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de l’Opéra, tous les auditeurs attribuèrent à Gluck la paternité de cet ouvrage. Marie-Antoinette reçut à merveille et combla de présents le compositeur, auquel l’administrateur de l’Opéra donna 10, 000 livres pour la propriété de l’opéra, 3, 000 livres pour frais de voyage, et l’éditeur Deslauriers lui acheta en outre la partition 1, 200 livres. Salieri retourna à Vienne, emportant avec lui le poëme des Horaces, dont on lui confiait la musique. En 1786, il revint à Paris pour faire jouer cet opéra, qui ne fut pas aussi bien accueilli que sa première ceuvre. En revanche, il obtint l’année suivante un grand succès avec l’opéra de Tarare, dont le poème, dû à Beaumarchais, est loin de valoir les autres productions de l’auteur du Barbier de Séville. Le compositeur fut rappelé à plusieurs reprises par un public enthousiaste et, finalement, porté en triomphe par les interprètes de l’œuvre. A son retour dans la capitale de l’Autriche, Salieri fit représenter l’opéra d’Assur, roi d’Ormuz, dont Joseph II fut si enchanté qu’il fit à l’auteur un riche présent et, en outre, lui accorda le titre de directeur de l’école impériale du chant, à laquelle était attachée une pension de 200 ducats. C’est vers cette époque que l’artiste se maria avec une femme fort riche qui lui donna une position de fortune exceptionnelle. Après la mort de Joseph II, Salieri cessa de se livrer à la composition dramatique et s’adonna exclusivement à la musique d’église. Comme compositeur, Salieri est classé immédiatement après Gluck, dont il sut reproduire le grand style et la vérité dans la déclamation. S’il n’est pas considéré comme un de ces génies exceptionnels qui font révolution dans un art, du moins est-il regardė comme un talent accompli et un maltre des plus corrects. Beethoven, Weigl et Meyerbeer lui-même reconnaissaient l’autorité de ce musicien, dont ils sollicitèrent les précieux conseils.

On a de ce compositeur un grand nombre d’opéras Le Donne letterate (1770) ; L’A- more innocente (1770) ; Armida (1771) ; I Don Chisciote (1771) ; Il Barone di rocca antica (1772) ; La Fiera di Venezia (1772) ; La Secchia rapita (1772) ; La Locandiera La Calamità de’cosi (1775) ; La (1773) ; Finta scema (1775) ; Delmita e Daliso (1776) ; Europa riconosciuta (1778) ; La Scuola de gelosi (1779) ; Il Talismanno (1779) ; La Partenza inaspettata (1779) ; La Dama pasto- rella (1780) ; Der Rauchfangkeh-rer (1781) ; les Danaides (1784) ; Semiramide (1784) ; IL Ricco d’un giorno (1784) ; Eraclito e Democrito (1785) ; La Grotta di Trofonio (1785) ; les Ho- races (1786) ; Tarare (1787) ; Assur, re d’Or- mus (1788) ; Cublai gran Can de’Tartari (1788) ; Il Pastor fido (1789) ; La Cifra, Ca- tilina (1792) ; Il Mondo alla rovescia (1794) ; Palmira (1795) ; Il Moro (1798) ; Falstaff (1798) ; Danaus (1800) ; Cesare in Farmacusa (1800) ; Angiolina (1800) ; Annibale in Capua (1801) ; La Bella Selvaggia (1802) les Hus- sites (1803) ; le Nègre (1804) ; Chimène et Ro- drigue (1788) ; la Princesse de Babylone ! (1789) ; Sapho (1790). Ces trois dernières par- titions n’ont point été représentées et se trouvent dans les archives de l’Académie de musique. Deux autres opéras n’ont pas vu non plus le feu de la rampe : 1 Tre filosofi et la Maison de poste (Dus Posthaus). En fait de musique religieuse, a laissé une messe à quatre voix sans accompagnement et qua- tre messes orchestrées ; un Requiem à quatre voix avec chœur et orchestre ; trois Te Deum ; vepres pour une dédicace d’église ; quatorze graduels, offertoires, motets, psau- ines, etc. Ses oratorios sont : La Passione di Gesù Cristo (1776) ; Gesù al limbo (1805) et un fragment d’un oratorio de Saui. Il a fait aussi plusieurs cantates : La Sconfitta di Borea et Il Trionfo della gloria e della virtù (1774) ; le Jugement dernier (1787), etc. En outre, on a de lui quantité de musique vocale détachée les Scherzi armonici, recueil de vingt-cing canons à trois voix, sans accom- pagnement ; suite du même recueil, conte- nant quinze autres canons à trois voix et douze autres morceaux à deux, trois et qua- tre voix ; cent cinquante autres compositions du même genre qui sont restées manuscrites. En fait de musique instrumentale, il a com- posé une symphonie pour orchestre ; une symphonie concertante pour violon, haut- bois et violoncelle ; sérénades et musique de ballet ; variations pour l’orchestre sur le thème des Folies d’Espagne ; deux concertos pour le piano, concerto pour flûte et haut- bois ; concerto pour orgue.

