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tre autres l’hôtel de ville, belle construction golhifjue sur la place du marché ; l’église Saint-Jean, bâtie au xnc siècle ; l’ancien château ducal, transformé en l’hôtel des monnaies ; l’hôtei rie l’Ancre d’or, l’un des plus anciens de. l’Allemagne ; c’est là que couchèrent Charles-Quint et l’électeur de Saxe son prisonnier, lequel, pendant la nuit, faillit être écrasé sous une voûte qui s’écroula. Citons encore, au S.-O. de la ville, les ruines de la Sorbenburg, ancien fort construit au vm8 siècle pour défendre la frontière contre les invasions des Slaves, Cette ville fut autrefois le chef-lieu d’une principauté indépendante, réunie en 1749 au duché de Saxe-Cobourg-Gotha ; elle passa en 1826 à lu maison de Saxe-Meiningen ; ce fut aux environs de Saalfeld que commença, le 10 octobre 1806, la célèbre bataille d’Iéna, où fut tué le prince Louis de Prusse. Un monument commémorât !f a été élevé à l’endroit où ce prince tomba mortellement blessé.

SAALFELD, ville de Prusse, province de Prusse, régence de Kœnigsberg, cercle et à 34 kilom. N.-O. de Morungen ; 2,200 hab. École latine, fondée en 1587. Industrie agricole, tanneries.

SAALMANN (François), médecin allemand, né à Rutlen (Westphalie) en 1732, mort en 1807. Il exerça sa profession k Munster, où il fut successivement médecin pensionné du canton, conseiller à la cour et médecin électeur. Il a écrit un grand nombre d’opuscules presque tous très-intéressants. Voici la liste îles principaux  : De dyseiileria (Munster, 17G1, in-4o) ; De pht/iisi et iwmoplysi (1762, in-4o) ; De febre pnraphrenilica, ejusque facla cura (1763, in-4o) ; Descriptio plirenitidis et paraplireiiitidis in Westphatia (17S8, in-4») ; Descriptio plewilidis, — peripneumonise et angiute earumque curatio (1789, in - 4°) ; Descriptio rltumatismi aculi, et ditucidatio duccutoruin et quinqnùgenla aphorismorum JJippoci’atis (1789, in-4o) ; Descriptio febrium acutarum ordinariarum et febrium calarrhalium (1790, in-4o) ; Descriptio febris urticatse, scarlulïns et purpure£ (1790, iri-4«) ; Descriptio febrium malignarum (1791, iu-4°), etc., etc.

SAAMOUNA s. m. (sa-a-mou-na-nom donné à ce genre d’arbres par les naturels). Bot. Nom vulgaire du fromager ou bombax, aux Antilles.

SAANE, petit fleuve de France (Seine Inférieure). Il prend sa source près du village de Varvunnes, canton et à 6 kilom. O. de Tôtes, se dirige au N., baigne Anglesqueville, Brnchy, les cantons de Bacqueville et d’Oiïrunville et se jette dans la Manche, entre Sainte-Marguerite et Guiberville, après un cours de 36 kilom.

SAANE, SANE, SARN ou SAR1NE, en latin Sarna, rivière de Suisse. Elle prend sa source au glacier de Sanetsch, dans le canton de Berne, coule d’abord au N., baigne Saanen, tourne à l’O., entre dans le canton de Vaud, où elle arrose le val Saanen, puis se dirige au N., entre dans le canton de Fribourf, passe à Gruyère et Eribourg, reçoit la Sanse, la Glane et se jette dans l’Aar, après un cours de 150 kilom.

SAANEN, bourg de Suisse. V. Gbssenai.

SAAR, en morave Zdiar, ville de l’empire d’Autriche, dans la Moravie, cercle et k 28 kilom. N.-E. d’Iglau ; 3,000 hab.

SAAR-GEMUND, nom allemand de SARREGUKMINES.

SAAUBRCCK. V. SarrkbRUCK..

