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lune). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des géomètres,

— Bot. Genre de plantes, de la famille des crucifères, type de la tribu des séïéniées, originaire de l’Amérique du Nord.

SÉLÉNIÉ, ÉE adj. (sé-lé-ni-é — rad. sélénie). But. Qui ressemble ou qui se rapporte à la sélénie.

— s. f. pi. Tribu de la famille des crucifères, ayant pour type le genre sélénie.

SÉLÉNIÉ, ÉE adj. (sé-lé-ni-é — lad. sélénium), Chim. Qui contient du sélénium.

SÉLÉNIEN, IENNEadj. (sé-lé-ni-ain, i-è-ne ~ un gr. setéiie, lune). Astron. Qui appartient, qui a rapport à la lune.

— Substantiv. Habitant de la lune.

SÉLÉNIEUX, EUSE adj. (sé-lé-ni-eu, eu-ze — rad. sélénium). (Jhim. Se dit d’un des acides et d’un anhydride du sélénium.

— Encycl. V. sélénite.

SÉLÉNIFÈRE adj. (sé-lé-ni-fè-re — de sélénium, et du lat. fero, je porte). Miner. Qui contient du sélénium.

SÉLÉNIOCYANATE s. m. (sé-lé-ni-o-si-ana-te — de sélénium, et de cyanale). Chim. Composé analogue aux sulfocyanates, mais qui renferme du sélénium à la place du soufre.

— Encycl. Le parallélisme remarquable qui existe entre le soufre et le sélénium ne laissait guère de doute sur l’existence, dans la série du sélénium, d’une classe de composés analogues aux sulfocyanates. En fait, ces composés ont été découverts par Berzélius, qui a obtenu le séléniocyanate de potassium en fondant du sélénium avec du ferrocyanure de potassium. Toutefois, le chimiste suédois n’avait point analysé le sel obtenu par lui, et c’est à M. Crookes que revient l’honneur d’avoir étudié à fond cette classe de composés en 1852. Ce chimiste a démontré que les séléniocyanates répondent à la formule

(CAzSe)mMn. La préparation et l’analyse du sel de potassium ayant été le point de départ des investigations de M. Crookes, c’est aussi par l’étude de ce sel que nous commencerons.

Séléniocyanates de potassium CAzSeK. On prépare ce sel en fondant 1 partie de sélénium avec 3 parties de ferrocyanure de potassium sec, ’ dans une petite cornue de verre de Bohême, La masse déliquescente, d’un noir veruâtre, résultant de cette opération est ensuite rapidement broyée et placée dans l’alcool absolu. Après une digestiou de quelques jours on filtre le mélange ; on lave bien le résidu, qui consiste en carbure de fer mêlé d’un peu de sèléniure, avec de l’alcool absolu, et l’on soumet la liqueur filtrée à un courant de gaz carbonique sec, afin de convertir le cyanure et le cyanate de potassium en bicarbonate potassique, qui est insoluble dans l’alcool. M. Crookes s’est assuré par une expérience préalable que le gaz carbonique décompose entièrement le cyanure de potassium dissous dans l’alcool.

Après avoir filtré pour séparer le bicarbonate potassique, ou distille l’alcool. Ce liquide entraîne de l’acide cyanliydrique et de l’acide cyanique provenant de la décomposition des cyanures et des cyanates, en même temps que les produits de décomposition do ces acides. Le résidu contient toujours une petite quantité de sélénium libre. Pour l’en débarrasser, on le traite par l’eau, qui ne dissout pas ce métalloïde. Le liquide est ensuite filtré et évaporé dans le vide au-dessus d’un vase rempli d’acide sulfurique.

Le séléniocyanatede potassium cristallise en une masse d’aiguilles, qui ressemblent beaucoup à celles des sulfocyanates correspondants. Il est très-déliquescent et se décompose sous l’influence de presque tous les acides, avec dégagement d’acide cyanhydrique et précipitation de sélénium. Il est très-alcalin au papier réactif et il produit, lorsqu’on le dissout dans l’eau, un abaissement considérable de température. Chauffé en vase clos, il fond au-dessous du rouge blanc en un liquide clair qui se solidifie, par le refroidissement, en une masse a structure cristalline ; mais lorsqu’on le chauffe au contact de l’air, il se décompose au-dessous de 100°.

