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entretien, ils se quittèrent ennemis. Néhémie se rendit à Andrinople et accusa Sabataï de troubler le repos public. Des docteurs appuj’èrent son accusation, et le sultan finit par ordonner qu’on amenât le prétendu fils de Dieu en sa présence. À la vue du monarque, celui-ci perdit toute son assurance. Le sultan lui fit, en langue turque, plusieurs questions auxquelles il ne put répondre que par interprète, ce qui surprit étrangement les assistants, qui s’imaginaient que le Messie devait parler toutes les langues. Le sultan fit ensuite dépouiller Sabataï, ordonna qu’on l’attachât à un poteau et que ses archers tirassent sur lui. Il promit de se faire juif et sectateur du Messie si, par un miracle bien facile à exécuter pour le Fils de Dieu, son corps devenait impénétrable aux flèches. Sabataï s’empressa d’avouer son origine terrestre. Le sultan lui donna le choix ou de se faire musulman ou d’être empalé à l’instant ; Sévi n’hésita pas et, à la grande stupéfaction des juifs, coiffa le turban et adora le prophète de Médine. Quelques-uns se persuadèrent cependant que Sabataï ne s’était point fait Turc, que son ombre seulement était restée sur la terre et que son coips était allé au ciel attendre des circonstances plus favorables. SABATÊLE s. f. (sa-ba-tè-le). Bot. Espèce de champignon comestible.

SABATH s. m. (sa-batt — mot hébr.) Chron. Onzième mois de l’année hébraïque, correspondant à notre mois de janvier, it On le nomme aussi schébath.

SABATIER (André-Hyacinthe), littérateur français, né à Cavailloti (Vauoluse) en 1726, mort à Avignon en 1806. Décidé à suivre la carrière littéraire, il vint à Paris vers 1752 et devint précepteur d’un fils naturel du duc de Soubise. Son caractère aimable, son esprit hardi !e firent bien accueillir dans les cercles, notamment dans ceux où brillaient Delille, Thomas, Dorât et Collardeau. Sa chanson de la Mouche et quelques autres écrits furent extrêmement goûtés, et ses odes semblèrent un instant promettre à la France un nouveau poste lyrique. Vers 1763, il fut nommé professeur de rhétorique au collège de Toiirnon, puis, quand les oratoriens eurent pris possession de cet établissement, il revint à Paris et reçut une pension de Louis XVI. À l’époque de la création des Ecoles centrales, il professa les belles-lettres successivement dans le Var et le Vaucluse. Vers la fin de sa vie, il reçut une pension du gouvernement impérial. Ses principaux ouvrages sont : Épître à l’abbé Poulie sur la manière de diviser les discours (1754, in-8o) ; Conseils sur l’art de parvenir dans la république des lettres (1758, in-8o) ; Odes nouvelles et autres poésies(Paris, 1766, in-12) ; Œuvres (Avignon, 1779, 2 vol. in-12), où l’on trouve, outre ce qui précède, un Discours sur les belles-lettres (1769, in-4o) ; Bumbert 11, tragédie, jouée à Grenobleen 1773, Oraison funèbre de Louis XV (1774, in-8o) ; Éloge de Jtfme de Séoignë (1777, in-S"). Sabatier a laissé, en outre, des morceaux insérés dans les Annales du ComtntVeiiaissin, un Discours sur l’Être suprême (1794, in-S°), l’opéra du Couronnement de Pétrarque (1804, in-8o), enfin le Phcenix, poème allégorique.

SABATIER (Raphaël-Bienvenu), chirurgien, uè à Paris en 1732, mort en 1811. Reçu docteur à vingt ans, il devint professeur d’anatomie quatre ans après et enseigna avec un grand succès. Le talent qu’il déploya attira sur lui l’attention de Morand, qui lui fit donner la survivance des fonctions de chirurgien en chef à l’hôtel des Invalides et lui accorda la main de sa nièce (1757). Quelque temps après, Sabatier devint démonstrateur de chirurgie, puis membre de l’Académie des sciences (1773) et censeur royal. Pendant la Révolution, il fut un des trois inspecteurs généraux des armées. Attaché d’abord comme médecin à l’armée du Nord, puis à la faculté de Paris, il occupa ensuite la chaire de médecine opératoire et Napoléon le nomma l’un de ses chirurgiens consultants. Sabatier, qui entra à l’Institut dès sa création, était un opérateur de premier ordre, feut-être cependant un peu trop attaché à ancienne pratique. Ce tait un homme simple, frugal, humain, plein de compassion pour les malades. Il a laissé sur son art une foule de mémoires, insérés dans les recueils académiques, et des ouvrages pie ns de sagacité et d’érudition. Celui qui lui fait le plus d’honneur est le traité Le la médecine opératoire (1736, 3 vol. in-8o), dont Sanson et Bégin ont donné une édition nouvelle, mise au niveau des progrè. de la science, en 1822-1824 et 1832 (4 vol. iu-8»). On a encore de lui les ouvrages suivants : Truite complet d’anatomie (1775, 8 Vol. jn-8°, et 1791, 3 vol. iu-S°) ; De broncholomia (Paris, 1752, in-4o) ; Delà médecine expectative [l’avis, 1796,3 vol. in-s°). Enfin il a édite quelques ouvrages : l’Abrégé d’anatomie de C. Verdier (1768) et le Truite complet de chirurgie de Mauquest de Lamotts (1771, 2 vol. in-8<>).

