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quand l’automne est beau’, elles se montrent souvent une seconde fois.

Les primevères sont propres & l’Europe et à l’Asie ; on les trouve dans les prairies humides, dans les marécages’, dans les bois. Les habitants des.campagnes les appellent Heurs dé coucou,1’parce que leur épanouissement correspond aux premiers cris des oiseaux de ce nom ; V ^ ’. — •. ■ v •

1riOn’en connaît environ soixante espèces, ’ dont la phisCoihmune est, sans contredit, la primevère commune, primula officinalis (L.), que l’on’trouve partout, surtout dans le Midi ; ses fleurs’jaunes sont douées’d’une odeur particulière, analogue à celle du miel, et d’une saveur un peu douceâtre, qui repousse les bestiaux. La primevère élevée, primula . elatiqr, à fleurs1 d roi jaune pâle ; la prime- ùere a grandes feuijlès, primula grandiflqra, très-remarquable par ses superbes touffes aux feuilles atténuées à la base, à fleurs d’un jjeau^ jaune, avec une tache orangée à l’entréédu tube de la corolle ; là primevère variable, primula variabilis, k fleurs rouges avec des taches blanches et jaunes, sont autant d’espèces de nos climats. Introduites dans nos jardins, elles ont donné’ une quantité considérable de variétés ; dans le nombre, Il en/est de doubles et même de prolifères, c’est-à-dire portant des fleurs du sein desquelles naissent d’autres Heurs.

Une, ’ autre espèce, la primevère auricule (oreille d’ours), originaire des Alpes, se fait rechercher des amateurs par la douceur de son parfum, la durée de sa floraison, la force, la grandeur, l’éclat et la beauté de ses corolles, qui.offrent les nuances du cramoisi, du violet, .du brun, du vert olive, du mordoré, du jaune, et sont susceptibles de prendre les panàehur’es les plus variées. Lille a la renommée des variétés d’auricules, qui sont de nos jours employées en bordure.

Les primevères se multiplient dé graine et au. moyen des œilletons séparés de la souche aussitôt que la ïleur’est passée. Les semis dé graine choisie avec soin donnent de jolies variétés s’ils sont faits au premier printemps, dans un lieu frais, ombragé et sur une terre substantiellé en iiiêine temps qu’elle est un peu légère. V. le.flou Jardinier,

Selon Bergius, les femmes, en Suède, préparent une boisson sapide, très-petillante par la grande quantité d’acide carbonique qu’elle contient, eu taisant fermenter dans l’eau une certaine quantité de miel avec des fleurs récentes de primevère'

De toutes les primevères, là primevère officinale a seule été employée en thérapeutique. Les.(jualités héroïques qu’on lui prêta dans les siècles derniers pour guérir la paralysie et les douleurs des articulations, ]» lirent appeler, par Ruelle, arthritica, par Brunfels, hèrba paralysis. Le nom de primula veris lui fut donné par Matthiole. IL est heureux et peint’ parfaitement l’époque où les frimas vont finir, où le réveil de la nature ramène les jeux et les plaisirs. De nos jours on s’en sert, eu infusion légère, dans les rhumatismes, à cause de ses effets excitants et diaphorétiques ; les-racines sont sternutatoirus ; les feuilles’ se mangent en salade. V. primu-

LACÉES.