On a analysé ce sel en dissolvant dans l’acide chlorhydrique étendu, évaporant à siccité et pesant le chlorure de potassium produit. Le sélénium est transformé en séléniate par une fusion du sel avec du nitre et dosé ensuite à l’état de séléniate de baryum.

La formation du séléniocyanate de potassium par la fusion du ferrocyanure de potassium avec le sélénium petit être représentée par l’équation suivante :

Fe(CAz)6K» + 4Se Ferrocyanure Sélénium, du potassium.

= 4CAzSeK + FeCS + Az.

Séléniocyanate Carbure Azote.

de de

potAs&iuitl. fer.

Kn fait, le résidu qui reste dans la cornue consiste en carbure de fer contenant k peine des traces de sélénium. Si, d’autre part, Berzélius mentionne des vapeurs de sèléniure de carbone comme s’êchappam en même temps que l’azote libre, on peut admettre que ce dernier composé était dû à une action secon Xiv.

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daïre et qu’il se formait par la réaction, a une haute température, de l’excès de sélénium sur le carbure de fer. Sa formation explique d’ailleurs comment il sa fait que l’on rencontre un peu de sèléniure de fer dans le résidu. I.e séléniocyanate de potassium renferme 27 pour 100 de potassium et 54,75 pour 100 de sélénium ; la théorie exige 27,05 du premier et 54,90 du second.

Séléniocyanate d’argent CAzSeAg. Ce sel se précipite lorsqu’on ajoute de l’azotate d’argent à une solution de séléniocyanate potassique. Il ressemble au chlorure d’argent par son aspect extérieur, lorsqu’il a été préparé de cette manière. On peut, toutefois, l’obtenir bien cristallisé en ajoutant au.préalable un excès d’ammoniaque à la solution ftrgentique ; il se précipite alors en petits cristaux qui présentent tout à fait l’apparence du satin. La lumière le noircit promptement. Il est insoluble dans l’eau et presque insoluble dans l’ammoniaque et dans les acides étendus froids. Lorsqu’on le fait bouillir avec des acides concentrés, il se décompose immédiatement avec précipitation de sélénium, & moins qu’on ne fasse usage d’acide oxydant, auquel cas le sélénium se dissout à l’état d’acide sélénieux.

Pour analyser ce sel, on transforme l’argent en chlorure au moyen de l’eau régale, on recueille te chlorure d’argent, que l’on pèse, et l’on précipite le sélénium de la liqueur filtrée en y dirigeant un courant de gaz sulfureux après l’avoir au préalable suturée par l’ammoniaque. Le séléniocyanate d’argent renferme 50,24 pour 100 d’argent et 37,09 de sélénium. La théorie exigerait 50,06 du premier de ces éléments et 37,09 du second.

Séléniocyanate de plomb Ph"(CAzSe)s. Lorsqu’on ajoute de l’acétate de plomb à une solution de séléniocyanate de potassium, it se forme un précipité jaune citron. Ce précipité est soluble dans l’eau bouillante, qui le décompose cependant un peu ; la liqueur filtrée, qui est neutre aux papiers réactifs, abandonne par le refroidissement de belles aiguilles jaune citron insolubles dans l’alcool. Le séléniocyanate de plomb supporte sans s’altérer une température de 100° lorsqu’il est sec ; mais lorsqu’il est humide, it prend une petite teinte rose. Ses cristaux sont très-légers.

Pour analyser ce sel, on en chauffe une portion dans un creuset avec de l’acide sulfurique concentré ; le résidu est exclusivement formé par du sulfate de plomb que l’on pèse. On trouve ainsi en moyenne 49,22 pour 100 de plomb et 5,72 pour 100 de carbone ; la théorie exigerait 5,75 de carbone et 49,62 de plomb.

Séléniocyanochlorure de mercure

Hg"(CAz)2, HgC12.

On obtient ce sel, qui est fort beau, en ajoutant un excès de sublimé corrosif a une solution de séléniocyanate potassique. Si l’on emploie des solutions concentrées, le tout se prend immédiatement en une masse feutrée de cristaux jaunes ; on purifie ceux-ci en les lavant à l’eau froide et les faisant cristalliser dans l’alcool. Ce sel double est peu soluble dans l’eau froide, un peu plus soluble dans l’eau chaude et très-soluble dans l’alcool et dans l’acide chlorhydrique étendu ; il ne paraît pas, toutefois, se dissoudre dans ce dernier acide sans se décomposer, car la solution abandonne un bout de quelque temps un dépôt de sélénium métallique. L’acide azotique et l’eau régale le dissolvent entièrement en le décomposant et en convertissant le sélénium en acide sélénieux. Les cristaux sont anhydres et peuvent subir sans s’altérer une température de 100» ; un peu au-dessus de cette température, il se décompose en se boursouflant considérablement. Ce caractère rapproehe le séléniocyanate de mercure de son analogue le sulfocyanate, qui sert, comme on le sait, à la confection des serpents de Pharaon.

