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celle à laquelle le successible entendait renoncer.

—III. Renonciation à communauté. Lorsque la communauté est dissoute, la femme a la faculté d’y renoncer. Cette faculté remonte très-haut dans notre histoire juridique. C’est k la suite des croisades et des conséquences qu’elles entraînèrent qu’on établit, comme compensation k cette règle que le mari pouvait disposer comme il l’entendait des biens de la communauté, le droit pour la femme de se soustraire aux charges qui la grevaient, en abdiquant sa qualité de femme commune. Plus tard, cette institution s’est développée et des règles plus précises sont venues l’organiser. Le code civil contient des règles assez nombreuses sur la renonciation à la communauté de la part de la femme. L’article 1492 pose le principe fondamental en cette matière : ■ La femme qui renonce perd toute espèce de droit sur les biens de la communauté et même sur le mobilier qui y entre de son chef. Elle retire seulement les linges et hardes à son usage. » L’article W94 rappelle et développe le même principe : « La femme renonçante est déchargée de toute contribution aux dettes de la communauté, tant à l’égard du mari qu’à l’égard des créanciers ; elle reste, néanmoins, tenue envers ceux-ci lorsqu’elle s’est obligée conjointement avec son mari, ou lorsque la dette, devenue dette de la communauté, provenait originairement de son chef ; le tout, sauf son recours contre son mari ou ses héritiers. » La fin de l’article fait une restriction qu’on aurait facilement suppléée. 11 est bien évident que, si la femme s’est obligée personnellement, elle ne peut plus, en se dépouillant de sa qualité de femme commune, prétendre qu’elle n’est pas obligée ; les créanciers lui répondront avec raison qu’ils ne la poursuivent pas en sa qualité de femme commune, mais en vertu de l’obligation qu’elle a personnellement contractée. La même solution doit être donnée lorsque la dette tombée dans la communauté provenait originairement du chef de la femme ; alors, en effet, la femme ne peut pas soutenir que la position de ses créanciers est rendue plus mauvaise par le fait du mariage, qui leur est complètement étranger. Remarquons, d’ailleurs, que la femme a le droit de recourir contre son mari dans tous les cas où c’est lui, en définitive, qui doit supporter la charge de la dette, c’est-à-dire dans tous les cas ou la dette a été contractée dans l’intérêt exclusif ou particulier du mari, sauf, dans cette dernière hypothèse, à limiter le recours k la part d’intérêt qu’avait le mari dans la dette. La faculté de répudier la communauté, qui est accordée à la femme, es, t contraire au droit commun. Dans les sociétés ordinaires, il n’est pas permis kun associé de se décharger de toute contribution aux dettes, même en abandonnant son apport et sa part dans les bénéfices. Mais on a considéré que le mari, ayant seul l’administration de la communauté, ne devait pas imposer à sa femme les fnutes et les dissipations qu’il avait commises durant le cours de son administration. La position de la femme après la dissolution de la communauté est, presque en tous points, identique k celle d’un héritier après l’ouverture de la succession. Nous renvoyons donc, pour les détails sur les formes et les effets de la renonciation k la communauté, k ce qui a été dit k propos de la renonciation k une succession.

RENONCULACÉ, ÉE adj. (re-non-ku-la-sé

— rad. renoncule). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte k la renoncule.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre renoncule : Toutes les runOnculaciîbs sont plus ou moins Ûcres et vénéneuses. (T. de Berneaud.)

— Encycl. La famille dos renonculacées renferme des plantes herbacées, plus rarement sous-frutescentes ou frutescentes et sannenteuses, k feuilles alternes, rareinon.t opposées, pétiolées, plus ou moins divisées, quelquefois mémo composées, toujours dépourvues de stipules. Les fleurs, généralement hermaphrodites, complètes ou incomplètes, solitaires ou diversement groupées, nues ou accompagnées d’un involucie cnliciforme, présentent un calice libre, de trois k six’sépales pétaloïdes ou herbacés ; une corolle composée de pétales en nombre variable (le plus souvent cinq), alternant généralement avec les lobes du calice, presque toujours munis d’un onglet, offrant du reste des formes et des dispositions très-variées (la corolle est nulle dans beaucoup de genres) ; des étamines presque toujours en nombre indéfini, insérées sur le réceptacle, libres et caduques, k filets grêles et allongés, k anthères terminales et à deux loges ; un pistil formé d’un ou plusieurs carpelles uniloculaires, insérés sur un torus cylindrique ou hémisphérique, renfermant chacun un ou plusieurs ovules, et surmonté d’autant de styles sétacés ou subulés, persistants ou caducs, terminés par des stigmates simples. Le fruit se compose tantôt d’akènes monospermes et nombreux, tantôt de follicules polyspermes et en nombre plus restreint, groupés en verlicille, quelquefois soudés en une sorte de capsule à plusieurs loges ; plus rarement, c’est une baie renfermant un très-petit nombre de graines ou même une seule. L’embryon, très-petit et il cotylédons foliacés, est placé k la base d’un albumen corné.

