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vement destinées aux chèvres et aux bètes à laine. Les secondes, moins sèches et plus abondantes que les précédentes, offrent déjà une nourriture suffisante aux races chevalines. Enfin les dernières, pourvu toutefois qu’elles ne soient pas marécageuses ou aigres, peuvent seules fournir des pâturages assez gras pour les bêtes à cornes.

Il serait trop long d’énumérer les plantes utiles ou nuisibles qui caractérisent ces sortes de prairies, — nous renverrons sur ce point aux ouvrages spéciaux. Nous nous contenterons de reproduire, d’après d’Ourches, le résumé suivant : ■ Les botanistes qui ont analysé les prairies naturelles ont reconnu : 1° que, sur quarante-deux espèces de plantes que contenaient quelques prairies moyennes, il y en avait dix-sept 4e convenables à la nourriture des animaux et que les vingt-cinq autres étaient inutiles ou nuisibles ; 2° que, dans les hauts pâturages, sur trente-huit espèces, il ne s’en trouvait que huit d’utiles ; 3» enrin, que, dans les prairies basses, il n’y en avait que quatre sur vingt-neuf. Il résulte de ces expériences, qui ont été faites avec te plus grand soin en Bretagne, que, sur le foin des prairies moyennes, il doit y avoir quatre septièmes de perte, plus des trois quarts sur celui des hauts pâturages, et six septièmes sur celui des prairies basses, si l’animal rejette tout ce qui lui est insipide ou nuisible, ou qu’il est exposé à quantité de maladies lorsque, à la suite de son travail, attaché à un râtelier, la faim le force de manger tout ce qu’on lui donne. •

Toutefois, la distinction scientifique que nous venons d’établir ne serait pas suffisante dans la pratique, où il faut tenir compte à la fois de la nature, de la quantité et de la qualité du produit. La composition et la profondeur du sol, le degré d’humidité, l’exposition, d’autres causes encore, peuvent modifier puissamment la végétation. On est donc conduit à adopter une autre division, plus spécialement agricole, et à établir quatre groupes principaux, pouvant à leur tour se subdiviser. Ce sont : l° les prairies maigres, pâtis ou pâturages secs, dont l’herbe est trop courte ou trop rare pour pouvoir être fauchée et qui, ne pouvant être que pâturées sur place, n’offrent que de bien faibles ressources pour la multiplication du bétail ; 2» les prairies sèches, dites aussi prés à une herbe, comprenant les prés-pâtures ou prés-gazons, dont l’herbe est assez élevée et assez fournie pour être fauchée et donner un bon fourrage, peu abondant ; 3° les prairies fraîches, appelées aussi pris à deux herbes ou prés à regains, basses, mais non marécageuses, situées près des cours d’eau ou susceptibles d’être soumises à des irrigations régulières et donnant ainsi un fourrage remarquable en quantité et en qualité ; 4° les prairies humides ou warécageuses, retenant toujours, mênw en été, un excès d’humidité et souvent même une eau stagnante à la surface, et donnant un foin peu abondant et médiocre.

Toute terre, d’abord cultivée, puis abandonnée à elle-même, finirait par se transformer en prairie ; mais il faudrait un temps asses long, plusieurs années, pour qu’elle fût bien garnie de plantes fourragères et donner un produit de quelque importance ; d’ailleurs, elle renfermerait ainsi de bonnes et de mauvaises herbes. Dans tout herbage naturel, en effet, on trouve des plantes utiles, c’est-à-dire qui conviennent.parfaitement à la nourriture des animaux ; d’autres inutiles, en ce que, dédaignées par le bétail OU trop courtes pour être broutées ou fauchées, ou bien enfin voraces ou étouffantes, elles occupent le sol sans profit et au détriment des bonnes herbes ; d’autres enfin, nuisibles ou malfaisantes. Le plus grand soin du cultivateur doit être de faire prédominer les premières lorsqu’il crée artificiellement une prairie naturelle.

