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une position qui tient à la fais des positions k limites tranchées et des positions à limites vagues.

On distinguo dans une position les abords, le front, les flancs, l’intérieur, les derrières. Ces mots n’ont pas besoin d’explication. Les abords sont les glacis de la position ; ils doivent aller en pente vers l’ennemi et ne présenter que des obstacles situés au-dessous du sol, canaux, ruisseaux, marécages, n’empêchant pas les manœuvres des troupes. Le iront, qui correspond à la ligne de bataille, peut être dessiné par la crête d’un chaîne de hauteurs, comme à l’Aima, ou par un chemin creux, comme à Waterloo. On doit toujours prendre soin d’appuyer les flancs à des obstacles naturels ou artificiels, da peur que la position ne soit tournée. L’intérieur doit avoir assez de profondeur pour les différentes lignes de bataille, et les derrières offriront toujours un certain nombre de points forts, en cas de retraite ou pour rallier les troupes. On a le soin, on n’oublie jamais de fortifier les obstacles naturels, au nio.ven de retranchements, de fossés, obstacles tels que villages, châteaux, fermes, hauteurs, bois, etc. On détache des postes sur le front, sur les flancs ; des postes avancés sur les abords, etc. Quant à la répartition des troupes dans une position, il est clair qu’on ne saurait poser de règles précises. On peut dire seulement que chaque arme doit être placée en raison de sa nature. C’est ainsi que généralement l’infanterie est au centre, la cavalerie aux ailes ou sur les derrières, et, l’artillerie sur les points les plus favorables au tir des bouches à feu. Voici les conditions générales que doivent remplir, suivant M. Viai, les positions militaires.

« L’ensemble de la position doit remplir les conditions suivantes :

1° La position doit bien couvrir les lignes stratégiques de l’armée et particulièrement la ligne de retraite, qui est généralement la ligne principale. La meilleure direction pour cette ligne est d’être perpendiculaire sur le milieu du front, comme la route de Bruxelles par rapport à la position de Mont-Saint-Jean.

« Quelquefois elle est, oblique, d’autres fois

Farallèle, et elle se rattache à l’une et à autre des deux extrémités ; elle est alors fort difficile à couvrir. A. Vittoria, la ligne de retraite était parallèle au front de lu position et venait aboutir en arrière de l’aile droite. Cette circonstance contribua beaucoup au désastre.

> 2° Il faut que la position ne soit pas dominée à portée de canon, sans quoi lenneini pourrait en déloger l’armée sans tenter d’attaque.

3« Il faut que l’eau et le bois soient à proximité, ainsi que les ressources nécessaires en vivres et eu fourrage, sans quoi l’on pourrait être chassé de la position par la famine.

« 4« Enfin, il faut que l’étendue de la position soit proportionnée au nombre de troupes qui doivent l’occuper. Quand la position est à limites tranchées, cette dernière condition est surtout indispensable. Quand elle est à limites vagues, on peut faire varier les dispositions de l’ordre de bataille et corriger de cette manière les défauts que l’on rencontre. Cependant il doit toujours y avoir un certain rapport entre l’étendue de la position et l’effectif de l’armée. »

IL ne faut pas confondre l’importance et la force d’une position : une position importante peut être faible, et une position forte peut être sans importance. La force dépend de la constitution de lu position, des obstacles qu’elle renferme, qui la protègent. L’importance tieut à des considérations stratégiques et dépend des relations de lu position avec le théâtre de la guerre. Les positions vraiment importantes sont celles qui commandent les lignes stratégiques, qu’elles soient à cheval sur ces ligues, comme les hauteurs de Mont-Saint-Jeau à cheval sur la route de Bruxelles, ou parallèles à ces lignes, de telle sorte qu’on soit obligé de prêter le flanc et de dénier sous le l’eu de l’armée qui les occupe. La position de Rivoli, dans la campagne de 1798, était à cheval sur la route du l’vrol et sur la ligne do Trente à Mautoue.