Cette famille, malgré les nombreuses ex RENO

ceptions qu’elle présente, est une des plus naturelles au double point de vue des caractères et des propriétés ; c’est aussi une des mieux connues, ce qui tient surtout k l’avantage qu’elle a d’occuper la première place dans la méthode de de Candolie, adoptée aujourd’hui par la plupart des botanistes descripteurs. Il en résulte, suivant l’observation d’Ad. de Jussieu, qu’elle a été la première étudiée dans un grand nombre de publications, dont plusieurs se sont arrêtées en route. D’un autre côté, ses propriétés énergiques l’ont depuis longtemps recommandée k l’attention des auteurs qui se sont occupés de botanique médicale, tandis que la beauté des fleurs de la plupart de ses espèces l’ont signalée de bonne heure aux amateurs de floriculture.

La famille des renonculacées a des affinités étroites avec celles des dilléniacées, des magnoliacéesetdesberbéridées, et aussi avec les

nymphéacées et les papavéracées ; elle présente encore quelques analogies avec les ombellifères et même avec les alismacées. Elle comprend des genres assez nombreux, répartis en cinq tribus. I. Clématidkes : herbes ou arbrisseaux sarmenteux, k feuilles opposées ; akènes monospermes. Genres : clématite, atragène. II. Anemonées : herbes k feuilles alternes ; akènes monospermes ; fleurs le plus souvent incomplètes. Genres : pigamonj anémone, hépatique, anaménie (knowltonie), myosure, adonis, callianthème. 111. Hbnonculéks : herbes k feuilles radicales ou alternes ; fleurs généralement complètes, terminales et solitaires ; pétales onguiculés ; akène3 monospermes. Genres : renoncule, cératocéphale, ficaire. IV. EllÉBORÉes : herbes k feuilles radicales ou alternes ; fleurs souvent incomplètes ; follicules polyspermes. Genres : populage, trollie, éranthis, ellébore, coptis, isopyre, garidelle, nigelle, nncolie, dauphinelle, aconit. V. Pœoniees : herbes ou sous-arbrisseaux k feuilles alternes ; fleurs souvent incomplètes ; fruit composé de follicules, plus rarement bacciforme. Genres : pivoine, trauttvétérie, cimicifuge, macrotys, actée, zanthorrhize, etc. On réunissait autrefois k cette famille le genre podophylle, rapporté plus tarda celle desberbéridéëset dont quelques auteurs ont fait un groupe distinct, sous le nom de podophyllées. V. ce mot.

Les renonculacées sont répandues dans presque toutes les régious du globe, mais surtout dans les parties tempérées et froides de l’hémisphère boréal. Très-abondantes dans toute l’Europe, elles deviennent de moins en moins communes dans l’Amérique du Nord, l’Asie tempérée et les régions chaudes de l’hémisphère austral, où elles croissent sur les montagnes. Elles paraissent manquer k peu près complètement dans l’Afrique tropicale.

« Presque toutes les renonculacées, dit P. Gérard, sont acres et vénéneuses, quoique k des degrés différents. Le principe auquel elles doivent leur action délétère parafe être de nature volatile, puisqu’il disparaît quand elles sont cuites ou desséchées ; mais il n’est ni acide ni alcalin. À la distillation, il se précipite, affecte une forme granuleuse et se triture facilement ; il est soluble dans l’eau, l’alcool et les acides ; il ne se dissout pas dans les huiles Axes. La simple décoction suffit pour mettre k nu les propriétés dangereuses de ces végétaux et la vapeur seule produit des accidents passagers. Outre leur principe acre, elles renferment un principe extractif amer, et quelques-unes une substance résineuse ou un peu d’huile volatile. La plupart sont vésicantes ou épispastiques, émétiques et drastiques ; leurs graines sont acres, aromatiques dans quelques espèces et contiennent, outre l’huile volatile, une substance grasse.

