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d’Hull, où il établit également la première machine à draguer dont on ait fait usage dans le pays ; les docks du Prince, àLiverpool, et ceux de Dublin, de Greenock et de Leith. Il ajouta encore à sa réputation par l’établissement de la magnifique jetée de Plymouth, que l’on a comparée à celle de Cherbourg, et par la construction du mur du port de Sheerness, donc les fondations furent établies à 15 mètres euviron au-dessous du niveau de la mer au moyen de la cloche à plongeur, à laquelle il avait apporté plusieurs perfectionnements. Il fournit aussi les plans pour la restauration des ports de Berwiek, de Newhaveu, etc., et pour les arsenaux, de Portsmouth, de Plymouth, de Peinbroke, de Sheerness et de Chatham. Enfin, il dirigea à Londres un vaste établissement pour la fabrication de toute sorte de machines, dont plusieurs lui durent d’importantes améliorations, notamment les presses d’imprimerie.

RENME (George), ingénieur anglais, fils du précédent, né dans le Surrey en 1791. A partir de 1811, son père l’associa à ses travaux, soit pour le dessin des machines, soit pour la surveillance des ouvriers. En 1818, Rennie obtint un emploi à l’hôtel des Monnaies, puis il forma avec son frère John uneïociété pour l’entreprise des travaux de construction. Les deux frères continuèrent alors la plupart des travaux que leur père avait commencés, tels que les docks de Woolwich, de Chatham, de Sheerness, de Gosport, de Plymouth, etc. ; la jetée de Plymouth, les ports de Liverpool, de Kingstown et de Hoîyhead ; les ponts de Londres, de Southwark, de Staines, de Hyde-Park ; des canaux, etc. On leur doit aussi l’entreprise de plusieurs grandes lignes de chemin de fer, plusieurs des machines de Sébastopol et de Nicolaïeff et un grand nombre de bâtiments en fer et à vapeur pour le commerce, la marine royale et les marines étrangères. Lorsque sir John Kennie se retira, en 1845, de la société formée avec son frère, George continua seul les alfuii-es pendant quelques années, Îiuis s’adjoignit ses deux fils, qui, plus tard, ui succédèrent. Les chemins de fer de Namur, de Liège et de Mons ont été construits sous sa direction (1846-1849). George Rennia fut élu, en 1822, membre de la Société royale de Londres et il est devenu membre de plusieurs Académies étrangères. Il a publié dans les Transactions philosophiques plusieurs mémoires au sujet de ses expériences sur la force des matériaux, sur le frottement des solides et sur le frottement des fluides. Il est aussi l’auteur d’articles sur l’hydraulique et sur d’autres sujets scientifiques dans les Transactions des ingénieurs civils. — Son

frère, sir Jobn Rknnie, qui, depuis 1845, pratique l’architecture, a été anobli en 1831, lors de Inauguration du pont de Londres.

HENNUYER v. a. ou tr. (ran-nui-iè — du préf. r, et de ennuyer. Se conjugue comme ennuyer). Ennuyer de nouveau.

RENO (Bkenus), rivière d’Italie. Elle sort des Apennins, en Toscane, à 5 kilom. de San-Marcellino, traverse les provinces de Bologne et de Ferrare et se perd dans le Pô, après un cours de 150 kilom. C’est dans une île du Khenus qu’Octave, Antoine et Lépide formèrent, en 43 av. J.-C, l’association connue sous le nom de 2® triumvirat.

RÉNODATE s. f. (ré-ifo-da-te — de l’ital. renodatct, renouée). Comm. Soie grége italienne, dans laquelle chaque brin cassé est renoué a là main.

RENOIRCIR v. a. ou tr. (re-noir-sir — du préf. re, et de noircir). Noircir de nouveau.

— Fig. Souiller de nouveau :

Ils ne savent donc pas, ces vulgaires rimeurs, Quelle force ont les arts pour démolir les mœurs, Que l’encre dégouttant de leurs plumes grossières Éenoircit tous les cœurs blanchis par les lumières ?

A. Barbier.

RENOM s. m. (re-non — du préf. re, et de nom). Réputation ; opinion publique sur une personne ou sur une chose : Bon renom. Mauvais renom. Acquérir un renom de probité. Un mauvais renom empoisonne les meilleures actions. (Grimm.) La coutellerie anglaise jouit d’un grand renom. (Mich. (Jhev.) Il Célébrité, réputation honorable : Homme de renom. Avoir du renom, un grand renom. Muet, t’évêque d’Avranches, a encore du renom dans son pays de basse Normandie. (SteBeuve.)

