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SAHA

E

victorieuses. C’est l’une des grandes divisions naturelles qui commencentou cesse la culture des céréales ; on l’a généralement limitée au nord par une ligne qui, de l’ouest à l’est, passe un peu au sud deSebdoù, Daia, Tiaret, Bo^hur, Bulhna, etc.-, mais cette limite est Jurement conventionnelle, car on rencontre e Tell, ou terre des céréales, au delà de ces points conventionnels. Le Sahara algérien a des différences d’altitude d’au moins 8,000 mètres ; son point culminant est l’Ahaggar, qui conserve la neige pendant plusieurs mois et d’où se détachent des lignes de faite qui partagent le Sahara en trois grands bassins fluviaux : le Taffassaset, qui s’ouvre vers le Soudan et Tombouetou ; le Tirherert, qui débouche à l’ouest ; l’Igharghar, qui s’ouvre vers le golfe de Babèset la Méditerranée. Le Sahara algérien présente des montagnes rocheuses qui, parallèles à la mer, sont très-élevées au nord, accidentées à l’est, en s’abaissant graduellement à l’ouest, où elles se

terminent par une suite de monticules et de. dunes mouvantes. Les monts qui font face au Tell sonttrès-abrupts ; de l’autre côté, Us se terminent en pentes adoucies versles sables ; il s’échappe de toutes ces montagnes d’innombrables cours d’eau qui se dessèchent pendant huit mois de l’année et se perdent dans les sables ; en hiver, ces rivières forment autant de marais salants qui sont bordés d’algues marines. C’est avec raison qu’on a dit que le Sahara était la patrie du cheval et du mouton ; c’est la région des parcours de troupeaux, des chasses a l’autruche et a la gazelle et du vol au faucon ; la culture, sauf de rares exceptions, est dévolue aux races dégénérées et déchues. Les habitants du Sahara algérien cultivent en général des terres et surtout des jardins dont les légumes sont la principale production. Les tribus nomades se réfugient dans les terres cultivables du Tell à l’époque des chaleurs ardentes. Sur 39 millions d’hectares que contient l’Algérie, le Tell en comprend environ 13,900,000, soit un tiers environ ; le Sahara, les deux autres tiers. Chaque grande oasis du Sahara est entourée d’un certain nombre de villages ; en plusieurs endroits, les centres populeux sont séparés par des espaces complètement nus et distants de plusieurs journées de marche, surtout dans le nord du Sahara. La culture est très-négligée dans toutes les parties du Sahara algérien, comme dans les auîres parties du grandSahara.il faut excepterlatarreduTell, où les Arabes sont plus portés k la vie sédentaire et agricole.

Le capitaine d’état-major Roudaire, chargé de travaux géodésiques relatifs à la méridienne de Biskra, fut frappé, en 1873, de l’abaissement d’une partie du Sahara algérien au-dessous du niveau de la Méditerranée. 11 émit alors l’idée que la mer avait autrefois couvert cette partie de l’Algérie, qu’elle avait été mise à sec et séparée de la Méditerranée par un amoncellement de sables, et il proposa de ressusciter en quelque sorte cette mer intérieure, en ouvrant une tranchée à travers les dunes qui séparent la Méditerranée de la dépression saharienne. Il lit connaître au gouvernement et à l’Académie des sciences ses observations et son projet, dont l’exécution, selon lui, exigerait une dépense de 20 millions. L’Assemblée nationale a voté, en 1S74, un crédit de 10,000 francs pour que M. Roudaire se livrât à une exploration géouésique du Sahara algérien. Ajoutons que des hommes très-compétents se sont attachés à , réfuter les idées émises par M. Roudaire sur l’existence d’une ancienne mer saharienne, et à montrer que la création d’une mer nouvelle pourraitavoirde graves inconvénients.