SALIES, bourg de France (Haute-Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. S.-E. de Saint-Gaudens, au pied d’une colline ; pop. aggl., 617 hab. pop. tot., 853 hab. Sources minérales froides. Papeterie, faïen- cerie ; fabrique de draps. Salies, ancien siége d’un château fort, ne se compose aujourd’hui que d’une longue rue alignee au bord du Su- lat et que domine une colline escarpée. Le château de Salies, dont les ruines couron- nent cette colline, paraît avoir été anterieur aux guerres des albigeois. Les comtes de Comminges y avaient leur atelier monétaire. Il fut en partie rebâti en 1308 et entouré de fossés et de fortifications nouvelles au xve et au XVIe siècle. Il ne reste plus aujour- d’hui des constructions primitives qu’un im- posant donjon du xixe siècle et quelques par- SALI ties d’une curieuse chapelle de la mêrie époque, mais terminée seulement au xive siè- cle. Le clocher à arcades de cette chapelle possède encore les cloches de la paroisse. Au milieu de la ville, on voit de même une pet te halle Gu xve siècle. Salies doit son nom à une source d’eaux salées aujourd’hui en pleine exploitation pour les bains. Elles étaient utilisées jadis pour la fabrication du sel ; mais leur faible rendement a fait renoncer à cette exploitation. Les deux sources de Salies sont l’une salée, l’autre sulfurée calcique ; elles jaillissent dans un petit édifice à arcades si- tué au milieu du bourg, et sourdent du pied de la colline, dans le voisinage d’une masse éruptive d’ophites et de carrières de gypse. L’eau de la source sulfureuse, assez compa- rable à celle d’Enghien, est la plus riche en soufre des eaux sulfuréés calciques des Py- rénées ; mais elle est trop peu abondante pour être employée autrement qu’en boisson. La source salée sert aux usages domestiques. Un pont suspendu joint, à Salies, les deux rives du Salat.

SALIES, bourg de France (Basses-Pyré- nées), ch.-1. de cant., arrond. et à 16 kilom. O. d’Orthez, sur la petite rivière de son nom ; pop. aggl., 2, 540 bab :, — pop. tot. 5, 120 hab. Exploitation de sources salées ; établisserient de bains. Commerce de bestiaux, jambons, sel, chevaux. La petite localité de Salies est très-ancienne. Suivant une tradition, les Ro- mains y auraient eu jadis un important éta- blissement. Le quartier où l’on fabriquait les vases pour la préparation du sel a conservé jusqu’à nos jours le nom de petite Rome ou Roumette. Salies doit son nom actuel, aussi bien que son importance, à une fontaine d’eau salée dont l’exploitation occupe environ 80 ou- vriers et 25 à 30 ouvrières. Cette fontaine fournit 780 mètres cubes d’eau par jour, et les produits de son exploitation (4, 200 tonnes de sel par an en moyenne) servent à conser- ver les jambons de Bayonne. L’eau cortient le sel dans une proportion de 35 pour 100. Un établissement de bains a été ouvert à côté de la, raffinerie. Il renferme plusieurs catinets de bains, une piscine d’eau froide, et est as- sez fréquenté par les habitants du Midi, L’é- tablissement est placé sous la direction d’un médecin inspecteur. Salies a perdu une par- tie de sa population en émigrants du nou- veau monde ; en dix ans, le chiffre en a baissé 1 de plus de 2, 000. On attribue cette dépopu- lation à la prise de possession des salines par l’Etat. Autrefois, tous les citoyens mariés de Salies, unis par une charte de corporation conservée à la mairie du bourg, étaient pro- priétaires indivis de ces salines et transfé- raient leur part à leurs héritiers. La prise de possession de l’Etat a donc dépouillé une po- pulation déjà fort pauvre. Salies ne possède aucun édifice antique ou moderne digne de remarque. Nous mentionnerons néanmoins sur plusieurs éminences des environs d’an- ciens camps romains (castra), auxquels le patois du pays a conservé lu nom de cas- teras.