Les végétaux qui entrent dans la composition d’une bonne prairie sont très-nombreux, mais quelques-uns ne se rencontrent qu’accidentellement ; les espèces dominantes se divisent en trois groupes, qui appartiennent aux graminées, aux légumineuses ou à d’autres familles. Voici les principales et les plus importantes de ces espèces. I. Graminées : agroslides vulgaire, traçante, d’Amérique ; avoines élevée, jaunâtre, pubescente, des prés ; brize moyenne ; brome des prés ; canche flexueuse ; chiendent ; crételle ; dactyle pelotonné ; fétuques des prés, élevée, loliacée, ovine, traçante ; flèoîe des prés ; liouve odorante ; glycéries aquatique, flottante ; houlques laineuse, molle ; ivraies vivace et d’Italie (ray-grass) ; paturins commun, des prés, des bois, maritime ; phalaride roseau ; vulpins des prés, des champs, géuiculé.-II. Légumineuses : gesses des prés, des marais ; lotiers corniculé, velu, maritime ; luzernes cultivée, lupuline, falquée ; sainfoin commun ; trèfles blanc, rouge, moyen, hybride, fraisier, maritime, élégant, des champs ; vesces cultivée, multiflore, des haies, des buissons, etc. — III. Diverses : achillée millefïui’le ; berce brancursint» ; centauréejaeée ; chicorée sauvage ; cumin des prés ; pastel ; pimprenelle ; jonc de Bothnie ; moutarde sauvage ; sanguisorbe officinale, etc.

Le choix et le mélange des graines étant faits convenablement, on procède au semis, suivi d’un hersage et d’un roulage. Il faut ensuite donner aux prairies les soins d’entretien nécessaires ; tels sont : l’irrigation, le drainage, les engrais et amendements, la des PRAt

traction et l’épandage des taupinières, l’êpierrement, etc. Il faut surtout extirper les mauvaises herbes et les remplacer par des graines de bonnes plantes, détruire les animaux nuisibles, etc. La récolte comprend : la fauchaison, la fanaison, la mise en meules du foin ou du fourrage, etc. V. les mots cités dans cet article.

Prairies artificielles. Ce nom se trouve mentionné pour la première fois vers la fin du xvio siècle, dans les écrits d’Olivier de Serres. Mais si notre illustre agronome a su apprécier tous les avantages de ce genre de culture et établir sur ce point, comme sur tant d’autres, des règles scientifiques et pratiques, en réalité l’invention des prairies ar. tifieielles paraît devoir être reportée un demisiècle plus haut et attribuée à l’Italien Camille Tarelio, dont l’ouvrage a paru en 1566. Ces dates suffisent pour montrer.combien peu est fondée la prétention des Anglais, qui accordent cet honneur à Hartlib, un de leurs compatriotes, né au commencement du xviie siècle. Mais c’est a une époque beaucoup plus récente que ces prairies ont été appelées à jouer un rôle sérieux en agriculture.

Les prairies artificielles, .comme nous l’avons vu, se composent d’un petit nombre de plantes, souvent d’une seule, destinées à être fauchées, plus rarement pâturées sur place ; mais toujours elles font partie intégrante de l’assolement et n’occupent le sol que pendant un laps de temps plus ou moins’restreint. On ne peut donc pas donner ce nom à un pré permanent que l’on formerait artificiellement en semant de la graine de foin. Les plantes employées pour former les prairies artificielles sont, pour la plupart du moins, des espèces améliorantes ou fertilisantes ; elles viennent donc parfaitement à leur place après les récoltes épuisantes et peuvent même, dans les sols peu riches ou qu’on n’a pas les moyens de bien fumer, servir de tête d’assolement. Le produit est facile à recueillir, a emmagasiner ou à faire consommer aux bestiaux.

Mais ce ne sont pas là les seuls avantages qu’elles présentent. « Comparées atiec les prairies naturelles, les prairies artificielles, disent MM. Girardin et Du Breuil, donnent, sur la même étendue de terrain, une plus grande quantité de nourriture pour les bestiaux. On obtient immédiatement un maximum de produit, que les prairies naturelles no donnent qu’après plusieurs années de création. L’excédant d’engrais, prélevé par les fourrages dans l’atmosphère et accumulé dans le sol, est utilisé au moyen de récoltes intercalaires, tandis que cette accumulation d’éléments de fertilité reste improductive sous le gazon des prairies naturelles. Four les prairies artificielles, on choisit la plante dont on veut les composer, et l’on peut ainsi employer certaines espèces précoces, qui fournissent aux bestiaux une nourriture verte avant l’époque où les prairies naturelles pourraient eu donner. »