La primevère de Chine est une plante vivaee, mais fréquemment cultivée chez nous comme annuelle. Sa tige est nulle ou peu développée ; ses feuilles, toutes radicales et groupées en rosette, sont ovales, ou cordiiornies, ondulées sur les bords, velues et visqueuses, d’un vert gai, parfois un peu rougeâtres en-dessous ; du milieu dé ces feuilles s’élevent des hampes de ou1,15 k «m,30, couronnées par d’élégantes panicules de grandes et jolies fleurs roses, à gorge jaunâtre, légèrement odorantes. Cette espèce, originaire de Chine, a produit de nombreuses variétés à fleurs blanches, ’cuivrées, saumonées, panachées ; Simples ou ddublés, "a bords entiers ou frangés, etc. «Cette plante, disent MM.’Vilnrorin/est si généralement connue, -que nous croyons dévoir nous abstenir d’en l’aire l’éloge ; c’est une des fleursqu’on aime le plus à voir dans les serrés, dans les jardins d’hiver et sous châssis, depuis la fin de l’hiver jusqu’à l’arrivée de la belle saison, et il n’est personne qui ne désire en décorer une suspension, une jardinière, quelque meuble ou quelque vase d’appartement. Elle est surtout gracieuse et-fraîche lorsque les pieds sont jeunes, proviennent de graine, et qu’ils ont été élevés sous châssis.. Bien que cette espèce soit de serre tempérée, on peut, en effet, l’élever facilement sous un simple châssis. La. terre qui lui convient le mieux est un mélange de terre franche, de terre de bruyère, de terreau de feuilles et de fumier bien consumé, ’dont des proportions peuvent varier suivant la quantité des matériaux que l’on poss’ède ; îles pots doivent être bien drainés. On propage la plante de semis faits en pots, en caisses ou en terrines, depuis mai jusqu’en juillet. Les-variétés à fleurs doubles, donnant peu ou-point dé graines, ne peuvent se multiplier que par la division des vieux pieds, opérée après la floraison de printemps. Cette plante fleurit presque toute l’année.

PRIMICÉRIAT s. ni. (pri-mi-sé-ri-à-rad, primicier) : Dignité, Office de primicier.

PRIMICIER s. ni. (pri-mi-sié — du lat. primicerius ; formé de primus, premier ; cira, cire- ; proprement celui qui est le premier sur la cire, le premier inscrit). Premier di»

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gnitaire de certains chapitres, à On dit aussi

PRINCIER.

— Hist. Titre de. quelques officiers principaux de la cour dès empereurs de Constàntinople : Primicier augustal. Primicier de l’impératrice. Primicier du palais.

Primicier des notaires, Celui qui tenait registre, des revenus, des dépenses de l’empire..., ; .

Encycl. Dans les églises cathédrales, le primicier- présidait au chœur et était chargé de maintenir l’ordre. Chef du clergé inférieur, il avait à peu près les mêmes attributions que le premier chantre ou préchantre. Dans les anciennes églises, on l’appelait primiclerus. On a fait venir le nom de primicier de primus in cera, premier sur’la cire, et on l’appliquait à tous ceux qui figuraient en tête des catalogues, inscrits sur des tablettes de cire. Saint Étienne est le primicier des martyrs, parce qu’il est en tête du martyrologe. A.Çonstantinople, l’archidiacre et grand chartophylax, figurant au premier rang sur le rôle de l’église, en était lo primicier. It y avait ainsi le primicier.des lecteurs, celui des notaires, un primicier des monnayeurs, des faiseurs de tentes, etc. Dans les fonctions domestiques auprès des empereurs ou des grands, il y avait dés primiciers. V..lampadaire, ’, ,

. PRIMIDI s. m. (pri-mi-di— du lat. primus, premier ; dies, jour). Chronol. Premier jour de la décade, dans le calendrier républicain.

PRIMIGÈNE adj. (pri-mi-jè-ne — du lat. primus, premier ; genus, naissance). Bot. Se dit des plantes qui ne proviennent point du croisement d’espèces voisines, il Peu usité.

PRIMINE s. m, (pri-mi-ne — du lat. primas, premier). Bot. Première enveloppe extérieure de l’ovule et de la graine.

PRIMIPARE adj. (pri-mi-pa-re — du lat. primus, premier ; pario, j’onfante). Méd. Se dit d’une femme qui enfante, d’une femelle qui met bas pour la première fois : Chez les femmes primipares, l accouchement est.généralement laborieux.

— s. f. Femme primipare ; Il est plus aisé de constater l’accouchement cités une primipare que chez une femme gui a déjà procréé. (Dubois.)

’ FRIMIPARITÉ s. f. (pri-mi-pa-ri-té —radi primipare). Méd. État d’une femme primipare, qui accouche pour la première fois. PRIMIPILAIRE s. m. (pri-mi-pi-lè-relat. primipilaris ; de primus, premier, et de pilum, javelot). Hist. rom. Premier centurion, qui commandait la première compagnie de chaque cohorte. Il On dit aussi primipile.

PR1MIPILE s. m. (pri-mi-pi-le — lat, primipilus). V, PRIMIPILAIRE.