« En 1805, la position d’Austerlitz, dit M. Vial dans son Histoire militaire, couvrait trois routes importantes ; d’abord la route de Vienne, qui était la ligne d’opération principale de l’année ; puis la route de Bohême, par Iglau, qui pouvait devenir une ligne de retraite accidentelle ; enfin, la route de Presbourg, par Nicolsbourg, par laquelle le gros de l’armée se trouvait en communication avec le 3e corps et le maréchal Davout. »

Nous citerons, pour terminer, certaines positions qui ont joué un rôle considérable dans différentes guerres :

En 1805, les hauteurs d’Elchingen et la position d’Ulm, dans la vallée du Danube ;

En 1806, celle d’Iéna ;

En 1807, celle d’Eylau ;.

En 1809, celles d’Ëckmùhl et de Wagram ;

En 1812, celle de la Moskova ;

En 1814, celles de Craonne et de Laon ;

En 1815, celles de Ligny et de Waterloo ;

En 1854, celles de l’Aima, d’Inkermann et de Traktir.

En 1859, celles de Monteehiaro et de Solferino.

— Chir. Position et présentation du fœtus

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dans l’accouchement. Dans l’immense majorité des cas, la. position du fœtus dans le sein de Sa mère est telle que la tête occupe la partie la plus basse. Mais il peut arriver, sous l’influence de causes diverses, qu’un autre partie du fœtus corresponde au col de l’utérus. L’extrémité supérieure ou céphalique, l’extrémité inférieure ou pelvienne, une des parties du tronc ou de ia partie moyenne peuvent’ se présenter les premières au détroit supérieur. Or, il est facile de prévoir que ces différentes circonstances de présentation doivent nécessairement influer sur le mécanisme de l’accouchement, sur la facilité, la promptitude avec lesquelles se fait l’expulsion du fœtus. Ces situations diverses, d une importance extrême, constituent ce qu’on appelle les pré* sen talions et les positions ; par le mot présentation, on exprime quelle est la partie qui s’offre la première au détroit supérieur ; par celui de position, on veut indiquer les rapports que la partie qui se présente a contractés avec les différents points de ce détroit supérieur.

Les anciens accoucheurs ne s’étaient attachés qu’à reconnaître la partie qui se présentait, sans rechercher quels pouvaient être les rapports de cette partie avec les différents points du pourtour du détroit supérieur ; mais depuis Solayres, et surtout Baudelocque, son élève, le nombre des présentations et des positions considérées comme distinctes varia avec chaque auteur qui écrivit sur l’art des accouchements.

Les accoucheurs modernes distinguent cinq présentations, correspondant à trois régions du fœtus : 1° L’enfant se présente par la tête ; il peut arriver deux cas donnant lieu aux deux premières présentations ; si la tête est fortement fléchie sur la poitrine, ce qui arrive dans le plus grand nombre de cas, la partie qui se présentera la première au détroit supérieur sera le sommet, c’est-à-dire cette partie correspondant à la réunion de l’os occipital avec les deux os pariétaux. On aura alors une présentation du sommet ; si, au contraire, la tête est fortement défléchie sur le dos, ta partie qui se trouvera tout d’abord en rapport avec le col de l’utérus sera le menton du fœtus. On aura alors une présentation de la face.

20 La partie la plus inférieure du fœtus est l’extrémité pelvienne. On a alors une présentation du siège.

30 Enfin le fœtus peut être placé à peu près horizontalement, de façon à ne plus présenter, comme dans les cas précédents, une de ses extrémités, mais une partie quelconque du tronc. On a alors une présentation du tronc. Les accoucheurs distinguent-deux cas, suivant que le plan latéral droit ou gauche du fœtus se trouve le plus bas.

Présentation du sommet. Tète fléchie. Cette présentation est la plus fréquente de toutes. La tête est fléchie sur la poitrine. La fontanelle postérieure est le point de reconnaissance.

20 Présentation de ta face. Cette présentation n’est, à proprement parler, qu’une présentation du sommet dêflechi ; aussi l’occiput se rapproche de la nuque. Le menton est le point de repère.

Présentation du siège ou extrémité pelvienne. Dans cette présentation, le plus souvent les jambes sont fléchies sur les cuisses, et celles-ci sur l’abdomen. Alors le sacrum remplace l’occiput et le coccyx détermine les points de reconnaissance ;

Cependant ces éléments peuvent être dissociés, et les pieds ou même les genoux s’engager avant le siège. Le calcanéum, qui est le point de ralliement pour les pieds, ainsi que la crête du tibia pour les genoux sont toujours tournés du côté du sacrum.