Est-ce à dire que l’on doive abandonner complètement ces dernières ? Evidemment non ; car elles peuvent toujours être associées aux prairies artificielles et même, dans certains cas, leur être entièrement substituées, par exemple dans les climats secs et chauds, mais où l’irrigation est possible. Il ne faut pas oublier, d’uilleurs, que certaines plantes, telles que le trèfle, en revenant trop souvent a la même place, effritent le sol ou l’épuisent de ses principes minéraux ; que les prairies artificielles ne sauraient, en outre, détruire « complètement les mauvaises herbes, comme le foùt les prairies naturelles, et surtout les racines fourragères sarclées. Enfin, nous ferons remarquer que les plantes qui les comfiosent, pour mériter de rester classées parmi es espèces améliorantes, doivent être récoltées avant la production de la graine. Ces réserves faites, on peut dire que Tes prairies artificielles sont la base de toute culture progressive et améliorante., ...... •

S’il est une question qu’il soit intéressant d’éclairer, dit Gilbert, c’est celle, si souvent soulevée, si vivement débattue et encore si indécise, sur la proportion dans laquelle les prairies artificielles doivent entrer dans une exploitation : les uns, sans cesse occupés des grains qui servent à la nourriture de l’homme, ont prétendu qu’il fallait resserrer les prairies artificielles dans les bornes les plus étroites et n’ont pas senti que les productions des terres n étaient pas en raison de leur étendue, mais’de leur culture ; d’autres, oubliant qu’il existait des hommes et que la véritable destination des animaux était de concourir à leur subsistance, oubliant encore qu’il ne suffit pas que les animaux aient un aliment abondant, mais qu’il leur faut encore des litières pour se coucher et pour entretenir la fécondité des terres, n’ont pas craint de les employer presque toutes a la culture des prairies artificielles. Quelques-uns, plus sages, ont tâché de garder un juste milieu entre ces deux extrêmes et ont fixé, les uns au quart, les autres au tiers, d’autres à la moitié de l’exploitation le terrain qu’elles doivent occuper. Il n’est pas bien difficile de rendre raison des différences qui se trouvent dans cette fixation ; elle est subordonnée à des circonstances qui ne permettent pas qu’elle soit générale ; les terrains très-riches, n ayant pas besoin de la même quantité d’engrais que ceux qui sont pauvres, n’ont pas besoin de la même quantité de bestiaux et, par une suite

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nécessaire, de prairies naturelles ou artificielles. On peut donc établir, conime règle générale, que la proportion des herbages dans une exploitation doit toujours être en raison inverse de la richesse du fonds et des autres ressources locales qui servent à la subsistance des animaux. • ’

On pourrait cultiver en prairie artificielle toutes les plantes qui empruntent leurs aliments surtout a l’atmosphère, et presque tous les végétaux sont dans ce cas, ’du moins jusqu’à 1 époque de la floraison ; mais il faut aussi que les espèces choisies satisfassent à certaines conditions, notamment de pouvoir être employées avec avantage à la nourriture du bétail. Voici les plantes généralement adoptées et que l’on s’accorde à diviser en deux groupes. 1. Légumineuses : trèfles rouge, blanc, incarnat, hybride, élégant-, luzernes cultivée, liipuline, falquée, moyenne ; sainfoins commun et d’Espagne ; vesces ; pois gris ; gesses ; lentilles ; ornithope ou sarradelle ; lupins ; ajonc. — II. Graminées et diverses : vmes viv&ce, multiflore et d’Italie ; moha de Hongrie ; millet ; sorgho ; maïs ; chicorée sauvage ; spergule ; pastel ; moutarde blanche ; navettes drhiver et d’été ; choux cultivé, colza, de China, etc.

En général, on se trouve très-bien de mélanger, dans les semis, des plantes de même durée, mais de familles diverses.


Prairies d’or et des mines de pierres précieuses (le livre des), par Maçoudi, traduit par Barbier de Meynard et Pavet de Courteille (1864-1873, 7 vol. in-8«). Le Livre des prairies d’or, écrit dans la première moitié iu xe siècle, l’an de l’hégire 33î (954 de notre ère), est l’œuvre capitale du plus fécond peut-être des écrivains arabes. Oomme la plupart des ouvrages qu’ils nous ont laissés, c estime vaste compilation, une sorte d’encyclopédie, à laquelle la géographie sert de base. Maçoudi, grand voyageur, comme tous Jes savants arabes, rapporte tout ce qu’il a vu de remarquable dans les nombreuses contrées qu’il a visitées, et, contrairement à Pausanias, « le plus menteur des Grecs, » dont l’ouvrage est conçu dans le même esprit, il le rapporte avec une bonne foi parfaite. Sa curiosité est parfois un peu naïve, mais toujours sincère. Ses souvenirs l’égarent quelquefois, mais il n’est jamais la dupe de son imagination. À mesure qu’il cite une contrée, Maçoudi en expose la situation géographique, donne la liste et ta position de ses montagnes, de ses fleuves, de ses villes importantes ; il donne le tableau de ses richesses naturelles et de ses principales industries ; il raconte l’origine des peuples qui l’habitent, la généalogie de ses rois, toutes les légendes qui se rapportent à son histoire, à sa religion. L’histoire naturelle tient aussi une grande place dans ces sortes de notices. Quant aux légendes^ souvent puériles, mais souvent aussi appuyées sur des fragments perdus des écrivains grecs et orientaux, elles-présentent parfois une véritable saveur poétique, un intérêt romanesque. Nous détacherons ici, à dessein, une page de l’histoire des quatre frères Yiad, Amnar, Rebyâh et Modar, qui se trouve tome III, page 229 de l’édition citée. Les quatre frères se rendent à cheval près du sage roi El-Afâ. « Us n’étaient plus éloignés de Nedjrân que d’une étape de vingt-quatre heures, quand ils aperçurent dans le désert les traces d’un chameau. Yiad dit à ses frères : « Le chameau dont" vous voyez ici les traces est borgne. — Il n’a