La volatilité des principes actifs des renonculacées indique qu’ils n ont de puissance qu’à l’état frais. On a cependant trouvé dans la dauphinelle, l’anémone et l’aconit des alcaloïdes, qui sont : la delphine, l’anémonine et l’aconitine. L’action irritante produite sur la membrane pituitaire et la conjonctive par le principe volatil acre des renonculacées présentant une grande analogie avec celle de quelques liliacées et des crucifères, notamment le raifort, on a pensé qu’il était dû à de l’ammoniaque fabriquée par ces plantes et qu’il pouvait, comme le principe actif de la moulaide, être neutralisé par l’acide nitrique. »

Les renonculacées ont joué un grand rôle dans l’ancienne médecine ; mais leurs propriétés énergiques les ont fait k peu près abandonner. Ce sont des médicaments très-actifs, qu’un praticien éclairé peut seul administrer. Lu médecine vétérinaire en fait ’ encore usage, mais surtout k l’extérieur. Quelques espèces, dont l’âcreté est moins développée, sont alimentaires ; c’est ainsi qu’on inange les boutons du populage, les graines de la m’gelle, les jeunes pousses des clématites, les feuilles de la ficaire, les racines féculentes de quelques pivoines. Ces mêmes plantes sont broutées par les bestiaux, k l’état vert et surtout k l’état sec ; mais ce sont là des exceptions, et la plupart des renonculacées sont très-vénéneuses pour l’homme et pour les animaux domestiques. Quelques plantes de cette famille servent k des usages économiques. Enfin, presque toutes sont plus ou moins recherchées connue végétaux d’ornement.

RENONCULE s. f. (re-non-ku-le — lat. ra-

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nuncula, proprement petite grenouille, diminutif de rana, grenouille. Ce nom a été donné par les botanistes k toutes les espèces du genre auquel appartient la grenouillette, qui est une renoncule aquatique). Bot. Genre de plantes, type de la famille des renonculacées, tribu des renonculées, comprenant plus de trois Cents espèces, répandues sur toute la surface du globe : La renoncule des jardins est originaire de l’Orient. (P. Duchartre.) La plupart des fleuristes attachent une ijrande importance à ta composition de la terre destinée aux renoncules. (Rozier.) J’ai remarqué que les rknoncules sont plus sujettes à dégénérer quand les hivers et les printemps sont très-pluvieux. (Bosc.) il Renoncule des bois, Nom vulgaire de l’anémone des bois. Il Renoncule de montagne, Trolle d’Europe.

— Moll. Genre de coquilles univalves.

— Encycl. Bot. Les renoncules sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à feuilles entièi-es ou miiHifides, la plupart radicales. Les fleurs, jaunes ou blanches, rarement pourpres, présentent un calice k cinq divisions ; une corolle k cinq pétales hypogynes, munis d’une écaille k la base ; des étamines nombreuses, hypogynes ; des ovaires nombreux, libres, à une seule loge uniovulée. Le fruit se compose de nombreux akènes monospermes, portés sur un réceptacle globuleux on cylindrique. Ce genre renferme un très-grand nombre d’espèces, répandues dans presque toutes les régions du globe, mais plus particulièrement dans les contrées tempérées et froides de l’hémisphère nord ; elles sont rares dans la zone tropicale, où on ne les trouve que sur les montagnes. Beaucoup de renoncules se trouvent en Europe ; on cultive d’ailleursjdans nos jardins un assez grand nombre d’espèces indigènes ou exotiques.