La vertu ne connaît d’autre prix qu’elle-même ;

Ce n’est paB son renom, ce n’est qu’elle que j’aime.

Gkssbkt.

— SyQ. Renom, célébrité, nom, etc. V. CÉLÉBRITÉ.

RENOMMÉ, ÉE (re-no-mé) part, passé du v. Renommer. Nommé de nouveau : Député renommé par ses commettants.

— Célèbre, fameux, qui a du renom : Capitaine renommé. Savent renommé. Lieu renommé par ses vins. Comme les nourrices de Lacédémone sont très - renommées dans ta Grèce, Apollodore en avait fait venir une à laquelte il confia son fils. (Barthél.)

— Giainm. Pour savoir si l’on doit dire renommé pur ou renommé pour, voyez la note gur par.

— Syn. Renommé, célèbre, fameux, illustre. V. CÉLÈBRE.

RENOMMÉE s. f. (re-no-fflé — rad. re-

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nom). Réputation, opinion que se forme le public d’une personne ou d’une chose : Bonne renommée. Mauvaise renommée. La retraite, comme la mort, fixe à jamais la renommée. (Mme Necker.) Une bonne renommée est la compagne inséparable de la vertu. {S. de Maistre.) La guerre ne subsiste^ que sur sa bonne renommée. (Proudh.) Il n’est point de plus brillante renommée que la renommée de» armes, et qui vaille moins sa gloire. (Chateaub.) [| Célébrité, réputation honorable : Jouir d’une grande renommée. Perdre sa renommée. L’estime vaut mieux que la célébrité, la considération vaut mieux que la renommée et l’honneur vaut mieux que la gloire. (Chamfort.) C’est la grandeur de la cause, et non pas celle des moyens, qui conduit à la véritable renommée. (Chateaub.) Le public français subit certaines renommées n’en que pour se donner le plaisir de les trouver comiques. (T. Delord.)

Tout s’en va comme la pensée,

L’espérance et la renommée.

A. de Musset.

— Voix publique, propagation des dires et des opinions qui se fait par leur transmission de bouche en bouche : Apprendre un événement par la renommée. La sottise, la calomnie et la renommée grossissent tout. (Volt.)

— Prov. Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, Il vaut mieux avoir l’estime publique que d’être riche.

— On personnifie souvent la renommée : Les cent voix de la Renommée. Les ailes de la Renommée.

— Jurispr. Enquête de commune renommée, Enquête que l’on fait auprès des habitants d’un lieu, pour constater certains faits.

— Syn. Renommée, célébrité, nom, etc. V. CÉLÉBRITÉ.

RENOMMÉE, déesse allégorique, messagère de Jupiter. Les Grecs, puis les Romains, élevèrent des temples à la Renommée, que la Terre enfanta, dit Virgile, pour faire connaître les crimes et les infamies des dieux, après que ceux-ci eurent massacré les géants. Il la dépeint ainsi au IVe livre de l’Enéide ; Extemplo Libyx magnas it Fama pur urbes ; Fama, malum quo non aliud velocius ullum ; Alobilitate viget, viresque acquirit eundo : Parva metu primo, moç sese altollil in auras, Ingredihtrque solo, et caput inter nubila condit. lllam Terra parens, ira irrilala deonan, Exlremam {ut perhibant) Cceo Enceladoque sororem Progenv.it, pedibus celèrent et pernicibus alis : Honstrum aorretulum, ingens, cui qtiot sunt corpore Tôt vigiles oculi subter [mirabile dictu), [pluma, Tôt lingus, totidem ora sonant, tôt subrigit mires. Nocte volai cœli medio, terrmque per umbram Stridens, nec dulci déclinât lumina somno : Luce sedet custos, aut summi culmine tecti, Tuiribus aut allis, et magnas territat urbes ; Tam ficti pravique tetiax quam nmitia veri.

Les postes ont presque tous dépeint ce personnage allégorique comme une déesse énorme, ayant cent yeux, cent oreilles et cent bouches.

