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rite dans la distribution des pluies. Nous remarquons toutefois que, tandis qu’il ne pleut presque jamais la nuit sous les régions tropicales, il pleut très-fréquemment dans les réirions tempérées lorsque le soleil est couché. Dans ces mêmes régions, il pleut à peu près toute l’année ; toutefois, les pluies redoublent à certaines époques et notamment aux. équinoxes.-Elles sont également abondantes en hiver, surtout dans les pays de température assez douce. Nous allons, d’ailleurs, donner sur les quantités moyennes députe recueillies sur divers points du globe des chiffres précis. Et d’abord la quantité de pluie se mesure par la hauteur à laquelle elle s’élèverait si elle était retenue sur la surface où elle tombe. On fait usage, à cet effet, d’un instrument appelé pluviomètre, au moyen duquel on peut déterminer en différents points du globe la quantité d’eau qui tombe annuellement. En général, cette quantité augmente h mesure que la latitude diminue, de sorte qu’elle croît avec la température des zones. Le nombre moyen des jours pluvieux suit une marche inverse, en sorte qu’il pleut plus, mais moins souvent, à mesure que l’on avance vers l’équateur. Ainsi, le nombre moyen annuel des jours pluvieux est : entre le is>e et le 43e degré de latitude N., de 78 jours ; entre le ■(3° et le 46» degré de latitude N., de 105 jours ; à la latitude de Paris, de 134 jours ; entre le 51» et le 60e degré de latitude N., de 161 jours.

La quantité de pluie qui tombe en un même lieu est plus grande en été qu’en hiver, quoiqu’il pleuve plus souvent dans cette dernière saison, et, dans nos climats, la pluie qui tombe en juin, juillet et août équivaut à colle que fournissent les neuf autres mois de l’année. La pluie tombe en plus grande abondance le jour que la nuit ; et, dans un même lieu, la quantité de pluie que l’on recueille est d’autant moindre que la jauge est plus élevée au-dessus du sol ; ce qui semble indiquer que lès gouttes augmentent de volume en traversant les couches inférieures de l’air où elles condensent de nouvelles vapeurs. Cependant, on croit qu’il tombe plus de pluie dans les pays montagneux que dans les plaines.

QUANTITÉS MOYENNES DE PLUIE RECUEILLIES EN DIFFÉRENTS POINTS DU OLOBE.

Cap français (Saint-Domingue)... ■. 3™,08

La Grenade (Antilles) 2^84

Tivoli (Saint-Domingue) 2m,73

Carfaguana 2m,49

Bombay 2™,08

Calcutta Zra,05

Kendal (Angleterre) im,56

Hospice du Saint-Bernard. ’ lm,50

Gènes lm,40

Charlestown lm,30

Joyeuse 1111,24

Pise. 101,24

Milan on»,96

Naples om,95

Douvres ûm,95

Parties élevées des Alpes (à l’eut de

pluie, neige et grêle) om,94

Viviers om,98

Rome 0"’, ol

Lyon •. ou>,89

Liverpool o™,86

Manchester om,84

Venise om,8l

Genève. Om,80

Lille om,7G

Ulrecht O™^

La Rochelle om,66

Paris (dans la cour de l’Observatoire). 001,53 Paris (sur la terrasse de l’Obsorvatoire) 0^,53

Le bassin de la Seine. om,53

Marseille 001,47

Saint-Pétersbourg om,46

Upsal oi>,43

L|excès qui existe entre les quantités de pluie recueillies à Paris dans la cour et sur la terrasse de l’Observatoire a été observé annuellement depuis treize années. D’après M. Dausse, on compte qu’un tiers seulement de la quantité de pluie qui tombe dans le bassin de la Seine s’écoule par le fleuve ; le reste s’évapore, entretient la végétation ou s’écoule dans la mer par des voies souterraines. Des observations faites par M. Mary, inspecteur général des ponts et chaussées, en 1843, lui ont donné omc, oo00066 d’eau par seconde et par mètre carré pendant une pluie abondante, qui n’était cependant pas un orage. Un orage excessivement violent a donné dans le moment de la plus grande pluie, qui a duré 2 minutes, om&,0000342 par seconde. Des observations faites pendant un grand nombre d’années ont prouvé que des pluies donnant une tranche d’eau de 0010,0000013 par seconde ne durent jamais plus de 17 heures. Les registres do l’Observatoire de Paris indiquent que l’orage le plus abondant, parmi ceux observés a fourni, par mètre carré, 0110,01898 en 30 minutes, ce qui fait par seconde O’ie,00t)ûlO5.