SALIÈS ou SALIEZ (Antoinette Salvan de), femme poëte française, née à Albi en 1638, morte dans la même ville en 1730. Devenue veuve d’Antoine de Fonvielle, seigneur de Saliès, viguier d’Albi, lorsqu’elle était encore dans tout l’éclat de sa beauté (1672), Antoinette refusa de se remarier pour se consacrer tout entière au culte de la poésie et à l’éducation de ses enfants. Elle écrivit des Paraphrases sur les psaumes de la pénitence, diverses Lettres et Poésies, imprimées en grande partie dans la Nouvelle Pandore ou les Femmes illustres du règne de Louis le Grand ; enfin, la Comtesse d’Isembourg (1678, in-12), roman historique qui a été traduit en plusieurs langues. Mme de Saliès, qui devint, en 1689, membre de l’Académie des Ricovrati de Padoue, essaya, en 1704, de former une société littéraire qui se réunissait une fois par semaine dans sa maison, et prenait le titre de Société des chevaliers et chevalières de la Bonne-Foi. Le premier statut de cette compagnie, qui disparut avec sa fondatrice, était celui-ci :

Une amitié tendre et sincère,

Plus douce mille fois que l’amoureuse loi,
Doit être le lien, l’aimable caractère

Des chevaliers de Bonne-Foi.


SALIETTE s. f. (sa-li-è-te). Bot. Nom vul- gaire de la conyze à feuilles en coin. SALIFÈRE adj. (sa-li-fe-re · du lat. sal, sel ; fero, je porte). Qui contient du sel : Terrain SALIFERE. SALIFÉRIEN, JENNE adj. (sa-li-fé-ri-ain, i-è-ne). Géol. Qui contient du sel commun, ou chlorure de sodium : Le terrain SALIFÉ- RIEN se compose d’un grand nombre de cou- ches argileuses et marneuses. (L. Figuier.) On ne trouve aucun débris d’animaux fossiles mêlé aux couches de sel gemme et de marne du terrain SALIFÉRIEN. (L. Figuier.) SALIFIABLE adj. (sa-li-fi-a-ble— du lat. sal, sel ; facere, faire). Chim. Qui jouit de la propriéte de former des sels en se combinant avec les acides : Base SALIFIABLE. SALIFICATION s. f. (sa-li-fi-ka-si-on rad. salifier). Chim. Production d’un sel. - SALIFIER v. a. ou tr. (sa-li-fi-é du lat. sal, sel ; facere, faire. Prènd deux i de suite aux deux prem. pers. pl. de l’imp. de l’ind, SALI et du prés, du subj. : Nous salifiions ; que vous salifiez). Chim. Convertir en sel. SALIGAUD, AUDE s. (sa-li-gô, ô-de-rad. sale). Fam. Personne sale, malpropre : Vous n’êtes qu’un SALIGAUD. SALIGÉNINE s. f. (sa-li-jé-ni-ne du lat. salia, saule ; genus, origine). Chim. Corps de nature à la fois alcoolique et phénique, d’où dérivent par oxydation le salicylol et l’acide salicylique. — — Encycl. La saligénine C7H803-C6H4OH, CH²OH - est un corps qui tient à la fois de la nature des phénols par son groupe C6H¹OH et de la nature des alcools par son groupe CH2OH ; c’est un glyphénol, suivant l’heureuse ex- pression de M. Grimault. Ce corps se ren- contre dans la nature à l’état de glucoside, dans la salicine et la populine, dans l’écorce de saule et dans l’écorce de peuplier. On peut le retirer de ces éthers par saponification ; on peut aussi le produire artificiellement en fixant, au moyen de l’amalgame de sodium, deux atomes d’hydrogène sur le salicylol C7H60². — I. PRÉPARATION. 10 On acidule par de l’acide sulfurique ou de l’acide chlorhydrique une solution aqueuse de salicine et l’on porte la liqueur à l’ébullition. Le liquide est ensuite saturé par la craie, puis agité avec de l’é- ther, qui dissout la saligénine et l’abandonne en cristaux par l’évaporation. Malheureuse. ment, lorsqu’on opère par cette méthode, il se forme toujours une quantité plus ou moins considérable de salirétine dont il est difficile de débarrasser le produit. 