Des peuples primitifs habitèrent autrefois les régions du Sahara ; les anciens géographes ignorent leurs noms. Les Arabes, qui n’ont pas beaucoup de monuments écrits pour rappeler même le souvenir de leur origine et de leur existence primitive au milieu des autres peuples, les Arabes, dans leur tradition orale qui souvent est plus fidèle que leurs écrits sur certains points, appellent ces peuples primitifs Garamantes ou Gérules, en faisant remonter l’origine de ces derniers à une époque qui se perd dans la nuit des temps. Comment d’ailleurs parvenir à connaître d’une manière authentique l’existence de ces anciens peuples, lorsque, aujourd’hui même, on ne peut connaître l’intérieur du Sahara algérien et des autres parties barbarcsques qui l’entourent que par des caravanes appelées par les Arabes akkaba/i ? Quelques naufragés ont aussi donné sur ces lieux, encoru mal explorés, quelques détails ; mais la science géographique ne saurait se contenter de si peu ; elle doit attendre que le temps ait répandu plus de lumière et donné des notions beaucoup plus précises. Il existe cependant sur cette contrée un certain nombre de relations de voyages, très-intéressantes à consulter. Les voyageurs anglais ont été les premiers hardis explorateurs du Sahara. Des voyageurs allemands ont publié, sur leurs explorations dans cette vaste contrée, des ouvrages pleins d’intérêt, mais qui ne semblent pas toujours s’accorder avec ce qu’ont dit nos voisins d’outre-Manche. Aujourd’hui, des explorateurs français se sont pris d une ardeur émulatrice, et tout fait espérer que leurs relations seront utiles à la géographie. Parmi les plus récents explorateurs français du Sahara, nous citerons MM..Dournaus.-Dupéré et Joubert, qui ont été assassinés en

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1674 par des Touaregs, et M. Lavgeau, qui a commencé, en janvier 1875, un voyage d’exploration et a conclu p«u après, avec le bey de Ghadaniès ; principal entrepôt du Soudan oriental, un traité renouant entre l’Algérie et ce pays des relations interrompues depuis la conquête française.

SAHARIEN, IENNB adj. (sa-a-ri-ain, i-èni’). Géogr. Qui appartient, qui a rapport au Sahara : Tribus sahariennes.

SAHEB IBN-ABAD (Aboul-Cacem-Ismael), célèbre vizir persan, né à Ispaban l’an 336 de l’hégire, mort l’an 385 (997 de l’ère vulgaire). Fils d’un ancien vizir, il s’attacha après la mort de son père au vizir qui l’avait remplacé auprès du roi de Perse et ne tarda point, grâce à ce puissant appui, à parvenir aux plus hautes dignités. Saheb devint en 360 (977après J.-C.fvizir de Mowaced-ed Daulah. À la mort de ce prince, Saheb fit rendre le trône à Fakhr-ed Daulah, qui vivait à l’étranger depuis plusieurs années, et obtint toute la confiance du nouveau souverain. Ce vizir possédait, dit-on, une bibliothèque très-importante qu’il avait coutume de fuite porter à sa suite par des chameaux lorsqu’il était en voyage. C’était un" lettré et l’on cite de lui quelques ouvrages, notamment un Traité de l’art poétique et une Histoire des vizirs,

SAHEL (littéralement en arabe côlc, rivage), nom donné au massif qui entoure au N. la plaine de la Mitidja, en Algérie, et sur lequel se trouve la ville d’Alger. Le Sahel présente une chaîne qui s’étend sur le rivage de la Méditerranée, parallèlement à la chaîne du Petit Atlas ; il offre un système de collines très-régulier, sillonné par de nombreux cours d’eaa, qui se déversent les uns dans la mer, les autres dans la plaine du Sud. Ce massif, dont le point culminant ne dépasse pas 400 mètres, se réunit aux deux cornes que le petit Atlas projette au N., d’une part à l’O, au delà du cap Sidi-Ferruch, et a l’E. au delà du cap Matifoux. Entre le Saliel au N. et le croissant formé au S. par l’Atlas s’étend la plaine de la Mitidja. Ajoutons que le Sahel, bordant la mer, est percé en plusieurs endroits pour donner passage aux cours d’eau qui arrosent la Mitidja.

SAH-EL-HAGGAR, village de la basse Égypte, sur la rive gauche du Nil, a 32 kilom. O, de Mehallet-el-Kébir. Près de ce village sont les ruines de l’ancienne Saïs, dont il ne reste que des pans de murs d’enceinte et des ruines de maisons.

SA111M-GHERA1, dernier kan de Crimée. V. Chahyn.

SAHLITE s. m. (sâ-li-te — de Sahla, nom de localité). Miner. Variété de diopside, en petites masses lamelleuses, qu’on trouve en Norvège et dans les mines d’argent de Sahla, en Suède. Il On l’appelle aussi diopside blanc, malacolithb et mussite.

SABOUASU s. m. (sa-oua-zu). Mamm. Un des noms du sagouin à masque.

