopâtre, qui fit proclamer roi son autre fils Antiochus VIII, surnommé Grypus. Ce prince est le Sêleucus de la Hodogune de Corneille.

SÊLEUCUS VI, E|>iphane (l’Illustre), roi

de Syrie, fils aîné d’Antiochus Grypus, mort en 94 avant notre ère, après un règne de deux ans. Dès son avènement au trône, il reprit Damas sur Antiochus le Cyzicénieii, son oncle ; il périt dans une révolte des habitants de Mupsueste, pendant qu’il faisait la guerro à Antiochus Eusèbe, qui lui disputait le trôno et l’avait contraint de se retirer en Cilicie (95).

SÊLEUCUS CVBIOSACTÈS, fils d’Antiochus X, roi d’Égypte, mort en 56 av. J.-C. Envoyé par sa mère k Rome en 74 pour fairu valoir ses droits sur l’Égypte, il revint en 71 en Syrie, après avoir été rauçonné par Verres en passant en Sicile. Api es la mort de sa mère, Sêleucus vécut en simple particulier jusqu’à l’expulsion de Ptoténiéo Aille tes, roi d’Égypte, par les Alexandrins. Appelé k succéder à ce prince, Sêleucus épousa sa fille Bérénice et devint roi d’Égypte. Au bout de quelques mois, Bérénice lit étrangler son royal époux.

SELEUCUS, astronome babylonien, né k Séleucie. Il vivait dans le u" siècle avant notre ère. Disciple d’Aristarque de Sanios, il soutint un système astronomique presque identique k celui de Copernic, lit de bunnes observations sur le phénomène des marées que, sans en découvrir la véritable cause, ilattribuait cependant aux mouvements de la lune.

SELF-GOVERNMENT s. f. (sèllf-goveurnmèntt — mot ungl. formé de self, propre, et de government, gouvernement). Politiq. Gouvernement des citoyens par eux-mêmes.

— Encycl. Le self-gouernmenl est le droit qu’ont les citoyens de se gouverner eux-mêmes, en dehors de toute tutelle administrative ; c’est le but que se proposent d’atteindre ceux qui poursuivent ce qu’on appelle la décentralisation. Le peuple anglais, peuple amoureux de sa liberté, a inventé non-seulement le mot, mais encore la chose, car on peut dire que nul peuple, excepté le peuple américain, n’a su, comme lui, conserver ses franchises administratives. Lesetf-yoverument est la liberté absolue dans tout ce qui touche à l’administration locale ; c’est une intervention plus ou moins directe dans 1rs affaires provinciales, intervention qui ne laisse au gouvernement central que les attributions pour lesquelles il faut l’unité de vues, la promptitude d’exécution, l’expérience des affaires. Par le self-governnient, les citoyens anglais n’abandonnent au pouvoir que les affaires qui sont au-dessus de leurs propres forces ; ils se réservent les libertés municipales, l’indépendance des conseils, l’élection des jurés, etc. On a essayé d’établir le selfgovernment en France après la révolution de 1848 ; mais il a été emporté avec toutes nos libertés par le funeste coup d’État du 2 décembre 1851.

SELGE, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans la Pisidie, au pied du Taurus et sur le