Voici comment Voltaire la représente dans le chant VIII de la Henriade : Du vrai comme du faux la prompte messagère, Qui s’accroît dans sa course et, d’une aile légère, Plus prompte que le temps, vole au delà des mers. Passe d’un pôle à l’autre et remplît l’univers ; Ce monstre composé d’yeux, de bouches, d’oreilles, Qui célèbre des rois la honte ou les merveilles, Qui rassemble sous lui la curiosité, L’espoir, l’effroi, le doute et la crédulité, De sa brillante voix, trompette de la gloire, Du héros de la France annonçait la victoire.

Corneille appelle la Renommée la nymphe aux cent voix :

Qu’auradebeau la guerre, à moins qu’on ne crayonne Ici le char de Mars, la celui de Bellone, Que la victoire vole et que les grands exploits Soient portés en cent lieux par la nymphe aux cent voix.

Dans son ode au Prince Eugène, J.-B. Rousseau a donné une description heureuse de la Renommée :

Quelle est cette déesse énorme, Ou plutôt ce monstre difforme,

Tout couvert d’oreilles et d’yeux, Dont la voix ressemble au tonnerre. Et qui, des pieds touchant la terre, Cache sa tête dans les cîeux ?

O’est l’inconstante Benommée

Qui, sans cesse les yeux ouverts, Fait sa revue accoutumée

Dans tous les coins de l’univers. Toujours vaine, toujours errante Et messagère indifférente

Des vérités et de l’erreur,

Sa voix, en merveilles féconde, Va chez tous les peuples du monde Semer le bruit et la terreur.

— Iconogr. Aucun peintre n’a entrepris de reproduire sur la toile le portrait fantastique de la Benommée, que Virgile a si heureurement tracé dans le IVe livre de son £néide et dont Voltaire, dans la Henriade, et J.-B. Rousseau, dans son ode au prince Eugène, nous ont donné de pâles imitations. La belle description du palais de la Benommée, que l’on doit à Ovide, n’a pas davantage inspiré les artistes. Sur les médailles des empereurs romains, la Benommée est figurée par Mercure tenant Pégase qui se cabre. Sur les

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monuments modernes peints, sculptés ou gravés, elle est ordinairement représentée par une femme ailée ayant sa robe retroussée et tenant un clairon ou une double trompette. Un des groupes de marbre de Coysevox, qui décorent la grande porte du jardin des Tuileries, du côté de la place de la Concorde, nous montre la Benommée portée sur un cheval ailé et embouchant la trompette. Des figures de la Benommée, sculptées en bas-relief, ornent les tympans de la plupart des arcs de triomphe : celles de la porte Saint-Denis sont l’œuvre d’Anguier l’aîné ; celles de l’arc du Carrousel, de Dupasquier etTaunay ; celles de l’arc de l’Étoile, de Pradier ; celles de l’arc de triomphe de Marseille, de David d’Angers. Une Benommée, assise entre deux génies, a été sculptée par Cavelier sur le campanile qui surmonte le fronton de la galerie d’Apollon. Une statue en pierre de la Benommée a été sculptée par L. Le Comte, pour la décoration de la balustrade de la Cour de marbre, au château de Versailles. Dans les jardins du même palais, on voit un groupe exécuté par Domenico Guidi, d’après un dessin de Ch. Le Brun, et représentant la Benommée qui écrit l’histoire de Louis 'XIV et foule aux pieds l’Envie. Des figures de la Benommée ont été peintes par Le Brun, Rubens (dans le Voyage de Marie de Médicis au Pont-de-Cé et dans la Majorité de Louis XIII), P. Véronèse (la Benommée et le Temps, église de San-Liberale, à Castel-’Franco), Scarsellini (musée de Modène), Gérard (musée du Louvre, no 238), Baudry (plafond du foyer de l’Opéra), etc. Citons encore les gravures de Lorenzo Lolli (d’après Giovanni-A. Sirani), Stefano délia Bella, Domenico del Barbiere, Nicolas Bazin, Hans Collaert (d’après Phil. Galle), W.ills (d’après Stefanoff, 1782), Cherubino Alberti, etc.