■ pas de queue, reprit Anmar. — Il penche > d’un côté, ajouta Rebyâh. — Il est d un naturel farouche, » dit Modar. Un peu plus loin, ils rencontrèrent un cavalier qui avait perdu sa monture. Cet homme le3 aborda en disant : « N’avez-vous pas vu un chameau qui s’est égaré dans la direction d’où vous venez ? — Ton chameau est borgne, lui dit

« Yiad.— C’est vrai, répondit le voyageur.-Il n’a pas de queue, ajouta Anmar. — C’est vrai. — Ne penche-t-il pas d’un côté ? demanda Rebyâh. — Oui. — N’est-il pas d’un

« naturel farouche ? dit Modar. — C’est vrai, répondit l’homme ; vous savez où est mon chameau, mettez-moi sur la piste. • Les fils de Nizar jurèrent qu’ils ne l’avaient ni vu ni rencontré. «C’est vous qui l’avez pris, s’écria le voyageur, car vous n’avez rien omis dans son signalement. •■ Les fils de Nizar eurent beau lui répéter qu’ils ne l’avaient pas vu, il les suivit jusqu’à Nedjrân. Les quatre frères s’étant arrêtés devant la demeure d’El-Afâ demandèrent la permission d’entrer, l’obtinrent et furent introduits. Mais l’homme, s’arrêtant sur le seuil de la porte, s’écria : «O roil ces gens-là m’ont dérobé mon

« chameau.i Les fils de Nizar affirmant le contraire, El-Afâ lit entrer le plaignant et lui ordonna de s’expliquer. • Sire, répéta celui-ci, ils m’ont enlevé mon chameau et le détiennent.—Qu’avez-vous à répondre ? leur

« demanda le roi.» Ils lui dirent : tPemlant

■ que nous nous rendions auprès de vous,

« nous avons vu les traces d’un chameau, et Yiad a remarqué que cet animal était bor ■ gne.» Le roi, s’adressant à Yiad, lui demanda pourquoi il l’avait jugé.tel. ■J’ai re « marqué, répondit Yiad, que ce chameau avait brouté, sans désemparer, la partie du champ qui avait frappé sa vue, tandis qu’il avait

■ laissé intacte l’autre moitié, bien qu’elle fût abondante en herbe : j’en ai conclu qu’il était borgne.» Anmar reprit à son tour : «Ses crottins étaient réunis en tas, tandis

PRÀÎ,

que le mouvement de sa queue, s’il en avait

« eu, les aurait éparpillés ; c’est ce qui m’a > fait dire qu’il n’avait pas de queue.»—« Moi,

« ajouta Rebyâh, j’ai observé que l’un de ses pieds de devant avait laissé sur le sol une

■ empreinte profonde, tandis que l’autre l’a ■ vaità peine effleuré ; j’ai conclu de là que

■ son corps penchait d un côté. » Modar dit :

■ Je me suis aperçu qu’après avoir brouté sur

« un point du pâturage, il l’avait abandonné,

« et avait laissé intacte une partie où l’herba

■ était grasse et touffue, pour aller brouter là où l’herbe était plus rare ; c’est ce qui m’a fait dire que son caractère devait être farouche. • El-Afâ, se tournant alors vers le plaignant : • Ils ont raison, lui dit- il ; ils ont « vu tes traces de ton chameau, mais il n’est

« pas en leur possession. Continue donc à le chercher. »

Maintenant, que nos lecteurs veuillent bien ouvrir Zadig et y chercher le passage si piquant et si original où le héros du roman donne des détails si précis sur l’épagneul de la reine et 1« cheval du roi, qu’il est accusé de les avoir volés et condamné à payer une amende préalablement à tout» explication. Le charmant chapitre de Voltaire, le Chien et le cheval, n’est que le spirituel développement de la citation que nous venons de faire.

