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la force de leurs convictions et de leur talent, qui ont combattu pour une cause, quelle qu’elle soit, au lieu de s’isoler et de faire de la poésie un instrument sonore, mais, à ses yeux, inutile. Ce point de vue est élevé ; cependant, poussé dans ses dernières conséquences, il rétrécissait singulièrement le domairie de l’art en forçant de ne considérer comme valables que les œuvres militantes. Si la poésie, comme la peinture et la sculpture, n’a pour but que l’expression du beau, elle lo rencontrera certainement en chantant la patrie, la liberté, les devoirs du citoyen, mais elle le rencontrera aussi ailleurs. On ne peut donc faire de l’expression de ces grands sentiments l’échelle à laquelle il serait possible de mesurer la valeur des poètes. D’ailleurs, il en est bien peu parmi les illustres qui n’aient été, à leur heure, poètes de combat, ainsi que 1 entend l’auteur. Toute !a différence qu’on peut relever entre eux c’est que les uns, comme Kœrner, Pétœfy, ont fait de leur œuvre un moyen continuel d’action politique ou guerrière, tandis que, dans les œuvres des autres, la poésie militante ne tient qu’une place plus ou moins considérable. Examinant.successivement à ce point de vue tous les poètes du siècle, étrangers et français, M. Lourent-Pichat leur accorde un rang proportionné à la grande qualité qu’il rpcherche et qu’il trouve ou ne trouve pas chez eux, Kœrner et Pétœfy sont ses héros ; Byron, le poète de l’ironie et du scepticisme, est considéré comme ayant eu une influence plus délétère qu’utile, quoiqu’il ait racheté sa vie par une belle mort ; Schiller, dont l’influence moralisatrice a été considérable, sera placéavant Goethe, le dieu de la poésie purement artistique ; Hégosippe Moreau, grâce à quelques satires républicaines, aura le pas sur Alfred de Musset, « qui n’a pas de biographie pour ceux qui le respectent. • Auguste Barbier méritait une belle place parmi les poètes de combat ; M. Laurent-Pichat la lui donne et c’est justice. Victor Hugo, envisagé même à ce point de vue particulier, garde son rang de premier poste du siècle ; nul, en effet, n’a plus intimement mêlé son œuvre a la vie et aux aspirations de son époque, et ce n’est pas seulement dans les Châtiments qu’il se montre poëte de combat, c’est dans tous ses recueils ; les Orientâtes même, poésies où la forme et lerhythme, la couleur et le ton tiennent tant de place, offrent une série d’odes patriotiques en faveur de l’affranchissement de la Grèce. En résumé, ces études, quoiqu’on puisse en contester quelques aperçus, ne pouvaient avoir qu’un résultat excellent ; elles protestaient contre l’isolement dans lequel les poëtes, sous le second Empire, étaient, plus qu’à une autre époque, tentés de s’enfermer, elles s’efforçaient de réveiller les nonchalances et de préserver les talents naissants des influences corruptrices en indiquant à la poésie un but élevé.

Poètes «I artistes contemporains, recueil

d’études critiques, par M. Alfred Nettement (1862). Ce livre a été composé avec des articles de journaux ou de revues ; les études sa suivent donc, sans autre unité que celle qui résulte de la similitude des sujets traités. Comme la plupart de ses contemporains, M. Nettement s est trop pressé ; il convenait à un représentant de la tradition de se tenir en garde contre le progrès... de la littérature expéditive. Par malheur, ce sont les hommes du passé qui peuvent le moins attendre ; ils ont à célébrer les champions des institutions monarchiques ; ils ont aussi à créer des renommées nouvelles, des saints nouveaux. Grâce à cette pieuse précipitation, la postérité saura que les Brizeux, les Eeboul et les Laprade ont suscité les Beauehesne, les frè-, res Le Pas et autres talents religieux, dont le souvenir ne va pas plus loin que la table des matières.