SAAUBURU. V. SABREBOURG.

SAARDAM, en hollandais Zaandam, ville de Hollanue, située à, l’embouchure de la Zaau (d’où son nom), laquelle y forme une ause arrondie, bordée de constructions pittoresques ; 12,000 hab. Le nom hollandais de Zaandam (mon, rivière ; dam, digue) a été converti pur les étrangers en celui de Saurdam (digue du czar), en souvenir de Pierre le Grand. C’est, en effet, dans cette ville ijue le célébra empereur logea en 1693, lorsque, sous le nom de Pierre Mikhaïiof, tl vint, avec quelques jeunes Russes, s’inscrire parmi les ouvriers de Mijnheen Calf, riche armateur de la localité (v. Pierre la Grand). Cet épisode est le plus important, et pour ainsi dire le seul, de l’histoire de Suardam. La ville offre un caractère tout spécial et d’un pittoresque imprévu, grâce k ses maisons peintes en couleurs claires : vert, gris, rose. La ville est traversée en tous sens par des canaux et n’a guè.e qu’une seule rue, pavée en biique et bordée de petites maisons et surtout de moulins, destinés les uns à pomper l’eau, les autres à dessécher le sol, d’autres enfin à diverses fabrications. "Ville industrieuse par excellence, Saardam peut passer pour le type le plus partait de la cité hollandaise du Nord. Les habitants passent pour très-riches, et cette présomption est justifiée par ce détail : l’exploitation d’un moulin n’exige pas moins de 100,000 francs de notre monnaie, et nous avons dit le nombre considérable de moulins que possède Saardam. Aucun édifice de cette curieuse petite ville ne mérite, k proprement parler, une mention ; mais, aujourd’hui encore, elle est presque constamment un but de pèlerinage véiitabie pour les étrangers, les Russes surtout, avides de contempler la cabane légeuda.re habitée par Pierre le Grand pendant son séjour. C’est une sorte de maisonnette eu planches brutes, disjointes et dé SAAS

