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réorganisé le 20 août, et fut élu député, deux mois plus tard, par le collège électoral de lia Flèche. À la Chambre, il se jeta aussitôt dans le parti de la réaction, manifestant une horreur singulière pour toutes les propositions inspirées par l’esprit démocratique, et attaqua avec une extrême ardeur le ministère pour avoir manqué d’énergie pendant les journées du 13 et du 14 février 1831. Non réélu aux élections générales de cette année, il publia des brochures pour attaquer le parti révolutionnaire et plaider la cause des derniers ministres de Charles X.Kn 1833, 1e collège électoral d’Evreux l’envoya à la Chambre des députés, où il fut rapporteur de la loi dite de disjonction, et vota avec le parti conservateur. Le 19 février 1835, il succéda à Parseval-Grandmaison comme membre de l’Académie

française. Lors de la formation du cabinet Mole, le 15 avril 1837, de Salvandy y prit le portefeuille de l’instruction publique, qu’il conserva jusqu’en mars 1839. Pendant le temps qu’il resta à la tête de ce département ministériel, il améliora le sort des professeurs et des maUres d’étude, institua des chaires de littérature étrangère dans les départements et donna jusqu’à la profusion des encouragements de toute nature aux professeurs et aux gens de lettres. Après sa sortie du ministère, il devint un des vice-présidents de la Chambre, où il représenta l’arrondissement de Nogent-le-Rotrou, puis celui

de Lectoure. Nommé en 1841 ambassadeur en Espagne, il combattit, pendant un voyage qu’il rit en France, la politique du ministère au sujet du droit de visite. Au mois de novembre 1843, il passa à l’ambassade de Turin ; mais il revint peu après pour prendre part aux débuts de l’adresse, vota contre cette adresse, dans laquelle un paragraphe infligeait un blâme aux députés légitimistes qui étaient allés rendre visite au comte de Chambord à Belgrave-Square (1340), et donna alors sa démission de ses fonctions diplomatiques. Louis-Philippe, après lui avoir

tenu pendant quelque temps rigueur, consentit, le 1" février 1845, k lui donner de nouveau le portefeuille de l’instruction publique. Il reconstitua le conseil d’instruction publique, créa l’École d’Athènes, restaura l’École des chartes et présenta divers projets de loi sur la réorganisation des Ecoles de ilroitet de médecine, sur l’enseignement secondaire, etc. La révolution de 1848 rendit de Salvandy k la vie privée. Après avoir passé quelque temps hors de France, il habita tantôt Paris, tantôt son château de Graveron, s’occupant de littérature, d’agriculture et de politique. Ecarté des Chambres législatives sous la Kéublique, il continua à rester en relation avec es chefs de l’ancien parti conservateur qui lit une guerre acharnée à la liberté et aux institutions nouvelles. On le vit alors prendre part aux menées ayant pour objet la fusion des deux branches des Bourbons, et cet homme, qui avait contribué pour sa part au renversement de la branche aînée, se posa comme un des champions de la légitimité. De Salvandy était, lorsqu’il mourut, président de la Société d agriculture de l’Eure. Il s’était fuit, comme écrivain, une réputation fort exagérée et qui ne lui a pas survécu. Disciple de Chateaubriand, dont it exagéra les défauts, il tombait dans l’afféterie, aimait les images ampoulées, et son style se ressentait vivement de la tournure théâtrale de sou esprit. Ce qu’il y incontestablement de meilleur lans son œuvre, ce sont ses articles dejourîaux et quelques-unes de ses brochures politiques. Indépendamment de nombreux articles publiés dans le Journal des Débats, le Courrier français, la Bévue contemporaine, le Dictionnaire de la conversation, le Livre d’honneur de l’Université, le Livre des cent et un, le Keepsake des hommes utiles, etc., on lui doit:Mémoire à l’empereur sur les griefs et les vœux du peuple français (1815) ; Opinion d’un Français sur l’acte additionnel (1815) ; Observations critiques sur le champ de Mai (1815) ; la Coalition et la France (1816) ; Dangers de la situation (1819) ; Vues politiques (1819) ; Du parti à prendre envers l’Espagne (1824) ; le Ministère et la France (1824) ; le Nouveau règne et l’ancien ministère (1824) ; Don Alonzo ou l’Espagne, histoire contemporaine (1824, 2 vol. iu-S°) ; les Funérailles de Louis X VIII (1824, in-8 » ) ; Islaor ou le Barde chrétien (1824, iu-12) ; De l’émancipation de Saint-Domingue (1825, in-S°) ; la. Vérité sur les marchés Ouvrard (1825, in-8<>) ; Discussion de la loi du sacrilège (1825, ù>S°) ; les Amis de la liberté de la presse (1827, in-S°) ; Que font-ils ? (1827, in-8 « ) ; Insolences de la censure (1S27, in-8°); Histoire de Pologne avant el sous le roi Sobieski (1827-1829, 3 vol. in-8"), ouvrage rempli d’inexactitudes et qui atteste une connaissance tout à fait insuflisante du sujet ; Seize mois ou la Dévolution de 1830 et les révolutionnaires (1831, iu-â°), réimprimé eu 1832 sous le titre de : Vingt mois, Paris, Nantes et la session (1832, in-8") ; Lettres de la girafe au pacha d’Égypte (1834, in-8°) ; Discours prononcé pour la réception de Victor Hugo à l’Académie française (1841, in-S°) ; /{apport au roi sur l’état des travaux exécutes depuis 1835 jusqu’à 1847 pour le recueil et la publication des documents inédits relatifs à l’histoire de Fiance (1847, in-8 » ), etc.

