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mes d’État qui ont le plus contribué au développement de la nouvelle vie politique de la Prusse, et on lui doit l’établissement en Prusse des lois relatives à la propriété foncière et seigneuriale. On a de lui : Idées pratiques sr.r tamélioralion des finances (Tubingue, 18C8) et Remarques contre la brochure de Itaumer au sujet de l’impôt sur le revenu, SC11UDEROFF (Georges-Jonathan), théologien allemand, né à Gotha en 1766, mort en 1843. Entré, en 1790, dans la carrière ecclésiasiiqini, il exerça successivement le ministère dans différentes villes, devint, en 180G, premier pasteur et surintendant de Ronnebour^-, puis, en 1824, conseiller consistorial, et fut mis à la retraite en 1836, avec les titres de conseiller intime consistorial et d’inspecteur religieux, titres qui lui furent enlevés on 1838, à la suite de deux brochures des idus vives qu’il avait publiées contre Je rescrit consistorial d’Altenbourg et contre l’auteur de ce rescrit, le surintendant Hézékiel. Schuderoif doit être placé au rang des défenseurs les plus remarquables du rationalisme. On cite, parmi ses nombreux écrits : Lettres iur l’éducation morale au point de vue de la philosophie moderne (Leipzig, 1792) ; Sur la c’ùcipline ecclésiastique, surtout en ce qui concerne l’Église protestante (1809), brochure cui souleva une vive polémique et à laquelle se rattachent les quatre ouvrages suivants. : Opinions et souhaits concernant le culte et le clergé protestants (1814) ; Lettres sur le culte protestant (1815) ; Principes de la constitution et du droit de l’Église chrétienne évangéli’que (1817) et De la constitution consistoriale (1831) ; Nouveau recueil de sermons, de fêtes, etc., avec Rœhr et Sehleiermacher (1823) ; Heures de loisir (1823-1825, 2 vol,) ; Opuscuhs sur le droit ecclésiastique, sur la philosophie et sur la religion (1837), etc. On lui doit ancore deux ouvrages anonymes : les Martyrt de f amour (1805) et Richard et Auguste, roman en lettres (1805) ; enfin, il avait fondé, ei 1802, le Journal pour le perfectionnement det ecclésiastiques et des instituteurs, etc., qu’il fit paraître jusqu’en 1832.

SCHUÈLE s. f. (chu-è-le). Agric. Masse de bois sinmanchée d’un bâton, dont on se sert pour fouler le cresson dans les fosses pleines l’eau.

SCHU1T s. m. (chu-itt). Métro). Monnaie d’argen ; du Japon valant 31 fr, 21.

SCHULENBOURG, nom d’une ancienne famille allemande, qui remonte à Werner de Schulenbourg, tué en 1119 à la prise d’Acre, en Syrie, par les croisés. Elle se divisa au xive siècle en deux lignes, la ligne blanche et la ligne noire, qui se sont perpétuées jusqu’à nos jours et possèdent des biens considérables en Prusse, dans le Brunswick et dans le Hanovre. Elle a produit un grand nombre de généraux et d’hommes dÉtat, parmi lesquels nous mentionnerons les suivants :

SCHULENBOURG (Guernard ou Werner de), surnommé Cor Principia, homme de guerre illemand, né en 1439, mort en 1519. 11 comrranda les troupes brandebourgeoises contre las Poméraniens et fut fait prisonnier par ces derniers en 1474. Il fut médiateur entre l’électeur de Brandebourg et le duc de Poméranie pour la transaction de Prenzlau en 1479. Si hulenbourg entra ensuite au service de Bog slas X, duc de Poméranie. En 1490, il fut envoyé avec un de ses cousins, Richard de Schulenbourg, maître provincial de l’ordre Teutonique, en Brandebourg auprès de Casimir IV, roi de Pologne, pour demander la main de sa tille Anne-Louise. En 1496, Schulenbourg fut chargé rie gouverner, de concert avec Georges de Kleist, le duché de Poméranie que Bogislas avait quitté pour se rendre ; n pèlerinage k Jérusalem.

SCHULENBOURG (Jacques de), feld-maréchal impérial, né à Betzendorf en 1515, mort à Magdebourg en 1576. Entré au service de Charles-Quint, il fut fait prisonnier par les Turcs et vendu trois fois comme esclave. Racheté par Sigismond, roi de Pologne, il fut envoyé par celui-ci à sa fille, épouse de Joachim II, électeur de Brandebourg. Il suivit ce dernier prince, en 1542, en Hongrie et combattit dans l’armée impériale qie commandait l’électeur. Schulenbourg passa ensuite au service du duc Maurice, qui devint plus tard électeur de Saxe, puis, ai.rès la mort de celui-ci, au service de l’eniperiur. Il se distingua en 1557 contreles Turcs et reçut le titre de feld-maréchal.