SABATIER (Antoine), dit Saballer de Cuire*, littérateur français, né à Castres le 13 avril l74î, mort à Paris le 15 juin 1817. Son père, qui était marchand, le destina à la carrière ecclésiastique et le mit au séminaire. Le jeune Sabatier s’y lit remarquer par la vivacité et la causticité de bon esprit. Il venait d’être tonsuré, lorsque, ses supérieurs lui

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ayant défendu de s’occuper de littérature, il quitta le séminaire de Castres et se rendit à Toulouse (1761). Là, tout en donnant des leçons pour vivre, l’abbé Sabatier composa un grand nombre de pièces de vers, un poëine, le Temple de la Volupté, des contes licencieux et fit représenter avec un certain succès une comédie en prose intitulée : les Eaux de Bagnères (1763). En 1766, il se rendit à Paris à l’appel du philosophe Helvétius qui, le sachant sans fortune, lui fit une pension de 1,200 livres. Sabatier commença par publier un recueil de ses poésies, sous le titre de Quarts d’heure d’un joyeux solitaire (1766), qu’il désavoua plus tard, et chercha par divers écrits à capter la confiance des philosophes. À cette époque, il écrivit quelques compilations et des romans, notamment les Bizarreries du destin, qui eurent du succès. Voyant qu’il lui serait difficile de tenir un rang distingué au milieu de la brillante phalange philosophique qui comptait alors tant d’éminents esprits, il pensa qu’il arriverait plus facilement à la réputation en se rangeant parmi ses adversaires. Du vivant même d’IIetvétius, il se mit à faire aux philosophes une guerre a outrance. Comme il l’a avoué plus tard lui-même, « il crut d’une bonne politique de commencer à discréditer leur patriarche, n et il publia, en 1771, le Tableau philosophique de l’esprit de M. de Voltaire (l vol. in-S°), pamphlet virulent, rempli d’inepties et de calomnies gratuites, qui a eu une nouvelle édition en 1802. La cour accueillit ce transfuge avec empressement ; elle lui donna un logement au château de Versailles, une gratification de 12,000 livres et quatre pensions, dont une sur le Mercure de France. C’est à ce prix que Sabatier, dont la vie privée était éhontèe, défendit ostensiblement de sa plume la religion et les mœurs ; mais, pour augmenter sas revenus, il faisait imprimer, sous le voile de l’anonyme, une traduction de Boccace et des ouvrages plus obscènes encore. La Révolution inspira naturellement à cet honnête écrivain une horreur profonde ; il émigra immédiatement après la prise de la Bastille. Sa conduite à l’étranger ne fut pas plus honorable ; un mémoire sur un nouveau partage de la Pologne et une brochure intitulée Tocsin des politiques (1791) lui valurent une belle gratification de l’empereur Léopold, qui l’attira à Vienne. Dans cette capitale, où il resta quatre ans, il.-.e fit le correspondant ou plutôt l’espion politique du prince Alex. Mourousi, hospodar de Moldavie, moyennant 110 ducats par mois. 1 ! continua dans l’émigration son métier de pamphlétaire à gages et s’établit, vers 1803, à Aitona. Pour rentrer en France, il prodigua vainement à Napoléon tesépithètes de génie du bien, de sauveur, de héros, do demi-dieu ; il ne put revenir à Paris qu’à la suite des Bourbons, qui lui accordèrent une pension de 3,500 francs, et il eut l’audace de se plaindre de l’avarice du gouvernement. Bien qu’impotent et presque aveugle, il gaspilla sa pension, continua à se livrer à ses habitudes crapuleuses, a faire de nouvelles dupes et mourut dans la misère, chez les sœurs de la Charité de la rue Neuve-Saint-Etienne. Le principal ouvrage de Sabatier a pour titre : les Trois siècles de la littérature française ou Tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François Ier jusqu’en 1772 (Paris, 1772, 3 vol. in-8o ; 6e édit., 1801, 4 vol. in-12). Le style en est incorrect, mais facile et plein de finesse ; les jugements littéraires de l’auteur sont généralement d’un goût sûr, mais d’une partialité révoltante quand il trouve ious sa i lume un philosophe. On cite encore à part : Dictionnaire de littérature (1777, 3 vol. in-S°) ; les Siècles païens (1784, 9 vol. in-12) et le Véritab.e esprit de J.-J. Itousseau (1804, 3 vol. in-8"), compilation où se trouve groupé d’une manière assez habile tout ce que le philosophe de Genève a écrit en faveur de la religion, de la morale et du gouvernement monarchique. Les autres ouvrages

