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fuir. Cependant Mergy a une dette d’honneur à acquitter. Il est rejoint par Comminge et tous deux mettent Vépée à la main. Des urehers survenant les obligent à aller plus loin vider leur querelle. Comminge est tué dans le combat et on voit des bateliers emmener son corps à Chaillot. Les amants sont réunis et se jurent une flamme éternelle. On ne sait ce qu’on doit le plus admirer dans cet ouvrage ; la peinture musicale des situations scéniques, la teinte merveilleuse qui règne sur toute la partié épîsodique, le coloris tour & tour discret et puissant de l’instrumentation, tout y est réuni pour le plaisir de l’oreille et ta satisfaction de l’intelligence la plus exigeante. Aussi cet opéra a-t-il constamment réuni les suffrages des musiciens de toutes les écoles. L’ouverture en sol mineur est d’une originalité soutenue et d’une harmonie élégante ; elle se compose d’un tutti sur un rhythme neuf et coupé à la manière de Weber, mais avec des procédés qui le rendent plus saisissant ; d’un cantabile en fa mineur, suivi d’une phrase délicieuse en majeur, reprise plus loin & la quinte inférieure ; d’un motif coquet en si bémol, d’une fughetta et de développements sur le rhythme primitif. Dans le choeur d’introduction, les voix accompagnent l’orchestre en accords plaqués d’un effet charmant. Il serait trop long d’analyser la partition, et d’ailleurs chaque morceau est un chef-d œuvre. Nous rappellerons seulement le duo si connu : Les rendez-vous de noble compagnie ; l’air de Mergy : O ma tendre amie, et le finale du premier acte, dans lequel se trouve la charmante romance : Souvenirs du jeune âge. Le morceau de violon, exécuté pendant l’entr’acte, montre à quel point Hérold possédait les ressources de cet instrument. L’air. d’Isabelle : Jours de mon enfance, accompagné par le violon solo, est un des plus jolis airs du répertoire de l’Opéra-Comique. Quant au trio : Vous me disiez sans cesse : Pourquoi fuir les amours ? entre Isabelle, la reine et Cantarelli, l’agencement des voix est égal en ingéniosité et en grâce à tout ce qu on peut trouver de plus parfait dans les œuvres de l’école itaienne. Tout en restant dans le caractère de l’opéra-comique, Hérold a dépassé les modèles du genre par l’heureux choix et l’abondance de ses mélodies. La scène de la mascarade, les belles phrases de la reine, de Mergy, l’entrée d’Isabelle au milieu de la fête et le finale offrent une suite non interrompue de chants heureux et d’effets variés. Les combinaisons de l’orchestre et des voix sont particulières au compositeur. Des mélodies très-développées sont jouées par les instruments, tandis que les voix forment des successions d’accords groupés de manière à se suffire à elles-mêmes et a fournir des périodes intéressantes. La musique du troisième acte offre plusieurs morceaux d’un rhythme franc, cordial, qui semblerait en faire remonter la composition a l’époque de la première manière du maître. Pour bien apprécier cette différence, il est bon de rappeler qu’Hérold a commencé à travailler pour le théâtre en 1815 ? et que, si un intervalle da seize ans modifie bien des idées dans une tête comme l’était la sienne, il ne suffit pas k détruire les traces de la première allure du génie, ou même simplement les premières habitudes de l’esprit. Nous considérons comme appartenant à cette première manière le petit ensemble qui suit la phrase gracieuse que chante Nicette : Venez, et que je me promène, Je suit dame de ce domaine ; la ronde si populaire :

A" la fleur du bel âge,

Geûrgette, chaque jour,

Disait, dans le village,

Jamais n’aurai d’amour, (nous donnons ci-après cette ronde et le duetto si populaire : Les rendez-vous de noble compagnie) ; le trio syllabique : C’en est fait, le ciel même a reçu nos serments, et enhn le chœur & l’unisson des archers : Nargue de la folie. Tous ces motifs sont charmants ; mais on en trouve d’équivalents dans le Muletier, dans Marie, tandis que, dans le reste de l’acte, Hérold se maintient à la hauteur où il s’était élevé dans Zampa, ajoutant à la grâce, qui ne l’a jamais quitté, la puissance de l’effet et une profonde sensibilité. À l’appui de cette observation, nous citerons le chœur : Que j’aime ces ombrages l le trio scénique du duel où se trouve cette phrase magnifique : Ah ! je puis braver ta rage ; le quatuor d’une demi-teinte délicieuse ; L’heure nous appelle ; et enfin la scène du bateau, dans laquelle le récit des violoncelles produit un des plus grands effets qui existent au théâtre.