SCIULENBOURG (Alexandre de), surnommé de Jérusalem, fils de Mathias de Schulei bourg, conseiller de l’électeur de Brandeaourg et frère du précédent, homme de guêtre et voyageur, né à Altenhausen en 1535, mort à Jemgum en 1568. Il entra au service en 1553, accompagna en 1557 son frère Jrcques contre les Turcs, puis alla combattre en Flandre et en Picardie sous le margrave de Baireuth. Schulenbourg entreprit ensuite de grands voyages en Europe et en Asie ; il alla d’abord en France, où il resta trois ans, puis en Italie, de ta à Malte, et revint à Venise. Ii se rendit quelque temps après à Cori’ou, en Égypte, au mont Sinaï, en Arabie et à Jérusalem. Arrivé à Tripoli, en Syrie, Schulenbourg revint à Venise par Chypre et Candie. Il alla ensuite de nouveau combattre contre les Turcs en Hongrie. Après

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la campagne de 1566, il retourna par la Pologne, la Silésie et la Saxe à Altenstein. En 1567, il assista au siège de Grimmestein et visita Dantzig et Copenhague. Entré, peu de temps après, dans l’armée hollandaise, il fut tué à Jomguin en 1568. Sa vie a été écrite en vers latins par Eschner (Wittemberg, 1587). SCHULENBOURG (Jean - Mathias, cbmte DE), général allemand, né en 1661, mort en 1747. De 1702 à 1706, il commanda en Pologne un corps de troupes saxonnes contre Charles XII, fut attaqué par ce prince le 12 octobre 1704, près de Pulnitz, et, après avoir longtemps combattu, opéra au milieu d’obstacles de toute nature, sans cavalerie et en luttant toujours contre l’ennemi, une retraite demeurée célèbre dans les annales milita-ires. Bien qu’il eût perdu en 1706 la bataille de Fraustadt, il reçut le commandement d’un corps de 9,000 hommes que la Saxe envoyait au secours de la Hollande, et combattit contre les Français sous les ordres de Marlborough et du prince Eugène. L’empereur Charles VI l’éleva à cette époque au rang de comte de l’empire ; mais, lorsque le comte Flemming eut pris en 1711 le commandement de l’armée saxonne, il demanda et obtint sa retraite. Deux ans plus tard, il alla en Angleterre soutenir les prétentions de la maison de Hanovre, passa ensuite à Venise et devint, en 1715, feld-maréchal de la sérénissime république, qui lui fit élever une statue à Corfou, en reconnaissance des services qu’il avait rendus en 1716 à la défense de cette place. Il maintint la neutralité de la république pendant les guerres des Autrichiens en Italie, de 1733 à 1735 et de 1742 à 1747. Ses mémoires ont été écrits par un de ses descendants, Frédéric-Albert, comte de Schulenbourg. V. ci-dessous.

SCHULENBOURG (Achaz de), né en 1669, mort en 1731. Il entra, en 1690, au service de la Prusse et se distingua comme général de cavalerie pendant la guerre de la succession

d’Espagne.

SCHULENBOURG (Lévin - Frédéric de), homme de guerre, né en 1670, mort en. 1729. Il entra en 1686, comme simple soldat, au service du Brandebourg, assista en 1689, comme caporal, au siège de Bonn et fut fait prisonnier à la bataille de Fleurus en 1690. Il

fiaya sa rançon et continua de servir comme ieutenanl jusqu’à la paix de Ryswick. Il obtint, en 1698, le commandement d’une compagnie dans un régiment au service du duc de Savoie. En 1702, il devint colonel de ce régiment et se distingua par sa défense d’Ivrée en 1704 et de la citadelle de Turin en 1706. Il avança successivement jusqu’au grade de grand maître d’artillerie. Beiwick parle souvent de Schulenbourg dans ses mémoires.