jetées. Sans revenir ici sur son plus ou moins d’authenticité, nous emprunterons à un témoin oculaire, dont la bonne foi ne saurait être mise en doute, la description qu’il en a récemment faite et l’impression qu’il en a ressentie et emportée : « Cette cabane, dit M. Maxime Du Camp dans son intéressant Voyage en Hollande, tombe en ruine, est à jour. Pour la protéger, on l’a enveloppée d’une construction en brique, de sorte qu’élit ; ressemble k ces miniatures de chalets qu’on achète en Suisse et qui sont contenues dans des boites qui ont elles-mêmes la forme d’un chalet. C’est une vraie cahute de pécheur, composée de deux pièces, garnies de fenêtres eroisillonnées de plomb, et si basse, qu’on touche de la main les poutres du plafond. Lo lit ressemble k une planche dans une armoire ; la table est large ; les fauteuils (il y en a trois) ont un siège triangulaire en bois, dont le sommet s’appuie contre un dossier formé d’un simple rondin. Dans la chambre à coucher, une haute cheminée k chambranle plat, de faïence émaillép, à plaque de fonte, a manteau de bois noir, s’élève contre un des panneaux. Dans le linteau supérieur, on a encastré une tablette de marbre blanc, sur laquelle je lis r Petro Magno, Alexander (A Pierre le Grand, Alexandre). Cette familière inscription, ajoute M. Maxime Du Camp, m’a paru d’une mudestie douteuse. Plusieurs souverains, venus en curieux dans cette chaumière, à laquelle je trouve, malgré moi, quelque chose de puéril et de poseur, ont fait graver leurs noms, leurs titres, la date d^ leur visite sur des marbres blancs accrochés aux murailles. Ces murailles, du reste, disparaissent littéralement sous les inscriptions de toutes sortes dont on les a affligées. Tous les badauds, tous les béotiens des quatre parties du monde ont tenu à honneur de graver là leurs noms inconnus et ridicules ; et cependant, sur une table, trente-deux cahiers très-gros sont entassés, qui contiennent les noms (Je tous les visiteurs. Des drapeaux russes et hollandais s’étendent contre le plafond comme une tenture bigarrée de blanc, île rouge et de bleu. » Ce n’est pas tout. A rôté de la chambre proprement dite du czar Pierre, on en a ouvert une autre qui, comme la précédente, est littéralement criblée des noms des visiteurs. Cette seconde pièce est décorée d’un grand tableau donné par le prince Anatole Demidoff. Les vitres elles-mêmes sont rayées de noms écrits k l’aide de diamants, provenant vraisemblablement des bagues do ces pèlerins d’un nouveau genre. Sans contredit, le saint sépulcre n’a pas reçu, du moins dans ce dernier siècle, le quart du chiffre des visiteurs qui ont afflué à la cabane de Saardam : indice certain de la perpétuel^ docilité des peuples k rendre hommage aux génies qui les ont maintenus avec une main de fer. Aussi adoptons-nous complètement cette brève et catégorique conclusion do l’écrivain que nous avons cité tout k l’heure, cette conclusion résumant k merveille nos propres réflexions : à Dans cette maison, je n’ai eu aucune pensée philosophique de circonstance ; je ne me suis point uuendrik l’idée de ce législateur k coups de hache dormant sur ces quatre planches ; je n’ai point fait de parallèle historique ; je n’ai point récité les vers de la Pétréide ; je n’ai point admiré l’inscription dictée par l’empereur I Alexandre : Rien n’est trop petit pour un 1 grand homme ; je n’ai point évoqué l’ombre 1 des vieux rois ; je n’ai point frémi en pensant ’ k l’avenir de la puissance russe, parce que je | n’y crois guère, et-je m’en suis allé comme un simple mortel, sans demander k Dieu de donner au monde un génie pour le diriger ; car j’ai cette conviction baroque, que les peuples sont as^ez grands pour se gouverner tout seuls. » N’est-ce pas 1k la bonne et la vraie philosophie de l’histoire ?

SAARLU1S, ville de la Prusse rhénane. V. Sarrelouis.

SAARSF1ELD, général espagnol, né vers 1780, mort à Pampelune en 1837. Il appartenait à lu famille des Lucan et fit ses premières armes contre Napoléon dans le corps espagnol adjoint k l’armée anglaise. Wellington le remarqua, et il parvint rapidement au grade de général. Lorsque Ferdinand VII eut été rétabli sur le trône, il fut, k deux reprises, nommé commandant en chef de l’armée d’observation sur le3 frontières du I Portugal et, à la mort du roi, malgré ses ’ opinions carlistes, il prit parti pour la re ne Christine, comprima militairement deux insurrections qui avaient éclaté à B.lbao et à j Vittoria, puis tomba en disgrâce. Il était re-1 tiré k Pampelune, complètement éloigné des affaires, lorsqu’il périt au milieu des troubles

! de 1837, de la façon la plus obscure^

’ SAAR-CNION, ancienne ville de France (Bas-Rhin), arrond. et k 40 kilom. N.-O. de Saverne, sur la Sarre, cédée k l’Allemagne par le traité de Francfort (10 mai 1871) ; pop. aggl., 3,455 hab. — pop. tôt., 3,498 hab. Tanneries, tuileries, teintureries, huileries ; manufactures de chapeaux, tresses de paille,

futaines, huile et savon. Commerce de bestiaux, fer, planches, chanvre et lin.