de Sabatier sont : le Temple de la Volupté, poème (s. 1. c. d., in-12) ; les Quarts d’keure d’un joyeux solitaire (Amsterdam, 1766, in-12), contes obscènes ; l’École des pères et des mères, roman (AniMerdum, 1767-1769, 2 vol. in-12) ; la Matomanie ou le Songe moral et critique d’un jeune philosophe (1767, in-8o) ; Betsi ou les Bizarreries du destin, roman (17t>9-1788, 2 vul. in-12) ; le Cri de la justice ou Itemontrance à Apollon sur les ouvrages de nos meilleurs auteurs (1773, in-8o) ; Abrégé historique de la vie de Marie-Thérèse, impératrice, et de Churtes-Emmanuel III, roi de Sarduigue (1773, in-S°) ; Journal politique national (1789), réimprimé sous te titre de Tableau des travaux de l’Assemblée constituante (1799, in-8o) ; Lettre sur les causes de la corruption du goût et des mœurs (Aix-la-Chapelle, 1790, in-12) ; le 2’ocsin des politiques (Paris, 1791, in-18), opuscule qui engagea l’empereur à faire venir l’auteur à Vienne, où il demeura quatre années ; Pensées et observations morales et politiques (Vienne, 1794, in-S") ; Lettre d’un observateur sur Bonaparte et Louis XVII1 (Ërfurt, 1801, in-8<>) ; Lettres critiques, morales et politiques sur l’esprit, les erreurs et les travers de notre temps (Erfurt, 1802, in-12) ; Considérations politiques sur les gens d’esprit et de talent (Londres, 1804, in-8u) ; De la souveraineté ou Connaissance des vrais principes du gouvernement des peuples (Alloua, 1806,2 vol. in-8o). Il en a tiré une brochure intitulée : Citations curieuses (Paris, 1815, in-8") ; ApoloQie de

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Spinoza et du spinoztsme contre tes athées, les incrédules et contre les théologiens scolasli- I ques platoniciens (Aitona, 1806, in-8o) ; les I Caprices de ta Fortune, précèdes d’une notice littéraire sur Sabatier (Paris, 1809, 3 vol. in-12). Enfin, l’abbé Sabatier a publié le Dictionnaire des passions de Sticotti (Paris, 1769,

2 vol. in-8») et a traduit les Contes de Boc-

cace (Paris, 1779, 10 vol. in-18), souvent ’ réimprimés. Parmi les manuscrits laissés par 1 lui, on cite un Testament moral, politique et littéraire (2 vol.) et un Dictionnaire des dieux et des héros (4 vol.).

SABATIER (André), économiste français, né dans la seconde moitié du xvriio siècle, mort à Paris en 1829. Il était, en 1789, administrateur des hôpitaux de Paris. Ayant embrassé avec ardeur la cause de la Révolution, il fut nommé administrateur du département de Paris. Après le 13 brumaire, auquel Sabatier prit une grande part, Napoléon récompensa le zèla de son partisan par la préfecture de la Nièvre. Destitué en 1802, Sabatier vécut dans la retraite et ne s’occupa plus des affaires publiques. Ses principaux ouvrages sont : Adresse à VAssemblée constituante sur les dépenses générales de l’État (1790, in-8<>) ; Du crédit public et particulier (1798, in-4o) ; Tableaux comparatifs des dépenses et des contributions de ta France et de l’Angleterre (1805, in-8<>) ; Des receltes et dépenses publiques de ta France (1816, in-8o) ; Des banques et de leur influence (1817, in-8») ; De la répartition de la contribution foncière (l%, in-S»).