SAHOUDJY ou SAHOU-RADJA, souverain des Mahrattes mort vers 1741. Il était petittils du grand Siva-Dji et succéda fort jeune, en 1689, à son père Sambadjy, qui venait d’être mis à mort par l’empereur mongol Aureng-Zeyb. Ses généraux eurent à lutter

contre les troupes de ce dernier qui investirent à deux reprises sa capitale Satara (1690 et 1694).En 1697 et 1698, un fils d’Aureng-Zeyb, Azemschah, s’empara de Satara et de dix-sept autres villes fortes ; mais pendant les guerres civiles qui surgirent entre les fils et les petits-fils du Grand Mogol, Sahoudjy parvint à recouvrer ses États, qui s’étendirent depuis l’océan Occidental jusqu’à Orissa et depuis Agra jusqu’à Carnute. Adonné aux plaisirs et à l’indolence, ce prince vécut retiré dans son palais, laissant le soin de gouverner d’abord au brahmane Balla-Dji, puisaufils de ce dernier, Radji-Rao. V. mahratte.

SAHUC (Louis-Michel-Antoine), général français, né en 1755, mort en 1813. Il entra dans l’armée comme simple cavalier en 1772 et fit partie du régiment de Royal-Lorraine. Lorsque éclata la Révolution, Sahuc adopta les idées nouvelles et fut attaché par le duc de Noailles à son état-major. Il obtint bientôt le grade de chef d’escadron et assista en cette qualité à l’affaire de Courtray (17 juin 1792), où il fut blessé. Il fut nommé colonel, rit partie de l’armée de Sambre-et-Aleuse, imis obtint, en 1801, le grade de général de brigade. Elu membre du Tribunat en iso3, il vota pour la création de l’Empire et devint questeur de l’Assemblée. En 1805, il fit la campagne d’Allemagne et fut nommé général de division. En 1809, il passa en Italie, subit un échec désastreux en Sicile, où il commandait l’avant-garde, et se vit sur le point d’être destitué. Il conserva son grade cependant et assista à la bataille de Wagram, où il fut blessé. Sur la fin de sa vie, il lit partie du Corps législatif et fut créé baron de l’Empire.

« Sa’hCGUET DE DAMARZ1T (Jean-Baptiste-Joseph), baron d’Espagne, général français, né à Brives en 1713, mort à Paris en 1783. Entré à dix-neuf ans dans la carrière militaire, il fit, en qualité d’aide de camp, les campagnes de Bavière et se lia pendant cette guerre avec le maréchal de Saxe, qu’il suivit en Flandre, et à la mort duquel il quitta le service. Eu 1754, Louis XV le nomma suc SA1D

cessivement commandant de la Bresse et da Bugey, maréchal de camp, lieutenant du roi aux Invalides et enfin gouverneur de cet établissement. On doit à Sahuguet : Journal historicité de la dernière campagne de l’armée du roi en 1746 (La Haye, 1747, in 8°) ; Campagne de 1747 (La Haye, 1747, in 12) ; Journal des campagnes au roi de 1744 à 1747 (Lié^e, 174S, in-12) ; Essai sur la science de la guerre (Paris, 1751, 3 vol. in-8») ; Supplément aux Rêveries du comte de Saxe (La Haye, 1757, in-8°) ; Histoire de Maurice, comte de Saxe (Paris, 1773, 2 vol. in-12). Tous ces ouvrages ont été publiés sans nom d’auteur.

— Son fils, l’abbé Marc-René Sahugui : t db Damarzit, né à Brive en 1753, mort sur l’échafaud, à Paris, en 1794, se livra sous le ministère Calonne, puis au commencement de la Révolution, comme fournisseur de l’année de Dumouriez, à des spéculations scandaleuses qui le tirent arrêter le 1er avril 1793. Traduit devant le tribunal révolutionnaire en avril 1794, il fut condamné à la peine capitale.

SAHUGCET DE DAMARZIT - LAROCHE

(Jean-Joseph-François-Léonard), général français, de la famille des précédents, né en 1756, mort en 1803. Il entra de bonne heure dans les mousquetaires et devint, en 1784, capitaine au régiment de Conti. Ayant adopté les idées de la Révolution, il continua à servir et devint lieutenant-colonel de dragons en 1791. Envoyé à l’armée des Pyrénées, il fut promu général de brigade en 1792, s’empara en 1793 d’Estery, d’Escalu, et reçut le grade de général de division. Mis peu après en disponibilité, il reprit du service en 1796, fit la campagne d’Italie, bloqua Mantoue, puis se rendit maître de tout le Soraglio. Sahuguet donna de nouvelles preuves de sa bravoure au combat de la Favorite et à la prise du fort Saint-Georges, puis devint gouverneur du Ferrarais, du Bolonais et de la Romagne. Appelé ensuite au commandement

militaire de Marseille, il quitta cette ville pour remplir, en 1800, une mission en Vendée. En 1801, il fut mis à la tète des troupes qui occupaient l’État de Gênes et l’année suivante devint gouverneur général de l’Ile de Tabago, que les Anglais venaient de rendre à la France. Il y mourut de la fièvre jaune.