40 Présentation du plan latéral droit, c’est-à-dire de la moitié droite du fœtus ou la par■ tie cki tronc comprise entre l’épaule droite et la hanche du même côté. C’est ordinairement l’épaule qui correspond au centre du bassin ; mais elle peut être plus ou moins déviée, de manière qu’au centre du bassin se présentent : le côté du cou, une partie de la poitrine et du flanc, une partie du plan antérieur ou postérieur.

50 Présentation du plan latéral gauche, c’est-à-dire la moitié gauche du fœtus, comme pour le côté droit.

Les points de repère pour les deux présentations du tronc sont ; le moignon de l’épaule, le creux de l’aisselle, l’omoplate, les côtes, le coude et quelquefois l’os iliaque, le sternum et le rachis. Toutes ces présentations peuvent être franches OU irrégulières, c’est-à-dire s’offrir en plein détroit supérieur ou avoir subi une certaine inclinaison. M’ne Lachupelle avait rangé ces dernières dans sa classification comme des positions hybrides. Nœgelè, Dubois, Cazeaux ont cru devoir les ranger dans les cas de dyatocie ; cependant elles se corrigent ordinairement seules et ne changent guère le mécanisme du travail. Quelquefois, néanmoins, elles retardent ou empêchent l’accouchement.

La partie fœtale se présentant tout d’abord sert seule à déterminer la présentation, il reste encore à chercher la position, c’est-à-dire la position relative des diverses parties du crâne de l’enfant, par exemple, dans les cas de présentation du sommet, avec les diverses régions du bassin. Dans la présentation prise ici comme exemple, le point de repère, la fontanelle postérieure, peut se trou POSI

ver dans la moitié gauche ou droite du bassin en avant ou en arrière. On aura alors des positions occipito-iliaque gauche ou droite, antérieure ou postérieure. Les rapports que l’occiput du fœtus offre dans les cas de présentation du sommet se retrouvent dans les présentations de la face et du siège ; mais au lieu de la fontanelle postérieure, on aura comme point de repère le menton ou le sacrum. On observera ainsi des positions mento-iliaque gauche ou droite, antérieure ou postérieure, et sacroiliaque, de même gauche ou droite et antérieure ou postérieure.

— Blas. Il y a en blason six espèces de diverses positions pour toutes les pièces et figures qu’on représente sur l’écu ; ° fixa ou naturelle ; 2° pleine ; de rapport ; 40 arbitraire ; 5° réciproque ; 6° irrégulière.

La première est celle qui assigne la place naturelle des pièces honorables, des différentes autres figures héraldiques, naturelles, artificielles ou chimériques, de façon qu’il ne soit pas nécessaire d’indiquer spécialement le point de l’écu où se trouve la pièce principale d’une armoirte. Le chef, la fasce, le pal occupent des positions fixes, puisqu’il y a des termes spéciaux pour les cas où ils sont placés plus haut ou plus bas sur l’écu. Les tours, les arbres, les piques, les chandeliers, les clefs, les bourdons, les marteaux, les billettes, les fusées, les losanges et, en général, tous les objets longs sont dans leur position naturelle lorsqu’ils sont représentés perpendiculairement. Certains animaux, tels que le lion, sont représentés rampants, passants, courants ou accroupis, et il n’est pas nécessaire de l’exprimer.

Lorsqu’un écu n’est couvert que d’une seule figure, sa position est d’être au centre ; s’il y en a deux, les figures se placent l’une sur l’autre en position de pal ; trois se placent, deux et une : Armes de France anciennes : D’azur, à trois fleurs de lis d’or. Si, au contraire, elles sont placées 1, 2, la position est dite mal ordonnée. Quatre se posent 2, 2, c’est-à-dire cantonnées. Cinq, 2, 2, 1 ou encore en sautoir. Six, 3, 2, l, ou en pal, ou en orle. Huit, 4, 4, en pal ou en orle. Neuf, 3,3,3 ou 3, 3, 2, 1 ; les jumelles deux par deux, les tierces trois par trois.