SAAS (Jean), bibliographe et érurtit français, né k Saint-Pierre-de-Franqueville, près ue Rouen, en 1703, mort en 1774. Élevé chez les jésuites, il se rit ordonner prêtre en 1728, fut n’abor I employé au secrétariat de l’ar SAÂV

chevêche de Rouen et devint successivement curé de Saint- Jaequps, près de Dametal, en 1751, chanoine de Rouen (1751) et bibliothécaire du chapitre. Ses principaux ouvrages sont : Nouveau Pouiilé des bénéfices du diu~ cène de Rouen (Rouon, 1738, in-4o) ; Lettres à l’auteur du Supplément au Dictionnaire de Moréri (1742, in-12) ; Premier Supplément à la Défense des titres et droits de l’abbaye de Saint-Ouen contre le mémoire de M. Tirim (1743, in-«o) ; Notice sur les manuscrits de ta bibliothèque de l’église métropolitaine de Rouen (Rouen. 1746 in-12) ; Réfutation de, l’écrit du R. P. dom Tassin, bénédictin de Saint-Ouen, sur la Notice des manuscrits de l’église métropolitaine de Rouen (1747, in-12) ; Abrégé de cosmographie ou Almanneh pour les années 1753 à 1761 (Rouen, in-24) ; Elagia in obitum D. de Fontenelle ler.ta in consessu Académis Rotltomagensis (1757, in-8o) ; Lettres d’un professeur de Douai à un professeur de Louvain sur le Dictionnaire historique de l’abbé Ladvocat et sur l’Encyclopédie (1762, | in-12) ; L^ttres sur l’Encyclopédie, pour servir de supplément au VIIe volume de ce diction- I noire (1764, in-8o). Suas avait, donné des notes k Fevret de Fontette pour lo grand ou- 1 vrage de la Ribliolhèque de la France, et on lui doit, en grande partie, le projet de publication des Affiches et annonces de la Norman- ! die, où il a inséré des vers et maints articles. !

SAATZ, en bohème Zalecz, ville de l’empire d’Autriche, dans la Bohème, chef-lieu du cercle de son nom, sur l’Eger, k 80 kilom. N.-O. de Prague ; 6,000 hab. Tribunal criminel ; gymnase. Clouterie ; culture de houblon renommé. Bel hôtel de ville, pont suspendu sur l’Eger.

SAATZ (cercle de), cercle de l’empire d’Autriche, dans la Bohême, au S. de la Saxe. Ce cercle est limité par celui de Leitmeritz k l’E., par ceux de Prague et de l’il sen au S. et celui de l’Eger k l’O. ; il mesure 3,132 kilom. carrés de superficie et renferme une population de 240,000 âmes. |

SAATZIG (cercle de), cercle du royaume I de l’russe, dans la Poméranie, régence de ! Stettin. Chef-lieu, Stargard. Il a 1,26 ! kilom, j carrés et 54,046 hab. I

SAAVEDRA (Alvaro de), navigateur espa- : gnol, qui vivait au commencement du xvie siècle. Il était parent de Fernand Cortez et il l’accompagna au Mexique. Fernand Cortez l’envoya, en 1526, explorer les mers du Sud et il périt dans cette expédition. Il passe pour j avoir découvert une terre australe, que l’on I croit être la Nouvelle-Guinée ou peut-être la •. Nouvelle-Galles. Il était arrivé aux îles Mo- | luques et faisait voile pour le Mexique, lorsqu’il périt avec son vaisseau dans une tempête.

SAAVEDRA-FAJARDO (don Diego), homme d’État et écrivain espagnol, le plus grand politique du règne de Philippe IV, né k À Igeza- i rès (Murcie) en 1584, mort k Madrid en 1648. Après avoir pris ses degrés k Salamanque, il entra, jeune encore, dans les ordres et prit l’habit de jacobin. En 1606, le cardinal Borja, nommé ambassadeur d’Espagne à Rome, l’emmena avec lui en qualité de secrétaire. Il le fît son conclaviste en 1622, lors de l’élection du papa Grégoire XIII et, plus tard, lors de celle d’Urbain VIII. Le roi le nomma chanoine de Suint-Jacques et, k partir de cette époque, ayant distingué ses rares aptitudes, lui confia diverses fonctions diplomatiques ; il fut chargé des affaires d’Espagne k Rome, puis fut nommé plénipotentiaire au. congrès de Ratisbomie, lors de l’élection de l’empereur Ferdinand III, k lu diète helvéti- 1 que, et enfin au congrès de Munster (1645), où s’entamèrent les négociations qui servi- 1 rent de base au traité de Westphalie. Saa- ■ vedra-Fajardo n’assista pas k la conclusion de ce traité, auquel il avait collaboré si acti- j vement. Revenu à Madrid avant d’avoir vu aboutir les négociations, il fut nommé introducteur des ambassadeurs (1646) et mourut deux ans après dans le couvent des récollets de Madrid, qu’il avait choisi pour retraite.