SAÏ s. m. (sa-i). Mamm. Nom vulgaire d’une espèce de sajou ou sapajou, appelée aussi capucin : Les saïs sont difficiles à prendre. (V. de Bomare.)

SA1ANIENS (monts), chaîne de montagnes de la Russie d’Asie. V. Sayanikns.

SA1BOUYA. V. SlBOUYAH.

SAID s. m. (sa-idd). Comm. Ancien papier d’Égypte.

SAÏD ou SAÏDA, l’ancienne Sidon, ville de la Turquie d’Asie, dans la Syrie, pachalik et à 80 kilom. N. d’Acre, avec un petit port sur la Méditerranée, à 32 kilom. S.-O. île Beyrouth ; 5,000 hab., dont 3,000 musulmans ; les autres sont catholiques, juifs ou maronites. Consulat français. Commerce autrefois important, mais aujourd’hui bien déi ; hu ; exportation de grains, soie, coton écru et filé. Saïd occupe la pente N.-O. d’un promontoire qui s’avance au S.-O. dans la mer. «Sur la partie la plus élevée du promontoire, dit Joanne, et du côté S., se trouvent les ruines d’une vieille tour qui domine la ville et remonte, dit-on, à saint Louis. Du côté de la terre, à l’E., la ville est défendue par un mauvais mur ; au N. se trouve l’ancien port, formé par une chaîne de rochers qui s’étendent dans la direction du N., parallèlement à la côte. Sur un de ces rochers, les croisés ont élevé une belle forteresse, qui communique avec la ville par un pont de neuf arches. Du côté de la mer, elle présente un aspect imposant et pittoresque. La ville ressemble, du reste, à toutes les villes de la côte par ses ruelles étroites et ses maisons délabrées. On y trouve six grands kans ; le plus important, situé non loin de la porte Basse et dans le quartier le plus commerçant, est le kan français, bâti par Fakhr-ed-Din ; c’est un immense bâtiment carré, à plusieurs étages, qui était le grand entrepôt du commerce français en Syrie et qui renferme aujourd’hui un couvent, une église, une école des Frères, une vaste cour, des jardins, des galeries, des écuries et une fontaine ; c’est a la fois un bazar, une forteresse, une ville, • Il n’y a que peu d’antiquités à Saïd ou dans les environs ; les fouilles qu’on a pratiquées près de la ville, dans les flancs de la colline voisine, ont amené la découverte d’un beau sarcophage phénicien, de plusieurs médailles et d’un grand nombre d’urnes funéraires.

Saïd occupe l’emplacement de l’antique Sidon, une des villes les plus anciennes et les plus importantes de la Phénicie. Moïse cite cette ville comme étant la limite septentrionale du pays de Chanaan. À l’époque où les Juifs, sous la conduite de Josué, entrèrent dans la terre promise, Sidon était appelée la Grande, et ce fut une des sept villes que les Hébreux ne purent enlever aux habitants du pays qu’ils venaient occuper. Toutefois, cette ville fut prise plusieurs fois par les puissants monarques de l’Orient ; elie se soumit sans résistance à Alexandre et passa plus tard des Séleucides aux Ptolémées. À partir de l’ère chrétienne, le rôle de cette ville dans l’histoire s’efface à peu près totalement. Bau SAIG

douin s’en empara en 1111, mais les croisés furent contraints de l’abandonner en 1891, Les différents sièges qu’elle avait soutenus, tantôt contre les chrétiens, tantôt contre les musulmans, l’avaient ruinée à peu près complètement, lorsque, au xvne siècle, l’émir Fakhr-ed-Din la releva et, en accordant sa protection aux chrétiens ot aux Français, contribua puissamment à lui rendre une partie de son ancienne splendeur ; le port de Saïd devint le port de Damas. Mais les Français furent expulsés de la ville en 1791 par Djezzar-Pacha. À partir de ce moment, le commerce languit, et, depuis lors, Alep et Beyrouth ont succédé à Saïd pour les affaires avec l’Europe.