La position pleine est celle qui emplit tout l’écu par pièces égales. Le fascé, le paie, le bandé, le barré, le fuselé, le chevronné, l’échiqueté, le losange, le i’retté, le parti chevronné, le vairé, l’ecartelé, les points équipollés, le gironué, l’émanché, te semé, l’hermine occupent des positions pleines.

La position arbitraire est celle des figures auxquelles on change leur situation propre ou naturelle pour leur en donner une autre arbitrairement : Famille de Carrière : De gueules, au lévrier d’argent, percé d’une flèche de même, la tète contournée, la patte dextre levée, colleté ei bouclé d’or, passant sur une terrasse de sinople ; au chef cousu d’azur, chargé d’un croissant d’argent, accosté de deux étoiles dé même.

Certaines pièces peuvent être droites, couchées, tournées, hautes, basses, versées, contournées, sans pécher contre les règles héraldiques.

La position de rapport est celle qui place une figure à la manière des pièces honorables ; trois coquilles rangées en chef, une épee posée en bande, trois étoiles rangées en fasce ou en pal, deux lames passées en sautoir, une bUetie en pointe occupent une position de rapport.

La position réciproque est celle qui est mutuelle entre deux ou plusieurs figures ; colle, par exemple, de deux clefs adossées, deux lions affrontés, deux animaux acculés, contrepassants ou contre-rampants ; celle de l’ecartelé, l’équipollé, le composé, l’échiqueté, le vairé, le bandé, contre-bandé, le paie, contrepalé, dont les émaux alternen t ; elle comprend aussi * position de l’un à l’autre et celle de l’un en l’autre ; la première se dit des figures semblables placées sur chacune des pièces de la partition et alternant les émaux de celle-ci ; la seconde, lorsque l’écu esc divisé par deux émaux différents (coupé, tranche) et chargé sur le trait d’une pièce des mêmes émaux, de façon que l’émail est sur le métal elle métal sur l’émail ; la position peut être double, c’est-à-dire que les pièces peuvent être sur un écu de l’un à l’autre et de l’un en l’autre : Famille des Baies : De cric d’argent, parti de gueules à trois annelets 2, l ; les deux du chef de l’un à l’autre, celui de la pointe de l’un en l’autre.

La position irrégulière est celle qu’occupent toutes les pièces qui peuvent se placer indifféremment selon le caprice ou la fantaisie.

POSITIONNAIRE s. m. (po-zi-si-o-nè-re — rad. position). Techn. Poinçon dont on se sert pour marquer les positions sur une carte géographique.

POSITIVE s. f. (po-zi-ti-ve — fém. de positif). Theol. Théologie positive : Être versé dans la positive. Au xvie siècle, la scotastigue l’emportait sur la positive, (Fleury.)

POSITIVEMENT adv. (po-zi-ti-ve-manrad. positif). D’une manière positive, certaine : Savoir positivement. Affirmer, nier positivement. Je n’ai jamais vu de dispute dans laquelle les argumentateurs sussent bien. positivement de quoi il s’aijissait. (Volt.)

— Physiq. Corps électrisé positivement, Corps chargé d’électricité positive.

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POSITIVETÉ s, f. (po-zi-li-ve-té — rad. positif). Physiq. État d’un corps qui manifeste les phénomènes de l’électricité positive. Il On dit aussi positivité.

POSITIVISME s. m. (po-zi-ti-vi-sme — rad ; positif). Philos. Système de philosophie qui rejette toute conception métaphysique, toute étude du surnaturel et fonde la science tout entière sur la considération des faits matériels et palpables.

— Attachement aux faits palpables, réels, positifs ; éloigneuient pour ce qui est "idéal ou imaginaire : On s’est plaint bien des fois dn positivisme de l’époque ; mais la poésie a le droit de se montrer fière du petit bruit qu’elle fait. (L. Ulbach.) Nous n’allons pas nécessairement au positivisme par cela seul que nous nous engageons dans une civilisation fondée sur tes progrès matériels. (Aristide Dumont.)