Pour analyser ce sel, on le dissout dans l’acide chlorhydrique concentré bouillant et l’on en précipite le mercure par un courant d’acide sulfhydrique. On détermine le chlore sur une autre portion de maûère, que l’on dissout dans l’acide azotique concentré et que l’on précipite par l’azotaie d’argent. On peut aussi déterminer le sélénium et le chlore sur une même portion, que l’on fond avec du nitre. On dose dans ce cas le chlore à l’état de chlorure d’argent et le sélénium à l’état de séléniate de baryte.

Le sel double renferme en moyenne 58,47 pour 100 de mercure, 23,93 pour 100 de sélénium et 10,33 pour 100 de chlore. La théorie exigerait 10,42 de chlore, 58,71 de mercure et 23,23 de sélénium. M. Crookes a échoué dans toutes les expériences qu’il a tentées pour obtenir le séléniocyanate simple de mercure. Dans les mêmes conditions, cependant, il a constaté qu’il se forme, avec le sulfocyanate de potassium, un précipité de sulfocyanate simple de mercure. Le sulfocyanate et le séléniocyanate de potassium se comportent donc d’une manière différente en présence du bichtorure de mercure,

Séléniocyanate d’hydrogène ou acideléniocyanique CAzSeH. Lorsqu’on met duseléniocyanale de plomb finement pulvérisé en suspension dans de l’eau légèrement chauffée et que l’on fuit passer un courant rapide d’acide sulfhydrique Ji travers la liqueur, ou

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obtient un précipité de sulfure de plomb et, une dissolution d’acide séléniocyanique. On filtre pour séparer le sulfure de plomb, on porte le liquide à une température voisine de son point ri’ébullition pour en chasser l’excès d’acide sulfhydrique, et l’on filtre une seconde fois pour séparer un peu de sélénium, qui s’est précipité. Ainsi préparé, l’acide séléniocyanique se présente sous la forme d’un liquide très-acide qui s’altère par l’ébullition ou par l’exposition à l’air et que l’on ne peut pas concentrer, même dans le vide, sans qu’il se décompose. Sous l’influence de presque tous les acides, il se dédouble en acide cyanhydrique, qui reste dissous, et en sélénium qui se précipite. Il dissout le zinc et le fer avec dégagement d’hydrogène et décompose les carbonates avec effervescence. On peut préparer directement tous les séléniocyanates au moyen de cet acide.

L’acide séléniocyanique n’existant qu’en dissolution n’a pas pu être analysé ; mais son mode de formation et la facilité avec laquelle il se convertiten séléniocyanate sous l’influence des bases ne laissent aucun doute sur sa composition.

Séléniocyanate de sodium. Ce sel est alcalin, très-soluble, et cristallise dans le vide en petits cristaux feuilletés. Il n’a point été analysé non plus que les sels suivants. On le prépare par la soude et l’acide libre.

Séléniocyanate d’ammonium. On le prépare comme le précédent. Il forme de petites aiguilles très - déliquescentes et ressemble beaucoup au sel de potassium,

Séléniocyanate de baryum. On l’obtient en dissolvant le carbonate de baryum dans l’acide libre et en évaporant la solution dans le vide. Il ne présente aucune forme cristalfine définie.

Séléniocyanate de calcium. On l’obtient comme le précédent ; il cristallise en groupes d’aiguilles étoilées.

SéténtQCyanale de strontium. Il cristallise en prismes bien déduis ; ou l’obtient comme les deux précédents.

Séléniocyanate de magnésium. Il se dessèche en une masse gommeuse, dépourvue de toute structure cristalline.

Séléniocyanate dézinc. On peut obtenir ce sel soit en dissolvant le inétal, soit en dissolvant son oxyde dans l’acide séléniocyanique ; il forme des groupes d’aiguilles prismatiques qui ne sont pas déliquescentes.