Sur un sol naturel, la pluie est absorbée plus ou moins considérablement, suivant la formation géologigue du terrain supérieur ; sur l’argile plastique, l’argile du Gault, les argiles et les marnes argileuses du terrain jurassique, les granits et autres roches peu fendillées, l’absorption1 est & peu près de 43 pour 100. Dans des terrains crayeux ou d’autres roches également fendillées, l& pluie est presque entièrement absorbée. Lorsque ie soi est recouvert d’une terre végétale sur

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une très-forte épaisseur, on admet, d’après d’assez nombreuses expériences, que l’eau qui coule à la surface est les 3/7 dÔ l’eau de pluie. D’après Mariotte, les terres labourées ne se laissent pénétrer par les fortes pluies d’été que de of !,16 ; et, suivant Lahire, dans la terre recouverte de quelques herbes, la pénétration n’a jamais lieu jusqu’à om,65. D’après le même auteur, une masse de terre nue de 2™,60 d’épaisseur, après quinze années d’exposition à toutes les intempéries, n’avait pas laissé pénétrer une seule goutte d’eau jusqu’à la plaque de plomb qui la supportait. Buffon, ayant examiné, dans un jardin, un tas de terre de3mètresde hauteur qui était resté intact depuis plusieurs années, reconnut que la pluie n avait jamais pénétré au delà de lm,30. Suivant Arago, le sable se laisse traverser comme un crible et, quant aux roches, on sait que l’eau augmente dans les galeries de mines les pins profondes quelque temps après qu’il a commencé à pleuvoir à la surface. Dalton évalue au 0,58 du poids des terres de jardin la quantité de pluie dont elles sont saturées. Les ingénieurs admettent que les cours d’eau écoulent les 3/7 du produit annuel àesplnies qui, en France, est en moyenne de om,70. La connaissance de la quantité de pluie qui tombe dans un pays est surtout utile aux ingénieurs pour déterminer les débouchés des ponceaux et des ponts qui doivent les laisser écouler lorsque l’on barre un vallon par une route ou un chemin de fer, ainsi que pour les dimensions des réservoirs qui doivent alimenter tes canaux à point de partage et que l’on, établit en barrant des ravins et de petites vallées très-resserrées ; tels sont ceux de Grosbois, qui alimentent le canal de Bourgogne et dont la capacité est de 8 millions de mètres cubes ; de Saint-Ferréol, canal du Midi, contenant 6,956,000 mètres cubes et ayant une profondeur d’eau de 32^,50.

Il nous reste maintenant à dire quelques mots de certaines pluies où l’eau ne figure point, ou tout au moins 11e figure pas seule, îiousvoulonsparlerdespiutMde pierres, de cendres, de soufre, de sang, de crapauds, de sauterelles, etc. Ces divers phénomènes, mal observés par les, anciens, ont de tout temps fort effrayé les populations, qui y voyaient une preuve évidente de la colère céleste. On sait aujourd’hui, dans les villes au moins, que le ciel n’est pour rien dans ces phénomènes, qui’ s’expliquent parfaitement sans qu’il soit besoin de recourir à des puissances supranaturelles. Nous ne dirons rien des pluies de pierres, ce sujet ayant été traité au mot aérolithe (v. ce mot) ; pour ce qui est des pluies de cendres, elles s’expliquent très-facilement. Dans la dernière éruption du Vésuve en 1873, Naples, qui se trouve à 8 kilom. environ de ce volcan, fut couverte d’une couche de cendres de près de om,40 d’épaisseur ; des villes plus éloignées furent également couvertes. Les cendres chassées d’un cratère en activité peuvent être, du reste, transportées à plus de 50 et même 80 kilom. de leur point de départ ; il suffit pour cela d’un vent violent. En ce qui concerne les pluies de soufre, elles ne contiennent pas la plus petite trace de soufre, et la couleur jaune des eaux de cette pluie est due à ce que l’eau tient en suspension le pollen de certaines fleurs et notamment des fleurs des pins, des bouleaux, des lycopodes, etc. De fortes averses accompagnées de vents violents amènent lap/uie de soufre, l.espluies do sang s’expliquent de la même façon, et les eaux colorées en rouge et trouvées après des pluies plus ou inoins abondantes sur le sol doivent cette coloration tantôt à des végétaux, tantôt à des minéraux qu’elles tiennent en suspension ou qu’elles ont dissous. Remarquons, d’ailleurs, que les pluies qui tombent n’ont point cette coloration, qu’elles ne prennent qu’après avoir touché le sol. Pour en finir avec ces phénomènes, si mal observés jusqu’à nos jours, faisons observer que les amateurs du merveilleux sont les seuls qui aient vu tomber de véritables pluies de sang.