— Encycl. Les doctrines positivistes sont exposées en vingt endroits de ce Dictionnaire, notamment dans les biographies des membres les plus illustres des deux écoles : Auguste Comte, E. Littré, etc. On peut consulter, en outre, les comptes rendus que nous avons donnés des publications et des livres de ces écoles, notamment de la Philosophie positive de MM. Littré et Wiroubotf, de la Politique positive de MM. Sémerie et Robinet.

Le positivisme d’Auguste Comte a, d’ailleurs, été exposé de main de maître par un de ses plus illustres disciples, dans un ouvrage dont nous rendons compte ci-après (v. plus bas Positivisme [Auguste Comte et le], par J. Stuart Mill), et, d’autre part, M. Taine a fait une très-remarquable critique du positivisme de Stuart Mill (v. Positivisme anglais [le}). Nous croyons, néanmoins, utile de donner itti un exposé général du positivisme, que nous emprunterons à un article remarquable fourni à la Revue des DeuxMondes par M. Dupont-White ; cette citation suffira pour compléter les divers articles de ee Dictionnaire que nous avons signalés. Rappelons seulement ce que nous avons eu plus d’une fois l’occasion de répéter : le côté faible du positivisme, cette doctrine, d’ailleurs puissante et vivace, c’est l’exclusion mal justifiée qu’elle donne à l’absolu. On peut nier les applications de la métaphysique aux choses de la vie sociale, on ne peut prétendre les exclure des méditations philosophiques.

D’après M. Dupont-White, on peut définir le positivisme : la science affirmant qu’elle suffit à l’homme, quand elle l’ait profession de ne connaître que la matière, les propriétés de la matière, les lois de la matière. Pour premier effet de cette affirmation, vous voyez disparaître de l’esprit humain la religion et la philosophie. Ces aperçus, le philosophe positif les traite de spéculation excessive, de méthode vicieuse, et pour ce méfait il renvoie philosophie et religion aux premiers âges du monde, comme un début informe, comme un exercice puéril et véniel de l’humanité naissante.

  • Le positivisme est donc, avant tout, une

excommunication de la religion et de la philosophie, éliminées, répudiées péremptoirement, comme étrangères ou comme malsaines à l’esprit humain. La science les traite de théologie et de métaphysique, ce qui est gros d’insinuations malveillantes. »

M. Dupont-White rappelle ensuite, non sans irouie, l’éloge enthousiaste que les positivistes font de la science expérimentale et emprunte à M. Littré l’exposé suivant de l’ensemble des connaissances positives.

■ Cet ensemble constitue six sciences, ainsi rangées : mathématiques, astronomie, physique, chimie, biologie ou science des corps vivants, et sociologie ou science des sociétés. Cet ordre n’est pas arbitraire ; il satisfait à trois conditions qui le déterminent. Il représente un ordre naturel. La nature, en effet, offre trois ordres de phénomènes où lu hiérarchie est marquée : les phénomènes physiques, les phénomènes chimiques, qui ne peuvent exister sans les phénomènes physiques, et les phénomènes vitaux, qui ne peuvent exister sans les phénomènes physiques et chimiques. Il représente un ordre didactique. Eu effet, la mathématique est la seule qu’on puisse apprendre indépendamment des autres. L’astronomie et la physique ne peuvent pas se passer du secours des mathématiques. La chimie a besoin de la physique comme de son support. Dans la biologie, toute la partie végétative exige des connaissances profondes en chimie. Enfin, les premiers principes de la sociologie ont leur point de départ dans les aptitudes inhérentes aux êtres vivants. La subordination didactique est irréfragable. "Il représente un ordre historique. Les sciences ne se sont constituées que suivant la hiérarchie indiquée. La mathématique a précédé toutes les autres ; puis vienueni l’astronomie eLla jphysique ; pins tard, quand ou cesse difppliquer aux phénomènes de combinaison moléculaire des théories illusoires ou des théories physiques, l’alchimie disparaît et la chimie se fonde ; plus tard encore, quand on cesse d’appliquer aux phénomènes de la vie les interprétations physiques ou chimiques, la biologie arrive à son tour ; enfin, la fondation de la sociologie est encore plus récente : elle est due à M. Comte. C’est parce qu’elle satisfait a ces trois conditions, ordre naturel, ordre didactique, ordre historique, que la philosophie positive fournit, en toutes les