SALVANDY (le comte Paul de), dis du pKscedent, uè à Paris vers 1830. ÉiU député île 1 Euro le 8 février 1871, il se lit inscrire

le

SALV

dans la réunion Feray, fît partie du centre gauche, vota pour la paix, soutint la politique de M. Thiers et se joignit aux députés résolus à fonder une république conservatrice. Après le renversement de M. Thiers (24 mai 1873), M. Paul de Salvandy entra dans l’opposition et se prononça pour la République dans une lettre qu’il écrivit au mois d’octobre suivant, lors des tentatives faites pour restaurer la monarchie de droit divin. Le 19 novembre 1873, il vota contre le septennat, contribua à la chute du ministère de Broglie le 16 mai 1874, appuya les propositions faites en juillet suivant par MM. Périer et Maleville pour demander l’organisation des pouvoirs publics et la dissolution et vota, le 25 février 1875, la constitution qui établit le gouvernement républicain.

SALVANOS s. m. (sal-va-nôss — du lat. salua, sauve ; nos, nous). Mar. Bouée de sauvetage.

SALV AT (Jean-François-Xavier), homme politique et agronome, né à Peyruis (Basses-Alpes) en 1791, mort en 1859. Il se destinait au barreau ; mais, en 1812, il s’engagea dans l’armée française et fit la campagne de Russie. Il se rendit ensuite à l’île Maurice, où il exerça sa profession d’avocat. En 1824, il lit un voyage aux Indes orientales. Revenu eu France en 1825, Salvats’occupa d’agronomie et devint président de la Société d’agriculture de son département. Envoyé à l’Assemblée constituante de 1848, il fit partie de la gauche modérée et combattit la politique présidentielle. Elu membre de l’Assemblée législative, il fut un des adversaires de la loi du 31 mai 1850, restrictive du suffrage universel. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, Salvat retourna à ses occupations agricoles.

SALVATELLB s. f. (sol-va-tè-ie — du lat.

salvare, sauver, parce que la saignée de cette veine était autrefois préconisée dans les maladies du l’oie). Anat. Veine de la surface dorsale des doigts de la main.

— Encycl. La salvatelle est située ■’* l’extrémité supérieure du quatrième espace interosseux, et formée pur un grand nombre

de radicules qui viennent de l’annulaire, du médius et de l’index. Elle monte vers la partie interne de l’avunt-bras, où elle prend le nom de veine cubitale postérieure. Les anciens recommandaient de saigner cette veine dans certaines maladies et attribuaient à cette saignée la guérisoii des malades.

SALVAT1EBRA, ville du Mexique, dans l’Etat de Mechoacan, à 146 kilom. N.-Û. de Mexico ; 7, 000 hab. Récolte abondante et commerce de fruits et de melons renommés.

SALVATION s. f. (sal-va-si-on — lat. salvalio ; de salvare, sauver). Action de sauver, salut, rédemption : Le Verbe s’est fait chair dans te but de l’affranchissement de tous, d’une fraternité universelle et d’une salvatioh immense. (Chateaub.)

— Scolast. Dernière réplique de celui qui soutenait une thèse.

— Ane. mar. Bref, brevet de salvation, Saufconduit dont se munissaient les marins qui se rendaient dans le Ponant, et qui les préservait du pillage en cas de naufrage.

— s. f. pi. Ane. pratiq. Écritures par lesquelles on répondait aux réponses k griefs : Fournir des Salvations. 1[ Satvations de témoins, Arguments par lesquels on réfutait des reproches formulés contre des témoins.