Terminons cet article en disant quelques mots des pluies de sauterelles, de grenouilles, de poissons, etc. On sait que les trombes, ces météores si terribles, arrachent, soulèvent et transportent à de grandes distances des objets d’un poids énorme. Ces trombes aspirent l’eau d’une mare, d’un étang et entraînent dans l’atmosphère liquide et poissons, puis les abandonnent quelquefois à plusieurs kilomètres du point où elles ont fait le vide. Telle est la cause de ces pluies d’animaux et de détritus de toutes sortes qui accompagnent les trombes ; fait rare, toutefois, sous nos latitudes. Dans les régions tropicales et sûr les mers où sévit le typhon, les désastres causés par ces terribles phénomènes sont souvent considérables, précisément parce qu’ils balayent tout ce qu’ils rencontrent et dispersent des débris à une grande distance. Ainsi s’expliquent tout naturellement les pluies d’animaux ou de détritus de végétaux.

— Pyrotechn. Les pluies de feu des pots d’artifice sont produites par la sciure d’un bois tendre et combustible, tel que le pin, le laurier, le peuplier, le sureau, etc. On fait bouillir cette sciure dans de l’eau, où l’on a détrempé du salpêtre, et lorsqu’on a retiré la sciure de l’eau, avant quelle ait eu le temps de sécher, on la mêle avec du poussier qui s’y attache et lui sert d’amorce. Certaines

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fusées volantes reçoivent le nom de fusées chevelues, parce qu’en tombant elles font de petites ondes en l’air, comme des cheveux frisés ; leur chute se termine par une pluie de feu, qu’on appelle quelquefois pluie d’or. Cette pluie se fait avec 1 partie de soufre, 1 partie de salpêtre et 1 partie de poudre. On bat fortement chacune des matières à part ; on fait fondre le soufre dans un pot de cuivre ou de terre plombé ; on y met peu à peu ie salpêtre en brassant et la poudre de la même manière. Lorsque ces trois matières sont bien fondues et mêlées ensemble, on verse la composition sur du papier ou sur une planche, où elle ne tarde pas à durcir ; après quoi, on la brise en petits morceaux pour la mêler à la poudre du pétard de la fusée.

Le pluie de feu pour les fusées de signaux se fait avec de petites cartouches, dont on ferme l’un des bouts et que l’on charge avec un mélange de 16 parties de pulvérin et de 6 parties de charbon de chêne ; on les amorce ensuite avec un bout d’étoupille ou de la pâte.

La pluie de feu appelée étincelle se fabrique avec la composition suivante : 8 parties de pulvérin, 8 parties de salpêtre, 10 partiesde camphre ; cette composition est mise en pâte très-liquide au moyen d’eau-de-vie gommée ; on y mêle des étoupes hachées, que 1 on roule par petites pelotes de la grosseur d’un gros pois, et, lorsque les pelotes sont bien imbibées, on les roule sur du pulvérin sec et on les fait sécher à l’ombre.