DUO DU PRÉ AUX CLHRCS.

Allegro maettoso.

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Dans la prai-ri - e, Fraîche et jo ^p=a^3Eia

lt - e, Oa-me jo - li - e Viendra le

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soir ; Ce-lui qui l’ai-me D’amourexfÉËJFfipPPPPgig

trt - me, Bien-tdt, de me • me,

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Bien-t£t, de mô - me, Vien-dra

le soir, Vien-dra le soir.

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l’om • bra - ge, Ten-dre lan - ga - ge, —f-

l’ai- me D’à- mour ei-trê-me,

Puis, le feuil - la ■ ge D’un frai» ri g^tHipppÈI

Serments d’u - sa - ge De s’a- do -e-

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BONDE DO PRB AUX CLERCS. 1" Couplet. Allegro modérato.

À la fleur du bel &

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guet- te u- ne fil - lut - te tou - jours. Oui tou-jours, ouitou - jours !

DEUXIÈME COUPLET.

Robert, du voisinage, Elait le beau danseur.,

11 la voit, il l’engage. Pour elle quel bonheurl De son bras il la serre Sur son cœur doucement, Et la jeune bergère Trouva le jeu charmant. Ab ! ah ! prends garde, etc.

TROISIÈME COUPLET.

Tout en faisant la chaîne, Robert prit un baiser ; Et puis, sous le grand chône. On s’en alla jaser ! La nuit vient... Comment faireT Robert offre 6on bras ; Et depuis la bergère Soupire et dit tout bas : Ah ! ah ! prends garde, etc.

PRÉ-EN-PA1L, bourg de France (Mayenne), ch.-l. de cant., arrond. et à 3G kilom. de Mayenne ; pop. aggl., 1,134 hab. — pop. tôt., 3,134 hab. Tuileries, nombreux moulins, tanneries.

PBSSSAINT-GERVAIS, village et commune de France (Seine), cant. de Pantin, arrond. et à 6 kilom. de Saint-Denis, dans un petit vallon ; pop. uggl., 3,541 hab. — pop. tôt., 4,136 hub. Fabrication de pianos, plâtres, savons. Nombreuses sources, dont les eaux étaient autrefois utilisées pour l’alimentation de Paris..

PRÉA.

Le nom de ce village vient d’une prairie au centre de laquelle s’olevait jadis une chapelle en l’honneur de saint Gervais. Des anciens titres désignent en effet ce lieu sous le nom de Pratum Sancti-Geroasii. Le pré ou plutôt les Prés-Saint-Gervais, dont la première mention ne remonte pa3 au delà du xue siècle, furent longtemps un rendez-vous, favori des Parisiens en vacances, que la proximité du joli bois de Romainville attirait encore. C’estaiix Prés-Saint-Gervais qu’existe l’aqueduc le plus ancien de tous ceux qui fournissaient jadis de l’eau à Paris ; il y conduisait les eaux des diverses sources rassemblées entre les villages de Pantin et da Romainville. Les Prés-Saint-Gervais rappellentdeuxsouvenirshistoriques : le premier est le séjour qu’y fit ta belle Gabrielle d’Estrées, maitresse de Henri IV, dont la maison est encore aujourd’hui indiquée par les habitants ; le second se rattache h l’invasion de 1814. Le 28 mars, un bataillon français, composé de débris de corps, de vétérans et d’infirmiers, y tint tête pendant quelques heureo à deux régiments wurtembergeois et n» se replia qu’après une défense désespérée.