SCHULENBOURG (Guernard), homme de guerre, né à Apenbourg en 1679, mort en 1755. Après avoir voyagé pendant les années 1700, 1701 et 1702 en Italie, en France et en Angleterre, il leva, en 1703, une compagnie de dragons pour le service du roi de Danemark et fit, avec les troupes danoises qui étaient à la solde des puissances maritimes, toutes les campagnes de la guerre pour la succession d’Espagne dans les Pays-Bas et sur le Danube. Il devint colonel en 1713 et général-major en 1719. En 1730, il fut nommé ministre plénipotentiaire à Faris, où il resta jusqu’en 1739. U fut nommé lieutenant général pendant son séjour à Paris, en 1748 feld-maréchal et en 1753 ministre de la guerre.

SCHULENBOURG (Adolphe-Frédéric, comte De), né à Wolfenbuttel en 1685, mort en 1741. 11 fut, de 1705 a 1713, au service du Hanovre et combattit, avec le grade de major, aux batailles d’Oudenarde et de Malplaquet. Il entra ensuite dans l’armée prussienne, fit la campagne de Poméranie et celle de 1734 sur le Rhin, et était parvenu au grade de lieutenant général de cavalerie lorsqu’il fut blessé mortellement à la bataille de Mollwitz.

SCHULENBOURG (Louis-Rodolphe de), né en 1727, mort en 1788. Il devint lieutenant général en Prusse et ministre de la guerre du roi Frédéric II, qu’il accompagna constamment pendant la guerre de Sept ans.

SCHULENBOURG (Frédéric-Albert de), homme d’État et littérateur allemand, né à Dresde en 1772, mort en 1853. Après avoir fait ses études aux universités de Leipzig et de Wittemberg, il entra dans la carrière diplomatique, fut attaché de 1794 k 1798 aux

ambassades de Vienne et de Ratisbonne, assista au congrès de Rastadt et fut ensuite envoyé comme ambassadeur à Copenhague (1799) et à Saint-Pétersbourg (1801). Après être demeuré sans fonction jusqu’en 1810, il fut appelé à cette époque à l’ambassade de Vienne, qu’il occupa deux ans, représenta plus tard le roi de Saxe au congrès de Vienne et fut de nouveau accrédité comme ambassadeur près la cour d’Autriche. Il fut nus à la retraite en 1830. On a de lui : Mémoires du comte Jemi-MatUias de Schulenbourg (Dresde, 1834, 2 vol.) ; Histoire généalogique des comtes de Schulenbourg (Dresde, 1838, 3 vol.) ; Mémoires du baron A.-F. d’Assebourg (Dresde, 1842) ; Mémoires du baron C.-S. de Gleichen (Dresde, 1847) ; Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de Sept ans (Dresde, 1853) ; Mémoires pour l’histoire des princes héréditaires russes, qui font partie de l’ouvrage de

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Bulau, intitulé : Sommes énigmatiques et histoires mystérieuses (1850-1860, 12 vol.). A consulter : l’Histoire de la famille de Schulenbourg, par Danneil (Salzwedel, 1847).

SCHULENBOURG - KEHNERT (Frédéric-Guillaume, comte de), ministre prussien, né a Kehnert en 1742, mort en 1815. Il commença par servir dans l’armée prussienne, qu’il dut quitter en 1762 à la suite d’une blessure à la tête. Il fut nommé, en 1767, conseiller provincial du duché de Salzwedel ; en 1769, vice-directeur et ensuite président de la chambre des domaines ; en 1771, ministre d’État, chef des provinces prussiennes en basse Saxe et en Westphalie, chef du département des forêts, mines et usines de toute la monarchie et président du directoire de la banque. En 1774, Schulenbourg céda le département des mines et usines a un autre ministre. En 1778, il fut appelé au ministère de la guerre et à la direction de l’intendance de l’armée du prince de Prusse. Enfin, en 1782, il fut nommé chef du commerce maritime. Après s’être démis de toutes ses fonctions après la mort de Frédéric II, Schulenbourg rentra ait pouvoir sous son successeur Frédéric-Guillaume II, à l’époque des complications entre la Prusse et la Russie (1790). Il fut nommé l’année suivante ministre du cabinet et des affaires étrangères en même temps qu’il conservait la direction delà banque et du commerce maritime, que le roi lui avait confiée l’année précédente. Schulenbourg accompagna le roi dans la campagne de 1792 et l’engagea à marcher sans hésiter au secours de Louis XVI. Ses avis ne purent prévaloir contre ceux de Haugwitz. Celui-ci parvint à reléguer Schulenbourg au second plan et à l’envoyer à l’armée du Rhin. Le ministre, à demi disgracié, fut forcé d’y rester toute une année ; enfin, à la suite de discussions avec le ministre anglais Malmesbury, il fut forcé de quitter le ministère de la guerre en 1792. Depuis lors, Schulenbourg fut investi en Prusse d’un grand nombre de fonctions administratives, de titres et dignités, mais il cessa de jouer un rôle important dans le gouvernement. Après la campagne d’Iéna (1806), Schulenbourg passa au service du royaume de Westphalie. Il fut conseiller d’État et général de division de ce royaume.