On doit ii Saavedra-Fajardo divers ouvra- : ges historiques et politiques d’une certaine importance, écrits avec soin, mais dont les Espagnols ont exagéré la valeur. Ces ouvrages sont : Las empresns politicas, 0 idea de un principe polilico christinno (Munster, 1640, r in-4o), vague traité de politique peu applicable, mais d’une remarquable érudition, que ; Rou a traduit en français (1669, 2 vol. in-12) ; la République littéraire (Alcala, 1670, in-8o), petit pamphlet dans le genre d’Érasme, plein ’ d’attieisme et de fine raillerie, également traduit en français (1770, in-12) ; la Couronne, gothique (Munster, 1640, in-4o), histoire un peu trop poétique de la domination des Gotlis, en Espagne, qu’il écrivit pendant les longs loisirs du congrès de Munster (1645), et un autre ouvrage historique, Casleltana y Austriaca, qu’il n’eut pas le temps d’achever et qui a été terminé maladroitement par Nunez de Castro. Avec leur emphase ordinaire, les Espagnols ont appelé Saavedra leur Tacite. Capmany résume ainsi son jugement sur cet écrivain : « Grand par le jugement, grand par l’érudition, grand et presque inimitable par le style. » Ces éloges sont outrés. Un écrivain français, M. de Puibusque, ne lui est pas moins favorable : ■ Instruit, sagaee et délicat, Saavedra, dit-il, associa, les grâces de l’esprit à la gravité du juge- I

SABA

ment. Ses compositions politiques, morales el littéraires sont telles que le génie athénien aurait pu les concevoir ; on comprend seulement qu’elles ne pouvaient recevoir que d’un Hlspagnol la couleur qui les anime. » Real, au contraire, a jugé très-sévèrement le publi-ciste espagnol et a trouvé spécialement ses compositions historiques dénuées de toute critique ; on les lit peu, du reste ; à peine pourrait-on les consulter, et cet écrivain, si renommé il y a deux siècles, ne vit plus absolument que sur son ancienne réputation. Il a été fait une édition complète de ses Œuvres k Madrid (1789-1790, 11 vol. in-8o).

SAAVEDRA (don Francisco), homme politi

?ue espsignol, ne vers 1740, mort en 1799. Il

ut nommé ministre des finances sous l’administration de Godoï, prince de la Paix, dont il était très-loin de partager la manière de voir et avec qui il engagea une série de luttes politiques. Après avoir réussi k renverser un moment le favori, il succomba k son tour (1798) et mourut l’année suivante, empoisonné, k ce qu’on suppose. — Un ntembre de la même famille, don Miguel de Saavedra était capitaine général de la province de Valence lors de l’invasion française en 1808. Réfiigiéd’abordkMadrid, puis à Requena, après

s’être inutilement opposé k un soulèvement populaire, il fut enlevé de son refuge par les insurgés, ramené k Valence et égorgé devant l’hôtel du comte de Carbellon que les insurgés s’étaient donné comme chef,

SAAVEDRA (Miguel Cervantes), célèbre littérateur espagnol. V. Cervantes.

SAAVEDRA, duc de Rivas, poète et homme politique espagnol. V. Rivas.

