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HESS

expressément que le monarque n’est responsable qu’envers Dieu. (Proudh.) Les hommes sont responsables et, par conséquent, ils ne sauraient être légitimement esclaves. (P. Leroux.) On n’est responsable que de la liberté qu’on a  ; on n’est pas responsable de celle qu’on n’a point. (E. de Gir.) Un gouvernement est aussi responsable de ce qu’il permet que de ce qu’il ordonne. (E. Alletz.)

... Qui donne a sa fille un mari qu’elle hait ’ Est responsable au ciel des fautes qu’elle fait.

Molière.

Editeur responsable, Editeur sous la responsabilité duquel paraît une publication périodique. Q Fam. Personne qui, ayant mis une chose en circulation, est considérée comme en ayant la responsabilité : Je ne suis nullement /’éditeur responsable de cette nouvelle.

RESPONSAL s. m. (rë-spon-sal — du lat. respondere, répondre). Hist. Officier qui, au nom du pape, donnait les réponses sur les discussions ecclésiastiques provoquées par l’empereur.

RESPONSIF, IVB adj. (rè-spon-siff, i-vedu lat. respondere, répondre). Jurispr. Qui contient une réponse, qui a le caractère d’une réponse : Mémoire responsif.

— Gramm. Ce qui sert de réponse : Le responsif, dit-on, doit être au même cas que t’interrogatif. (Dumarsais.)

RESPONSION s. f. (rè-spon-si-on — lat. responsio, réponse ; de respondere, répondre). Hist. Redevance en espèces que, dans l’ordre de Malte et dans quelques autres, les commandeurs devaient faire parvenir chaque année au trésor de l’ordre, sous peine d^être privés de leur comuianderie et même d’être dégradés.

BESSA, rivière de la Russie d’Europe. Elle prend sa source dans le gouvernement de Kalouga, au S. de Serpeïsk, coule au N., entre dans le gouvernement de Smolensk et se jette dans rbugra, au-dessus d’Ioukhnov, après un cours de 85 à 90 kilom.

RESSAC s. m. (re-sak — du préf. re, et du vieux verbe saquer, sacèr, sacher, qui a signifié tirer, mais dont l’origine est inconnue. Chevallet tire ce mot du germanique : ancien haut allemand zukkan, ziachan, ziuhan, tirer, retirer, anglo-saxon seoyan, bas allemand sakkeit, allemand zucken. Scheler préfère le rattacher à l’anglo-saxon seàcan, frapper, secouer, anglais shake, secouer, d’où la signification de secouer brusquement, détacher, tirer. Une autre conjecture de ce savant rapproche la français sacher de l’espagnol sacar ; ces mots seraient pour Stacker, stacar et reproduiraient l’italien siaccare, détacher, d’où l’acception de tirer). Mar. Retour violent des vagues vers le large, après qu’elles se sont brisées sur un obstacle quelconque : Au cap Nord, on observe une sorte de ressac qui en rend l’abord très-dangereux. (A. Maury.) La violence du ressac empêche ordinairement la mer de Norvège de geler. (Balz.)

— Pêche. Embarcation qu’on amène à Terre-Neuve pour aider à faire la pêche, et que l’on renvoie directement, avant l’hiver, au port d’où elle était partie.

KES SACHA MISER (Le malheureux, chose sacrée), Mots latins qui expriment le respect que l’on doit avoir pour le malheur.

RESSAIGNER v. a. ou tr. (re-sé-gué ; gn mil. — du préf. re, et de saigner). Saigner de nouveau ; H fallut ressaigner le malade une troisième fois.

— v. n. ou intr. Perdre de nouveau du sang : La plaie ressaigne.

RESSAIGUE s. f. V. RESBGUE.

RESSAIS1NE s. f. (re-sé-zi-ne — rad. ressaisir). Ane. jurispr. Action de saisir de nouveau, de rentrer en possession.

RESSAISIR v. a. ou tr. (re-sè-zir — du préf. re, et de saisir). Saisir de nouveau : Lâcher un objet pour mieux le ressaisir. Tel le tigre en jouant, dans &a barbare joie. Mord, lâche, ressaisit et dévore sa proie.

Deluxe.

— Par ext. Ramener sous son autorité : 11 espérait que sa nouvelle alliance avec le czar le mettrait, bientôt à même de ressaisir toutes ces provinces. (Volt.) Si tes traités leur arrachèrent leur proie, ce fut sans étouffer peutêtre l’ambition de la ressaisir lorsque l’occasion s’en présenterait. (Raynal.)

C’est reprendre vos droits et c’est voua ressaisir De l’univers dompté qu’on osait vous ravir.