PRIMISTERNAL, ALE adj. (pri-mi-stèr-nal, a-le — du htt. primus, premier, et de sternal). Anat. Se dit de la première pièce du sternum.

. PRIMITIF, IVB adj, (pri-mi-tif, i-ve — lat, primilivus ; de primus, premier). Qui est le premier, qui existe à l’origine : On ne peut plus guère douler aujourd hui que la masse primitive du globe n’ait été d’abord en fusion et même en vapeur. (Cuvier.) Le fait primitif qui a dû déterminer l’élection des mois est sans doute l’effort pour imiter l’objet qu’il s’agissait d’exprimer. (A. Maury.) L’état primitif de l’homme n’a pas été un état analogue à celui de la brute. (Renan.) Le bien est un sentiment primitif et spontané de la conscience. (Ed. Scherer.) La bonté est la première entre nos inclinations primitives. (H. Taine.) Il faut se représenter notre planète primitive comme an agrégat de fluides aèriformes. (L. Figuier.)

— Qui a la simplicité des premiers âges : L’ignorance africaine est toute primitive et se montre par les impressions les plus naïves. (E. Bersot.)

Des lies tout à coup invitent ses regards, Et oes filles des eaux, vierges encor naïves, Etalent sous ses yeux leurs grâces primitive*. ■" ■ —.-.. MH.IEVOÏE.

—tiinguist. Langue primitive, Langage primitif, Langue, langage qu’on suppose avoir été formé lépremier ou n’être formé d’aucun autre : Il est aussi impossible ’de remonter à la langue primitive que de remonter à la race primitive. (A. Maury.) Les langues primitives ont disparu, pour la science, avec l’état psychologique qu’elles représentaient. (Renan.) ■ •

"—’Gramm. Mot primitif, Celui qui sert de radical et dont plusieurs autres sont dérivés.

Il Verbe primitif, Verbe sanscrit qui descend immédiatement des racines, il Temps primitifs, Ceux qui servent de types pour la formation des autres temps.

— Hist. ecclés. Primitive Église, Église des premiers siècles ’du christianisme, it Curé primitif, Curé principal, qui a un vicaire portant lui-même le titre de curé. ’,

— Ane. arithm. Nombre primitif, Nombre premier.

. — Ane. jjéom. Triangle primitif, Triangle dont les côtés n’ont pas de commune mesure.

— Peint. Couleurs primitives, Couleurs rouge, jaune, bleue, blanche et noire, dont les combinaisons servent à produire toutes les autres couleurs.

. — Physiq. Couleurs primitives, Couleurs

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principales du prisme, qui sont : le violet, l’indigo, le bleu, le vert, le jaune, l’orangé et le rouge.

— Entom. Nervures primitives, Nervures parallèles des ailés des insectes, qui partent du thorax et qu’on divise en nervure primitive interne et nervure primitive externe.

— Bot. Plantes primitives, Celles qui ne proviennent point du croisement d’espèces voisines, it Peu usité.

— Géol. l’errains primitifs, Ceux qui ne contiennent aucun vestige de corps organisés, à l’existence desquels, par conséquent, ils paraissent antérieurs : On se tromperait en s’imaginanl que te terrain que les géologues désignent sous le nom de primitif 'soit composé seulement de granit. (L. Figuier.) Le terrain primitif est d’origine ignée. (Toussenel.)

— Miner. Forme primitive, Forme d’un cristal qui offre naturellement celle du noyau qu’on obtient par la division mécanique, il Chez quelques auteurs, Forme simple, c’est-à-dire dont les faces sont égales entre elles et semblablement situées et qu’on ne peut dériver d’aucune autre.

— s. m. Gramm. Mot primitif : Ce primitif a beaucoup de dérivés. (Acad.) Le diminutif suit le genre du primitif ; ainsi monticule est masculin, comme le primitif mont ; formule, vésicule, particule sont féminins, comme leurs primitifs forme, vessie, partie. (Boissonade.)

— Hist. relig. Ancien nom des quakers, qui prétendaient faire revivre l’Église primitive : Les primitifs, auxquels on a donné le nom ridicule de quakers, ont fui et détesté la guerre pendant plus d’un siècle. (Volt.)