Benommée (LE TEMPLE PB Là), poème anglais de G. Chaucer (1372) ; il a été popularisé par l’imitation ou plutôt la paraphrase qu’en a faite Pope (1715, in-8°). Chaucer en avait emprunté l’idée à l’un des Triomphes de Pétrarque. Le poète se figure transporté en songe dans un temple de verre où, sur les murs, sont figurées en or toutes les légendes d’Ovide et de Virgile, défilé infini de personnages et d’habits, semblable à celui qui sur les vitraux des églises occupe alors les yeux des fidèles. Tout d’un coup un grand aigle d’or, qui plane près du soleil et luit comme une escarboucle, descend avec l’élan de la foudre et l’emporte dans ses serres jusqu’audessus des étoiles, pour le déposer devant le séjour de la Renommée, palais resplendissant, bâti de béril, avec des fenêtres luisantes et des tourelles élancées, et posé au sommet d’une haute roche de glace presque inaccessible. Tout le côté du sud était couvert par les noms gravés d’hommes fameux, mais le soleil les fondait sans cesse. De côté du nord, les noms, mieux protégés, restaient entiers. Au sommet des tourelles paraissaient des ménestrels et des jongleurs avec Orphée, Arion et les grands joueurs de harpe, puis derrière eux des myriades de musiciens avec des cors, des flûtes, des cornemuses, des chalumeaux, qui sonnaient et remplissaient l’air ; puis tous les charmeurs, magiciens et prophètes. Il entre et dans une haute salle lambrissée d’or, bosselée de perles, sur un trône d’escarboucle, il voit assise une femme, « une grande et noble reine, • parmi une multitude infinie de hérauts, dont les surtouts brodés portent les armoiries des plus fameux chevaliers du monde. De son trône jusqu’à la porte s’étend une file de piliers où se tiennent debout les grands historiens et les grands postes : Josèphe sur un pilier de plomb et de fer, Stace sur un pilier de fer teintde sang ; Ovide, « le clerc de Vénus, » sur un pilier de cuivre ; puis sur un pilier plus haut que les autres, Homère et aussi Tne-Live, Darès Phrygius, Guido Colonna, Geoffroy de Monmoulh et les autres historiens de la guerre de Troie. « Le Temple de la Benommée, dit M. Hippolyte Lucas, offre une frappante satire des efforts que font les hommes pour pénétrer jusqu’au sanctuaire de la déesse, qui répète avec indifférence le bien et le mal. On rencontre des images véritablement dantesques dans ce poëme, et entre autres celles de deux nouvelles, l’une fausse, l’autre vraie, qui se heurtent à la fenêtre pour passer eu même temps, se collent ensemble, et vont ainsi de compagnie sans pouvoir se séparer, image saisissante de la plupart des jugements humains, mèlès d’une égale quantité de mensonge et de vérité. Le voyage de Chaucer sur un aigle et son entretien avec l’oiseau, dont les vastes ailes l’emportent au plus haut des cieux, ont de la grandeur aussi. On voit dans le palais de la déesse jusqu’à des fats qui invitent la Renommée à publier les succès qu’ils n’ont pas auprès des dames, et un très-petit nombre de sages qui la supplient de ne jamais parler d’eux. • On peut reprocher à cette œuvre étrange et merveilleuse le fatras d’une érudition troublée, mais fort à la mode k cette époque ; Warton y a relevé de nombreux anachronismes.

Benommée (LE TEMPLE SE La), par Pope

(1736). Pope, comme il nous l’apprend, doit le sujet de ce poème à Chaucer, poète anglais du xive siècle. Il feint d’avoir vu ce monument dans un songe. Son imagination l’emporte dans les airs et lui présente un superbe édifice. Ce temple a la figure d’un carré avec