SCHULENBOURG-OEYNHAUSEN (Louis-Ferdinand, comte de), général autrichien, né en 1701, mort à Vienne en 1754. Lieutenant-colonel en 1725et colonel en 1733, il se distingua à la bataille de Bitonto en 1734 et fut fait prisonnier. Il fut nommé général-major l’année suivante, fit la guerre en Hongrie de 1737 à 1739 et fut, à cette dernière date, nommé lieutenant général. En 1741, il fut en vo3’é à Turin comme ministre plénipotentiaire pour y négocier un traité d’alliaoce avec la courdeSardaigne. Ce traité fut conclu le 1" février 1742. Schulenbourg commanda l’aile droite des Autrichiens à la bataille de Campo-Santo le 8 février 1743, fit la campagne de 1744 sur le Rhin et celle de Bohême. En 1745, il fut nommé grand maître de l’artillerie et commanda un instant l’armée autrichienne en Italie après le départ de Lobkowitz. N’ayant pas réussi à prendre Gênes en 1747, Schulenbourg tomba en disgrâce et fut rappelé le 22 août.

SCHULENBOURG -WOLFSBOURG (Guebhard-Guernard de), ministre prussien, né à Wolfsbourg en 1722, mort en 1756. Il entra en 1746 au service de Prusse comme conseiller d’ambassade, et fut envoyé en [764, comme deuxième ambassadeur, au couronnement de Joseph II, puis comme ministre k Stuttgart !. Il fut chargé, en 1769, d’une négociation relative au duché d’Anspach, négociation qui n’aboutit alors à aucun résultat. Il fut un des amis intimes de Frédéric II, son souverain.

SCHULENBOURG-WOLFSBOURG(Charles Guebhard-Guernard, comte de), fils du précédent, ministre prussien, né à Brunswick en 1763, mort en 1818. Il fut président du collège électoral du département de l’Ocker dans le royaume de Westphalie, puis président des états. Après la réinstallation des anciens souverains allemands dans leurs États par les baïonnettes des armées de la Sainte-Alliance, Schulenbourg devint ministre dirigeant du duché de Brunswick. Il se retira quelque temps du ministère pour y rentrer après la bataille des Quatre-Bras. Il conserva dès lors son portefeuille jusqu’à sa mort.

SCHULENBOURG (Jean de), comte deMontdejeu, connu en France sous je nom de Sekuleuberg, général français, né en 1598, mort k Montdejeu en 1671. Capitaine d’un escadron de cavalerie légère en 1620, il fut nommé l’année suivante commandant des régiments de Vaudemont et de Phalsbourg. En 1636, il défendit comme rnestre de camp pendant quatorze mois Coblentz contre les troupes impériales et autrichiennes, puis la forteresse de Hermannstein, aujourd’hui Ehrenbreistein. Maréchal de camp depuis 1639, il devint lieutenant général en 1650 et se distingua dans la défense des lignes d’Arras en 1654. En 1658, Schulenbourg fut nommé maréchal de P’rance et en 1661 gouverneur de l’Artois. Il échangea, en 1665, ce gouvernement contre celui du Berry.

SCHULENBOURG (Christophe-Daniel, baron de), général sarde, né à Angern, près de Magdebourg (Allemagne), en 1679, mort dans

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le même lieu en 1763. Il entra, en 1701, dans le régiment de son cousin Jean-Mathias et devint successivement colonel en 1729, général-major en 1734 et, après avoir pris la citadelle de Modèiie, lieutenant général en 1742. La même année, il prit le commandement de l’aile droite de l’armée sarde, passa le mont Cenis et repoussa les Espagnols en Dauphiné. En 1744, Schulenbourg fut nommé général d’infanterie. Il quitta le service en 1754.

SCHULER (Charles-Auguste), graveur français, né à Strasbourg en 1804, mort dans la même ville en 1859. Il étudia d’abord sous la direction de son père, artiste distingué, puis il vint à Paris, entra successivement dans les ateliers de Guérin et de Gros, visita ensuite l’Allemagne et l’Italie et retourna se fixer dans son pays natal, où il se voua à l’enseignement. Ses principales œuvres sont : la Vierge au lapin, d’après le Corrége ; l’Amour en sommeil, la Châtelaine, d’après Nahl ; une Madone, d’après Sasso-Ferrato ; Sainte Marthe, d’après Caminade ; la Foi, t’Amour et l’Espérance.