Voltairb.

— Fig. Reprendre l’exercice de : Ressaisir le pouvoir.

... Les patriciens, mal fléchis par les rois, Sauront se redresser pour ressaisir leurs droits.

Ponsard.

0 Revenir à : Si je ressaisissais la vie, elle retournerait bientôt contre moi tous ses poignards. (Mme de Staël.) Je voudrais ressaisir mon ancienne opulence, Pour rendre à ces marauds leur ignoble insolence.

Possi&D.

Se ressaisir v. pr. Être ressaisi.

— Par ext. S’emparer de nouveau : Ressaisissons-nous, autant qu’il est possible, d’un droit si important et si dangereux à confier. (Fonten.)

RESS

RESSANGLER v. a. ou tr. (re-san-glédu préf. re, et de sangler). Sangler de nouveau.

RESSARCELB, ÉE adj. V. RESARCELÉ.

RESSASSÉ, ÉE (re-sa-sé) part, passé du v. Ressasser. Répété : Tours ressassés. Phrases ressassées, il Débattu un grand nombre de fois : Ces questions ne sont pas nouvelles, elles ont été ressassées. (Acad.) il Redit, reproduit a. satiété : Objections ressassées depuis deux mille ou trois mille ans.

RESSASSER v. a ou tr. (re-sa-sé — du préf. re, et de sasser). Sasser de nouveau : Ressasser de la farine.

— Par ext. Agiter, secouer, mêler de nouveau : Lorsque les Arabes ont tué une autruche, la prenant à trois ou quatre, ils la secouent et la ressassent comme on ressasserait une outre pour la rincer. (Buff.)

Un des noms reste encore, et le prélat, par grâce, Une dernière fois les brouille et les ressasse.

Boileau. I ! Manier, retourner à plusieurs reprises : Allons, poudreux valets d’insolents imprimeurs. Petits abbés crottés, faméliques auteurs, Bessnssci-moi Pétau, copiez-moi Du Cange.

Voltaire. J’ai feuilleté tous mes mémoires, 3’ai ressassé tous mes papiers Et mis dans mes doctes grimoires Tout le ciel en douze quartiers.

Ducerceau.

— Fig. et fam. Examiner, discuter de nouveau : Vous aurez beau ressasser ce compte, il ne monte qu’à tant. (Acad.) Pendant dix ou douze années de luttes parlementaires, il a ressassé la politique et en est harassé. (Balz.) || Répéter, reproduire à satiété : Il ne fait que ressasser les mêmes histoires. Vous ressassez toujours même assertion et mêmes preuves. (F. Bastist.) Ces hommes, dont l’opinion fait autorité en politique, ne font que ressasser une vieille complainte. (Proudh.) Les économistes, à force de ressasser leurs vieilles routines, ont fini par perdre jusqu’à l’intelligence des choses de la société, (l’roudh.)

Pour moi, j’ai la tête blessée Lorsque je le vois tortiller En cent façons une pensée ; À force de tes ressasser, La pointe au bout du temps s’émousse. Ducerceau.

Ressasser un ouvrage, un auteurt L’examiner avec soin, pour en découvrir jusqu’au moindre défaut.

RESS

Ressasser quelqu’un, Ressasser la conduite de quelqu’un, Examiner avec soin la conduite de quelqu’un, pour voir si elle n’a rien de.blâmable : On l’k bien sassé et ressassé. |] Hessasser tes gens d’affaires, les traitants, Se disait autrefois pour Faire des recherches contre eux.

Se ressasser v. pr. Être ressassé.

RESSASSEUR, EUSE s. (re-sa-seùr, eu-ze — rad. ressasser). Fam. Celui, celle qui ressasse, qui revient sans cesse sur les mêmes idées.

B ES S AT A ou R1ESETA, rivière de la Russie d’Europe. Elle naît dans le gouvernement d’Orel, coule au N., entre dans le gouvernement de Kalouga et se jette dans la Jizdra, près de Klinskaïa, après un cours de 90 kilom.

RESSAUT s. m, (re-sô). Archit. Saillie, avance que forme quelque partie, en dehors d’une ligne ou d’une surface : L’entablement de cet édifice a des ressauts au-dessus de chaque colonne. Entablement à ressauts. Les pilastres de cette façade forment autant de ressauts. (Acad.) Les ressauts, dans les entablements, peuvent être admis selon la nature des masses d’édifices que l’architecture doit couronner. (Quatrem.) ’

— Par ext. Passage brusque d’un plan horizontal à un autre : Le mont Ventoux est le dernier ressaut de la chaîne des Alpes maritimes. (Martins.) Nous franchimes un des ressauts de la plaine et, après une heure de marche, nous parvînmes, à la première ondulation des montagnes de Judée. (Chateaub.) Je m’assis au ressaut d’un rocher, les pieds pendants sur la vague. (Chateaub.)