Les renoncules ont une saveur plus ou moins acre, caustique, brûlante, due k la présence d’un principe actif très-volatil ; elles sont inodores ; quelques-unes sont inertes ou ino’ffensives k l’état frais ; les autres deviennent telles par la dessiccation. Ces plantes, mâchées quand on vient de les cueillir, produisent sur les lèvres et dans la bouche des ampoules, qui deviennent bientôt de petites plaies gangreneuses. Si on les avale, elles déterminent une inflammation du tube digestif, des douleurs, de la fièvre, des rétentions d’urine et des syncopes. Ce sont donc des poisons très-violents ; le suc de quelques espèces, appliqué sur les plaies vives, peut causer la mort. La poudre des feuilles, prise en guise de tabac, excite l’éternument, l’inflammation et’ l’hémorragie. Le principe vénéneux est soluble dans l’eau, mais il disparaît par la dessiccation. Les acides et l’alcool augmentent l’âcreté de ces plantes. L’eau, le lait, les boissons mucilagineuses et émollientes en affaiblissent l’action et sont les meilleurs contre-poisons k opposer aux accidents causés par les renoncules. Ces plantes sont également dangereuses pour les bestiaux ; aussi doit-on veiller k ce qu’elles né se propagent pas trop dans les pâturages.

Les renoncules ont été autrefois usitées en médecine ; on les employait, en place des cantharides, comme rubéfiantes ou vésicantes ; on les a vantées contre les scrofules, la goutte, la sciatique, les rhumatismes, les maux de tête opiniâtres, les fièvres intermittentes, etc. Elles sont k peu près abandonnées aujourd’hui ; leur action est trop incertaine, par suite de la volatilité de leurs principes,

fiour qu’on puisse en régler convenablement a’ dose ; on s’exposerait le plus souvent k donner une préparation trop active ou trop faible. L’emploi de ce médicament exigerait d’ailleurs la plus grande circonspection. Aussi doit-on se borner k leurs applications externes ; mais alors il faut les employer k l’état frais et ne les récolter qu’au moment de s’en servir. On observe, du reste, d’assez grandes différences dans leurs propriétés, comme nous le. verrons en décrivant sommairement les principales espèces.

La renoncule bulbeuse, vulgairement nommée bassinet ou grenouillette, est une plante vivace, souvent de petite taille, croissant en touffes épaisses ; on la reconnaît parfaitement à sa tige renflée à la base en une sorte de bulbe et k ses fleurs d’un beau jaune luisant et comme verni, k calice réfléchi et rabattu sur le pédoncule. À mesure que la plante vieillit, la racine s’enfonce de plus en plus profondément dans la terre et il s’en développe de nouvelles au-dessus. Cette plante est très-répandue dans toute l’Europe, le nord de l’Afrique, la Sibérie et l’Amérique du Nord ; elle croit dans les prés, les lieux incuites, le long des haies et des chemins. Elle possède au plus haut degré les propriétés générales du genre. On l’emploie encore beaucoup k l’extérieur contre la goutte et les cors aux pieds. Dans les campagnes, on se sert de ses racines fraîches pour faire des exutoires au cou des bœufs. Ces mêmes racines remplacent les cantharides dans la médecine populaire. Toutes les parties de cette plante perdent leur âcreté par l’ébullition dans l’eau ; elles peuvent même alors être mangées impunément, mais ne constituent qu un mets

insipide et coriace. Les bestiaux la broutent ; les porcs surtout sont très-friands de ses racines, qu’ils savent bien déterrer. Enfin, on emploie cette espèce pour faire des appâts

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empoisonnés contre les rats, les mulots et les punaises.

La renoncule scélérate, appelée aussi grenouillette d’eau, herbe sardonique, mort aux vaches, etc., est une petite plante annuelle, k fleurs peu remarquables, très-nombreuses, d’un jaune pâle, et dont les ovaires forment, k la maturité, un long épi ovale. Son aire géographique est k peu près la même que celle dé l’espèce précédente. Elle croît plus particulièrement dans les sols humides, au bord

des ruisseaux et des étangs, etc. C’est une des espèces les plus acres. Les anciens lui attribuaient la propriété d’exciter ce rire spasmodique tout particulier, qu’on appelait le « rire sardonique. ■ Elle produit à l’extérieur la vésication et k l’intérieur l’inflammation. Les mendiants s’en servent quelquefois pour se faire des plaies superficielles. Ses propriétés économiques et fourragères sont les mêmes que celles de l’espèce précédente.