M. Nettement croit à la poésie, à sa puissance, à son immortalité et même à son utilité, que Fénelon reconnaissait. Il dit aux poëtes que la poésie ne peut mourir, car il y aura toujours un cœur dans l’homme et une jeunesse dans la vie ; et, en présence de l’homme, il y aura toujours la nature et Dieu au-dessus. Pour être poëte, point n’est besoin d’écrire en vers, ni même d’écrire ; il suffit de sentir, de méditer ses perceptions et ses sentiments, de chercher l’idéal des choses. Cette manière de comprendre la poésie et d’encourager les poëtes est légitime, large, élevée. Mais l’auteur se trompe quand il attribue à l’amour des jouissances matérielles le discrédit ut l’isolement actuel de la Muse. Cultivée et aimée, la poésie ne reste pas stérile ; elle devient de plus en plus l’aliment des imaginations et des cœurs ; elle enfante chaque jour, non des œuvres, mais des pages durables, qui préparent l’avènement d une Renaissance de bon augure. Les victoires de l’industrie, affranchissant l’homme des servitudes corporelles et lui ménageant plus de loisirs intellectuels, sont autant de conquêtes pour l’esprit, pour la pensée ; elles présagent le triomphe de l’idée, du vrai, du beau. Ces appétits sensuels dont on fait un grief contre la société moderne régnent en haut comme en bas ; au xviib siècle, ils se donnaient carrière, comme dans le siècle courant, en y mettant moins de franchise. Vouloir ramener les esprits à la tradition, ce n’est pas chercher à améliorer la situation. Puis, le passé n’ayant été lui-même que progrès et développement,

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il résulte de cette* instabilité historique qu’il y a plusieurs traditions. Mais une seule persiste pour M. Nettement, tradition monarchique et catholique, le trône et l’autel, Versailles et Rome. La foi religieuse semble n’être là que l’accessoire de la foi politique. Ni l’une ni l’autre ne devraient intervenir dans les choses d’art et de littérature ; la philosophie et l’esthétique, c’est-à-dire le goût et la raison, feraient bien mieux leur affaire. C’est au nom des principes de la légitimité et des dogmes catholiques que l’auteur juge, classe, exalte ou condamne les poëtes et les artistes : P.Delaroehe. Béranger, Brizeux, Ary Scheffer, Court, V. de Laprade, V. Hugo, P. Duponf, H. Murger, L. Bouilhet, Th. de Banville. Il passe en revue les Salons de 1859 et 1861 et il fait un travail analogue sur la poésie depuis 1852. En conscience, on ne peut blâmer M. Nettement d’avoir usé de sévérité à l’égard des adversaires de son parti, et d’indulgence avec les enfants de chœur de l’Église monarchique ; on le trouve plein de sympathie pour V. Hugo, qu’il admire sincèrement, tout en signaUintl’exagérationde ses défauts ; on doit aussi lui tenir compte de son urbanité envers tout le monde. Mais on a le droit, en retour de ces concessions, de lui reprocher le manque d’idées qui lui soient propres.

Portes lauréats de 1 Académie française

(les), recueil des poèmes couronnés depuis 1671, par MM. E. Biré et E. Grimaud (1883, 2 vol. in-18). Ce recueil est intéressant ; il est très-propre surtout à montrer combien la poésie et même la littérature en général ont peu à gagner au patronage officiel. La liste des lauréats de l’Académie, depuis deux siècles, devrait être le livre d’or des poètes français et toute composée de noms rayonnants de gloire : ce sont des inconnus ou des écrivains de la plus honnête médiocrité. Les foëmes cités devraient représenter comme essence du génie français : la plupart sont de pitoyables déclamations en style fané, usé, vieillot. Et pourtant MM. Biré et Grimaud n’ont reproduit que les poëmes couronnés aux derniers concours depuis 1803. Le premier prix fut décerné le !5 août 1071 ; le concurrent ne devait pas aller au delà de cent vers et le sujet était nécessairement une des grandes actions du roi ; 300 livres étaient affectées à la récompense du lauréat. On ne les délivrait pas en monnaie, mais en un lis d’or au pied duquel était la devise de l’Académie, c’est-à-dire des lauriers entrelacés, avec cette inscription : « A l’immortalité. • En 1754, le prix fut porté à 500 livres et l’on renonça à ce programme monotone, borné à l’éloge de Louis XIV et quelquefois à l’éloge de Louis XV. On prit des sujets variés et actuels : la philosophie, l’industrie, le commerce, un fait politique.ou, un sujet purement littéraire. Le recueil de MM. Biré et Grimaud se borne, pour ces deux périodes, à des indications sommaires.