Plufo el le beau temps (la.), proverbe en un acte en prose, de Léon Gozlan (Théâtre-Français, 21 octobre 1852). Cette bluette est un rajeunissement de la Gageure imprévue, de Sedaine. Une jeune baronne, belle, riche et veuve, est venue passer ce qu’on appelle la belle saison dans un château de Touraine ; elle y est toute seule, et cette belle saison est affreuse ; de la pluie tous les jours et à torrents ! des chemins défoncés et rendant impossible toute communication avec les châteaux voisins. La baronne a le spleen, le piano agace ses nerfs, la lecture la fatigue. Elle ouvre les Méditations de Lamartine et tombe sur le Lao ; encore de l’eau ! Atout prix il lui faut une distraction ; or, voici justement que passe sur la route, par une pluie battante, un inconnu ; elle ie fait héler par un domestique, et un élégant jeune homme se présente, habillé, ganté, botté de frais comme s’il sortait d’une boite. Embarrassée de sa témérité, la baronne fait semblant de prendre le voyageur pour un vitrier. Mais ce subterfuge ne lui réussit pas ; le jeune homme, voyant à qui il a affaire, s’amuse à se faire passer pour un brigand, le terrible Mirandon, sorte de Fra Diavolo tourangeau qui répand l’effroi dans la contrée. La belle dame, oui demandait des émotions, est servie à souhait ; elle tremble de peur ; mais la violence dont elle est menacée s’arrête à temps et elle reconnaît dans l’inconnu un lieutenant du génie, un prétendant qu’une famille amie lui avait expédié par le chemin de fer. ICUe l’accepte, et le maire de la commune, fuyant devant l’inondation, arrive à point au château pour célébrer le mariage.

L’esprit et l’élégance des détails ont suffi pour sauver ce qu’il y avait de suranné dans ces petites inventions et, en somme, In pièce est agréable.

Pluie d’or (la), apologue en vers, par Grossi (Thomas). Cette belle fable, écrite par Grossi en dialecte milanais, est tirée d’un récit de Jamblique le Chalcidien. Orphée voulait civiliser la race farouchjj des Thraces, mais sans le savoir il excite leur fureur ; ils l’attaquent et vont le mettre en pièces, lorsque Jupiter lance sa foudre et arrête ainsi ces furieux. Mais à peine le tonnerre a-t-il cessé qu’ils redeviennent féroces-, alors Orphée obtient qu’au lieu de les terrifier on leur montre le ciel. Ils l’admirent, mais ils ne s’inclinent pas devant les dieux. Ceux-ci descendent sur la terre pour les divertir par leurs accords et leurs chants ; mais les Thraces s’endorment. Enfin survient une horrible famine ; alors les Thraces invoquent Orphée et Jupiter, qui leur envoient des vivres ; dès lors, ils les adorent. Le poète en conclut que la force épouvante, le riche fait envie, le savant étourdit ; celui qui, généreux, pourvoit aux besoins est seul adoré.

PLUI-PLUI s. m. (plui-plui). Ornith. Nom vulgaire du pic vert.

PLUKENET (Léonard), botaniste anglais, né en 1642, mort en 1708.’ On ignore s’il fut médecin ou apothicaire. Passionné pour la botanique, il cultiva des plantes rares dans un jardin qu’il avait près de Westminster, se ménagea des correspondances dans toutes les parties du monde pour se procurer des plantes nouvelles, fit faire à ses frais les nombreuses gravures de ses ouvrages, qui obtinrent une vogue méritée, et tomba vers la fin de sa vie dans un état voisin de l’indigence. Il obtint alors la surintendance du jardin d’Hampton-Courtet le titre de professeur de botanique. On a de lui : Phytographia (Londres, 1691-1696,4 parties iii-4°) ; Atmagestum botanicum (Londres, 1696, iu-4») ; Almagesti botanici Mantissa (Londres, 1700, in-4o) ; Amaltheum botanicum (Londres, 1705, in-4o). Ces traités, qui, réunis, comprennent la collection de plantes la plus nombreuse qui eût été publiée jusqu’alors, étaient enrichis de

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plus de 2,700 figures. L’herbier de cet éminent botaniste, composé de 8,000 espèces, est maintenant au British Muséum.

PLUKNÉTIE s. f. (pluk-né-tî — de Pluknet, bot. angl.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des euphorbiacées, tribu des acalyphées, comprenant un petit nombre d’espèces qui habitent surtout l’Amérique et l’Asie tropicale.