SABA (tic), lie de l’Amérique centrale, dans le groupe des petites Antilles hollandaises, à 24 kilom. N.-O. de l’île Saint-Eustache, par 1*041’ de Iatir. N. et 65033’ de longit. O. Supeiîieie, 50 kilom. carrés. Les côtes sont élevées et d’un accès difficile ; le sol est fertile, surtout en indigo et en coton. Prise par les Anglais en 1781 et 1801.

SABA ou SABOEA, ville de l’Arabie ancienne, dans la contrée appelée de nos jours Yémen, près de la côte occidentale, par 15° 40’ de latit. N. et 46" de longit. E. Elle fut la capitale d’un État de même nom et était appelée par les Grecs Marinba. Le village moderne de Mahrib s’élève près de l’ancienne ville, et les nombreuses ruines ornées d’inscriptions qu’on y rencontre témoignent de la grandeur et des magnificences passées de cette cité. Les Sabéens étaient une riche nation commerçante, comme on peut le voir d’après la Bible et les historiens Diodore et Strabon. C’est une reine da cet État qui alla visiter Saiomon et qui offrit à ce monarque de l’or, des pierres précieuses et des épices. Les Sabéens, k cause de leur commerce étendu, avaient formé de nombreux établissements sur les côtes de l’Arabie et de l’Afrique, et c’est sans doute pour cela que le nom de Saba se trouve attaché a diverses localités du monde ancien.

SABA (la reine de). Son nom, d’après Josèphe, viendrait de la ville dont elle faisait le lieu de sa résiience, ville qui depuis fut, par Cambyse, appelée Méroé, du nom de la sœur de ce prince. Attirée par la réputation de sagesse ’lu roi des Juifs, elle vint en Israël k peu pi es vers l’époque où Saiomon vevait d’achever sou fantastique palais, c’est-à-dire k l’époque de sa plus grande gloire. Elle lui prop.isa diverses questions auxquelles il répondit sans difficulté. Les interprètes rapportent maintes anecdotes ingénieuses au sujet de ces questiuns, questions captieuses s’il faut les croire, mais la Bible n’en parle pas ; elle dit seulement : • Elle lui fil connaître tout ce qui était dans son cœur ; et Saiomon lui expliqua tout ce qu’elle lui avait proposé, et il n’y eut rien qu’il ne lui éclaircît. » — • Je ne voulais pas croire, lui dit-elle encore d’après la Bible, tout ce qu’on m’avait rapporté de votre sagesse, mais ce que je vois ici surpasse encore la renommée. > Après s’être fait de mutuels et somptueux présents, la reine reiourna dans ses États. S’il faut en croire quelques auteurs, elle y retourna itiènie portant en son sein un gage de l’amour de Saiomon, un fils qui régna dans l’Abyssiuie ainsi que sa postérité.

Telle est, fort abrégée, l’histoire de la reine de Sab : i, telle qu’on peut la reconstruire d’après la tradition, la légende et d après la Bible. Mais il ne faudrait rien moins qu’un Saiomon pour resou ire tous les problèmes qui seprésentent k l’esprit quand on songe k cette fantastique reine. Moréri lui-même, l’historien catholique, perd la tète devant toutes les opinions contradictoires qui s’offrent k lui quand il prend la plume pour rédiger l’article qui la concerne dans le Dictionnaire historique. «Josêphe appelle cette reine Nicolis, d autres la nomment Makéda. Les Ethiopiens soutiennent encore aujourd’hui que cette princesse était de leur pays, et que ses descendants y ont régné pendant un temps considérable. Ils en conservent les noms et la liste. Ces peuples la nomment, conformément k l’Écriture, Neghesta-Azeb, la reine du Midi. Ils veulent, aussi bien que les Arabes, qu’elle ait été femme de Saiomon ; ils disent qu’elle retourna enceinte dans son pays, qu’elle y’accoucha d’un fils qu’elle éleva jusqu’k ce qu’il fût en état d’avoir des maîtres et de profiter des leçous de