SABATIER (MUe BÉnazët, dame GavkauxSabatier, connue sous le nom de M*""*), cantatrice française, née à Paris en 1822. Elle est fille d’un violoncelliste distingué qui lui apprit le piarçp, et, à quinze ans, elle était une pianiste remarquable. Elle étudia alors le chant, épousa en 1839 M. Sabatier et, peu après, se mit a chanter dans les salons. En 1842, elle parut pour la première fois dans un concert public, chanta avec Poullierleduo du deuxième acte de Guillaume Tell et obtint un vif succès. À partir de ce moment, elle s’est fait entendre dans un grand nombre de concerts, où elle a mis en vogue une foule de romances. M™e Sabatier a obstinément refusé d’entrer au théâtre. Elle a composé des romances et des opérettes agréables.

SABATIER DE CABRE, magistrat français, né vers 1745, mort en 1816. Conseiller au parlement, il se fit remarquer avec d’Eprémenil par la vive opposition qu’il fit au pouvoir, appuya Robert de Saint-Vincent dans l’éloquente protestation que fit entendre celui-ci lors de la séance royale du 19 novembre 1787, et fut compris dans l’ordonnance d’exil qui frappa les plus fougueux parlementaires en même temps que le duc d’Orléans. De retour à Paris, à prit part avec ses collègues à tous les mouvements qui préparèrent la Révolution ; mais, comme tant

d’autres, il la renia dès que la Révolution eut englouti le parlement avec la royauté. Arrêté comme suspect sous la l’erreur, il sortit de prison après le 9 thermidor et acheva sa vie dans l’obscurité.

SABATINI (Francisco), architecte espagnol, né à Palerme en 1722, mort à Madrid en 1798. Il débuta à Naples par la construction des casernes de cavalerie sises auprès du pont délia Maddalena ; puis il suivit à Madrid le roi Charles III et fit quelques additions ou modifications au palais Royal de Madrid et aux palais du Pardo et d’Aranjuez. Ce fut cet architecte qui éleva successivement la porte d’Alcula, la porte San-Vincente, la douane, la manufacture de porcelaine du Buen-Retiro, le mausolée de Ferdinand VI. Sa dernière œuvre fut le grand autel de la cathédrale de Ségovie. Sabatini reçut, comme récompense, les titres de lieutenant général et d’inspecteur général du génie.

SABATRINE s. f. (sa-ba-tri-ne). Chim. AIcaluïde que M. Weigelin a extrait des semences de cévadille, où il coexiste avec la vératrine et la sabadiffine. V. sabadiffinb.

SABAUDIA, nom latin de la Savoie, au moyen âge.

! SABAYE s. f. (sa-ba-ie ou sa-bè). Mar.

Cordage servant à amarrer les bateaux, il

j Petit câble servant à haler les petits navires le long du rivage, il Corde établie en va-etvient d’une embarcation à terre.

SABAZIE s. f. (sa-ba-zl —dugr. Sabazios,

surnom de Bacchus). Bot. Genre de plantes,

de la famille des composées, tribu des séné I cionées, comprenant quatre espèces, qui crois ’ sent surtout dans l’Amérique tropicale.

SABAZIES ou SABASIES s. f. pi. (sa-ba : zî). Antiq. gr. Fêtes que l’on célébrait en

Phrygie en l’honneur de Bacchus Sabazius,

; dieu auquel un bouc était consacré et dont

le culte prêtait à des cérémonies licencieuses.

— Encycl. Dans ces fêtes, on révélait les

mystères de la naissance de Bacchus qui

avait été conçu, disait-on, par Sabazius, fils

de Jupiter ; d’autres disaient que Bacchus

I avait été conçu dans la cuisse de Jupiter

! par l’intervention de Sabazius, bien que le

plus grand nombre ne crût pas à toutes ces

j fables et donnât pour mère à Bacchus la fa ’ meuse Proserpine. Quoi qu’il en soit, les sa-

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bazies étaient des fêtes d’une licence tellement effrénée qu’Aristophane crut devoir, dans une comédie intitulée Sabazius, proposer d’abolir le culte de Bacchus à cause des cérémonies nocturnes de ces fêtes. La tradition de Bacchus Snbazien n’était point nationale chez les Grecs ; elle leur venait des Sabes, l’un des sept peuples thraces qui se servaient, pour leur culte, de prêtres appelés besses, d où vient l’épithète de Bassareus donnée au dieu lui-même. Diodore, qui nous parle des sabnzies, ne nous rapporte aucun détail des mystères nocturnes qui leur faisaient suite, par la crainte de blesser la pudeur, et il parait, d’après son récit, que les adeptes se livraient h des actes (l’une telle lubricité qu’il fallait n’avoir conservé aucune pudeur pour en rester spectateur. Malgré l’horreur que ces fêtes mystérieuses inspiraient aux gens sensés et honnêtes, ce imite barbare se maintint dans toute lu Grèce, et les Romains eux-mêmes faillirent l’adopter. En l’année 514 de Rome, on tenta d’introduire à Rome te culte de Bacchus Sabazius ; mais le préteur des étrangers le défendit, dans l’intérêt des mœurs, et s’opposa à ce que les novateurs pussent s’assembler. Toutefois, pendant l’empire et particuli’ remeut sous le règne de Domitien, k l’époque où la capitale du monde était devenue I asile de tous les cultes qui pouvaient alimenter nu accroître la corruption, on vit apparaître les sabazies, oui subsistèrent jusqu’à la victoire complète du christianisme.