— Fig. Brusquerie ; accès, retour imprévu : La femme du monde n’est pas méchante, mais elle est la plus curieuse de toutes les créatures de la création ; elle a des ressauts vifs, précipités, involontaires, continuels. (Cormenin.) Son courage est un peu celui des gens nerveux, cette sorte de courage fébrile et à ressauts

?ui finit par des attaques et l’évanouissement. Cormenin.)

— Hydraul. Brusque différence de niveau qu’on observe dans les eaux amoncelées en amont d’un barrage.

— Techn. Nom que les couvreurs donnent aux bourrelets ménagés à l’extrémité des nappes de plomb d’un chéneau. l ! Escalier qui fait ressaut. Escalier qui ne se développe pas d’une manière continue, où l’on a pratiqué un ou plusieurs ressauts.

C C

RESS

Pour que cette valeur de h’ soit plus grande que h, il faut que

— Encycl. Hydraul. Lorsqu’on établit un barrage dans un cours d’eau, le niveau de l’eau s’élève en amont de ce barrage, mais il ne s’établit pas dans un plan horizontal ; l’élévation ne se fait sentir à partir du barrage qu’à une distance plus ou moins grande. En général, le raccordement avec l’ancien niveau se fait asymptotiquement ; mais il arrive quelquefois que l’exhaussement du niveau n’a lieu qu’aune très-petite distance du barrage et se fait d’une façon tout à fait brusque. On dit alors qu’il y ti ressaut.

Pour rendre compte de ce phénomène, considérons deux sections transversales AB, CD du cours d’eau, faites, la première en amont du ressaut, la seconde en aval, en des points où l’on puisse considérer les différents filets liquides comme se mouvant parallèlement. Soient 6 la largeur du canal, h et h’ les hauteurs AB et CD, v et v’ les vitesses du liquide en AB et e» CD, n la densité de l’eau, ; on appliquera le théorème des quantités de mouvement à la masse du liquide compris entre les tranches AB et CD, en prenant pour axe de projection une parallèle au cours d’eau et en considérant un intervalle de temps très-petit 8, la permanence du régime étant d’ailleurs supposée établie. Au bout du temps 6, la tranche AB se sera transportée en A’B’ et la tranche CD en CD’. L’état du liquide compris entre A’B’ et CD n’ayant pas changé, l’accroissement de la quantité de mouvement de la masse considérée sa réduira à la différence des quantités de mouvement des masses comprises entre CD et CD’ d’une part, AB et A’B’ de l’autre. Cette différence est

9

b(h’v’* — Ab’JS,

puisque bhvb et b’h’v’i sont les volumes de

ces masses d’eau et - leur masse spécifique.

La pesanteur ni la pression atmosphérique ne donnent pas de composante sur l’axe de

Îirojection choisi. Quant à la résistance du it, on peut la négliger si la distance des tranches AB et CD est suffisamment petite. Il ne reste donc à considérer que les impulsions des pressions exercées sur les tranches AB et CD par le liquide extérieur. Ces pressions sont

aA>, , ’<"

ko— et —nu—,

2 2

et leurs impulsions

rcO — 0 et —nO—9. 2 2

Le théorème des quantités de mouvement donne donc

9

6(A’t>" — Au1) ■-

itft— 0 — T.b — S

S 2

Sh’v" 2Ab» = gh* — gh".

Mais les quantités de liquide écoulées par les tranches AB et CD, dans le même temps, devant être égales,

hv = h’v’ ;

l’équation précédente se transforme, en conséquence, en

sG> A)t’, = ! ?(A, ~A")

ou

W-fV)v> = g{h + h>)('h-h>U

la solution h = h’ se rapporterait au cas ordinaire d’un cours d’eau à niveau horizontal. En la supprimant, il reste

Ç"’=ff(A + A’J

g A" + ghh’ — 2u’A = 0. Cette équation donne

mais la seconde valeur est négative : il faut donc prendre

V

7+^>i*-

Sv’h

>îh’,

v>/yh. Ainsi, le ressaut ne peut avoir lieu que lorsque la vitesse dépasse une certaine limite

V’gh- On. conçoit, en effet, que, lorsque la vitesse est assez grande, le liquide, affluant d’amont vers le barrage, doit continuer son chemin presque en ligue droite, comme s’il pénétrait dans la. masse arrêtée, en soulevant cette masse au-dessus de lui.