À partir de l’an XII (1803), époque où furent rétablis les concours, qui avaient disparu en même temps que l’Académie française, au commencement de la Révolution, louvrage sur les Poètes lauréats devient complet. Nous ^ voyons que les sujets, laissés au choix de l’Académie, reflétèrent les préoccupations du moment et se rattachèrent aux événements ou aux questions de l’histoire contemporaine. Le programme du premier concours, après la réorganisation consulaire, fut : la Vertu est la base des républiques. Nous citerons, parmi les programmes postérieurs : l’Institution du jury en France (1820) ; l’Abolition de la traite des noirs (1823) ; l’Affranchissement des Grecs (1827) ; la Gloire littéraire de la France (1831) ; l’Arc de triomphe de l’Étoile (1837) ; le Musée de Versailles (1839) ; le Monument de Molière (1843) ; la Colonie de Mettray (1852) ; 1 Acropole d’Athènes (1854) ; la Guerre d’Orient (1858) ; la Sœur de charité au dix-neuvième siècle (1859) ; l’Isthme de Suez (1801) ; la France dans l’extrême Orient (1863).

Les poëtes qui ont été couronnés depuis 1803 sont : Kaynouard, Millevoye, Victorin Fabre, Alexandre Soumet, Mai" Dufrénoy, Pierre Lebrun, Suintine, Édouard Mennechet, Victor Chauvet, Alfred de Wailly, Aug. Lemaire, Ernest Legouvé, A. Bignan, Emile de Bonnechose, Evariste Boulay-Paty, M1»» Louise Colet, Amédée Fournier, Julien Daillière, Mlle Emestine Droitet, Henri de Bornier. Il y a donc en tout vingt noms pour soixante concours, les mêmes lauréats ayant été couronnés à plusieurs reprises, et pas un nom de grand poète.

Poêles rrançais (les), nouveau recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française, par une société de gens de lettres, sous la direction de M. Crépet, avec préface par Sainte-Beuve (1803, 4 vol. in-8°). C’est une excellente histoire de notre poésie que ces extraits choisis avec goût dans les œuvres de tous nos poëtes, depuis les origines jusqu’à nos jours. Le plan en est très-simple ; une notice littéraire sur chaque poëte précède les morceaux choisis ; quelquefois des aperçus généraux résument les caractères d’une époque entière ou d’un genre autour duquel une série de noms viendront se ranger. Ces diverses études sont dues à des plumes exercées, qui se recommandent par le savoir et la finesse. « L’ouvrage, dit Sainte-Beuve, est de beaucoup le plus ample et le plus complet en ce genre qui ait été conçu et exécuté jusqu’ici chez nous. Ses parties anciennes, qui ont pour sujet le

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moyen âge, font presque un cours de littérature qui ne se trouverait nulle part ailleurs. Le seul regret à exprimer, c’est au sujet de certains oublis relatifs à des auteurs contemporains. •

Le premier volume des Poètes français traite des chansons de geste, des chroniques et légendes des saints, des romans d’aventures et romans allégoriques, des fabliaux, des poëmes historiques, des poésies intimes ou philosophiques, et conduit le lecteur, des premiers monuments d’une langue informe, aux gracieuses délicatesses duxvie siècle ; il est l’œuvre, pour le xii», le xme et le xive siècle, de M. Louis Moland ; pour le xve siècle, de M. A. de Montaiglon ; pour le xvie siècle, de M. C.-D. d’Héricault. Le second volume, qui achève le xvi» siècle et comprend une partie du xvno, est le fruit d’une collaboration plus variée. Elle se retrouve dans le tome troisième, qui s’arrête à Lamartine, et dans le quatrième et dernier volume, consacré aux poëtes contemporains, Lamartine en tête. On remarque, parmi les collaborateurs les plus marquants, outre ceux que nous avons déjà nommé3, MM. Charles Asselineau, Ilippolyte Babou, Théodore de Banville, Philoxène Boyer, Édouard Fournier, ThéophileGautier, Pierre Malitourne, Eugène Noël, Jean More !, Valéry, Vernier, Léon de Wailly, Baudelaire et Charles Alexandre. Dans l’introduction, Sainte-Beuve a fait un excellent résumé de l’histoire de la poésie en Fiance ; il parcourt rapidement sa longue carrière et esquisse à grands traits ses caractères aux diverses époques.

Le recueil pèche pourtant par une omission volontaire : t Tous les genres y sont représentés, depuis le sonnet jusqu’à l’épigramme, tous, un seul excepté, la poésie dramatique, dont les chefs-d’œuvre ne peuvent être cités ni dans leur entier, ni par fragments. Comment offrir au lecteur des scènes isolées qui, séparées du tout harmonieux dont elles font partie, n’ont plus leur véritable sens ? » Le fait est qu’il vaut mieux s’abstenir que prétendre donner une idée de la tragédie ou de la comédie en citant une scène détachée, en donnant le monologue de Cinna ou le songe A’Àlhalie.