SCHULHOFF (Jules), pianiste allemand, né à Prague en 1825T Son premier maître de piano fut Iiisch, avec lequel il se fit entendre en public dès l’âge de neuf ans. Il se perfectionna ensuite sous la direction de Tedesco et apprit avec Tomaschek la composition. Il partit, en 1841, pour la France, donna en chemin à Dresde, k Weimar et dans d’autres villes d’Allemagne des concerts où il fut fort applaudi, et, arrivé à Paris, vécut plusieurs années dans une profonde retraite, jusqu’au jour où il se lia avec Chopin, qui sut apprécier son talent et l’encouragea à sa produire en public. L’artiste fut accueilli avec une grande bienveillance et considéré comme l’un des artistes les plus remarquables de notre époque. M. Schulhoff devait retrouver le même accueil favorable dans les voyages artistiques qu’il fit ensuite dans le midi de la France, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne et en Russie. Cet artiste réside aujourd’hui alternativement à Dresde et k Paris. Son jeu délicat et original réunit la finesse à l’élégance, qualités qui se retrouvent dans ses compositions, consistant en morceaux de salon, en études, en sonates, en fantaisies, en airs de danse, etc., dont la plupart jouissent d’une grande popularité.


SCHULMEISTER (Charles), l’un des plus habiles agents de police au service de Napoléon Ier, né en Alsace en 1770, mort à Boissy-Saint-Léger en 1846. Esprit aventureux et capricieux, il fut successivement cadet dans les hussards de Conflans, actuaire au bailliage de Kark, agriculteur, contrebandier et enfin manufacturier, le tout avant d’entrer dans la police, où il donna des preuves d’habileté qui en firent, au bout de quelque temps, l’un des principaux agents secrets du gouvernement français. Ce fut en 1804 que Schulmeister commença à exercer ces fonctions sous le nom de Savary ; on croit qu’auparavant déjà il avait quelque peu espionné en Allemagne et sur le Rhin. Plein de courage et de présence d’esprit, Schulmeister sut échapper à tous les dangers et remplit avec exactitude les missions les plus délicates et les plus scabreuses. Entre autres exploits d’espionnage, on cite son entrée sous un déguisement dans Ulm assiégée en 1805, où il eut avec Mack des conférences qui contribuèrent probablement à la capitulation de cette place. Schulmeister échappa avec adresse et sang-froid aux plus grands dangers. Il a racheté aux yeux de la postérité le déshonneur attaché au métier d’espion en exposant bravement sa vie dans un grand nombre de combats et en accomplissant des actions d’éclat, parmi lesquelles nous citerons la prise de Wisniar et de Rostock et sa vaillante conduite à Landshut. Quant aux missions dont il fut chargé par Napoléon, elles furent nombreuses et la plupart d’entre elles sont restées secrètes. On sait seulement que dans beaucoup de circonstances Schulmeister rendit de grands services ; il savait s’insinuer partout et prendre adroitement les renseignements utiles ; jamais il ne commettait d’indiscrétion ou d’infidélité. Schulmeister, lors de la Restauration, n’imita pas les girouettes de la plupart des fonctionnaires plus haut placés de Napoléon Ier. Il servit Napoléon Ier pendant les Cent-Jours ; à la seconde Restauration, il fut arrêté arbitrairement près de Paris et emprisonné dans la forteresse de Wesel. Mis en liberté après quelques mois de détention, Schulmeister passa les dernières années de sa vie dans la retraite, en vivant de la fortune considérable qu’il avait acquise pendant l’exercice de ses fonctions.


SCHULTENS (Albert), orientaliste hollandais, né à Groningue en 1686, mort en 1750. Les études qu’il fit à l’université de sa ville natale, à Leyde et à Utrecht se portèrent spécialement sur la théologie et sur les langues hébraïque, syriaque et arabe. Nommé en 1711 pasteur de Wassenaer, près de Leyde, il devint en 1713 professeur de langues orientales à Franeker et quitta cette chaire en 1720 pour passer à l’université de Leyde, où il professa avec une grande distinction jusqu’à sa mort. Il ouvrit une nouvelle voie à la propagation des langues orientales et inventa une méthode d’étude nouvelle et plus facile.