RESSAUTER v. n. ou intr. (rè-sô-té — du préf. re, et de sauter). Sauter de nouveau : Il sautait et ressautait par-<fe.isus la corde. (Acad.) Il se trémousse, it ressaute, il écume sur le trépied de la pythonisse. (Cormenin.) Je flaire une craque ; je saute dans un omnibus et j’arrive à la Cité : pas de 56. La craque était patente ; alors je ressaute dans un omnibus. (Labiche.)

— Archit. Se dit des parties qui font ressaut, qui ont des ressauts : Entablement, corniche qui ressaute.

— v. a. ou tr. Franchir de nouveau par un saut : R&sskVTER.un fossé,

RESSAYER v. a. ou’tr. (ré-sè-ié — du préf. r, et de essayer). Essayer de nouveau : Cherche en ton arsenal une armure a ta taille. 'Ressaye a, soixante ans ton harnois de bataille.

V. Huao. ■ RESSÉANT, ANTE adj. (rè-sé-an, au-tedu préf. re, et de séant). Ane. coût. Domicilié, qui réside.

— Substantiv. Vassal obligé à résidence.

RESSÉCHER v. a. ou tr. V. RESÉCHER.


RESSÉGUIER (Clément-Ignace, chevalier de), littérateur français, né à Toulouse en 1724, mort à Malte en 1797. Entré de bonne heure dans l’ordre de Malte, il se fit remarquer dans maints combats livrés aux Turcs, devint général des galères de l’ordre et fut investi de la commanderie de Marseille, ce qui lui permit de résider longtemps en France. Rimeur caustique, faiseur d’épigrammes, Rességuier alla si loin dans cette voie, qu’il se fit enfermer plusieurs fois à la Bastille. Voici celle qu’il décocha contre Mme de Pompadour :

Fille d’une sangsue et sangsue elle-même,
Poisson, dans son palais, sans remords, sans effroi,
Étale aux yeux de tous son insolence extrême,
La dépouille du peuple et la honte du roi.

On voit que Rességuier, cœur honnête, ne manquait pas d’audace et n’y allait point de main morte. Mais toute vérité n’est pas bonne à dire, surtout aux rois. Une lettre de cachet envoya le chevalier au château d’If, et il y aurait pourri, sans l’intercession de son frère, conseiller clerc au parlement de Toulouse, qui obtint de la favorite la grâce du poëte. Pendant la Révolution, Rességuier se retira dans l’Île de Malte, où il mourut. On a de lui : Voyage d’Amathonte, prose et vers (1750, in-8°) ; Dissertation sur la trahison imputée à André Damaral, chancelier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (1757, in-12) ; des traductions des traités De l’amitié (1776) et De la vieillesse (1780) de Cicéron.


RESSÉGUIER (Louis-Élisabeth-Emmanuel de), magistrat français, neveu du précédent, né à Toulouse en 1755, mort à Paris en 1801. Avocat général à vingt-quatre ans, procureur général à trente-trois (1788), il fit, cette même année, partie de l’assemblée des notables. Après la prise de la Bastille, Rességuier opposa la plus grande résistance aux réformes apportées par la Révolution, et, sur sa réquisition, le parlement de Toulouse refusa de transcrire sur ses registres, le 27 septembre 1790, les décrets de l’Assemblée relatifs à l’organisation du nouvel ordre judiciaire. Décrété d’arrestation, Rességuier échappa aux recherches, gagna la frontière espagnole et de là passa en Angleterre. Il rentra en France seulement après le 9 thermidor ; mais, n’ayant pu se faire rayer de la liste des émigrés, il resta caché plusieurs années à Paris, où il mourut au moment où il se disposait à rejoindre sa famille en Languedoc.


RESSÉGUIER (Bernard-Marie-Jules, comte de), littérateur français, fils du précédent, né à Toulouse en 1789, mort en 1862. Sous l’Empire, il servit dans la cavalerie, devint officier et donna sa démission en 1814. Devenu maître des requêtes au conseil d’État sous la Restauration, Rességuier fut attaché, en 1823, à la commission du sceau des titres. Après la révolution de juillet 1830, il refusa de prêter serment à Louis-Philippe et rentra dans la vie privée. Jusqu’à sa mort, il resta fidèle au parti légitimiste, dont il fut longtemps un des membres les plus actifs dans le midi de la France. Rességuier consacra ses loisirs à la poésie et aux lettres et fut mainteneur de l’Académie des jeux Floraux de Toulouse. Outre des articles et des pièces de vers publiés dans la France littéraire, la