Poètes (lus deux), roman, par H. de Balzac. V. SCÈ.NES DE LA VIE DE PROVINCE.

Poëie (le), drame en cinq actes et en vers, de M. Jules Barbier (Théâtre-Français, 1847). Dès la première scène, on fait connaissance avec les trois principaux personnages de la pièce, Richa’rd, le poëte, qui ne rêve qu’amour et poésie, Murray, l’homme riche, qui ne croit qu k l’argent, et Pierre, l’homme blasé, qui qui ne croit à rien si ce n’est peut-être à l’amitié. Richard aime Lœtice, parente de Murray, et en est aimé ; mais Murray, qui désire épouser sa cousine et surtout sa dot, essaye de faire assassiner le poëte ; il faut dire que la scène se passe en Amérique ou dans les colonies. Le coup n’ayant pas réussi, il propose à Richard de le faire riche s’il veut renoncer à son amour ; Richard est trop poëte pour apprécier le vit métal. Exaspéré, Murray réclame 500 louis qu’il lui a autrefois prêtés ; il sait que le poëte ne peut les lui rendre et pense le tenir ainsi sous sa main. Richard est furieux ; mais heureusement son domestique s’avance vers Murray, les mains pleines de billets de banque, et paye les 600 louis. C’est Lœtice qui, d’un cabinet voisin, a tout entendu et a donné cet urgent. Mais Murray possède des papiers compromettants pour le père de Lœtice ; il la force à sa rendre en Amérique. Alors le malheureux poëte, désespéré, essaye de trouver dans la débauche l’oubli de ses malheurs. Une nuit, au milieu d’une folle orgie, la dernière, Lœtice libre arrive subitement, mais le poëte venait d’empoisonner son dern ier verre I Cette pièce fut bien accueillie ; les vers surtout sont remarquables par leur grâce et leur fraîcheur ; on voudrait peut-être plus de simplicité et de force.

Poëte et le musicien (Lk) OU Je chercbe un sujet, opéra-comique eu trois actes, de Dupaty et Dalayrac (théâtre de l’Opéra-Comique, 30 mai 1811). L’intrigue en est assez amusante. Un poëte, Deruunce, à la recherche d’un sujet de libretto et escorté du compositeur Valcourt, vient prendre logement dans un hôtel garni. La chambre qu’il occupe avait pour précédent locataire un nommé Florville et, comme ta première personne qui se présente, croyant encore le trouver là, est une jolie femme, Dernance trouve bon de prendre le nom de Florville. Survient un huissier ; le finaud fait semblant d’apporter de l’argent : Dernance est de plus en plus Florville. Mais le véritable propriétaire du nom, revenu à son logis pour un duel, se présente au même moment et réclame ; enchanté de trouver deux débiteurs pour un, l’huissier alors déclare sa ruse et montre un petit commandement : ni l’un ni l’autre ne veut plus être Florville. Entre-croisement d’intrigues, promesses de l’un réclamées à l’autre, duel de Florville mené à chef par Dernance. Tous les imbroglios possibles étaient la conséquence de cette donnée ; et ce qui est non moins inévitable, c’est que le poëte y trouve le sujet tant cherché de son opéra-comique, il l’écrit à mesure que les scènes se suivent et Valcourt te met aussitôt en musique. La partition est gaie, facile et pétillante d’esprit.

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POÉTEREAU s. m. (po-é-te-ro — rad.poëte). Fam. Mauvais petit poëte : Pour Dieu, messieurs les poëterkaux, tâches d’être un peu plus farceurs. (Desnoyers.)

— Encycl. Par ce nom on a désigné, surtout au xvine siècle, les mauvais poètes, ceux que Voltaire a impitoyablement chassés du temple du Goût,

Les Pradons et les Scudérls. Mais, comme il arrive souvent pour ces mots à signification satirique, on l’a appliqué à des auteurs qui ne le méritaient pas. Ainsi des disciples de Voltaire ont fait un poëtereau de Gresset, parce que le maître lui avait fait dire par le dieu du Goût :

Régira mieux votre passion

Pour ces syllabes enfilées.