PRIMITIVEMENT adv. {pri-mi-ti-ve-man

— rad. primitif). Originairement : Ce mot a été employé primitivement dans un sens beaucoup plus restreint. (Acad.) Une organisation primitivement saine et vigoureuse est une des conditions de la santé. (L. Cruveilhier.) La plupart des peuples actuellement civilisés ont été primitivement barbares. (Jouffroy.) La machine à vapeur s’appelait primitivement la machine à feu. (Mich. Chev.)

PRIMITIVITÉ s. f. (pri-mi-ti-vi-tô — rad. primitif). Caractère de ce qui est primitif, il Peu usité.

PR1MNO s. m. (pri-mno). Crust. Genre de crustacés ampliipodes, de la famille des hypérines, très-voisin des phorques, et dont l’espèce type habite les mers du Chili.

PRIMNOA s. f. (pri-mno-a), Zooph. Genre de polypes alcyoniens, de la famille des gorgoniées, formé aux dépens des gorgones, et comprenant trois ou quatre espèces, dont le type se trouve dans la mer du Nord.

PRIMO adv. (pri-mo — mot lat. formé de primus, premier). Premièrement, en premier lieu : Primo, je ne le connaissais pas assez pour me livrer sans précautions à sa bonne foi ; secundo, iV était originaire d’un pays qui me donnait le droit de tout en appréhender. (De Foe.)

PRIMOGÉNITURE s. f. (pri-mo-jé-ni-tu-re

— du lat. primus, premier, et de géniture). Aînesse : Droit de primogéniture. Succéder par ordre de primogéniture.

PRIMO Ml 111 (Premièrement à moi), Paroles du lion, dans une fable de Phèdre (v. Quia nominor leo). Si c’est le langage du plus fort, c’est aussi et bien souvent celui de l’égoïste.

« Le mot naturel se donne facilement la préférence ; il se croit en droit de commencer par lui-même, pnmo mihi, et, dans le doute ou à mérite égal, il s’adjuge sans scrupule la meilleure part, t

Bautain.

« Au-dessus de la maxime à Chacun chez > soi, chacun pour soi, • dont le triomphe a assuré-la fortune de César, règne, sévit le féroce primo mihi. »

Proçdhon.

■ Vous avez vu Paganini refuser lâchement les secours de son archet aux inondés de Saint-Étienne, aux incendiés de Marseille. Le primo mihi devenu semper mihi, toujours moi, dans le plan de conduite de ce grand musicien, l’a doté de plusieurs millions. « Castil-Blaze.

PRIMO OCCUPANTI (Au premier occupant). Le droit du premier occupant constitue, en l’absence de toute autre circonstance, le droit de propriété le moins contestable. « Cette chose n’est à personne ; je la prends, donc elle est à moi. • Dame Belette n’a pas d’autre argument à opposer aux réclamations de Jean Lapin :

La dame au nez pointu répondit que la terre Était au premier occupant.

t Au théâtre de l’Odéon, la jeunesse studieuse envahit tout en chantant l’hymne triomphal de la Marseillaise. Primo occupanti est la loi souveraine. Malheur aux retardataires de l’autre côté de la Seine ! Quand ils arrivent après le lever du rideau, leur droit est aussi chimérique que celui d’un évêque in partibus. »

(Revue de Paris.)

PRIMORDIAL, ALE adj. (pri-mor-di-al, a-le

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— lat. primordiales ; de primust premier, et ’ de ordiri, ourdir). Qui existé essentiellement ou dès le principe : Titre primordial. Principes primordiaux. Races primordiales* L’individualisme est le fait primordial de la société. (Pioudh.) Lélat de guerre est l’état primordial du genre humain. (Proudh.) La cause primordiale du relief de la terre est son refroidissement. (L, Figuier.) Ce qui ’est primordial, c’est le droit acquis par tout Français de se faire représenter par un citoyen de son choix. (E. de Gir.) La conscience est un fait primordial, insaisissable, irréductible, indécomposable comme la liberté. (Qtraud.)

— Jurispr. Titre primordial, Premier titre constitutif d’un droit ou d’un établissement.

— Bot. Feuilles primordiales, Premières feuilles de la plante, celles qui existent déjà dans la gemmule.