SALVATOR s. m. (sal-va-tor —mot lat. qui sigmf. sauveur). Erpét. Nom scientifique des sauvegardes, genre de reptiles.

SALVATOR UOSA, célèbre peintre de l’école napolitaine, graveur, poëte et musicien, né à L Arenella, près de Naples, le 20 juiu 1615, d’une famille pauvre, mort à Rome 1b 15 mars 1673. Son père était un arpenteur qui le lit élever chez les Pères somasques. Tout enfant, Salvator montra des aptitudes singulières pour la poésie, la musique et le dessin. On raconte qu’après avoir couvert de barbouillages au charbon les murs de la maison

de son père, il voulut en faire autant dans le couvent des somasques. Ayant subi à ce sujet une correction, il s’enfuit du couvent, où il dut revenir après avoir erré dans la campagne, en vivautde fruits sauvages. Entraîné par une irrésistible vocation pour les beaux-arts, il apprit à jouer du luth, composa des morceaux de musique, reçut des leçons de dessin de son oncle Paolo Greco, puis apprit la peinture dans l’atelier de son beau-frère, François Fruncanzano. Pendant une partie de sou temps, il parcourait les environs de Naples, étudiant la nature, les ruines, les paysages abruptes. On raconte que, pendant une ne ses excursions, il fut pris par des bandits des Abruzzes et qu’il vécut quelque temps au milieu d’eux, partageant leur genre de vie ; mais ce fait, qui a servi de thème un roman et à la peinture, ne repose sur aucun document positif. Ce qu’il y a de certain, c’est que, pendant toute sa jeunesse, il connut les étreintes de la misère. Il avait dix-huit ans lorsqu’il perdit son père. Sans ressources, chargé de subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs, il peignait de petits tableaux qu’il vendait ensuite à vil prix. Sou génie eu prit ce caractère sombre, orageux et tourmenté qu’où remarque dans ses œuvres. Il végétait, exploité par les bro SALV

canteurs, après avoir vu sa famille dispersée, lorsque le peintre Lanfranc, se trouvant à Naples, aperçut chez un brocanteur un des tableaux du jeune artiste : Agar dans le désert. Très-frappé des qualités de cette peinture, il l’acheta et voulut en connaître l’auteur. Il engagea’Salvator à persévérer dans sa voie, lui acheta plusieurs paysages et lui conseilla d’aller se perfectionner à Rome. A cette —époque, Salvator se lia avec Antonio Falcone, qui le présenta à Ribera. Pendant quelque temps, il suivit les leçons de ce dernier maître ; mais il te quitta bientôt pour recouvrer sa liberté.

Salvator Rosa avait vingt ans lorsqu’il partit à pied pour Rome, avec un de ses camarades d’atelier. De nouvelles misères l’y attendaient. Le jeune artiste étudia les œuvres de Michel-Ange et du Titien, et surtout les ruines de Rome, qui lui inspiraient une vive admiration. Mais bientôt, par suite des fatigues etdes privations qu’il avait endurées, il tomba gravement malade et fut