Séléniocyanate de fer. Les séléniocyanates se décomposent si facilement au contact des acides forts, qu’il n’est pas possible d’obtenir le séléniocyanate de fer par double décomposition. Aussi n’obtient-on aucune coloration lorsqu’on ajoute un séléniocyanate alcalin à une dissolution de chlorure i’errique. On ne réussit pas non plus à préparer le séléniocyanate de 1er directement au moyen de l’acide et de la base respectifs. On a cependant obtenu une fois ce sel par accident en chauffant le sélénium avec du ferrocyanure de potassium, pour obtenir le séléniocyanate potassique. Le produit de l’opération avait été traité par l’alcool absolu comme à l’ordinaire, mais en vase clos. Le liquide filtré avait une coloration rouge de sang foncé, qui disparut presque aussitôt au contact de 1 air en même temps que du sélénium se déposa. Il a été impossible de déterminer les conditions dans lesquelles ce sel se forme.

Séléniocyanate de cuivre. C’est un précipité brunâtre qui se forme lorsqu’on ajoute du sulfate de cuivre à. une solution de séléniocyanate de potassium. Ce sel est trop instable pour pouvoir être analysé ; il se décompose, en effet, même à la température ordinaire, avec séparation de sèléniure de cuivre noir et dégagement d’acide sélénhydrique.

SÉLÉNIOCYANIQUE adj. (sè-lé-ni-o-si-ani-ke — de sélénium, et de cyanique), Chim. Se dit d’une combinaison acide de sélénium et de cyanogène.

SÉLÉNIODITHIONEUX adj. (sé-lê-ni-Odi-ti-o-neu — de sélénium, et de dithioneux), Chim. Se dit d’un acide qui a également reçu les noms d’acide séléniohvposulfvjr.bux et d’acide SBLÉNiosULKUKiQUiS, et qui représente soit de l’acide sulfurique où un atome d’oxygène est remplacé par du sélénium, soit de l’acide hyposulfureux dans lequel un atome de sélénium est substitué à un atome de soufre.

— Encycl. V. THIOSULFURIQUB. SÉLÉNIOHYPOPHOSPHITE S. m. (sé-lé ni-o-i-po-fo-sfi-te — de sélénium, et de hypophosphité). Chim. Protosélèniure de phosphore.

SÉLÉNIOHYPOSULTUREUX adj. (sé-léiii-o-i-po-sul-fu-ieu — de sélénium, et de hyposulfureux). Chim. Se dit d’un acide qui a reçu également les noms d’acide sélénio- sui, FuaiQOi« et d’acide séléniodithioneox, et qui représente soit l’acidésulfurique où un atome d’oxygène est remplacé par du sélénium, soit de l’acide hyposulfureux dans lequel un atome de sélénium est substitué à un atome de soufre.

— Encycl. V. THtosrJLFURiQCE. SÉLÉNIOPHOSPHATE s. m. (sé-lé-ni-ofo-sfa-te — de sélénium, et de phosphate).

Chim. V. SELENIURE PHOSPHORIQUiS.

BÉLÉNIOPHOSPHITE s. m. (sé-lé-tli-O SELE

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fo-sfî-te — de sélénium, et de phospliite). Chim. Sèléniure de phosphore.

SÉLÉNIOPHOSPHORIQUE adj. (sé-lé-ni-Ofo-sfo-ri-ke — de sélénium, et de phospkorique). Chim. Se dit d’une combinaison acide de sélénium et de phosphore.

SÉLÉNIOSEIj s. m, (sé-lé-ni-o-sèl — de sélénium, et de sel). Chim. Sel où l’élément acidifiant est le sélénium.

SÉLÉNIOSULFURIQUE adj. (sé-lé-ni-osul-fii-ri-ke — de sélénium, et de sulfurique). Chim. Se dit d’un acide qui a reçu également les noms d’acide séléniohyposulfukkux et d’acide séléniodithiohkus., qui représenta soit l’acide sulfurique où un atome d’oxygène est remplacé par du sélénium, soit de l’acide hyposulfureux dans lequel un atome de sélénium est substitué à un atome de soufre.

— Encycl. V. THIOSULFURIQUE. SÉLÉNIQUE adj. (sé-lé-nike —du gr. se-

lênê, lune). Astron. Qui concerne la luue.

SÉLÉNIQUE adj. (sé-lé-ni-ke — rad. sélénium). Chim. Se dit d’un des acides du sélénium.

— Encycl. V. séléniate.