— Encycl. Philos. Le mot primordial s’emploie, en philosophie, dans un sens très-précis. Il n’est nullement synonyme àe principal, ni de fondamental, ni d’essentiel, ni d’autres mots de sens plus ou moins analogue, avec lesquels on pourrait le confondre. L’essentiel est ce qui entre nécessairement dans l’idée d’une chose et en est un caractère constitutif ; le fondamental, à peu près de même, par métaphore, ce qui tient aux fondements, aux principes mêmes sur lesquels s’appuie une chose et, par suite, à son essence j le principal, ce qui occupe dans une chose un© place importante, première ; le primordial, ce qui, étant a l’origine d’une chose, en détermine pour sa part, ou en modifie toujours, par une suite nécessaire de cette présence à l’origine, tout la développement. Voici quelques phrases d’un passage de Lamennais qui met en pleine lumière le sens propre de ce terme philosophique : « Toute théorie repose sur une donnée primordiale qui engendre une série de conséquences nécessaires. Si donc cette donnée ne contient pas tous les éléments fondamentaux du problème des êtres, il s’ensuivra : 1« qu’on sera logiquement forcé à& nier tout ce que cette donnée ne renferme pas ; 2° que néanmoins, ne le pouvant nier parce que la conscience intime s’y oppose, il se produira deux séries de conséquences divergentes, l’une dérivée de la donnée primordiale, rautre du principe générateur qui n’y est pas contenu et qu’impliquent les faits dont on a la conscience invincible. ^(Esquisse d’Une philosophie, préface, vm).

— Jurispr. Le titre nouveau ne change pas la nature du contrat primordial par cela seul qu’il attribue à la rente une fausse qualification, comme s’il énonce que c’est une rente foncière, tandis que ce n’est qu’une rente constituée.

Il est de règle que les actes récognitifs ; ne dispensent point de la représentation du titre primordial. En effet, c’est le titre primordial qui doit seul régir l’exécution de la convention. C’est dans ce titre que les parties ont déclaré leur volonté ; c’est là seulement qu’elles ont contracté. Les actes récognitifs n’ont point été faits dans l’intention de contracter ; leur objet n’était que de rappeler une obligation déjà existante. Ainsi, s’il arrive que des actes récognitifs diffèrent du titre primordial, les clauses qui sont différentes dans les actes récognitifs n’ont aucun effet.

Néanmoins, les actes récognitifs où la teneur du titre primordial est relatée d’une manière spéciale dispensent le créancier de le représenter.

Mais on quoi doit consister la relation spéciale ? Ce n est point la copie littérale du titre même ou de ses dispositions, comme l’exigeaient les canonistes et Dumoulin ; car relater la teneur d’un titre, ee’est pas le copier. Toutefois, il est nécessaire que les conventions qu’il renferme soient mentionnées ou indiquées, et il ne suffirait pas de relater le titre. La différence est, en effet, sensible ; un exemple le démontrera : ■ Je reconnais devoir à Paul une rente perpétuelle de i,000fr. créée par acte passé devant tel notaire, tel jour, enregistré ; » voilà la relation du titre seulement. Si je dis, au contraire : « Je reconnais devoir à Paul une rente de 1,000 fr., moyennant laquelle Pierre, son père, a vendu à Louis, mon oncle, dont je suis seul héritier, une maison située à..., par acte passé, etc. ;» voilà la relation spéciale du titre.

Quand les actes récognitifs ne relatent que le titre primordial, et non sa teneur, lorsqu’ils ont été passés dans la forme ordinaire, ils servent bien à confirmer ce litre et à interrompre la prescription ; mais ils ne dispensent pas le créancier de représenter ce titre et, par suite, ils n’en prouvent pas l’existence dans le cas où il est perdu.

Si, néanmoins, il y avait plusieurs reconnaissances conformes, soutenues de la possession, et dont l’une eût trente ans de date, léeréancier pourrait être dispensé de représenter le titre primordial. Elles équivaudraient alors à ce titre et en tiendraient lieu au cas où il serait perdu, de la même manière qu’une reconnaissance rédigée dans la forme spéciale.

PRIMORDIALEMENT adv. (pri-mor-di-ale-mun

— rad. primordial). Originairement ; d’une façon primordiale : Je ne nie pus que, si l’homme arrive à se penser, à penser l’être en soi, à penser l’Être infini ou Lieu, c’est qu’il y avait primordialemisnt en lui un germe gui le conduit là, (P. Leroux,)