20 On délaye 50 parties de salicine bien pulvérisée dans 200 parties d’eau distillée et l’on ajoute à ce mélange 3 parties environ d’émulsine préparée d’après la méthode de Robiquet (v. EMULSINE). Le tout étant intro- duit dans un flacon, on agite bien et l’on chauffe dans un bain d’eau tiède à une tem- pérature qui ne dépasse pas 400. La salicine se décompose en se dissolvant, et la trans- formation est complète au bout de dix à douze heures. Si l’on prend les proportions indi- quées, l’eau n’étant pas suffisante pour tenir en dissolution toute la saligénine qui s’est formée, celle-ci s’en sépare en grande par- tie sous la forme de petits rhomboèdres. Pour extraire le reste, après avoir séparé les cris- taux, on agite l’eau mère avec son volume d’éther, et l’on évapore les solutions au bain- marie. Le résidu de l’évaporation se prend, par le refroidissement, en une masse blanche et cristallisée en larges lames nacrées sem- blables à la cholestérine. On la purifie par une nouvelle cristallisation dans une petite quantité d’eau bouillante. Beilstein et Seel- heim trouvent plus avantageux de la purifier par cristallisation dans la benzine. - II. PROPRIÉTÉS. La saligénine cristal- lise en lames rhombiques blanches d’un éclat nacré ou en petits rhomboèdres incolores. Par l’évaporation spontanée de ses solutions aqueuses, il se forme une masse blanche opa- que composée de lamelles microscopiques brillantes et irisées. La saligénine est one- tueuse au toucher et présente une densité de 1, 1613 à 250. Dans le vide, sur l’acide sulfu- rique concentré, elle ne perd pas d’eau ; mais elle se volatilise en partie et l’acide sulfurique placé dans un vase à côté se re- couvre d’une croûte cramoisie. Lorsqu’on la chauffe, elle fond en un liquide incolore et transparent qui se prend en une masse cris- talline à 820. Maintenue pendant quelque temps à 1000, elle se sublime en lamelles dé licates, blanches, brillantes et irisées. Ses solutions aqueuses communiquent aux sels ferriques une brillante couleur indigo. La suligénine se dissout dans 15 parties d’eau à 220 ; l’eau bouillante, l’alcool et l’é- ther la dissolvent en toute proportion. La benzine en dissout la cinquante-deuxième partie de son poids à 180 et en dissout une plus grande quantité à la température de l’é- bullition. Les solutions de ce corps sont sans action sur la lumière polarisée. La saligénine se dissout dans l’aminoniaque et parait se combiner avec la potasse. Sa solution aqueuse ne précipite pas les sels de baryum, de cal- cium, de cuivre, l’acétate neutre de plomb, le chlorure mercurique, l’azotate d’argent et l’émétique. Avec le sous-acétate de plomb, elle donne un précipité volumineux de com- position variable. Elle communique aux sels ferriques une coloration indigo foncé qui disparalt promptement par l’action de la cha- leur, du chlore ou des acides. Les solutions aqueuses ou éthérées ne présentent point cette propriété colorante. III. DÉCOMPOSITION. 10 La saligénine chauffée au-dessus de 1000 donne de l’eau et du salicylol. Entre 1400 et 1500, elle devient très-visqueuse et se solidifie par le refroidis- sement en une masse qui est d’autant moins cristalline qu’elle a subi l’action d’une plus forte chaleur. A la longue, on obtient une résine ambrée et translucide qui présente les caractères de la saligénine. 20 Exposée à l’air au contact du noir de platine, elle s’oxyde et se convertit prompte- ment en salicylol ; à une température plus élevée, cette oxydation se fait par le simple contact de l’air ou par l’action de l’acide chromique, de l’oxyde d’argent, etc. ; elle consiste dans une simple perte de deux ato- SALI mes d’hydrogène, sans qu’il se forme d’an- hydride carbonique ni aucune autre substance organique. L’oxyde de mercure n’agit pas sur la saligénine. Chauffée avec de l’acide sulfurique et du peroxyde de manganèse, elle donne de l’anhydride carbonique et de l’a- cide formique sans la moindre trace de sali- cylol. 30 Le chlore gazeux agit violemment sur la saligenine sèche ; il se dégage de l’acide chlorhydrique et il se forme une résine jaune qui rougit peu à peu et qui finit par se soli- difier en une masse composée de petits cris- taux ; ceux-ci fondent et deviennent rouges par l’action prolongée du chlore. Le brome agit de la même manière. Lorsque, au lieu de faire agir le chlore sur la saligenine sèche, on le fait agir sur des solutions concentrees de ce corps, le produit principal est l’acide trichlorophénique. 