SÉLÉNIS s. m. (sé-lé-niss — du gr. selénis, croissant). Entom. Syn. dVcHOMYS.

SÉLÉNISEL s. m. (sé-lé-ni-sèl — de sélénium, et de sel). Chim. Syn. de SÉléniosEl.

SÉLÉNITB s. (sé-lé-ni-te — du gr. selènê, lune). Habitant de la lune : Pour un habitant de ta lune, pour un Sélbnitk, ta terre apparaîtrait sous la forme d’un disque lumineux. (L. Figuier.)

— s. m. Entom. Syn. de cheilomène.

SÉLÉNITE s. in. (sé-lé-ni-te — rad. sélénium). Chim. Sel formé par la combinaison de l’acide sélénieux avec une base.

— s. f. Miner. Ancien nom du sulfate de chaux.

— Encycl. Les sélénites sont des sels du sélénium qui correspondent aux sulfites dans la série du soufre. Ils répondent a la formule générale (Se03)uM2n, c’est-à-dire qu’ils résultent de l’union d’un métal avec le résidu halogénique SeOï, absolument comme les sulfites résultent de la combinaison d’un métal avec le résidu halogénique SO3. Tous les sélénites pouvant être obtenus directement par l’action des bases sur l’acide sélénieux (satellite d’hydrogène) ou sur l’anhydride sélénieux, c’est par l’étude de ces deux corps que nous commencerons cet article.

Acide sélénieux ou sèlénite d’hydrogène Se03, H2. On obtient cet acide, soit en dissolvant dans l’eau l’anhydride sélénieux, soit en dissolvant le sélénium dans l’eau régalo. Par lu refroidissement lent de ses solutions aqueuses, il se dépose en cristaux prismatiques, qui ressemblent à ceux du salpêtre ; ces cristaux absorbent facilement de l’eau dans un lieu humide, mais s’effleurissent à l’air sec. Quand on les ehauffe, ils perdent une molécule d’eau et se convertissent en anhydride sélénieux SeO2, qui se sublime si la température est assez élevée. Ses solutions ont une saveur acide ; l’acide sulfureux et les sulfites en précipitent le sélénium sous la forme d’une poudre rouge, surtout à la température de l’ébullition. Le protochlorure d étain produit une action semblable, et il eu est de même de tous les métaux ordinaires, l’or, le plaSoe et le palladium exceptés ; le sulfate de fer ne les réduit pas. L’acide sulfhydrique fait naître dans ces solutions un précipité jaune, que l’on considère ordinairement comme du sulfure de sélénium et qui serait simplement, d’après Rose, un mélange de sélénium et de soufre ; l’acide chlorhydrique bouillant ne décompose pas l’acide sélénieux. Le chlore, le chromate de potassium, la peroxyde de manganèse et le peroxyde de plomb transforment les solutions d’acide sélénieux en solutions d’acide sélénique. L’azotate de potasse en fusion fait également passer l’acide sélénieux et ses sels à l’état de séléniate de potassium. Nous avons déjà vu à l’article sélknio-cya.nate que cette propriété peut être utilisée pour le dosage du sélénium.

Anhydride sélénieux SeOs. Ce composé est analogue à l’anhydride sulfureux SO2 ; il se produit lorsqu’on chauffe le sélénium dans un courant d’air ou lorsqu’on évapore à siccité une solution d’acide sélénieux. Dans ca dernier cas, il se présente sous la forme d une masse blanche infusible, qui se volatilise un peu au-dessous du rouge, en donnant une vapeur jaune ; cette vapeur se condense en aiguilles blanches It quatre pans. L’anhydride sélénieux absorbe l’eau rapidement en produisant de l’acide sélénieux.

Sélénites d’aluminium. Le sel neutre répond ù la formule (Se03)3Alvls ; on l’obtient en précipitant un sel d’aluminium par du sèlénite neutre de potassium. C’est une poudre blanche, insoluble dans l’eau, qui se décompose lorsqu’on la chauffe fortement, en perdant d’abord de l’eau, puis la totalité de son sélénium à l’état d’anhydride sélénieux. Il sa forme un sel acide lorsqu’on dissout le sel neutre ou l’hydrate d’aluminium dans l’acide sélénieux. Ce sel reste, lorsqu’on évapore sa solution, sous la forme d’une masse incolore, gommeuse et transparente dont fa saveur est acre et qui est soluble dans l’eau.

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