Qui. chez Uiehelet étalées,

Quelquefois sans invention,

Disent avec profusion

Des riens en rimes redoublées. On donna le même nom à Sedaine, sur lequel on fit injustement l’épigrumine suivante :

Amis, Apollon nous menace

De faire aplanir le Parnasse ;

Dès domain 11 doit le saper,

Et si p !ot il saura le rendre.

Que Sedaine ; pourra grimper.

Et qu’il noua y faudra descendre. L’Aimée littéraire a écrit sur Dorât cette phrase à double sens : « M. Dorut désespère tous les poëtereavx ses contemporains. « 11 serait superflu de multiplier les exemples.

Au lieu de poëtereau, on a écrit’ poétreau et on a dit plus anciennement poétkiau.

POÉTESSE s. f. (po-é-tè-so — fém. de poëte). Femme potite : Poétesse célèbre. (A.cad.) La poëtesse Éléonore Pimentei et trois cents victimes furent pendues et jetées aux flots après leur supplice. (Lamart.)

POÉTIQUE udj. (po-é-ti-ke — gr. poiêlikos ; de poiétês, poëte). Qui. concorno la poésie, qui est propre à la poésie : Ouvrage poétique. Style poétique. Langage poétique. Phrase, mot, expression POÉTIQUE. Muse poétique. Art poétique. Fiction poétique. J’aime .•l’utture poétique à sauts et d gambades. (Montaigne.) Rien de plus variable que la forme poétique du langage chez les peuples divers. (Lamenu.) Les femmes à imagination poétique sont rares. (Mme E. -de Gir.) La pauvreté fait du travail poétique un horrible labeur. (J. Janin.) Le génie poétique ne procède point par essai, mais par chef-d’œuvre. (Villemain.)

Nous n’irons plus dans les prairies Egarer, d’un pas incertain, Nos poétiques rêveries.

Lamartine.

— Fig, Qui est digne d’inspirer un poiiEe, qui a un caractère élevé ou à la fois noble et gracieux : Il n’y a rien déplus poétique, dans ta fraîcheur de ses passions, quhtn cœur de seize années. (Chuteaub.) Tel est l’esprit de l’homme, qu’il veut toujours tout savoir et que, pour lui, il n’y a rien de plus poétique que ce qu’il ne sait pas. (iMichaud.) Jt est convenu que la vie des ea’.ix est fort poétique. (H. Taine.)

Quel plaisir de te suivre aux rives du Scamandre, D’y trouver d’IHon la poétique cendre !

Uoh.eau.

Licence poétique, Façon de s’exprimer qui est contraire aux règles de la grammaire, mais que les poètes sont autorisés à employer.

Il Licence poétique^ Altération de la vérité, licence en général : Il y a dans ce récit des

LICENCES POÉTIQUES. (Acad.)

— Typogr. Caractère poétique, Caractère romain, plus étroit et plus allongé que le caractère ordinaire, et dont on se sert pour faire entrer dans la ligne les vers de douze syllabes.

— s. m. Caractère poétique : Le comique du sujet est d’un poétique si élevé, que la musique qui doit le rendre doit être dans le genre du Figaro de Mozurt. (Chumpfleury.)

— s. f. Traité de la versification et de la poésie ; système poétique d’un écrivain, d’une époque, d’un pays : Poétique d’Arisiote, de Vida, de Scaliger. La poétique des Grecs. Le dogme de la fatalité est le fondement dû toute ta morale et de toute la poétique «îi- ciennes. (Griinm.)

Les Grecs, les Latins, les Français Nous laissent, entre autres sornettes, Des poétiques fort bien faites.

PlROK.

— Par ext. Poétique des beaux-arts, Exposition de ce qu’il y a d’élevé, d’idéal dans les beaux-arts.

— Encycl. Une poétique est un traité théorique sur l’art de la poésie, comprenant l’étude des caractères.propres aux divers genres qui composent le domaine poétique, et les préceptes destinés à servir de guides à ceux qui les cultivent. Chez tous les peuples, anciens ou modernes, les poétiques ne viennent qu’après l’art lui-même. Comment, en effet, les concevoir à cette époque où la poésie naît d’elle-même et semble le souffle de toutes les aspirations, de tous les amoursqui s’éveillent ? Elles sont l’œuvre de l’expérience et de la raison. Quand les œuvres ont donné l’exemple de l’art et l’ont révélé, il se présente des esprits capables d’y puiser les principes d’après lesquels se guideront les poëtes, jusqu’au