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quelques portes toujours ouvertes vers les quatre points cardinaux ; c’est la demeure des héros et des sages. Dans le sanctuaire se trouvent les bustes d’Homère, de Virgile, de Pindare, d’Horace, d’Aristote et de Cicéron. La Renommée est au milieu d’eux : elle y reçoit l’encens et les vœux d’une foule d’adorateurs, elle y décide de la réputation des mortels épris de ses faveurs. Le Temple de la Benommée a valu a son auteur beaucoup de critiques et beaucoup d’éloges. On reproche avec raison au poète de s’abandonner trop au feu de son imagination et de manquer d’ordre, de plan et d’unité. Dans la description des statues qui forment les faces extérieures du temple, le poète décrit des choses que la sculpture ne peut rendre sensibles. C’est dans Virgile que l’auteur a pris le portrait de la Renommée ; il accuse cette déesse des mêmes injustices que sa sœur la Fortune ; il lui attribue les mêmes caprices. Cette ressemblance dans l’esprit que le poète leur prête n’est-elle pas, en effet, la conséquence nécessaire de leur intime parenté ? Aussi, tantôt la Renommée traite avec dédain des gens de bien, ailleurs elle comble de ses faveurs des hommes vertueux ; on la voit applaudir des petits-maîtres ridicules et les siffler un instant après. Elle a horreur des conquérants qui lui demandent les honneurs de l’immortalité, et pourtant son temple est rempli dehéros de ce genre : Alexandre, César et d’autres y tiennent le premier rang, bien qu’elle semble ne les souffrir que par nécessité. Le mérite des philosophes, des historiens et des poètes parait la toucher davantage ; par eux seuls, il est vrai, la réputation des hommes se répand et passe k la postérité. Sur la fin de l’ouvrage, le temple qui vient d’être décrit disparaît pour faire place à un autre, dont le modèle est l’ingénieuse description qu’Ovide fait de la demeure de la Renommée. Ce lieu n’a plus aucun rapport avec le premier monument, qui n’était que le temple de Mémoire. Malgré les défauts que renferme ce poëme, on ne saurait s’empêcher de reconnaître qu’il contient de nombreuses beautés. RENOMMER v. a. ou tr. (re-no-ihô — du préf. re, et de nommer). Nommer, élire de nouveau : Renommer un ancien député. Si nous savons quand ou nous destitue, nous ne savons jamais quand on nous renomme. (Balz.)

— Citer souvent et avec éloge : Héros qu’on runommk en tous lieux. Son savoir le faisait renommer jmrlc-uf. (D’Ablanc.)

Se renommer v, pr. Se réclamer, se servir du nom : Je l’ai bien reçu, parce qu’il s’est renommé de vous. (Acad.) Jt est bien hardi de SB renommer de moi, je ne le connais point. (Acad.) Qu’il ne s’avise pas de SE renommer de moi. (Danc.) Il Vieux en ce sens.

RENONÇANT, ANTE adj. (re-non-san, an-te rad. renoncer). Qui renonce, qui fait une renonciation : Femme renonçante. Héritier RENONÇANT.

— Substantiv. Personne qui renonce, qui fait une renonciation : Lorsque la renonciation est faite par les héritiers de la femme, il est dû un droit par chaque renonçant. (Code civil.)

s. m, Hist. eccléa. Nom donné aux membres de diverses sectes chrétiennes, qui faisaient vœu de renoncer aux biens terrestres, afin de mener une vie apostolique.

— Jeux. Joueur qui renonce.

RENONCES, f. (re-non-se-V.renoncer).

Jeux. Action de ne pas fournir des cartes de la couleur demandée. Il Renonce forcée. Celle qui a lieu quand on n’a pas de la couleur demandée. Il Renonce incomplète, Au whist, Renonce dont on s’aperçoit avant la fin du tour. Il Renonce complète, Au même jeu, Celle qu’on ne constate qu’après que la levée a été tournée et mise en place, il 5e faire une renonce. Se mettre en état de couper une couleur, en jouant les cartes de cette couleur que l’on a dans son jeu : Sa faire une renonce «i pique, à pique,

RENONCÉ, EE (re-non-sé) part, passé du v. Renoncer. Désavoué, renié : Un fils renoncé par ses parents,

RENONCEMENT s. m. (re-non-se-maurad. renoncer). Action de renoncer : Renoncement aux honneurs, aux plaisirs, à la vanité. Vi»re dans un entier renoncement des choses de ce monde. La mesure exacte de l’amour c’est le renoncement à soi-même. (Ri- • gault.)

Action de renoncer à certains biens, de

s’en priver volontairement : Mener une vie de

RENONCEMENT.

Renoncement à soi-même ou de soi-même,

Abnégation de sa propre volonté, de ses propres intérêts : Le désir de la vraie gloire est te renoncement à soi-même. (Montesq.) Les vertus poussées jusqu’à l’héroïsme atteignent la dernière limite du renoncement de soimême. (Portalis.) Le renoncement à soi-même a de grands dangers et plus d’une femme est arrivée à la faute par le sacrifice. (M^e Guizot.)

— Hist. Ordonnance ou acte de renoncement à soi-même, Bill ou acte de renoncement, Bill par lequel la Chambre des communes d’Angleterre interdit toute fonction civile ou militaire à celui qui serait élu membre du parlement,

— Syn. Renoncement, renonciation. La