Pré*-Saini-Gervat> (LES), comédie mêlée de couplets, de M. V. Sardou (théâtre Déjàzet, 24 avril 1862). Ce vaudeville sans prétention a réussi par toutes sortes de qualités aimables. Le prince de Contt a été élevé par un précepteur, qui lui répète k satiété : « Un gentilhomme est d’une essence supérieure au commun des mortels ; il a plus d’esprit, de grâce, de charme dans son petit doigt qu’un roturier dans toute sa personne. Qu il paroisse I et soudain il inspire le respect aux hommes, l’amour aux daines et l’admiration à tous. » Bien persuadé de tout cela, le prince, qui veut un peu s’émanciper, va faire un tour aux Prés-Saint-Gervais ; il ne doute de rien. Il rencontre une famille bourgeoise qui dîne sur l’herbe et qui l’invite cordinlement ; mais, furieux de ne pas produire plus d’effet sur ces roturiers, il se montre dédaigneux, insolent. Un soldat lui donne une leçon de politesse l’épée à la main et lui fait une égratignure. Il veut se consoler de ses mésaventures avec une grisette et U s’étonne qu’elle ne tombe pas à ses pieds ; il a même l’impertinence de le lui dire ; on se moque de lui de la bonne manière. Alors il commence à soupçonner que son précepteur est un idiot ; le hasard se charge de lui prouver que, de plus, c’est un fourbe ; il entend prononcer son nom dans un bosquet ; il s’approche et reconnaît son digne maître qui fuit rire tout un cercle d’auditeurs à ses dépens. Edifié par cette rencontre, il change de ion se revêt d’une veste d’ouvrier, va retrouver les bourgeois qu’il dédaignait quelques heures auparavant, mange, boit, rit, chante et danse avec eux. U obtient son pardon de la grisette et reçoit d’elle une leçon beaucoup plus agréable que celles de son précepteur, su première leçon d’amour. Soudain des laquais galonnés paraissent ; ce sont ses gens. Il quitte ses compagnons en se félicitant de cette école buissonoiàre qui a métamorphosé un fat ridicule en un jeune homme aimable. En mémoire de cet heureux changement, il emporte une branche de lilas cueillie uux P rés-Sain t-Uervais.

Ce vaudeville était plein de naturel, d’esprit et de gaieté. Les couplets étaient lestement troussés, et, telle quelle, la pièce aurait pu se reprendre. M. V, Sardou l’a maladroitement transformée an opéra-bouffe et allongée d’un acte inutile. Les Prés-SaintGervais ainsi amplifiés et doublés d’une partition médiocre de M. Leooeq ont été représentés au théâtre des Variétés (14 uovembr-a 1874).

PRÉABDOMEN s. m. (pré-ab-do-mènndu préf. pré, et de abdomen). Crust. Ensemble des cinq premiers segments de l’abdomen chez les crustacés.

PRÉACHAT s." m. (pré-a-cha — du préf. pré, et de achat). Comm. Payement effectué avant la livraison de l’objet vendu.

PRÉACHETÉ, ÉE (pré-a-che-té) part passé du v. Préacheter : Marchandises préachb-

TÉES.

préacheter v. a. ou tr. (pré-a-che-té du préf, pré, et de acheter. — Se conjugue comme acheter). Comm. Acheter avant l’époque fixée pour la mise en vente légale. Il Payer ce que l’on a acheté, avant que la livraison eu soit faite.

PRÉADAMISME s. m. (pré-a-da-mi-smedu préf. pré, et de Adam). Hist. relig. Doctrine religieuse d’après laquelle Adam ne serait pas le premier homme créé.

PRÉADAM1TE adj. (pré-a-da-mt-te — rad* préadamimne). Hist. relig. Qui appartient au prêadainisme : Doctrines prkadamitbs.

— Qui a vécu avant Adam : Quelques auteurs pensent que les pyramides ont été bûtiei par le roi prbadamitb Gian-ben-Gian. (Gér. de Nerv.)

— Substantiv. Nom donné aux hommes qui ont vécu avant Adam, dans le système du préadainisme : Jsaac de La Peyrère a soutenu que les païens tiraient leur origine des prbadamitks.

— Encycl. Le système dit des prëadamitei a été exposé pour la première fois dans un livre d’Isaac de La Peyrère, intitulé ; iV«adaniitm, sioe exercitaiio super versus 18,13 et