envoyé à l’hôpital. En sortant de ce lieu, il dut regagner Naples, sur l’ordre des médecins, pour y rétablir sa santé. Il y retrouva son ami Falcone et se mita peindre des batailles, genre dans lequel il devait exceller. Quelque temps après, un de ses amis, Girolamo Slercuri, lui proposa d’accompagner k Rome le cardinal Brancaccio. Salvator "s’empressa d’accepter ; mais bientôt le cardinal dut quitter cette ville pour aller prendre possession de l’évêcbé de Viterbe, et le jeune artiste, qui n’av ; àt aucune ressource, se décida à le suivre. Brancaccio lui rit exécuter des peintures dans son palais épisconal, puis un grand tableau pour l’église délia Morte, Saint Thomas mettant le doigt dans la plaie du Sauveur. Ce tableau était une œuvre extrêmement remarquable, qui commença à taire connaître le grand artiste. Poussé par sou humeur aventureuse et romanesque, Salvator Rosa ne tarda pas à quitter Viterbe pour retourner à Naples. Mais son talent y fut peu apprécié, et, ne pouvant parvenir à percer, il retourna à Rome (1639). Là, il fut plus heureux ; un tableau représentant Prométhée, qu’il avait envoyé de Naples, venait d’avoir un très-grand succès dans une exposition faite au Panthéon. À son arrivée, il essaya, mais sans succès, de se faire admettre kl Aeudémie de Saint-Luc. Ce fut une circonstance toute particulière qui attira enfin complètement l’attention sur lui. « Pendant le carnaval de 1639, dit M. Breton, un char richement orné, traîné par des bœufs aux cornes dorées et rempli d’une troupe masquée, parut sur le Corso. Cette troupe chantait de délicieuses cantates, puis, comme intermède, le principal personnnage, s’unnonçant sous le nom de signor Formica, acteur napolitain, et portant le costume du charlatan Coviello, répandait à (lots les plus mordantes épigrammes, les lazzi les plus bouffons, distribuant à pleines mains des remèdes et des ordonnances contre les calamités publiques et les maux de la société. Bientôt, dans Rome entière, il ne fut question que du signor Formica et de ses brillantes parades. Le dernier jour, il se démasqua et montra aux regards étonnés lo visage de Salvator. » L’audace, et l’originalité qu’il avait montrées dans cette farce de carnaval, la satire spirituelle qu’il avait fuite des puissants et de Ses rivaux le mirent tout à coup à. la înpde, mais lui firent en inéine temps beaucoup d’ennemis. A dater de ce moment, ses œuvres furent recherchées, et pour lui l’aisance succéda à la plus profonde misère. Il put s’installer dans une maison confortable, où il reçut tous les beaux esprits de Rome et où il monta un petit théâtre, sur lequel il fit jouer des pièces satiriques, Mais le fougueux artiste n’était pas fait pour le repos. Lorsque Masauiello se mit à la tête d’une insurrection contre les Espagnols (1647), Salvator Rosa accourut à Naples, prit part au ïuouvemeut populaire et entra dans la compagnie de la Mort, que commandait son ami Falcone. Après la chute du gouvernement populaire, il se vit contraint de fuir et retourna k Rome. Ce fut alors qu’il exécuta la Fragilité humaine et la Fortune distribuant aveuglément ses faveurs, tableaux satiriques qui lui attirèrent les poursuites de l’inquisition. Forcé de fuir (1651), il alla se réfugier à Florence, où il reçut le plus brillant accueil du grand-duc Ferdinand II. Là, il put mener 1 existence la plus brillante, qui le dédommagea des vicissitudes passées. Il fonda l’Académie théâtrale des Percossi, où il joua des pièces de sa composition, et passa plusieurs années dans la belle villa de Monte-Ruffoli, partageant son temps entre la peinture et la poésie. Cependant, le temps avait affaibli les naines qu’il avait laissées k Rome, et il lui fut enfin possible de retourner dans cette ville vers 1063. Il acheta une maison sur le monte Pincio et contiuua jusqu’à la fin de sa vie k mener l’existence d’un grand seigneur. Il peignit alors une foule de tableaux qu’il vendait à des prix" très-élevés, et parmi lesquels se trouve sou Apparition de l’ombre de Samuel à Saùl, que possède le musée du Louvre. À cette époque, Salvator avait atteint la maturité de sou talent et le plus grand développement de son génie. Quelque temps après, sa vue s’alfaiulit ; il lut atteint d’une hydropisie et il mourut n’ayant encore que cinquante-huit ans. Ses restes furent dépusés dans l’église NotreUame-des-Anges.

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Le caractère de la peinture de Salvator Rosa est une sorte de grandeur sauvage, d’âpreté et d’orageuse mélancolie ; sa touche est large, énergique et iière ; son coloris est plein de vigueur et d’éclat ; il excellait à peindre les scènes violentes, les batailles, les brigands, les paysages sévères, les scènes à effet.

Quand on lui demandait de fixer d’avance le prix d’un tableau, il répondait:« Je ne sais pas ce que mon pinceau sera capable de faire, et je ne vous tromperais pas en. vous disant qu’en ce moment il ne le sait pas lui-même ; attendez que mon travail soit terminé, et alors nous conviendrons du prix. » Il n’aimait pas, d’ailleurs, que l’on marchandât.