En écrivant son grand ouvrage, Maçoudi ne s’est nullement préoccupé d’ordre et de classement. «Omettant les événements principaux, qu’il suppose connus des lecteurs, dit M. Renan, l’auteur insiste sur les détails, sur les cancans de la ville et les médisances du séraï. L’histoire littéraire surtout occupe une très-large place dans ces récits. On dirait que Maçoudi, devinant les procédés de la critique moderne, a compris quelle lumière les œuvres de la littérature jettent sur l’histoire politique et sociale d’un siècle. Tel qu’il est, malgré ses lacunes et ses choquants défauts, le recueil de Maçoudi-est un livre d’un rare intérêt. Je ne connais pas de lecture plus attachante que celle de cette longue causerie, pleine de parenthèses, rappelant la manière d’un Sainte-Beuve par l’aisance ; l’ampleur des informations, la curiosité évoiliée, sinon par le goût et la délicatesse ; ce chapelet d’anecdotes et de digressions, rattachées entre elles au moyen du fil le plus léger, tient toujours l’attention sous le charme. • Toute la partie qui concerne les Abbassides est particulièrement du plus haut intérêt. M. Barbier de Meynard a joint le texte arabe à sa remarquable traduction française, qui doit comprendre neuf volumes.

Prairie (la), roman de Fenimoro Cooper. V. Dkrxibr dks Mohicans (le}.

PRAIRIE, steppes immenses de l’Amérique du Nord (États-Unis). La prairie est pour les Américains comme un mot magique : c’est l’avenir, c’est le progrès, c’est lu poésie. On ne parle guère aujourd’hui des forêts primitives ; elles ont été percées à jour par les chemins de fer. Ce n’est pas à elles

3ue s’attaque surtout maintenant l’ardeur es émigrants ; plus souvent ils les laissent derrière eux pour aller exploiter la prairie, dont la culture est plus facile, plus rapide, où l’on n’a pas à défricher, a’peine à labourer, où l’on sème dans une terre féconde, également favorable aux moissons et aux troupeaux. L’imagination aussi est excitée par ces ’ régions singulières, les seules où l’on trouve aujourd’hui la solitude, le charme de la vie errante, les aventures, lesrencontresavec les Indiens, les troupeaux de bisons et de chevaux sauvages, la nature et la vie primitives. Le poète Bryant les a chantés ; Cooper y a trouvé son trappeur Bas-déCuir ; Washington Irving, l’écrivain élégant, les a décrites avec amour, et après aux une foule de touristesetde romanciers fatiguent chaque jour les lecteurs de récits et de peintures monotones, monotones comme ces plaines sans lin, et qui n’en ont pas la grandeur.

PRAIRIE, rivière des États-Unis, affluent du Great-River j cours, 250 kilom.

PRA1RIE-DC-CHIEX (la), vilie des États-Unis (Wisconsin), ch-1. du comté de Crawford, sur la rive gauche du Misstssipi, à i kilom. au-dessus du confluent du Wisconsin, à côté d’une belle prairie ; 2,000 hab.

PRAJ N YA-BHÀTTA, historien indien. V. Pou NTA.

PRAK.LANG s. m. (pra-klang). Ministre du commerce, dans le royaume de Siam.

PRALBOLVO, bourg du royaume d’Italie, province et à 30 kiloiii. S. de Brescia, district de Verolanuova, mandement de Leno, sur la rive gauche de la Mella ; 2,869 hab.

PRAUN s. m. (pra-lain. -r V. phalikk). Hortio. Terre détrempée et mêlée d’engrais, qu’on emploie à l’opération du pralinage.

pRALINAGEs. m. (pra-li-na-je —rad.pra/ùur). Action ou manière de faire des pralir nés : Le pralinagb des amandes.

— Agric. Action ou manière de praliner les "raines destinées à être ensemencées, les plants et boutures destinés à être mis en terre.

r Encycl. Agric. On sait que les pralines,

en confiserie, sont des amandes, des pistaches, etc., rissolées avec leur peau dans du sucre bouillant et diversement coloré. Par analogie, en agriculture, on donna le aom de