La renoncule acre, vulgairement bassinet, bouton d’or, clair bassin, est une plante vivace, remarquable par ses fleurs d’un jaune éclatant. Elle habite l’Europe, le nord de l’Asie et de l’Amérique et croît même sur les hautes montagnes. On la trouve dans les ehamps, mais surtout dans les prés et les pâturages humides, qu’elle envahit rapidement. Ses propriétés sont celles que nous avons déjk indiquées ; elle parait être moins acre k l’automne et dans les lieux secs. Elle est susceptible des mêmes applications que les précédentes. L’ancienne médecine la préconisait comme antistruineuse ; elle entrait dans la composition de l’emplâtre diabotanum. Elle est peu usitée aujourd’hui.

La renoncule des champs est une plante annuelle, peu remarquable, k fleurs petites, d’un jaune très-pàle, se succédant pendant tout l’été. Elle habite les mêmes contrées que les précédentes. On la trouve dans les champs cultivés, les moissons, les lieux arides et stériles, les sols un peu argileux. Cette espèce est une des plus caustiques ; néanmoins, les bêtes k laine la mangent avidement, ce qui cause parfois dans les troupeaux une grande mortalité.

La renoncule flammetle ou petite douve se reconnaît facilement k ses feuilles longuement lancéolées et entières. Elle habite l’Eu rope, le nord de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique, et croît dans les prés humides et au bord des eaux. Aussi dangereuse que ses congénères, elle trace beaucoup, envahit le sol et se mêle aux bonnes herbes, souvent dans une proportion t/ès-fâcheuse pour les troupeaux de moutons. On lui a même attribué, mais k tort, la propriété d’engendrer chez ces animaux les vers intestinaux appelés douves. Les meilleurs contre-poisons sont l’eau do son en abondance et l’huile d’olive. Dans certains pays, on l’emploie k l’extérieur comme épispastique.

La renoncule langue ou grande douve est une belle plante vivace, assez semblable k la précédente, mais beaucoup plus grande dans toutes ses parties. Elle croît dans les mêmes lieux et possède des propriétés analogues ; toutefois, elle paraît moins acre ; elle est d’ailleurs beaucoup plus rare, et sa grande taille permet de la reconnaître et de 1 éviter plus facilement.

La renoncule vénéneuse ou thora est une très-petite plante vivace, k feuilles lancéolées, k racines fasciculées, k fleurs jaunes, petites, sans éclat. Elle croît dans toute l’Europe, sur les montagnes et les prés élevés. Son suc est très-vénéneux ; versé sur une plaie, il détermine rapidement la gangrène. Les Gaulois et les Helvétiens s’en servaient pour empoisonner leurs flèches, et cet usage paraît s’être conservé jusqu’au xvie siècle. Mais ce poison devait être le plus souvent peu actif, car, étant très-volatil, il se décompose proinptement ; d’ailleurs, pour qu’il soit très-énergique k l’état frais, il faut que la plante oit été cueillie dans les régions montagneuses où elle croît spontanément, car dans les plaines il perd beaucoup de sa causticité. Rarement employée en médecine, cette espèce ne doit l’être qu’à l’extérieur et avec la plus grande circonspection.

La renoncule laineuse est une plante vivace, de taille moyenne, k feuilles trilobées et couvertes d’un duvet épais, ainsi que la tige et les pétioles, k fleurs grandes, d’un beau jaune. Elle croît dans les régions montagneuses et boisées de l’Europe et possède les propriétés de la renoncule acre.

La renoncule d’IUyrie diffère de la précédente par sa taille beaucoup plus grande, qui en fait le géant du genre, ses racines tubéreuses fasciculées et ses feuilles soyeuses. Elle croît k peu près dans les mêmes régions et se rapproche plutôt de la renoncule bulbeuse par ses propriétés.

La renoncule tête d’or est une petite plante vivace, k fleurs jaunes peu nombreuses, souvent dépourvues de corolle, mais présentant un calice coloré ; c’est, du reste, une espèce très-polyinorphtt. Elle croît dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère nord ; on la trouve dans les bois un peu humides, les lieux ombragés, les haies, les prairies, etc. Cette espèce se distingue des autres en ce qu’elle est dépourvue d’âcreté ; K. Gérard assure en avoir mangé plusieurs fois des feuilles crues sans éprouver le moindre effet fâcheux.

La renoncule rampante se reconnaît surtout à ses rejets traçants ou stolons ; ses feuillea