o Son imagination, ardente comme le ciel

âui l’avait vu naître, dit M. de Angeiis, se rééchissait, pour ainsi dire, dans tous ses

ouvrages. Ses compositions sont pleines de chaleur et d’énergie. Il dessinait avec plus de grandeur que de correction ; ses figures surtout laissent à désirer un peu plus n’élégance, mais s’a touche est mâle, rapide et spirituelle ; elle porte partout la lumière, la couleur, l’expression et la vie. Ses ouvrages paraissent créés en un instant ; rien n’y sent la contrainte ; une verve brillante en vivilie toutes les parties. Uu torrent se brisant sur des rochers, quelques arbres disséminés sur le rivage, une plaine aride, des monts sourcilleux, de vieux guerriers étendus sur le Sable lui suffisent pour produire le plus grand effet. Son styie lui appartient tout entier; il ne l’a emprunté à personne et personne peut-être ne parviendra à l’imiter, u M. Louis Viardot juge comme il suit le talent du célèbre artiste : « C’est à Caravage que ressemble Salvator Rosa, nou par l’imitation servile assurément, mais par sa vie aventureuse, son caractère mobile et emporté qui réagissait sur son talent, et aussi par sa manière de voir et de reproduire la nature. Malgré les lourds et frappants défauts de Caravage, Salvator ne l’égala point lorsqu’il voulut essayer da la haute histoire, parce que, sans avoir un style beaucoup plus noble, il ne put acquérir ni autant de clarté dans la composition ni autant de vigueur dans lo rendu des objets et des personnages. Si l’on ôtait, par exemple, à son Apparition de l’ombre de Samuel d Saûl le titre qu’elle porte, on n’empêcherait point pour cela, tout en marquant la défaut de noblesse, de sainteté, de style propre, que ce ne lut une composition très-confuse et de très-faible exécution. Salvator, il faut l’avouer contre l’orgueilleuse opinion qu’il avait de lui-même, a pleinement échoué dans les sujets historiques, même ceux qui ont joui d’une célébrité temporaire, comme la Conjuration de Catilina du palais Pitti. C’est dans le paysage animé qu’on trouve tout sou talent. Pour montrer quelque repaire de bandits, une nature sauvage et tourmentée, des rochers abrupts, des torrents écumeux, des arbres plies sous le vent ou frappés de la foudre, il se sent k l’aise et déploie ses vraies qualités. »

Salvator Rosa a laissé un nombre considérable de tableaux. Nous citerons de lui : à Rome, le Géant Titius et trois Batailles, au palais Corsini ; un— Paysage avec bestiaux, un Saint Jean-Baptiste, au palais Colonna ; Bélisaire, Saint lloch blessé et un Paysage, au palais Doria ; deux Paysagesrk lu. villa Torlonia ; un Satyre et un philosophe, une Bataille, au palais Chigi ; k Naples, Jésus discutant avec les docteurs, Saint François de Puule, une Bataille, Jérémie tiré de ta fosse, Daniel dans la fosse aux lions, Saint Bach, Jésus marchant sur les eaux, Jésus marchant dans les limbes, huit Paysages, au musée degli Studj ; k Milan, les Ames du purgatoire, Saint Paul ermite, au musée Brera ; k Florence, Conjuration de Catilina, Diogène brisant sa tasse, deux superbes Marines, une grande Bataille, Paysage, Portrait d’homme, Portrait de Salvator Bosa, au palais Pitti ; Portrait de Salvator Bosa, au musée degli Oflici ; à Berlin, un Paysage, une Marine et uu Portrait ; k Cologne, un Paysage ; k Munich, les Soldats de Oédéon étauchant leur soif, Bandits tenant un conseil, quatre Paysages, k la pinacothèque ; Saint Jérôme dans le désert et deux Paysages, k la galerie du palais de Schleissbeim ; à Vienne, Combat de cavalerie romaine, Saint Guillaume couché sur le dos, deux Paysages, deux Episodes de la bataille de Constantin contre Maxence, Portrait d’un guerrier, au musée ; deux beaux Paysages, au palais d’Eté ; Paysage, Saint Jérôme, a la galerie du comte Harrach ; Béro et Léandre. Soldats avec des pêcheurs, œuvre extrêmement remarquable, k la galerie du prince de Lichtenstein ; au musée de Dresde, une Marine et un Portrait d’homme ; à Darmstadt, trois Paysages ; à Madrid, Vue du golfe et de la ville de Saterne ; k Sèville, deux Paysages ; k Londres, Mercure et le bûcheron, k la National Gallery ; Moïse faisant jaillir l’eau d’un rocher, Balle de soldats, k llaiiipton-Court, et de nombreux tableaux dans des galeries particulières ; k La Haye, Prométhée et son vautour, Sisyphe et son rocher, quatre Paysages, deux TaOleaux de moines ; k Rotterdam, Aloine en méditation ; k Saint-Pétersbourg, l’Enfant prodigue, Nausicaa offrant des vêtements à Ulysse, Trois soldats jouant aux dés, deux Ports été mer, deux Paysages, deux Portraits ; k Copenhague, Cudmus semant tes dents du serpent ; au in usée d u Louvre, l’Ange