— Encycl. Les pluknélies sont des arbrisseaux volubiles, à feuilles alternes, munies de stipules ; les fleurs, groupées en épis lâches ou paniculés, axillaires, sont monoïques ; elles présentent un calice à quatre divisions profondes ; les mâles ont huit étamines monadelphes, raroinent davantage, accompagnées de quatre glandes necturifères barbues ; les femelles ont un ovaire libre, surmonté d’un style très-long terminé par un stigmate pelté et quadrilobé ; le fruit est une capsule formée de quatre coques anguleuses, carénées, bivalves et monospermes. Les espèces, peu nombreuses, de ce genre habitent surtout l’Amérique du Sud. Ln pluknélie grimpante est une belle liane à fleurs jaunâtres ; ses feuilles exhalent une odeur agréable, ce qui la fait cultiver autour des habitations ; on dit aussi qu’elles servent d’aliment et de condiment.

PLUMAGE s. in. (plu-ma-je— rad. plume). Ensemble des plumes qui couvrent le corps d’un oiseau : Le plumage de la macreuse est noir. (Buffon.) Le paon n’est si fier de son plumage que parce qu’il le perd tous les ans. (M"’c E. de Gir.) Qui fait le bel oiseau ? c’est, dit-on, le plumage.

Regnaeld. Qui fait l’oiseau ? c’est le plumage.

La Fontaine.

— Position sociale indiquée par la richesse du vêtement :

... J’en sais, de ce plumage, Qui valent bien les noirs, & mon avis. La Fontaine.

— Allus. littér. Si voira ramnga Sa rapporte à votre plumage..., Vers de La Fontaine, dans la fable le Renard et le Corbeau. V. ramage.

PLUMAIL s. m. (plu-mall ;. Il mil. — rad. plume). Plumet :

... Les seigneurs sur leur tête Ayant chacun un plumait, Des cornes ou des aigrettes...

La Fontaine.

— Petit balai de plumes.

PLUMARD s. m. (plu-mar). Mécan. Pièce fixe qui reçoit le tourillon’d’un moulinet. Il Armure de l’arbre d’un moulin.

— Econ. domest. Houssoir ou balai de plumes.

— Chasse. Nom donné par les chassenrs, dans certaines contrées, notamment à Dunkerque et au Havre, au canard sauvage.

PLUMASSEAU s. m. (plu-ma-sô — du lat. pluma, plume). Petit balai de plumes.

— Chir. Longs filaments de charpie disposés parallèlement, qui ont remplacé des plumes cousues, dont les anciens faisaient usage pour panser les plaies.

— Art vétér. Plumes qu’on introduit dans les naseaux d’un cheval, afin d’exciter une sécrétion abondante d’humeur.

— Techn. Nom donné aux bouts de plumes dont on garnit les clavecins et les flèches.

— Encycl. V. charpie.

PLUMASSERIE S. f. (plu-ma-se-rî — rad. plume). Industr. Commerce du pluraassier.

— Encycl. V. plume.

PLUMASSIER, 1ÈRE s. (plu-ma-sié, iè-re — du lat. pluma, plume). Techn. Personne qui prépare, teint, blanchit ou vend des plumes ou ouvrages de plumes destinés à la toilette ou à l’ornement.

— Adjectiv. : Marchand, fabricant PLU MASSIER.

— Encycl. Les plumassiers formaient autrefois, à Paris, une corporation ; ils avaient été érigés en communauté et corps de jurande sous le règne de Henri III. Leurs lettres d’érection et leurs statuts, qui datent du mois de juillet 1579, furent confirmés en 1659 et 1692. Les plumassiers n’avaient que deux jurés, dont un s’élisait tous les ans. Chaque maître n’avait qu’un apprenti engagé pardevant notaire pour six ans ; ils pouvaient prendre un second apprenti à la fin de la quatrième année. L’apprenti passait compagnon et, après quatre années, s’il produisait un chef-d’œuvre, il devenait maître. Les fils de maître étaient exemptés du chef-d’œuvre, ainsi que leurs gendres ou les compagnons qui épousaient la veuve de l’un d’eux.

lies maîtres plumassiers avaient seuls le droit de faire tout ouvrage de plumes, de quelque oiseau que ce pût être. Il leur était sévèrement interdit de mélanger aucune plume de héron faux parmi celles de héron fin, et des plumes de vautour, de héron, d’oie aveu des plumes d’autruche, si ce n’était pour des ouvrages de ballet ou de mascarade. En 1776, les panachers-plumassiers, comme on les appelait souvent, furent réunis aux faiseuses de modes.