40 Avec l’iode et le phosphore, la saligé- nine forme un liquide brun qui paraît ren- fermer un iodhydride très-instable OH. C7H6 50 Lorsqu’on la chauffe avec les acides étendus, la saligénine CTH80% perd une no- lécule d’eau, H²O, et donne de la saliretine C7H60 ou premier anhydride saligénique. 60 L’acide sulfurique concentre colore la saligénine en rouge foncé comme la salicine. 70 L’acide azotique concentré la dissout avec dégagement de vapeurs nitreuses et d’anhydride carbonique et donne naissance à de l’acide pierique. Le même acide étendu la convertit en un mélange de salicylol et de nitrosalicylol. 80 La saligenine n’est pas sensiblement atta- quée par la lessive de potasse à la température ordinaire, mais paraît se combiner avec cet alcali à la manière des acides, ce qui n’a point lieu de nous étonner puisqu’elle renferme un atome d’hydrogène phénique. Chauffée avec de la potasse en fusion, elle se comporte comme les alcools en général et donne de l’hydrogène et du salicylate de potassium : C7H80³ + KHO = C7H³KOS + 4H. Saligénine. Potasse. Salicylate Hydro- de gène. potassium. 9o Le sodium agit sur les solutions aqueu- ses de saligénine en déplaçaant de l’hydrogène et en faisant naître un précipité qui présente la composition C14H13NaO3. Une solution de saligénine dans la benzine réagit sur le so- dium d’une manière semblable ; inais le pré- cipité formé ne présente plus alors une com- position constante. 100 Le perchlorure de phosphore convertit la saligénine en salirétine avec dégagement d’acide chlorhydrique et de perchlorure de phosphore : = C7H80% + Saligénine. PC15 Perchlorure de phosphore. 2HC1 + POCIS + C7H00. Acide Oxychlorure chlor- de hydrique. phosphore. Salirétine, < 110 La saligénine se convertit aussi en sa- lirétine lorsqu’on la chauffe à 1000 avec un mélange d’anhydride acétique et d’éther, ou lorsqu’on la dissout dans l’acide acetique cristallisable et qu’on fait ensuite passer un courant d’acide chlorhydrique à travers la liqueur. 120 La saligénine est attaquée par le chlo- rure de benzoyle avec dégagement d’acide chlorhydrique et formation d’un éther com- posé répondant à la formule CH(C7H1³0)02, - — DÉRIVÉS CHLORÉS DE LA SALIGÉNINE. Ils se produisent par l’action de l’émulsine sur les dérivés chlorés de la salicine correspon- dants. Comme la saligénine elle-même, ils ont la propriété de se transformer en matiè- res résineuses au contact des acides. Chlorosaligénine CHCIO, Lorsqu’on traite la chlorosalicine par l’émulsine, on ob- tient de la glucose et de la chlorosaligénine. Le produit, cristallisé dans l’eau chaude, forme de belles tables incolores entierement semblables à la saligenine. Il se dissout dans l’eau, l’alcool et l’éther, bleuit les sels ferri- ques et se résinifie sous l’influence des aci- des. L’acide sulfurique concentré lui com- munique une très-belle couleur verte. Bichlorosaligenine C7H6C1²02, Ce corps paraît se produire lorsqu’on saponifie la bi- chlorosalicine par l’émulsine. · Perchlorosaligénine C7H³CB³02. La per- chlorosalicine ne se décompose qu’avec une extrême difficulté au contact de l’émulsine pour donner de la trichlorosaligėnine. ANHYDRIDE BALIGÉNIQUE OU SALIRÉTINE C7H60. Ce corps se produit quand on fait agir à chaud un acide étendu sur la saligé- nine. Il provient d’une simple déshydratation de cet alcool. Cette transformation est effec- tuée par presque tous les acides minéraux, pourvu qu’on opère à la température de l’é bultition. La saliretine gugue alors la surface sous la forme d’un corps résineux ordinaire- ment jaunâtre, quelquefois tout à fait blanc. En général, le produit est d’autant plus pur qu’on a employé un acide plus étendu pour le préparer. On peut, du reste, le purifier ul- térieurement en le dissolvant dans l’alcool et le précipitant par l’eau. D’après Piria, 100 parties de saligénine traitées par l’acide