SAÏD-PACHA (Mohammed), vice-roi d’Egypte, ne au Caire en 1822, mort dans cette ville en 1863. Il était le quatrième fils de Méhémet-Ali et d’une Circassienne, qui se consacra tout entière à son éducation et le fit élever à l’européenne par des professeurs, français pour la plupart, entre autres Kœnig-Bey, qui devint plus tard son secrétaire des commandements. Malgré. son aptitude pour les études littéraires et scientifiques, il préféra, en raison de son tempérament fougueux, une existence très-active. Son père ayant expressément désiré qu’il entrât dans la marine, il fut, très-jeune encore, nommé grand amiral de la flotte. La mort de son neveu Abbas l’éleva au rang de vice-roi, en vertu du firman de 1841, qui déclare la viceroyauté d’Égypte héréditaire dans la famille de Méhémet-Ali par ordre deprimogeniture. 11 alla donc recevoir l’investiture à Constantinople et s’appliqua à gagner la confiance de tous les membres du divan impérial, puis, de retour au Caire, il arma un corps de 10,000 hommes qu’il envoya au sultan pour l’aider à soutenir la guerre contre les Russes. Il fit ensuite les efforts les plus intelligents pour continuer l’œuvre civilisatrice ébauchée par son père et interrompue par son prédécesseur. À cet effet, il exécuta plusieurs voyages dans l’intérieur de l’Égypte et jusque dans le Soudan. Grâce à son initiative personnelle, toutes les branches de l’administration, la justice, le système de la propriété foncière, les finances, furent l’objet d’heureuses modifications. Il abolit les monopoles, distribua aux chefs de famille des terres non cultivées, allégea les charges qui pesaient sur les fellahs et entreprit ou continua plusieurs travaux d’utilité publique, entre autres le barrage du Nil, commencé sous Méhémet-Ali. Le service militaire, qui pesait alors exclusivement sur les pauvres, fut rendu obligatoire pour toutes les classes, par suite d’un système de recrutement qui appela indistinctement tous les jeunes Egyptiens sous les drapeaux. « Eu même temps, dit un biographe, qu’il remplaçait l’impôt en nature par l’impôt en argent, le vice-roi s’appliquait k fonder le crédit de son pays sur la bonne gestion des revenus publics. Aujourd’hui, 1 Égypte peut compter parmi les États musulmans dont le crédit est le mieux assis, ainsi que l’a démontré le succès de l’emprunt de 40 millions que son gouvernement a contracté à Londres en août 1860, pour liquider une partie de sa dette flouante. 1 Mais le principal titre de Saïd-Pacha à l’estime do la postérité est le patronage qu’il accorda au percement de l’isthme du Suez, entreprise gigantesque qu’il encouragea par tous les moyens dont il put disposer, malgré la résistance passive du sultan (v. Suez [isthme dej). Un gouvernement si énergique a. la fois et si sage acquit à Saïd-Pacha l’estime de l’Occident et particulièrement de la France, où il reçut, en mai 1863, l’accueil le plus sympathique. Saïd-Pacha est mort laissant deux femmes et un enfant, Toussoun, âgé de dix ans. Il a eu pour successeur son neveu Ismaïl-Pacha.

SAIDSCHUTZ, village de l’empire d’Autriche, dans la Bohême, cercle de Leitmeritz, à 7 kilom. S.-O. de Bilin. Célèbres sources alcalines purgatives, découvertes vers 1720 et dont ou expédie annuellement 300,000 cruchons.

SAIE s. m. (se — lat. sagum, même sens). Antiq. rom. Sagum, vêtement de guerre des Romains, des Perses et des Gaulois : Des Gaulois changèrent la saie de leurs ancêtres contre le laticlave romain. (H. Martin.) Il Bas de saie, Partie inférieure de la saie ; vêtement que portaient, sur le théâtre de Rome, les personnages d’un rang très-êlevé.

— Hist. relig. Serge dont les moines se faisaient des chemises.

SAIE s. f. (se — du lat. seta, soie de pore). Techn. Brosse à l’usage des orfèvres.

SAIETTE, SAIETTERIE, autre orthographe des mots sayette, sayetteriis.

SAIETTER v. a. ou tr. (sè-ie-té — rad. saie). Techn. Nettoyer avec la saie : Saihtter des pièces d’orfèvrerie,

SA1FF s. m. (sèf). Ichthyol. Nom vulgaire du cyprin vaudoise.

SA1FFERT (André), médecin allemand. V.

SEU’FliRT.

SAÏGA s. m. (sa-i-ga). Mamm. Nom vulgaire d’une espèce d’antilope : Les ressemblances du saïga avec la chèvre domestique sont dans la figure du corps et dans te poil, (V. de Bomare.) Il Nom du chevrotain portemusc chez les Tartares.