SABBAT s. m. (sa-ba — latin sabbatum, grec sabbâton, mot biblique, de l’hébreu schabat, repos. Quant au mot sabbat pris dans Je sens d assemblée nocturne des sorcières, il est probablement identique avec le précédent, l’idée fondamentale paraissant être fête, solennité. Le savant Huet pensait au grec Sabazios, épithète de Bacchus, en latin Sabazius ou Sttbadius, probablement de la même famille que le grec sebâ, sebomai, vénérer, sebas, vénération, asebes, impie ; savoir, la racine sanscrite sëv, honorer, servir, vénérer, d’où sêca, adoration, hommage, service, sévilar, adorateur, sêrvilva, dévotion, etc. ; mais cette dérivation est bien suspecte. Nous admettrions volontiers avec M. Littré, en ce qui concerne le second sens, que c’est là une di-rivatiun injurieuse du sens du sabbat, k cause de l’opinion populaire qui, méprisant les juifs, assimila leur fête à une réunion de sorciers). Chez les Juifs, le dernier jour de la semaine, le jour du repo- : Le jour du sabbat. Les Juifs se scandalisaient de ce que les apôtres épluchaient des épis le jour du sabbat ; ils se scandalisaient même des miracles que le Sauveur faisait ce jour-là. (Mass.) il Observation du repos religieux : Le sabbat a été fait pour l’homme, et nnn pas l hommepour le sabbat. (Sacy.) Le sabbat était le point capital sur lequel s’élevait l’édifice des scrupules et des subtilités pharisaiqups. (Renan.) Les juifs ne gardent plus le sabdat. (Peyrat.) il C’A "min du Sabbat, Distance à laquelle le3 juifs peuvent s’éloigner de leurs demeures le jour du sabbat.

— Prétendue assemblée nocturne des sorti n

bri

les sorcières tenaient leur sabbat dans cette forêt. (Acad.) J’aimerais cent fois mieux cire au sabbat, (KegnanU C’e»t eu rêve que ta plupart dessorcières allaient au sabbat. (A. do Gasparin.) Les surcières reparaissent et tiennent entre elles une conversation oïl te délire du sabbat éclate en trivialités hideuses. (Th. Gaut.)

— Par ext. Grand bruit, grand tumulte, accompagné de désordre, de confusion : Ces ivrognes, ces chats ont fait un sabbat épouvantable toute la nuit. Alors ce ne fut que jeux et que ris avec un sabbat effroyable, car on ne s’entendait pus l’un l’antre, (D’Ablane.) Quel diable deSABBATl (J.-J. Rous.)

Voyez le beau sabbat qu’ils font à notre porte ! Messieurs, allez plus loin tempêter de la sorle.

Racine.

— Criailleries contre une personne que l’on réprimande : Son père va lui faire un beau sabbat. Adieu, ma très-aimable ; voilà ma compagnie qui me fait un sabbat horrible. (Mme ne Sév.)

— Hist. ecclés. Sabbat marianique, Rit que le pape Urbain II introduisit à l’occasion des croisades.

— Agric. Instrument qui sert à nettoyer les grains.

— Encycl. Hist. relig. Chez les Juifs, le septième jour de la semaine devait être sanctifié par l’abitention de tout travail servile, en mémoire du jour où Dieu se reposa après avoir employé les six jours précédents à l’œuvre de la création. Nous ne discuterons pas ici dans quel sens doivent être compris les six jours de la création, ni si la création elle-même est possible ; nous renvoyons pour ces questions au mot création et k d’ancres articles spéciaux du Grand Dictionnaire ; nous ne voulons qu’exposer sommairement ce qu’était le Sabbat chez les Juifs et la rigueur des peines portées par leur loi contre les violateurs du repos hebdomadaire. Au ch. xxxi de l’Exode, v. u, on lit : « Celui qui travaillera dans ce jour doit mourir (Peribit anima illiut de média populi sui). On

ciers, des sorcières, sous la présidence du diable : Aller au sabbat. Le bruit était que